Une conférence au Basset, près Vevey, en juillet 1843 sur la présence du Saint Esprit dans l'Eglise

 

Une conférence au Basset, près Vevey, en juillet 1843 sur la présence du Saint Esprit dans l'Eglise  1

ME 1905 page 349 - 19 juillet. Séance du matin. 2

Avantage du départ de Jésus. 2

Ce que l'Esprit nous communique. 2

Le Saint Esprit dans l'individu et dans l'Eglise. 3

Opérations du Saint Esprit dans l'Eglise. 3

Dieu demeurant au milieu des hommes. 4

Le Saint Esprit donné. 5

Présence du Saint Esprit dans l'Eglise. 6

Cantiques inspirés. 7

Les langues. 7

L'Eglise composée de vivants sur la terre. 8

Trois espèces d'union. 8

Effets de la présence du Saint Esprit dans l'Eglise. 8

Deux principes se rattachant à cette présence. 9

ME 1905 page 387 - 19 juillet. Séance du de l'après-midi 9

Humiliation quant à l'état actuel de l'Eglise. 9

Ordre du corps de Christ 10

L'Eglise appartient à Dieu. 10

Chercher l'Esprit en moi. L'Esprit juge. 11

Un oeil simple. 11

Action du Saint Esprit sur l'ouvrier du Seigneur. 11

Le Saint Esprit nous possède. 11

L'Esprit révèle les choses à venir et conduit les saints. 12

Obéissance et puissance. 13

ME 1905 page 410 - 19 juillet. Séance du soir. 13

Le culte. 13

Les dons. 14

Deux choses importantes. 16

Les dons et le culte. 16

Dangers dans l'exercice des dons. 17

ME 1905 page 428 - 20 juillet. 18

L'Esprit dans l'Ancien Testament 18

L'Esprit dans le Nouveau Testament 19

Réception de l'Esprit en Jean 20. 21

Le Seigneur. 21

Eteindre l'Esprit 21

Discerner les esprits. 22

La discipline. 22

Bonnes oeuvres. 23

Justification et gouvernement 23

Matthieu 13. 24

 

ME 1905 page 349 - 19 juillet. Séance du matin

Mr C. lit Jean 16: 12-15

Avantage du départ de Jésus

J.N.D.  D'après ce passage, et à la fin des évangiles de Jean et de Luc, le sujet dont Jésus entretenait ses disciples était qu'il ne les laisserait pas seuls, car ils allaient être séparés du Seigneur, dont la présence avait été leur sauvegarde et une grande jouissance pour leurs coeurs.

On peut se représenter le privilège d'avoir ici-bas avec soi Jésus en personne, de le voir, de l'interroger, de l'entendre. Cependant Jésus leur dit qu'il leur est avantageux qu'il s'en aille; et certes il devait y avoir quelque chose d'infiniment précieux dans la présence du Saint Esprit, pour rendre avantageux aux disciples le départ de leur Maître.

Avons-nous, à cette heure-ci, réalisé la présence du Saint Esprit, de telle sorte que nous comprenions l'avantage de cette présence et de l'absence du Seigneur?

Jésus ne dit pas (Jean 16: 7): «Si je m'en vais, le Saint Esprit restera ici»; car il y était en la personne de Christ; mais il dit: «Si je m'en vais, je vous l'enverrai». Il doit venir d'en haut et mettre les disciples en rapport avec Christ ressuscité.

Ce que l'Esprit nous communique

Le Saint Esprit prend les caractères de Christ pour nous les communiquer. Le Seigneur est Fils auprès du Père, le Saint Esprit est pour nous un Esprit d'adoption. Il est dans la gloire, le Saint Esprit nous glorifie avec Lui; la plénitude de la déité habite en Lui, le Saint Esprit nous communique la plénitude de ce que Christ est.

Le Saint Esprit dans l'individu et dans l'Eglise

Après la chute, quand Dieu a voulu rassembler un peuple pour Lui, il a voulu aussi habiter avec ce peuple, demeurer au milieu des siens, non pas seulement dans le ciel, mais sur la terre, et manifester sa gloire comme y demeurant. C'est par le Saint Esprit qu'a lieu la présence de Dieu au milieu de son peuple sur la terre, fait de toute importance.

On voit dans le passage qui nous a été lu, la manière dont le Saint Esprit devient pour l'individu une source de bénédiction dans ses relations avec le Père et avec le Fils, et de plus le moyen de la manifestation de la gloire de Dieu et de Christ sur la terre (versets 13, 14).

Il importe que nous étudiions le fait de la présence personnelle du Saint Esprit, du Consolateur, dans l'Eglise et dans le chrétien individuellement, du Saint Esprit, agissant au nom du Père et du Fils au milieu des siens.

Mr R.  Il me semble voir dans la Parole une gradation miséricordieuse dans la manière dont Dieu a manifesté sa présence au milieu de son peuple. Dans le désert, il veut qu'on construise un tabernacle, et c'est là qu'il demeure. Quand Jésus paraît, il est ce tabernacle. «La Parole devint chair et habita (proprement tabernacla) au milieu de nous». Puis l'Eglise devient le tabernacle de Dieu en Esprit, et les saints sont, dans leur corps, le temple du Saint Esprit. Nous n'avons pas seulement Dieu avec nous, mais Dieu en nous. Jésus, demeurant sur la terre, ne serait pas avec nous tous. Bien plus, le Saint Esprit est en tous ceux qui croient, leur faisant connaître le Père, et rendant témoignage au Fils.

Mr M.  Que signifie Romains 8: 9-11?

Mr R.  Ce passage est remarquable, car ce qui est en nous est d'abord appelé l'Esprit de Dieu, puis l'Esprit de Christ, puis Christ.

Mr de G.  Chose mystérieuse: Dieu se présentant à nous en trois personnes! D'abord seul, comme Eternel, puis dans le Fils, puis par le Saint Esprit. C'est que, dans son dessein de miséricorde, il a voulu, d'une manière aussi intime que possible, s'approcher de nous.

J.N.D.  Nous ne pensons qu'à la présence du Saint Esprit dans l'individu — il y a aussi sa présence dans l'Eglise.

Mr C.  La gradation dont on a parlé me suggère une observation: c'est une chose «avantageuse» que cette dispensation de la présence de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, au milieu des siens et dans les siens. Les choses que le Seigneur disait de la présence du Saint Esprit en nous n'étaient pas encore à la portée des disciples. Ces choses sont maintenant en nous par l'Esprit qui conduit en toute vérité. «En ce jour-là», dit le Seigneur, «vous ne me ferez pas de demandes» (16: 23).

Opérations du Saint Esprit dans l'Eglise

Mr P.  Quelles sont les opérations du Saint Esprit dans l'Eglise, et comment pouvons-nous réaliser maintenant la présence de Dieu?

J.N.D.  Une difficulté qui se présente à moi pour répondre, c'est l'étendue du sujet. Le Saint Esprit seul nous instruit; il est en puissance au milieu de nous, et si Dieu s'y déploie, quoi d'étonnant que le sujet soit si vaste?

