Deux méditations de Darby J.N (Jean 14 & Colossiens 1)

ME 1904 page 212

 

Deux méditations de Darby J.N (Jean 14 & Colossiens 1) 1

1. Jean 14. 1

2. Colossiens 1. 7

 

1. Jean 14

Les derniers chapitres de Jean en particulier, sont pleins d'intérêt — d'un merveilleux intérêt — en ce qu'il n'y est pas seulement question de la fin de la vie de notre Seigneur, mais de ce qui se faisait sentir à son coeur, parce qu'il s'en allait. Toute la scène de la mort qui se fermait sur Lui, fait ressortir les affections de son coeur pour ses disciples. Il est parfait en tout, naturellement, mais il montre alors très distinctement et d'une manière bien bénie ce qu'il y avait dans son coeur et dans sa pensée en bénédiction pour eux, tout le long des circonstances qu'il traversait Lui-même.

On voit dans ces chapitres la puissance de la mort et la puissance de la vie. Jésus avait quitté Jérusalem, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Il le savait parfaitement et avait la conscience qu'il s'en allait et qu'il quittait les siens. Au chapitre 11, quand on lui envoie ce message: «Celui que tu aimes est malade», il demeure encore deux jours au même lieu. Il n'avait aucun ordre du Père pour agir, il ne pouvait donc s'en aller, mais après deux jours il se leva; le moment était venu pour Lui de faire la volonté de son Père. Ses disciples disent qu'ils iront et mourront avec Lui!

Quand le Seigneur arrive à Lazare, alors la puissance de la mort se montre. Marthe dit: «Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort». Les Juifs aussi disent: «Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l'aveugle, n'aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne mourût pas?» Marie même, qui s'était assise à ses pieds, dit exactement la même chose. C'était la puissance de la mort, et ce que sentait notre précieux Seigneur. Il était la vie du monde, et la puissance de la mort se montrait partout autour de Lui. Il ne pleurait pas la perte de Lazare, il pouvait le guérir malade, et mort, le ressusciter; mais la puissance de la mort était là et pesait sur tous les coeurs. Alors nous l'entendons dire: «Je suis la résurrection et la vie».

Nous trouvons ici trois choses distinctes: quand la mort était là, comme elle est sur toutes choses dans ce monde, le coeur du Seigneur réalisait complètement la puissance de cette mort qui pesait sur tous ceux qui l'entouraient; alors il se montre comme celui qui fait sortir de cet état de mort pour la gloire du Père. C'était une parfaite obéissance, une parfaite humilité, mais aussi la puissance de la vie divine, la puissance de la résurrection triomphant de la mort en sa propre personne; il se manifestait comme étant la résurrection et la vie dans ce monde; cela n'eut lieu qu'un jour ou deux, et il partit de là pour donner sa propre vie. Vous trouvez au tombeau de Lazare tout ce qu'il y avait en Lui, ses sentiments à l'égard de la puissance de la mort qui s'exerçait sur d'autres, de la mort qui est les gages du péché. Mais nous trouvons en second lieu qu'il est Lui-même la résurrection et la vie; puis en troisième lieu, il dit: Je m'en vais à Dieu; Il partait, ne prenant pas le royaume ici-bas, ni rien de semblable, «Je m'en vais à Dieu», dit-il, «je ne puis rester ici», et il lave les pieds de ses disciples. Il ne pouvait pas abandonner ses disciples, bien qu'il s'en allât.

Telles sont ces trois choses. Et alors, bien-aimés frères, nous voyons sa gloire: «Maintenant le Fils de l'Homme est glorifié».

Il y avait à manifester à l'âme cette merveilleuse vérité que sa mort, toute ignominieuse qu'elle fût, était réellement sa gloire, la vérité, que l'Homme ferait une oeuvre dans laquelle tout ce que Dieu est serait glorifié, tout: sa vérité, sa justice, sa majesté, son amour.

C'est là que le christianisme commence — il ne s'agit pas d'un Dieu inconnu, caché derrière un voile, et qui a fait des promesses pour l'avenir; mais c'est Christ ici-bas révélant Dieu et l'homme introduit alors en sa présence. Cela ne s'était jamais vu auparavant; Dieu n'était jamais sorti et l'homme n'était jamais entré; mais vous avez cela en Christ: Dieu au milieu des pécheurs et l'Homme introduit dans la gloire de Dieu. Béni soit son nom!

Nous avons dans le chapitre 14, deux choses frappantes. Le Seigneur laisse la consolation à ses disciples et il attend d'eux qu'ils prennent part à son bonheur. Si vous pensez à vous-mêmes, vous aurez de l'affliction, mais si vous pensez à moi, voici, je m'en vais à mon Père.

Or, remarquez les choses par lesquelles il les console; elles sont merveilleuses! D'abord, vous devez croire en moi: on ne me verra plus; puis il ajoute: «Vous savez où moi je vais, et vous en savez le chemin». Nous ne savons pas le chemin, dit Thomas. C'est très naturel. Mais le Seigneur répond: Vous le savez. Il nous amène alors au secret pour nos âmes, au chemin de la bénédiction. Où allait-il? Au Père, et, vous le savez bien, nul ne vient au Père que par moi. En même temps, s'ils venaient à Lui, ils venaient nécessairement au Père.

Remarquez, en conséquence, que nous n'avons pas seulement quelque promesse, quelque espérance, mais que Dieu a été révélé en parfaite grâce, le Père et le Fils. Je n'ai rien de moins que cela.

Mais qu'est-ce qui a été révélé à mon âme? Sa grâce parfaite, son amour qui m'a cherché quand j'étais loin de Lui. C'est une révélation parfaite au plus haut degré, et à cet égard nous n'avons rien à désirer de plus; c'est la communion avec le Père et avec le Fils; c'est être bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ.

