Souvenir d'un serviteur du Seigneur - Ladrierre A.

Extraits des lettres à un ami

 

Souvenir d'un serviteur du Seigneur - Ladrierre A. 1

ME 1904 page 19. 1

ME 1904 page 38. 2

ME 1904 page 199. 3

ME 1904 page 219. 4

ME 1904 page 260. 4

ME 1904 page 300. 5

ME 1904 page 377. 5

ME 1904 page 440. 6

ME 1904 page 459. 6

 

ME 1904 page 19

18 septembre 1889

… L'épreuve est bonne. Elle nous brise, c'est vrai, mais elle nous dépouille de nous-mêmes; elle jette bas toute gloire, et nous pousse ainsi à ne regarder qu'à Dieu, à chercher en Lui seul notre ressource, et en tout cela il y a un grand gain pour nous et pour les autres, comme Paul le dit (2 Corinthiens 1: 3, 4). Combien nous avons besoin de sagesse et de prudence, et comme l'ennemi cherche à profiter de tout! Mais il faut que tout soit manifesté; Dieu est dans l'Assemblée, si faibles soyons-nous, et il juge. Combien il est désirable que les saints le comprennent!


25 avril 1890

… Il y a, je crois, une chose qui nous est recommandée et que nous négligeons de demander. C'est ce que l'apôtre dit par deux et trois fois dans les Corinthiens: «Désirez avec ardeur des dons spirituels». Ne pourriez-vous pas présenter cela aux frères et ensuite à Dieu dans les prières? Il est regrettable qu'il y ait si peu d'activité et si peu de désirs pour exprimer la louange, les actions de grâces, etc. Je crains que ce ne soit un indice d'une pauvre vie spirituelle. Il y a souvent beaucoup de routine. Je sais que l'on est souvent fatigué du travail du jour; mais qu'est-ce qui rafraîchit le plus, s'endormir on être avec Dieu dans la prière? J'ai maintes fois éprouvé que, fatigué outre mesure, la réunion de prières me reposait merveilleusement… Combien de sujets de souffrance! Mais il est bon d'être tenus ainsi dans la dépendance du Seigneur. Quelle grâce d'être dans la lumière et de savoir discerner les choses… Que le Seigneur affermisse ces nouveaux convertis et leur donne de marcher pour sa gloire, étant nourris par sa Parole. C'est une chose d'une grande importance que la connaissance de la Parole, que d'en aimer l'étude pour entrer dans les pensées de Dieu, «Oh! combien j'aime ta loi, c'est ce dont je m'entretiens tout le jour».


3 novembre 1890

… Nous sommes dans un temps de faiblesse et de déclin, c'est bien évident. Tout autour de nous, un grand bruit religieux, mais au milieu de tout cela, que fait-on de la Parole? Chacun fait comme il lui semble bon. Mais loin d'être une raison de se laisser aller, il faut se coller plus que jamais à Christ et à la Parole; nous édifier sur notre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, nous conservant dans l'amour de Dieu, et attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. Voilà un beau texte pour le temps présent, n'est-ce pas? Eh bien, ne le prêchons pas seulement, ce qui est nécessaire, mais mettons-le en pratique.

ME 1904 page 38

27 novembre 1890

… Nous sommes dans le présent siècle mauvais, nous ne pouvons échapper aux difficultés et aux épreuves qui viennent de cette position. Et si nous avons commis une faute, selon le gouvernement de Dieu nous en souffrons. Et qu'avons-nous à faire? Chercher à détourner le châtiment, à y échapper, ou l'accepter avec soumission, nous attendant à ce que notre Dieu, qui est miséricordieux, tirera du châtiment même une bénédiction plus grande?


10 décembre 1890

Il y a des cas très difficiles quand des unions comme celle-là ont été contractées; les conséquences des fautes se font douloureusement sentir, mais la grâce du Seigneur s'élève au-dessus de tout, nous recevons instruction par nos fautes même et, quand le moment est venu, Dieu délivre. J'espère qu'il en sera ainsi pour notre soeur. Seulement il est bien désirable qu'elle voie dans sa conscience le faux pas qu'elle a fait et qu'elle le juge.