Dieu demeurant au milieu des hommes

Le point central du sujet, me paraît être le fait que Dieu a voulu demeurer au milieu des hommes. Il demeure dans la lumière inaccessible, mais cela ne suffit pas à son amour; il faut qu'il se fasse connaître. L'homme est incapable de connaître Dieu. Si nous pouvions le connaître, cela supposerait une certaine égalité avec Lui. Mais Dieu a voulu demeurer au milieu de nous et, pour que nous puissions jouir de sa présence, il faut que Dieu se communique à nous.

Dans le jardin d'Eden, Dieu veut converser avec l'homme. Il est un Dieu familier; il se promène dans le jardin au frais du jour. Mais, depuis la mort de Christ, il ne reste aucun rapport entre notre nature humaine et Dieu.

Israël voyait Dieu. La mer divisée et autres miracles, manifestaient sa présence; sa gloire marchait devant Israël; c'était une présence sensible. Mais elle n'existe plus; l'homme n'est plus aussi près de Dieu qu'alors. La providence divine ne parle pas plus aux croyants qu'aux incrédules.

Dieu a abandonné longtemps l'homme à lui-même, mais non pas sans témoignage. C'est ainsi que Noé était «prédicateur de la justice» pour le monde d'alors. Après le déluge, le démon s'empare de l'homme par l'idolâtrie et se manifeste à lui d'une manière sensible par de faux miracles.

Avec Abraham, Dieu commence à se manifester ouvertement aux hommes. Il parle ait patriarche, mange avec lui, monte avec lui sur la montagne. Plus tard, Dieu voit l'affliction de son peuple et descend pour le délivrer. Ce n'est pas une apparition momentanée; il manifeste dans le monde, sa présence en puissance, pour délivrer son peuple. Dieu exécute ses jugements sur les dieux d'Egypte. Aux lieux où Satan manifestait sa puissance dans le culte rendu par le monde, Dieu se manifeste et triomphe. En Exode 18: 10, 11, Jéthro dit: «Béni soit l'Eternel… qui a délivré le peuple de dessous la main des Egyptiens! Maintenant je connais que l'Eternel est plus grand que tous les dieux, car… il a été au-dessus d'eux». En Exode 29: 45, 46, Dieu dit: «J'habiterai au milieu des fils d'Israël, et je leur serai Dieu; et ils sauront que moi, l'Eternel, je suis leur Dieu». Le païen Jéthro sait, les Israélites savent que Dieu les a tirés d'Egypte pour habiter au milieu d'eux. Dieu descend, délivre son peuple et habite avec lui. En Exode 15: 13-16, les ennemis du peuple «sont devenus muets comme une pierre». La manifestation de la présence de Dieu leur ôte toute force. C'est la joie du peuple de sentir que Dieu est là. Cette présence était donc sensible à Jéthro, sensible au peuple terrestre, au milieu duquel Dieu se trouvait.

Quand Israël a fait le veau d'or, Dieu refuse de monter avec lui. Moïse intercède, Dieu pardonne au peuple, et Moïse dit: Comment connaîtra-t-on que ce peuple a trouvé grâce à tes yeux, si ta face ne vient pas avec nous? Lorsque Dieu a un peuple sur la terre, il est avec ce peuple.

Il est impossible que le peuple, tienne devant ses ennemis, sans la présence de Dieu , il lui faut même sa présence, parce qu'il est un peuple de col roide (Exode 34: 9), et a besoin d'être mâté. Dieu combat les ennemis et fait tomber les murs de Jéricho, mais il maintient aussi la sainteté du camp d'Israël. Ainsi, il n'est pas seulement dans le ciel, mais nous le voyons présent, pour habiter ici-bas, en grâce, an milieu de son peuple.

La présence de Dieu au milieu d'Israël, a été la source de tous les jugements qui tombèrent sur le peuple à cause de son péché. Dieu se manifeste dans le tabernacle, et plus tard dans le temple. Israël souille le temple par l'idolâtrie; alors Dieu le rejette.

Jésus vient; il est Dieu au milieu du peuple, Emmanuel, Dieu avec nous, et comme tel manifesté en chair. Il a le dessus sur Satan; il chasse les démons qui fuient devant Lui. Il est le vrai temple, mais nous trouvons ici, en outre, une chose de la plus haute importance: la présence de Dieu dans l'homme et non dans une nuée. Dans la nuée, Dieu répondait à tous les besoins du peuple et agissait en sa faveur, mais ce n'était pas Dieu uni à l'Homme. Je trouve en Christ cette nouvelle vérité, Dieu uni à l'Homme. Dieu a préparé un corps pour son Fils; celui-ci s'est humanisé, a sympathisé. Ce qu'il fallait à l'homme, c'était Dieu manifesté en chair, vu des anges, élevé dans le ciel, Dieu uni à un Homme.

Il faut que Dieu se communique à nous; cela n'avait pas lieu en Christ, car, à peine les hommes ont-ils vu Dieu manifesté en chair, qu'ils l'ont haï. Il n'y avait point de communication possible entre Dieu en Christ, et le coeur de l'homme.

En Esaïe 50: 1-4, Il descend pour se mettre au niveau de la position de l'homme. Après avoir dit: Pourquoi suis-je venu? Qui donc? Moi, l'Eternel, qui ai fait tarir la mer Rouge, et qui revêts les cieux de noirceur, il ajoute: Je me suis humilié pour me faire connaître à ceux qui sont accablés de maux. Il vient faire l'expérience de toutes choses, à part le péché; mais il n'y avait personne, aucune communication entre Lui et l'homme.

Christ est un homme qui devient pour les hommes la source de la vie, d'une vie divine qui, dans l'homme, a eu le dessus sur Satan et qui, dans l'homme, a rendu par la mort impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort. Cet homme ressuscite et devient le chef d'une nouvelle famille, dans laquelle la puissance de Dieu se manifeste, et où la vie nous est communiquée en vertu de sa mort. Dieu a placé Christ à sa droite dans la gloire, et il devient la source d'une vie nouvelle en nous.

Le Saint Esprit donné

Le Père, le Fils et le Saint Esprit avaient été manifestés en Jésus ici-bas. «Mon Père travaille… et moi je travaille» (Jean 5: 17). «Je chasse les démons par l'Esprit de Dieu» (Matthieu 12: 28). Mais quand il est à la droite de Dieu, il envoie un Consolateur. Il descend de nouveau dans la personne du Saint Esprit et se place au milieu des siens. Cette présence du Saint Esprit est ce qui distingue les chrétiens du monde.

Le Saint Esprit nous met en communion avec Dieu et manifeste la présence de Dieu lui-même. Mais de plus, chose de toute importance, il unit l'Eglise avec Christ, et cette union est si grande qu'on a quelquefois de la peine à séparer dans la Parole Christ de l'Eglise (1 Corinthiens 12: 12).