Si je me rends dans un lieu où je connais celui avec qui je devrai rester trois ans, je dirai avec plaisir: Je m'en vais pour être avec lui. Christ a préparé une place pour moi dans la maison de son Père, le Père m'ayant aimé au point de donner son propre Fils pour moi; et la valeur de l'oeuvre du Fils était telle qu'il doit nous avoir avec Lui, et nous serons dans la maison du Père les témoins éternels de l'efficace de cette oeuvre, «afin qu'il montre dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus».

Il pense à moi, pauvre vermisseau! Pourquoi? Les anges me verront dans sa gloire! Les saints seront là, semblables à Christ. Ils ne sont rien en eux-mêmes, mais alors ils Lui seront rendus semblables, à la louange et à la gloire de Christ, et aussi du Père.

S'il s'en est allé, c'est pour nous préparer une place, et il s'est assis jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds; mais il nous l'a révélé. Je sais où il est allé, et je sais où je vais.

Telle est la première chose qu'il a laissée aux siens. Quelle pensée, que le Père lui-même nous ait été révélé dans le Fils! Pauvres vases de terre que nous sommes; plus nous connaissons notre néant, mieux cela vaut; mais, tout le long du chemin, nous pouvons dire: J'ai vu le Père dans le Fils.

Arrivons à la seconde chose. Il s'en est allé et a donné le Saint Esprit qui est descendu sur ceux qui croient; c'est le moyen par lequel il est connu. Ce n'est point pour le monde, mais pour les croyants. Christ était dans ce monde pour y être reçu, quoiqu'il fût méprisé et rejeté; cependant ses oeuvres et ses paroles, et la voix du Père, tout ce qui fut vu et entendu, proclamait ce qu'il était. Mais le Saint Esprit n'a pas été donné pour le monde, bien qu'il rende témoignage au monde; ce dernier ne peut le recevoir, parce qu'il ne le voit pas.

Le Saint Esprit est descendu en vertu de la rédemption; Christ s'est assis comme témoignage qu'il n'a plus rien à faire. Or, étant ces croyants lavés dans le sang de Christ, nous recevons le don du Saint Esprit, cet autre Consolateur qui reste avec nous éternellement. Alors le Seigneur dit: «Vous connaîtrez que moi, je suis en mon Père» (on ne trouve pas ici «mon Père en moi»), dans le Père, Lui, le divin Fils, «et vous en moi, et moi en vous». Ce n'est pas seulement que le Père est révélé dans le Fils, mais le Fils étant monté au ciel, je puis dire: Je connais.

Quand le fils prodigue revient à lui-même, c'est une chose excellente; il part pour aller vers son père, mais il n'avait pas encore appris à connaître son père; il dit: «Traite-moi comme l'un de tes mercenaires», car il ne savait pas ce qu'il y avait dans le coeur de son père. Il est très frappant de voir que le père court à sa rencontre; dès lors nous n'entendons plus parler de lui. Nous apprenons ce que son père fit et non ce que fit le fils prodigue. Quelle preuve y avait-il qu'il fût un fils? Le père était à son cou, et ainsi sa relation dépendait de ce que le père était. Il tue le veau gras et que dit-il, bien-aimés frères: «Il fallait faire bonne chère et se réjouir». C'est le principe de toutes les paraboles de ce chapitre. Qui donc était heureux quand la brebis fut ramenée, ou quand la pièce de monnaie fut retrouvée? Qui donc était heureux lorsque le fils prodigue revint à la maison? Le Père. Le fils était heureux aussi, naturellement, mais la chose présentée à votre coeur et au mien, pour que nous en jouissions par grâce, c'est la joie du Père.

Et je trouve ici la responsabilité des chrétiens. Je suis en Christ. Est-ce vrai? Oui, grâce à Dieu, je le sais par le Saint Esprit. Mais s'il en est ainsi, il est également vrai qu'il est en moi. Alors, quand je considère un chrétien quelconque, il faut que je voie cela dans tout ce qu'il fait, dans toute sa conduite, et que je ne voie rien autre.

Le salut ne consiste pas seulement en ce que nos péchés sont ôtés, mais en ce que nous sommes amenés à Dieu. Dans l'épître aux Romains, l'apôtre montre premièrement la grâce par laquelle nos péchés sont effacés, et ensuite, au chapitre 5, il s'occupe de notre état. Il n'existe aucun bien dans la chair; alors que dois-je faire? La réponse, c'est que je suis en Christ et nullement dans la chair, et qu'il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. Vous trouvez donc ici la position dans laquelle je suis introduit: «dans le Christ Jésus». Nous avons la purification de tous nos péchés considérés comme le fruit de la chair, mais il y a infiniment plus que cela: je suis en Christ, et Christ est en moi, et c'est une réalité vivante.

C'est là que se trouve ma responsabilité: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera». Remarquez que je parle de la responsabilité actuelle des chrétiens; je suis en Christ, et Christ est en moi; et il dit: «Si vous gardez mes paroles, le Père vous aimera». Ce n'est pas comme dans le passage: «Lui nous a aimés le premier», mais c'est un homme en Christ, et Christ en lui; une relation fixe et établie, avec sa responsabilité. Si vous marchez dans l'obéissance, la manifestation de l'amour du Père dépendra de votre obéissance à Christ.

«Afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle». Manifestez-vous la vie de Christ en toutes choses? Faites-vous toutes choses au nom du Seigneur Jésus? Soit que vous mangiez ou que vous buviez, dans vos achats ou vos ventes, avez-vous un mobile, un but pour gouverner la moindre de vos actions? Eh bien, si cela n'est pas, vous avez, quant à votre coeur, laissé Christ dehors.

Or c'est Christ en nous qu'il faut manifester maintenant ici-bas, et quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors nous le serons avec Lui. Bien-aimés, croyons-nous que Christ vit en nous? Pensez-vous que le monde s'en aperçoive? Il faut que nous marchions comme Lui a marché.

Nous sommes de pauvres êtres pour parler de ces choses, mais quant à notre position nous sommés en Lui, et alors nous sommes une épître de Christ, afin que les hommes puissent lire Christ en nous, comme on lisait la loi sur les tables de pierre.

