Echos des conférences de Vevey

 

Echos des conférences de Vevey. 1

ME 1903 page 3 :  Méditation sur Philippiens 2: 1-11. 4

ME 1903 page 21 :  Méditation sur Apocalypse 1: 1-7; 22: 16, 17. 9

ME 1903 page 41 : Méditation sur Jean 14: 1-14; 1 Pierre 1: 3-10. 14

ME 1903 page 61 : Méditation sur Nombres 10: 29-32. 17

ME 1903 page 81 : Méditation sur Luc 2: 8-20. 21

ME 1903 page 101 : La venue du Seigneur. 28

1re épître aux Thessaloniciens. 28

Chapitre 1. 28

But des conférences. 28

L'espérance chrétienne. 28

En Dieu le Père. 29

L'attente caractérisant la vie. 29

Les trois vertus. 29

L'élection. 31

L'Evangile reçu. Ce qu'il produit 31

Convertis pour quoi?. 31

Qui est celui qui vient?. 32

Soleil de justice, Etoile du matin. 32

Chapitre 2. 33

L'adoption. 33

Paul réalise 1: 3. 33

Autorité de la Parole. 34

L'espérance et le service. 34

Satan s'oppose. 35

Que signifie la couronne?. 35

Révélation graduelle. 37

Chapitre 3. 37

La venue personnelle. 37

Effet sur la marche. 38

Révélation, manifestation et apparition. 38

Récompense du service et de l'attente. 39

Enoch. 39

La venue en Apocalypse 22. 40

La venue en 1 Thessaloniciens 3. 40

Amour et sainteté. 40

Conduits pour le service. 42

Opposition et ruses de Satan. 43

Le voleur. 43

Vigilance. 44

Chapitre 4: 13-18. 44

Dieu et Seigneur. 44

Ce qu'ils savaient et ce qu'ils ignoraient 44

Venue pour les siens et venue avec les siens. 45

Comment les saints seront emmenés. 45

Cri, voix, trompette. 45

Dormir et ressusciter d'entre les morts. 46

L'âme ne dort pas. 46

Le repos. 47

Lui-même. 47

Avec moi. Avec le Seigneur. 48

Affections de l'Epouse. 48

Deux gloires. 49

Les morts en Christ 50

La Parole n'est pas un recueil de biographies. 50

Chapitre 5. 51

Le jour du Seigneur. 51

Les temps et les saisons. 52

Le chrétien fils du jour. 52

Paix et sûreté. 53

Marche des fils du jour. 53

L'esprit, l'âme et le corps. 54

Le Dieu de paix. 54

2e épître aux Thessaloniciens. 55

Chapitre 1. 55

Objet de l'épître. 55

Influence des faux docteurs. 55

Différence entre la tribulation et la persécution. 56

Le pourquoi de la tribulation. 56

«Ce jour-là». 56

Les souffrances et le royaume. 57

Les souffrances de David. 58

La révélation. 58

Deux classes de personnes jugées. 58

Glorifié. Admiré. Cru. 59

Trois témoignages aux païens. 59

Destruction. 60

Dignes de l'appel 61

Chapitre 2. 61

Exhortation «par la venue». 61

L'adjuration. 62

Exhortation «par le rassemblement». 62

En quoi consiste le rassemblement 62

Bouleverser et troubler. 62

Esprit, parole, lettre. 63

Ce qui nous préserve. 63

L'apostasie — l'homme de péché — le mystère d'iniquité. 64

L'homme de péché. 66

Monte chauve. 68

Ce qui retient, celui qui retient 72

L'autorité et la domination universelle. 73

L'inique. 75

L'apparition. 76

L'énergie d'erreur. 76

Ceux qui l'attendent 77

L'énergie d'erreur. 77

Peu l'attendent 78

L'Epouse. 79

La première résurrection. 79

Les nations millénaires. 80

L'amour de la vérité. 81

Choisis par Dieu. 81

Par parole. 82

La consolation éternelle. 82

L'espérance. 82

Chapitre 3. 84

La patience de Christ 84

ME 1903 page 381 : Réunion d'assemblée. 84

 

ME 1903 page 3 :  Méditation sur Philippiens 2: 1-11

Par C.V.

4 novembre 1902

Le coeur de l'apôtre avait été réjoui par les effets de la grâce dans le coeur de ses chers Philippiens. Consolations en Christ, soulagement d'amour, communion de l'Esprit, tendresse et compassions; tous ces précieux effets de la grâce, Paul les avait éprouvés de leur part, et il se plaît à le reconnaître; puis il ajoute: Si vous voulez me rendre pleinement heureux, rendre ma joie accomplie, eh bien, «ayez une même pensée, ayant un même amour, étant d'un même sentiment, pensant à une seule et même chose. Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire, mais que, dans l'humilité, l'un estime l'autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres». Il leur avait été gratuitement donné, par rapport à Christ, non seulement de croire en Lui, mais aussi de souffrir pour Lui, car ils se trouvaient dans un grand combat de souffrances, ayant à soutenir le même combat qu'ils avaient vu dans l'apôtre et qui était encore le sien au moment où il leur écrivait. Mais le désir de Paul est qu'ils tiennent ferme dans un seul et même esprit, combattant ensemble d'une même âme avec la foi de l'Evangile et n'étant en rien épouvantés par les adversaires. C'était une joie pour lui de penser que ses chers Philippiens prenaient ainsi part aux souffrances de l'Evangile et soutenaient le bon combat de la foi; cependant en les encourageant à tenir ferme sans chanceler, il veut les mettre en garde contre les artifices de l'ennemi, qui sont bien plus à redouter que son hostilité ouverte, car si le diable ne parvient pas à nous entamer par la persécution du dehors, il cherchera à s'insinuer dans la place par ruse, pour corrompre et pour détruire, et cela en agissant tout d'abord sur le moi, ce moi haïssable, orgueilleux, égoïste, source de tant de maux.

Hélas! combien il y a réussi! Déjà l'apôtre, entrevoyant la ruine générale, devait dire: «Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux du Christ Jésus». Quant à la chère assemblée de Philippes, si prospère et florissante sous l'épreuve, le danger était là, se manifestant par le dissentiment surgi entre deux soeurs, d'ailleurs fidèles. C'est pourquoi l'apôtre, tout en rendant à celles-ci le plus beau témoignage, les exhorte d'une manière si douce et si délicate: «Je supplie Evodie, et je supplie Syntiche, d'avoir une même pensée dans le Seigneur». Satan cherchait ainsi à faire brèche, à troubler leur union,  leur paix, leur bénédiction, et à détruire cette belle oeuvre de Dieu accomplie à Philippes.

Discernant cette ruse de l'ennemi, Paul les met en garde, les exhorte à avoir tous une seule et même pensée, et pour les y amener il leur présente Christ — la pensée qui était en Lui. «Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, mais s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix». Il leur présente Christ, comme modèle parfait; Christ sur la terre, dans son humanité; Christ, dans son abaissement volontaire, dans son service d'amour, dans son entier dévouement et son obéissance jusqu'à la mort même de la croix. Ce n'est pas tant son oeuvre expiatoire qui nous est présentée ici; — à cet égard, les Philippiens étaient au clair et en paix, toute question du péché et des péchés ayant été entièrement vidée à la croix, l'amour de Dieu étant répandu dans leurs coeurs par le Saint Esprit qui leur avait été donné; — mais c'est le mobile qui l'a poussé à s'anéantir lui-même pour accomplir la volonté de son Dieu et Père et le glorifier sur la terre tout en nous sauvant.

Arrêtons-nous devant cette «pensée qui était dans le Christ Jésus», devant les faits merveilleux qui la révèlent. Etant en forme de Dieu, ne regardant point comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, «il s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'esclave». Profond et saisissant mystère! En effet, si je regarde en arrière à la crèche de Bethléem, qui donc nous est présenté là, dans un tel lieu, dans une telle pauvreté, dans un si profond abaissement? Qui est cet enfant couché dans une crèche, sans autre place dans le monde, là où aucune mère ne voudrait donner le jour à son enfant? — C'est le Fils de Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, l'objet de toutes ses délices, son éternelle joie, — Lui, dans la crèche, Lui qui n'avait pas à considérer comme un objet à ravir d'être égal à Dieu! Le Saint Esprit veut arrêter nos regards sur Celui qui s'est ainsi anéanti lui-même et nous remplir de sa pensée. Il était Dieu, Dieu au-dessus de toutes choses béni éternellement, subsistant par lui-même, le Dieu souverain, Créateur des cieux et de la terre, le Tout-Puissant, — c'est Lui que je vois là dans un tel abaissement, manifesté dans la personne de ce petit enfant. Or Dieu est amour, et c'est en ceci qu'a été manifesté l'amour de Dieu pour nous, que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui — et pour être la propitiation pour nos péchés (1 Jean 4: 9, 10). Quel amour! Quel anéantissement pour Celui qui était Dieu! Non point, certes, qu'il cessât jamais de l'être, car «toute la plénitude de la Déité habitait en Lui corporellement» — mais Lui, le Fils éternel, laisse la forme de Dieu, pour prendre celle d'esclave et cela, pourquoi? Pour accomplir la volonté de Dieu, son Père, pour ne faire rien autre qu'obéir, par pur amour, servant toujours, servant à travers tout, servant jusqu'à mettre sa vie en rançon pour plusieurs. Que nous dit donc cette crèche, — la vue de Celui qui s'est ainsi anéanti? — «Dieu t'a aimé! Combien Dieu t'a aimé!»

Il y avait un conseil entre le Père et le Fils. La volonté de Dieu, son conseil d'amour, était d'amener de misérables pécheurs perdus, comme fils à la gloire, dans le bonheur de sa présence et le rassasiement de joie de sa face, d'amener de tels êtres du plus profond de la mort, de les arracher à celui qui en avait l'empire, et de les avoir devant Lui, comme ses chers enfants, ses héritiers, cohéritiers de Christ, conformes à l'image de son Fils, afin qu'il soit premier-né entre plusieurs frères. Mais dans ce but, il fallait que le Bien-aimé de Dieu s'anéantît en devenant homme, pour prendre sur Lui nos péchés, et notre place dans la mort et sous le jugement de Dieu. Eh bien! le voici qui se présente et, en entrant au monde, en revêtant le corps que Dieu lui avait formé, sa première parole est «Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté!» Il vient pour l'accomplir, au prix de sa propre vie, pour la parfaite gloire et du Père et du Fils, et pour notre salut et notre parfaite joie pendant l'éternité

Mais le but du Saint Esprit est de nous présenter ici Christ comme modèle à imiter ici-bas, dans notre marche et notre vie de chaque jour. Il nous montre quelle est cette pensée qui était dans le Christ Jésus. Comme quelqu'un l'a dit: Le sentier qui a amené Christ de la gloire de la Déité à l'abaissement de la croix, est placé ici devant nous. Christ n'a jamais fait que descendre, — exactement l'opposé de ce que fit Adam. Celui-ci, en effet, au lieu de garder la place de dépendance et d'obéissance qui lui était propre, s'éleva, voulut être comme Dieu, et fut désobéissant jusqu'à la mort. Or, «celui qui s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé». Adam fut abaissé, chassé de la présence de Dieu, et tomba sous la puissance de la mort et l'esclavage de Satan, — parce qu'il s'était élevé. Christ, au contraire, comme Dieu, étant en forme de Dieu, «s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'esclave, étant fait à la ressemblance des hommes»; puis, «étant trouvé en figure comme un homme — descendant plus bas encore — il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom…» Qu'il y ait donc en nous cette pensée qui a été dans le Christ Jésus. Quelle pensée en effet que celle qui a pu le pousser à s'anéantir lui-même en devenant homme, afin de glorifier Dieu coûte que coûte au milieu de cette scène de péché et de ruine, où Dieu avait été déshonoré par l'homme! Il savait où il descendait, au-devant de quoi il allait, tout ce que comportait pour Lui de souffrances, l'accomplissement de la volonté de son Père; il savait que la croix l'attendait; — toute l'opposition, la haine implacable, le mépris, les outrages, qu'il allait rencontrer de la part des hommes: rien ne l'arrête. Poussé par cette pensée qui était en lui, sans autre motif que l'amour, la gloire de son Père, la joie d'accomplir toute sa volonté et d'amener à effet ses glorieux conseils, il prend la forme d'esclave pour servir et apprendre — «quoiqu'il fût Fils» — l'obéissance par les choses qu'il devait souffrir. C'était là sa joie. Humble, débonnaire, sans jamais aucun mouvement de volonté propre, entièrement consacré à Dieu, recevant toutes choses — même la coupe de douleurs — avec une soumission parfaite, plein de patience et de douceur, s'oubliant entièrement lui-même, nous le trouvons toujours à la dernière place, toujours abaissé pour servir. Il vit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Sa viande est de faire la volonté de Celui qui l'a envoyé et d'accomplir son oeuvre: il ne connaît rien d'autre; — toute sa vie, en un mot, dans chacun de ses détails, monte à Dieu comme un parfum de bonne odeur. Quelle perfection! Pour Dieu quelles délices! Pour nous quelle nourriture, quel parfait modèle! Quel exemple d'amour, d'humilité, de renoncement, de dévouement, d'obéissance! Qu'il nous soit donné de l'imiter. Mais comme cela humilie; et juge le moi, ce moi si abject aux yeux de Dieu, car que sommes-nous? Puissent nos coeurs être pénétrés de son amour et de sa pensée! Humble Jésus! Lui, le Seigneur et le Maître, et pourtant toujours et partout le serviteur de tous, tandis que ses disciples contestent entre eux pour savoir lequel d'entre eux serait estimé le plus grand. Il est au milieu d'eux comme «celui qui sert», et se met à leur laver les pieds, afin qu'ils puissent avoir part avec lui! Oui, c'est ainsi qu'il s'est anéanti, pour servir, pour obéir et cela jusqu'à la mort, ainsi qu'il l'exprime lui-même: «Le prince de ce monde vient, mais il n'a rien en moi; mais afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que selon qu'il m'a commandé, ainsi je fais. Levez-vous, partons d'ici!» Et il allait, sainte Victime, se remettre lui-même entre les mains de ceux qui cherchaient sa vie, disant: «Si c'est donc moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci». Il était, dans ce chemin de souffrances indicibles, l'homme absolument obéissant, le Fils qui glorifiait le Père dans un amour parfait, une obéissance absolue, quoi qu'il pût lui en coûter, ainsi qu'il l'exprime lui-même: «Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je? Père, délivre-moi de cette heure? Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton Nom!» Et ailleurs, en Gethsémané, à l'heure de la tentation suprême, où Satan l'assaille, faisant peser sur son âme toute la puissance de la mort comme jugement de Dieu contre le péché; — où toute l'inimitié de l'homme contre Dieu se manifeste contre Lui, comme il est dit: «Les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi»; — comme toujours il présente tout à son Père: il prie. L'âme angoissée, saisie de tristesse jusqu'à la mort, il tombe sur sa face, priant et disant: «Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi; toutefois non pas comme je veux, moi, mais comme toi, tu veux». C'était sa perfection de demander que cette coupe passât loin de Lui, s'il était possible, car il ne pouvait désirer être fait péché et abandonné de Dieu; mais sa soumission est parfaite, et assuré de la volonté de son Père, il peut dire: «La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas?» — Il sera «obéissant jusqu'à la mort, à la mort même de la croix».

La volonté du Père était qu'il souffrît, qu'il mît sa vie en rançon pour plusieurs. «Il convenait pour Dieu par qui et pour qui sont toutes choses, qu'amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances». Et comme Esaïe le dit aussi: «Il plût à l'Eternel de le meurtrir; il l'a soumis à la souffrance. S'il livre son âme en oblation pour le péché, il verra une semence; il prolongera ses jours et le plaisir de l'Eternel prospérera en sa main. Il verra du fruit du travail de son âme, et il sera satisfait».

Adorable Sauveur! Rien n'a pu le faire sortir un instant de son chemin de parfaite obéissance, ni le faire reculer. Et qu'est-ce qui a pu l'y soutenir? L'amour! l'amour parfait qui s'anéantit, s'abaisse, s'oublie lui-même pour que le Père soit glorifié, que sa volonté soit accomplie, et que de pauvres pécheurs comme nous, soient amenés selon ses pensées, dans la position de Christ lui-même, dans sa propre gloire, comme ses cohéritiers, dans la pleine joie de la face du Père, pour être toujours avec Lui. Quant à nous, «nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l'Eternel a fait venir sur lui l'iniquité de nous tous». Lui, toujours parfait dans sa patience et son dévouement, alors qu'il était «opprimé et affligé, mené à la boucherie comme un agneau, comme une brebis muette devant ceux qui la tondent», il n'a point ouvert la bouche et a été obéissant jusqu'à la mort, à la mort de la croix!

Mes frères, quelle joie pour le coeur de trouver ici la réponse que Dieu adonnée à son abaissement volontaire et à sa parfaite obéissance jusqu'à la mort. «C'est pourquoi aussi Dieu l'a (souverainement) haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père». Il l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir; et il a assujetti toutes choses sous ses pieds. Et comme Pierre le dit aux Juifs: «Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié». Ressuscité par la gloire du Père, Dieu l'a exalté à sa droite en justice, et lui donnant toute autorité dans le ciel et sur la terre, l'a couronné de gloire et d'honneur. C'est la joie de ses heureux rachetés de reconnaître l'autorité de ce glorieux Seigneur et Sauveur, de s'y soumettre, et, dans la conscience de son amour, de fléchir les genoux devant lui, pour lui donner gloire comme à Celui auquel sont dus tout hommage et toute obéissance. Comme il est dit: «Il est ton Seigneur, adore-le!» Tout pécheur est appelé à le faire dans ce jour de grâce et de salut. Quant à ceux qui s'y refusent et ferment l'oreille aux appels de son amour — ce sera leur éternelle condamnation: ils seront forcés de ployer le genou devant lui comme devant leur Juge. Que sera-ce quand tout genou fléchira devant Lui pour lui rendre gloire et que toute bouche dans l'univers entier confessera qu'il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père! Mais maintenant quelle joie, quel sujet de louanges pour nos coeurs, de le contempler là où il est, lui qui a goûté la mort, l'abandon de son Dieu en obéissance parfaite envers Dieu et en amour parfait pour nous; oui, de le voir dans cette gloire comme Celui qui a pleinement glorifié le Père, et magnifié Dieu dans toutes ses perfections! Quel bonheur d'être à lui, de lui appartenir, esprit, corps et âme, pour le servir et marcher sur ses traces dans ce sentier d'abaissement et d'obéissance qui aboutit à la gloire dans laquelle il est entré comme précurseur pour nous! Et dire que c'est Lui que nous attendons, Lui que nous allons voir tel qu'il est, dans sa gloire et dans sa propre félicité, dans la plénitude de joie de la face du Père! Bienheureuse espérance! En attendant qu'il vienne, nous sommes laissés ici-bas pour marcher comme il a marché — pour rendre témoignage à sa grâce parfaite et publier ses vertus, les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

Que Dieu veuille fixer nos regards sur lui pour le considérer dans la position d'abaissement qu'il a prise et apprendre de lui, prenant sur nous son joug si doux. Accomplir sa volonté, chercher à lui plaire, s'attacher à lui pour le suivre, c'est là la joie, le bonheur, la vraie liberté. Qu'il y ait en nous cette pensée qui était dans le Christ Jésus, et que son amour remplisse nos coeurs! Ayant jugé ceci, que s'il est mort pour tous, c'est «afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui, pour eux, est mort et a été ressuscité». Que le Seigneur nous accorde cette grâce et que son Esprit agisse dans nos coeurs pour nous attacher à Lui!

ME 1903 page 21 :  Méditation sur Apocalypse 1: 1-7; 22: 16, 17

5 novembre 1902

Quel bonheur d'avoir la parole de Dieu, de connaître ses pensées à l'égard de toutes choses! Ce livre de l'Apocalypse dans lequel nous venons de lire ce soir, nous présente les pensées de Dieu à l'égard de l'avenir de ce monde. Cet avenir n'est pas éloigné de nous, comme le commencement du livre le rappelle: «Les choses qui doivent arriver bientôt».

Qui donc connaît l'avenir du monde? — C'est Dieu. Il connaît la fin dès le commencement; il sait, nous le voyons ici, de quelle manière les choses s'accompliront. Quel est cet avenir? — Il est terrible et le monde l'ignore: c'est le jugement. Du chapitre 6 au chapitre 19, ce livre est rempli de jugements plus terribles les uns que les autres, et qui vont s'aggravant toujours. Un sombre et terrible avenir, n'est-ce pas?

Le Seigneur annonce «les choses qui doivent arriver bientôt» à une classe particulière de personnes dont il a fait, pour ainsi dire, ses confidents dans ce monde. Il agit à leur égard comme il le fit envers Abraham, lorsqu'il voulut détruire les villes coupables de Sodome et de Gomorrhe… De quelle manière touchante il disait alors: «Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire?» (Genèse 18: 17). Abraham, sous les chênes de Mamré, était éloigné du lieu du jugement; il n'avait rien à en craindre, mais Dieu l'intéresse aux choses qu'il va accomplir; il le traite en ami. N'avons-nous pas quelque chose de semblable dans le premier verset de ce chapitre? «Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves» — et qu'il est doux d'être l'esclave du Seigneur Jésus! — «les choses qui doivent arriver bientôt». «Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent» (Luc 11: 28), est-il écrit, mais il y a une bénédiction particulière attachée à la parole prophétique contenue dans le livre de l'Apocalypse: «Bienheureux celui qui lit, et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche!» (verset 3).

Pourquoi le Seigneur fait-il connaître ces choses à ceux qui Lui appartiennent; et pourquoi y a-t-il une bénédiction particulière en faveur de celui qui les reçoit et les comprend? — Mais, d'abord, pour quelle raison le jugement va-t-il fondre sur ce monde? — C'est à cause du péché, n'est-ce pas? Quand le mal est au comble et que le temps de la patience de Dieu a pris fin, il intervient en jugement. Quel effet sanctifiant cette révélation ne doit-elle pas avoir sur nos consciences et sur nos coeurs, pour nous engager à nous tenir séparés des choses sur lesquelles le jugement va tomber! «Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent… et qui gardent». Ce n'est certes pas pour satisfaire une vaine curiosité, que ces choses nous sont données à connaître, mais pour que nous nous tenions à part du monde, sur lequel pèse la sentence du jugement, et afin que nous puissions être des intercesseurs en faveur des pécheurs inconvertis.

Quel privilège et quel bonheur d'être du nombre de ceux qui sont appelés «ses esclaves!» — ceux du Seigneur Jésus. — Et qu'est-ce qui distingue les esclaves du Seigneur des autres hommes sur la terre? — C'est une chose, une seule, exprimée dans ce petit mot: «GRACE» (verset 4). Ils sont dans ce monde déjà les objets de la grâce de Dieu.

C'est un bonheur infini d'entendre parler de grâce dans ce livre de jugement. Quel contraste avec le contenu du livre! Ces paroles ressortent avec puissance dans le tableau exposé à nos regards, qui a un fond bien sombre, mais est éclairé d'un rayon des plus lumineux. Des jugements vont fondre sur ce monde, mais il s'y trouve des personnes qui sont les objets de la grâce de Dieu (versets 4, 5). «Grâce et paix à vous, de la part de Celui qui est, et qui était, et qui vient, et de la part des sept Esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre!» C'est Lui, c'est Jésus, comme Fils de l'homme, qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts; et quels sont les mots que j'entends sortir de sa bouche? — Grâce! Grâce! C'est donc le juge qui pardonne, qui parle de grâce à une classe de personnes privilégiées et dont la personne est placée ainsi devant nous!

Qu'a-t-il été dans ce monde? — «LE témoin fidèle» (non pas UN témoin fidèle). Qu'est-il maintenant? — «LE premier-né des morts». Que sera-t-il dans l'avenir? — «LE prince des rois de la terre». L'homme l'a méprisé et crucifié, mais Dieu l'a ressuscité et lui a donné la gloire; et le jour n'est pas éloigné où il viendra régner, comme roi de justice et de paix, là où il a été rejeté.

Qu'est-il pour nous? Que dira celui qui est l'objet de la grâce? Rien moins que ceci: «Le Seigneur Jésus, Celui qui est le juge, est aussi Celui qui m'aime!…» (versets 5, 6). «A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang». — Quels trésors de grâce dans ces paroles! Le plus petit, le plus faible d'entre les sauvés peut dire: «Il m'a aimé; il m'aime. Je suis toujours sur son coeur sympathique et tendre, entièrement occupé de moi…». N'est-ce pas tout dire?

(Verset 5). «A Celui qui nous aime!» — Si une mère aime son enfant, — et c'est dans sa nature, — ne fera-t-elle pas tout ce qui est en son pouvoir pour son bien? Le Seigneur Jésus ne dit pas: «Je t'aime», bien que cela soit vrai, mais c'est celui qui est l'objet de son puissant amour qui, s'adressant à Lui, s'écrie d'un coeur heureux et débordant: «A celui qui nous aime», et cela lorsque le Seigneur, souhaitant la grâce et la paix, se présente en rapport avec le monde où nous sommes. Voilà ce QU'IL EST POUR NOUS, pour ceux qu'il a rachetés. Tout est, pour ainsi dire, condensé dans ces quelques mots.

Maintenant qu'a-t-il fait pour nous? Il nous a montré son amour d'une manière touchante: «Il nous a lavés de nos péchés dans son sang». Il est ainsi venu prendre la place des coupables sous le jugement de Dieu, payer de sa vie et de sa personne la dette immense que nous avions contractée. Ah! c'est que sa grâce ne s'exerce pas au détriment de sa sainteté et de sa justice. Il a dû prendre sur Lui tous nos péchés et en faire par lui-même la purification (Hébreux 1: 3), Lui, le Créateur de toutes choses, à la parole duquel tout obéissait. Remarquons-le bien: c'est par Lui-même que la chose a été faite. Si nous lisons, dans l'évangile de Luc, la conversion du brigand sur la croix, nous voyons d'abord que Christ a dû être placé sous la malédiction; il y est descendu en grâce pour nous, afin de nous délivrer, nous qui croyons en Lui. Le brigand reconnaît que ses propres fautes ont amené le jugement de Dieu sur lui, mais Christ a daigné prendre cette place, afin de recevoir le jugement qui devait nous atteindre. C'est ce qu'il exprime, par l'Esprit prophétique, au Psaume 22: 1, en disant: «Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné?» Et avant de remettre son esprit entre les mains de son Père, il peut dire: «Tout est accompli». — Oui, il a fait, par Lui-même, la purification des péchés. Tout ce que la sainteté et la justice de Dieu demandaient, Christ l'a accompli en faveur de tous ceux qui l'ont reçu.

Et maintenant, qu'a-t-il fait pour nous, ses rachetés? — Il est écrit (verset 6): «Et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père». Son oeuvre nous amène des profondeurs de notre misère à la dignité de ces hauteurs de gloire, — pour son Dieu et Père. Voilà le but.

Que lui dirons-nous donc? — A nous de parler bien haut maintenant et de Lui dire avec joie: «A lui la gloire et la force aux siècles des siècles». — Qui pouvait accomplir cette oeuvre sinon lui seul? «A lui la gloire». Bonheur infini… Nous ne serons occupés dans le ciel que du Seigneur.

Le trop-plein du coeur est la louange. Elle est un puissant témoignage, à la gloire du Seigneur, du bonheur qui remplit les coeurs de tous les rachetés.

(Verset 7). «Voici, il vient avec les nuées, et tout oeil le verra, et ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui, amen!» Pourquoi vient-il? Comment celui qui fait la joie des rachetés peut-il être un objet de terreur pour les inconvertis? — Ah! c'est qu'il vient en jugement! «Il vient, il vient!» Glas funèbre pour ceux qui ne l'attendent pas: «tout oeil le verra».

Celui des mains duquel est sorti cette belle création, ces Alpes majestueuses avec leurs neiges étincelantes, ce lac aux gracieux rivages… Celui-là va paraître. Vous le verrez, Lui, le Créateur de ces choses toujours nouvelles. A ce moment, le temps de sa patience aura pris fin… «Tout oeil le verra». Il y a trente-cinq ou quarante ans, existait une famille dont aucun membre ne connaissait le Seigneur. La mère seule avait une certaine piété. Bien qu'ignorante, elle avait habitué ses enfants à lire ensemble chaque jour autour de la table une portion de la parole de Dieu. On lisait tous les soirs, un chapitre après l'autre. Mais quand on arrivait à l'Apocalypse, devant la description des jugements que ce livre renferme, on n'allait pas plus loin et l'on arrêtait la lecture de ce livre redoutable. On n'avait jamais pu lire en paix cette parole: «Voici, il vient avec les nuées, et tout oeil le verra, et toutes les tribus de la terre», dans un même sentiment de crainte, «se lamenteront à cause de Lui!»

Il remplira d'effroi ceux qui ne le connaissent pas. A cause de Lui, ils iront au jugement. Ce jugement sera terrible. Nous voyons s'en dérouler les péripéties dans les scènes d'épouvante des chapitres 6 à 19.

Ceux qui sont les objets de sa grâce maintenant, les siens, seront-ils sur la terre à ce moment-là? Traverseront-ils cette période si douloureuse? Non! Il se présente à eux à la fin du livre et «Son nom est comme un parfum répandu» (Cantique des Cantiques 1: 3). C'est le même Jésus que nous avons connu dans ce monde. Il semble nous dire: «Tout s'accomplit infailliblement, mais moi, moi, Jésus, je suis ton Sauveur!» «Il nous aime». La délivrance est complète, en sorte que le jugement ne pourra atteindre ceux pour lesquels lui-même a été jugé.

Apocalypse 22: 16: «Je suis l'étoile brillante du matin». La nuit est avancée; le jour approche; le matin s'annonce; le Seigneur vient; il n'est pas loin! «L'étoile brillante du matin est déjà levée dans nos coeurs» (2 Pierre 1: 19). Jésus vient pour chercher ses rachetés. En attendant, il dit: «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière» (Apocalypse 3: 10). Le fidèle sera gardé, non à travers le jugement, comme Noé, mais comme Enoch, qui fut enlevé de la scène du monde avant le jugement.

Bien-aimés, quelle joie d'être délivrés de cette heure! Où doivent donc être nos pensées et nos affections, si ce n'est avec le Seigneur?

Une chrétienne n'aimait pas à entendre parler de la venue du Seigneur, parce qu'ayant des parents inconvertis qu'elle aimait tendrement, elle était tourmentée à la pensée qu'ils seraient laissés en arrière. Elle ne pouvait dire: «Viens». Quelqu'un lui dit: «Si votre mari était absent depuis longtemps et qu'il vous annonçât son retour prochain, pourriez-vous lui dire d'attendre encore un peu, parce que tel ou tel de vos enfants ne serait pas désireux de le voir?»

Il ne peut, il ne doit rien y avoir qui nous empêche de désirer le retour du Seigneur. L'affection de nos coeurs, individuellement, doit être en parfaite communion avec l'Esprit et l'Epouse pour dire au Seigneur Jésus: «Viens».

Pouvons-nous dire ce mot, nous tous qui sommes ici ce soir? Sans doute, il y a de la faiblesse en nous; le mal nous tente; nous croyons parfois ne pas pouvoir dire: «Viens», quand nous regardons à nous-mêmes. Mais combien, au contraire, il serait heureux pour nous de penser que la venue du Seigneur sera le meilleur affranchissement possible, la plus complète de toutes nos délivrances.

Permettez-moi de vous rappeler de mémoire les chapitres 4 et 5 de l'Apocalypse, si beaux par les scènes qu'ils nous décrivent.

Au chapitre 4, ceux qui ont été les heureux objets de la grâce sur la scène de ce monde, sont recueillis dans le ciel. Les voilà dorénavant hors de la scène du jugement, en parfaite paix et en sûreté au milieu des tonnerres, des éclairs, des voix et des lampes de feu. Ils sont calmes et parfaitement heureux. Réunis autour de Celui qui est assis sur le trône, siégeant sur des trônes eux aussi, ils élèvent leurs voix pour donner gloire et puissance au Dieu créateur. Rois eux-mêmes, ils ont des couronnes d'or sur leurs têtes, et leur joie est de se prosterner devant Celui qui vit aux siècles des siècles et de jeter leurs couronnes devant le trône, s'occupant, non de leur gloire, mais du Seigneur lui-même et de sa gloire.

Au chapitre 5, ils ont, comme sacrificateurs, des coupes d'or pleines de parfums. Ils sont dans la perfection de sa présence, unis à Christ, près de Dieu, eux qui en étaient autrefois éloignés. Ils se trouvent au premier plan; les anges au second; les autres créatures au dernier; ils chantent le cantique nouveau, celui de la rédemption. Toute gloire et toute louange sont données à l'Agneau qui a «acheté pour Dieu, par son sang, de toute tribu, peuple, langue et nation». Quelle scène merveilleuse! Souvenons-nous que ceux qui sont glorifiés dans ce chapitre, avaient été auparavant des objets de grâce!

Peut-être y a-t-il dans cette salle, ce soir, des âmes inconverties? C'est peut-être la dernière fois qu'elles entendent ces choses. Il est bien sérieux d'y penser. Combien de personnes ont été, cette année, retirées subitement de la scène de ce monde pour entrer dans l'éternité. Je voudrais placer cette parole que nous avons lue, sur le coeur de celui qui ne peut pas dire: «Viens», mais je voudrais y ajouter: «Que celui qui a soif vienne!»