Il faut distinguer entre la vie de Christ en nous et la présence du Saint Esprit. C'est ce que nous avons en Christ. La vie nous étant communiquée et participant à la nature divine, nous sommes capables de jouir de Dieu. Cette vie de Dieu, fait homme en Christ, nous a été communiquée après l'accomplissement de son oeuvre: «Parce que je vis, vous aussi vous vivrez». Nous sommes os de ses os, chair de sa chair. Cette vie de Christ, la même vie que la sienne, appartient à tous les membres de Christ. C'est une vie éternelle, car il est impossible que Christ périsse.

Présence du Saint Esprit dans l'Eglise

Mais il faut encore la présence de Dieu lui-même au milieu de nous. Dieu le Saint Esprit développe en nous sa puissance et son intelligence. Aucun homme ne peut comprendre ce qui est en Dieu; il faut pour cela Dieu lui-même, l'Esprit de Dieu. Nous avons cet Esprit, et par conséquent la pensée, l'entendement de Christ (1 Corinthiens 2: 16). Nous trouvons en 1 Jean 2: 20: «Vous avez l'onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses». Aucun d'entre nous ne connaît toutes choses, mais, ayant reçu l'onction, nous avons en nous le centre de l'intelligence de Dieu et la capacité de les comprendre. L'Esprit nous conduit en toute vérité. Avant la glorification de Christ, il parlait par les prophètes, mais ne donnait pas l'intelligence de tout.

Le Saint Esprit est le sceau de notre adoption: les péchés ayant été pardonnés, Dieu peut habiter dans l'Eglise, elle est le tabernacle de Dieu par l'Esprit. Nous sommes scellés pour le jour de la rédemption; en attendant ce jour, le sceau est sur nous, et par lui nous avons la jouissance et la connaissance de toutes choses. Nous connaissons le Père; l'amour de Dieu est versé dans nos coeurs, non parce que le Saint Esprit nous en parle, mais parce qu'il nous a été donné. Par lui, Dieu se place dans certaines relations avec nous: Il est notre Père.

Le Saint Esprit est avec nous comme personne divine, et comme accomplissant certaines fonctions. Jésus, Dieu sur la terre, les accomplissait aussi: il était prophète, il enseignait, etc. Le Saint Esprit est Dieu habitant et agissant en nous, de la part de Dieu le Père et de Dieu le Fils; il est aussi la puissance et la sagesse de celui qui se trouve dans ces relations; il ne parle pas de son chef, mais de la part du Père et du Fils, quoiqu'il ne cesse pas d'être Dieu, sans s'être incarné comme le Fils. Il agit dans l'homme pour accomplir les conseils de Dieu quant à l'homme. Il est en nous un Esprit d'adoption, il prie en nous, il glorifie le Fils. Il ne pouvait pas être (donné) (Jean 7: 39), avant que le Fils fût glorifié; enfin il nous communique l'amour du Père.

Chose infiniment précieuse, il nous fait sentir que tout ce qu'il nous communique est à nous. Le Saint Esprit dit toujours nous. Il est en nous un témoin que toutes ces choses nous appartiennent.

Dieu n'est pas seulement l'objet de notre foi, il est aussi en nous la source de notre joie et de notre vie. Celui qui aime demeure en Dieu, et Dieu en lui (1 Jean 4: 13). Dieu est ainsi, dans sa nature, en nous par l'Esprit. Si j'agis en amour envers le monde, c'est Dieu que je manifeste. La Syrophénicienne comprend cela, et Jésus doit ainsi agir en amour envers elle. Le monde m'ôte ce qui m'appartient; l'amour, la nature divine en nous, ne cherche pas ce qui lui appartient. La chose est encore plus précieuse dans les rapports des chrétiens entre eux. C'est la joie divine qu'ils soient «un en nous»; et tel est le lien entre les frères. Dieu est là. On ne peut séparer le Père et le Fils. L'union des chrétiens est donc infinie, parce que Dieu est en eux tous. Il nous a donné, de son Esprit. Le Dieu d'amour qui s'est manifesté en Jésus, se manifeste maintenant dans les enfants de Dieu. Nos coeurs sont l'expression de l'amour de Dieu qui y est répandu.

Je tiens beaucoup à ce que nous comprenions que Dieu lui-même habite maintenant ici-bas par son Esprit. Le même Dieu qui accomplit des miracles est au milieu de nous. Il est de la plus haute importance que nous le comprenions et que nous rendions témoignage que ce même Esprit est au milieu de nous et demeure éternellement avec nous, n'étant changé ni dans sa puissance, ni dans son amour.

Cantiques inspirés

Il y avait autrefois des cantiques inspirés que nous ne possédons plus. Il faut distinguer entre inspiration et révélation, et c'est une différence importante. Dans l'inspiration, le Saint Esprit parle; c'est la parole de Dieu. Mais le même Esprit agit par révélation, par consolation, par doctrine (chose déjà révélée). Personne ne prétend chanter un cantique inspiré; il est dit cependant: «Soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par… des cantiques spirituels» (Ephésiens 5: 19). S'il n'y a plus de cantiques inspirés, ne dois-je pas être rempli du Saint Esprit? Ce même Esprit n'est pas moins puissant maintenant qu'autrefois, quoiqu'il ne produise pas les mêmes manifestations; dans notre misère actuelle, nous n'avons pas moins besoin de lui que jadis. Si vous parlez au milieu des saints d'une manière efficace, c'est la manifestation du Saint Esprit, sinon ce sera la misérable manifestation de l'esprit de l'homme.

Les langues

Pourquoi tant de langues dans le monde? C'est un jugement de Dieu pour empêcher l'homme de trouver l'unité selon la chair. L'homme espère, comme à Babel, arriver à faire tout ce qu'il voudra. A la Pentecôte, Dieu sort de l'enceinte des Juifs, dans laquelle il était resté. Il parle, en grâce, toutes les langues de la terre, et cesse d'être juif. Les langues sont le témoignage le plus frappant de la grâce de Dieu, tout en étant un miracle. Cet Esprit qui se manifestait dans les langues n'était ni plus ni moins que le Consolateur promis par le Père (Actes des Apôtres 2). Il est donc impossible de séparer les dons du Saint Esprit, du Consolateur lui-même. Le Saint Esprit est nécessairement, absolument, un Esprit d'unité.

L'Eglise composée de vivants sur la terre

Ceux qui sont morts n'entrent pas, pour ainsi dire, dans la liste de l'Eglise. Ils sont dans la béatitude, mais l'Eglise est le vase où se manifeste la présence de Dieu sur la terre. Dieu a voulu se manifester sur la terre, et les chrétiens morts ne sont pas cette manifestation. Leurs corps sont dans le sépulcre, et les chrétiens vivants sont le vase de la présence de Dieu. Cela donne à l'Eglise sur la terre l'unité, une unité nécessaire.

Trois espèces d'union

Il y a trois espèces d'union. La première est Babel, l'association des hommes entre eux. Triste chose quand ce principe se trouve dans l'Eglise. «Celui qui n'assemble pas avec moi disperse». On peut, à la vérité, assembler et appeler cela union; mais quand ce n'est pas avec Lui, Dieu l'appelle dispersion. Satan cherche de tout son pouvoir à appeler le mal bien et le bien mal, afin que l'on ne puisse plus connaître la différence.