Quelle bénédiction et quel privilège que de pauvres vermisseaux comme nous soient placés ici-bas de manière qu'Il puisse être glorifié en nous, qui sommes aimés comme Christ est aimé! «Je leur ai fait connaître ton nom», dit le Seigneur, «et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux». Quelle chose, bien-aimés, que l'amour que le Père a pour Christ soit en nous.

Alors vient la responsabilité dont nous avons parlé. Il est en nous et il répand cet amour dans nos coeurs. Je jouis de son amour, et j'exprime cela par l'obéissance. J'ai dit quelquefois: Christ paraît en présence de Dieu pour moi, et je parais pour Christ en présence du monde.

Je trouve ici deux choses: le Père révélé ici-bas dans le Fils et connu, le Saint Esprit nous donnant de le saisir, et de plus, je possède cela du moment que le Saint Esprit est venu, je sais que je suis dans le Christ qui s'en est allé, et il est en moi.

Nous devons chercher continuellement à glorifier Christ, et à marcher comme Lui, et pas autre chose. «L'homme incertain dans ses pensées, est inconstant dans toutes ses voies». Aucun autre motif, aucun autre objet quelconque que Christ lui-même. Nous avons des devoirs à accomplir, du travail à faire; il était lui-même le charpentier, mais ce n'était pas là l'objet de son coeur.

Je veux encore ajouter que nous ne devons pas supposer que nous ne puissions pas connaître ces choses. Il y a un passage que l'on cite souvent: «Ce que l'oeil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au coeur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment», et l'on dit que ces choses sont si grandes, que nous ne pouvons les connaître, mais l'apôtre rappelle ce passage pour montrer qu'il ne s'applique pas aux chrétiens, car il ajoute: «Mais Dieu nous l'a révélé par son Esprit». Tel est l'état du chrétien, et nous avons reçu l'Esprit pour connaître ces choses.

Est-ce que je ne sais pas que je serai dans la même gloire que Moïse et Elie? N'est-ce rien? N'est-ce rien de savoir que je marcherai avec Lui en vêtements blancs? N'est-ce rien de recevoir un caillou blanc avec un nouveau nom écrit dessus?

J'ajoute maintenant (cela sort un peu du sujet, il est vrai, mais c'est très important de nos jours) que nous avons une révélation parfaite de ces choses; «desquelles aussi» est-il dit, «nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l'Esprit», et encore: «L'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont folie, et il ne peut les connaître, parce qu'elles se discernent spirituellement». On trouve ici la déclaration que la communication de ces choses était faite par les paroles que le Saint Esprit a données; en outre, l'intelligence que j'en ai me vient aussi par le Saint Esprit. J'ai, de la part de Dieu lui-même, ses propres pensées sur toutes ces choses, et cela en grâce.

Un mot sur le verset 27. Nos pensées sont toutes étonnamment pauvres! Nous avons ici ce que le Seigneur n'avait jamais dit auparavant: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix», «vous avez de la tribulation dans ce monde». Paul était persécuté et battu de verges, parce qu'il était fidèle — mais je vous donnerai la paix, ma paix que rien ne peut atteindre. Il ne dit pas: je vous laisserai la joie, nous ne sommes pas toujours en joie, nous avons de la peine et des afflictions. Remarquez le caractère de cette paix. D'abord quant à la conscience; le sang a effacé mes péchés, je n'ai plus aucune conscience de péchés. Mais on trouve ici plus que cela; j'ai la paix même de Christ; quelle pensée!

Marchons-nous dans ce monde avec la paix que Christ avait? ayant naturellement une conscience parfaite, car il a fait cette paix par son sang précieux; mais nous avons plus que cela, il n'y avait pas en Christ un coeur distrait, un coeur recherchant toutes sortes de choses qui ne sont pas de Dieu, mais un coeur n'ayant qu'un but; sans une note discordante, sans un nuage, sans une question. Et il nous a laissé, cette paix!

La manière dont il donne n'est jamais celle du monde. Si je donne une chose, je ne la possède plus, mais ce n'est pas la manière de faire de Christ. La gloire qu'il nous donne l'abandonne-t-il? Non, il nous y introduit. Et cela s'applique à tout: ma paix, ma joie, les paroles du Père, la gloire, l'amour. Il dit: «Mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu». Il nous a fait entrer dans sa position et dans la jouissance de tout ce qu'il possède. Je n'ai pas besoin de dire que nous avons ce trésor dans des vases de terre; mais le coeur de Christ ne saurait être satisfait, si nous avions le sentiment qu'il nous a caché quoi que ce soit; c'est la manière de faire de l'amour de Christ. Cependant on trouve toujours en toutes choses, qu'en agissant ainsi il n'est pas diminué, sa gloire et sa bénédiction personnelles sont soigneusement distinguées. Il ne dit pas: notre Père, mais «mon Père et votre Père». Moïse et Elie étaient dans la même gloire que Lui, mais au moment où Pierre veut les mettre sur le même niveau, ils disparaissent: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le».

Il y a, dans le cas d'Etienne, une belle expression de cette différence dans les effets qu'elle produit. Lorsqu'au baptême, Christ était monté en s'éloignant de l'eau, les cieux s'étaient ouverts sur Lui. Mais lorsque la rédemption eut été accomplie et le Saint Esprit donné, Etienne est rempli du Saint Esprit, et voit les cieux ouverts, comme Christ les vit; mais ce n'étaient pas les cieux regardant en bas, c'était Etienne regardant en haut, voyant le Fils de l'Homme debout à la droite de Dieu, et devenant moralement semblable à Lui. Christ dit: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font»; Etienne dit: «Seigneur, ne leur impute point ce péché». Christ dit: «Père! entre tes mains je remets mon esprit»; Etienne dit: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit».