Venez, ce soir. Si vous avez soif de paix, de pardon, de repos, de délivrance, vous trouverez tout cela en Jésus.

Remarquons encore qu'une âme qui est venue à Jésus, reste auprès de Lui et dit aux autres qui sont éloignées, non pas: «Allez à Jésus», mais: «Venez à Lui».

Vous direz peut-être: «Je voudrais bien venir», mais vous trouvez sur votre chemin toutes sortes d'empêchements. Quoi donc? Le Seigneur ne désire-t-il pas que vous veniez à Lui? Oui, il vous cherche; il vous appelle; il veut vous recevoir tout de suite… Venez seulement! Prenez gratuitement de l'eau de la vie! (Apocalypse 22: 17).

Un navire marchand naviguait un jour non loin des côtes de l'Amérique du Sud, lorsqu'il se trouva en détresse, la provision d'eau potable étant épuisée. Le capitaine ne savait pas exactement où il se trouvait, quand l'équipage aperçut au loin un autre navire auquel il fit des signaux de détresse. Les pauvres marins altérés demandaient au navire libérateur un peu d'eau douce… Quel ne fut pas leur étonnement lorsque, du navire hélé, on leur répondit par le porte-voix: «Puisez seulement!» Au lieu de raisonner, ils puisèrent et burent abondamment de l'eau douce: leur navire se trouvait non loin des bouches de l'Amazone, grand fleuve de l'Amérique du Sud. Ils furent sauvés en écoutant le conseil qui leur était donné, car ils ne se savaient pas entourés de ce qu'ils désiraient si vivement.

Chères âmes, le fleuve de la grâce coule, large et profond, au milieu des eaux amères de ce pauvre monde. Les fontaines jaillissantes de l'eau de la vie sont à votre portée. Puisez seulement! Il y en a pour tous.

La personne de Jésus vous est présentée ce soir. Venez à ce bien-aimé Sauveur, le temps de sa venue est proche! C'est aujourd'hui le jour favorable. Ne soyez pas plus sages que Dieu. Ne dites pas: «Je viendrai demain», quand il dit: «VENEZ AUJOURD'HUI».

Ah! bientôt, sans voile,

A toi soit la gloire,

Luiront tes splendeurs,

O Fils éternel!

Radieuse Etoile

Ta mort, ta victoire,

Levée en nos coeurs.

Nous ouvrit le ciel.

Oh! quelle allégresse!

A toi qui nous aimes

Nos yeux te verront,

Pour l'éternité,

Et de toi, sans cesse,

Louanges suprêmes,

Tes saints jouiront.

Force et majesté!

L.P.

 

ME 1903 page 41 : Méditation sur Jean 14: 1-14; 1 Pierre 1: 3-10

Par F.P.

6 novembre 1902

Bien-aimés,

Je me rappelle avec émotion que l'année dernière, dans ce local, notre cher et regretté frère Mr Ladrierre, dont ces jours nous sentons l'absence, nous parlait sur le premier des textes que nous venons de lire. Il insistait sur le fait qu'en disant: «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi», le Seigneur affirmait sa divinité, car il faut être Dieu pour pouvoir dire: «Croyez en moi». Cette même vérité, ajoutait-il, ressort, au 14e verset, de cette parole: «Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai». En effet, l'évangile de Jean, j'aime parfois à le dire, est l'évangile de Dieu le Fils.

Mais, outre ce fait précieux, il est encore une vérité contenue dans le premier verset de Jean 14, et sur laquelle je désire attirer votre attention. Le Seigneur avertit ses disciples qu'il va les quitter, déclaration bien propre à les troubler. C'est pourquoi il leur dit: «Que votre coeur ne soit pas troublé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». Sans doute, pour faire une telle déclaration il faut être Dieu, mais de plus il est précieux et encourageant pour nos âmes de voir à quel point le coeur du Seigneur était occupé du fait qu'il laissait les siens dans le monde. Cela ressort de tous ces chapitres. Au chapitre 17: 11, il dit à son Père en parlant de ses disciples: «Je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné». Alors il montre à ses disciples quelles ressources seront à leur portée pendant son absence. Au chapitre 16, il leur dit: «Il vous est avantageux que je m'en aille». Comment cela pouvait-il être? Ils avaient suivi le Seigneur, entendu ses paroles, avaient été témoins de sa puissance, de son amour, de sa bonté, ils étaient heureux avec Lui, et voici qu'il dit ne plus pouvoir rester avec eux, et que son départ leur est avantageux. Comment cela pouvait-il être? «Si je ne m'en vais», leur dit-il, «le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai». «Il rendra témoignage de moi. Il prendra du mien, et il vous l'annoncera. Car il ne parlera pas de par lui-même, etc.».

Jésus donc allait être absent, mais il leur indique le moyen par lequel leur relation avec Lui pourrait se poursuivre sans interruption après son départ. Sans doute, les disciples ne jouiraient plus de sa présence personnelle avec eux, mais leur relation, avec sa personne devait se continuer par un autre moyen, et ce moyen serait la foi. «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». Vous n'avez jamais vu Dieu, cependant vous croyez en Lui. Moi aussi je vais devenir invisible à vos yeux, eh bien! faites envers moi comme vous faites envers Dieu, et tout ira bien.

Le passage que nous avons lu en 1 Pierre 1, nous donne une très belle illustration de la chose. Pierre s'adresse à des chrétiens qui, après avoir été Juifs, étaient maintenant en relation avec Dieu comme Père. Ils avaient été élus selon la préconnaissance de Dieu le Père (verset 2). C'est ce Père que Jésus avait révélé. Au verset 3, l'apôtre dit: «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a régénérés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts, etc.». Cette espérance vivante est fondée sur la résurrection du Seigneur Jésus. Désormais tout était changé pour eux, ils avaient un héritage céleste, au lieu d'une Canaan terrestre. Eu outre, ils étaient gardés par la puissance de Dieu pour le salut final, qui était prêt à être révélé au dernier temps, c'est-à-dire à la seconde venue de Christ. La venue du Seigneur dont nous nous occupons ces jours-ci, nous réjouit d'une manière particulière; nous savons que notre délivrance est prête, et qu'en un clin d'oeil elle peut être effectuée. Cette épître nous parle aussi d'une autre chose qui atteindra le monde, Christ étant prêt à juger les vivants et les morts.

Pour nous, en attendant le salut qui est prêt à être révélé, il y a l'épreuve de la foi. Cependant nous pouvons nous réjouir, même à travers les tribulations qui nous sont dispensées, si cela est nécessaire. «Afin que l'épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l'or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ». — Combien il est consolant de savoir que lorsque ni la foi, ni par conséquent l'épreuve de la foi, ne seront plus nécessaires, les résultats de cette épreuve demeureront et seront manifestés dans la révélation de Jésus Christ.

Aussitôt que le nom de Jésus Christ est prononcé, voici maintenant l'apôtre qui leur dit: «Lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez». Ce Jésus, qui va être révélé en gloire, vous l'aimez. «Et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse». Les chrétiens auxquels Pierre écrivait étaient comme nous; ils n'avaient pas vu le Seigneur ici-bas, mais étaient en relation avec Lui par la foi; et ils l'aimaient. «Et croyant en lui, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse». L'apôtre ne dit pas: «Après avoir cru en lui», mais: «Croyant en lui», croyant en lui de moment en moment. La foi est chez le chrétien le mouvement perpétuel. Aimant le Seigneur qu'ils n'avaient jamais vu, croyant en lui sans le voir maintenant, ils se réjouissaient d'une joie ineffable et glorieuse: ineffable, — qui ne peut s'exprimer; il faut en jouir pour la connaître — glorieuse, parce que l'objet de cette joie est dans la gloire. C'est ainsi que les chrétiens auxquels Pierre s'adresse, réalisaient cette parole du Seigneur à ses disciples: «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi».

Ce verset mérite toute notre attention: «Lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez». Aucun de nous n'a vu le Seigneur, mais nous l'aimons. Sans doute, notre sécurité est de savoir qu'il nous aime; mais nous l'aimons; nous sommes en relation avec Lui; il est pour nous une personne connue, là-haut dans la gloire; croyant en Lui de jour en jour, nous nous réjouissons. A quoi me servirait-il de dire que j'ai cru en lui il y a cinquante ans, si dans ce moment même ma foi n'était pas en exercice pour maintenir ma relation avec sa personne dans la gloire?

Il est important pour nous de connaître la ressource journalière pour jouir du Seigneur Jésus, pour apprendre à le connaître toujours davantage, en sorte que nos coeurs s'attachent entièrement à Lui. Le temps actuel, tout en étant celui de l'absence du Seigneur, est néanmoins un temps de bénédiction pour nos âmes, car le Saint Esprit, le Consolateur, prend ce qui est de Jésus pour nous l'annoncer.

On entend dire parfois: Il nous a sauvés, il est absent; mais nous avons une espérance; nous irons au ciel, et alors nous le connaîtrons là. Il n'en est pas ainsi, car il a dit aux siens: «Il vous est avantageux que je m'en aille». Et encore: «En ce jour-là», c'est-à-dire quand le Consolateur serait avec eux, «vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous». Avons-nous compris pourquoi il était avantageux qu'il s'en allât? C'est que, du sein de la faiblesse, au milieu de la ruine de ce qui s'appelle l'Eglise sur la terre, nous pouvons par l'Esprit et la Parole connaître le Seigneur d'une manière spéciale, et être en relation avec Lui dans la gloire. Et ainsi, quand nous le rencontrerons, il ne sera pas un inconnu pour nous; nous reconnaîtrons celui dont le Consolateur nous a parlé tout le long du chemin. Rebecca connaissait Isaac avant de le voir, car Eliézer lui en avait parlé. N'en sera-il pas de même pour nous?


Revenons maintenant au chapitre 14 de Jean. Le Seigneur dit aux siens que dans la maison, dans le domicile de son Père, il y a beaucoup de demeures pour eux et pour lui, et qu'il va leur préparer une place. Du moment qu'il était entré dans la gloire et s'était assis à la droite de Dieu, la place était prête et il aurait pu revenir; mais tous ceux qui devaient occuper cette place n'étant pas prêts, il les a attendus. Puis il dit: «Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis moi, vous, vous soyez aussi». «Je reviendrai», non pas: Je vous enverrai chercher. Et il ajoute: «Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin». Il allait dans la maison de son Père, il avait révélé le Père et, par cette révélation, on pouvait se rendre compte de ce qu'était cette maison et savoir où il allait: «Vous savez où je vais». Puis il ajoute: «Vous en savez le chemin». Comment le saurions-nous, dit Thomas, puisque nous ne savons pas où tu vas? Jésus répond: «Moi, je suis le chemin». En possédant le Seigneur, ou a trouvé non seulement un chemin pour aller au Père, mais Celui qui est le chemin jusqu'au dedans de la maison du Père, où il est entré comme notre précurseur. Celui qui est le chemin, est aussi la vérité et la vie.

Quelles précieuses consolations, émanant du coeur de notre bien-aimé Sauveur, ne trouvons-nous pas dans ces premiers versets de Jean 14? Au chapitre précédent, il leur avait déjà montré que si, ne pouvant plus rester avec eux sur la terre, il s'en 'allait au Père, c'était pour qu'ils eussent une part avec Lui là-haut, et que de là il prendrait soin d'eux pour les maintenir déjà ici-bas dans la jouissance de cette part en sainteté pratique.

Telles sont les ressources que nous avons par l'Esprit et la Parole, pour le connaître aujourd'hui d'une manière intime; et quel bonheur de le connaître, de l'aimer, de nous réjouir en Lui. Et quand enfin nous le verrons, nous pourrons dire: C'est lui, c'est bien celui dont le Consolateur nous parlait pendant le voyage!

 ME 1903 page 61 : Méditation sur Nombres 10: 29-32

Par A.H.B.

7 novembre 1902

En donnant, à l'usage des jeunes gens, un court résumé de ce qui nous a occupés ces derniers jours, nous ne dirons pas tout ce qui a été exposé, mais nous rappellerons ce que nous avons lu dans les deux épîtres aux Thessaloniciens, avec la pensée de considérer ce qui nous est enseigné à l'égard de la venue de Christ. Une chose nous frappe tout d'abord: cette venue n'est pas une doctrine que l'on puisse recevoir ou non à son gré, mais c'est une vérité fondamentale de l'Evangile, elle appartient à tous les enfants de Dieu; elle se rattache à toutes les circonstances de la vie chrétienne.

Première épître, chapitre 1 — Les Thessaloniciens avaient été convertis pour attendre des cieux Jésus, le Fils de Dieu (1 Thessaloniciens 1: 10). Nous trouvons dans les Actes (chapitre 17: 1-4) le récit de leur conversion. Paul leur avait fait une courte visite de trois semaines, et leur avait annoncé l'Evangile, «expliquant et exposant qu'il fallait que le Christ souffrit et qu'il ressuscitât d'entre les morts». Ces deux vérités sont de la plus haute importance. Voilà l'Evangile dans toute sa simplicité. Quand une âme est travaillée, et voit comme une chose solennelle son état de péché et de perdition; quand elle sent le fardeau de son péché; ces deux vérités reçues par la foi, la remplissent de joie et de paix. Il n'y a pas un autre moyen d'être sauvé que par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus Christ. «Il fallait que le Christ souffrit, etc.». — il le fallait, parce que nous étions tous pécheurs; il le fallait, parce que Dieu était un Dieu de sainteté et de justice. Jésus était le seul qui pût mourir pour nos péchés et ressusciter pour notre justification, car Lui était le seul qui fût absolument sans péché. Cet Evangile produisit ses fruits à Thessalonique. Les Thessaloniciens se tournèrent des idoles vers Dieu pour le servir. Vous me direz peut-être «Comment pouvez-vous nous assimiler à eux? Nous ne sommes pas des idolâtres, aujourd'hui, à Vevey!»

Je réponds: «Les idoles ne sont pas toutes des faux dieux de bois ou de pierre». L'apôtre Jean dit: «Enfants, gardez-vous des idoles». Toutes les choses qui prennent la place du Seigneur Jésus: les affaires, les plaisirs, l'argent, la gloire de ce monde, sont des idoles. Quand on est converti, on commence à servir le Dieu vivant et vrai lui-même, au lieu de toutes ces choses qui remplissent le coeur de l'homme. Les Thessaloniciens ont compris en même temps que le Fils de Dieu était monté dans la gloire et qu'il allait revenir; aussi l'attendaient-ils. C'était une espérance vivante qui leur procurait une joie inconnue au monde. Ils étaient sur la terre, mais non chez eux, car ils étaient comme des pèlerins et des étrangers, marchant vers le lieu que Dieu avait donné à son peuple céleste. Ils avaient commencé à cheminer vers le ciel, attendant la venue de Jésus comme leur Sauveur et leur Libérateur de la colère qui vient (1 Thessaloniciens 1: 10).

Chapitre 2. — Nous avons vu dans nos entretiens que l'espérance du retour du Seigneur remplissait les Thessaloniciens d'encouragement à travers leurs épreuves. C'était aussi le cas de l'apôtre (voir à ce sujet 2 Corinthiens 11: 23-28). Cette portion de la Parole nous montre combien de souffrances l'apôtre a dû endurer en suivant et en servant le Seigneur. Quel ministère! quelle carrière! quelle vie bénie sur la terre pour un homme qui cherche à suivre les traces du Seigneur Jésus dans ce monde! Mais elle n'était pas facile. Au chapitre 2, l'apôtre semble dire: «N'aurai-je pas une récompense? n'y aura-t-il pas une couronne de joie pour moi?» Il répond: Oui, car je ne serai pas seul dans la gloire, j'y verrai mes chers Thessaloniciens qui ont été amenés au Seigneur par mon ministère et alors je pourrai dire: «Il valait certes la peine de traverser tous ces troubles, toutes ces épreuves, toutes ces souffrances. Vous Thessaloniciens, vous êtes ma joie et la couronne dont je me glorifie» (chapitre 2: 20). Il regardait en avant et voyait ces quelques rachetés semblables à Christ dans la gloire. C'était sa joie. Mais quand recevra-t-il cette récompense? Quand cette couronne sera-t-elle mise sur son front? A sa mort? Non, à la venue de notre Seigneur Jésus Christ! C'est une espérance encourageante pour l'âme du fidèle qui souffre en suivant le Seigneur de près.

Chapitre 3. — Mais ce n'est pas tout d'endurer des épreuves. Nous avons un ennemi au dedans de nous; nous avons en nous une chose qui nous déplaît: c'est la chair. Je le sens depuis ma conversion plus que je ne l'ai jamais senti auparavant. Mais le chrétien soupire après la sainteté, et voici une espérance purifiante.

L'apôtre se place en présence du jour où la gloire de Christ serait montrée dans sa venue avec tous ses saints, et dit: «Voilà la mesure de la sainteté que je cherche». Quelqu'un a fait cette remarque pendant la conférence: «La sainteté que nous poursuivons maintenant est la même sainteté que nous atteindrons à la venue de Christ». Et l'apôtre Jean dit: «Celui qui a cette espérance en Lui se purifie comme Lui est pur». Quelle espérance? L'espérance de lui être parfaitement semblable dans la gloire.

Nous sommes réunis ici ce soir, parlant de la gloire et de la venue du Seigneur. Pensons-nous qu'avant la fin de cette réunion, nous pourrions être en réalité introduits dans cette gloire? Quand on a devant soi cette précieuse vérité, et qu'elle est profondément gravée dans le coeur, on comprend que la vie chrétienne doive se dérouler tout entière dans la sainteté qui convient à Dieu.

Chapitre 4. — Quelques-uns d'entre les premiers croyants de Thessalonique mouraient, et tous avaient reçu cette vérité, oubliée aujourd'hui dans le monde: son apparition en gloire, pour prendre sa place, pour entrer dans son règne en vainquant ses ennemis. En pensant à cela, les survivants s'attristaient et disaient: «Où seront nos morts quand Christ viendra? Ils n'auront pas la joie dont nous jouirons nous-mêmes». L'Esprit de Dieu les met au clair à cet égard par l'apôtre. Non, le Seigneur ne les oubliera pas; eux aussi partageront la joie et la gloire de Son règne. Quand il viendra, il amènera avec Lui ceux qui se sont endormis. Donc, pas de tristesse. C'est une espérance consolante à l'égard de ceux qui nous ont quittés. Quel bonheur! Nous les verrons! En un clin d'oeil, tous seront réunis. Les reconnaîtrons-nous? Permettez-moi une petite histoire à ce sujet.

Une jeune fille inconvertie avait perdu sa mère qui était une chrétienne, et elle me disait un jour:

– Pensez-vous que je reconnaîtrai ma mère dans le ciel?

– Mais est-elle au ciel? lui dis-je.

– Oui, j'en suis sûre.

– Et vous, si vous mourez, serez-vous avec le Seigneur Jésus dans le ciel?

– Je l'espère, me dit-elle.

– En êtes-vous sûre?

– Je ne le suis pas.

– Dans ce cas, vous ne pourrez ni revoir votre mère, ni la reconnaître.

Plus tard, elle crut et devint par la foi en Christ, une enfant de Dieu. Je lui fis lire le passage du chapitre 2: 19, 20, et je lui dis: L'apôtre Paul verra les Thessaloniciens dans la gloire; ils seront sa couronne de joie. Donc il les reconnaîtra. Comment seraient-ils sa joie, sa couronne, sans cela?

Quand le Seigneur Jésus viendra, tous les saints seront là. Lui en sera le centre. Quelle joie de regarder à ce moment béni à travers tant de sujets de tristesse!

C'est une espérance vivante, encourageante, purifiante et consolante.

Si le Seigneur venait ce soir, serait-ce une chose consolante pour vous, chères âmes? Je vois ici beaucoup de jeunes gens et je leur dis: «Quelques-uns d'entre vous ont peut-être des parents qui les ont devancés dans l'éternité. Avez-vous pensé quelquefois à toutes les prières qu'ils ont adressées à Dieu pour vous? Combien de fois vos noms ont-ils été sur leurs lèvres dans leurs supplications? Ils sont maintenant auprès du Seigneur. D'autres, parmi vous, ont leurs parents vivants, heureux de posséder cette espérance et qui se souviennent de vous devant le Seigneur. Si Jésus venait, seriez-vous prêts à vous en aller à Lui en même temps que vos parents? Sinon, ce serait la séparation d'avec ceux qui vous aiment et que vous aimez!»


J'arrive maintenant à Nombres 10: 29-32. L'entretien de Moïse avec le fils de son beau-père va illustrer notre sujet:

Moïse et le peuple venaient de sortir du pays d'Egypte. Après avoir été délivrés de la puissance de leurs ennemis, ils commençaient leur pèlerinage. Nous, nous le terminons. Comment, me direz-vous, nous terminons notre pèlerinage?

Oui, cette pensée nous a occupé ces jours-ci. Tout est près de la fin: les nations d'Orient se préparent et s'agitent; les nations européennes marchent vers l'apostasie et l'état religieux se partage entre la superstition et l'incrédulité. Tout s'achemine vers les temps qui nous ont été annoncés d'avance dans la parole de Dieu, temps où le jugement fondra sur cette terre. Le Seigneur viendra préalablement pour prendre les siens auprès de Lui; mais le jugement ne tardera pas. Un des grands hommes religieux de l'église anglicane vient d'écrire qu'il ne croyait pas à l'inspiration des évangiles. Autrefois, on niait les livres de Moïse; plus tard, on a mis en doute l'authenticité des prophètes, mais on n'avait pas osé toucher aux évangiles. On y est venu cependant. Ce sont autant de préparatifs pour le grand avènement de Christ.

Moïse avait devant lui quarante ans de pèlerinage. Il voyait par la foi la Canaan promise, et il dit à Hobab (verset 29): «Viens avec nous, et nous te ferons du bien; car l'Eternel a promis de faire du bien à Israël». Viens avec nous! Oui, viens avec nous! Quel appel! Nous aussi, nous sommes en route pour notre pays, où se trouve notre Sauveur, et nous vous disons: «Venez avec nous! Nous partons; oui, nous partons pour ce pays glorieux. Venez avec nous!»

Mardi soir, en écoutant les paroles d'un cher frère, qui nous parlait du Seigneur Jésus, qu'on a vu couché dans une crèche, qui a connu dans ce monde tant de souffrances, d'humiliations, qui est devenu obéissant jusqu'à la mort de la croix, qui s'est toujours abaissé davantage, mais qui est monté au ciel d'où il invite les pécheurs, afin de les prendre dans la gloire après les avoir purifiés de leurs péchés… en écoutant ces appels, je me disais: «Qui osera dire ici: Non, je n'irai pas?» Et cependant Hobab dit cela. Moïse dit: «Nous partons pour le lieu dont l'Eternel a dit: Je vous le donnerai. — Viens avec nous». Mais Hobab répond: «Non, je n'irai point, mais je m'en irai en mon pays» (versets 29, 30). Je m'adresse à vous, ce soir, jeunes gens: «Nous partons, nous aussi, pour notre pays céleste; nous en possédons déjà la joie, nous savourons déjà les félicités de la maison du Père; car, même maintenant, notre joie, à nous chrétiens, est plus douce que la joie du monde. Les croyants qui se trouvent ici ce soir, et moi, nous vous disons tous ensemble: «Venez avec nous; le bien que le Seigneur nous a fait, il vous le fera» (verset 32).

Que répondrez-vous? Ce moment est sérieux! C'est peut-être la dernière fois que l'invitation vous est adressée. Qui pourrait, qui oserait répondre ici comme Hobab? «Non, je n'irai pas, je préfère m'en aller dans mon pays et vers ma parenté (verset 30). Toi et ton peuple, allez votre chemin». Je n'ose pas penser qu'il pourrait y avoir ici ce soir une âme assez insensée pour tenir un tel langage!

De la gloire où il est, le Seigneur vous supplie; de cette gloire où il va avoir les siens pour toujours avec Lui, il vous dit: «Venez aussi».

Au 22e chapitre de l'Apocalypse (versets 16, 17), où le Seigneur Jésus annonce sa venue, l'Esprit et l'Epouse disent: «Viens». En même temps, Dieu se tourne vers ce pauvre monde et dit aux pauvres pécheurs: «Que celui qui a soif vienne, et que celui qui veut, prenne gratuitement de l'eau de la vie».

L'heure de la venue de Christ sonne. L'Epouse, vibrante de cette attente, se tient déjà sur la pointe des pieds, toute prête à voler à sa rencontre. Je vous en supplie: «Venez! oh! venez! Le bien que le Seigneur nous a fait, il vous le fera aussi. Jouissez vous-mêmes de la joie dont nous jouissons. Venez!»

ME 1903 page 81 : Méditation sur Luc 2: 8-20

lire aussi Luc 1: 3, 4, et Actes des Apôtres 1: 1

Par W.J.L.

9 novembre 1902

L'évangile de Luc n'est pas, à proprement parler, un compte rendu historique du passage du Fils de l'homme sur la terre; c'est plutôt un traité ou un récit des choses que le Seigneur a dites et faites, écrit dans le but de confirmer dans le coeur et la conscience de Théophile, les vérités de l'Evangile que Paul prêchait.

Les doctrines abstraites sont quelquefois difficiles à saisir; mais quand elles sont illustrées par des exemples, elles prennent dans l'esprit une forme palpable. A ce point de vue, on éprouvera du profit à lire l'évangile de Luc en même temps que l'épître aux Romains, qui développe la «justice de Dieu» dans son application pratique aux besoins du pécheur et à l'état de son âme. «L'évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec. Car la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi, pour la foi, selon qu'il est écrit: Or le juste vivra de foi» (Romains 1: 16, 17).

Cette déclaration est positive et simple. Les difficultés que nous éprouvons à nous en faire une application personnelle, proviennent de notre égoïsme: nous voudrions y être pour quelque chose. Mais le Saint Esprit dit que l'Evangile est «la puissance de Dieu». C'est Dieu qui agit, c'est Dieu qui travaille; il ne demande à personne de lui prêter du secours; ce qu'il fait, il le fait lui seul. En outre, nous lisons dans l'Ecclésiaste que «tout ce que Dieu fait subsiste à toujours; il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher» (Ecclésiaste 3: 14). Son oeuvre reste pour toujours telle qu'il l'a faite. Quel bonheur pour nous de le savoir, lorsque nous apprenons que la puissance de Dieu se déploie en salut et que quiconque croit en éprouve la jouissance.

La doctrine de la justice de Dieu a été confiée, comme révélation divine, à Paul seul d'entre les apôtres; mais il a eu soin d'établir qu'un témoignage direct et irrécusable, ayant trait aux voies de Dieu en grâce, avait déjà été donné dans les Ecritures de l'Ancien Testament. L'Evangile de Dieu avait été «auparavant promis par ses prophètes dans de saintes écritures…» «témoignage lui étant rendu par la loi et par les prophètes» (Romains 1: 2; 3: 21). Ces déclarations prophétiques servent de fondement à la foi, comme réponse conclusive à la question: «Que dit l'Ecriture?» (Romains 4: 3). En outre, il a plu à Dieu de nous donner dans le récit de Luc des exemples inspirés de l'application de la vérité, pour nous aider à la mieux saisir. Nous y trouvons en détail les grands principes qui attachent l'âme à la personne du Sauveur, en sorte que la doctrine n'est plus du domaine de l'intelligence seulement, mais, au point de vue pratique et personnel, elle prend une tournure qui engage le coeur avec Christ; et de cette manière personne ne peut se fourvoyer en cherchant à mieux se rendre compte des éléments divers d'une doctrine que l'on comprend à peine.


En ce moment, nous nous proposons de nous occuper simplement des fondements de la doctrine pour ce qui concerne la foi, selon ce qui est dit: «sur le principe de la foi», et «pour la foi»; c'est-à-dire que le croyant seul jouit de ce que Dieu, par pure grâce, nous présente. Pour que l'Evangile soit effectif dans notre coeur, il est de toute nécessité qu'une application personnelle nous en soit faite. L'ennemi s'oppose à cela, cherchant à aveugler nos pensées… «pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendît pas pour nous» (2 Corinthiens 4: 4). Il nous suggère quelques considérations au sujet de notre dignité personnelle, interposant ainsi un élément obscur entre nous et Dieu, ou il présente toutes sortes de raisons pour nous amener à croire que l'Evangile ne peut pas être pour nous, ou bien que nous ne sommes pas en état d'en profiter présentement.

Voyons la réponse divine fournie par un exemple aussi simple que complet, où tous les détails sont admirables et brillent d'une clarté telle qu'un enfant peut les comprendre et en jouir. Il s'agit des bergers de Bethléhem, «gardant leurs troupeaux durant les veilles de la nuit».

Ces bergers, qui étaient-ils? De pauvres gens. Etaient-ils des gens religieux? On ne saurait le dire. Ils n'étaient sans doute pas mal disposés vis-à-vis de ce que l'on appelle la religion; mais lors même qu'ils auraient désiré apprendre quelque chose, comment et quand auraient-ils trouvé le temps d'aller à la synagogue, le seul endroit où l'on pût entendre lire les Ecritures? Ils étaient nuit et jour auprès de leurs troupeaux. On a de la peine à dire d'eux quelque chose de précis, soit en bien, soit en mal. On peut remarquer cependant qu'ils ne dormaient pas la nuit, et comme il est plus que probable qu'ils étaient des serviteurs, on peut ajouter qu'ils accomplissaient leur devoir en veillant sur leurs troupeaux. C'étaient d'honnêtes gens. Il ne nous est pas dit qu'ils priaient ou qu'ils avaient l'habitude de prier; il n'est pas dit non plus qu'ils pensaient habituellement à Dieu — mais Dieu pensait à eux.

Chacun d'eux avait une âme. Ils servent donc à représenter ce qui est contenu dans le mot: «Quiconque» (Jean 3: 16). Chacun de nous aussi a une âme, précieuse aux yeux de Dieu. Celle-ci est naturellement éloignée de Lui; néanmoins le désir de Dieu est de l'attirer à Lui. On ne trouvera personne qui refuse d'être appelé honnête: chacun l'est à sa façon. Mais on peut voir dans le Psaume 14: 2, 3, le triste tableau de ce qu'est l'homme naturel: «L'Eternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, qui recherche Dieu: ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus; il n'y a personne qui fasse le bien, non, pas même un seul». Ces mêmes paroles sont répétées dans le Psaume 53: 1-3, et cela montre l'importance que Dieu attache à ce fait. Elles sont encore citées dans le chapitre 3: 10-12, de l'épître aux Romains, et il est dit aussi dans ce passage: «Il n'y a point de juste».

Les hommes sont-ils intelligents au point de comprendre ce que Dieu leur dit? Ont-ils des coeurs disposés à vouloir connaître Dieu? Non: ils vont en sens contraire. Ils n'ont pas besoin de Dieu, ou du moins, ils croient pouvoir se passer de Lui. S'ils ont connu quelque chose de lui, ils s'empressent de l'abandonner, comme le fils prodigue. Dieu les voit tous dans cet état: «Il n'y a personne qui fasse le bien, non, pas même un seul». Quand Dieu les regarde du haut des cieux, il semblerait bien qu'il ne devrait avoir que des pensées de jugement à leur égard, et que sa justice exigerait qu'il les fît comparaître devant son tribunal afin d'amener sur eux l'exécution de la sentence de mort éternelle. L'Evangile nous déclare le contraire, c'est-à-dire que Dieu a regardé le triste état des hommes, tous captifs de Satan, pour en avoir compassion. Il les a ainsi considérés «des cieux, des lieux hauts de sa sainteté» (comparez Esaïe 49: 24, 25, avec Psaumes 102: 19, 20). Et combien cela est précieux en rapport avec le passage déjà cité du Psaume 14! Dieu est plein de compassion; mais sa justice a exigé qu'il donnât son Fils comme Sauveur. Et c'est ce Sauveur qu'il a voulu, faire connaître aux pauvres bergers de Bethléhem.


Un ange apparaît à ces bergers qui gardaient leurs troupeaux. C'est la nuit; ils ne dorment pas: c'est bien un ange qui est là, devant eux. Ce ne peut être une vision, car tous, ils sont témoins de la chose; aucun d'eux n'a la moindre hésitation à constater sa présence. Il apparaît dans une lumière resplendissante qui enveloppe les bergers eux-mêmes. Si nous nous étions trouvés à leur place, notre première pensée n'aurait-elle pas été de nous enfuir loin de cette clarté? Mais où aller? On ne peut se soustraire à la gloire de Dieu quand elle nous environne, et notre premier sentiment sera toujours un sentiment d'impuissance et de frayeur. C'est ce qui arrive aux bergers. Saisis de crainte, ils éprouvent ce qui est dit au Psaume 139: 7 à 12: «Où irai-je loin de ton Esprit? et où fuirai-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au shéol, t'y voilà! Si je prends les ailes de l'aube du jour, si je fais ma demeure au bout de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. Et si je dis: Au moins les ténèbres m'envelopperont, — alors la nuit est lumière autour de moi. Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi».