Il y a une seconde union satanique, c'est le mélange des chrétiens avec le monde. Tout amalgame qui tend à être un rapprochement entre l'iniquité et Dieu, en sorte qu'on ne puisse faire la distinction entre les deux, attire nécessairement le jugement de Dieu. Quand les fils de Dieu et les filles des hommes se furent unis ensemble, Dieu envoya le déluge. Les chrétiens mondains nous disent: on ne doit pas juger. Je ne dois donc pas juger que Jésus, dans le monde, est le Christ, et que ceux qui le suivent font bien? Il est vrai que je ne dois pas juger le coeur de l'homme; c'est usurper le droit de Dieu; mais quand je juge que tous sont morts et qu'un seul a échappé à cette mort, les anges même le chantent.

Il y a enfin l'union de Dieu. Comment l'effectue-t-il? Il commence par la séparation. Sa grâce agit au milieu du mal, convertit une âme après l'autre, la sépare du monde et l'unit à lui-même. C'était un mal qu'Israël, s'unît aux nations dont Dieu l'avait séparé pour rassembler son peuple autour de Lui. L'effet de la présence de Dieu sur la terre est d'y réunir ses enfants en un seul corps. Dieu veut par là séparer les chrétiens du mal; telle est la mesure de sa sainteté. Quand Dieu ne met pas le mal à découvert, c'est le plus terrible jugement possible, car il ne peut tolérer aucune souillure.

Effets de la présence du Saint Esprit dans l'Eglise

La présence du Saint Esprit est à la fois la puissance de Dieu, le témoignage d'amour devant le monde, et la sainteté dans l'Eglise. Dieu agissait envers Israël, instruisait, nourrissait, reprenait son peuple; il agissait en puissance, au dehors par des signes, au dedans par l'enseignement. Il en était de même dans l'Eglise: les langues étaient un témoignage envers le monde, mais tout en agissant envers lui, Christ nourrit aussi son corps. Les dons atteignaient donc ces deux buts: nourrir le corps et rendre témoignage au dehors.

Si l'Eglise n'est pas fidèle, ou pour telle autre raison, Dieu peut cesser de manifester sa présence en témoignage au monde. De même aussi, il a pu cesser de se manifester à Israël, mais il ne pouvait abandonner ses promesses à son peuple. Quant à l'Eglise, Dieu a pu lui ôter sa parure, ses dons en témoignage à ceux du dehors; mais si elle ne manifeste pas la gloire de Jésus, homme glorifié, Dieu, Lui, ne manquera pas à ses promesses en la négligeant, en l'abandonnant. Peut-être, au lieu de nourriture, lui donnera-t-il une médecine très amère, mais il ne peut l'abandonner; il faut qu'il la nourrisse et l'entretienne. S'il ne donnait plus d'évangélistes, il n'y aurait plus d'âmes converties. Le Saint Esprit reste toujours là, présent et agissant de la part de Christ pour nourrir et chérir l'Eglise.

Deux principes se rattachant à cette présence

Deux grands principes, la responsabilité de l'homme et le conseil de Dieu se rattachent à cette présence. Adam manque à sa responsabilité; Dieu ne manque pas à son amour. La création manque, Dieu ne manque pas. Israël manque; il jouira des promesses quand Christ reprendra ses relations avec lui. L'Eglise, responsable de présenter la gloire de Dieu, y a manqué; néanmoins Dieu accomplira sa gloire par le moyen de l'Eglise dans le ciel, et en attendant il accomplit ici-bas tout ce qu'exige sa fidélité pour manifester l'Eglise en gloire. Jusqu'à ce que le maître de la maison se lève et ferme la porte, Dieu opère dans l'Eglise, par le Saint Esprit, tout ce qui est nécessaire pour la pleine manifestation de l'Epouse de Christ.

Dieu reste avec son peuple. S'il y avait de la foi, cela se verrait en détail, et au lieu que l'Eglise soit stupide en présence des attaques du monde, ses ennemis seraient rendus stupides comme des pierres, à la vue de la présence de Dieu au milieu des siens.

Dieu distribue dans l'Eglise ses dons comme il veut; seulement le plus humble sera le plus près de Dieu et deviendra ainsi un vase de bénédiction pour son peuple.

(A suivre)

ME 1905 page 387 - 19 juillet. Séance du de l'après-midi

Mr Pp.  lit 1 Corinthiens 12: 1-31. Il ajoute:

Humiliation quant à l'état actuel de l'Eglise

J'ai été convaincu ce matin de l'importance de la foi à la présence du Saint Esprit. Satan et nos coeurs font tous leurs efforts pour nous empêcher de croire à cette vérité. Ce qui fait la faiblesse de l'Eglise, c'est que le Saint Esprit est contristé; et ce qui le contriste, c'est de ne pas croire à sa présence au milieu de nous. Ici, je confesse ma propre misère. En considérant la faiblesse de la vie individuelle, et les obstacles que rencontre la vérité dans le coeur, je me suis dit quelquefois: Le Saint Esprit est-il au milieu de nous? C'était le péché d'Israël, dans le désert. Quand le Seigneur nous fait voir les misères de l'Eglise et les nôtres propres, c'est y ajouter un péché de plus que de douter de la parole du Seigneur qui est la garantie sur laquelle repose sa promesse: «Le Père vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l'Esprit de vérité». Cette promesse est invariable; il ne nous reste qu'à nous humilier, et cela d'autant plus que nous pouvons être dans la misère, avec la présence du Saint Esprit au milieu de nous, présence dont l'influence s'étend à nos pensées, à notre conduite. Satan acquiert d'autant plus de puissance s'il nous fait douter de la présence du Saint Esprit au milieu de nous. Quand les Ammonites attaquèrent Jabès de Galaad, ceux de la ville voulaient capituler, mais ils furent fortifiés quand ils comptèrent sur la puissance de l'Esprit de Dieu en Israël, par Saül (1 Samuel 11: 6). La foi met Satan en fuite. C'est une grande injure à la puissance du Saint Esprit que de douter de la promesse de Dieu, et ce doute est la source de beaucoup de chutes et de retours en arrière.

 

Ordre du corps de Christ

Mr G.  Dans le passage qu'on nous a lu, le corps de Christ présente un ordre remarquable. La beauté consiste dans l'ordre; chaque membre est à sa place, l'œil, l'oreille, la main, le pied. Le corps serait laid, difforme, si le pied était en haut, la main, l'œil ou l'oreille en bas. C'est, hélas! l'état actuel de l'Eglise amené par la chair. Il y a un danger immense à ne pas être à sa place. Le Saint Esprit nous donnera en tout cas cette place dans l'avenir, mais devons-nous attendre l'avenir pour la prendre? Quel spectacle nous offrons au Seigneur, à Dieu! Combien ne lui en a-t-il pas coûté, pour introduire cet ordre du Saint Esprit! Il a fallu pour cela le sang précieux de Christ. Il y a dix-huit siècles que le Saint Esprit est contristé et que la chair et Satan se sont associés pour gâter l'oeuvre de Dieu.