Il voit un homme à la droite de Dieu, et devient semblable à lui. Vous ne voyez jamais cela en Christ. Christ ne regarde pas en haut pour devenir semblable à quelque chose, mais le ciel s'ouvre pour le regarder. Vous trouvez toujours cette différence. Nous ferions une perte immense, si nous ne remarquions pas cela. Il est le Fils éternel du Père. Mais, ô bien-aimés, le voir dans son humiliation, Lui, le saint Fils de Dieu, lassé de son chemin, s'asseyant au bord du puits, parce qu'il n'avait point d'autre place où il pût s'asseoir! On trouve des exemples nombreux de cela. Le Fils du Père a été manifesté en chair, mais quelle chose que de le voir marchant ici-bas, si près, si près de nous! Nous trouvons un autre exemple magnifique de sa manière d'agir dans le cas du lépreux. Si quelqu'un touchait un lépreux il devenait impur. Le Seigneur touche le lépreux; a-t-il été souillé? Nullement, c'est la lèpre qui disparaît. C'est ainsi qu'il est venu ici-bas: il nous a touchés, et il nous bénit.

Il y a une parole magnifique: «Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait»; — il ne sera jamais satisfait tant qu'il ne me verra pas avec Lui-même, dans la même gloire! Et il en recevra toute la louange.

C'est par la révélation de toutes ces choses que le Seigneur lui-même nous encourage maintenant.

Bien-aimés, si nous voulons être heureux avec Dieu, il faut que Christ soit tout pour nous et que nous n'attristions pas l'Esprit de Dieu, afin que cet Esprit puisse n'être occupé que de prendre les choses de Christ et de nous les communiquer. (J.N.D.)

2. Colossiens 1

Nous avons, dans l'épître aux Colossiens, l'appel du chrétien quant à sa marche, et le fondement sur lequel repose cet appel. Ce n'est pas la marche d'un honnête homme — quoique naturellement elle s'y trouve — mais une marche «digne du Seigneur», le chrétien étant une épître de Christ.

On trouve trois expressions en rapport avec la «dignité» de la marche. En 1 Thessaloniciens 2: 12: «Pour que vous marchiez d'une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire». Ensuite, ce passage de Colossiens 1: 10: «Pour marcher d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards»; c'est la même vérité. Enfin, une autre expression générale en Ephésiens 4: 1: «Je vous exhorte à marcher d'une manière digne de l'appel dont vous avez été appelés». Cette expression est plus en rapport avec le Saint Esprit. Il ne faut pas que vous l'attristiez.

Le chapitre qui nous occupe considère le fondement qui est posé pour cela, et montre jusqu'où vont l'exercice de la foi et la responsabilité, j'entends quant à notre marche. La parole de Dieu est le guide à cet égard, mais elle ne présente pas la même vérité dans chaque épître.

Il y a ceci de commun entre l'épître aux Romains et celle aux Colossiens, que l'homme y est vu comme présent dans la chair, selon la nature. Nous sommes tous de pauvres pécheurs dans la chair; Dieu nous rencontre en grâce, nous montre nos péchés, et il n'y a d'autre remède à cela que la mort. Cependant la mort par Christ devient une grâce infinie; mais c'est toujours la mort. Ce n'est pas que je ne puisse trouver dans un pommier sauvage autre chose que des pommes sauvages — il a peut-être des fleurs belles en apparence — mais pour avoir de bons fruits, il faut que l'arbre soit coupé et enté. Ainsi l'homme dans la chair ne peut plaire à Dieu. Mais abattez la chair, jugez-la maintenant par la parole de Dieu; alors Christ devient votre vie, et vous avez à vous tenir pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu, non en Adam, mais dans le Christ Jésus, notre Seigneur.

L'épître aux Ephésiens traite un tout autre sujet. L'homme y est considéré, non comme un pécheur vivant dans le péché, mais comme mort dans ses péchés. Si je suis vivant aux convoitises, je suis mort à Dieu. Ce n'est pas une chose différente, mais c'en est un aspect différent. Si j'envisage un homme vivant dans la chair, je dois introduire la mort au péché, comme dans l'épître aux Romains, et la mort au monde, comme dans celle aux Colossiens. Tout a été jugé; qu'il s'agisse d'une épreuve sans loi ou sous la loi, tout a été trouvé mauvais. Bien plus, quand Dieu est venu dans le monde en Christ, le péché y était, et la transgression aussi, mais la présence de Dieu en Christ a mis tout à découvert — l'esprit charnel s'est montré inimitié contre Dieu — et s'il s'agit des hommes, ils se sont débarrassés de Lui. Tel est le monde où nous sommes; Christ a été crucifié et mis à mort par des mains iniques. Une oeuvre des plus bénies a été accomplie par cet acte, mais c'est un autre point. L'épreuve de l'homme a été terminée à la mort de Christ. Dieu a envoyé son Fils; ils ont dit: «Tuons-le, et l'héritage sera à nous», — car ils voulaient pouvoir jouir du monde sans Dieu. Cela ne pourra continuer toujours; mais telle est la nature de l'homme et ce qu'elle essayera toujours de faire. Mais l'homme n'est pas heureux; un petit enfant peut courir çà et là et s'amuser, — l'homme n'est pas heureux. Vous ne trouveriez pas un homme qui pût dire comme Paul: «Plût à Dieu que… tu devinsses de toutes manières tel que je suis». L'homme a beaucoup de bénédictions, je l'admets de la manière la plus complète, mais il n'est pas heureux.

Quand l'épître aux Romains me présente la manière dont le péché dans la chair est traité, j'y trouve la mort introduite en grâce.

Il y a une purification absolument parfaite par le sang de Christ, mais il y a aussi la mort au péché.

Dans l'épître aux Colossiens, je fais un pas de plus: Nous sommes aussi «ressuscités avec lui»; et l'apôtre en développe ensuite la conséquence et la portée.