Un criminel s'est échappé de sa prison; il a gagné un port de mer. Le voici qui va mettre le pied sur la passerelle qui le conduit au vaisseau libérateur. A ce moment précis, une rude main s'abat sur son épaule; une voix retentit à ses oreilles: «Arrête, viens!» Il est ramené en prison: c'en est fait de son assurance, c'en est fait de sa liberté, le jugement est devant lui… Et l'ange subitement apparu auprès des bergers, ne pouvait-il pas aussi facilement et immédiatement les emporter tous devant le tribunal de Dieu? Que ferait là un pécheur?

Mais voyez comment l'ange aborde les bergers épouvantés. «N'ayez point de peur», leur dit-il (verset 10). Et pourquoi? Quelle peut-être la raison de ces paroles consolantes? Il ne cherche pas à faire valoir des motifs en leur faveur. La raison qu'il leur présente pour ne pas avoir peur ne découle ni de leur passé, ni de leur avenir, ni de ce qu'ils sont, ni de ce qu'ils pourraient devenir. Elle provient uniquement de ce que Dieu a fait pour eux. «Voici», dit l'ange, «je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple; car aujourd'hui, dans la cité de David, vous est né un SAUVEUR, qui est le Christ, le Seigneur» (versets 10, 11). L'Evangile est pour quiconque croit. La grâce est pour un pécheur. L'homme a donc à choisir entre «croire» et «ne pas croire». Mais que faut-il croire? L'ange le dit: «Aujourd'hui… un Sauveur vous est né…» C'est aussi personnel, aussi individuel que possible. Il est né «pour vous». Il ne faut donc pas attendre à demain, puisque c'est «aujourd'hui» que le salut est présenté.

Ces versets nous montrent que le salut est universel, dans ce sens, qu'il s'adapte à chacun: c'est un grand sujet de joie «pour tout le peuple». Le salut est en même temps une chose personnelle, et point n'est besoin d'une intelligence spéciale pour le recevoir. Il s'agit d'accepter simplement la parole qui dit qu'il est «pour tous». Ces pauvres gens reçoivent la déclaration de l'ange avec simplicité. A travers le messager qui leur est envoyé, leur pensée saisit le Seigneur lui-même, l'auteur réel du message qui leur venait du coeur de Dieu. Ils peuvent dire: «Voyons cette chose qui est arrivée que le Seigneur nous a fait connaître» (verset 15). Qui oserait contredire ce que Dieu dit?

Ensuite l'ange leur parle d'un «signe» auquel ils reconnaîtront le Seigneur. Dans quel sens faut-il entendre ce «signe»? Quelques-uns parmi les Juifs demandaient un «signe», tout en résistant au Seigneur. C'étaient des méchants et des pervers, parce que le signe qu'ils demandaient devait les justifier dans leur incrédulité. D'autre part, des hommes bénis de Dieu — Gédéon, par exemple — ont demandé des signes pour affermir leur foi chancelante ou vacillante. Mais le signe donné aux bergers, sans qu'ils l'aient demandé, est plus extraordinaire, plus difficile à saisir que le message annoncé. En effet, l'ange leur avait parlé d'un Sauveur qui n'était rien moins que le Christ, le Seigneur, et ce message semble contredit par ce qu'ils ont à chercher, savoir, «un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche» (verset 12), dans la partie la plus humble de l'hôtellerie, celle réservée au bétail! C'était là que ces mêmes bergers, s'ils passaient à Bethléhem, pouvaient se rendre sans hésitation pour abriter leurs troupeaux. Là, leur dit l'ange, dans l'endroit même qui en quelque sorte était offert aux plus pauvres, ils trouveraient le Christ, le Seigneur, sous la forme «d'un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche!»

Oui, l'Evangile est «prêché aux pauvres». Mais l'humiliation, l'abaissement volontaire du Sauveur ne s'arrête pas là. Il a certes voulu se mettre à la portée des plus pauvres. Ce qui est pour les pauvres est pour tout le monde. Les riches, s'ils s'humilient, peuvent recevoir l'Evangile qui est prêché aux pauvres (Luc 4: 18).

Mais est-ce la fin de notre histoire? N'y a-t-il pas chez l'homme un côté moral qui dépasse infiniment en gravité toute la condition extérieure? Nous avons cité ce passage du Psaume 14: 3: «Ils se sont tous détournés; ils se sont tous ensemble corrompus; il n'y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul». Eh bien! le Seigneur est venu dans ce monde pour de tels pécheurs; il est venu pour des hommes tels que ceux dont nous parle le chapitre 23 de Luc (verset 33): «Ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l'un à la droite, l'autre à la gauche». Celui qui est mon Sauveur; Celui que les bergers ont trouvé couché dans la crèche de Bethléhem; Celui qui a manifesté pendant toute sa vie la puissance de Dieu en salut à quiconque croit; Celui-là a rencontré la mort en la compagnie de deux malfaiteurs, dont l'un reconnaissait que sa sentence était juste!

Considérons-le sur la croix, subissant le jugement réservé aux plus méchants: c'est pour nous qu'il a pris cette place. S'il n'était pas allé là, il, ne pourrait jamais y avoir de salut, ni pour vous, ni pour moi. Vous direz peut-être,: «Pour obtenir ce salut, je ne sais ce qu'il faut dire, je ne sais ce qu'il faut faire; je suis embarrassé pour le saisir et pour en jouir pratiquement». Mais voyez les bergers: ils ne disent rien au petit enfant, mais «l'ayant vu, ils divulguent la parole qui leur avait été dite touchant ce petit enfant». D'autre part, voyez le brigand sur la croix: que fait-il? Rien du tout; il dit seulement à Jésus: «Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume». Et le Seigneur lui dit: «En vérité, je te dis: Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis». Ce pauvre brigand n'avait-il pas raison de s'adresser au Seigneur? Et si moi je suis ce que je suis, c'est-à-dire un pécheur, et si Lui est le Sauveur, n'ai-je pas, moi aussi, besoin de m'adresser à Lui? Qu'attendez-vous de la justice de Dieu, sinon un jugement inexorable? «Et tu ne crains pas Dieu», dit le brigand à son compagnon de misère, «car tu es sous le même jugement? Et pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises; mais celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire» (Luc 23: 40, 41).

S'il y a une justice qui vous condamne sur la terre, une justice dispensée par les hommes qui font ce qu'ils peuvent sans atteindre jamais la perfection, — que pourrez-vous espérer d'un tribunal où le jugement sera absolument selon la justice, et où il n'y a pas d'acception de personne? «Si votre coeur vous condamne, Dieu est plus grand que votre coeur, et il sait toutes choses» (1 Jean 3: 20). Quand le Seigneur aura établi son royaume en justice, et qu'il sera assis pour juger, que fera-t-il de vous? Comment subsisterez-vous pendant son règne de justice? Pour le brigand, cela ne fait aucune difficulté. S'il pense à Jésus, il peut se dire: «Je connais le coeur de Celui qui est là; je puis mettre en Lui toute ma confiance. N'est-ce pas Lui qui a pris volontairement place à côté de moi, dans la honte et la douleur, au moment où je subissais le châtiment de mes crimes? Son amour répondra pour moi; je compte sur Lui». Et quelle est la réponse du Sauveur? «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis». Ce mot: «Aujourd'hui» est prononcé une seconde fois en rapport avec le salut, quand le Sauveur, au moment de mourir, peut lui donner toute sa portée.

Encore un mot au sujet des bergers. Avant de pouvoir réaliser ce que l'ange leur avait indiqué, il leur fut donné d'entendre les chœurs du ciel. «Et soudain il y eut avec l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu, et disant: Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts; et sur la terre, paix; et bon plaisir dans les hommes!» Une merveille succédait à une autre merveille devant ces hommes tout surpris de ce qu'ils voyaient et entendaient. Si vous êtes indifférents quant à votre avenir éternel, les anges au moins s'y intéressent. Il y a paix, et le bon plaisir de Dieu, manifestés maintenant dans la personne du Sauveur.

«Lorsque les anges s'en furent allés d'avec eux au ciel», les bergers se dirent entre eux, non pas: «Allons à Bethléhem pour nous assurer si cette chose est réellement arrivée»,… mais bien: «Allons à Bethléhem, et voyons cette chose qui est arrivée, que le Seigneur nous a fait connaître» (verset 15). C'est la foi. Comme Abraham, ils ne forment point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité (Romains 4: 20). «La chose est arrivée», disent-ils, «le Seigneur nous l'a déclarée». «Allons en profiter; allons-y tout de suite, au milieu de la nuit».… «Ils allèrent en hâte» (verset 16).

Les bergers ont cru la parole; ils ont reçu la déclaration du Seigneur ils ont accepté le signe; ils ont compris le mot «Aujourd'hui». S'ils avaient raisonné, ils auraient certainement trouvé bien des motifs de découragement: c'était la nuit; ils n'avaient personne pour les introduire auprès des parents de l'enfant, et puis n'avaient-ils pas à solliciter l'autorisation d'être admis à une heure contraire à toutes les convenances? Mais la parole de l'ange leur ouvre le chemin: «Vous trouverez», leur dit-il. Donc, il faut aller le voir, et tout de suite. La nouvelle est divine, ainsi que l'invitation d'aller voir, et l'autorisation d'en profiter ne comporte aucun retard. Leur coeur est pris; par conséquent, «ils se hâtent». Ils sont certains de trouver exactement ce que l'ange leur a annoncé au sujet du «Sauveur». Le «Sauveur?» aurait-on pu leur objecter; «mais vous ne savez rien à son égard». «C'est notre Sauveur», pouvaient-ils répondre; «nous l'avons maintenant». Dès qu'ils ont jeté les yeux sur Lui, malgré son humble apparence, ils disent: «C'est notre Sauveur!»

Se croient-ils donc bien sauvés? Il faut ou recevoir ou rejeter la Parole. Or, ils ont bien accepté le message que Dieu leur avait envoyé; ils sont parfaitement sauvés, sauvés pour l'éternité! Leur Sauveur est «le Christ, le Seigneur, Celui qui est le même hier, et aujourd'hui, et éternellement». Où ont-ils trouvé cette certitude? Dans une parole et dans une Personne; la parole leur avait indiqué la Personne.

Marie, la mère de Jésus, n'était pas un auditeur indifférent. Il est dit que «Marie gardait toutes ces choses par devers elle, les repassant dans son coeur» (verset 19). Remarquons que ces pauvres bergers, venus des champs avec ce message, connaissaient des choses que Marie ne connaissait pas; mais elle est saisie et elle les garde dans son coeur. Ces bergers ont été les premiers évangélistes après la naissance du Sauveur. L'effet de la parole de l'évangéliste est le même que celui de la parole de l'ange.

On entend dire souvent: «Si je pouvais voir, je croirais aussi». Or que nous dit notre passage? «Les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues, selon qu'il leur en avait été parlé» (verset 20). Ils avaient donc entendu, avant de les voir, les choses qui leur avaient été annoncées. Ils ne croyaient pas, parce qu'ils avaient vu. Au contraire, la valeur pour leur coeur de ce qu'ils avaient vu dépendait de ce que l'ange leur avait dit. C'est la parole entendue qui contrôle toutes les circonstances et leur valeur pour leurs âmes. De là venait leur certitude. Il y a dans leurs coeurs, pour leur donner cette certitude, une assurance au sujet de ce qui leur avait été annoncé, qui provenait uniquement de l'acceptation de la parole. Il en est d'eux comme d'Abraham qui crut Dieu. Il crut ce que Dieu lui disait. C'est la foi par laquelle «le juste vit».


Les anges annoncent qu'«aujourd'hui» un Sauveur est né; les bergers vont en toute hâte à Bethléhem, auprès de la crèche, et voient le Sauveur dès sa naissance. Sur la croix, le Seigneur dit au brigand: «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis». A la crèche, comme à la croix, on découvre ce qu'est le coeur de Dieu pour ceux qui comprennent ce mot «aujourd'hui», et qui peuvent dire en la présence de Dieu: «Aujourd'hui j'ai cru ce que le Seigneur a dit». Il s'agit de croire ou de ne pas croire. Si vous croyez, comme les bergers et le brigand, dès aujourd'hui vous êtes sauvés, heureux pour toujours. Mais si, comme l'insensé, vous dites: «Il n'y a point de Dieu!» sachez que vous aurez à reconnaître plus tard que non seulement il y a un Dieu, mais aussi qu'il est Juge, sachez que le jugement s'exercera sur vous selon sa justice. Que ce sera terrible d'être alors chassé pour toujours de sa présence sans aucun espoir possible de retour en arrière. Pour toujours, la porte sera fermée!

Il y a trois mots que le coeur peut ou veut entendre: «Aujourd'hui — demain — jamais». Le premier est celui de Dieu. Le coeur de l'homme est disposé à faire des compromis et à écouter la suggestion de l'ennemi de renvoyer jusqu'à «demain». Satan nous laisse aux raisonnements de notre propre coeur, sachant bien que «demain» est le chemin qui mène à «jamais». Mais, par la grâce de Dieu, il y a quelque chose qui empêche de suivre ce chemin: c'est d'écouter simplement le mot divin: «Aujourd'hui!» L'ange a prononcé le premier ce mot béni. Plus tard, le Seigneur le répète trois fois.

La première, au commencement de son ministère, dans la synagogue de Nazareth (Luc 4: 21);

La seconde, dans la ville de Jéricho, quand il voit Zachée et se dispose à entrer dans sa maison (Luc 19: 5, 9);

Enfin, la troisième, quand, cloué sur la croix, il ouvre le paradis au pauvre brigand (Luc 23: 43).

Le salut est pour aujourd'hui. Si vous croyez qu'il y a un salut, n'endurcissez pas votre coeur, ne négligez pas ce que vous avez entendu, et que Dieu vous accorde de croire simplement ce qu'il vous dit: «Aujourd'hui, c'est le jour du salut».

ME 1903 page 101 : La venue du Seigneur

Le lecteur ne doit pas s'attendre à trouver dans ces notes, résultat d'entretiens fraternels, une suite logique d'idées. En se pénétrant chaque fois du chapitre qui fait le sujet de ces entretiens, il lui sera cependant facile de se convaincre que les choses dites en proviennent directement. Ce qui s'écartait trop de la ligne tracée a dû parfois être retranché pour ne pas nuire à l'ensemble. Des indications marginales suppléent le plus souvent à une certaine apparence de désordre qui pourrait fatiguer à la longue. Le travail de compilation d'un grand nombre de manuscrits auquel l'éditeur s'est livré, n'a pas permis d'éviter ici et là quelques répétitions, justifiées du reste par leur importance.

1re épître aux Thessaloniciens

Chapitre 1

But des conférences

Notre but est essentiellement pratique. Nous désirons nous entretenir de la venue du Seigneur comme sujet actuel pour le coeur et la conscience et non comme sujet doctrinal pour l'intelligence. Si nous avons choisi les deux épîtres aux Thessaloniciens, c'est moins pour les considérer en détail, que pour rattacher nos pensées aux différents aspects de la venue du Seigneur qui y sont si richement présentés, et pour éviter ainsi qu'elles ne s'éparpillent sans utilité sur trop de sujets divers.

L'espérance chrétienne

L'Evangile annoncé aux Thessaloniciens ne consistait pas à mettre leur âme en repos en vue du jour de la mort; le salut qui leur était présenté était une affaire de vie et de marche journalière. Le but de leur conversion n'était pas d'attendre en paix l'heure de la mort, mais de servir le Dieu vivant et vrai. Le délogement ne fait pas partie de l'espérance chrétienne; cette espérance est la venue du Seigneur et notre rencontre avec Lui. Aux jours de l'apôtre, l'attente des saints était si vivante qu'il fallait une révélation spéciale pour fixer les pensées de Pierre et de Paul sur leur propre départ (2 Pierre 1: 14; 2 Timothée 4: 6). Aujourd'hui, hélas! il en faudrait une pour apprendre aux chrétiens qu'ils ne passeront pas par la mort.

En Dieu le Père

Cette épître est la première que Paul ait écrite. Elle est adressée à de petits enfants dans la foi. Pendant le peu de temps qui s'était écoulé depuis leur conversion, plusieurs d'entre eux s'étaient endormis (conf. 4: 13). En s'adressant à ces jeunes chrétiens, l'apôtre présente en peu de mots ce qui caractérisait l'Assemblée comme telle: elle était «en Dieu le Père». Les épîtres aux Thessaloniciens sont les seules qui donnent cette appellation à l'Assemblée. Ils étaient en Dieu le Père, dans une relation toute nouvelle; la révélation du Père était le point de départ de leur vie chrétienne, ils jouissaient du bonheur d'être enfants de Dieu. C'est d'ailleurs le principe même du christianisme et le dernier mot de la pensée de Dieu à notre égard. Dieu s'était révélé à Abraham comme le Tout-Puissant, à Moïse comme l'Eternel; il se révèle aux chrétiens comme Père. Ce nom de Père signifie pour nous trois choses: 1° Il nous fait connaître toute la grâce qui est dans le coeur de Dieu pour nous. 2° C'est le nom nouveau qu'il prend en rapport avec le christianisme. 3° Ce nom caractérise la relation nouvelle dans laquelle nous sommes introduits avec le Fils, c'est-à-dire une relation filiale. Les Thessaloniciens avaient trouvé, non seulement le vrai Dieu, en contraste avec les idoles, mais ils le connaissaient dans cette relation de Père, comme en Jean 17: 3. Connaître le Père est une bénédiction telle, qu'elle ne peut se trouver en dehors de la participation à la vie éternelle: elle en est l'heureuse conséquence.

L'attente caractérisant la vie

On peut remarquer que l'apôtre, écrivant aux Thessaloniciens pour les mettre au clair sur le fait de l'enlèvement des saints, n'en dit rien au début de son épître, mais il commence par reconnaître que l'attente du Seigneur caractérisait leur vie entière (verset 3). La réalisation de la venue du Seigneur dans la marche, découle toujours d'un bon état d'âme (1 Pierre 1: 13), et si elle a si peu de puissance, d'actualité et de fraîcheur, cela vient de notre inconséquence dans notre vie pratique.

Les trois vertus

On trouvait chez les Thessaloniciens l'oeuvre de foi, le travail d'amour, la patience d'espérance. Ces trois choses, la foi, l'espérance et l'amour, sont toujours liées entre elles; nous les retrouvons en 1 Corinthiens 13; Colossiens 1: 4, 5; Ephésiens 1: 15-18, et l'état qui les accompagnait à Thessalonique nous dépeint le caractère normal d'une assemblée.

En Apocalypse 2: 2, il est dit à Ephèse: «Je connais tes oeuvres, et ton travail, et ta patience»; mais ces oeuvres n'étaient plus le fruit de la foi, ce travail, le fruit de l'amour, cette patience, le fruit de l'espérance. Il n'y avait plus là ce qui donne de la vigueur aux manifestations extérieures de la vie chrétienne. La doctrine était maintenue; tout semblait aller bien en apparence, mais ce qui donne au témoignage une force morale n'existait plus. Ce qui liait les âmes à Christ, présent devant le coeur, faisait défaut. Les Ephésiens de l'Apocalypse auraient eu besoin du souhait de Paul, en 2 Thessaloniciens 3: 5.

Il y a une différence entre «l'oeuvre» et «le travail». L'oeuvre est l'ensemble des oeuvres. On dit: l'oeuvre d'un peintre, d'un écrivain. Le travail est la peine que l'on se donne. Au chapitre 2: 9, l'apôtre dit: «Vous vous souvenez de notre peine, de notre labeur; c'est en travaillant nuit et jour… que nous vous avons prêché l'évangile».

La foi, l'amour, l'espérance, ont un même objet: le Seigneur Jésus. Pour bien comprendre la portée du verset 3, il faut ajouter après chacune de ces expression les mots: «de notre Seigneur Jésus Christ», qui s'appliquent aussi bien à la foi et à l'amour, qu'à l'espérance. Il est le motif de toute leur activité. «L'espérance de notre Seigneur Jésus Christ», c'est l'espérance qui a Christ pour objet. On trouve très fréquemment dans les écrits de Paul des expressions semblables qui n'appartiennent qu'à lui. Ainsi en Galates 5: 5, «l'espérance de la justice», c'est l'espérance qui appartient à la justice, c'est-à-dire la gloire; en Hébreux 11: 7, «Noé devint héritier de la justice qui est selon la foi», signifie qu'il acquit l'héritage qui appartient à la justice selon la foi.

L'oeuvre de foi provient d'un coeur qui a saisi Christ comme objet et qui, engagé après lui, a tout laissé pour le suivre, sacrifie tout, surmonte le monde, remporte la victoire sur tout ce qui s'oppose à Christ. Le travail d'amour provient d'un coeur qui, saisi par Christ, se dépense, étreint et pressé par cet amour, et s'oublie soi-même pour servir le Seigneur.

La patience d'espérance est la persévérance, en dépit de tous les obstacles, à attendre des cieux le Fils de Dieu. C'est à cela surtout que l'Eglise a manqué; les «vierges» se sont endormies; le «mauvais serviteur» dit: «Mon maître tarde à venir». Il s'agit pour nous de persévérer dans cette attente. Rappelons-nous que pour Christ lui-même la patience consiste à attendre le moment voulu du Père pour venir prendre les siens. «Garder la parole de sa patience» (Apocalypse 3: 10), c'est avoir communion de patience avec Christ dans le ciel. Cette parole se trouve dans le fait que Dieu dit au Seigneur: «Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds» (Psaumes 110). En 2 Thessaloniciens 3: 5, la «patience du Christ» est celle qui anime le Seigneur en attendant le moment arrêté du Père pour sa venue.

Oui, si dans l'abandon de son premier amour, l'Eglise a oublié sa venue, Lui, dont le coeur immuable est toujours le même, plein de l'attente de ce moment, et dans son amour inaltérable, répète: «Je viens bientôt». A ce moment, l'Esprit et l'Epouse, dans une même communion avec le Seigneur, disent: «Viens». C'est une affaire d'affection et non pas de doctrine.

L'espérance ne peut être caractérisée par la patience, que si Christ est l'objet attendu, et non pas si nous ne l'attendons que pour être délivrés des difficultés. Un chrétien qui a des dettes et qui se trouve dans l'embarras à la suite de cette situation que Dieu défend, peut soupirer après le moment de la délivrance, mais non pas attendre Christ avec patience. En l'attendant, le coeur pense à Lui, est occupé de Lui, et non pas de la manière dont on pourrait sortir de difficulté.

On trouve le secret du bon état d'âme des Thessaloniciens dans cette expression: «Devant notre Dieu et Père» (verset 3). La vie chrétienne ne peut prospérer que quand tout se passe devant Lui. Une plante ne peut porter du fruit qu'au soleil et sous l'effet de sa lumière et de sa chaleur. Or Dieu est lumière et amour. Devant Celui qui est lumière notre conscience est exercée, devant Celui qui est amour nos affections sont mises en jeu. Quel développement voyons-nous donc chez ces jeunes convertis sous les ardents rayons de cette lumière et sous la chaleur de l'amour de Dieu! La vie active des Thessaloniciens, accomplie devant Dieu, était pour Dieu lui-même, par amour. Ils ne s'occupaient pas des effets que cette vie produisait en eux, et le témoignage en était d'autant plus manifeste à d'autres. La chose essentielle pour nous est donc de demeurer dans une communion ininterrompue avec Dieu, l'effet en sera produit utilement au dehors.

L'élection

«Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection». L'état spirituel des Thessaloniciens était une démonstration de leur élection. La réalité en était confirmée aux yeux de l'apôtre par leur bon état pratique (Jean 8: 31; 2 Pierre 1: 10). L'élection ne peut être connue que par la marche qui en est la démonstration positive, mais de plus, celui qui marche avec le Seigneur ne saurait douter lui-même de son élection. Combien de chrétiens, hélas! dont on est obligé de dire «J'aime à croire qu'il est un enfant de Dieu!»

Nous trouvons le même principe en Hébreux 6: 9, 10. Les fruits de la vie divine étaient la démonstration qu'ils étaient réellement de Dieu.

L'Evangile reçu. Ce qu'il produit

L'Evangile de l'apôtre n'était pas venu en parole seulement à Thessalonique, mais aussi en puissance et dans l'Esprit Saint, et dans une grande plénitude d'assurance (verset 5). Il avait produit trois choses chez ceux qui l'avaient reçu: ils étaient devenus: 1° les imitateurs de l'apôtre et ceux du Seigneur dans les grandes tribulations qu'ils avaient endurées; 2° des modèles pour tous les croyants, dans la Macédoine et l'Achaïe; 3° des témoins puissants, car en tout lieu leur foi envers Dieu s'était répandue. Donc imitateurs du Seigneur, modèles des saints, témoins devant le monde. Leur témoignage agissait même sur la conscience de leurs persécuteurs, comme on le voit aux versets 9 et 10.

Convertis pour quoi?

Le témoignage que le monde leur rendait, c'est qu'ils s'étaient «tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils, qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient» (versets 9, 10).

Ces versets font ressortir trois choses: les Thessaloniciens avaient été convertis: 1° De quoi? des idoles. 2° A qui (non pas à quoi)? A Dieu. 3° Pourquoi? Pour le servir et attendre des cieux son Fils. — On ne peut séparer ces deux derniers faits, car on ne peut servir Dieu sans attendre Christ, et on ne peut attendre Christ sans servir Dieu.

«Ressuscité d'entre les morts» est la vérité fondamentale de l'Evangile. Il faut remarquer que l'attente des Thessaloniciens, différait entièrement de celle des croyants qui avaient vécu jusque-là. Tout en ignorant beaucoup de détails sur lesquels l'apôtre les instruit par la suite, ils savaient que le premier acte de cette venue les délivrait de la colère à venir qui se rattachait au second acte. Sa venue pour les siens les délivrait de sa venue en jugement. Ils n'attendaient ni le Fils de l'homme, ni le Messie, mais le Fils de Dieu, dans ce caractère nouveau de «ressuscité d'entre les morts». C'était «des cieux» qu'ils l'attendaient. Ils ne connaissaient sans doute pas la liaison entre la résurrection des saints endormis et sa venue; au chapitre 4, leur inquiétude le montre, mais ils attendaient Jésus.

L'expression: «Qui nous délivre» a une force toute particulière. Ce terme est caractéristique du «Fils de Dieu» et nous est présenté comme un effet immédiat de sa résurrection. Au mot: qui nous délivre et non: qui nous délivrera, peut aussi se lier cette pensée que le Seigneur allait venir d'un instant à l'autre, au moment peut-être où l'apôtre écrivait son épître. Il est important de savoir que Celui qui vient nous délivre de la colère qui vient. Cette vérité, reçue dans le coeur, nous met en parfaite sécurité. Nous sommes ressuscités, associés, un avec Lui. Il vient comme Celui qui nous délivre!

Qui est celui qui vient?

Mais n'en restons pas là. Demandons-nous qui est celui qui vient. Ah! c'est le Fils de Dieu; c'est Celui qui nous a aimés, qui s'est livré lui-même pour nous. C'est Lui, Jésus, le Sauveur, dont le nom fait vibrer les cordes les plus intimes de notre âme; c'est Celui dont le «nom est comme un parfum répandu» (Cantique des Cantiques 1: 3). Quand nous entendons ce nom, c'est non seulement la paix qui entre dans l'âme, mais l'amour, la joie, l'adoration. Le coeur bondit d'allégresse, tout rempli de cette espérance: c'est ce Jésus qui vient!

En Actes 1: 10, 11, nous lisons: «Ce Jésus, qui a été élevé d'avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en allant au ciel». Il n'est pas question ici de l'enlèvement de l'Eglise, mais il ne faut pas non plus limiter exclusivement ce passage au résidu juif. Il viendra… «Ses pieds se tiendront sur la montagne des Oliviers» (Actes des Apôtres 1: 12; Zacharie 14: 3-5), au milieu de ceux qui l'attendent, pour donner au résidu une bénédiction terrestre après le jugement. Nous voyons en Luc 24: 50, 51, le Seigneur quitter les siens en levant les mains en haut et en les bénissant; il reviendra de la même manière, est-il dit en Actes 1: 11. Le grand fait que nous avons à retenir, c'est que c'est «ce Jésus» qui vient. Ses mains restent ouvertes, le seront encore quand il viendra, le resteront toujours pour bénir, pour donner, en un premier acte, à son Eglise une bénédiction céleste, pour apporter, dans un second acte, la délivrance au résidu, et lui donner la bénédiction terrestre promise.

Soleil de justice, Etoile du matin

Remarquons que l'Ancien Testament se termine sur cette pensée que le Soleil de justice se lèvera pour ceux qui craignent le nom de l'Eternel (Malachie 4: 2), et que le Nouveau Testament finit par l'apparition de «l'Etoile brillante du matin» (Apocalypse 22: 16). Nous avons ainsi la venue du Seigneur sous ses deux aspects comme le point final de l'attente d'Israël et de l'Eglise.

 Chapitre 2

L'adoption

En rapport avec le dernier verset du chapitre précédent, on cite Romains 8: 23: «Nous soupirons en nous-mêmes, attendant l'adoption, la délivrance de notre corps». L'usage du mot «adoption» dans les Ecritures ne s'accorde pas avec l'usage du même terme parmi les hommes. En Romains 8: 23, l'adoption est l'oeuvre qui se fera lorsque nous verrons le Seigneur. Nos corps seront transformés à sa ressemblance, conformes à l'image de son Fils pour qu'il soit premier-né entre plusieurs frères (verset 29). Dans les Galates, ce même mot exprime le fait d'être introduits dans une relation de fils avec le Père: «Afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption» (Galates 4: 5). Désormais on est fils, non plus esclave.

Dans l'épître aux Romains, tout ce qui appartient à la position de fils, la conscience de notre appel, de nos privilèges, nous l'avons par l'Esprit d'adoption, mais il manque encore ce qui a trait à nos corps; et c'est dans ce sens que nous attendons la délivrance de nos corps, l'adoption par laquelle nous serons introduits dans tout ce qui appartient à notre position de fils; conformes à l'image du Fils pour hériter toutes choses avec Lui.

En Galates 4: 6: «Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant: Abba, Père». L'Esprit de son Fils est la plus haute expression de notre position de fils. Nous sommes introduits dans une toute nouvelle relation avec Dieu, celle de fils; et l'Esprit de son Fils dans nos coeurs, l'Esprit qui fait crier Abba, est le même qui était en Christ quand il prononçait Abba, en Gethsémané. Ce que le Père était pour Lui, il l'est maintenant pour nous.

L'adoption selon la pensée de Dieu prend quelqu'un qui n'est pas de la famille pour l'y introduire dans une relation réelle, comme enfant de Dieu, participant de sa nature, ce qui ne peut avoir lieu pour l'adoption selon le monde. Puis, étant enfant, on est héritier de Dieu, cohéritier de Christ. L'héritage comprend aussi bien les choses terrestres que les célestes, et se rapporte toujours à l'avenir. L'héritage a été acquis (Ephésiens 1: 14). Dans les choses humaines, on partage l'héritage; il n'en est pas ainsi de l'héritage de Dieu. Dieu veut nous donner toutes choses avec Christ, et c'est ce qui en fait le prix.

Paul réalise 1: 3

Au chapitre 2, nous voyons l'apôtre réalisant lui-même ce dont il rendait grâce pour les Thessaloniciens, au verset 3 du chapitre 1. Les versets 1 à 6, présentent son oeuvre de foi; les versets 7 à 12, son travail d'amour; et enfin les versets 17 à 20, sa patience d'espérance.

Autorité de la Parole

Au verset 13, l'apôtre rend grâces à Dieu de ce qu'ayant «reçu de lui la parole de la prédication qui est de Dieu», les Thessaloniciens avaient «accepté, non la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, la parole de Dieu».

Aujourd'hui que l'on cherche de tous côtés à infirmer l'autorité de la Parole, il est de la dernière importance pour nous de retenir cette autorité absolue. Elle est véritablement la parole de Dieu, elle vient de Dieu, on la reçoit comme telle. Si Dieu nous parlait directement des cieux, nous garderions précieusement sa Parole; mais de quelque manière qu'il la communique, le fait de l'avoir reçue suffit, lors même que l'intelligence ne la comprendrait pas. On perd beaucoup en ne recevant que ce que l'on comprend. L'intelligence ne doit pas se placer entre la Parole et l'âme. Certainement nous ne comprenons pas tous les enseignements divins; nous n'en comprenons même peut-être qu'une faible partie; mais c'est la parole de Dieu.

Voyez Abraham. L'Eternel le fit sortir dehors et lui dit: «Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter» (Genèse 15: 5, 6). Et il lui dit: «Ainsi sera ta semence». Abraham ne comprend pas, mais il croit. «Il crut l'Eternel, et il lui compta cela à justice». Chaque fois qu'il regardait les étoiles, son coeur pouvait tressaillir de joie et de reconnaissance envers Dieu, car les cieux étincelant d'innombrables lumières lui rappelaient les richesses de Sa grâce à son égard. Son coeur était dans les pensées de Dieu, et sa marche était nécessairement formée par Ses paroles. Ainsi, je lis un passage que je ne comprends pas tout entier, mais j'ai la joie de me dire: C'est la parole de Dieu.

Marie ne comprend certes pas toute la portée du message que le Seigneur lui confie pour «ses frères», mais elle vient rapporter aux disciples exactement ce que le Seigneur lui a dit. Cela lui suffit: «Elle a vu le Seigneur et il lui a dit ces choses». Cette seule pensée remplissait certainement le coeur de Marie d'une parfaite joie.