… Nous avons besoin de beaucoup de grâce dans les temps où nous vivons où il y a tant d'ignorance et de relâchement même parmi les chrétiens, et quand je parle de grâce, je ne veux pas dire atténuer le mal, passer par-dessus; non, la grâce est ferme et ne tolère pas le péché, mais c'est la grâce assaisonnée de sel; la douceur qui gagne le coeur pour atteindre la conscience. — On soupire après une manifestation plus grande de la vie chez les enfants de Dieu. Il est affligeant de voir la mollesse, la tiédeur, l'indifférence quant aux choses de Dieu. Que faire? Nous n'avons d'autre ressource que de nous tourner vers le Seigneur. La supplication fervente du juste obtiendra, comme au temps d'Elie, la pluie de la bénédiction.

Toutes ces maladies et ces malades devraient avoir une voix, et pour ceux qui souffrent et pour les autres. C'est le Seigneur qui adresse ainsi des appels au coeur. Que d'appels nous lisons dans la Parole: «M'aimes-tu?» «Suis-moi». «Qui dites-vous que je suis?» et tant d'autres devraient avoir pour effet de sonder nos coeurs à l'égard de la personne de Christ. C'est là la grande chose. Qu'est-il pour notre coeur? Quand l'amour de Christ domine, régit le coeur, tout va bien. — Ainsi ne nous lassons pas, mais poursuivons avec constance la course, les yeux fixés sur Jésus. Le repos est là.

ME 1904 page 199

23 février 1891

… Nous avons à user de beaucoup de grâce, sans sacrifier la vérité, ni la sainteté, cela va sans dire, mais la grâce gagne le coeur et fait pénétrer la vérité, à moins que le coeur ne s'endurcisse. Parlez à X. du Seigneur et de son amour, du besoin que chacun de nous à d'aller à Lui et de lui tout dire, nos fautes, nos misères, nos besoins; parlez-lui de ce tendre coeur, si rempli de sympathie et de miséricorde, cherchez à éviter toute récrimination; s'il accueille vos paroles, s'il est placé devant le Seigneur et la Parole, il arrivera juger bien des choses qu'il a faites. C'est le regard du Seigneur qui a brisé le coeur de l'apôtre Pierre. S'il ne veut pas recevoir, ne vous lassez pas.

Ce que nous avons à faire est de nous attacher au Seigneur, à sa Parole, à la prière, dans ces temps de la fin. C'est ce que l'apôtre Jude recommande aux saints quand le mal est à son comble… Prenez courage, le Seigneur est là, notre aide, notre force, notre bouclier, la lumière pour éclairer et réchauffer nos coeurs. Et c'est pour un bon Maître que nous travaillons, ne nous lassons donc pas, quand même il semblerait qu'il y a peu de résultat. Le résultat ne dépend pas de nous. Notre affaire est d'être fidèles. Et en même temps réjouissez-vous dans le Seigneur. Comment ne pas être heureux en contemplant sa grâce, en goûtant son amour. Nous avons en nous une fontaine d'eau pure et rafraîchissante qui jaillit en vie éternelle. Oh! combien il nous aime! Et nous serons bientôt avec Lui. Encore une fois réjouissons-nous, et que notre coeur ne se trouble pas. C'est lui-même qui nous y exhorte… Le Seigneur éprouve les siens fidèles. «Pierre, m'aimes-tu?» «Et vous, voulez-vous aussi vous en aller?» Voilà des questions qui sondent le coeur. Qu'il nous donne de pouvoir répondre: «A qui irions-nous?» et «Tu sais que je t'aime».

Ne rejetons pas loin notre confiance, qui a une grande récompense, etc. (Hébreux 10: 35-39). Précieuses paroles et à propos, n'est-ce pas?

ME 1904 page 219

31 mars 1891

… Combien toutes ces choses devraient agir au contraire dans les consciences et dans les coeurs, et porter les âmes à s'occuper davantage de la Parole et à veiller et à prier. Sans doute tout nous dit que le Seigneur est proche, mais dans quel état devons-nous désirer qu'il nous trouve, et désire-t-il nous trouver? Qu'il nous donne de prier; et qu'il donne à ceux qu'il a établis sur sa maison d'être attentifs à distribuer une nourriture saine aux âmes. Si nous ne restons pas attachés à la Parole, si nous négligeons la prière, nous voilà sans force contre l'ennemi. Le Seigneur employait ces deux armes et nous montre ainsi le chemin… On ne trouve un peu de consolation que dans cette espérance: Jésus vient. Je crois que tout ce par quoi nous passons, a pour unique but de nous rejeter davantage et tout entiers sur Dieu et la Parole de sa grâce, comme aux jours dont Paul parle aux anciens d'Ephèse. Que le Seigneur, dans sa grâce, vous garde et vous encourage.


