Quelques aperçus sur l'Eglise ou l'Assemblée

Ephésiens 3: 2-10, 21; 5: 25-27, 29-32; Hébreux 12: 23; Apocalypse 19: 7, 8; 21: 2, 3, 9

ME 1902 page 121

 

Au moment de tirer les conclusions pratiques de la position collective des saints, telle qu'il l'a exposée à la fin du chapitre 2 des Ephésiens, l'apôtre, après le premier verset du chapitre 3, s'interrompt tout à coup pour donner essor à ses sentiments au sujet du mystère de l'Eglise. Le grand apôtre des gentils, parlant par inspiration, est surtout pénétré de la grandeur du fait que les nations auxquelles appartenaient les Ephésiens, que les gentils devenus chrétiens unis aux Juifs devenus chrétiens, constituaient l'Eglise, corps de Christ, cette chose nouvelle sur la terre.

Dans tous les âges précédents, ce mystère avait été caché. Le verset 10 nous apprend que les anges même ne le connaissaient pas mieux que les hommes avant qu'il fût révélé. Paul était l'administrateur de cette révélation et, dans les conseils de Dieu, ce mystère tenait le premier rang.

En Hébreux 12: 23, l'apôtre, parlant aux croyants sortis du judaïsme, cite «l'assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux» entre les choses auxquelles ils étaient venus. Ils occupaient le premier rang dans les conseils de Dieu, tandis que dans l'ordre de la révélation, nous voyons le mystère de l'Eglise occuper le dernier rang. Cette dernière forme de la sagesse si diverse de Dieu (Ephésiens 3: 10), a été révélée par l'apôtre Paul seul et il lui a été ainsi donné de compléter la parole de Dieu (Colossiens 1: 25). Non pas que les écrits de Paul aient clos le canon des Ecritures — ceux de Jean les ont suivis — mais les livres inspirés qui leur ont succédé n'ont pas ajouté des vérités nouvelles à ce qui avait été révélé par Paul.

En Ephésiens 5: 25-27, 29-32, nous faisons la même remarque qu'au chapitre 3. L'apôtre, profondément pénétré du mystère de l'union de Christ avec l'Eglise, ne peut autrement qu'en faire ressortir la beauté quand il parle du mariage chrétien. Christ a aimé l'Assemblée, et cet amour l'a porté à se livrer tout entier pour elle. Il la sanctifie, la purifie par le lavage d'eau, par la Parole, afin de se la présenter à Lui-même glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle soit sainte et irréprochable.

En considérant l'état des chrétiens (nous parlons des vrais chrétiens) tel que nous l'avons sous les yeux, nous serions portés à douter que cet état irréprochable pût jamais être atteint. Cependant ce sera un fait. Tout finira bien pour l'Eglise, à cause de la perfection de l'amour de Christ pour elle.

Remarquons aussi que l'Eglise est considérée en 2 Corinthiens 11: 2, comme fiancée à Christ. En Apocalypse 19: 7, 8, nous avons la célébration des noces. C'est seulement alors que l'Eglise est appelée la femme de l'Agneau. Le terme d'Epouse est plus général et s'applique aux deux relations. La Babylone de la fin, la fausse Eglise, n'est plus même une femme adultère, mais une prostituée, et le jugement s'exercera sur elle avant la célébration des noces de l'Epouse. Les chapitres qui précèdent le 19e de l'Apocalypse, nous donnent les motifs et les détails de ce jugement qui est un sujet de joie pour le ciel, car rien n'est plus abominable aux yeux de Dieu que la contrefaçon de ce qui a pour Lui un prix infini. Les versets 1-5 du chapitre 19 donnent le résumé de ce jugement et la joie du ciel quand il s'exécute. Au verset 6, la joie grandit encore, car les noces de l'Agneau sont venues.