La Parole opère en ceux qui croient (2: 13). Les Thessaloniciens en sont un exemple frappant. Ils étaient les témoins vivants de la puissance vivifiante de cette Parole; nous avons vu le résultat de son opération au chapitre 1: 3.

L'espérance et le service

Aux versets 19, 20, la venue du Seigneur est devant l'apôtre en rapport avec son service et les fruits qu'il a produits. Cette venue est son espérance, mais il l'identifie avec la bénédiction des saints amenés à Christ par son ministère. L'espérance n'embrasse pas ici tous les saints, elle ne comprend que ceux qui seront dans la gloire comme fruit du travail de l'apôtre: ce dernier et les objets de son service y seront ensemble. «Quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions? N'est-ce pas bien vous qui l'êtes devant notre Seigneur Jésus, à sa venue?»

De même l'apôtre Jean: «Et maintenant, enfants, demeurez en lui, afin que, quand il sera manifesté, nous ayons de l'assurance et que nous ne soyons pas couverts de honte, de par lui, à sa venue» (1 Jean 2: 28). Et encore:, «Prenez garde à vous-mêmes, afin que nous ne perdions pas ce que nous avons opéré, mais que nous recevions un plein salaire» (2 Jean 8). Paul dit aux Philippiens: «Ainsi donc, mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés» (Philippiens 4: 1). Le même apôtre écrit aux Corinthiens: «Comme aussi vous nous avez reconnus en partie, que nous sommes votre sujet de gloire, comme vous êtes aussi le nôtre dans la journée du Seigneur Jésus» (2 Corinthiens 1: 14).

Satan s'oppose

A part le fait que l'apôtre jouira dans la gloire — d'une manière permanente et particulière — des saints, fruits de son ministère, il faut encore remarquer que Paul avait beaucoup désiré d'aller les voir et que Satan l'en avait empêché une fois et deux fois (verset 18). Sa pensée se porte alors vers la venue du Seigneur, vers le moment où Satan ne pourrait plus l'empêcher de jouir de la présence des Thessaloniciens. La venue du Seigneur est présentée ici comme une chose consolante, et aussi comme une compensation à la séparation forcée des saints sur la terre, produite surtout par l'action de Satan — tandis qu'au chapitre 4, la venue du Seigneur est la consolation des douleurs produites par le délogement des saints.

L'apôtre attendait avec patience le moment ineffable où tous leurs coeurs seraient satisfaits dans cette rencontre. L'action de Satan qui cherchait à les en priver ici-bas, nous a valu cette précieuse épître où nous voyons la patience d'espérance de l'apôtre regardant à la venue du Seigneur pour avoir sa joie et sa couronne. Le diable ne connaît pas les ressources de l'amour; Dieu sait employer l'action de Satan comme dans les cas de Job et de David, pour la bénédiction des siens.

Que signifie la couronne?

La couronne est toujours présentée dans le sens d'une récompense, en rapport avec les difficultés que nous avons à vaincre. En Apocalypse 2: 10, et Jacques 1: 12, nous trouvons la couronne de vie, en 2 Timothée 4: 8, la couronne de justice, en 1 Pierre 5: 4, la couronne de gloire. Quand il est question de souffrir, d'endurer le martyre, la récompense est la couronne de vie; s'agit-il de la marche, du service, du combat, la couronne de justice; s'agit-il des soins du troupeau, en imitant le Berger dans son humilité et ses souffrances, la couronne inflétrissable de gloire.

Dans ces différents passages, la couronne a le caractère de Celui qui la donne. Il a été mort et a repris vie; il donne la couronne de vie (Apocalypse 2: 8). Le Seigneur, juste juge, donne celle de justice (2 Timothée 4: 8). Le souverain pasteur qui va être manifesté et dont la gloire va être révélée (1 Pierre 5: 1, 4), donnera la couronne de gloire.

La couronne d'or est l'emblème de la royauté et n'a rien à faire avec les récompenses.

On peut perdre sa couronne (Apocalypse 3: 11). De véritables chrétiens peuvent être sauvés comme à travers le feu (1 Corinthiens 3: 15), perdant ainsi leur récompense, et, de fait, qui en recevrait une, si ce n'était par la bonté du Seigneur? «Et à toi, Seigneur, est la bonté; car toi, tu rends à chacun selon son oeuvre» (Psaumes 62: 12).

Il y a différentes manifestations d'activité qui ont la couronne pour conséquence: «Quand le Fils de l'homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, alors il rendra à chacun selon sa conduite» (Matthieu 16: 27). «Chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail» (1 Corinthiens 3: 8). «Si quelqu'un combat dans la lice, il n'est pas couronné s'il n'a pas combattu selon les lois» (2 Timothée 2: 5). «Chacun recevra sa louange de la part de Dieu» (1 Corinthiens 4: 5).

La couronne n'est jamais présentée comme motif; car le motif, c'est l'amour — mais comme encouragement dans les difficultés.

Zacharie 6: 9-15, est très intéressant au point de vue des couronnes. Des hommes avaient travaillé à rebâtir le temple au retour de la captivité; il fut de nouveau détruit et, avec lui, disparurent tous les fruits de leurs travaux. Cependant le Seigneur n'oublie pas leur dévouement à son nom et la peine qu'ils avaient prise. Quand Christ aura tout rétabli à la gloire de Dieu, et rebâti le temple de l'Eternel, les couronnes faites au temps fâcheux du retour de la captivité ne seront pas perdues. Mises sur la tête du vrai Joshua, sacrificateur sur son trône, «elles seront pour Hélem, et pour Tobija, et pour Jedahia, et pour Hen, fils de Sophonie, pour mémorial dans le temple de l'Eternel».

L'apôtre ne parle de la couronne qui lui est réservée que lorsqu'il a achevé sa course et «lorsque le temps de son départ est arrivé». Au moment où le terme est là, sa responsabilité est close, et il voit la justice de son Seigneur qui le couronnera (2 Timothée 4: 8). Au contraire, pendant la route il pense à assujettir son corps: «Je mortifie mon corps, et je l'asservis, de peur qu'après avoir prêché à d'autres, je ne sois moi-même réprouvé» (1 Corinthiens 9: 27). Il savait quelles étaient les difficultés à surmonter; il résistait, dans un combat personnel et intérieur au mal qui cherchait à l'empêcher de vaincre. Comme quelqu'un l'a dit: «Il frappait de ses coups d'athlète son propre corps qui cherchait à l'entraver dans sa lutte avec l'ennemi des âmes». Il y avait de la réalité dans la recherche du ciel qu'il poursuivait lui-même; il ne voulait pas pour lui plus que pour d'autres, ce qui s'opposait à cette poursuite. Cette marche a pour issue 1 Timothée 4: 7, 8. La course achevée, il voit la couronne de justice.

De même notre adorable Sauveur ne demande à son Père de le glorifier que lorsqu'il a dit: «J'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire» (Jean 17: 4, 5).

Celui qui travaille pour une récompense n'aura rien. Un frère pieux, fidèle serviteur de Christ, sur le point de déloger, répondit à une soeur qui lui disait: Vous êtes bien heureux, vous allez recevoir une couronne… «Dites plutôt que je vais obtenir miséricorde» (Luc 17: 10).

Révélation graduelle

Au chapitre 1, l'apôtre reconnaît dans la marche des Thessaloniciens l'attente du Seigneur, et il ne leur dit mot de ce qu'il a à leur révéler au chapitre 4, pour les éclairer sur leur méprise au sujet de ceux qui s'étaient endormis. Le dernier verset du chapitre pouvait déjà les faire réfléchir à ce sujet, et leur montrer que s'ils attendaient le Fils de Dieu qui nous délivre de la colère qui vient, tous les saints devaient être compris dans cette délivrance. Au chapitre 2, il montre que tous les Thessaloniciens, fruits de son ministère, seraient sa gloire et sa joie devant le Seigneur à sa venue. Ceci aussi pouvait les convaincre que ceux d'entre eux qui s'étaient endormis seraient présents à cette venue.

Au chapitre 3, il présente la venue du Seigneur avec tous ses saints. Ceux de Thessalonique devaient donc être certains que les «endormis» feraient partie du cortège glorieux de Christ à sa venue. Ainsi il les acheminait à la révélation qui est le sujet du chapitre 4.

Chapitre 3

La venue personnelle

Insistons sur ceci, qu'à la fin du chapitre 1, nous avons le simple fait de la venue du Seigneur: Sa personne, la venue du Fils de Dieu des cieux est ici le grand objet de l'attente, celui des affections du coeur. A la fin du chapitre 2, nous trouvons les joies qui se rattachent à cette venue pour l'apôtre et pour les saints. A la fin du chapitre 3, comme nous l'avons déjà vu, les mots «avec tous les saints», pouvaient les rendre attentifs à leur erreur au sujet de ceux qui s'étaient endormis, mais ils ne sont mis complètement au clair qu'au chapitre 4 de cette épître. Il y a dans ce fait quelque chose qui s'adresse à notre conscience. Avant d'attaquer l'erreur, l'apôtre, ici comme ailleurs, commence par établir les croyants dans la vérité. Il le fait de manière à ne pas altérer l'attente personnelle du Seigneur, mais plutôt à la maintenir et à l'augmenter.

Quand la vérité de la venue du Seigneur a été mise en lumière, les coeurs se sont attachés à la doctrine y relative, au fait de l'enlèvement des saints, et l'on a un peu perdu de vue le caractère de l'espérance qui est de l'attendre Lui-même.

Dans le Nouveau Testament, la manière dont le Seigneur viendra a été révélée seulement à l'apôtre Paul, qui seul en donne le développement sous forme de doctrine. De fait, on ne trouve pas plus d'une demi-douzaine de passages qui parlent de l'enlèvement des saints, mais ceux qui parlent du retour personnel de Christ et de son apparition sont très nombreux. Parmi les premiers on peut citer Jean 14: 3; 1 Corinthiens 15: 51-57; Philippiens 3: 20, 21; 1 Thessaloniciens 4: 15-18.; 2 Thessaloniciens 2: 1; Apocalypse 3: 11.

Deux grandes vérités se rattachent à la venue du Seigneur:

1° Le même Jésus qui a vécu ici-bas, qui est mort, ressuscité, élevé dans la gloire, est Celui qui doit revenir personnellement.

2° Il peut revenir d'un instant à l'autre.

Effet sur la marche

Si Dieu a trouvé bon de nous présenter ainsi cette vérité, ne doit-elle pas agir sur notre vie de manière à ce que notre marche soit en rapport avec cette attente? La pensée du retour de Christ comme chose actuelle et imminente, n'exercera-t-elle pas une influence capitale sur nos consciences, puisqu'elle vient nous trouver au milieu de nos circonstances journalières? Prenons, par exemple, un chrétien qui a des dettes. S'il attend le Seigneur, peut-il demeurer ainsi? Mais peut-être se tranquillisera-t-il à la pensée que la venue du Seigneur le libérera de ce fardeau. Dans ce cas, l'exercice de conscience à l'égard d'une chose formellement défendue, serait annulé. Ce chrétien n'attend pas le Seigneur; s'il l'attendait, il se hâterait de mettre tout en règle quant à sa vie pratique.

Révélation, manifestation et apparition

Le second acte de la venue (paronsia) du Seigneur, est caractérisé par trois mots: sa révélation, sa manifestation et son apparition qui ne sont jamais employés pour le premier acte de cette venue.

La venue ou présence (paronsia) comme un tout est proprement le fait d'être présent, par l'acte de venir, après avoir été absent. Cette locution grecque ne peut guère se traduire littéralement en français et notre mot: «Venue» n'en rend pas le sens d'une manière absolue. Les mots: «Le voici!» correspondraient assez bien à cette expression. Quand je dis d'une personne: La voici! cela signifie qu'elle vient, quoique littéralement le mot affirme le fait de sa présence.

L'apparition est le fait de paraître et de rester visible, comme le soleil quand il se lève. Christ est apparu dans le monde (2 Timothée 1: 10). Il apparaîtra de nouveau, c'est-à-dire qu'il sera visible et le restera toujours (Hébreux 9: 28). Pour son apparition, appelée aussi «l'apparition de sa gloire» et «l'apparition de sa venue», voyez: 1 Timothée 6: 14; 2 Timothée 4: 1, 8; Tite 2: 13; 2 Thessaloniciens 2: 8.

La révélation. Ce mot appliqué à sa personne, signifie la manifestation glorieuse de Celui qui a le droit d'apparaître en gloire et qui apparaîtra ainsi à la confusion de ceux qui ne l'avaient pas reconnu.

Romains 8: 19, applique ce mot aux «fils de Dieu», quand leur apparition en gloire sera la délivrance de la création. Pour la révélation du Seigneur, voyez 1 Corinthiens 1: 7; 2 Thessaloniciens 1: 8; 1 Pierre 1: 7, 13; 4: 13.

La manifestation. C'est la mise en lumière d'une chose qui, bien qu'elle existe et soit connue, était cachée auparavant. Ce mot «manifester» s'applique une fois seulement à nous (Colossiens 3: 4), dans le passage où nous sommes présentés comme ayant «notre vie cachée avec le Christ en Dieu». Pour la manifestation, voyez: Colossiens 3: 4; 1 Pierre 5: 4; 1 Jean 2: 28; 3: 2.

Récompense du service et de l'attente

Nous trouvons en Luc deux sortes de récompenses à la venue du Seigneur: La première en rapport avec le service (Luc 12: 42-44): «Bienheureux cet esclave-là que son maître, quand il viendra, trouvera faisant ainsi. En vérité, je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens». La seconde, en rapport avec sa Personne (Luc 12: 36, 37): «Soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur Seigneur quand il reviendra des noces, afin que quand il viendra, et qu'il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt». Celui qu'il trouvera l'attendant avec vigilance aura aussi sa récompense: «Le Seigneur se ceindra et les fera mettre à table, et s'avançant il les servira».

Enoch

La venue du Seigneur avec tous ses saints est la première révélation que Dieu ait faite à l'homme, la première prophétie. Cela nous montre la place que ce fait tient dans les pensées de Dieu en rapport avec la gloire de Christ (Jude 14). Dans ce passage: «Voici, le Seigneur vient au milieu de ses saintes myriades…» se trouvent compris les anges et les saints Zacharie 14: 5, correspond à la révélation faite à Enoch au commencement, seulement il ne parle que des saints: «Et l'Eternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec toi». Apocalypse 19: 11-16, nous montre le même cortège du Seigneur qu'en Zacharie. Les armées qui sont dans le ciel le suivent sur des chevaux blancs. Ce ne sont pas les anges, mais les saints en rapport avec le dernier combat, tandis que dans ce moment-là c'est en flammes de feu que les anges de sa puissance accompagnent la révélation du Seigneur Jésus (2 Thessaloniciens 1: 7; conf. 2 Rois 6: 17). Dans cette scène, les armées célestes qui suivent le Seigneur ne sont ni des anges, ni, comme en Jude, un mélange des saints et des anges. Elles sont vêtues de fin lin, blanc et pur; elles ont le même vêtement que la femme de l'Agneau, au verset 8 du même chapitre. Or le fin lin, ce sont les justices des saints (*). Ceux qui avaient été associés ici-bas à l'opprobre de Christ, sont associés maintenant à sa victoire.

(*) Au chapitre 15: 6, on voit les sept anges sortir du temple «vêtus d'un lin pur et éclatant», mentionné plus d'une fois comme le vêtement angélique.

Enoch a prophétisé, sachant bien qu'il reviendrait avec le Seigneur; et toute sa vie l'a prouvé. Hébreux 11: 5, exprime clairement cette certitude: «Par la foi, Enoch fut enlevé pour qu'il ne vit pas la mort». Le Saint Esprit lie ici la foi d'Enoch avec son enlèvement. Il crut qu'il serait enlevé avant le jugement. Il a su qu'il serait avec les saintes myriades; il a su qu'il serait enlevé pour qu'il ne vît pas la mort. C'est par la foi qu'il a appris cela. Cette prophétie d'Enoch n'avait pas trait seulement à la génération de son temps. Comme toute prophétie de l'Ecriture, elle n'est pas «d'une interprétation particulière» et va jusqu'aux derniers jours. Jude parlant de la chrétienté apostate, dit: «Ceux-ci sont des taches dans vos agapes… étoiles errantes, à qui l'obscurité des ténèbres est réservée pour toujours». Et il ajoute: «Enoch… a prophétisé de ceux-ci». Sa prophétie se rapportait donc au jugement final sur les hommes et particulièrement sur ceux qui étaient entrés dans le christianisme pour le corrompre. Voilà pourquoi la prophétie d'Enoch ne nous est donnée dans la parole de Dieu qu'à la fin du Nouveau Testament, c'est-à-dire quand la vérité de la venue du Seigneur avec tous ses saints nous a été clairement révélée. En tout cas, l'histoire de cet homme de Dieu contient quelque chose de bien précieux pour nous. Dans la Genèse, Enoch (5: 22) et Noé (6: 9) marchaient avec Dieu, ce que l'Esprit traduit ainsi pour Enoch: «Avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu». Marchons avec Lui, cherchons à Lui plaire, et tenons-nous toujours devant Lui, dans sa lumière!

La venue en Apocalypse 22

En Apocalypse 22, la venue du Seigneur est présentée:

1° Au verset 7, en rapport avec la marche: «Voici, je viens bientôt. Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre…» Celui qui garde ces paroles, sera séparé de tout l'état de choses révélé dans ce livre quand auront lieu les jugements dont il parle.

2° Au verset 12, en rapport avec le service, pour le monde comme pour le chrétien. «Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre».

3° Aux versets 17-20, la venue personnelle du Seigneur, «racine et postérité de David, étoile brillante du matin», est présentée en rapport avec les affections de l'Epouse: «L'Esprit et l'épouse disent: Viens». Au désir du coeur de l'Epouse, le coeur de l'Epoux répond: «Oui, je viens bientôt».

La venue en 1 Thessaloniciens 3

Dans ce chapitre, elle est présentée en rapport avec les affections fraternelles. Elle entre donc dans cette épître, et nous le verrons encore au chapitre suivant, dans tous les détails de la vie chrétienne.

La venue du Seigneur comprend deux actes. Le premier est contenu dans la première épître aux Thessaloniciens: c'est la venue pour les siens. Le deuxième est développé dans la seconde épître: c'est sa venue avec les siens. Dans le premier cas, c'est en grâce, dans le second, en jugement, mais dans les deux cas les saints sont inséparables de Lui-même. Or les versets 12 à 13 du chapitre qui nous occupe sembleraient sortir du cadre de la première épître, car il y est parlé de «la venue de notre Seigneur Jésus Christ avec tous ses saints». Quelques-uns ont exprimé cette pensée que ce serait la conclusion du premier acte, c'est-à-dire que les saints ayant été enlevés à sa rencontre en l'air, ils sont introduits dans la gloire, autour du Chef de famille, devant notre Dieu et Père, dans la pleine jouissance de sa maison. Il n'en est pas tout à fait ainsi. Il s'agit ici de l'apparition de Christ avec ses saints, qui est toujours en vue quand il est question de notre conduite et de notre responsabilité, seulement c'est le côté de cette apparition qui a lieu devant Dieu le Père et non devant le monde.

Amour et sainteté

C'est devant notre Dieu et Père qu'à la venue du Seigneur Jésus avec tous ses saints, est montré tout ce que nous avons fait ici-bas. L'apôtre désire que les Thessaloniciens agissent en vue de leur manifestation devant Lui dans laquelle se verront les conséquences de leur fidélité. Il y a un moment où tous les saints se trouveront en gloire avec Jésus pour venir en gloire avec Lui. Alors tout sera manifesté.

Il s'agit dans ce passage des fruits de l'amour. La pensée est ceci: «Que Dieu affermisse maintenant vos coeurs en sainteté, par l'exercice de l'amour, pour que vous soyez vus sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, dans le moment où Jésus viendra avec tous ses saints». L'affermissement des coeurs est une chose actuelle, mais qui sera vue dans ses résultats à la venue du Seigneur.

La pensée de la venue du Seigneur doit agir sur notre conscience pour produire une vie qui se réalise dans la lumière dans laquelle nous serons en gloire. Nous verrons dans la gloire toute l'étendue de l'amour divin dans les saints. C'est là qu'il nous faut nous inspirer pour nous aimer les uns les autres d'un amour ardent. Le fait de regarder dès maintenant au Seigneur entouré de ses saints, engage le coeur à la purification, et cela produit un même effet, qui se traduit, déjà sur la terre, dans la communion d'amour entre eux.

L'exercice de l'amour a pour effet de produire chez eux la sainteté pratique, et de les affermir, leurs yeux étant portés en avant vers le moment où la famille entière sera réunie dans un amour parfait. La pensée de la venue du Seigneur doit agir sur nos consciences, afin que dès ici-bas nous soyons affermis dans nos coeurs, sans reproche en sainteté. Dans la prédication, comme dans nos rapports avec nos frères, nous n'avons peut-être pas assez présenté ce côté de la vérité pour la conscience. On aime à se rendre un compte exact des choses que la Parole nous annonce, et l'on trouve une certaine satisfaction dans le fait qu'on les connaît, mais n'oublions pas que dans presque tous les passages de l'Ecriture on trouve quelque chose pour exercer la conscience. Il est dit de Joseph que «la parole de l'Eternel l'éprouva» (Psaumes 105: 19). La Parole agit sur le coeur et la conscience, en vue de la manifestation dans la marche pratique des pensées de Dieu en gloire. Le cher X. dit un jour à quelqu'un: «Si je lis une colonne de ce livre (il tenait sa Bible), et que je n'aie rien trouvé pour ma conscience, j'ai perdu mon temps».

La sainteté que nous sommes appelés à poursuivre maintenant, est la sainteté même que nous atteindrons dans la gloire.

 «Devant notre Dieu et Père» n'est pas seulement, comme au chapitre 1: 3, le ressort et le secret de notre marche dans l'amour. Ces mots sont à la fois un motif et une arrivée. Nous sommes déjà par grâce devant notre Dieu et Père dans la jouissance de son amour, dans cette présence qui juge tout ce qui n'est pas de Lui, dans la puissance et la jouissance de nos relations avec Lui comme les saints du Seigneur, comme les bien-aimés enfants du Père, et nous tendons au moment où nous serons manifestés en gloire avec notre Seigneur Jésus Christ. Que Dieu nous tienne là.

«Que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour». C'est une oeuvre de Dieu. Celui qui demeure en Dieu, Dieu demeure en lui. Les affections sont ainsi sanctifiées, formées et développées à la source même de l'amour et de la sainteté; on est gardé devant Lui, dans le bonheur de cette présence, bonheur qui ne peut être goûté que dans la sainteté. Ecrivant à un frère, le cher L. qui allait visiter une assemblée où bien des choses laissaient à désirer, disait: «Priez pour moi, afin qu'il me soit donné d'amener les coeurs devant Dieu, où le bien est produit, où le mal est jugé».

La venue du Seigneur est pour le coeur et pour la conscience, tellement que ce que l'on fait est présenté comme devant aboutir à cette venue. Ainsi, au chapitre 5: 23, nous trouvons: «Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement, et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ». On se trouve devant cette venue; on laisse agir Dieu pour qu'il nous sanctifie entièrement, et dans cet état, et dans cette marche, on va rencontrer le Seigneur.

En 1 Jean 3: «Celui qui a cette espérance en Lui, se purifie, comme Lui est pur», n'est pas un commandement, une loi, mais la conséquence du fait que le coeur est occupé de Lui, jouit de Lui et l'attend.

La sainteté. Tandis que l'innocence était l'ignorance du bien et du mal, la sainteté est la jouissance du bien avec la connaissance du bien et du mal. Il y a dans l'idée de la sainteté le fait de se trouver dans la présence de Dieu et en relation avec Lui, comme lui appartenant: «Soyez saints, car moi je suis saint». Il doit y avoir séparation complète de tout ce qui est contraire à cette nature. «La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse», et la conséquence pratique en est: «se détourner du mal», ce qui aussi est «l'intelligence». On peut résumer la sainteté en un mot. Elle n'est pas seulement l'entière séparation du mal, mais l'entière séparation du mal pour Dieu.

En Marc 9: 3, à la transfiguration du Seigneur, «ses vêtements devinrent brillants et d'une extrême blancheur, comme de la neige, tels qu'il n'y a point de foulon sur la terre qui puisse ainsi blanchir». Ce passage nous donne une idée de la sainteté que les hommes ne peuvent atteindre, mais dont le Seigneur revêt ses saints en la présence de Dieu, par l'efficace du sang de Jésus versé sur la croix. En attendant, nous avons le devoir de réaliser ici-bas la sainteté pratique.

Conduits pour le service

Une remarque en passant au sujet du verset 11: «Que notre Dieu et Père lui-même, et notre Seigneur Jésus, nous fraye le chemin auprès de vous». Il est important d'y penser en vue des voyages pour l'oeuvre, des visites aux assemblées et aux frères. Conduits par Dieu le Père, pour visiter ses enfants bien-aimés, et par le Seigneur Jésus, pour prendre soin de l'Assemblée qu'il nourrit et chérit. On peut remarquer que le verbe est au singulier: «nous fraye», parce que le Père et le Seigneur ne font qu'un dans toutes les questions qui touchent les serviteurs, les saints, les assemblées. «Moi et le Père, nous sommes un», dit Jésus.

Opposition et ruses de Satan

Satan veut empêcher le bien de se produire, comme nous l'avons vu au chapitre 2: 18. Il cherche à disperser et à détruire les brebis, et il empêche les conducteurs du troupeau de leur venir en aide. Chapitre 3: 5, l'apôtre exprime la crainte que le tentateur ne les eût tentés et que son travail ne fût rendu vain, et cela par les persécutions terribles que l'ennemi excitait contre eux, ou bien en profitant de leur ignorance au sujet de certaines vérités de la foi.

Il manquait quelque chose à la foi des Thessaloniciens au sujet de la venue du Seigneur; ils oubliaient aussi que la souffrance et les tribulations amenées par la haine des hommes contre Christ, sont présentement la part normale des saints: «Afin que nul ne soit ébranlé dans ces tribulations, car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. Car aussi, quand nous étions auprès de vous, nous vous avons dit d'avance que nous aurions à subir des tribulations, comme cela est aussi arrivé, et comme vous le savez» (3: 3, 4).

Satan empêchait Paul d'aller vers eux, empêchant ainsi les Thessaloniciens de recevoir de nouvelles bénédictions, et il en profitait pour chercher à leur ôter leur espérance, les faisant descendre, si cela avait été possible, au niveau «des autres qui n'ont pas d'espérance» (4: 43). Les Juifs, comme l'apôtre le dit (2: 15, 16), jouèrent le plus grand rôle dans ces persécutions. La persécution qui chassa Paul de Thessalonique fut fomentée par les Juifs (Actes des Apôtres 17: 5-10). Après avoir refusé et méprisé la vérité pour eux-mêmes, ils faisaient leur possible pour l'empêcher d'apporter le salut aux nations. D'habitude Satan commence par la persécution et la violence et, s'il ne réussit pas, il a recours à la tentation et à la ruse. Il en fut ainsi pour Israël lorsqu'il eut passé le Jourdain. Jéricho se dressait avec toute sa force devant le peuple. La victoire remportée, les Gabaonites, par leur ruse, les firent tomber dans le piège.

Lorsque l'ennemi est repoussé dans son effort pour empêcher les saints de retenir l'espérance, il essaye aussitôt de les attaquer au sujet du second acte de la venue, du retour de Christ en gloire, avec tous ses saints, pour introduire le royaume. Il dit aux Thessaloniciens que «le jour du Seigneur est là» (2 Thessaloniciens 2: 2). S'ils avaient accepté cela, c'en était fait de leur espérance.

Le voleur

La vigilance de l'apôtre est admirable. Chaque fois que l'ennemi se présentait, il le trouvait prêt à défendre ses chers Thessaloniciens. En Luc 12: 39, le portier attend la venue du Maître. A certains égards, il est comme le «maître de maison» en son absence (voyez Marc 13: 34). Ce dernier «donne de l'autorité» à ses esclaves. Ils ont à veiller pour ne pas «laisser percer la maison». Il ne faut pas confondre le voleur qui vient pour percer la maison, avec ce qui est dit en Marc 13: 35-37. Ils devaient veiller durant la nuit à la sécurité de la maison, et s'en considérer comme les gardiens. C'était un grand honneur et aussi une grande responsabilité pour eux, que le Maître leur eût confié la maison à son départ. S'ils étaient vigilants, le voleur ne réussirait pas à s'introduire dans le lieu dont ils avaient la garde. Le serviteur ne sait pas quand le voleur viendra, mais il sait que c'est son intention constante. Représentant le Maître, il doit avoir la conscience, l'intérêt et la vigilance de ce dernier.

Quand le Seigneur vient lui-même à l'improviste «comme un voleur», au moment où l'on y pense le moins, c'est pour le jugement du monde. Aussi le voyons-nous présenter sa venue sous ce caractère à l'assemblée de Sardes (Apocalypse 3: 3), parce qu'elle s'était tellement associée au monde qu'elle devait être traitée comme lui.

Vigilance

Luc 12, ne nous présente pas l'Eglise venant avec le Seigneur, mais notre responsabilité. Trois choses sont nécessaires: la vigilance pour attendre le Maître, la vigilance pour que le voleur en son absence ne réussisse pas à percer la maison, la vigilance pour que les domestiques de la maison ne manquent pas de soins intelligents et dévoués.

Pour réaliser ces choses, il faut les trois aspects de la vie chrétienne, que Tite 2: 12, nous présente: que nous vivions dans le présent siècle sobrement quant à nous, justement quant aux autres, et pieusement quant à Dieu.

Vous donc aussi soyez sobres, soyez prêts, car Il vient. Il vient comme un voleur, mais Lui n'est pas le voleur; seulement il vient de la même manière, c'est-à-dire au moment où l'on y pense le moins.

Chapitre 4: 13-18

Dieu et Seigneur

Nous trouvons au chapitre 4: 1-12, le développement des versets 12 et 13 du chapitre précédent.

Au chapitre 2, le mot de Dieu qui revient souvent (pas moins de quatorze fois), semble donner le ton au chapitre. Ici, c'est le mot de Seigneur qui se trouve jusqu'à cinq fois, dans les versets 15 à 18.

Ce qu'ils savaient et ce qu'ils ignoraient

De même, les mots «vous savez», se rencontrent très fréquemment dans cette épître. Ils caractérisent dans toutes les épîtres la connaissance de la foi. C'est le terme chrétien proprement dit. Il y avait même des choses qu'ils savaient parfaitement (5: 2). Ils connaissaient beaucoup de choses au sujet de l'Evangile, du combat de la foi, de la marche chrétienne, et cependant il y en avait une qu'ils ignoraient, savoir ce qui arriverait à ceux d'entre eux qui s'étaient endormis. «Nous ne voulons pas», dit l'apôtre, «que vous soyez dans l'ignorance à l'égard de ceux qui dorment» (verset 13). La venue du Seigneur était si présente devant leurs yeux qu'ils pensaient ne pas mourir avant cet événement. Et voici que plusieurs de ceux qui l'attendaient avec eux étaient morts. Ils n'avaient pas le moindre doute sur le bonheur des âmes de ceux qui s'étaient endormis au Seigneur, mais ils estimaient que les saints endormis éprouvaient une perte du fait de leur départ. Ils pensaient peut-être que ces derniers ne les rejoindraient que plus tard, à la résurrection des justes. Cela ne faisait d'ailleurs que montrer combien le premier amour était vivant dans leurs coeurs. Mais ils avaient à connaître dans la venue du Seigneur, sa victoire complète sur la mort, ainsi que la liaison entre la résurrection d'entre les morts et sa venue. Il leur apprend à quel moment la résurrection des saints aurait lieu, qu'elle se lierait à la transmutation des saints vivants, et que même elle aurait lieu premièrement, en sorte que leurs frères endormis n'auraient rien perdu, bien au contraire. Par la résurrection de Christ, la mort était annulée (2 Timothée 1: 10); par la résurrection et la transmutation des saints, la mort sera engloutie en victoire (1 Corinthiens 15: 26).

Venue pour les siens et venue avec les siens

L'apôtre donc éclaircit ce point, mais distingue en même temps la venue du Seigneur pour enlever les siens, de sa venue avec les siens. Il ne faut en effet pas confondre la révélation contenue dans la parenthèse des versets 15 à 18, avec la réponse à la méprise des Thessaloniciens, mais ils étaient préparés à recevoir cette révélation, ces détails sur la venue du Seigneur, car ils l'attendaient avec beaucoup de coeur et de réalité. Le verset 14 seul est la réponse à leur inquiétude: Dieu amènera les saints endormis avec le Seigneur. La parenthèse contient ce qui se passera au préalable.

«Si nous croyons que Jésus mourut et qu'il est ressuscité», c'est la profession chrétienne. Ils se sont endormis par Jésus. Ils ne sont pas dans un lieu éloigné, mais près du Seigneur. C'est d'eux qu'il s'occupe premièrement, quoique tout se passe en un clin d'oeil (1 Corinthiens 15: 52).

