Jean 13: 31 – 14: 14

ME 1902 page 374

Ces paroles ont été prononcées à une agape le 24 octobre 1901, par notre bien-aimé frère L. que le Seigneur vient de retirer à Lui.

 

Il est très précieux de considérer dans ce passage, comme on l'a fait tout à l'heure, l'oeuvre du Seigneur Jésus, par laquelle il a glorifié Dieu et à cause de laquelle Dieu l'a glorifié en Lui-même; mais je voudrais porter votre attention sur un autre point que nous trouvons ici.

Jésus dit à ses disciples qu'ils ne peuvent aller où il va (13: 33), qu'ils ne peuvent le suivre dans la gloire. Ce n'est pas maintenant leur place, comme il l'apprend à Pierre (verset 36). Il en est de même pour nous. Bien que nous soyons unis à Lui par l'Esprit Saint, il veut que nous restions sur la terre un certain temps, afin de Lui rendre témoignage, tout en faisant l'expérience des soins de Dieu à notre égard.

Il y a encore une chose dans cette parole du Seigneur à ses disciples, c'est que, s'il laisse les siens ici-bas pour un temps, c'est un privilège. Oui, c'est un grand privilège, quand on appartient au Seigneur, de pouvoir être ici-bas, sur la terre, malgré les peines et les souffrances, Ses représentants et Ses témoins, des serviteurs appelés à servir comme Lui. Rendre témoignage à la vérité et, d'autre part, servir dans l'amour, n'est-ce pas une chose immense! C'est pour cela qu'il dit à ses disciples: «Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l'un l'autre; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un l'autre. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous» (versets 34-35). Ce commandement, l'homme dans la chair ne peut l'accomplir; mais nous ne sommes pas dans la chair; nous possédons la nature divine et nous pouvons par l'Esprit réaliser cette marche dans l'amour qui trouve son modèle dans l'amour de Christ.

Nous avons à marcher dans la vérité (2 Jean 4), et à manifester la vie de Christ, cette vie d'amour que nous possédons. C'est dans l'amour que Lui a marché. Comme Dieu l'appelle son Fils bien-aimé (Ephésiens 1: 6), il nous appelle aussi ses «bien-aimés enfants» (Ephésiens 5: 1), et, comme Lui, nous devons manifester le caractère de notre Père, et marcher dans l'amour (Ephésiens 5: 2). L'amour se montre dans la douceur, la patience, le support, le pardon. Christ a manifesté toutes ces choses. L'amour nous fait renoncer à nous-mêmes; il est le contraire de l'égoïsme: on ne vit plus pour soi-même, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5: 15). Christ vit en nous; le manifester dans notre vie, c'est avoir une vie d'amour.

Considérez que nous sommes des témoins pour Christ, qu'il a mis son témoignage entre nos mains et nous a rendus, par l'Esprit Saint, capables de le rendre. Ce témoignage, c'est de nous aimer les uns les autres: «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous» (Jean 13: 35).

Personne ne vit jamais Dieu, mais le Seigneur dit aux siens: «Celui qui m'a vu, a vu le Père» (14: 9), car «le Père demeurait en lui» (verset 10). Le Seigneur est maintenant glorifié et nous a ouvert la maison du Père; mais ce n'est pas tout: Il demeure en nous par son Esprit (verset 17), et il faut que cette habitation de Dieu en nous soit connue et manifestée.

Nous avons à contempler la marche de Christ sur la terre, à avoir nos pensées là où il est, nous oubliant nous-mêmes et laissant l'Esprit agir dans cette vie que nous possédons. C'est comme cela que nous sommes capables de rendre témoignage. Regardons à Lui dès le matin, regardons à Lui dans le jour, regardons à Lui le soir, heureux d'être gardés par Lui et n'ayant aucune confiance en nous-mêmes.

Le chapitre 14 contient bien des choses précieuses. Nous avons à retenir, entre autres, le témoignage que Jésus rend de sa propre divinité. Il venait de parler du Fils de l'homme dans l'humiliation, mais il ne veut pas que le coeur de ses bien-aimés soit troublé (14: 1); il veut consoler et encourager ses disciples. Mais comment n'être pas troublés? Quel est le moyen d'empêcher que la crainte les assaille? Le Seigneur dit: «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». Cela signifie qu'il est Dieu. Le Seigneur nous affirme sa divinité dans le moment où le trouble pourrait s'emparer de nos coeurs. Croyez en moi — ayez confiance — il se met sur la même ligne que Dieu. C'est bien précieux pour l'âme. Comment veux-tu qu'il t'abandonne un instant? Crois en Jésus — élève ton faible coeur vers le Fils de Dieu — alors les ténèbres seront dissipées, la lumière qui rayonne du trône de Dieu descendra dans ton coeur avec Son amour.

Mais voici une autre consolation: Jésus vient nous prendre; il vient lui-même pour nous conduire dans la maison du Père où son entrée nous a préparé des places. Combien nous serons heureux quand il nous y introduira! Alors nous verrons sa gloire et nous serons rassasiés de sa ressemblance (Psaumes 17: 15).

Mais comment arriver à cette demeure? «Il est le chemin, et la vérité, et la vie» (verset 6). En dehors de Lui, point de chemin pour venir au Père; en dehors de Lui, point de vérité pour révéler ce qu'est le Père; en dehors de Lui, point de vie pour jouir du Père!

En Jésus, je vois tout ce qu'est le Dieu d'amour; en le contemplant, comme ses disciples l'ont vu sur la terre, l'âme peut dire: J'ai vu le Père — je connais le Père — je vois, dans l'amour de Jésus, ce qu'est l'amour du Père — je réalise que Dieu est amour, et cela par Christ qui me le révèle. Quelle grâce!

Le Seigneur est maintenant en Haut. Que de besoins nous avons ici-bas! Combien de choses à demander! Bien qu'enfants de Dieu, nous sommes toujours de pauvres créatures, mais quoi que nous demandions en son nom, Jésus dit: «Je le ferai» (verset 13). Sa divinité nous est révélée, nous pouvons compter sur cette parole: «Je le ferai». Nos prières s'adressent au Père, mais Lui est là disant: «Je le ferai».

Que Dieu nous donne d'apprécier la personne du Seigneur, de voir en Lui le Fils de Dieu qui s'est abaissé, qui est devenu Fils de l'homme pour nous faire pénétrer jusqu'au coeur de Dieu. Ce coeur s'est ouvert; le Père nous a donné son Fils, et le Fils lui-même nous ouvre les trésors du coeur du Père pour que nous en jouissions — et nous en jouissons comme ses enfants.

Quand les portes du ciel s'ouvriront et que Jésus y introduira les siens, sa joie sera accomplie. Il nous fera asseoir dans le repos de la maison de son Père et voudra nous servir encore (Luc 12: 37). Il le fait maintenant à la manière du chapitre 13e; il est serviteur, afin que ses saints puissent avoir part avec Lui, mais quand nous entrerons là-haut, il s'avancera pour nous servir, c'est-à-dire pour nous communiquer les bénédictions exquises et infinies du ciel. Béni soit son nom!