18 avril 1891

… Vous savez d'abord comme moi qu'en toutes choses ce que nous avons à désirer avant tout, c'est de connaître la volonté du Seigneur quant au chemin que nous avons à suivre, et c'est avec une sagesse et une intelligence spirituelle que nous la discernons (Colossiens 1).… Les frères devraient sentir leur responsabilité et demander au Seigneur les dons spirituels nécessaires pour l'action selon Lui… Il me semble que parmi nous, cela est singulièrement oublié de nos jours, et que tout tend à marcher par routine. Demandons au Seigneur de ne pas nous laisser entraîner dans cette voie. Nous ne serions pas mieux que les sectes qui nous entourent, si nous n'agissons pas par l'Esprit. La présence du Seigneur au milieu de deux ou trois rassemblés en son nom, la présence de Dieu par son Esprit, l'action de cet Esprit dans l'Assemblée, sont des choses que nous semblons oublier. Il serait bien bon de les rappeler aux chers enfants de Dieu.

ME 1904 page 260

5 janvier 1892

… Il est sans doute attristant et humiliant de voir combien peu les principes d'une marche entièrement séparée sont compris par les frères et par les jeunes qui auraient dû mieux apprendre ce qu'ils ont entendu… Il nous faut demander au Seigneur d'éclairer ces chères âmes et agir avec beaucoup de patience et de grâce, sans pour cela négliger de leur montrer le chemin selon le Seigneur. Le temps actuel est un temps d'extrême faiblesse, ne l'oublions pas. Ce n'est pas pour excuser aucun mal, mais pour nous rejeter entièrement sur le Seigneur… Ayez bon courage. Le Seigneur est avec nous, près de nous, pour nous: que nous manque-t-il?

ME 1904 page 300

16 juin 1892

Il nous faut prendre patience, car le Seigneur est proche (Jacques 5: 8). Au début de notre course, le Seigneur ne permet pas que nous voyions toutes les difficultés, les épreuves et les larmes du chemin. Nous serions découragés. Mais à mesure que nous avançons, il nous fortifie, les délivrances actuelles sont le gage des délivrances à venir, nous apprenons à Le mieux connaître, lui qui nous aime; nous nous appuyons sur Lui, et nous nous attendons à Lui avec une plus grande confiance. Et puis le but est proche. En attendant, ne nous lassons point, travaillons et vivons pour Lui plaire.


27 septembre 1893

… J'espère que vous éprouvez quelque chose de ce que l'apôtre dit aux Colossiens: «Fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance avec joie». Nous en avons grandement besoin en ces temps difficiles où il y a si peu de ce zèle pour le Seigneur que l'on aimerait à voir, chez les saints et en soi-même… Nous lisons chaque jour la Parole en famille; et cela a déjà été béni pour plusieurs.

ME 1904 page 377

18 décembre 1893

Je comprends bien votre chagrin en voyant les chers enfants de Dieu comprendre si peu ce que c'est que la vocation céleste du chrétien… Je crois qu'il y a beaucoup d'ignorance dans leur fait. Ils n'ont pas saisi l'enseignement de la Parole sur ce qu'est le monde; on ne le leur a sans doute jamais présenté assez nettement. Combien de chrétiens sincères se contentent d'être sauvés de la condamnation, et ignorent que Christ en les sauvant, les a retirés du présent siècle mauvais, hors du monde. Il faudrait leur montrer que le monde ce ne sont pas les vices grossiers, mais ce vaste système établi dès le commencement par l'homme pécheur et éloigné de Dieu, qu'il a arrangé selon sa volonté pour la satisfaction de ses convoitises et des désirs de son coeur. Que le monde n'est pas seulement la scène où tout cela se déploie, mais ceux qui y vivent, qui y agissent selon leurs principes mauvais, excluant Dieu, ou l'associant à ce que Dieu réprouve. Le monde est ennemi de Dieu, opposé au Père, conduit par Satan, son chef; le monde a crucifié Christ. Où est Christ dans ses fêtes et ses plaisirs? Christ se trouve-t-il dans les auberges et les salles de vote? Est-ce pour Christ que l'on vote? Il a dit: «Mon royaume n'est pas de ce monde», et le chrétien voudrait gouverner le monde, car celui qui vote participe au gouvernement du monde. Et ainsi le chrétien qui vote se met au-dessus de son Maître, qui a dit: «Le disciple n'est pas plus que son Maître». Christ n'a pas voulu être roi, il n'a pas voulu être juge, et un chrétien voudrait voter comme faisant partie de ce que l'on nomme le peuple souverain? Et ainsi être roi et juge. Est-ce sa place? «Vous n'êtes pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde», a dit Jésus. «Notre bourgeoisie est dans les cieux», dit l'apôtre. «Soyez séparés», et ne vous mettez pas sous un même joug avec les infidèles, dit-il encore. Et les frères qui votent foulent cela aux pieds. Ils vont côte à côte avec les non-croyants mettre leur vote pour qui? Peut-être aussi pour un non-croyant, participant ainsi au gouvernement du monde, eux dont la bourgeoisie est dans les cieux. Voilà ce qu'oublient les frères qui votent. Ils donnent un doigt au monde qui le tiendra ferme, et où s'arrêteront-ils? C'est très triste et j'en suis très affligé avec vous. Mais le Seigneur est puissant pour éclairer ces chers amis, et je ne doute pas que si la Parole leur est présentée, ils ne s'y rangent. Il est étrange de voir cette tendance constante de l'Eglise à vouloir se mêler au monde, et c'est sa ruine bien loin qu'elle puisse améliorer le monde. — Peut-être n'avons-nous pas toujours assez insisté sur ces vérités pratiques qui doivent régler notre marche. Les chrétiens ont souvent besoin qu'on leur mette les points sur les i. Mais là où il y a l'amour de Jésus et la soumission à la Parole, il ne sera pas difficile de faire comprendre que notre marche doit être en accord avec les principes clairs de la Parole. Si les quelques mots que j'ai tracés à la hâte peuvent être utiles aux frères, je ne m'oppose pas à ce que vous les disiez, y ajoutant ce qui manque.