On a rappelé ce matin que le jugement de Dieu est tombé sur le monde par le déluge, à cause de la corruption des fils de Dieu. Quand il tombera de nouveau sur la terre, c'est que le témoignage de l'Eglise sera si mauvais, qu'elle pourra encore s'appeler Eglise, comme une pomme pourrie peut encore s'appeler pomme, n'ayant plus que la forme, tandis qu'à l'intérieur elle est tout à fait corrompue.

L'humilité se laisse conduire et ne domine pas. Il n'y a pas dans l'Eglise d'autre autorité que celle du Saint Esprit; il y a un service. Paul se dit serviteur de Dieu.

L'Eglise appartient à Dieu

Mr C.  La présence du Saint Esprit est la preuve que nous appartenons à Dieu, non au monde. En se bornant à considérer les mouvements du Saint Esprit dans le coeur, on perd de vue que, comme corps, nous sommes à Dieu. L'union de l'Eglise avec le monde prouve que cette dernière a oublié qu'elle ne s'appartient pas. Elle est à Dieu, qui a payé cette possession par le sang de Jésus. En Ezéchiel 20: 32, Israël veut faire sa volonté, pour être comme les autres nations, perdant de vue qu'il appartient à Dieu. Mais Dieu réclame sa royauté sur lui, et cela donne lieu au jugement. Il ne permet pas qu'Israël cherche à se soustraire à Celui qui le possède. Dieu n'abandonne ses droits, ni sur ses enfants, ni sur le monde, et il est bien précieux de savoir qu'il possède ses rachetés. Combien il est humiliant de penser que, loin d'en montrer de la joie, les enfants de Dieu répugnent à se considérer comme ne s'appartenant pas à eux-mêmes.

Chercher l'Esprit en moi. L'Esprit juge

Mr Pp.  Ce qui nous fait souvent douter de la présence du Saint Esprit, c'est que nous cherchons ses opérations en nous comme Consolateur, comme enseignant toutes choses, et conduisant en toute vérité. Si l'Esprit de Dieu habite en moi, ces choses doivent s'opérer. Je dois recevoir de nouvelles lumières, être conduit par le Saint Esprit. En ne les voyant pas, je suis conduit à douter si l'Esprit de Dieu est là, parce que je m'occupe de moi-même.

Le Saint Esprit agit aussi dans un autre sens et peut se manifester par le jugement. Ce dernier commence, de la part de Dieu, par sa propre maison. Si l'on ne trouve dans l'Assemblée ni beaucoup de joie, ni beaucoup de lumière, cela ne prouve pas l'absence de l'Esprit de Dieu. Paul était l'agent du Saint Esprit pour les saints de Corinthe. Eh bien! d'un bout à l'autre, la première épître aux Corinthiens est remplie de reproches. Le Saint Esprit résiste au mal et ne peut édifier avant que le mal soit ôté.

Un oeil simple

Mr de G.  Si nous avions un œil simple, nous connaîtrions la volonté de l'Esprit, et nous aurions, pour ainsi dire, à peine besoin de le consulter. Celui qui n'a pas l'œil simple et qui consulte le Saint Esprit, n'obtiendra pas de réponse. Souvent, dans nos prières, nous demandons à Dieu des biens qu'il ne refuse pas, mais que nous n'obtenons pas, parce que nos coeurs sont partagés en les demandant.

Action du Saint Esprit sur l'ouvrier du Seigneur

Mr C.  lit Actes 16 : 6-10. On voit ici l'action du Saint Esprit sur le serviteur du Seigneur. Il était extraordinaire qu'un homme qui devait prêcher l'Evangile à toute création, fût empêché de le prêcher en Asie.

Le Saint Esprit nous possède

J.N.D.  Je suis heureux que l'on parle de la conduite du Saint Esprit. En rapport avec elle, on a montré deux choses: Dieu est au milieu de nous, et il nous possède. Par sa présence, le Saint Esprit réalise cette possession. Il ne peut se manifester là où ses droits ne sont pas reconnus. Oui, si l'œil est net, moralement on verra tout.

Mais Dieu veut en outre employer l'Eglise pour son travail dans le monde. En agissant par le Saint Esprit, il ne fait rien, moralement, que par ses enfants, des hommes qu'il emploie pour accomplir ses desseins. Il lui faut des instruments qui répondent à sa volonté. Pour que le Saint Esprit agisse dans les saints, il faut qu'il les possède. Impossible qu'il emploie l'Eglise sans la posséder pleinement, car il ne faut pas que la volonté propre soit en jeu. Saul dit: «Que veux-tu que je fasse?» Dieu possédant ainsi l'instrument, il peut l'employer et l'envoyer ici ou là. On veut bien accepter le Saint Esprit pour modifier sa vie et ne pas pécher. Certes, cela est important, mais on ne veut pas être absolument à Dieu, accepter qu'on n'est pas libre d'employer un seul moment, sauf dans l'obéissance et pour le Seigneur Jésus. Or le Saint Esprit ne se sert pas de la chair.

L'Esprit révèle les choses à venir et conduit les saints

Si nous connaissions les choses à venir, sans avoir la pensée d'obéir à Dieu, cela ne ferait que nourrir notre orgueil. Le Saint Esprit révèle l'avenir, parce que ce dernier est important à ceux qui ont les mêmes intérêts que Christ. C'est ainsi qu'il importait aux disciples de savoir que Jésus allait mourir. Pour avoir de la connaissance, il nous faut être à Dieu. Si vous ne voulez pas être tout de bon à Christ, Il ne se révélera pas pleinement à vous. Il ne peut pas compter sur un homme qui refuse d'obéir pour «cinq couples de bœufs». Si Paul n'avait pas été l'esclave du Saint Esprit, ce dernier n'aurait pas pu lui dire: Va ici, ou va là. L'Eglise n'a pas voulu se mettre à la disposition de Dieu; toute la difficulté vient de là: «Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il a, ne peut être mon disciple» (Luc 14: 33). Il y a plus ici que l'œil simple. Dieu peut mettre la foi à l'épreuve, exercer la dépendance, mais il conduit par le Saint Esprit. Dieu conduit une âme qui vit pour Lui. Jésus, le serviteur parfait, qui passait la nuit en prière, était toujours conduit. Dieu ne conduit pas toujours de la même manière. Il laissera Paul en prison et en fera sortir Pierre.

L'Esprit conduit en toute vérité et révèle les choses à venir. On ne cesse pas plus de connaître ces dernières, selon les besoins de l'Eglise, que d'être conduit en toute vérité. Christ communique ce qui relève le courage, ce qui préserve de fausses voies. Il est dit dans l'Apocalypse: «Bienheureux ceux qui gardent les choses écrites dans ce livre». Si j'attendais la ruine de ce pays, cela modifierait nécessairement ma conduite, et si Dieu disait: Voilà la forme de gouvernement qui conduit à cette ruine, ne se hâterait-on pas de la quitter? La prophétie agit sur notre état moral, parce que l'enfant de Dieu discerne le mal qui conduit au jugement et s'en sépare. Le jugement de Babylone est annoncé pour que nous évitions les péchés qui y conduisent et que nous ne participions pas à ses plaies.