Il a fallu une révélation particulière pour faire comprendre aux Thessaloniciens que ceux qui étaient décédés avant la venue du Seigneur, auraient également leur part dans sa manifestation en gloire. Les frères endormis avaient, pour ainsi dire, un sort semblable à celui de Christ. Lui est mort; il est ressuscité; il en sera de même de ceux-ci, et quand il viendra dans sa gloire, il amènera avec Lui ceux qui se sont endormis, comme il amènera aussi les vivants qui demeurent à l'attendre. «Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus, avec lui». Ils seront du nombre de ceux qui viendront avec Lui, et il n'en manquera aucun. Le verbe ramener ne peut être employé ici, parce que la rencontre a lieu dans les airs et que le monde ne les a pas vu partir.

Comment les saints seront emmenés

Dans la parenthèse, l'apôtre donne des éclaircissements plus détaillés sur la venue du Seigneur, éclaircissements qu'il avait reçus par une révélation expresse. Les vivants ne prendront pas les devants sur ceux qui se sont endormis en Jésus. Le Seigneur lui-même donnera à son armée le signal du départ, afin de la rassembler autour de Lui.

Cri, voix, trompette

Au verset 16, nous trouvons trois choses: le cri de commandement, la voix de l'archange, la trompette de Dieu. Ces expressions sont employées par analogie avec la levée d'un camp romain. Le moment du départ venu, le général lançait son ordre. L'aide de camp le transmettait aussitôt. Les soldats pliaient les tentes, prenaient armes et bagages, tout prêts pour le départ. La trompette sonnait, l'armée se mettait en marche.

Dormir et ressusciter d'entre les morts

«Nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis». Il est impossible que les saints soient rassemblés, sans que tous les saints y soient, et tous au même moment. Les Thessaloniciens pensaient que les morts auraient un désavantage, mais s'il y a une différence, ce sont eux, au contraire, qui ont l'avantage, car ils bénéficieront les premiers de Sa puissance en résurrection.

On trouve ici ces deux expressions: «ceux qui dorment», et «ceux qui se sont endormis» en Jésus. La première indique un état, la seconde un acte. Le sommeil est simplement le sommeil du corps. Le Seigneur emploie pour la première fois cette expression au sujet de la fille de Jaïrus: «Elle n'est pas morte, mais elle dort» (Luc 8: 52). Quand il l'emploie au sujet de Lazare, les disciples pensent qu'il s'agit du sommeil ordinaire; Jésus leur dit alors ouvertement: Lazare est mort. L'expression «dormir» est employée au sujet des saints, et en vue de la résurrection; elle n'est pas applicable aux hommes qui composent le monde. L'Apocalypse, quand ils paraissent devant le grand trône blanc, les appelle les morts.

«Dormir», est dit en vue de la résurrection, mais de la «résurrection d'entre les morts». L'idée de la résurrection était connue dans l'Ancien Testament. Job dit: «De ma chair je verrai Dieu, que je verrai, moi, pour moi-même; et mes yeux le verront, et non un autre» (Job 19: 26, 27). Marthe disait: «Je sais qu'il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour» (Jean 11: 24). Mais la résurrection d'entre les morts est quelque chose de nouveau. L'étonnement des disciples fut grand, lorsque pour la première fois Jésus leur dit qu'il ressusciterait d'entre les morts. «Et ils gardèrent cette parole, s'entre-demandant ce que c'était que ressusciter d'entre les morts» (Marc 9: 9, 10).

Jésus est le premier exemple de cette résurrection pour ne plus retourner à la mort, et tous les saints y auront part. Le mot dormir, s'appliquant au corps, indique aussi l'idée du repos après le travail. En Apocalypse 14: 13, le mot mort est employé pour désigner les martyrs, mais il n'est pas employé seul, car il est dit: «Ceux qui meurent dans le Seigneur». C'est dans le même sens que nous trouvons, au Psaume 116: 15: «Précieuse, aux yeux de l'Eternel, est la mort de ses saints».

L'âme ne dort pas

Il est important de maintenir cette précieuse vérité que le sommeil a trait au corps seulement. Il faut se garder d'introduire dans cette expression des pensées inexactes. Dire, par exemple, que le repos s'applique au corps et à l'âme, c'est risquer d'ouvrir la porte à des erreurs redoutables. Entre le délogement de l'âme et la résurrection du corps, l'âme ne dort pas. Quelqu'un répondait un jour à une soeur qui posait cette question: «Vous êtes-vous aperçue quelquefois que le nouvel homme qui est en vous ait eu sommeil?»

S'il s'agit de l'état futur, définitif, des saints ressuscités, il faut y comprendre l'esprit, l'âme et le corps réunis. «Nous connaîtrons à fond, comme nous avons été connus». Mais l'âme séparée du corps ne repose pas. Elle entend, auprès du Seigneur, des choses ineffables, qu'il n'est pas possible à l'homme d'exprimer. Tel a été le cas de Paul, quand il fut ravi au troisième ciel, dans le lieu dont le Seigneur disait au brigand converti: «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis». L'état de l'âme après la mort est un état actif où elle reçoit des communications tellement élevées, qu'aucune langue humaine ne peut les traduire. Si l'âme après la mort continuait seulement ses relations avec le Seigneur comme dans ce monde, elle ne serait pas toujours parfaitement heureuse; mourir ne serait pas un gain. Mais ces relations sont infiniment augmentées et améliorées.

Le repos

En Hébreux 4: 3: «Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos», il est question du fait, et non du temps où cela aura lieu. Ce passage signifie que les croyants seuls y entrent. Le repos dont il est parlé ici ne s'applique pas à l'âme seulement, mais à l'être tout entier. «Il reste un repos sabbatique pour le peuple de Dieu». Ce repos s'explique par ce qui nous est dit en Genèse 2. C'est là que Dieu trouve la jouissance pour son propre coeur, et c'est là qu'il veut nous introduire. Puisqu'un tel repos est devant nous, comment le chercherions-nous dans ce monde? Dieu s'est reposé de ses oeuvres, non à cause de la fatigue, mais parce que tout ce qu'il avait fait était très bon, et qu'il ne restait rien à faire au sujet de la première création.

Le repos placé devant les croyants est le repos de la rédemption, le repos de la nouvelle création. Le premier repos a été troublé par le péché, aussi est-il dit: «Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille»; le second ne sera jamais troublé. Il est devant nous; c'est le repos définitif de Dieu; c'est l'état éternel. C'est de ce repos qu'il est dit: «L'Eternel ton Dieu, au milieu de toi, est puissant; il sauvera; il se réjouira avec joie à ton sujet: il se reposera dans son amour, il s'égayera en toi avec chant de triomphe» (Sophonie 3: 17). Conduisons-nous donc comme des gens qui attendent ce repos. Gardons-nous de le chercher dans ce monde: nous ne l'y trouverons pas.

Que dirait-on d'un Israélite qui, au moment où tout le peuple quittait l'Egypte, aurait refusé de sortir, disant: «J'aime mieux rester ici»? Ou d'un autre qui aurait dit: «Je me trouve bien dans le désert et je veux y rester encore»? On serait en droit de leur dire: «Non, vous ne pouvez rester ni en Egypte, ni au désert. Dieu vous a préparé un lieu de repos et de délices: c'est au pays de Canaan qu'il veut vous conduire. Venez!»

Lui-même

 «Le Seigneur LUI-MEME… descendra du ciel». Il y a beaucoup de tendresse dans cette expression. En Jean 14: 3, le Seigneur dit aussi: «JE reviendrai». Au contraire, en Matthieu 13: 41, il est dit: «Le fils de l'homme enverra ses anges», Dans les deux premiers passages il s'agit de l'Epouse avec les saints de l'Ancien Testament; dans le troisième, il s'agit d'exercer le jugement. Comme l'exprimait un frère opulent: «Quand mon ami m'annonce l'heure de son arrivée, j'envoie mon domestique à la gare pour le recevoir; si c'est mon épouse, j'y vais moi-même». C'est ainsi que le Seigneur vient pour nous.

Avec moi. Avec le Seigneur

En Jean 17: 24, nous avons cette expression: «Avec moi». En 1 Thessaloniciens 4: 17, nous lisons: «Avec le Seigneur». La première est en rapport avec la satisfaction de son propre coeur: «Je veux qu'ils soient avec moi». La seconde a en vue la consolation de ses bien-aimés: «Nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous l'un l'autre par ces paroles».

Affections de l'Epouse

En Ephésiens 1: 22, il est dit de Christ que Dieu «l'a donné pour être Chef sur toutes choses à l'Assemblée qui est son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous».

La pensée de son union avec Lui dans cette position de puissance, de grandeur, de gloire suprême, domine dans le coeur de l'Epouse. Elle est fort légitime, car Lui, il l'a aimée «et s'est livré lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d'eau, par Parole; afin que Lui se présentât l'assemblée à lui-même, glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle fût sainte et irréprochable» (Ephésiens 5: 25-27). Oui, cette pensée est légitime dans le coeur de l'Epouse, la pensée de son union avec son Epoux bien-aimé, dans toutes ses gloires. Ne s'est-il pas livré lui-même pour elle?

Aussi, quand il est mentionné dans son caractère de témoin fidèle, de premier-né des morts et de prince des rois de la terre, le coeur de l'Epouse s'ouvre et éclate en louanges: «A celui qui nous, aime… à lui la gloire et la force aux siècles des siècles! Amen» (Apocalypse 1: 5, 6).

Eveiller les affections des rachetés pour Christ, développer ces affections, en sorte que ses bien-aimés soient amenés à identifier leurs intérêts avec les siens, telle est la grande pensée de Dieu, dès le commencement.

L'enlèvement des saints est quelque chose d'infiniment précieux pour nos coeurs; mais la plus grande bénédiction pour l'Eglise est d'être auprès de Lui, de voir sa gloire à Lui. L'Epouse ne pense pas à elle, mais à Lui; c'est la force de l'expression: «Aimer son apparition» (2 Timothée 4: 8).

Il est Seigneur des cieux et de la terre, et ce qui s'élève contre Lui, sera l'objet de son jugement. La pensée que nous serons avec Lui est une joie immense, ineffable; mais le fait que Celui qui a souffert pour nous les douleurs de la croix, qui a glorifié Dieu, là même où nous l'avons déshonoré, qui a «enduré une telle contradiction des pécheurs contre lui-même»; le fait que Lui recevra l'héritage de tout, que «toutes choses seront réunies en un dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux, et celles qui sont sur la terre», et que tout cela sera la manifestation de la justice des siècles, ce fait est inexprimablement précieux pour les siens.

Deux gloires

Nous trouvons dans la Parole deux genres de gloire, en rapport avec le Seigneur et l'Eglise:

1° La gloire manifestée extérieurement et vue de tous.

2° La gloire qui est la part spéciale de l'Eglise.

C'est de la seconde que le Seigneur dit: «Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où je suis, eux y soient aussi, afin qu'ils voient la gloire que tu m'as donnée, car tu m'as aimé avant la fondation du monde» (Jean 17: 24). Assuérus fait venir Vasthi pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes» (Esther 1: 10, 11); le Seigneur fait le contraire; il se présente l'Assemblée à lui-même, glorieuse. Quel amour! Réellement, tout coeur loyal ne peut rester satisfait avant que le Seigneur ne porte la couronne là où il a porté la croix. Le chrétien trouve sa force et sa joie à penser à ces choses.

La première gloire est la gloire officielle de Christ; la seconde, sa gloire essentielle qui n'est pas manifestée publiquement, et que les siens seuls voient, car, pour la voir, il faut se trouver où Il est, dans le lieu où l'on peut la voir. Remarquons qu'il ne dit pas, en Jean 17: 24: Je demande, mais: Je veux. Ce que nous venons de dire de la gloire essentielle, est aussi exprimé (Psaumes 36: 9) par ces mots: «En ta lumière nous verrons la lumière». Tandis que, quant à sa gloire officielle, nous lisons de la nouvelle Jérusalem: «Et les nations marcheront par sa lumière» (Apocalypse 21: 24); ceux qui se trouveront à l'intérieur de la cité verront la source même, «car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est sa lampe» (verset 23). Il n'en est pas ainsi pour les choses de la nature; dans la lumière du soleil, on ne voit pas l'astre.

Ce deux scènes se passent l'une après l'autre. Après que les siens ont vu sa gloire de Fils éternel dans le sanctuaire même de Dieu, son Père, ils sont manifestés avec Lui en gloire, aux yeux de l'univers. Le Psaume 45 mentionne ces deux scènes. D'abord, «la fille du roi est tout gloire, dans l'intérieur du palais; son vêtement est de broderies d'or. Elle sera amenée au roi en vêtements de brocart» (versets 13, 14). Et du roi, il est dit: «Le roi désirera ta beauté» (verset 11). Et dans cette scène intime, l'épouse n'a que l'adoration pour exprimer ce qu'elle ressent: «Il est ton Seigneur: adore-le» (verset 11).

En second lieu, il ne se manifeste pas sans son Epouse; il se l'associe devant tous dans sa gloire: «Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès et casse, quand tu sors des palais d'ivoire d'où ils t'ont réjoui. Des filles de rois ont été parmi tes dames d'honneur; la reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir» (versets 8, 9). Quant à la manifestation extérieure de l'Epouse de l'Agneau, nouvelle Jérusalem, dans la terre millénaire, nous lisons en Apocalypse 21: «La gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est sa lampe». Et encore: «Les nations marcheront par sa lumière; et les rois de la terre lui apporteront leur gloire» (versets 23, 24). Quelle gloire que celle de l'Epouse céleste envisagée sous le caractère d'une «cité d'or pur, semblable à du verre pur», resplendissante de la gloire de Dieu et de l'Agneau, qui passe immaculée au travers de ce milieu d'une transparence absolue, pour se manifester au dehors dans sa perfection.

Le coeur entre difficilement dans la réalité de telles splendeurs de gloire, mais ne perdons pas de vue que c'est le Seigneur que nous attendons. Sa présence est le bonheur parfait: «Nous serons toujours avec le Seigneur». C'est sa personne adorable qui est l'objet du coeur de l'Epouse: du moment qu'elle l'a rencontré, elle est parfaitement satisfaite. «Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur». Cette union est si intime, cette association si complète, que tous les mouvements de l'Epoux sont reproduits par sa compagne. Elle a part à sa mort et à sa résurrection. Il est monté sur les nuées, elle aussi. Il s'assied, elle aussi. Il se lève de son trône, elle de même. Il sort du ciel ouvert, elle le suit. Il est manifesté, elle est manifestée avec Lui en gloire.

Comme expression de ce qu'elle est pour l'Epoux, nous lisons en Sophonie 3: 17: «Il se réjouira avec joie à ton sujet; il se reposera dans son amour; il s'égayera en toi avec chants de triomphe». Il s'agit ici de la Jérusalem juive, sans doute, mais si elle a cette valeur pour Lui, combien plus sa chère Assemblée qu'il nourrit et chérit, qui est os de ses os et chair de sa chair!

Le prophète Habakuk nous présente l'autre côté, c'est-à-dire ce qu'est le Seigneur pour les siens. «Mais moi, je me réjouirai en l'Eternel, je m'égayerai dans le Dieu de mon salut. L'Eternel, le Seigneur, est ma force» (Habakuk 3: 18, 19). En Habakuk, c'est le coeur de l'Epouse en Lui, en Sophonie, son coeur à Lui en elle. N'est-ce pas merveilleux!

Les morts en Christ

Les morts en Christ nous sont présentés en contraste avec les morts dans leurs péchés. La mort d'Abel, qui était un témoin de Dieu, ouvre la série des morts en Christ. Cette série comprend tous les saints de l'Ancien Testament aussi bien que ceux du Nouveau qui se sont endormis et font partie de l'Eglise. La déclaration en Hébreux 11: 39, 40, suffit à elle seule pour établir que les saints de l'Ancien Testament ressuscitent avec ceux de l'Eglise. «Ceux-ci (les saints de l'Ancien Testament) n'ont pas reçu ce qui avait été promis, Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous». Cela veut dire qu'ils y parviendront avec nous.

En 1 Thessaloniciens 4, le cortège des saints ressuscités et transmués va à la rencontre du Seigneur sur les nuées, en l'air. Jean 14: 3, nous dit ce qu'ils deviennent. Le Seigneur les prend auprès de Lui, dans la maison du Père, afin que là où Lui est, eux y soient aussi.

La Parole n'est pas un recueil de biographies

A propos des saints de l'Ancien Testament, quelqu'un fait remarquer qu'il y a chez beaucoup de chrétiens une tendance fâcheuse de chercher à compléter la biographie des personnages dont nous entretient la Parole, tendance qui provient d'un excès de curiosité. Or, souvent, la Parole ne finit pas l'histoire des personnages dont elle parle. Ainsi, dans le livre d'Esther, on aimerait savoir ce que Mardochée est devenu, mais son histoire s'arrête court à l'élévation d'Esther. Les livres apocryphes ont la prétention de combler plus d'une de ces lacunes. Le livre de Josué ne nous dit pas non plus ce que Rahab est devenue. Si Dieu l'avait voulu, il nous aurait renseignés à ce sujet. L'on rencontre beaucoup de difficultés en cherchant à le faire à sa place. Nous lisons, par exemple, en Matthieu 27: 52, 53: «Beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent et, étant sortis des sépulcres, après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs». Et la Parole en reste là. On demande: «Que sont-ils devenus ensuite?» C'est trop de curiosité. Là n'est pas la question. Le Saint Esprit nous montre ici un des résultats bénis du sacrifice de Christ et de sa résurrection: les corps des saints endormis sont gardés en vue de la résurrection.

Il est bon, en outre, que le coeur des saints qui restent sur la terre, soit gardé dans l'attente des choses qui les concernent spécialement, de manière à ce que leurs affections et leur marche soient formées selon le caractère de ces choses. Ainsi, Jean-Baptiste qui représente les prophètes et tous les saints des temps passés, indique clairement la part qu'il aura à l'Epoux, part qui le rend parfaitement heureux: «Celui qui a l'Epouse est l'Epoux; mais l'ami de l'Epoux qui assiste et l'entend, est tout réjoui à cause de la voix de l'Epoux; cette joie donc qui est la mienne est accomplie» (Jean 3: 29). Il se réjouit en entendant la voix non de l'Epouse, mais de l'Epoux. On trouve là deux catégories de personnes avec des jouissances très diverses, mais également parfaites.

Chapitre 5

Le jour du Seigneur

Le premier verset de ce chapitre se lie au verset 14 du chapitre précédent. Les temps et les saisons se lient au jour du Seigneur, introduit par le second acte de sa venue et non pas à sa venue pour les saints. Nous trouvons ici le contraste entre ces deux événements de sa parousia. La position des croyants est tout autre que celle du monde quand il s'agit du jour du Seigneur.

Comme aux jours de Noé et aux jours de Lot, les hommes ne se douteront pas du danger imminent qui les menace et de la ruine qui les surprendra précisément quand ils diront: Paix et sûreté.

Matthieu 24: 6-8, précède ce que nous avons ici, le reste du chapitre ayant trait aux circonstances du résidu juif de la fin. Après tout le désordre, il y aura un état d'ordre apparent dans le monde, sous le pouvoir de la Bête, et quand ce dernier s'établira, les hommes diront: «Paix et sûreté». «Qui est semblable à la Bête et qui peut combattre contre elle? (*)» (Apocalypse 13: 4).

(*) L'expression «le jour du Seigneur» implique toujours le jugement. (Joël 1: 15; 2: 1, 11). Le prophète voyait alors ce que le monde ne pouvait pas voir; mais plus tard le monde verra les jugements (Apocalypse 1: 7).

Le jour du Seigneur succède à l'enlèvement des saints, mais il est précédé lui-même, en Matthieu 24, par des guerres, des pestes, des famines, des tremblements de terre et par les événements des chapitre 6 à 11 de l'Apocalypse. Le jour du Seigneur est le jour de la manifestation de sa gloire sur la terre jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds, et qu'il remette le royaume à Dieu le Père, étant assujetti à Celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Lorsque Dieu est tout en tous, c'est le jour de Dieu, le jour éternel, sans lendemain (2 Pierre 3: 12, 13; Apocalypse 21: 1-6), qui succède au jour du Seigneur. Dans ce dernier la justice règne; dans le jour de Dieu elle habite dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

Le jour du Seigneur est donc une période. Il débute par l'apparition du Seigneur pour exécuter le jugement guerrier sur la Bête et ses armées (Apocalypse 19), puis vient le jugement judiciaire des vivants (Matthieu 25: 31, etc.), jugement qui se poursuit comme jugement gouvernemental pendant toute la durée du règne millénaire (Psaumes 101: 8). Le jour du Seigneur se clôt par le jugement des morts devant le grand trône blanc et l'exécution de ce jugement sur ceux qui ne sont pas écrits dans le livre de vie (Apocalypse 20: 12-15).

Pour le résidu croyant, trouvé sur la terre à son apparition, le jour du Seigneur est un jour de délivrance, de bénédiction et de gloire (Psaumes 72; 101).

Il y a dans l'Apocalypse des jugements providentiels qui précèdent la révélation du Seigneur. Quand il s'agit de ces jugements, le Seigneur n'étant pas encore manifesté, son action est mystérieuse et sa personne ne se fait connaître que sous une figure angélique. C'est ainsi que le terme «un autre ange» s'applique à Lui aux chapitres 7: 1; 8: 3; 10: 1, sous cette forme mystérieuse, tandis qu'au chapitre 14 où l'on voit l'Agneau sur la montagne de Sion (verset 1) et le fils de l'homme assis sur la nuée, le terme «un autre ange» reprend son caractère ordinaire d'exécuteur de la volonté divine et de ses décrets.

Les temps et les saisons

Les temps et les saisons (verset 1) sont pour la terre. Le Seigneur dit à ses disciples: «Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité», (Actes des Apôtres 1: 7) et «quant à ce jour-là, ou à l'heure, personne n'en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père» (Marc 13: 32).

Les temps sont en rapport avec ce monde et le jugement, tandis que les saints ont leur part en haut hors des temps et des âges. Il est parlé des temps en Daniel 12: 7, 8-13.

Le chrétien fils du jour

Quant aux temps et aux saisons, l'apôtre dit aux saints: «Vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive». Le jour du Seigneur viendra «comme un voleur dans la nuit», mais non pour le chrétien, lequel, instruit du Seigneur, attend toujours le Maître. Il est du jour; il a part à la gloire qui sera manifestée pour exécuter le jugement sur le monde impie. La lumière de ce jour à venir, qui est le jugement des incrédules, est l'expression de la gloire du chrétien, gloire qui ne supporte pas le mal et qui, lorsqu'elle paraîtra, le chassera de dessus la terre. Le chrétien est du jour (versets 5, 8) qui jugera et détruira le méchant et la méchanceté. Christ est le soleil de justice et les fidèles luiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.

Paix et sûreté

Il n'est pas dit ici: Quand ils seront en paix, mais quand ils diront paix. Le monde dira: «Paix et sûreté». Il croira en toute sécurité à la durée de sa prospérité et à la réussite de ses desseins, et voici, le jour sera là! (2 Pierre 3: 1-10; Matthieu 24: 36-44; Luc 17: 26-29; 21: 34-36).

«Paix et sûreté», n'est-ce pas le langage général de nos jours, et cependant, chose étonnante, tout le monde est dans la crainte. On entrevoit partout des périls menaçants. Progrès, succès, longue durée d'un développement nouveau de l'humanité, d'un côté; et de l'autre, quelles frayeurs d'avenir possèdent les hommes et les oppressent! L'ombre des événements futurs se projette sur les coeurs. Qu'on est heureux d'appartenir à un autre monde!

Marche des fils du jour

La relation du chrétien avec le jour du Seigneur doit s'appliquer à sa marche. Etant fils de la lumière et fils du jour, le jour ne saurait le surprendre comme un voleur, mais il doit marcher selon le caractère qu'il possède. Quoique la nuit et les ténèbres règnent dans le monde, lui vit dans le jour. On ne dort pas le jour; ceux qui dorment, dorment la nuit; ceux qui s'enivrent, s'enivrent la nuit; le chrétien, enfant du jour, doit veiller et être sobre, «revêtant la cuirasse de la foi et de l'amour, et pour casque, l'espérance du salut». Nous retrouvons ici les trois vertus qui caractérisaient au chapitre 1 la marche et le service des Thessaloniciens, mentionnées comme armure pour tenir ferme dans le combat et dans la vigilance. Avec la cuirasse de la foi et de l'amour nous allons droit devant nous contre l'ennemi; avec l'espérance du salut glorieux où nous serons délivrés de tout, nous élevons, sans crainte, notre tête au-dessus des dangers. Par la foi Dieu est l'objet de nos regards; par l'amour il demeure en nous et nous réalisons ce qu'il est; l'espérance s'attache à Christ qui doit venir pour nous faire jouir de la gloire avec Lui.

L'apôtre avait exhorté les Thessaloniciens à veiller et à être sobres. Au verset 10, il emploie le terme de «veiller» pour désigner la présence dans le corps en contraste avec «dormir», être absent du corps. Notre Seigneur Jésus Christ est mort pour nous, afin que nous arrivions tous à ce moment glorieux de notre rencontre avec Lui, pour «vivre ensemble avec lui» éternellement.

C'est un des passages où l'expression «vivre» signifie se retrouver avec lui personnellement en résurrection (Apocalypse 20: 4). Rien de ce qui peut survenir ne nous empêchera de participer à ce moment glorieux et ineffable de notre présence avec Lui. Il en a posé la base assurée dans sa mort.

L'esprit, l'âme et le corps

Les versets 23 et 24 sont la conclusion du sujet. Les saints sont certains d'arriver infailliblement à «l'acquisition du salut» (verset 9), qui est l'entière et éternelle délivrance de notre être tout entier, et notre conformité avec Christ dans la gloire. Nous marchons à la rencontre de ce grand fait.

Maintenant l'apôtre exprime un souhait: «Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ». Cette fois seulement, les trois parties constitutives de l'homme sont mentionnées. L'esprit est la partie la plus élevée, ce qu'il y a de plus excellent dans notre être moral, ce par quoi nous sommes mis en rapport avec Dieu, absolument distingués de la brute. L'âme est le siège des affections; c'est une faculté d'un ordre inférieur qui, dans une certaine mesure, se rencontre même chez les animaux. «Tout ce qui avait souffle de vie… depuis les hommes jusqu'aux bêtes» (Genèse 7: 22, 23). Voulant indiquer comment la sanctification prend l'homme dans tout son être, Paul dit: «l'esprit, l'âme et le corps». En d'autres passages nous lisons simplement «l'âme» pour l'âme et l'esprit, ou «l'esprit» pour l'esprit et l'âme. La vie que Dieu a mise dans le croyant agit sur ces deux éléments spirituels, et le corps est, à son tour, l'instrument qui obéit à l'esprit et à l'âme.

«Sanctifier entièrement» c'est sanctifier en tout point; c'est sanctifier l'homme converti, tout l'homme. On peut à certains égards être fidèle à Dieu, et à d'autres se trouver en défaut. C'est une consolation pour nous de savoir que Dieu est fidèle (verset 24) et si nous marchons avec Lui, il agira en notre faveur.

«En la venue de notre Seigneur Jésus Christ». Combien la venue du Seigneur doit imprimer sur tout notre être, sur toute notre marche, son caractère sanctifiant! On progresse dans la sanctification entière et en cheminant ainsi on rencontre le Seigneur à sa venue.

Le Dieu de paix

Cette expression: «Le Dieu de paix» est remarquable. On la retrouve en Romains 16: 20; en Philippiens 4: 9; en Hébreux 13: 20. En Philippiens 4: 5, 6, nous trouvons deux points. Dans le premier trois choses débarrassent nos coeurs de tout ce qui pourrait les oppresser Ne pas insister sur nos droits (la «douceur») nous confier dans le Seigneur qui va bientôt tout mettre en ordre; ne nous inquiéter de rien, mais en toutes choses exposer nos requêtes à Dieu. Le coeur étant ainsi affranchi de toute entrave, Dieu le remplit d'une paix — Sa paix — qui surpasse toute intelligence.

Le second point, c'est que nos coeurs soient occupés de tout ce qui est vrai, pur, excellent selon Dieu. Alors nous sommes dans la compagnie du Dieu de paix.

Le «Dieu de paix» est le caractère que Dieu prend dans ses rapports avec nous; la paix doit aussi caractériser nos rapports entre nous et avec le monde, notre marche et notre combat, car il est dit: «Les pieds chaussés de la préparation de l'Evangile de paix» (Ephésiens 6: 15). Il y a de plus un certain état d'âme paisible qui nous rend capables de jouir de ce que Dieu est en amour et nous rend propres à entrer dans ce qu'il nous a révélé.

2e épître aux Thessaloniciens

Chapitre 1

Objet de l'épître

Nous voyons, au chapitre 2, ce qui a nécessité cette épître, savoir le trouble qui avait saisi les Thessaloniciens au sujet du jour du Seigneur. L'ennemi avait agi au milieu d'eux, par le moyen de faux docteurs pour leur faire croire que le jour du Seigneur était là.

Mais il est encourageant de voir comment l'Esprit procède pour les éclairer. Avant d'aborder la question, l'apôtre reconnaît le bien qui se trouve en eux et en fait un sujet d'actions de grâces: «Comme il est juste», dit-il, car leur foi augmentait, leur amour abondait, et leur patience se montrait dans toutes leurs persécutions et tribulations. Ces persécutions avaient sévi sur eux dès le moment où ils avaient été convertis.

 

Influence des faux docteurs

On peut dire que les Thessaloniciens étaient déjà tombés en quelque mesure sous l'influence des faux docteurs. Après la première épître, où l'espérance tient une si grande place, la seconde la mentionne à peine comme une chose existant chez les saints. La foi augmente, l'amour abonde, mais la «patience d'espérance» est remplacée par la «patience» (versets 3, 4).

Quand Satan introduit de fausses doctrines, c'est toujours dans le but de nous faire perdre Christ et notre position céleste, et de rabaisser le christianisme aux choses de la terre.

En 1 Corinthiens 15: 1-19, quelques-uns disaient qu'il n'y avait pas de résurrection des morts. Ils dérobaient Christ aux chrétiens, car dans ce cas Il n'était pas non plus ressuscité; son oeuvre était annulée, leur foi était vaine, et il ne leur restait à dire que: «Mangeons et buvons, car demain nous mourrons».

En 2 Timothée 2: 18, les faux docteurs annonçaient que la résurrection avait déjà eu lieu. Cette fausse doctrine anéantissait l'attente du Seigneur, en ôtant aux âmes leur espérance céleste. Elles se trouvaient du coup, séparées de Christ et du ciel. Il ne restait à l'Eglise que de s'établir définitivement sur la terre, satisfaite d'avoir le monde pour demeure.

En 2 Thessaloniciens 2: 2, on leur disait que le jour du Seigneur était là. Dans ce cas, la venue du Seigneur pour enlever les siens dans le ciel était une illusion, puisque ce qui aurait dû la suivre était déjà arrivé. La persécution contre les chrétiens n'était autre chose que le jugement des vivants, et c'étaient eux qui avaient à le traverser sur la terre, privés ainsi du ciel, de Christ, de son amour, et des résultats les plus précieux de son oeuvre. Combien cette activité incessante de Satan est redoutable; combien il nous est nécessaire, n'ignorant pas ses desseins, de veiller et de prier continuellement!

Dès les versets 5 et 6 de notre chapitre, l'apôtre entre déjà d'une manière indirecte dans ce qui sera parfaitement éclairci au chapitre 2.

Différence entre la tribulation et la persécution

Les persécutions avaient été suscitées dès le début contre les Thessaloniciens, et cela de la part de leurs compatriotes, comme celles des assemblées de Judée de la part des Juifs (1 Thessaloniciens 2: 14). Ces persécutions avaient grandi et étaient devenues incessantes, de manière à ne laisser aucun repos à ceux qui en étaient les objets. Elles ressemblaient dans leur intensité aux jugements de Dieu qui tomberont plus tard sur les hommes. C'est ce qui est appelé ici les tribulations dans le sens d'épreuves, en contraste avec le repos dont les Thessaloniciens devaient jouir dans la révélation du Seigneur Jésus.

Le pourquoi de la tribulation

Quant à eux, les persécutions et les tribulations qu'ils supportaient, loin d'être le jour du Seigneur, comme on cherchait à les en convaincre, étaient permises par Lui pour être une démonstration du juste jugement de Dieu, afin qu'ils fussent estimés dignes du royaume de Dieu pour lequel ils souffraient, et que la rétribution sur ceux qui les faisaient souffrir eût devant Dieu le caractère d'une chose juste.

 «Ce jour-là»

L'expression «ce jour-là» (verset 10) se rapporte à une période pendant laquelle plusieurs choses auront lieu, notamment l'attribution des récompenses aux fidèles et le jugement sur les méchants.

Dans les prophètes, cette dernière signification du jour est très fréquente. Le «jour du Seigneur, Eternel des armées, jour de vengeance» (Jérémie 46: 10). «Le jour vient, embrasé comme une fournaise» (Malachie 4: 1). «Hélas, quel jour! car le jour de l'Eternel est proche, et il viendra comme une destruction du Tout-puissant» (Joël 1: 15).