Dans l'épître aux Ephésiens, il ne s'agit pas d'un homme vivant dans la chair — il n'en est question que dans un seul verset — mais on ne trouve chez l'homme aucun mouvement vers Dieu, l'homme est mort dans ses péchés, et je rencontre alors Dieu agissant selon ses propres pensées; il nous prend, nous vivifie ensemble avec Christ, et nous fait asseoir dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, non pas encore avec Lui, mais en Lui.

Lorsque nous sommes vus ainsi comme morts dans nos péchés, alors apparaît l'oeuvre de Dieu, et nous sommes vivifiés ensemble avec Christ. Christ vient dans sa grâce et son amour souverains, dans le corps qui a été formé pour Lui, et la Parole est faite chair, un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort. Il descend là où j'étais gisant, et Dieu nous ressuscite ensemble — nous entrons individuellement en scène, mais Dieu nous voit comme un tout complet — et nous fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ.

Il nous retire de la mort, du péché, et du premier Adam, et nous place en Christ, le second Homme, le Seigneur du ciel. C'est une oeuvre qui est entièrement de Dieu et par laquelle, ayant ôté les péchés, il nous tire de la mort et du péché, et nous place en Christ ressuscité d'entre les morts. C'est une position tout à fait nouvelle; dans la pensée de Dieu, elle est vue dans toute sa perfection; et il nous la fait connaître, afin que nous nous tenions en Christ maintenant, dans la conscience de notre position.

Mais dans les Romains et aussi dans les Colossiens l'apôtre considère l'homme non comme mort dans le péché, mais comme vivant dans les péchés. Ainsi nous devons mourir. Je ne puis permettre que le vieux tronc du pommier sauvage subsiste. Il est là, mais étant en Christ, je dis: Maintenant je suis mort au péché. «En ce qu'Il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché; mais en ce qu'Il vit, il vit à Dieu». Par la loi, je suis mort à la loi, parce qu'elle m'a tué, et elle ne pouvait aller au delà. En parlant de la loi, dans l'épître aux Corinthiens, l'apôtre l'appelle le ministère de la mort et de la condamnation; et en Galates, il dit: «Tous ceux qui sont sur le principe des oeuvres de loi, sont sous malédiction»; la loi est la règle parfaite de ce qu'un enfant d'Adam doit être seulement vous ne l'êtes pas; un enfant de Dieu est une chose différente.

Dans l'épître aux Galates, l'apôtre dit: «Je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu». Mais maintenant il est en Christ, non en Adam, bien qu'Adam eut été créé innocent et heureux jusqu'à ce qu'il eût abandonné Dieu. L'apôtre ajoute: «Je vis dans la foi au Fils de Dieu» cela lui donne un objet, c'est-à-dire Christ. Tout cela est résumé dans l'épître aux Galates. Il est mort avec Christ de cette manière, et il ajoute: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi». En Romains et en Colossiens, il est question de la mort quant à moi, de la mort à ce que j'étais dans mon esprit et ma conscience; puis de la vie: «Je suis vivant à Dieu je ne suis plus en Adam mais en Christ». Ainsi, je trouve en Romains 6: «Christ est mort une fois pour toutes au péché, mais en ce qu'il vit, il vit à Dieu». C'est maintenant une vie nouvelle. «Celui qui a le Fils, a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie». «Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu».

Dans les Romains, je trouve un homme mort au péché. Il y a premièrement d'autres choses, comme par exemple: «Justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu», il y a que Christ a été crucifié pour mes péchés, de sorte que Dieu ne peut me les imputer; mais nous trouvons encore une autre chose: «Je suis crucifié avec Christ»; je suis mort avec Lui au péché. Et maintenant, l'ayant pour ma vie, mon devoir de chrétien est de marcher comme Christ. Or je trouve ici, dans les Colossiens, la mesure de ce que c'est que de pouvoir «marcher d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre». Comme le dit l'apôtre, en Corinthiens: «Vous êtes l'épître de Christ», et aussi dans ce passage: «Afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps».

Dans le chapitre que nous avons lu, Paul parle de ces choses et en montre le principe: comment, pourquoi, de quelle manière cela est. Nous ne pourrions penser à une telle chose si Christ n'était pas notre vie.

Mais il y a un autre point aussi, c'est-à-dire le caractère des voies de Dieu envers nous, et la manière différente dont elles se montrent quand il est question de rédemption, et ses voies envers nous pour assurer le caractère de notre marche ici-bas lorsque nous sommes rachetés, et c'est alors qu'on trouve le «si».

Après avoir prié pour les Colossiens, l'apôtre ajoute: «Pour que vous marchiez d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre, et croissant par la connaissance de Dieu». En connaissant Dieu davantage, je sais mieux ce qui lui plaît, et j'ai ces deux choses pour marcher d'une manière digne de Christ: la vie et la connaissance de Dieu.

Ce à quoi nous sommes appelés comme chrétiens, c'est de marcher d'une manière digne de Christ, non comme des hommes intègres, ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais Dieu est venu dans ce monde, dans un homme, et nous devons être semblables à Lui. Il en est ainsi dans les Ephésiens où, nous plaçant sur un autre terrain, l'apôtre dit: «Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants». En Jean, c'est le même principe: «Par ceci nous avons connu l'amour, c'est que lui a laissé sa vie pour nous; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères». Il y a une limite à cela; mais, né de Dieu, et ayant Christ en moi, ma vie, toute l'occupation de la vie chrétienne est de montrer la vie de Christ manifestée dans notre chair mortelle. La grâce suffit à cela: «Fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie».

Nous avons à traverser un monde d'opposition et de tentation, et ce qui nous caractérise, ou doit le faire, c'est la patience et la constance avec joie.

Nous pouvons être persécutés ouvertement, persécutés dans nos familles, et mille autres choses, mais dans tous les cas, nous avons à nager contre le courant, dans la puissance de la grâce de Christ. «Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous». «Mais que la patience ait son oeuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien». Epaphras combattait, afin qu'ils «demeurassent parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu».