S'il y a quelques âmes fidèles au milieu de cet état de choses, c'est parmi elles que la lumière se trouve. Ceux qui ne sont pas fidèles, tâtonnent et cherchent le mur comme des aveugles. Le Seigneur Jésus, dans un temps très difficile, a dit: «N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde» (Jean 11: 9).

Comme nous appartenons à Dieu, s'il y a un Christ (Christ en nous) à conduire, Dieu n'y manquera pas. L'esclave ne sait pas le soir ce que son maître voudra de lui le matin. Paul était ainsi; pour lui, tout lien était rompu; il était l'esclave de Dieu, pour faire sa volonté, et cela le tenait dans l'humilité et dans la proximité de Dieu.

Je suis convaincu que le Saint Esprit conduit directement les enfants de Dieu dans leur chemin, mais cela suppose qu'individuellement ils se sont donnés à Dieu. En outre, quand il s'agit, comme on l'a dit, que le pied ne soit pas en haut et l'œil en bas, il faut que l'Eglise soit aussi dans la même position et que le Saint Esprit se soit emparé de tous les membres du corps. Mais si cela n'a pas lieu, ce n'est pas une cause de difficultés; car quand même il n'y aurait qu'un seul individu, Dieu le dirigerait.

Etre conduit par le Saint Esprit, suppose que le vase est complètement à sa disposition. Le dévouement à Dieu est le commencement de cette conduite. «Ne vous conformez pas à ce siècle», au monde; il faut cela, avant d'avoir la capacité de comprendre la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite (Romains 12: 2).

Obéissance et puissance

On a dit quelques mots sur l'obéissance et la puissance. Elles ne sont pas opposées. Jésus vient pour faire la volonté du Père, et la puissance du Saint Esprit le conduit au désert où il répond au diable par l'obéissance. Il n'agit pas par sa propre volonté dans la résurrection de Lazare. Il faut que tout ce qui a l'air d'autorité envers un autre, soit un acte d'obéissance dans celui qui exerce cette autorité, sinon c'est un péché. Quand Paul dit: «Que voulez-vous? Que j'aille vers vous avec la verge»; s'il l'avait fait sans nécessité, cela aurait été un péché; si Dieu lui avait dit de le faire, ç'aurait été un acte d'obéissance.

Mr V.  Ce qui empêche de sentir les effets de la présence du Saint Esprit, c'est notre manque de proximité de Dieu. Le Saint Esprit a son élément, dans lequel il peut agir; il n'emploie un homme, qu'autant qu'il est en communion avec le Seigneur. «Hors de moi, vous ne pouvez rien faire». C'est dans la séparation du mal que se fait sentir la conduite du Saint Esprit.

(A suivre)

 ME 1905 page 410 - 19 juillet. Séance du soir

On exprime le désir de s'occuper de la présence du Saint Esprit en rapport avec le culte et avec les dons.

Mr R.  lit le Psaume 133.

Mr G.  lit 1 Corinthiens 14: 23-26.

Mr Rlit Lévitique 8: 24 et 30.

Mr V.  On voit au chapitre 8 du Lévitique la différence entre l'onction d'Aaron et celle de ses fils (versets 12 et 30). Au Psaume 133, la réunion des frères est comme cette onction d'Aaron, en plénitude de l'Esprit, mais les fils d'Aaron étaient seulement aspergés d'huile (verset 30). C'est une chose bonne que les frères vivent bien unis ensemble; il y a là la plénitude de l'onction, dont chacun jouit individuellement, selon la relation de son âme avec Dieu.

J.N.D.  En effet, cela tient à l'unité du corps, et à la fonction de chaque membre ou partie du corps.

Le culte

Il faut distinguer le culte de l'exercice des dons. Dans le premier cas, on parle à Dieu; dans le second, c'est Dieu qui parle à l'homme.

Dans l'Ancien Testament, cette pensée est nette, quant aux sacrificateurs et aux lévites. Aaron a été oint sans sacrifice, les lévites avec sacrifice. L'idée dominante quant aux fils d'Aaron, est qu'ils sont sanctifiés avec lui, identifiés avec lui. Quant aux fonctions, on trouve le culte offert à Dieu par la sacrificature, et le service du tabernacle accompli par les lévites. Ces derniers étaient donnés d'une part à Dieu, de l'autre à Aaron et à ses fils.

En Romains 15: 16, l'apôtre offrait les nations à Dieu, comme Aaron les lévites. Les enfants d'Israël posaient leur main sur les lévites. L'Eglise est ainsi offerte à Dieu. Les lévites adoraient Dieu, car ils avaient entrée dans le lieu saint.

Quiconque prie dans l'assemblée doit être la voix de celle-ci (sinon ce n'est pas le culte de l'assemblée, mais un culte individuel); la voix du Saint Esprit qui présente à Dieu les louanges ou les prières de l'assemblée. Cela est nécessaire pour offrir un culte commun à Dieu, mais il en est de même pour l'intercession. Celui qui parle n'est alors que la bouche du Saint Esprit agissant en tous.

Le culte suppose un peuple accepté de Dieu. L'assemblée ne peut sans cela Lui rendre culte. C'est comme étant une avec Christ, unie à Lui, qu'elle prie et loue Dieu.

Si l'assemblée n'est pas dans son état normal, elle peut jeûner et prier, mais ce n'est pas le culte. Le culte est l'acte par lequel elle présente ses adorations et ses besoins à Dieu. Tout cela constitue la sacrificature. Dans le culte, l'individualité est complètement mise de côté, car le Saint Esprit nous unit tous en un seul corps, et un Esprit devient la voix de l'assemblée. Une prédication n'est pas un culte.

Le Saint Esprit agit, pour le culte, dans l'unité, du corps tout entier. Le sacrifice de prospérités était le type de la communion dans le culte. Tout le corps des sacrificateurs y avait sa part (Lévitique 7: 31-36), outre la part de l'Eternel et du peuple. On ne peut rendre culte en dehors de l'unité de tout le corps, de toute l'Eglise.

Les dons

En ce qui concerne les dons, ils n'agissent pas de la part du corps, mais de la part de Dieu. Il y a des dons qui conviennent pour l'assemblée. Je puis avoir un don d'évangélisation et ne jamais ouvrir la bouche dans l'assemblée, parce que je ne possède pas le don qui lui est nécessaire. Celui qui édifie les frères, ne saura peut-être pas s'adresser aux inconvertis, là où l'évangéliste a sa place. C'est l'action de Dieu seule qui peut apporter de la bénédiction par le Saint Esprit qui agit de Sa part dans les hommes et par les hommes. Si ce n'est pas Lui qui agit directement, il ne peut rien y avoir que du mal et de la misère.

Timothée avait un don; il lui est dit de le ranimer, «car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de conseil» (2 Timothée 1: 7). Le don de Timothée lui était communiqué par l'imposition des mains de Paul; il ne pouvait être perdu, mais d'autre part, s'il y a de l'interdit dans le coeur, le don ne peut avoir un libre essor. Dieu est saint et ne sort pas avec son peuple, si ce dernier garde de l'interdit. Mais Dieu est aussi Souverain; il envoie et emploie tel don, ou tel autre agissant avec puissance dans le corps, ou s'exerçant en dehors du corps.