Mais les prophètes parlent aussi du jour pour la récompense des saints: «Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l'Eternel des armées, au jour que je ferai, et je les épargnerai» (Malachie 3: 17). «C'est ici le jour que l'Eternel a fait, égayons-nous» (Psaumes 118: 24). Ici, c'est un jour de bénédiction et de gloire pour les saints.

En 2 Timothée 1: 12, nous lisons: Dieu «a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu'à ce jour-là», et au chapitre 4: 8: «La couronne de justice que le Seigneur, juste juge, me donnera dans ce jour-là». Ici, il est question de récompense. En 2 Thessaloniciens 1: 9, 10, ces deux choses, la destruction des méchants et la gloire des saints sont attribuées à la venue du Seigneur dans ce jour-là, c'est-à-dire à ce que nous avons appelé le second acte de sa venue.

Les souffrances et le royaume

Quand le Seigneur vient pour les siens, il n'est question que de grâce, mais quand il vient en rapport avec le royaume, la gloire du royaume est la rétribution des souffrances des saints. «Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec Lui» (2 Timothée 2: 12; Romains 8: 17). Quand Dieu intervient au sujet de ce qui s'est passé sur la terre, il donne la gloire à ceux qui ont souffert pour la justice, pour le nom de Christ, pour le royaume, ou comme enfants de Dieu, — et le jugement à ceux qui les ont fait souffrir, C'est pourquoi, dans le fond, ces souffrances pour Christ sont une grâce (Philippiens 1: 29).

Lorsque Dieu prendra visiblement en main son gouvernement, les rôles seront changés: les persécuteurs auront la tribulation, les persécutés le repos. Au moment où le Seigneur viendra, le peuple d'Israël, comme ensemble, sera l'objet du jugement de Dieu, et Dieu fera la distinction entre le peuple et ses serviteurs. «Mes serviteurs mangeront, et vous aurez faim; mes serviteurs boiront, et vous aurez soif; voici, mes serviteurs se réjouiront, et vous serez honteux; voici, mes serviteurs chanteront de joie à cause du bonheur de leur coeur, et vous, vous crierez à cause de la douleur de votre coeur, et vous hurlerez à cause du brisement de votre esprit» (Esaïe 65: 13, 14).

Présentement, les souffrances des saints peuvent être la conséquence de leurs manquements, selon le principe du gouvernement de Dieu exprimé dans les paroles de l'Eternel à David (2 Samuel 12: 7-12), ou aux saints actuels, en 1 Pierre 3: 10-12. Mais si le coupable s'humilie sous la main de Dieu, reconnaissant la justice du châtiment, alors le Seigneur qui frappe d'une main, console de l'autre. Il accompagne l'affligé dans son chemin, le secourt, l'enseigne pour son profit, de manière à lui révéler sa bonté, à fortifier sa confiance en Lui et à l'amener à dire: «Il est bon pour moi que j'aie été affligé, afin que j'apprenne tes statuts». «Avant que je fusse affligé, j'errais, mais maintenant je garde ta parole, Tu es bon et bienfaisant» (Psaumes 119: 71, 67, 68).

En 1 Pierre 1: 6-8: «Affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire…» Il ne s'agit pas ici de châtiment, mais de l'épreuve de la foi qui est toujours un témoignage de confiance de la part du Seigneur, car il n'éprouve pas une foi qui n'existe pas, mais une foi réelle, capable de soutenir l'épreuve pour porter les fruits précieux manifestés au verset 7. C'est ainsi qu'Abraham étant éprouvé a offert Isaac.

Si la souffrance arrive, il vaut mieux qu'elle atteigne l'enfant de Dieu qui fait le bien, comme épreuve de sa foi, que comme châtiment d'une mauvaise conduite (1 Pierre 3: 17). Mais, dans les deux cas, tout est grâce du côté du Seigneur. Dieu, dans son gouvernement, ne confond jamais le juste avec le méchant, comme Pierre l'exprime après en avoir donné des exemples: «Le Seigneur sait délivrer de la tentation les hommes pieux, et réserver les impies pour le jour du jugement» (2 Pierre 2: 1-9). Il en est de même dans notre chapitre, versets 5-6. Le caractère du jour est absolument différent pour les uns et pour les autres. Esaïe 66 est une merveilleuse illustration du sujet qui nous occupe.

Les souffrances de David

Les souffrances de David ont un caractère différent dans le premier et dans le second livre de Samuel. Le premier livre le présente dans son humiliation, poursuivi par l'ennemi et rejeté par son peuple. Comme tel, il est un type merveilleux de Christ, parfait dans toutes ses voies et reconnu dans cette perfection par Abigaïl, quand elle lui dit: «La méchanceté n'a jamais été trouvée en toi» (1 Samuel 25: 28).

Dans le second livre, David après sa chute et portant les conséquences, sous le gouvernement de Dieu, de la «coulpe du sang», n'est plus proprement le type de Christ, mais celui du résidu souffrant, jusqu'au moment où le Seigneur intervient en miséricorde en sa faveur. Quand il fuit de Jérusalem, il ne veut pas qu'on emmène avec lui l'arche, type de Christ et du repos de Dieu au milieu de son peuple. Dans cette position, l'Esprit de Christ est avec lui et le rend capable de reproduire certains traits du Sauveur, qui «dans toutes leurs angoisses a été en angoisse».

Dans le Psaume 132, toutes les afflictions de David ont précédé sa chute (conf. 2 Samuel 7: 1-3). Quand il dit, en 2 Samuel 22: 20-24: «J'ai été parfait envers lui, et je me suis gardé de mon iniquité», ce cantique, quoique cité après la chute, se rapporte au chapitre 7: 1, et non aux expériences du roi en suite de sa faute. Il fait contraste avec les dernières paroles de David, au chapitre 23, paroles qui sont la fin de toutes ses expériences sous le gouvernement de Dieu.

En général, nous comprenons bien peu les actes gouvernementaux de Dieu envers les siens. Ces actes sont indispensables. Pierre les caractérise par ces mots: «Si cela est nécessaire» (1 Pierre 1: 6).

La révélation

N'y a-t-il pas une force particulière dans l'expression du verset 7: «Dans la révélation»? Lorsque le Seigneur sera révélé, les saints seront déjà dans le repos avec Lui; il ne s'agit donc pas pour eux de n'avoir le repos que lors de sa révélation; mais le repos dont ils jouissent sera manifesté dans la révélation glorieuse du Seigneur Jésus. Pendant le jugement, il n'y aura certes pas de repos sur la terre, mais le repos des saints sera manifesté comme étant en dehors de cette scène. Le repos n'est pas tant dans le fait que le conflit est terminé pour nous, mais plutôt dans le fait que nous comprendrons ce que nous n'avons pu connaître et que nous jouirons de tout ce dont nous n'avons pas joui jusque-là. Voyez Apocalypse 19: 1-9. Le chapitre 4 de l'Apocalypse montre que le jugement des méchants va s'exécuter, mais les saints sont parfaitement tranquilles au milieu des tonnerres et des éclairs. En principe, la chose est vraie pour nous dès maintenant.

Deux classes de personnes jugées

«Ceux qui ne connaissent pas Dieu» et «ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile» (verset 8), sont deux classes de personnes. Nous trouvons la première classe au Psaume 79: 6: «Verse ta fureur sur les nations qui ne t'ont pas connu, et sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom». Avant leur conversion, les Thessaloniciens faisaient partie de ces nations idolâtres et dégradées, mais «ils s'étaient tournés des idoles vers Dieu». La seconde classe est la plus responsable. C'est la chrétienté qui prétend connaître Dieu, mais qui n'obéit pas à l'Evangile. Ceux-là se retrouvent au verset 12 du chapitre 2, où ils sont appelés: «Ceux qui n'ont pas cru la vérité». Ceux-là seront jugés. Dans cette classe, on pourrait aussi comprendre l'opposition juive, en contraste avec les nations.

Glorifié. Admiré. Cru

Au milieu de cette scène de carnage et de destruction, le monde n'admirera pas le Seigneur. Il n'est pas fait mention ici (verset 10) de ce qui suit ou de ce qui accompagne le jugement. Il est simplement dit que dans ce jour-là, il sera glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru. Des milliers l'admireront dans les siens: les anges, le résidu fidèle d'entre les Juifs, les élus d'entre les nations, tous ceux qui participeront au règne millénaire de Christ, une fois ce règne établi. En Jean 17: 23, il nous est dit par qui il sera admiré: «Et la gloire que tu m'as donnée, moi je la leur ai donnée afin que… le monde connaisse que toi tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé».

 «Glorifié dans ses saints, admiré dans tous ceux qui auront cru». Il sera glorifié dans ses saints, dans tous ceux qui seront conformes à son image glorieuse. De plus, la beauté des voies de Dieu sera contemplée dans ces pauvres pécheurs qui ont cru. C'est simplement le fait d'avoir cru qui les a amenés là; tout le travail est donc de Dieu; ils ont cru ce que Dieu a fait, ils ont reçu par la foi le témoignage de Dieu. Cette part, dit l'apôtre, est à vous Thessaloniciens, personnellement, «car notre témoignage envers vous a été cru».

Celui qui croit, reçoit le témoignage de Dieu au sujet de son Fils; il scelle que Dieu est vrai. Dans la chrétienté, Dieu est révélé dans son Fils et l'Esprit rend témoignage de Lui. Mais c'est à Lui que, dans tous les temps, la foi s'est attachée. Job s'attache au Rédempteur et ce témoignage le sauve (Job 19: 25). Abraham reçoit le témoignage que Dieu lui rend au sujet de son fils Isaac (sa semence, qui est Christ), et sa foi le justifie. Ce témoignage était déjà donné à la chute: «La semence de la femme écrasera la tête du serpent».

Trois témoignages aux païens

Il y a trois témoignages placés devant les païens: celui de la création, celui de la tradition ou transmission des faits, et enfin celui de la conscience. En Romains 1: 20, nous voyons que les nations auraient dû connaître Dieu par la création, ce qui les rend inexcusables. Le témoignage de la tradition a été transmis par l'homme, mais non sans avoir été altéré. Au début, la connaissance de Dieu existait, et les faits qui s'y rapportent avaient été transmis, car la tradition était avant la parole écrite, mais l'homme a bien vite altéré cette connaissance en introduisant l'idolâtrie. «Ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, ni ne lui ont rendu grâces» (Romains 1: 21). Le déluge nous offre un exemple de cette transmission. On le retrouve dans toutes les religions, mais combien défiguré! Malgré tout, c'est un témoignage de la part de Dieu. Quant au témoignage de la conscience, nous le trouvons clairement défini en Romains 2: 14-16. «Quand les nations qui n'ont point de loi, font naturellement les choses de la loi, n'ayant pas de loi, elles sont loi à elles-mêmes, et elles montrent l'oeuvre de la loi, écrite dans leurs coeurs, leur conscience rendant en même temps témoignage…». Ces trois choses démontrent la culpabilité de l'homme; sa responsabilité repose sur les choses vues, sur les choses entendues et sur la conscience.

Destruction

On s'est appuyé sur les mots «une destruction éternelle», pour soutenir l'annihilation des méchants, mais une chose détruite n'est pas une chose qui n'existe pas. Pompéi a été détruite par le Vésuve et encore aujourd'hui vous vous promenez pendant des heures dans ses rues et au milieu de ses ruines. Il en est de même de la ville de Saint-Pierre détruite par le volcan de la montagne Pelée (8 mai 1902).

En Luc 19: 10, le mot traduit par «ce qui était perdu» a la même racine que celui traduit ici par destruction; or le Seigneur Jésus n'est pas venu sauver ce qui n'existe pas.

En Apocalypse 19, quand les armées qui sont rassemblées pour faire la guerre à l'Agneau sont détruites, c'est la même scène que dans notre chapitre, une destruction éternelle. Elles ne pourront pas recommencer la lutte, leur ruine est complète et définitive. La destruction éternelle comprend l'ensemble du jugement, mais non pas exécuté tout entier dans le même moment. En Apocalypse 19: 21, ils sont tués, l'âme est en hadès jusqu'à la résurrection de jugement qui les amènera devant le grand trône blanc pour être condamnés avec les autres morts et jetés dans l'étang de feu qui est la seconde mort. La sentence n'est exécutée qu'alors. Un condamné peut être retenu six mois en prison avant l'exécution de la sentence; il n'en est pas moins le condamné à mort.

Le jugement relatif à cette destruction comporte deux actes, le jugement guerrier et le jugement assis, ou encore, le jugement séparatif (Matthieu 25: 31-46) et le jugement exécutif (Apocalypse 19). Dans le premier, il est dit: «Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges». Ils n'attendent pas de paraître devant le grand trône blanc pour savoir ce que le Seigneur pense d'eux et comment il juge leur conduite envers Lui. Chacun, dans ce jugement, a sa part avec le chef dont il a manifesté l'esprit et qu'il a servi sur la terre. C'est ainsi que les uns iront «dans les tourments éternels» et les autres «dans la vie éternelle».

«La bête et le faux prophète» sont jetés les premiers «vifs dans l'étang de feu embrasé par le soufre», et mille ans après nous les retrouvons dans le même état, comme la Parole nous le révèle en Apocalypse 20: 10.

A lui seul ce passage suffit à démontrer la fausseté de la doctrine qui nie les peines éternelles et l'immortalité de l'âme. La bête et le faux prophète sont là depuis mille ans, et nous les retrouvons les mêmes quand le diable y est jeté; et la Parole ajoute: «Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles».

Pour ceux qui sont jugés vivants et jetés dans les tourments éternels, il n'est pas question de résurrection. Leur sort définitif est fixé à ce moment-là.

Dignes de l'appel

«Que notre Dieu vous juge dignes de l'appel» (verset 11). Leur appel n'est pas mis en question, mais l'apôtre désire qu'ils en soient jugés dignes. La position donne la mesure de la marche. Nous trouvons: «Digne du Seigneur» (Colossiens 1: 10); «digne de Dieu» (1 Thessaloniciens 2: 12); «dignes du royaume de Dieu» (2 Thessaloniciens 1: 5); «digne de l'évangile du Christ» (Philippiens 1: 27); et ici: «dignes de l'appel». C'est à quoi la grâce nous exhorte.

Chapitre 2

Nous avons vu qu'avec la déclaration du jugement qui atteindra les méchants, l'apôtre présente la bénédiction comme le côté positif de la manifestation de Jésus en gloire. «Il viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru», preuve irréfragable qu'ils ne devaient pas trouver dans leur état de persécution la démonstration que le jour du Seigneur était là.

Pour ce qui les concernait, les Thessaloniciens étaient donc éclairés sur l'erreur par laquelle l'ennemi cherchait à les ébranler et à les séduire, et l'apôtre pouvait maintenant traiter cette question avec eux.

Ces considérations caractérisaient les prières de Paul pour les frères de Thessalonique. Il demandait à Dieu (1: 11, 12) qu'il les jugeât dignes de l'appel céleste et qu'il accomplît tout le bon plaisir de sa bonté et l'oeuvre de la foi en puissance, en sorte que le nom du Seigneur Jésus fût glorifié en eux ici-bas (et eux en Lui), en attendant que Lui personnellement fût glorifié dans ses saints.

Exhortation «par la venue»

La venue du Seigneur était d'une telle importance pour l'apôtre et avait pour lui un intérêt si vital, qu'il l'invoque au verset 1, en commençant la partie principale de cette épître: «Or nous vous prions, frères, par la venue de notre Seigneur Jésus Christ, et par notre rassemblement auprès de lui». L'apôtre était angoissé à leur sujet. S'ils acceptaient ce que d'autres leur enseignaient, ils perdaient l'espérance de la venue du Seigneur, qu'ils avaient eue jusque-là. Ce qui montre aussi combien cette venue est importante, c'est que c'était la première chose que Satan avait réussi à affaiblir dans leurs âmes. Dans leurs afflictions, la patience était restée (1: 4), mais ils s'étaient lassés quant à la patience d'espérance du Seigneur. Les conséquences qui en résultent pour la marche sont incalculables. Si l'on perd de vue l'espérance, on a perdu le but du chemin. C'est aussi la première chose que Satan a enlevée à l'Eglise. Les efforts de l'ennemi pour la détruire, font ressortir l'importance de cette venue sur la vie chrétienne: consolations, exhortations à marcher dans la sainteté et dans l'amour, toutes ces conséquences pratiques de l'attente du Seigneur étaient perdues, du moment qu'on ne l'attendait plus. Les chrétiens n'avaient plus ni but, ni boussole. Le ciel était relégué au jour de la mort, comme objet du coeur, et ce dernier pouvait s'attacher à la terre et y chercher un endroit de repos. C'est exactement ce que nous trouvons dans la parabole des dix vierges. L'espérance est abandonnée, la patience aussi; la vigilance est perdue et l'on s'endort.

L'adjuration

«Nous vous prions par la venue». En 2 Timothée 4: 1, nous trouvons: «Je t'en adjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui va juger vivants et mots, et par son apparition et par son règne». L'apôtre adjure Timothée par l'apparition. L'adjuration est une parole d'autorité, correspondant au serment exigé devant le tribunal. En Lévitique 5: 1-6: «Si quelqu'un a vu ou su quelque chose, et ayant entendu la voix d'adjuration, il ne déclare pas la chose, il portera son iniquité». Il est dans la nécessité impérieuse de dire la vérité. Notre Seigneur garde le silence devant les témoins qui l'accusaient, mais dès que le souverain sacrificateur lui dit: «Je t'adjure, par le Dieu vivant, que tu nous dises si tu es le Christ, le Fils de Dieu», Jésus répond immédiatement: «Tu l'as dit».

L'adjuration adressée à Timothée l'oblige à «prêcher, convaincre, reprendre, exhorter», en un mot à s'occuper de tout ce qui a trait à l'Evangile.

Exhortation «par le rassemblement»

L'apôtre ne se contente pas d'exhorter par la venue du Seigneur; il ajoute: «et par notre rassemblement auprès de Lui». En écoutant ces faux docteurs, non seulement ils s'égaraient des enseignements reçus, mais ils perdaient encore toute la valeur pratique de la parenthèse des versets 15-18 du chapitre 4 de la première épître. «La venue du Seigneur et notre rassemblement auprès, de lui», constitue le premier acte de sa venue. Selon 1 Thessaloniciens 4 et 5, elle doit nécessairement avoir lieu avant que vienne le jour du Seigneur. L'apôtre le leur rappelle, afin qu'ils ne se laissent pas induire, par un faux enseignement, à perdre ces choses.

En quoi consiste le rassemblement

Le rassemblement des saints, c'est la résurrection de ceux qui sont morts en Christ et la transmutation des saints qui seront trouvés vivants à sa venue. Nous avons déjà considéré cette vérité. La venue et notre rassemblement, sont un fait mis en contraste avec celui de son «apparition». Le premier fait comprend les deux côtés de la rencontre dans les airs, d'un côté le Seigneur venant, de l'autre ses saints allant à sa rencontre. Ce sont deux événements simultanés et non pas distincts.

Bouleverser et troubler

«De ne pas vous laisser promptement bouleverser dans vos pensées, ni troubler» (verset 2).

On peut remarquer que les mots bouleverser et troubler reviennent plusieurs fois dans les Ecritures:

«Comme nous avons oui dire que quelques-uns, qui sont sortis d'entre nous, vous ont troublés par des discours, bouleversant vos âmes» (Actes des Apôtres 15: 24). Ici, c'est au sujet de la loi et de la circoncision. Il en est de même dans les Galates: «Un peu de levain fait lever toute la pâte. J'ai confiance à votre égard, par le Seigneur, que vous n'aurez point d'autre sentiment; mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en portera le jugement» (Galates 5: 9, 10) et: «Je voudrais que ceux qui vous bouleversent se retranchassent même» (Galates 5: 12).

Les Galates étaient sollicités à accepter la circoncision et d'autres pratiques de la loi, les ouvriers trompeurs allant jusqu'à enseigner aux frères: «Si vous n'avez pas été circoncis selon l'usage de Moïse, vous ne pouvez être sauvés» (Actes des Apôtres 15: 1).

L'erreur bouleverse les pensées et trouble, la vérité établit l'âme dans la certitude et dans la paix. Pourquoi «boulever promptement»?, L'apôtre exprime son étonnement de leur voir abandonner si vite ce qu'il leur avait enseigné. De même chez les Corinthiens: «Je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues et détournées de la simplicité quant au Christ».

Esprit, parole, lettre

C'étaient trois moyens employés par ces faux docteurs pour les troubler. 1 Jean 4: 1-6, donne la réponse quant au premier moyen. «Ne croyez pas tout esprit», dit l'apôtre. L'esprit a ici le sens d'une doctrine enseignée par quelqu'un et apportant quelque chose de nouveau. Or il s'agissait de savoir d'où venait ce quelque chose de nouveau qu'on leur apportait, si c'était par l'Esprit de Dieu ou non, si c'était «l'esprit de vérité ou l'esprit d'erreur».

«Par parole». Ils prétendaient avoir reçu des révélations du Seigneur tout comme l'apôtre, et avoir la même autorité que lui pour les communiquer. L'apôtre leur dit, au verset 15: «Retenez les enseignements que vous avez appris, soit par parole, soit par notre lettre».

«Ni par lettre, comme si c'était par nous». Ces faux apôtres fabriquaient de fausses épîtres de Paul, pensant bien que cela donnerait du crédit à leur enseignement auprès des frères qui avaient été convertis par son ministère.

Ce qui nous préserve

Tout cela nous montre quelle persistance le mal met à s'introduire au milieu des frères et à corrompre les pensées, mais aussi combien il est indispensable de veiller. Pendant que les hommes dormaient, l'ennemi vint et sema de l'ivraie parmi le froment, et s'en alla (Matthieu 13: 24). Il pouvait en effet s'en aller; son oeuvre était faite. Ce qui nous préserve des fausses doctrines, c'est de demeurer dans ce que nous avons reçu et compris, dès le commencement. En même temps que l'Evangile, les Thessaloniciens avaient reçu la vérité de la venue du Seigneur et du rassemblement des saints; il leur fallait demeurer dans les vérités reçues. C'est un principe général et important aujourd'hui plus que jamais. En Actes 2: 42, nous lisons qu'au commencement les disciples «persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres». En 1 Jean 2: 24 «Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous». En 2 Jean 6: «C'est ici le commandement, comme vous l'avez entendu dès le commencement…» Quand on abandonne ces choses, les fausses doctrines ne tardent pas à se montrer.

Trois choses caractérisaient le ministère de l'apôtre auprès des Thessaloniciens. D'abord, son Evangile n'était pas venu à eux en parole seulement, mais dans l'Esprit Saint (1 Thessaloniciens 1: 5). Puis ils avaient reçu la parole de la prédication, non comme une parole d'homme, mais comme étant la parole de Dieu (2: 13). Enfin ses lettres étaient revêtues de l'autorité du Seigneur. — Les faux docteurs, comme nous l'avons vu plus haut, prétendaient à ces trois caractères pour attirer les Thessaloniciens sous l'influence de Satan et leur faire perdre leur espérance.

En Jean 7: 16, 17, le Seigneur pose un principe très important pour que l'on soit gardé dans la vérité de sa doctrine. «Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu». Il faut avoir la pensée arrêtée de faire la volonté du Seigneur, cela facilite la connaissance de la vérité. On marche avec certitude; la force intérieure pour abonder dans cette connaissance ne fait pas défaut. Quelqu'un a dit: «Si le coeur ne cherche que Dieu, la ruse la plus habile est déjouée, car l'ennemi ne nous pousse jamais à ne rechercher que Dieu».

En Jean 10: 3-5, Jésus dit du bon Berger: «Les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix; mais elles ne suivront point un étranger, mais elles s'enfuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers». Quelque douce que soit la voix de l'étranger, la brebis dit: Ce n'est pas ce que nous avons entendu jusqu'ici, et elle se détourne.

Frères, lorsque nous lisons les Ecritures, nous avons à nous demander: Est-ce pour connaître la volonté de Dieu, pour Lui plaire à tous égards? Est-ce pour enrichir notre intelligence, ou bien encore pour enseigner les autres? Notre prière au Seigneur est-elle: «Je veux connaître ta volonté pour la faire»? L'essentiel est que nous soyons enseignés nous-mêmes.

Les versets 15-17 de notre chapitre confirment cela: «Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les enseignements que vous avez appris soit par parole, soit par notre lettre. Or notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce, veuille consoler vos coeurs, et vous affermir en toute bonne oeuvre et en toute bonne parole». L'oeuvre et la parole de ces séducteurs n'étaient pas bonnes, mais bien l'oeuvre et la parole de l'apôtre.

L'apostasie — l'homme de péché — le mystère d'iniquité

Deux choses (versets 3, 4) précèdent le jour du Seigneur: 1° l'apostasie; 2° la manifestation de l'homme de péché.

L'apostasie est le reniement complet et public du christianisme. L'armée qui abandonne son drapeau en donne une idée.

Le mystère d'iniquité opérait déjà du temps de l'apôtre (verset 7); il opère de nos jours et opérera jusqu'à la fin. Le mot mystère ne veut pas dire une chose impossible à comprendre, mais une chose voilée à l'homme, qui n'est connue que par révélation, et de ceux seulement à qui elle est dévoilée. C'est pourquoi le mystère, connu des saints, est encore appelé un mystère (Ephésiens 1: 9; 3: 3, 5; 1 Corinthiens 15: 51, etc.).

Historiquement, ces trois choses se suivent: le mystère d'iniquité, l'apostasie, et la manifestation de l'homme de péché qui couronne le tout.

L'apostasie complète et publique, comme acte du pouvoir, ne vient qu'après l'enlèvement des saints. Elle a commencé, se continue et atteindra son apogée avec l'apparition de l'homme de péché.

Mais n'oublions pas qu'elle a déjà commencé: «L'Esprit dit expressément qu'aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi» (1 Timothée 4: 1). Aujourd'hui ce n'est plus quelques-uns, mais un grand nombre, car nous sommes dans les derniers jours (2 Timothée 3: 1); mais la manifestation de l'apostasie générale et à ciel ouvert doit encore se produire. Il y a un moment où la pensée couvée pendant longtemps éclate publiquement. Il en fut ainsi des Juifs. Ils s'opposèrent d'abord au Seigneur par tous les moyens cachés que leur malice et leur hypocrisie leur suggéraient, puis finirent par le crucifier. Ils rejettent ses paroles, puis ses oeuvres, puis définitivement sa personne.

Il y a divers degrés dans l'apostasie. Dans l'Apocalypse, les épîtres aux sept églises d'Asie le montrent clairement. L'apostasie est l'abandon d'une vérité reçue; elle commence par l'abandon de certains détails de la vérité, puis se développe graduellement. Nous voyons aujourd'hui des classes entières de citoyens des pays chrétiens qui se font bouddhistes. Une revue publiait récemment un article pour démontrer que la chrétienté devra revenir au culte du beau en adorant des statues. Si l'apostasie a commencé aujourd'hui dans les individus et dans certaines classes de la société, bientôt toute la masse suivra le mouvement.

Celui qui la réalisera pleinement dans sa personne aux yeux de tous, est l'homme de péché, le fils de perdition qui s'oppose et s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération. Aussi longtemps que l'on garde extérieurement les formes du christianisme et que le mystère d'iniquité en est pour ainsi dire enveloppé, ce n'est pas encore l'apostasie de 2 Thessaloniciens 2: 3.

L'apostasie est caractérisée par l'abandon du premier état dans lequel Dieu nous avait placés (l'épître de Jude est très instructive sous ce rapport), et se continue par un état de révolte ouverte.

Nous trouvons dans l'Ecriture trois expressions relatives à la marche graduelle du mystère d'iniquité jusqu'à sa pleine manifestation. En 1 Timothée 4: 1: «L'Esprit dit expressément qu'aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi». En 2 Timothée 3: 1-4: «Sache ceci que, dans les derniers jours, il surviendra des temps fâcheux». Enfin, en 1 Jean 2: 18: «Petits enfants, c'est la dernière heure; et comme vous avez entendu que l'antichrist vient, maintenant aussi il y a plusieurs antichrists, par quoi nous savons que c'est la dernière heure».

Les derniers jours sont plus rapprochés que les derniers temps, la dernière heure précède de près l'apostasie finale et complète.

La forme que l'incrédulité revêt de nos jours, le nombre et la qualité de ceux qui s'y rattachent, nous montrent combien la dernière heure même est avancée. Dernièrement, un savant d'origine protestante, habitant Paris, disait à un chrétien: «Nous sommes nombreux en France et fermement décidés à soustraire la jeunesse à tout enseignement religieux quelconque. Quand nous aurons la majorité, nous vous empêcherons, vous chrétiens, d'avoir aucun rapport avec la jeunesse. Vous pourrez parler aux adultes et aux vieillards, s'ils veulent vous écouter, mais quant aux enfants, nous vous l'interdirons absolument».

On dit qu'en France il existe une vaste association occulte de jeunes gens, la plupart appartenant à la classe qui étudie, s'intitulant athées et ayant pour but de lutter contre l'idée religieuse par tous les moyens possibles. Nous pouvons bien le dire; l'homme de péché n'aura besoin ni de coup d'état, ni de révolution, pour s'établir. Tout est prêt… il n'a qu'à se montrer.

L'homme de péché

L'homme de péché offre un contraste absolu avec le Seigneur Jésus, en Jean 5: 43: «Moi», dit le Seigneur, «je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez». Le Seigneur Jésus réunit en lui toutes les gloires. Quand Satan veut se servir de l'homme pour contrefaire le Seigneur, il lui faut au moins deux hommes, un chef du pouvoir, comme empereur, et un chef spirituel, comme prophète, — faux prophète.

Comment faut-il concilier le caractère de cet homme de péché avec ce qui nous est dit en général dans l'Ancien Testament et en particulier dans Daniel? Dernièrement, un professeur de langues orientales, lisant le Nouveau Testament en grec, fut frappé des paroles citées plus haut: «Un autre vient en son propre nom; celui-là vous le recevrez». Il y en a donc un autre, se dit-il. Il comprenait que la première moitié du verset avait été accomplie par le rejet du Fils de Dieu, mais qui était cet autre? Il se mit à lire toute la Parole dans le but de s'éclairer à ce sujet, et fut étonné de voir combien «cet autre» était souvent mentionné. En Daniel 11: 36, il vit «le roi qui s'exalte et s'élève contre tout Dieu et profère des choses impies contre le Dieu des dieux». Il le revit en Apocalypse 13: 11-18, dans la seconde bête montant de la terre, qui avait deux cornes semblables à un agneau et parlait comme un dragon; puis en Apocalypse 16: 13, dans le faux prophète; en Zacharie 11: 15-17, dans le berger insensé; enfin, en 2 Thessaloniciens 2, dans l'homme de péché. Toujours le même personnage.

En Daniel 11, il se rattache au judaïsme (voyez versets 37 et 39). En 2 Thessaloniciens 2, il est particulièrement en rapport avec la chrétienté, mais il est aussi en rapport avec les Juifs apostats, puisqu'il se présente lui-même comme étant Dieu dans le temple de Dieu à Jérusalem (et non pas à Rome, comme le croient beaucoup de protestants). En 1 Jean 2: 22, il est en rapport avec l'apostasie juive d'une part (négation du Messie), et d'autre part avec l'apostasie chrétienne (négation du Père et du Fils).

Nous trouvons le premier germe et le premier principe de l'apostasie, en Genèse 3, quand le tentateur dit: «Au jour où vous en mangerez… vous serez comme Dieu». L'homme de péché présente dans sa personne la maturité de ce principe du mal. Mais il aura deux caractères; il sera le roi, selon Daniel 11, le roi des Juifs qui, avant de paraître, a jadis trouvé son image en Hérode; il sera le faux prophète, selon Apocalypse 13: 11. Comme tel, il a deux cornes comme l'Agneau; il réunit, dans sa personne, les souverainetés temporelle et spirituelle, mais il sera subordonné à la première bête d'Apocalypse 13: 1-10. Cette première bête est un tout autre personnage; elle a un caractère politique, comme chef de l'empire romain. La deuxième bête est le faux prophète et a un caractère religieux.

En Apocalypse 13: 15, «il lui fut donné» — c'est à l'Antichrist qu'il fut donné — «de donner la respiration à l'image de la bête», c'est-à-dire à l'image du chef de l'empire romain, qui est la première bête d'Apocalypse 13: 1-10. En Apocalypse 13: 15, il s'agit de ce qui est établi dans le lieu saint, «l'image de la bête», une statue, une idole. C'est l'abomination qui cause la désolation de Daniel 11: 31, — mais outre cela, cette créature, le faux prophète, se fera adorer, se présentant elle-même comme étant Dieu.

La première bête est un personnage officiel, mais la seconde bête, comme influence morale, est de beaucoup la plus puissante. Cet homme imite Dieu par des miracles, des signes et des prodiges de mensonge, dans les trois grandes manifestations de Dieu données aux hommes. Il imite le Dieu créateur: «Et l'Eternel Dieu forma l'homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l'homme devint une âme vivante» (Genèse 2: 7). Ce fils de perdition dira à ceux qui habitent sur la terre de faire une image à la première bête. «Et il lui fut donné de donner la respiration à l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât même» (Apocalypse 13: 14, 15).