Dans notre marche à travers ce monde, il n'y a rien qui nous mette plus à l'épreuve que cette patience, car un homme patient n'a point de volonté. C'est la patience parfaite qui est requise, et par conséquent le support envers les autres, et la joie aussi.

On trouve une autre chose dans un verset que j'aurais dû citer d'abord: «Que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle» (verset 9). Le chrétien est considéré ici dans sa vraie et juste place d'obéissance. Mais combien souvent nous sommes hésitants, nous demandant ce qu'il nous faut choisir? Eh bien, je dis que, dans ce cas, votre oeil n'est pas simple.

Mais si je marche dans la puissance de l'Esprit de Dieu, dans le sentier de l'obéissance, l'oeil de mon âme sera simple. J'ai besoin de sagesse spirituelle, si je veux marcher d'une manière digne du Seigneur. C'est un sentier que l'oeil de l'aigle n'a pas aperçu; il conduit à travers un désert où il n'y a pas de chemin. Je dois suivre le Seigneur, car il dit: «Où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur»; et le suivre, c'est marcher où ses pas se sont empreints avant moi. C'est alors que nous trouvons la force, la sagesse divine et l'intelligence spirituelle pour marcher d'une manière digne de Lui.

Combien souvent nous trouvons des âmes sincères et chrétiennes abattues. Il n'y a pas en elles de force spirituelle, parce qu'elles ont abandonné leur premier amour.

Dans la première épître aux Thessaloniciens, l'apôtre se souvient de leur oeuvre de foi, de leur travail d'amour et de leur patience d'espérance; dans la lettre à Ephèse (Apocalypse 2), vous trouvez leur oeuvre, leur travail et leur patience, mais ni la foi, ni l'espérance, ni l'amour: la source était tarie. La foi, l'espérance et l'amour, sont la source du service, mais elle n'existait plus dans le coeur, et ainsi Christ ne pouvait plus être présenté d'une manière fraîche et vivante.

La sagesse, l'intelligence spirituelle et la croissance aussi sont nécessaires pour marcher d'une manière digne de Christ lui-même.

Quand vous parlez de marcher à travers ce monde, rappelez-vous qu'Adam innocent n'avait pas à trouver de chemin pour y marcher, non plus que nous dans le ciel; mais maintenant ici-bas, nous devons en trouver un, car nous sommes étrangers et forains recherchant une patrie; et dans le désert nous n'avons point de sentier. Il y a celui de Christ qui est le chemin, la vérité et la vie, et en Lui j'ai la sagesse et le discernement spirituel. Nous sommes tous sujets à marcher mal, quoique cela ne doive pas être; je n'admets pas que nous devions nécessairement subir un déclin; la vie dans sa fraîcheur doit se montrer de plus en plus. Un ruisseau qui descend des montagnes, coule plus silencieusement dans la plaine, mais il n'en coule pas moins. Je n'admets pas qu'à mesure que nous avançons, Christ nous soit moins précieux; mais notre intelligence et nos sentiments sont plus mûrs, notre amour est plus profond, et le lien avec Christ plus fort, plus parfait et plus stable.

Paul ne dit pas: Je crois en Christ, mais: «Je sais qui j'ai cru».

Ensuite, bien-aimés, vous trouvez ceci: le fondement de la rédemption et du salut (versets 12-22), et à la fin un «si» (verset 23).

L'apôtre rend grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière; il y a une joie réelle en cela; Dieu m'a formé pour cette chose même, pour une gloire comme celle de Christ et avec Lui; je n'y suis pas encore sans doute, mais il m'a donné les arrhes de l'Esprit. Il ne m'en a pas simplement conféré le titre, mais il m'a rendu propre à cela. L'oeuvre de Christ est si complète, si parfaite et si absolue, que quand nous sommes en Christ, nous sommes déjà rendus capables de participer à ce lot des saints.

Le brigand sur la croix en est l'exemple le plus frappant. Quand les disciples s'étaient enfuis, le brigand a une conscience honnête et dit: «Nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises: mais celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire». On n'a jamais entendu dire que, lorsque deux hommes étaient pendus ensemble, l'un se plût à insulter l'autre; cependant cela se voit ici. Mais ensuite le brigand change de langage et déclare que Christ est un homme sans tache. Comment le savait-il? C'était une révélation divine qui lui était faite de la perfection de Christ ici-bas; alors il dit: «Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume»; tu es pendu là, mais tu viendras dans ton royaume. Remarquons encore qu'il dit: «Seigneur, souviens-toi de moi», il n'a pas demandé à Christ de le toucher, mais seulement de se souvenir de lui quand il viendrait. Le Seigneur répond: Tu n'attendras pas jusque-là; «aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis». Un homme, un criminel, non pas un pécheur seulement, était introduit dans le paradis, réellement converti; l'oeuvre de Christ a cette efficace, et ce brigand rendant hommage à Christ, quand tous les disciples se sont enfuis, est introduit immédiatement dans le paradis. Il a subi les conséquences de son crime envers l'homme, mais Christ les a supportées devant Dieu.

C'est ainsi que, par l'oeuvre de Christ, nous sommes rendus capables d'avoir cette place, la place du chrétien, en sorte que nous rendons grâces au Père. Nous sommes délivrés des ténèbres et nous entrons dans la lumière, mais bien plus, nous serons dans le royaume du Fils de son amour; nous sommes amenés maintenant à la jouissance de cet amour. — «Tu les as aimés comme tu m'as aimé».

Croyez-vous, bien-aimés, que Dieu vous aime comme il aime Christ? C'est une chose merveilleuse à dire, mais le Seigneur l'a dite: «Je leur ai fait connaître ton nom, le nom du Père, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux». Pauvres faibles êtres que nous sommes, entourés de pièges innombrables, mais c'est la propre pensée de Dieu de nous amener à Lui-même par Christ, purifiés par son sang précieux, nous rendant capables de participer au lot des saints dans la lumière, nous ayant délivrés du pouvoir des ténèbres, c'est-à-dire de Satan, et transportés dans le royaume du Fils de son amour.