Toute idée d'égalité entre les dons est ridicule. Il y a unité, non pas égalité. La bouche n'est pas égale à l'œil, quoique l'ensemble des membres constitue le corps.

Dans le culte, il s'agit d'unité, dans les dons de souveraineté divine. «Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes?» Tous les sacrificateurs étaient égaux, mais non les lévites qui avaient reçu chacun de Dieu sa charge particulière.

Quant aux dons, je ne reconnais que ceux qui sont directement donnés de Dieu. Si ce n'est pas Dieu qui agit, pourquoi écouterais-je les hommes? Je ne le veux pas, car pour que je sois béni, il faut que Dieu agisse, et si celui qui agit ne le fait pas par l'Esprit, ce ne peut être autre chose que la chair.

A propos des dons, je citerai quatre passages:

1 Corinthiens 12. Il y a un seul Esprit, en opposition avec la multiplicité des démons. L'exercice des dons se rattache ici à l'unité du corps. Dieu opère souverainement, et le Saint Esprit distribue à chacun comme il lui plaît. Tout cela était une manifestation, un témoignage vis-à-vis du monde. Il y a un seul Esprit et des dons divers. La pensée, exprimée par l'apôtre est que le Saint Esprit est la source de tout; il montre ce que l'Esprit fait, sans donner une liste complète de tous les dons qu'il distribue. Mais il y a quelque chose de plus excellent que les dons; on trouve au chapitre 13, l'amour qui en est la puissance.

En Ephésiens 4, c'est Christ qui donne et agit pour le profit et l'édification de son corps, et non pas, comme en 1 Corinthiens 12, pour une manifestation au dehors. Il donne pour l'édification, les apôtres, les prophètes, etc. Ce sont des membres du corps placés là et appelés à l'exercice de telle ou telle fonction. C'est une chose permanente.

Romains 12 montre que, dans le corps, il faut que chaque membre s'en tienne à son don. C'est de l'humilité. Ainsi chaque lévite portait sa part des objets du tabernacle.

1 Pierre 4 nous donne un autre principe. Si quelqu'un exerce un don quelconque, qu'il le fasse de la part de Dieu lui-même; sinon, qu'il ne le fasse pas. Si quelqu'un accomplit un service, qu'il le fasse selon la capacité que Dieu lui a accordée. Si nous parlons sans que ce soit de la part de Dieu, nous ne devons pas parler du tout. Je dois avoir la conscience que je le fais, de sa part, ce n'est nullement une prétention à l'infaillibilité. On pourrait objecter que c'est la prétention d'être inspiré. Je réponds: Dans le sens de révélation, aucunement. Mais, il est important que nous reconnaissions Dieu en toute chose. C'est Dieu lui-même qui fait valoir sa présence au milieu des siens. Quand un Ananias mentait à l'Eglise, il mentait à Dieu et tombait mort sur le carreau. Il ne s'agissait pas là de l'exercice d'un don. Dieu était présent, le même Dieu qui faisait trembler le lieu où s'assemblaient les disciples et les remplissait de joie et d'énergie spirituelle.

Mais quand l'apôtre dit (1 Corinthiens 12: 8-10): «A l'un est donnée, par l'Esprit, la parole de sagesse… a un autre la prophétie», c'était autant le don du Saint Esprit que d'être apôtre. Une «parole de connaissance» était un don, l'exhortation est un don (Romains 12: 8). On parle d'exhortation fraternelle sans les dons, mais l'exhortation est un don, aussi bien que les autres. C'est nier que Dieu soit la source de tout don parfait, que de prétendre avoir une seule parole d'édification qui ne soit pas le don du Saint Esprit.

Tout ce que nous venons de dire tient à cette grande vérité que le Saint Esprit est présent.

Deux choses importantes

Il y a deux choses importantes:

La première est de reconnaître que, malgré toutes nos misères, le Saint Esprit est présent. Il se manifeste dans la sainteté, dans la séparation pour Dieu, aussi bien que dans les dons proprement dits. Vous voudriez qu'on insistât sur les principes; sans doute, mais tous les principes ne feront pas tomber un homme sur sa face, publiant que Dieu est véritablement parmi nous (1 Corinthiens 14: 25). Quels seraient nos sentiments, si nous croyions que le Saint Esprit est présent? Quand nous marchons dans la sainteté, il produit la liberté et la joie.

Je reviens encore à Ephésiens 4. A la fin du chapitre 2 de cette épître, nous sommes «une habitation de Dieu, par l'Esprit». Au chapitre 4, l'apôtre nous exhorte à marcher d'une manière digne de notre appel. La première conséquence en est l'humilité, la douceur, la longanimité, l'amour, enfin l'unité, après cela vient l'individualité des dons. De même, en 1 Corinthiens 12, on trouve d'abord la souveraineté de Dieu pour produire l'unité, puis l'individualité d'action selon le don communiqué à chacun.

La seconde chose importante, c'est que chacun agisse de la part de Dieu, en s'en tenant au don que Dieu lui a confié.

Les lévites, types des dons, étaient donnés à Aaron et à ses fils, c'est-à-dire aux sacrificateurs. Tout exercice de don n'aboutit qu'à nous introduire ensemble en la présence de Dieu. Les dons sont la chose inférieure; ils viennent de Dieu pour ramener à Dieu. Le culte est la chose supérieure: l'homme ramené ainsi, adore Dieu. Cela ne prendra jamais fin.

J'admets pleinement qu'il y a des dons permanents. Paul était toujours apôtre, un autre toujours docteur; la main, le pied restent toujours main et pied. Il y a des individus donnés pour telle fonction permanente, à supposer que celui qui est donné soit fidèle.

Les dons et le culte

Il est évident que l'ordre de la Parole est avant tout que, lorsque les enfants de Dieu se réunissent en assemblée, c'est pour rompre le pain. Etant ainsi assemblés, ils rendent culte, et Dieu agit au milieu d'eux pour la bénédiction.

Pour prier dans l'assemblée, il faut être rendu capable d'exprimer la pensée du Saint Esprit pour l'assemblée. Cela n'est pas un don; c'est l'expression de ce qui est dans le coeur de tous. Un don n'est pas cela, quoiqu'il puisse agir sur tous; seulement il y a des dons, comme celui de guérison, qui n'agissent que sur l'individu.

Voici dans quelle mesure les dons s'exercent dans le culte: ils présentent la grâce de Jésus, en vue de relever la spiritualité des âmes. Evidemment ce n'est pas le culte, mais c'est en vue du culte. On l'aide en aidant les âmes à adorer.

Dangers dans l'exercice des dons

Mr Pp.  La présence du Saint Esprit est inséparable du don, mais celui qui a un don est porté, dans son exercice, à le séparer du Saint Esprit. Il peut perdre ainsi de vue la nécessité de la présence du Seigneur ainsi que du Saint Esprit. Le Seigneur communique ses dons pour l'édification commune et pour rapprocher les âmes de Lui. Si je perds de vue les intérêts du Seigneur, et que je tire du don l'occasion de m'enfler, je commets un péché grave. Quand la présence de Dieu se fait sentir, l'homme décroît et disparaît. Quand il est effacé, Dieu est exalté. S'il y a tendance à la domination, c'est qu'on a perdu de vue la gloire du Seigneur.