ME 1904 page 440

26 janvier 1893

… Il ne semble pas que parmi les frères il y ait en ce moment un grand mouvement pour l'évangélisation. Toutefois, c'est une grande grâce, dans ces derniers et mauvais jours, que le Seigneur maintienne son témoignage au milieu de nous, malgré notre faiblesse et nos manquements. Nous sommes exhortés à garder le bon dépôt des saines paroles. C'est une grande chose dans un temps où, dans tout ce que l'on nomme églises, on n'a plus foi dans les Ecritures inspirées, et où la gloire et l'oeuvre du Fils de Dieu sont amoindries. Et je me réjouis en voyant, chez les frères, un besoin croissant d'étudier la Parole; je crois que, pour les jeunes surtout, c'est une chose de toute nécessité… Mais je sens toujours plus qu'à la connaissance il faut ajouter la piété réelle, et parmi nous, c'est peut-être une chose qui manque souvent. On peut parler des choses célestes, de vie céleste, mais si la marche céleste manque, à quoi sert de parler? Je sens, pour ma part, combien on connaît peu la séparation pour Christ, le dévouement à Christ, combien les choses de la terre absorbent la vie. Je pense souvent à cette parole: «Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité». C'est là la vraie vie chrétienne, ne plus vivre pour soi, mais pour Christ, étant étreint par son amour.

ME 1904 page 459

 23 mai 1893

… Nous avons à passer par l'épreuve; cela est nécessaire et convenable, mais comme l'épreuve n'est pas d'abord un sujet de joie, nous sympathisons avec ceux qui souffrent comme étant du même corps. Mais il est bon et salutaire de sentir que nous sommes dans une tente fragile qui bientôt tombera, et que nous revêtirons notre domicile qui est du ciel… Ainsi tous nous apprenons d'une manière ou d'une autre, que notre vie est fragile et que nous sommes réellement des étrangers et des voyageurs dans ce monde, que nous y passons comme une ombre. Que le Seigneur nous donne d'employer pour son service le temps qu'il nous laisse ici-bas.

Quant aux âmes, je crois qu'il y a, comme partout, hélas! plus de langueur que de vie. On est parfois affligé et découragé en voyant que la Parole est si peu goûtée, les privilèges si peu appréciés, la vie de Christ si peu réalisée. On est chrétien, on est sauvé, et c'est tout. Que pouvons-nous à cela? Nous-mêmes rien, sinon porter la chose sur nos coeurs devant le Seigneur.


25 avril 1894

… Le Seigneur nous avertit souvent de nous modérer; il sait que nos forces ont une limite, et quand l'âge vient, que nous ne pouvons plus faire autant que par le passé, il nous dit: «Venez à l'écart prendre un peu de repos» (Marc 6: 31). Il faut l'écouter et prendre garde, même dans une chose qui est bonne, de ne pas faire notre propre volonté.