Après qu'Israël eut abandonné l'Eternel et fut tombé dans l'idolâtrie, Dieu suscita Elie qui bâtit son autel vis-à-vis des prophètes de Baal. Alors le feu tomba du ciel sur l'holocauste placé sur l'autel; et tout le peuple l'ayant vu, dit: L'Eternel, c'est Lui qui est Dieu! (1 Rois 18: 17-40). A la fin, le faux prophète, comme jadis Elie, «fait descendre le feu du ciel sur la terre, devant les hommes» (Apocalypse 13: 12-14).

Enfin, quand Jésus, le Fils de Dieu, est venu révéler le Père, il était approuvé de Dieu auprès de son peuple par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu avait fait au milieu d'eux (Actes des Apôtres 2: 22). Le fils de perdition imitera encore Dieu en ceci: «Duquel la venue est selon l'opération de Satan; en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés» (2 Thessaloniciens 2: 8-10). Mais tandis que les miracles du Christ étaient des miracles de vérité, ceux de l'Antichrist sont des miracles de mensonge; tandis que Jésus faisait ses miracles dans le but de mettre la personne qui en était l'objet en la présence de Dieu et d'en tirer des louanges de sa part et de la part des témoins du miracle, l'Antichrist cherche à s'exalter lui-même et à prendre la place de Dieu par ses miracles de mensonge.

Monte chauve

A propos de l'incrédulité avérée parmi la jeunesse en France, on cite 2 Rois 2: 23, 24, les petits garçons se moquant du prophète Elisée. Le fait d'un jugement tombant sur des enfants est unique dans la Parole, qui nous montre les enfants comme des objets de l'intérêt et des soins de la grâce de Dieu, comme les modèles des vrais croyants par leur humilité, leur simplicité, leur confiance; et l'on se rappelle la parole du Sauveur: Laissez-les venir à moi. Ce passage de l'Ancien Testament est peut-être — l'on n'affirme rien — une indication du jugement qui atteindra ces jeunes moqueurs des derniers temps. Quoi qu'il en soit, cet état de choses devrait agir sur nos consciences, afin qu'il nous soit donné individuellement et dans nos maisons, de rendre un témoignage pratique, sérieux, en présence des efforts de Satan sur la jeune génération actuelle.

(A suivre)

 

Ce qui retient, celui qui retient

Ce qui retient est une chose, Celui qui retient, une personne (versets 6, 7).

Ce qui retient peut être aujourd'hui une tout autre chose que ce qui retenait au temps des Thessaloniciens; des circonstances politiques, un état social, etc. Celui qui retient est la personne du Saint Esprit qui a tenu dans ses mains souveraines tous les ce qui se sont succédés depuis les temps des apôtres jusqu'à maintenant. Ne soyons pas des politiciens au sujet de ces choses. Bornons-nous à savoir que c'est quelque chose qui retient la manifestation du mystère d'iniquité.

Les Thessaloniciens savaient ce qui retient. En l'envisageant d'une manière générale, c'est l'autorité établie de Dieu; elle a sa source en Dieu; aussi longtemps qu'elle est là, l'obstacle est là, et l'iniquité est contenue. L'Esprit est là aussi dans son caractère d'autorité souveraine sur la terre. Les autorités humaines ordonnées de Dieu ici-bas sont l'expression de cette autorité souveraine, et Dieu les emploie comme obstacle à la manifestation du mystère d'iniquité, en sorte qu'il ne soit révélé qu'en son propre temps.

Ainsi ce qui retient est le moyen que possède

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Celui qui retient, pour le faire jusqu'à ce qu'il soit loin. Quand il sera loin, ce qui retient ne sera plus.

En 1 Timothée 2: 1, 2, la prière pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, a pour but que, sous leur gouvernement, nous puissions rendre fidèlement notre témoignage et vivre paisibles et tranquilles en toute piété et honnêteté. Ce que nous lisons dans ce passage, et les mots: «pour qu'il soit révélé en son propre temps», nous assurent qu'aussi longtemps que nous, chrétiens, nous serons là, il y aura des autorités; il n'en sera, plus ainsi, comme cela se voit dans tant de passages de l'Apocalypse, après que les saints auront été enlevés.

 

L'autorité et la domination universelle

Ce qui vient d'être dit, fait naître la question si c'était depuis que Dieu avait remis l'autorité à Nebucadnetsar, que les rois tenaient l'autorité de Dieu et si nous avons cette autorité dans les quatre royaumes de Daniel.

La question posée ainsi est mal posée, parce que l'autorité est une chose et la domination universelle une autre. La domination universelle sur toute la création avait été confiée à Adam dans le jardin d'Eden. «Dieu leur dit: Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur tout être vivant qui se meut sur la terre» (Genèse 1: 28). En Genèse 2: 19, 20, Adam affirme personnellement cette domination.

Après la chute de l'homme innocent auquel

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elle avait été confiée d'abord, cette domination universelle est mise entre les mains de l'homme de foi, dans la personne de Noé, après le jugement du déluge: «Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre. Et vous serez un sujet de crainte et de frayeur pour tout animal de la terre et pour tout oiseau des cieux, pour tout ce qui se meut sur la terre, aussi bien que pour tous les poissons de la mer; ils sont livrés entre vos mains» (Genèse 9: 1, 2). Noé s'enivre, puis le monde tombe dans l'idolâtrie.

Dieu se choisit un peuple, et ne confie pas même à Salomon la domination universelle qui est réservée à un plus grand que Salomon. Cependant la sagesse du roi sonde pour ainsi dire tous les départements de la création mise jadis entre les mains d'Adam et de Noé. C'est proprement la domination universelle de la sagesse. «Il parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu'à l'hysope qui sort du mur; et il parla sur les bêtes, et sur les oiseaux, et sur les reptiles, et sur les poissons» (1 Rois 4: 33).

La royauté en Israël est ruinée. Alors la domination universelle est confiée aux gentils dans la personne de Nebucadnetsar: «Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, la force et la gloire; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et t'a fait dominer sur eux tous» (Daniel 2: 37, 38; 4: 12, 21). Nebucadnetsar s'élève, et est changé en bête, perdant ainsi

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tout lien moral avec Dieu. Suivent les quatre monarchies universelles des gentils, dont la quatrième reprenant vie à la fin des temps, devient le domaine de la Bête et soutient le faux prophète.

La grande Babylone est détruite. Alors «le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit» (Daniel 2: 44). C'est le royaume du Fils de l'homme, sa domination universelle, répondant à son humiliation volontaire: «Tu l'as fait un peu moindre que les anges, et tu l'as couronné de gloire et d'honneur; tu l'as fait dominer sur les oeuvres de tes mains; tu as mis toutes choses sous ses pieds: les brebis et les bœufs, tous ensemble! et aussi les bêtes des champs, l'oiseau des cieux et les poissons de la mer, ce qui passe par les sentiers des mers. Eternel, notre Seigneur! que ton nom est magnifique par toute la terre!» (Psaumes 8: 5-9).

Quant à l'autorité, nous la trouvons confiée par Dieu à Noé et à ses fils après le déluge: «Qui aura versé le sang de l'homme, par l'homme son sang sera aussi versé; car à l'image de Dieu il a fait l'homme» (Genèse 9: 6). Ce principe d'autorité confié à Noé et à ses descendants, a traversé les âges; on le retrouve dans la loi sous le nom de vengeur du sang (Deutéronome 19). David lui-même doit se soumettre à ce principe d'autorité qui caractérisait le gouvernement de Dieu (2 Samuel 12: 9, 10), et le caractérisera jusqu'à la fin. Cette autorité est entre les mains des magistrats (voyez Romains 13: 1-4).

La question de l'autorité royale se rattache à

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celle-ci. Ce n'est cependant pas par elle que Dieu commence ses voies envers son peuple Israël. Lors de la ruine du peuple sous les juges, puis de la sacrificature, Dieu avait pour son peuple un roi dans sa pensée. Le livre de Ruth en est la preuve; il se termine par ces mots: «Isaï engendra David». Mais Israël, au lieu d'attendre patiemment le roi selon Dieu, veut avoir «un roi comme les nations». Dieu le lui donne «dans sa colère» en la personne de Saül, mais en le parant de tout ce qu'il y avait de plus excellent selon la nature, et en faisant de lui le libérateur du peuple. Il y avait donc avec cette colère un grand mélange de miséricorde. Ce roi est revêtu d'autorité; il s'en sert pour agir selon sa volonté et finalement pour faire la guerre à l'oint de l'Eternel. Il est rejeté. Alors Dieu établit David, son roi, élève son royaume et lui confie toute autorité. Comme roi il peut faire ce qu'il veut, à supposer qu'il le fasse pour l'Eternel. La première chose que fait David, c'est de désobéir à l'Eternel en prenant plusieurs femmes (2 Samuel 5: 13-16; conf. Deutéronome 17: 17).

Le point culminant de l'autorité royale sans restriction et sans entraves, comme l'avait été celle de David, on le trouve en Salomon. Que fait-il de cette autorité, lui, le roi de gloire? Il s'en sert beaucoup plus que David, le roi de grâce, pour sa satisfaction personnelle. Il ne soumet pas cette autorité à celle de Dieu; il aime beaucoup de femmes étrangères et va après d'autres dieux.

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Le royaume est divisé, quoique Dieu laisse encore, pour un temps, subsister l'autorité entre les mains des rois de Juda. Mais à la fin, c'est la ruine sans remède. A ce moment, l'autorité est remise entre les mains des gentils, dans la personne de Nebucadnetsar. Ils s'en sont servis pour s'enorgueillir, s'élever contre Dieu et lui faire la guerre. Cependant cette autorité pour le moment leur reste. Israël doit s'y soumettre et y sera assujetti tant que dureront les temps des gentils, et que l'autorité absolue n'aura pas été remise à Christ pour l'exercer sur tout dans sa plénitude parfaite, jusqu'à ce qu'il ait «remis le royaume à Dieu le Père».

 

L'inique

«Et alors sera révélé l'inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche et qu'il anéantira par l'apparition de sa venue; duquel la venue est selon l'opération de Satan…» (versets 8, 9). A côté de la venue du Seigneur, nous trouvons ici la venue de l'inique et les caractères qui l'accompagnent: «en toute sorte de miracles et de signes et de prodiges de mensonge, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent». Cette venue de l'inique est en contraste avec la première venue de Jésus. Lui fut conçu de l'Esprit Saint, l'homme de péché par l'opération de Satan; Lui accomplit des miracles à salut, l'inique pour la perdition de ceux qui périssent. Satan s'en sert à la fin, en rapport avec l'homme de péché, pour accréditer son imposture et son oeuvre contre Dieu et contre Christ, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent,

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parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.

Cette révélation de l'inique ne peut avoir lieu que lorsque «Celui qui retient maintenant sera loin». Nous savons que l'histoire générale et la succession des faits de l'Apocalypse se terminent au chapitre 11: 18. Dès le verset 19, nous entrons en des détails qui éclairent certaines parties de l'ensemble. Dès lors les faits ne se suivent plus comme dans l'histoire générale. Il faut même se garder de faire à leur sujet de l'histoire. Au chapitre 12 de l'Apocalypse, qui traite de la femme et du «fils mâle», nous trouvons une quantité de vérités réunies sous ce symbole qui résume toute l'histoire d'Israël selon les conseils de Dieu, l'apparition de Christ comme né d'Israël, son rejet et son ascension en résurrection avec l'Eglise vers Dieu et vers son trône. Dès que ce dernier événement a eu lieu, le fait solennel annoncé par le Seigneur, en Luc 10: 18: «Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair», ce fait s'accomplit (voyez Apocalypse 12: 7-9). Satan est précipité sur la terre et y déploie sa terrible puissance de séduction et d'opposition à Christ.

Il en est de même au chapitre 2 de la deuxième épître aux Thessaloniciens. Du moment que le Saint Esprit remonte avec les saints dans le ciel, Satan ne peut plus y subsister. Chassé du ciel avec ses anges, il déploie sa puissance formidable dans ses instruments: «Alors sera révélé l'inique». C'est lui «que le Seigneur consumera

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par le souffle de sa bouche et qu'il anéantira par l'apparition de sa venue».

Si l'on considère les choses avec les yeux de Dieu, on trouve que la seconde venue du Seigneur a commencé quand le Seigneur, se levant du trône de son Père, est revenu pour ravir les siens auprès de Lui. Alors l'obstacle à la révélation de l'homme de péché étant ôté, l'inique apparaît. Puis le Seigneur l'anéantit par l'apparition de sa venue. Il le détruit au moment où sa gloire semble atteindre son apogée.

 

L'apparition

«L'apparition» du Seigneur, ou «l'apparition de sa venue», est le second acte de sa venue. Le premier acte n'est pas appelé apparition, parce que sa venue pour ravir les siens ne sera pas visible pour le monde. Quand il viendra pour les siens, tous seront enlevés en un clin d'oeil, là même où ils se trouveront, dans leurs bureaux ou leurs ateliers, d'autres sur des locomotives, d'autres peut-être en conférence comme nous aujourd'hui. Quelques-uns croient que ce sera un gros événement dans le monde. On n'en sait rien: la Parole ne le dit pas. Enoch «ne fut plus trouvé», Elie non plus. Voilà ce que nous pouvons savoir; mais nous ne sommes pas autorisés à faire des romans là-dessus. Il est une chose cependant que tout le livre de l'Apocalypse nous enseigne clairement, c'est qu'à peine les saints enlevés (chapitres 4 et 5), les événements se succéderont avec une telle rapidité que les hommes n'auront plus le temps de penser à autre chose. Les jugements divers, la puissance

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merveilleuse de la Bête, puis son insupportable tyrannie, les doctrines subversives, l'absence complète de frein dans le mal, tout contribuera à bouleverser les hommes. On a vu en petit quelque chose de semblable sous la Terreur, à la Révolution française. Tout l'état religieux et social était sens dessus dessous; on guillotinait en France des milliers de personnes par jour. Chacun ne pensait plus qu'à lui-même; les gens disparaissaient dans la tourmente sans que même leurs voisins y prissent garde. Or après l'enlèvement des saints, le tourbillon sera si rapide que les hommes pourront à peine suivre les événements.

Ce qui retient, celui qui retient

Ce qui retient est une chose, Celui qui retient, une personne (versets 6, 7).

Ce qui retient peut être aujourd'hui une tout autre chose que ce qui retenait au temps des Thessaloniciens; des circonstances politiques, un état social, etc. Celui qui retient est la personne du Saint Esprit qui a tenu dans ses mains souveraines tous les ce qui se sont succédés depuis les temps des apôtres jusqu'à maintenant. Ne soyons pas des politiciens au sujet de ces choses. Bornons-nous à savoir que c'est quelque chose qui retient la manifestation du mystère d'iniquité.

Les Thessaloniciens savaient ce qui retient. En l'envisageant d'une manière générale, c'est l'autorité établie de Dieu; elle a sa source en Dieu; aussi longtemps qu'elle est là, l'obstacle est là, et l'iniquité est contenue. L'Esprit est là aussi dans son caractère d'autorité souveraine sur la terre. Les autorités humaines ordonnées de Dieu ici-bas sont l'expression de cette autorité souveraine, et Dieu les emploie comme obstacle à la manifestation du mystère d'iniquité, en sorte qu'il ne soit révélé qu'en son propre temps.

Ainsi ce qui retient est le moyen que possède Celui qui retient, pour le faire jusqu'à ce qu'il soit loin. Quand il sera loin, ce qui retient ne sera plus.

En 1 Timothée 2: 1, 2, la prière pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, a pour but que, sous leur gouvernement, nous puissions rendre fidèlement notre témoignage et vivre paisibles et tranquilles en toute piété et honnêteté. Ce que nous lisons dans ce passage, et les mots: «pour qu'il soit révélé en son propre temps», nous assurent qu'aussi longtemps que nous, chrétiens, nous serons là, il y aura des autorités; il n'en sera, plus ainsi, comme cela se voit dans tant de passages de l'Apocalypse, après que les saints auront été enlevés.

L'autorité et la domination universelle

Ce qui vient d'être dit, fait naître la question si c'était depuis que Dieu avait remis l'autorité à Nebucadnetsar, que les rois tenaient l'autorité de Dieu et si nous avons cette autorité dans les quatre royaumes de Daniel.

La question posée ainsi est mal posée, parce que l'autorité est une chose et la domination universelle une autre. La domination universelle sur toute la création avait été confiée à Adam dans le jardin d'Eden. «Dieu leur dit: Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur tout être vivant qui se meut sur la terre» (Genèse 1: 28). En Genèse 2: 19, 20, Adam affirme personnellement cette domination.

Après la chute de l'homme innocent auquel elle avait été confiée d'abord, cette domination universelle est mise entre les mains de l'homme de foi, dans la personne de Noé, après le jugement du déluge: «Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre. Et vous serez un sujet de crainte et de frayeur pour tout animal de la terre et pour tout oiseau des cieux, pour tout ce qui se meut sur la terre, aussi bien que pour tous les poissons de la mer; ils sont livrés entre vos mains» (Genèse 9: 1, 2). Noé s'enivre, puis le monde tombe dans l'idolâtrie.

Dieu se choisit un peuple, et ne confie pas même à Salomon la domination universelle qui est réservée à un plus grand que Salomon. Cependant la sagesse du roi sonde pour ainsi dire tous les départements de la création mise jadis entre les mains d'Adam et de Noé. C'est proprement la domination universelle de la sagesse. «Il parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu'à l'hysope qui sort du mur; et il parla sur les bêtes, et sur les oiseaux, et sur les reptiles, et sur les poissons» (1 Rois 4: 33).

La royauté en Israël est ruinée. Alors la domination universelle est confiée aux gentils dans la personne de Nebucadnetsar: «Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, la force et la gloire; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et t'a fait dominer sur eux tous» (Daniel 2: 37, 38; 4: 12, 21). Nebucadnetsar s'élève, et est changé en bête, perdant ainsi tout lien moral avec Dieu. Suivent les quatre monarchies universelles des gentils, dont la quatrième reprenant vie à la fin des temps, devient le domaine de la Bête et soutient le faux prophète.

La grande Babylone est détruite. Alors «le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit» (Daniel 2: 44). C'est le royaume du Fils de l'homme, sa domination universelle, répondant à son humiliation volontaire: «Tu l'as fait un peu moindre que les anges, et tu l'as couronné de gloire et d'honneur; tu l'as fait dominer sur les oeuvres de tes mains; tu as mis toutes choses sous ses pieds: les brebis et les bœufs, tous ensemble! et aussi les bêtes des champs, l'oiseau des cieux et les poissons de la mer, ce qui passe par les sentiers des mers. Eternel, notre Seigneur! que ton nom est magnifique par toute la terre!» (Psaumes 8: 5-9).

Quant à l'autorité, nous la trouvons confiée par Dieu à Noé et à ses fils après le déluge: «Qui aura versé le sang de l'homme, par l'homme son sang sera aussi versé; car à l'image de Dieu il a fait l'homme» (Genèse 9: 6). Ce principe d'autorité confié à Noé et à ses descendants, a traversé les âges; on le retrouve dans la loi sous le nom de vengeur du sang (Deutéronome 19). David lui-même doit se soumettre à ce principe d'autorité qui caractérisait le gouvernement de Dieu (2 Samuel 12: 9, 10), et le caractérisera jusqu'à la fin. Cette autorité est entre les mains des magistrats (voyez Romains 13: 1-4).

La question de l'autorité royale se rattache à celle-ci. Ce n'est cependant pas par elle que Dieu commence ses voies envers son peuple Israël. Lors de la ruine du peuple sous les juges, puis de la sacrificature, Dieu avait pour son peuple un roi dans sa pensée. Le livre de Ruth en est la preuve; il se termine par ces mots: «Isaï engendra David». Mais Israël, au lieu d'attendre patiemment le roi selon Dieu, veut avoir «un roi comme les nations». Dieu le lui donne «dans sa colère» en la personne de Saül, mais en le parant de tout ce qu'il y avait de plus excellent selon la nature, et en faisant de lui le libérateur du peuple. Il y avait donc avec cette colère un grand mélange de miséricorde. Ce roi est revêtu d'autorité; il s'en sert pour agir selon sa volonté et finalement pour faire la guerre à l'oint de l'Eternel. Il est rejeté. Alors Dieu établit David, son roi, élève son royaume et lui confie toute autorité. Comme roi il peut faire ce qu'il veut, à supposer qu'il le fasse pour l'Eternel. La première chose que fait David, c'est de désobéir à l'Eternel en prenant plusieurs femmes (2 Samuel 5: 13-16; conf. Deutéronome 17: 17).

Le point culminant de l'autorité royale sans restriction et sans entraves, comme l'avait été celle de David, on le trouve en Salomon. Que fait-il de cette autorité, lui, le roi de gloire? Il s'en sert beaucoup plus que David, le roi de grâce, pour sa satisfaction personnelle. Il ne soumet pas cette autorité à celle de Dieu; il aime beaucoup de femmes étrangères et va après d'autres dieux.

Le royaume est divisé, quoique Dieu laisse encore, pour un temps, subsister l'autorité entre les mains des rois de Juda. Mais à la fin, c'est la ruine sans remède. A ce moment, l'autorité est remise entre les mains des gentils, dans la personne de Nebucadnetsar. Ils s'en sont servis pour s'enorgueillir, s'élever contre Dieu et lui faire la guerre. Cependant cette autorité pour le moment leur reste. Israël doit s'y soumettre et y sera assujetti tant que dureront les temps des gentils, et que l'autorité absolue n'aura pas été remise à Christ pour l'exercer sur tout dans sa plénitude parfaite, jusqu'à ce qu'il ait «remis le royaume à Dieu le Père».

L'inique

«Et alors sera révélé l'inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche et qu'il anéantira par l'apparition de sa venue; duquel la venue est selon l'opération de Satan…» (versets 8, 9). A côté de la venue du Seigneur, nous trouvons ici la venue de l'inique et les caractères qui l'accompagnent: «en toute sorte de miracles et de signes et de prodiges de mensonge, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent». Cette venue de l'inique est en contraste avec la première venue de Jésus. Lui fut conçu de l'Esprit Saint, l'homme de péché par l'opération de Satan; Lui accomplit des miracles à salut, l'inique pour la perdition de ceux qui périssent. Satan s'en sert à la fin, en rapport avec l'homme de péché, pour accréditer son imposture et son oeuvre contre Dieu et contre Christ, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.

Cette révélation de l'inique ne peut avoir lieu que lorsque «Celui qui retient maintenant sera loin». Nous savons que l'histoire générale et la succession des faits de l'Apocalypse se terminent au chapitre 11: 18. Dès le verset 19, nous entrons en des détails qui éclairent certaines parties de l'ensemble. Dès lors les faits ne se suivent plus comme dans l'histoire générale. Il faut même se garder de faire à leur sujet de l'histoire. Au chapitre 12 de l'Apocalypse, qui traite de la femme et du «fils mâle», nous trouvons une quantité de vérités réunies sous ce symbole qui résume toute l'histoire d'Israël selon les conseils de Dieu, l'apparition de Christ comme né d'Israël, son rejet et son ascension en résurrection avec l'Eglise vers Dieu et vers son trône. Dès que ce dernier événement a eu lieu, le fait solennel annoncé par le Seigneur, en Luc 10: 18: «Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair», ce fait s'accomplit (voyez Apocalypse 12: 7-9). Satan est précipité sur la terre et y déploie sa terrible puissance de séduction et d'opposition à Christ.

Il en est de même au chapitre 2 de la deuxième épître aux Thessaloniciens. Du moment que le Saint Esprit remonte avec les saints dans le ciel, Satan ne peut plus y subsister. Chassé du ciel avec ses anges, il déploie sa puissance formidable dans ses instruments: «Alors sera révélé l'inique». C'est lui «que le Seigneur consumera par le souffle de sa bouche et qu'il anéantira par l'apparition de sa venue».

Si l'on considère les choses avec les yeux de Dieu, on trouve que la seconde venue du Seigneur a commencé quand le Seigneur, se levant du trône de son Père, est revenu pour ravir les siens auprès de Lui. Alors l'obstacle à la révélation de l'homme de péché étant ôté, l'inique apparaît. Puis le Seigneur l'anéantit par l'apparition de sa venue. Il le détruit au moment où sa gloire semble atteindre son apogée.

L'apparition

«L'apparition» du Seigneur, ou «l'apparition de sa venue», est le second acte de sa venue. Le premier acte n'est pas appelé apparition, parce que sa venue pour ravir les siens ne sera pas visible pour le monde. Quand il viendra pour les siens, tous seront enlevés en un clin d'oeil, là même où ils se trouveront, dans leurs bureaux ou leurs ateliers, d'autres sur des locomotives, d'autres peut-être en conférence comme nous aujourd'hui. Quelques-uns croient que ce sera un gros événement dans le monde. On n'en sait rien: la Parole ne le dit pas. Enoch «ne fut plus trouvé», Elie non plus. Voilà ce que nous pouvons savoir; mais nous ne sommes pas autorisés à faire des romans là-dessus. Il est une chose cependant que tout le livre de l'Apocalypse nous enseigne clairement, c'est qu'à peine les saints enlevés (chapitres 4 et 5), les événements se succéderont avec une telle rapidité que les hommes n'auront plus le temps de penser à autre chose. Les jugements divers, la puissance merveilleuse de la Bête, puis son insupportable tyrannie, les doctrines subversives, l'absence complète de frein dans le mal, tout contribuera à bouleverser les hommes. On a vu en petit quelque chose de semblable sous la Terreur, à la Révolution française. Tout l'état religieux et social était sens dessus dessous; on guillotinait en France des milliers de personnes par jour. Chacun ne pensait plus qu'à lui-même; les gens disparaissaient dans la tourmente sans que même leurs voisins y prissent garde. Or après l'enlèvement des saints, le tourbillon sera si rapide que les hommes pourront à peine suivre les événements.

L'énergie d'erreur

«Et à cause de cela Dieu leur envoie une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui n'ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice» (versets 11, 12).

Quelques-uns croient qu'après l'enlèvement des saints il y aura encore des occasions de salut pour les pécheurs qui n'avaient pas cru lorsque l'Evangile leur avait été annoncé. Il faut le dire bien haut: Non! il n'y aura plus d'occasions de ce genre! La porte sera fermée. Il n'y aura plus de salut pour eux, mais le jugement. Cela doit donner à tous un grand empressement pour offrir aux âmes la meilleure chose que nous puissions leur offrir, mais la dernière avant la fin. «J'aime mieux», a dit quelqu'un, «me confier dans ce que le Seigneur peut faire une demi-heure avant d'arriver, que de faire des conjectures au sujet des conversions du lendemain». La Parole nous dit ici ce qui arrivera à «ceux qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés». C'est sérieux!

Ceux qui l'attendent

Une prière du défunt frère F., a fait sur moi, dit un frère, une impression ineffaçable. Il demandait à Dieu qu'il y eût, dans ces temps de la fin, une puissante action de son Esprit en vue de la venue du Seigneur, et il ajoutait: «Il faut, pour la gloire de ton Fils qu'il trouve ici-bas, quand il viendra, un peuple qui l'attende».

De fait, tous les saints attendront-ils le Seigneur? Au commencement de Luc, il n'est pas dit que tous ceux qui croyaient l'attendissent; ils n'étaient que quelques-uns. Un autre passage de ce même évangile dit: «Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre?» (Luc 18: 8).

Voilà le fait, mais nous trouvons en Hébreux: 9: 28: «Il apparaîtra une seconde fois sans péché, à salut à ceux qui l'attendent». Ici les mots «ceux qui l'attendent», sont une locution caractéristique. Tous les saints y sont compris; il s'agit de leur position relativement au Seigneur. Lui est le venant, nous les attendant; nous sommes tous par position dans cette attente. La même chose se passe quant au culte. De fait quelques-uns seulement y prennent part dans l'obéissance à la Parole. Ceux-là embrassent devant Dieu l'ensemble de ses enfants et les présentent tous comme adorateurs, quoiqu'en réalité ils ne soient qu'un petit nombre.

Nous trouvons encore d'autres passages semblables. En Hébreux 7: 25, il est dit: «Il peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu, par lui». Les mots «ceux qui s'approchent» sont caractéristiques, comme les mots «ceux qui l'attendent». En Hébreux 5: 9: «Il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur du salut éternel». En Hébreux 4: 3: «Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos». Ici, le caractère de ceux qui ont cru est qu'ils sont les entrants dans le repos. On pourrait multiplier les exemples. Cela a son importance, parce que les Irvingiens, en Angleterre, se basant sur le texte d'Hébreux 9: 28: «Sans péché à ceux qui l'attendent», disent que le Seigneur ne prendra à Lui que ceux qui l'attendront réellement. Mais, comme nous l'avons dit, tous les chrétiens sont placés dans une position d'attente, ils sont les attendant. Cela ne touche pas à leur état pratique, ni au degré de leur réalisation de cette vérité.

«Ceux qui l'attendent», fait allusion au grand jour des expiations, dont la mention est à la base de toute l'épître aux Hébreux. En ce jour, la sortie du souverain sacrificateur proclamait que dans le lieu très-saint la propitiation avait été acceptée. Il n'en est pas ainsi pour nous qui avons déjà, par l'Esprit, la connaissance de ce qui s'est passé dans le lieu très-saint; nous sommes néanmoins ceux qui l'attendent à salut, selon Philippiens 3: 20, 21.

L'énergie d'erreur

«Dieu leur envoie une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge» (verset 11). Cette énergie d'erreur est déjà un jugement, mais un jugement moral.

La Parole nous présente trois jugements envoyés par Dieu et qui ont un caractère moral.

1° En Romains 1: 18-32, sur les gentils pour avoir abandonné la connaissance que Dieu leur avait donnée de Lui. «Dieu les a livrés à l'impureté» (verset 24), «à des passions infâmes» (verset 26), et «à un esprit réprouvé» (verset 28).

2° En Esaïe 6: 9, 10, sur les Juifs. (Conf. Jean 12: 37-41). «Engraisse le coeur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur qu'il ne voie de ses yeux, et n'entende de ses oreilles, et ne comprenne de son coeur, et ne se convertisse, et qu'il ne soit guéri». Ce jugement moral a été exercé sur les Juifs après qu'ils eurent absolument rejeté le Seigneur.

3° En 2 Thessaloniciens 2: 11, sur la chrétienté. Dieu, comme nous l'avons vu, lui envoie une énergie d'erreur.

Peu l'attendent

En Malachie 3: 16, il n'y en avait que peu qui l'attendaient. C'étaient ceux qui craignaient l'Eternel et parlaient de lui l'un à l'autre, et dont il pouvait dire: «Ceux qui me craignent et pensent à mon Nom».

En Luc 1 et 2, ceux qui attendaient «la consolation d'Israël» étaient en bien petit nombre.

Dans la chrétienté ils sont peu nombreux, les saints qui l'attendent. C'est le petit troupeau, ceux auxquels il dit, comme à Philadelphie: «Tu as peu de force et tu as gardé ma parole et tu n'as pas renié mon nom… tu as gardé la parole de ma patience»; ceux auxquels il fait la promesse: «Je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière».

En Jude, vis-à-vis de la faiblesse et de la souffrance des saints au milieu de l'effroyable apostasie de la chrétienté, la venue du Seigneur Jésus pour ses bien-aimés est présentée dans les termes les plus touchants: «Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle» (versets 20, 21).

Plus nous avançons, plus le témoignage du Seigneur sera caractérisé par la faiblesse et la pauvreté. C'est une raison pour nous encourager à être fidèles, à veiller, à être sobres, à avoir du coeur pour Christ.

Mais que Dieu nous garde du danger de répartir les croyants en classes. Cette tendance que nous avons déjà signalée, a pour effet de mettre l'homme à la place de Dieu. L'énergie de l'homme deviendrait le mérite pour être enlevé, et non les pensées du Père et du Fils, et la valeur de l'oeuvre de Christ à la croix. Facilement on se fait une justice propre, à laquelle, sans s'en douter, on attache plus de prix qu'à celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu moyennant la foi. Etre enfant de Dieu, membre de Christ, de l'Epouse du Seigneur, ne dépend pas de mes efforts, de ma fidélité, de ma justice; mais seulement de la volonté de Dieu et de la valeur du sacrifice de Christ sur la croix pour les siens.

L'Epouse

La conclusion de l'Apocalypse est frappante: «L'Esprit et l'Epouse disent: Viens!» Y a-t-il un vrai chrétien qui ne fasse pas partie de l'Epouse? Ce mot est d'autant plus touchant qu'il se trouve tout à la fin, après l'histoire de l'infidélité et de la ruine de l'église professante. Dieu nous révèle ici l'Epouse comme il la voit, avec le désir ardent de la venue du Seigneur et n'ayant qu'une seule pensée, être réunie à son Epoux. Et l'Esprit produit en elle ce soupir, ce cri constant du coeur, cette expression d'une vraie affection: Viens!

Le premier «viens», l'Epouse l'adresse au Seigneur, les deux derniers à ceux qui entendent et à ceux qui ont soif.

«Que celui qui entend dise: Viens». Il y a bien des âmes occupées de leurs intérêts, de leurs circonstances, peut-être de leur manque de foi et de leur sécheresse, et pourtant elles entendent. C'est comme si l'Epouse leur disait: N'avez-vous pas un peu de coeur pour Christ, votre Sauveur, et ne direz-vous pas: Viens?