C'est là que nous sommes placés comme chrétiens; alors l'apôtre en montre la raison: «En qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés». La rémission des péchés est à nous. Mais peut-être n'êtes-vous pas au clair à cet égard? Alors, comment se fait-il que, lorsque l'Evangile fût annoncé, la repentance et la rémission des péchés furent prêchées? Dois-je le croire? Je dois me repentir, c'est clair, et ainsi je ne puis continuer à marcher de la même manière que je le faisais auparavant.

La rémission des péchés doit être prêchée, et je le crois. Dieu ne se souviendra plus de mes péchés, parce que tout est réglé par le sang; et l'Ecriture ne reconnaît rien de semblable à un chrétien non pardonné. Jean dit: «Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom».

Ensuite, dans notre chapitre, nous avons Christ lui-même, l'image du Dieu invisible, présenté comme le premier-né de toute la création. Cela n'est pas encore accompli, mais le droit qu'il y a est parfait. Il recueille maintenant les cohéritiers, il est assis, non sur son propre trône, mais sur celui du Père. «Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds». Dieu n'a pas encore fait de ses ennemis son marchepied. Lisez en Hébreux 2: «Quelqu'un a rendu ce témoignage quelque part, disant: Qu'est-ce que l'homme que tu te souviennes de lui, on le fils de l'homme que tu le visites? Tu l'as fait un peu moindre que les anges, tu l'as couronné de gloire et d'honneur», — il est couronné personnellement, — «et l'as établi sur les oeuvres de tes mains; tu as assujetti toutes choses sous ses pieds,… mais maintenant nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties»; mais il attend que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds.

Quand il se lèvera, il nous prendra afin que nous soyons avec Lui. Dieu connaît le moment où cela doit avoir lieu — ce sera quand les cohéritiers seront rassemblés. Il est couronné de gloire et d'honneur, de sorte que nous savons que l'oeuvre en vertu de laquelle nous sommes faits cohéritiers, est achevée.

Or, toutes choses ont été créées par Lui, par conséquent lorsqu'il entre dans ces choses, il doit avoir la première place.

On trouve ensuite une autre autorité suprême, il est «chef du corps, de l'assemblée». En Ephésiens, il est dit: «Chef sur toutes choses à l'assemblée, qui est son corps». Il est chef du corps et chef sur toutes choses.

Nous trouvons donc ceci: Nous sommes rendus capables, nous sommes dans la lumière de Dieu, nous sommes délivrés de Satan, nous sommes transportés dans le royaume du Fils de son amour, nous avons le pardon des péchés; et quant à Christ, le Fils, comme Créateur, il a des droits sur toutes choses, aussi bien que sur l'Eglise de Dieu qui comprend tous les chrétiens. Il est le Chef du corps, afin qu'en toutes choses il tienne, Lui, le premier rang.

Nous sommes caractérisés par ces mots: «capables», «délivrés», «transportés», «rédemption»; et quand viendra le temps où nous serons tous rassemblés, et où toutes choses seront réconciliées et mises en ordre, Lui-même ayant fait la paix par le sang de sa croix, alors une autre chose aura lieu.

L'état actuel des choses n'est pas la réconciliation: de toutes parts il n'y a que guerres et dégradation. Mais ce sera bien différent quand Christ régnera. «Vous qui étiez autrefois étrangers, il vous a maintenant réconciliés», et nous attendons un état de choses réconcilié. «Il vous a réconciliés». Parole bénie! Car lorsqu'on est réconcilié avec un autre, il n'y a plus de discorde. Christ a fait cela. Nous sommes réconciliés avec Dieu. Je parle des croyants. Je ne dis aucun bien de moi-même; à Dieu ne plaise. Mais il n'y a rien qui m'empêche d'entrer comme le pauvre brigand dans le paradis. Christ est digne d'y entrer et je suis en Lui.

Mais l'épître aux Colossiens nous montre l'espérance conservée dans les cieux pour nous. Quant à notre sentier, nous sommes encore dans le désert, appartenant à Dieu, et marchant vers Canaan. Nous sommes réconciliés avec Dieu, parfaitement réconciliés; il n'y a aucune discorde quelconque. Nous sommes de pauvres et faibles créatures; mais la paix est faite et Christ est ressuscité. Il s'est chargé de nos péchés; nous vivons dans le résultat de ce qu'il a fait, et nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints. Dieu est révélé en amour, et, comme conséquence, nous sommes en sa présence. «En ce jour-là — celui du Saint Esprit — vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous».

Je me suis arrêté là-dessus, afin que nous sachions bien où nous avons été placés. Christ a porté mes péchés et m'a amené en la présence de Dieu. Après avoir fait par lui-même la purification de mes péchés, il s'est assis à la droite de la Majesté, dans les hauts lieux. Il ne s'est pas assis avant d'avoir terminé son oeuvre, et, maintenant que nous croyons en Lui, la seule question est celle-ci: Quelle est la valeur de ce qu'il a fait? Le Seigneur veuille qu'aucune âme ne mette en doute le fait, d'avoir été amenée à Dieu. Ce n'est pas la valeur que je mets à la chose qui me donne la paix, mais c'est le prix que Dieu y attache.

Supposez que je vous aie extrêmement offensé, et que quelqu'un en fasse la réparation; pour qui sera-t-elle? Pour moi qui vous ai offensé, ou pour vous qui êtes l'offensé? Eh bien, Dieu est-il satisfait? Oui, puisque Christ est assis à la droite de Dieu. Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, l'a glorifié; et il est là maintenant.