Dans un moment pareil, on s'attendrait peut-être à l'expression de ce que l'Epoux est pour son Epouse, de ce qu'il lui a acquis pour la rendre digne de Lui; mais, quoique cela soit vrai, la Parole fait ressortir ici que «sa femme s'est préparée». Qu'est-ce que sa robe de noce? «Il lui a été donné d'être vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices» — ou les justes faits — «des saints». La femme de l'Agneau sera donc revêtue de justice pratique. Malgré le pauvre état actuel des chrétiens, le Seigneur saura trouver assez de justice pratique dans l'Eglise, pour qu'elle en soit parée comme d'un vêtement éclatant et pur. Bien que tous ceux qui constituent l'Eglise n'arrivent pas individuellement à cet état, c'est néanmoins dans l'Eglise qu'il sera trouvé. La victoire d'une armée est attribuée à l'armée, bien qu'elle ne soit due au fond qu'à ceux qui ont combattu avec courage. C'est ainsi que le vêtement de l'Epouse est la justice des saints individuels.

Ce vêtement est donné ici en contraste avec celui de la prostituée. «Elle était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles». On trouvait chez elle la royauté et la prétention à quelque chose de divin. Cette brillante parure est vraie pour la chair, aux yeux des hommes, fausse aux yeux de Dieu et de ceux qui ont la pensée de Dieu. Elle avait dit: «Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil» (18: 7), et sa parure recouvrait toutes les abominations! En contraste avec tout cela, le vêtement de la vraie Epouse brille dans tout l'éclat de sa réalité, car il s'agit de sa justice pratique.

Voilà donc les noces célébrées, et l'union de l'Epoux et de l'Epouse un fait accompli pour l'éternité.

Le commencement du chapitre 21 nous amène à l'état éternel. Le premier ciel et la première terre s'en sont allés; le nouveau ciel et la nouvelle terre paraissent. Tout est définitif. Le royaume du Fils de l'homme a cessé; il n'a plus de raison d'être, tout ennemi ayant été détruit. Le Seigneur a remis le royaume à son Père, et Dieu est tout en tous (1 Corinthiens 15: 24-28).

En Apocalypse 21: 1-8, et en rapport avec ce qui précède, on ne trouve pas l'Agneau, mais DIEU. Mais que trouvons-nous, quant à l'Eglise, au verset 2? «Et je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d'auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari». C'est l'état définitif de l'Eglise; elle est ornée pour son mari. Cette union de Christ et de l'Eglise a un caractère éternel. Au verset 9, où la vision présente l'Eglise sous son caractère millénaire, cette expression ne se trouve pas, parce qu'il s'agit non de ces relations éternelles, mais du déploiement de la gloire de l'Eglise en rapport avec le gouvernement de la terre.

En considérant ces trois passages: Ephésiens 5, Apocalypse 19 et 21, on trouve donc dans le premier: que le Seigneur sanctifie son Eglise, la purifie et la lave par la Parole, pour se la présenter à Lui-même telle qu'il veut l'avoir. Dans le second passage on trouve, comme résultat, que sa femme s'est préparée et qu'il lui a été donné d'être vêtue de justice pratique. Dans le troisième, l'Eglise paraît comme une épouse ornée pour son mari; c'est son état définitif et éternel.

Mais nous trouvons aussi la part de Dieu dans la chose. Ephésiens 3: 21, nous montre que Dieu aura sa gloire dans l'Eglise pour toutes les générations du siècle des siècles. Puis, quant à l'état éternel, tandis que l'Eglise sera ornée pour Christ, son mari, elle sera pour Dieu le tabernacle dans lequel il habitera avec les hommes (Apocalypse 21: 3). Ce titre comprend la multitude des saints de toutes les catégories et en particulier ceux du millénium. Dieu habitera avec eux tout en étant dans son habitation qui est l'Eglise. Elle a déjà maintenant ce caractère sur la terre (Ephésiens 2: 22), mais dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre ce caractère sera éternel.

Puissions-nous, comme Paul, être pénétrés de la merveilleuse grandeur des pensées de Dieu à l'égard de l'Eglise, et nous laisser former par la Parole en vue de la manifestation de cette sainteté pratique dont elle sera parée au jour des noces de l'Agneau.