L'Epouse, c'est touchant et fort beau, interrompt pour ainsi dire son cri, pour se tourner vers ces nécessiteux et chercher à les rassembler pour Christ dans une commune attente. Assise elle-même à la source de l'amour, elle se tourne vers ceux qui ont soif et dit: Qu'ils viennent prendre gratuitement des eaux de la vie.

Si l'Epouse, comme un tout, attend le Seigneur, et s'il est vrai que plusieurs ne l'attendent pas, notre désir est que le résultat de ces conférences soit: 1° De former à cette attente constante. 2° De produire chez tous le besoin d'inviter à venir.

Le Psaume 130 rappelle ce que nous voyons au sujet de l'Eglise, en Apocalypse 22, seulement il s'agit là du résidu d'Israël, mais les sentiments exprimés ont beaucoup d'analogie: «J'ai attendu l'Eternel; mon âme l'a attendu, et j'ai eu mon attente en sa parole». «Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n'attendent le matin, que les sentinelles n'attendent le matin». Puis au verset 7, on trouve un appel à celui qui appartient au Seigneur, et qui, dans le sentiment de sa culpabilité, a soif et veut venir: «Israël, attends-toi à l'Eternel, car auprès de lui est la bonté, et il y a rédemption en abondance auprès de lui».

La première résurrection

Nous voyons, en Apocalypse 20: 4-6: «Des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné». Il s'agit ici de tous ceux qui ont part à la première résurrection, et non pas seulement des saints de l'Ancien Testament et de ceux de l'Eglise qu'on a vus réunis sous le nom d'anciens dans le cours du livre. C'est pourquoi ils sont désignés sous le terme très vague «ils». L'ensemble des saints est non seulement des rois exerçant le jugement sur leurs trônes, mais des «sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans» (verset 6). Cela explique pourquoi les quatre animaux et les vingt-quatre anciens disent, au chapitre 5: 10, non pas: «Tu nous,» mais: «Tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu». Ils avaient encore à attendre les rois et sacrificateurs d'une période subséquente.

A côté de cette classe générale et en faisant partie, on trouve mentionnées deux classes spéciales et supplémentaires de martyrs, les seuls martyrs introduits ici, parce que dans ce livre il n'y a que les martyrs de l'époque apocalyptique qui soient en question. Ils pourraient paraître arriver trop tard ou perdre leur part de la gloire, aussi nous sont-ils indiqués d'une manière expresse comme faisant partie des bienheureux de la première résurrection. Ce sont: 1° «les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu», non pas qu'ils soient à l'état d'âmes dans la compagnie des saints, mais parce que le livre les a mentionnés ainsi avant leur résurrection. «Les âmes», c'est leur caractéristique dans l'Apocalypse (6: 9-11).

Ce sont: 2° «ceux qui n'avaient pas rendu hommage à la bête, ni à son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main». Ils sont mentionnés au chapitre 6: 11, comme devant être les compagnons d'esclavage et les frères des «âmes sous l'autel» et seront mis à mort comme elles; au chapitre 13: 15, 16, nous les voyons condamnés à mort pour ne pas avoir rendu hommage à la Bête. Ces deux classes de martyrs partagent comme les anciens la royauté (verset 4) et la sacrificature (verset 6). Elles appartiennent à deux périodes distinctes de l'Apocalypse. Il y a, après l'enlèvement des saints, d'abord un temps indéterminé, puis un temps parfaitement déterminé, soit la seconde moitié de la dernière semaine de Daniel. Les «âmes» appartiennent au temps indéterminé, les martyrs de la Bête à la dernière demi-semaine.

Tous ces saints «vécurent», c'est-à-dire furent ressuscités et «régnèrent avec le Christ mille ans». Ils auront part au règne, tandis qu'Israël restauré et les nations sauvées ou épargnées, seront les «sujets du royaume».

«Le reste des morts ne vécut pas jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis». Quand ils seront ressuscités, ce sera pour paraître devant le grand trône blanc et être jetés dans l'étang de feu qui est la seconde mort.

Les nations millénaires

Ceux d'entre les nations qui seront convertis par la mission confiée aux «réchappés» d'entre les Juifs, entreront dans le royaume millénaire de Christ. Ces messagers, appartenant au résidu juif, prêcheront l'Evangile du royaume dans tous les pays de la terre (Esaïe 66: 18, 19). Le témoignage qui sera rendu alors dans le monde, ne le sera pas du sein de la chrétienté, et s'il y avait encore dans la chrétienté quelque âme pour entendre cet Evangile du royaume, c'est qu'elle n'aurait pas entendu auparavant l'Evangile de la grâce. Mais ceux qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés, c'est-à-dire la chrétienté apostate, loin de recevoir une nouvelle lumière ou d'en être les porteurs, tomberont sous une énergie d'erreur pour croire au mensonge et être jugés.

Il ne nous appartient pas de déterminer, comme quelques-uns l'ont fait, la région géographique où cet Evangile du royaume sera reçu. Ce qui est certain, c'est qu'alors le salut viendra des Juifs et que la chrétienté sera aveuglée. En Matthieu 24, «l'évangile du royaume sera prêché dans la terre habitée tout entière, en témoignage à toutes les nations; et alors viendra la fin» (verset 14). Il est dit dans ce même chapitre: «Si ces jours-là n'eussent été abrégés, nulle chair n'eût été sauvée; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés» (verset 22. Conf. Marc 13: 19, 20). Il s'agit ici du salut du corps et non de l'âme; ils seront préservés sur la terre, épargnés pour le royaume. On trouve, en Actes 2: 47, la même expression: «Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'assemblée ceux qui devaient être sauvés», c'est-à-dire le résidu d'Israël que Dieu épargnait. Quant à leur âme, ils étaient sauvés avant d'être ajoutés; mais ils étaient ajoutés à l'Assemblée pour être mis à l'abri.

En Michée 5: 1-3 on trouve ce qui arrivera en suite de la réjection du Messie, quand ils auront «frappé le juge d'Israël avec une verge sur la joue».

«C'est pourquoi il les livrera jusqu'au temps où celle qui enfante aura enfanté». C'est de la grande tribulation (Marc 13: 19, 20) qui viendra sur Israël qu'il est question ici. Israël est livré au jugement, abandonné dans un certain sens de Dieu pour avoir rejeté le Christ, le Seigneur. Mais maintenant celle qui était en travail a enfanté: Israël exercé, travaillé, a traversé toutes les peines, les angoisses, les jugements, les châtiments de Dieu, indispensables pour que, pénétré de la nécessité de la grâce de Dieu, il accepte la punition de son iniquité et soit amené à un état dans lequel il sera propre à être le vase de la manifestation du Fils qui lui sera né. C'est ainsi qu'un résidu échappe à travers cette tribulation: «Et le reste de ses frères retournera vers les fils d'Israël». Au lieu d'être ajouté à l'Eglise, comme en Actes 2: 47, ce résidu retourne désormais vers les fils d'Israël. Le Christ ne prend point à honte de les appeler ses frères, mais maintenant ils ne deviennent plus les membres de son corps: leur relation est avec Israël. C'est là la position dans laquelle ils sont désormais placés devant Dieu; ils retournent à leur ancien foyer. Alors le Christ «se tiendra et paîtra son troupeau avec la force de l'Eternel, dans la majesté du nom de l'Eternel, son Dieu» (verset 4).

L'amour de la vérité

«Parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés» (verset 10). C'est le coeur de l'homme qui s'élève contre la vérité et ne veut pas la recevoir. Le coeur est contre l'Evangile de Dieu, comme à la croix il fut contre Christ. C'est solennel. Il en est ainsi maintenant; mais aussi longtemps que le Seigneur n'est pas venu, il y a une porte ouverte…

Choisis par Dieu

«Mais nous, nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, dans la sainteté de l'Esprit et la foi de la vérité, à quoi il vous a appelés par notre évangile, pour que vous obteniez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (versets 13, 14).

Il y a quelque chose de fort touchant dans ces versets. Ayant dû parler des solennelles vérités qui précèdent, son coeur se repose. Il se tourne avec soulagement vers les saints. Si des faux docteurs avaient pu troubler leur espérance, cette vérité du moins ne leur faisait pas défaut. Quel contraste entre leur part et celle du monde! La leur ne pouvait manquer, quoiqu'ils eussent besoin d'être exhortés, comme nous le voyons au verset 15.

Le «commencement» dont parle le verset 13, est celui de l'Evangile reçu par les Thessaloniciens. «Dans la sainteté de l'Esprit et la foi de la vérité», est le commencement des rapports réels et vivants d'une âme avec Dieu. Leur histoire spirituelle commence quand le Saint Esprit les a mis à part et qu'ils ont reçu la foi.

«Vous a choisis dès le commencement». L'élection se trouve dans le mot «choisis», plutôt que dans les mots: «dès le commencement». Mais quoi qu'il en soit, c'est selon le propos arrêté de Dieu. Tout est ferme; rien ne peut manquer; tout est de Dieu. Le choix de Dieu aboutit à ce résultat: «Pour que vous obteniez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ!» Tout est pure grâce!

Par parole

«Et retenez les enseignements que vous avez appris soit par parole, soit par notre lettre». Ces enseignements étaient en contraste avec ceux qu'ils recevaient «par parole et par lettre» des faux docteurs (verset 2). Dans la prédication de Paul (1 Thessaloniciens 2: 13), les Thessaloniciens avaient reçu la parole de Dieu. C'était Lui qui leur avait parlé; c'est Lui qui parle au moment voulu, qui présente ce qu'il faut pour produire les effets désirés. C'est ainsi qu'il agit envers son Eglise (Ephésiens 5: 26), pour se la présenter à lui-même selon ce qu'elle est dans ses pensées d'amour.

La consolation éternelle

«Or notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle…» (verset 16).

Par l'effet de son oeuvre, nous avons la consolation éternelle d'être toujours avec le Seigneur (conf. 1 Thessaloniciens 4: 17, 18), une consolation dont la jouissance sera aussi vive au bout de plusieurs millions d'années que le premier jour. La «bonne espérance» prend fin, mais non la consolation éternelle. Nous ne pourrions pas avoir cette dernière si nous ne l'avions pas commencée ici-bas; car si nous n'avions pas souffert, nous ne serions pas consolés.

En Colossiens 2: 1, 2, l'apôtre avait le combat, afin que les coeurs des Colossiens eussent là consolation, qu'ils fussent débarrassés de toute préoccupation pour entrer dans «toutes les richesses d'une pleine certitude d'intelligence, pour la connaissance du mystère de Dieu, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance».

L'espérance

«Une bonne espérance par grâce» (verset 16).

En contraste avec la première épître aux Thessaloniciens, l'espérance est en rapport ici avec l'apparition du Seigneur.

L'espérance chrétienne, c'est Christ lui-même. Il se présente sous trois caractères.

1° C'est d'abord, comme dans l'épître aux Hébreux, un Christ céleste, entré au dedans du voile comme notre précurseur, et par lequel, comme notre Souverain Sacrificateur, nous approchons de Dieu: «Il y a introduction d'une meilleure espérance par laquelle nous approchons de Dieu» (Hébreux 7: 19). En Hébreux 6: 18-20, l'apôtre, faisant allusion au vengeur du sang, montre que nous nous sommes enfuis, non pas pour saisir une espérance incertaine, mais l'espérance proposée de bénédictions assurées et éternelles. Cette espérance nous fait pénétrer jusqu'au dedans du voile, où elle trouve son objet. Elle est fondée sur l'acceptation de Christ lui-même, notre précurseur, devenu souverain sacrificateur pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédec. Toutes les bénédictions dont nous jouissons et dont nous jouirons à toujours dans le ciel, sont fondées sur la présence de ce Personnage glorieux dans le sanctuaire.

2° C'est ensuite un Christ qui vient pour prendre les siens auprès de Lui, comme dans la première épître aux Thessaloniciens. «Nous souvenant», dit l'apôtre, «de votre patience d'espérance de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Thessaloniciens 1: 3), sujet, comme nous l'avons vu, développé en détail dans toute l'épître. C'est ce même caractère de l'espérance qui est mentionné en Tite 2: 13, en regard de l'apparition du Seigneur: «Attendant la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ».

3° C'est enfin un Christ manifesté et nous manifestant avec Lui en gloire. C'est la «bonne espérance par grâce», de 2 Thessaloniciens 2: 16, car il s'agit dans ce chapitre «d'obtenir la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (verset 14), et comme nous l'avons vu au chapitre 1: 10, de sa venue «pour être glorifié dans ses saints et être admiré dans tous ceux qui auront cru».

L'épître aux Colossiens traite tout particulièrement de ce caractère de l'espérance. Elle parle de «l'espérance qui vous est réservée dans les cieux». Ce n'était pas autre chose que la gloire dont l'Evangile de l'apôtre les avait entretenus. Aussi leur présente-t-il le «mystère» comme étant «Christ en vous, l'espérance de la gloire» (1: 27), et au chapitre 3: 4: «Quand le Christ qui est votre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire».

En Romains 5: 2, on trouve le même caractère de l'espérance: «Nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu».

De même, en 1 Jean 3: 2, 3: «Nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. Et quiconque a cette, espérance en Lui, se purifie, comme lui est pur».

Chapitre 3

La patience de Christ

Après avoir rappelé que le Seigneur est fidèle et que, comme tel, «Il affermira les saints et les gardera du méchant» (verset 3); après avoir exprimé sa confiance à l'égard de la fidélité des Thessaloniciens (verset 4), l'apôtre demande (verset 5), «que le Seigneur incline leurs coeurs à l'amour de Dieu et à la patience du Christ». Ce n'est pas ici, comme en 1 Thessaloniciens 1: 3, la patience d'espérance des Thessaloniciens, mais la patience du Christ. Il s'agissait pour eux de montrer une patience semblable à celle de Christ. Il faut beaucoup de communion avec Lui, pour que nous soyons rendus capables d'attendre comme il attend lui-même. Ce précieux verset rappelle à nos pensées tout l'amour qui est en Dieu, et toute la patience qui est en Christ et qui tend vers ce moment où il pourra se présenter à Lui-même l'Eglise «glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable» (Ephésiens 5: 27).

Le Saint Esprit nous présente ce qui est en Dieu et en Christ, pour que nos coeurs soient inclinés au même amour et à la même patience. Comme il a été dans sa vie ici-bas l'exemple parfait de la patience, il l'est de même comme homme glorifié. Prenons exemple sur Lui. Qu'il puisse nous dire comme à Philadelphie: «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne» (Apocalypse 3: 10, 11).

Fin

L'heure étant avancée, un frère demande la lecture du verset 16 du chapitre 3.

«Or le Seigneur de paix, lui-même, vous donne toujours la paix en toute manière. Le Seigneur soit avec vous tous!»

Emus et recueillis tous ont répondu: AMEN!

ME 1903 page 381 : Réunion d'assemblée

 Samedi matin, 8 novembre

Cantique 81. Prière — H. Rossier lit: Psaume 22: 22; Matthieu 18: 19, 20;1 Corinthiens 14: 23-25.

La désir des frères a été qu'à la fin de ces jours de bénédiction, il nous fût donné de réaliser un peu ensemble ce que c'est qu'une réunion d'assemblée.

Que Dieu nous garde de faire ici comme un chirurgien qui dissèque un corps pour montrer comment devraient se faire les fonctions de ses divers organes — ne vaut-il pas mieux, mille fois, assister à leur fonctionnement vivant? Mais tout en insistant sur ce point, je sens le besoin de rappeler à nos coeurs quelques-unes des conditions sans lesquelles une réunion d'assemblée ne peut avoir lieu. La condition préliminaire — à peine ai-je besoin de la mentionner parmi nous — nous la trouvons dans ces mots du Psaume 22: «J'annoncerai ton nom à mes frères». Nous sommes des enfants de Dieu, placés, avec le Seigneur Jésus ressuscité, dans une relation établie par Lui, avec son Père et notre Père, avec son Dieu et notre Dieu. Alors seulement il ajoute: «Je te louerai au milieu de l'assemblée» (Conf. Hébreux 2: 12). Sans cette relation fermement établie, il ne serait pas possible de songer à ce que nous sommes venus réaliser aujourd'hui.

La seconde condition, c'est la présence du Saint Esprit dans l'Assemblée. Il est descendu le jour de la Pentecôte pour former en un cette Assemblée sur la terre, unie à son Chef glorieux dans le ciel.

La troisième condition, c'est que Lui, le Seigneur Jésus, soit personnellement présent au milieu des siens: «Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux».

En Matthieu 18: 20, c'est en son nom que nous sommes réunis. Et qu'est-ce que ce nom représente? Sa personne. Nous en avons eu tous les jours la preuve en entendant faire l'appel des noms dans ce local. A l'appel de son nom, chacun répondait: Présent! Quelquefois, il est vrai, on entendait: Absent! Cela n'a jamais lieu avec notre bien-aimé Seigneur et Sauveur. Selon sa promesse, il répond lui-même à ses bien-aimés réunis en assemblée, ne fussent-ils que deux ou trois: Présent. Il est là, au milieu de nous, dirigeant toutes choses, et puissions-nous seulement le laisser faire.

Personne n'a le droit d'accomplir, de lui-même, une fonction dans l'assemblée, car il a dit: «Je te louerai au milieu de l'assemblée». Il n'y a que Lui qui ait éprouvé dans toute sa plénitude ca que c'est que d'être délivré de la mort, tiré «d'entre les cornes des buffles». Lui seul a été ressuscité d'entre les morts pour s'asseoir victorieux à la droite de son Père. Connaissant d'une manière parfaite le pouvoir exercé à son égard, la puissance et l'amour de Dieu dans sa délivrance, il se place au milieu de l'Assemblée. Il se sert de nos faibles bouches comme de Sa bouche. C'est Lui qui parle; c'est Lui qui présente par son Esprit les louanges. Heureux sommes-nous d'être les porte-voix par lesquels il lui plaît de parler à Dieu au milieu de l'Assemblée. Qu'avons-nous à faire comme porte-voix? Laissons-le parler. Chaque dimanche, autour de la table du Seigneur, nous réalisons ces choses. Les effets de la présence bénie du Seigneur au milieu des deux ou trois assemblés en son nom, chacun de nous a pu les connaître, et malheureux est celui qui serait venu à l'assemblée sans avoir réalisé ce que c'est que la présence du Seigneur au milieu des siens.

Quand nous sommes réunis pour adresser à Dieu des prières, des requêtes, des supplications, il est de la même manière que dans le culte, présent au milieu de nous. (Matthieu 18). Nous le voyons là par les yeux de la foi, et nous pouvons dire comme jadis les disciples, au jour de la résurrection: «Nous avons vu le Seigneur». Il est là, afin que nous recevions, de la part du Père, la réponse parfaite à nos requêtes, à nos pressants besoins. Alors, nous comprenons la valeur de sa présence au milieu des siens assemblés pour la prière.

Un troisième caractère que peut revêtir la réunion d'assemblée — caractère si peu réalisé au milieu de nous — nous l'avons en 1 Corinthiens 14. Ce n'est pas l'assemblée réunie autour de la table du Seigneur, ni réunie pour la prière, mais pour l'édification. Ce n'est pas une «réunion d'édification mutuelle» où chacun, comme on le dit fort à tort, a le droit de parler; non, ce que nous venons chercher aujourd'hui pour notre édification, c'est Lui-même, c'est une parole d'édification, d'exhortation, de consolation, venant directement de Lui. Il est là. Une parole d'exhortation est-elle donnée? Un psaume, un cantique s'élèvent-ils? Un encouragement, une consolation, un enseignement même sont-ils présentés? Toutes ces choses, fruits de l'action de son Esprit dans l'Assemblée, acquièrent leur valeur par ce fait, infiniment précieux pour l'âme, que le Seigneur est là.

Peut-être un homme simple, complètement ignorant; peut-être un incrédule, sont-ils venus ici aujourd'hui. S'en iront-ils, disant: Ces gens sont fous? ou bien auront-ils trouvé la manifestation de la présence du Seigneur et la libre action de son Esprit? Mais nous-mêmes, est-ce la puissance extérieure que nous sommes venus chercher, ce qui flatte notre orgueil et la bonne opinion que nous sommes enclins à avoir de nous-mêmes? Non, mais sa présence à Lui, au milieu de nous extérieurement et intérieurement si faibles, sa présence pour bénir. Les âmes venues du dehors auront-elles reconnu cette puissante présence au sein de notre faiblesse? S'il en est ainsi, sortiront-elles d'ici, sous l'impression qu'elles ont entendu des discours éloquents, qu'elles ont vu une assemblée imposante, ou se sont trouvées dans un milieu propre à produire l'émotion ou l'attendrissement? — Non pas, mais elles «publieront que Dieu est véritablement parmi nous».

S'il se trouve ici de telles âmes, qu'elles sachent que sa grâce les a amenées aujourd'hui dans cette réunion d'assemblée afin de les mettre, pour la première fois peut-être de leur vie, en contact personnel avec notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.

Que Sa présence soit réalisée par toutes nos âmes! Quel privilège immense de l'avoir, Lui, au milieu de deux ou trois assemblés en son nom!

Cantique 60 — W. J. Lowe lit: Colossiens 1: 3-14; Jean 20: 8-18

Une chose nous a été rappelée et nous sentons tous, je pense, combien peu nous comprenons ce que c'est qu'une réunion d'assemblée au point de vue pratique, telle qu'elle nous est présentée en 1 Corinthiens 14: 23-25. Il faut reconnaître qu'il y a une autre chose que nous connaissons encore moins: c'est comment mettre en usage tout ce qui se trouve dans l'Assemblée, la Parole, la présence du Seigneur et celle du Saint Esprit.

On a dit qu'il fallait une préparation de coeur pour se rendre à l'assemblée. C'est vrai, et la chose est exprimée d'une manière fort touchante dans le dernier chapitre de Luc. Deux bien-aimés disciples sont affligés par la mort du Seigneur. L'objet de leurs coeurs leur manque. Mais le Seigneur les met en relation avec sa Parole, dont l'effet est exprimé par ces mots: «Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait par le chemin, et lorsqu'il nous ouvrait les Ecritures?» Puis il se fait connaître à eux dans la fraction du pain. Une fois leurs cœurs sous l'effet de l'amour du Christ crucifié et maintenant vivant à jamais, ils retournent immédiatement à Jérusalem. Une chose domine dans leurs coeurs, c'est de se rendre auprès des disciples. Ils ne s'attendaient sûrement pas à y trouver le Seigneur, mais les affections pour Lui, mises en jeu, produisent un désir irrésistible de se trouver avec ceux qui peuvent se réjouir dans ces choses, et là le Seigneur se trouve au milieu d'eux.

Il y a un effet produit sur toute la vie, quand on a compris ce que c'est que l'Assemblée. Cela met aussi le coeur en état de profiter de sa présence au milieu des siens.

Si l'on était plus exigeant vis-à-vis du Seigneur, les choses iraient beaucoup mieux. Il faudrait un peu plus de cette importunité de l'ami avec son ami: «Ami, prête-moi — non un pain, mais — trois pains». Cet homme ne veut pas partir avant de les avoir reçus. C'est par la prière qu'il faut commencer. Nous allons à l'assemblée pour y chercher le Seigneur; nous y allons avec le désir sincère, profond, de l'y trouver. Marie de Magdala ne pouvait pas être contente sans Lui. Ce qu'elle voulait, c'était son Seigneur. Je pleure, dit-elle, «parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis». Là est, comme on nous l'a dit, le secret de la bénédiction dans l'assemblée. Ce qu'il faut, c'est de chercher Christ.

Si nous trouvons Christ au milieu de l'assemblée, est-ce que cela ne doit pas avoir une puissante action sur le coeur, la conscience, les affections? Lorsqu'on peut dire: J'ai trouvé le Seigneur au milieu des siens, cela suffit. Il ne dit pas: Je serai, mais je suis là au milieu d'eux, et ce terme «Je suis», c'est ce qu'il est, dans la gloire de sa personne, Emmanuel, Dieu avec nous.

Est-ce que quelqu'un d'entre nous oserait dire au Seigneur: «Seigneur, je suis allé à l'assemblée, dans l'intention de t'y trouver, mais je ne t'y ai pas rencontré»? Peut-être quelqu'un pourrait-il dire: «Je ne t'ai pas compris; je n'ai pas joui de ta présence, Seigneur», — comme Marie qui le désirait ardemment, mais qui ne le reconnaissait pas quand il était là.

Tout dépend de ce qu'il soit reconnu par le coeur, dans l'excellence de sa personne. Si nous pouvons lui dire: Emmanuel, Lui répond: Moi, je suis ici. C'est là le sens de Matthieu 18: 20.

Quelques mots sur la manière de mettre en usage la Parole. Je sympathise avec les jeunes gens qui veulent lire les Ecritures et ne peuvent les comprendre, et qui se trouvent parfois comme en présence d'un ciel d'airain qui leur est fermé. Une fois dans ma jeunesse, lisant ma Bible, je n'y comprenais absolument rien. Je m'agenouillai et priai le Seigneur de m'en donner l'intelligence, puis je me remis à lire. En vain; je ne comprenais pas davantage. Ayant prié de nouveau et avec plus d'insistance, je restai sans réponse, et cela pendant plusieurs jours. Profondément exercé, découragé même, j'entendis enfin comme si le Seigneur me disait: «Lis, lis». Je me mis donc à lire, toujours sans comprendre. Un jour je me jetai à genoux et, profondément affecté, je dis: «Seigneur, je ne comprends toujours pas». La même voix me dit de nouveau: «Lis, lis». Je compris enfin ce que le Seigneur voulait m'enseigner, savoir de lire sa Parole, sans vouloir toujours tout comprendre, de lire sa Parole, à laquelle Lui voulait donner sa bénédiction. Lisez donc, chers jeunes frères, lisez toujours; mais si vous méditez, il s'agit de le faire de la bonne manière, non d'après ses propres pensées à soi. Il ne faut pas vouloir tout comprendre; il faut croire, et croire quoi? Le témoignage de Dieu au sujet de son Fils. En parlant ici ce matin, je retrouve les jours de ma jeunesse. Voyant les choses comme je les vois aujourd'hui, je puis dire aux jeunes avec une vive sympathie: Lisez, cherchez Christ dans vos lectures, et si vous ne le trouvez pas dans vos lectures, venez le chercher dans l'assemblée.

Pourquoi le Seigneur s'est-il servi de cette femme, de Marie, pour la charger du message le plus important qui ait jamais été donné sur la terre?… Il savait de quelle manière elle présenterait ce message. Elle dit aux disciples «qu'elle a vu le Seigneur, et qu'il lui a dit ces choses». Les a-t-elle comprises? Il n'en est rien dit, mais le fait important, c'est d'avoir reçu les paroles de sa bouche, et elle les transmet exactement comme elle les a entendues. C'est ainsi qu'il voulait que le message fût porté. Bien des gens intelligents, qui ont à s'acquitter d'un message, y ajoutent volontiers une explication à leur manière, à leur point de vue, et tout est gâté. On fit cadeau à une soeur âgée d'une Bible en grands caractères, avec, au bas des pages, force commentaires en petites lettres. Un jour, elle dit à un frère qui lui rendait visite: «Je comprends les grandes lettres, mais pas les petites». Les grandes lettres étaient les paroles de Dieu, les petites, les explications des hommes.

On éprouve le besoin de dire avec le psalmiste: «Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon coeur soient agréables devant toi, ô Eternel, mon rocher et mon rédempteur!» (Psaumes 19: 14).

Paul demande la connaissance et l'intelligence pour les saints de Colosses, mais afin qu'ils connaissent sa volonté pour marcher d'une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards et porter du fruit en toute bonne oeuvre (Colossiens 1: 9).

Dans la scène de ma jeunesse que j'ai rappelée, le Seigneur m'a caché l'intelligence de ses pensées, parce que je voulais quelque chose qui satisfit mon intelligence, sans chercher à le connaître, Lui et sa volonté, pour lui plaire et le glorifier.

Chers jeunes frères, ne perdez pas votre temps; il n'y a qu'un temps favorable, celui de la jeunesse, pour apprendre avec profit. Si vous le demandez au Seigneur, il peut vous donner de la force morale et physique pour vous lever un peu plus tôt et trouver ainsi un moment pour lire et vous recueillir devant Lui, avant de commencer la journée; pour recueillir votre provision journalière de manne avant que le soleil soit levé et que sa chaleur l'ait fait fondre.

Souvent on renvoie au soir la lecture de la Parole, mais le soir, fréquemment, les paupières tombent de fatigue, les yeux se ferment involontairement, et hélas! on ne profite nullement de sa lecture. Sans vous donner un commandement, ou vous placer sous une loi, je dirai: Lisez trois chapitres par jour, faites-vous de cela une règle, une habitude pieuse.

Que Dieu vous donne d'y penser et d'avoir pour devise de chercher Christ dans les Ecritures. Rappelons-nous que ce qui doit nous caractériser dans la lecture de la Parole, ce n'est pas de chercher à enrichir beaucoup notre intelligence, mais de le chercher Lui et sa communion, afin que ceux qui nous entourent puissent nous reconnaître, pareils aux disciples de jadis, comme ayant été avec Jésus (Actes des Apôtres 4: 43).

A la lecture de la Parole, il est aussi important d'ajouter la prière.

Daniel priait trois fois le jour (Daniel 6: 10). Dans les réunions de prière, le Seigneur se trouve là, mais il est affligeant de penser que si le Seigneur y est, comme au culte, ces réunions-là sont si négligées. N'est-il pas dit: «Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai»? (Jean 14: 13, 14). Et plus loin: «Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et il vous sera fait» (Jean 15: 7). Et encore: «En vérité, en vérité, je vous dis, que toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera» (Jean 16: 23).

La prière est le premier acte des disciples après l'ascension du Seigneur: «Et quand ils furent entrés dans la ville… tous ceux-ci persévéraient d'un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères» (Actes des Apôtres 1: 13, 14). Et plus loin: «Ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et dans les prières» (Actes des Apôtres 2: 42).

On pourrait multiplier les déclarations des Ecritures qui rendent témoignage à l'importance de la prière, et à la place que ce saint exercice de l'âme a occupé dans la vie soit de Jésus, notre divin modèle, soit des apôtres, soit des assemblées au commencement.

L'évangile de Luc, par exemple, qui présente Jésus comme le Fils de l'homme, le montre souvent en prière: «Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s'ouvrit» (3: 21). «Et de grandes foules s'assemblèrent pour l'entendre et pour être guéries de leurs infirmités; mais Lui se tenait retiré dans les déserts et priait» (5: 15, 16). «Et il arriva, en ces jours-là, qu'il s'en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu» (6: 12). «Et il arriva, comme il priait à l'écart, que ses disciples étaient avec lui… Et comme il priait, l'apparence de son visage devint tout autre…» (9: 18, 29). En Gethsémané, après avoir dit à ses disciples: «Priez que vous n'entriez pas en tentation», il s'éloigna d'eux lui-même, environ d'un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait, disant: «Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi!» «Et étant dans l'angoisse du combat, il priait plus instamment» (22: 40-44).

Au premier chapitre de l'évangile de Marc, où Jésus nous est présenté comme le parfait serviteur, il est important de remarquer de quelle manière le Seigneur commençait ses journées. «Et s'étant levé, sur le matin, longtemps avant le jour, il sortit, et s'en alla dans un lieu désert, et il priait là» (Marc 1: 35). La prière premièrement, le service ensuite. S'il en est ainsi, comme l'a dit quelqu'un, «quand on prie bien, on travaille bien». Et tel était le caractère du service de notre parfait Modèle. En Actes 6: 2-4, les apôtres disent: «Pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole». Comme pour le Seigneur, la prière d'abord, le service ensuite.

L'apôtre attache une grande importance aux prières des saints, soit individuellement, soit réunis en assemblée dans ce but spécial. Dans ses lettres aux assemblées, lorsque l'état spirituel de celles-ci le rendait possible, il demandait aux frères de prier, soit pour une chose, soit pour une autre (voyez Ephésiens 6: 18-20; Philippiens 4: 6, 7; Colossiens 4: 2-4; 1 Thessaloniciens 5: 17; 2 Thessaloniciens 3: 1, 2; 1 Timothée 2: 1-4; Hébreux 13: 18, 19; 1 Jean 5: 14, 15; Marc 11: 22-25).

Quelqu'un a dit: «Fournissez-moi un point d'appui et je soulèverai la terre». Eh bien! ce point d'appui, la foi le possède. C'est notre Dieu et Père; c'est notre Seigneur Jésus Christ. Et la prière est le levier tout puissant.

Puissent nos coeurs être étreints par l'amour du Christ, en vue du bien de tous les saints et de toutes les assemblées du Seigneur, pour faire usage de ces puissantes et précieuses ressources mises à notre disposition par la prière!

 

A. A. lit: Actes 4: 43. «Les chefs, les anciens et les scribes, voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s'étant aperçus qu'ils étaient des hommes illettrés et du commun, ils s'en étonnaient et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus». Le fait d'être habituellement en la présence du Seigneur imprime au chrétien un caractère qui le distingue nettement des autres hommes. La fréquentation du Seigneur Jésus avait mis sur les apôtres Pierre et Jean un cachet qui les rendait remarquables, malgré leur manque d'instruction et d'éducation. Ils avaient été avec Jésus; cela les rendait capables de refléter son caractère. On reconnaissait Christ en eux.

Prières. — Cantique 93, verset 3.