Celui qui a porté mes péchés est à la droite de Dieu. Croyez-vous qu'il y soit avec mes péchés? Je ne le crois pas. C'est impossible. Voilà qui résout la question de mon acceptation. Il y a tant d'âmes qui en doutent et pensent qu'il y a de l'humilité à le faire. Quoi? de l'humilité à douter de la valeur de l'oeuvre de Christ! Que nous soyons tous indignes, j'en conviens, mais son oeuvre est faite. Pourquoi? Afin que, dans les siècles à venir, Dieu montre les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus. Envers nous! N'est-ce pas une pensée réjouissante que nous soyons éternellement les témoins de la grâce de Dieu?

Maintenant j'arrive à un autre point.

Vous êtes réconciliés par la mort. C'est accompli. «Pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui». Cela n'a pas encore eu lieu. La chose m'appartient, je le sais, mais il est évident que nous ne sommes pas encore manifestés en gloire. Il nous a réconciliés pour nous présenter. La rédemption est accomplie, et j'en vois la plénitude dans le brigand. Il a été «rendu capable».

Mais nous traversons pendant quelque temps ce pauvre monde, les pièges y abondent, et Satan est habile à nous faire broncher.

Israël nous en donne l'exemple. Sa délivrance hors d'Egypte était absolue: «Je vous ai portés sur des ailes d'aigle, et vous ai amenés à moi». Ensuite ils avaient à traverser le désert pour se rendre en Canaan. De fait, Dieu nous conduit de même à travers ce monde vers notre repos. En considérant un chrétien de cette manière, je lui dis: Eh bien, si vous marchez vers Canaan, vous devez suivre jusqu'au bout le chemin qui y mène. Et si vous répondez: Non, mais je retournerai en Egypte, alors vous n'arriverez pas en Canaan.

Je ne doute pas que la terre promise ne nous appartienne, ni que tout véritable saint n'arrive sûrement au ciel, mais pour y arriver il a le désert à traverser. Ce n'est pas de l'incertitude à l'égard de la rédemption et de sa parfaite valeur, mais le désert est le lieu où la chair est mise à l'épreuve, et, le chrétien doit aller jusqu'au bout de la course, travaillant à son propre salut.

Là nous sommes toujours en lutte avec Satan, et nous devons avancer avec crainte et tremblement.

Il n'est donc pas question ici de la valeur de la rédemption, car je suis «rendu capable», mais je trouve ceci: «Il ne retire pas ses yeux de dessus les justes». J'ai l'amour de Dieu, le Dieu rédempteur, cela est vrai, mais il y a un autre fait: Vous êtes en voyage dans le désert — nous y sommes tous en ce moment — et il faut que vous alliez jusqu'au bout.

Mais alors je possède cette vérité que notre vie maintenant est la vie de Christ, et que cela repose sur un témoignage positif; et tant que je serai placé sous la responsabilité, je serai gardé sûrement.

Christ a achevé cette oeuvre parfaite et m'a aussi placé là où je puis apprendre à le connaître lui-même dans le désert. Il nous humilie et nous exerce, afin de nous apprendre ce qu'est la patience. Résistez au diable et il s'enfuira de vous. Ce dont vous avez besoin, c'est d'une dépendance de Dieu de tous les instants, maintenant, aujourd'hui, demain, d'une dépendance continuelle.

Quoique j'aie la rédemption, si Dieu, dans le chemin même où elle m'introduit, m'abandonnait cinq minutes, tout serait fini pour moi. C'est la vie, mais toujours dans la dépendance du Seigneur Jésus Christ. Or, dans cet état de dépendance, j'ai la promesse positive d'une fidélité infaillible. Je n'ai aucun doute à cet égard. Pourquoi? Est-ce parce que je me confie en moi-même? A Dieu ne plaise; mais parce que je me confie en la fidélité de Celui qui nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous. «Travaillez à votre propre salut, avec crainte et tremblement»; cela se continue tous les jours, mais non la rédemption. En 1 Corinthiens, vous n'avez peut-être pas le passage le plus frappant, mais c'en est un très fort: «Selon que le témoignage du Christ a été confirmé au milieu, de vous, de sorte que vous ne manquez d'aucun don de grâce pendant que vous attendez la révélation de notre Seigneur Jésus Christ, qui aussi vous affermira jusqu'à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ. Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est fidèle». Après avoir parlé ainsi, l'apôtre commence à les blâmer de tout ce qu'ils avaient fait — ils marchaient si mal qu'il ne pouvait retourner auprès d'eux. C'est le gouvernement de Dieu à notre égard dans le chemin où nous avons à marcher. Il ne permet pas que la manne manque un seul jour, et les expressions de sa fidélité sont inestimables. Mais je ne parle pas de dépendance quand je parle de rédemption; celle-ci est complètement achevée. Mais tout est dépendance dans la marche à travers ce monde, et il nous garde. Pourquoi le fait-il? Parce que nous avons besoin d'être gardés. Pourquoi dit-il: «Nul ne les ravira de ma main»? Parce que le diable veut toujours les ravir. Il nous retient, même si nous manquons. Il est toujours vivant pour nous introduire dans la gloire. Moïse dans le désert avec les Israélites, les appelle un peuple de cou roide depuis le jour où il les connut; mais lorsque sur la montagne, Balaam joue le rôle d'accusateur, Dieu dit par sa bouche qu'il n'a pas aperçu d'iniquité en Jacob, ni n'a vu d'injustice en Israël. Nous sommes rachetés sans aucune incertitude à cet égard, et il nous laisse dans le désert où toutes choses doivent être mises à l'épreuve. Il nous châtiera pour ceci ou pour cela, intérieurement ou extérieurement, mais il n'y a pas un seul instant où Dieu ne nous garde. «Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire», et vous devez traverser le désert jusqu'au bout. Je crois que quiconque a la vie voudra le faire: «Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez». Mais vous traversez le désert, où sont la chair et les ennemis, et c'est le sentier de la foi. Jusqu'à quel point nos coeurs se reposent-ils sur Lui? Notre amour est-il vivant et plein de fraîcheur, en sorte que nous puissions dire: «Je fais une chose».? Les «si» vont avec le chemin du désert; mais Dieu est là pour nous garder.