Le fils de Dieu et le Fils de l'homme

 ME 1904 page 278

 

Les bénédictions qui se rattachent aux caractères de Jésus comme Fils de Dieu et Fils de l'homme, ne se réaliseraient pas, si ces titres n'étaient pas réunis dans une seule et même personne; toutefois ils sont bien distincts l'un de l'autre.

Le Seigneur Jésus est appelé Fils de deux manières: d'abord il est le Fils éternel du Père, celui qui a créé toutes choses et qui a été envoyé ici-bas. Puis il est le Fils de Dieu dans ce monde; il a cette relation de Fils, en tant qu'homme dans ce monde (Psaumes 2: 7). Toutefois c'est une seule et même personne qui réunit en elle cette double gloire. Dans la première des deux relations dont nous parlons, la relation éternelle du Fils avec le Père, nous trouvons la mesure de l'amour du Père et la parfaite révélation du Père; ensuite la puissance de la vie divine («En Lui était la vie» Jean 1: 4), puissance démontrée dans une vie de sainteté parfaite ici-bas, et définitivement, dans la résurrection (Romains 1: 4) — puissance qui se montre aussi en nous vivifiant (Ephésiens 1: 19, 20; 2: 5). On trouve donc dans le Fils éternel la grâce, la parfaite révélation du Père (Jean 1; 14), la puissance de la vie, et la relation spéciale du Fils avec le Père. Or, en devenant Fils de l'homme, le Fils introduit toutes ces choses en sa propre personne dans l'humanité, c'est-à-dire dans la nature humaine au milieu des hommes; ensuite il leur communique cette vie, il devient la vie des hommes selon la grâce; et ayant aboli pour eux le péché, il les baptise du Saint Esprit, de sorte qu'ils entrent par cette nouvelle vie, et par le Saint Esprit, dans la relation dans laquelle Lui-même, le Fils, se trouve comme homme. Ils sont fils, le Père les aime comme il a aimé Jésus; on voit et on connaît le Père en Lui.

Une autre vérité se rattache à ce titre de Fils de l'homme. Comme Fils de Dieu né sur la terre, Jésus est aussi le Christ, le Messie, roi en Sion (Psaumes 2: 6). Ayant été rejeté comme Messie, bien qu'il doive revendiquer ses droits plus tard, c'est dans son caractère comme Fils de l'homme que ses droits se déploient. Or Dieu a destiné l'homme, en Lui et avec Lui, à être héritier de toutes choses dans une gloire céleste. Rejeté dans son caractère restreint de Messie, il prend celui plus étendu de Fils de l'homme d'abord souffrant, ensuite ressuscité et glorifié (conf. Psaumes 8, cité dans le Nouveau Testament, et Daniel 7).

Nous voyons dans les évangiles la transition du titre de Messie à celui de Fils de l'homme, qu'il se donne, du reste, toujours Lui-même. Le point de vue de Jean est un peu différent, parce qu'il commence par sa nature divine et voit dans sa réjection le point de départ d'une manifestation plus grande et plus excellente. Comme Fils de l'homme, il doit souffrir pour l'homme et hériter de tout ce que les conseils de Dieu ont préparé pour l'homme. C'est ainsi qu'il se lie à nous comme second homme, dernier Adam. Comme Fils de Dieu, il est en relation avec le Père.