D'autre part, ceux qui jouissent des dons peuvent tomber dans le piège de considérer l'homme et de lui rendre gloire, au lieu de donner gloire et de rendre grâce à Dieu. Des deux côtés Dieu est déshonoré, et l'instrument du don est devenu une occasion de chute.

Le Saint Esprit peut être aussi contristé quand on outrepasse le don reçu, quand un évangéliste, par exemple, veut enseigner, etc. Il peut être encore contristé, quand ceux qui ont des dons ne les font pas valoir. Enfin, l'exercice d'un don est souvent le jugement de la chair. On ne peut exercer un don d'exhortation, quand on a à se juger soi-même.

J.N.D.  Je crois fort possible qu'on exerce un don sans être en la présence de Dieu. C'était le cas de celui qui parlait en langues sans que personne le comprit. Il agissait comme un enfant. Un don nous est confié; une responsabilité s'y rattache. Il est tout aussi important de savoir si je dois exercer le don à tel moment donné, que de posséder le don lui-même. Je puis avoir de la connaissance, mais le Saint Esprit peut ne pas vouloir la communiquer maintenant; si je parle malgré cela, je manque de fidélité et j'agis en dehors de la direction de l'Esprit.

On vient de dire qu'il arrive que la personne soit mise en avant plus que son don. C'est un mal. Mais il peut arriver qu'on tombe aussi dans l'autre extrême. J'ai une certaine méfiance quand j'entends dire: Il ne faut pas s'attacher à l'homme. Paul était très heureux que les Galates fussent disposés à s'arracher même les yeux pour les lui donner. L'exercice du don est un lien pour l'éternité. Si l'on coupait les jointures qui sont les liens de tout le corps, on ferait infiniment de mal.

J'admets ce qui a été dit. On peut exalter l'homme ou mal employer son don, mais Dieu a voulu que ces dons fussent des liens, et des liens d'amour dans l'Eglise. Les Thessaloniciens seront la couronne de Paul à la venue du Seigneur Jésus. Une grande responsabilité s'y rattache. Paul avait été au fort de la bataille; il était responsable envers les enfants qu'il avait engendrés et placés dans des circonstances de combat et de difficulté.

 * * *

La soirée se termine par la Cène du Seigneur.

 ME 1905 page 428 - 20 juillet.

Mr Pp.  lit Galates 5.

L'Esprit dans l'Ancien Testament

Mr D.  rappelle qu'on était convenu de parler des manifestations de l'Esprit dans l'Ancien Testament. Il désirerait entendre les frères sur 1 Pierre 1: 10-12.

J.N.D.  Il faut se souvenir que tout ce qui a été fait dès le commencement l'a été par l'Esprit de Dieu, auquel est toujours attribuée l'action directe de Dieu sur la création. Toute activité divine, même ce que le Fils a fait, est attribuée au Saint Esprit; même la régénération est l'action immédiate de ce dernier.

Les pensées de Dieu, soit en création, soit en rédemption, aboutissent toujours à Christ. Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui. Il en est ainsi de l'Eglise elle-même. Quand il s'agit surtout des conseils de Dieu, l'Esprit est appelé l'Esprit de Christ. Le terme Christ n'est pas un nom, c'est un appellatif qui n'est employé qu'une ou deux fois peut-être comme nom propre dans la Parole. Le nom du Seigneur est Jésus. Le Christ, c'est l'Oint, c'est-à-dire une qualité de Jésus. Jésus Christ signifie Jésus l'Oint. Tous les conseils de Dieu s'accomplissent dans l'Homme-Oint; il veut établir l'Homme sur toutes choses; il veut se glorifier dans l'Homme, dans son Oint. L'humanité, dans la personne de Christ, devient le vase de toute la puissance de Dieu et le but de ses conseils. En attendant que tout cela soit manifesté en Christ, nous ne voyons encore que des manifestations de son Esprit.

Auprès des juifs, il était nécessaire d'insister là-dessus. Ils attendaient leur Messie, et il était important qu'ils comprissent la nécessité de le reconnaître comme Esprit de Christ. Où est donc le Messie des Juifs qui délivre les gentils? Paul montre aux Hébreux que les fidèles, dans tous les temps, ont été bénis en recevant, non le Messie, mais l'Esprit du Messie. En comparant Hébreux 11, avec l'histoire de l'Ancien Testament, on voit que ce qui est cité comme activité de la foi, dans le premier, est attribué à l'Esprit dans le second. Cela explique l'expression «Esprit de Christ» en 1 Pierre 1. Pierre, écrivant aux Juifs, parle spécialement de l'Esprit de Christ en Noé et dans les prophètes, de l'Esprit de l'Oint qui parlait en eux. Esaïe dit: «Moi et les enfants que Dieu m'a donnés». L'Esprit de Christ parle comme Lui. L'Esprit de Christ saisit tous les conseils qui s'accompliront en Lui, et parle voyant d'avance ces choses.

En 1 Samuel 2, le cantique d'Anne nous montre cela. L'esprit prophétique d'Anne prend tout depuis la création, depuis le monde posé sur les piliers de la terre, jusqu'à l'accomplissement des conseils de Dieu en Christ (versets 8-10). L'Esprit de Christ ne peut s'arrêter en deçà. «Aucune prophétie de l'Ecriture n'est d'une interprétation particulière». Tout ce qui s'arrête en deçà de la gloire de Christ n'est pas pleinement l'objet du Saint Esprit, mais plutôt un chaînon qui aboutit à cette gloire. Un chaînon n'est rien en lui-même; une chaîne n'existe que par la réunion de ses divers anneaux.

Le passage de 1 Pierre 1: 6-12, nous parle de la révélation prochaine du salut. Les Juifs auxquels Pierre écrivait n'avaient pas vu leur Messie auquel ils croyaient. L'Esprit de Christ les conduit jusqu'à la gloire qui suit les souffrances de Christ. L'Esprit de Christ dans le prophète donnait la prophétie; ce dernier individuellement étudiait sa propre prophétie. Le Saint Esprit la lui révélait après la lui avoir communiquée. Ce n'était qu'après l'avoir reçue que la pensée de Dieu, dans son application, lui était donnée à connaître. De même, l'Esprit donne aujourd'hui l'intelligence des choses qui sont dans la Parole.

«Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux, mais pour nous, qu'ils administraient ces choses». L'Esprit de Christ parlait en eux, mais ce n'était pas, comme pour nous, le Saint Esprit envoyé du ciel. L'Esprit de Christ dans les prophètes, prophétisait, étudiait, parlait d'avance, et révélait enfin que c'était pour nous. Maintenant, c'est le Saint Esprit envoyé du ciel qui nous communique ces choses; elles sont pour nous de bonnes nouvelles (verset 12). C'est pourquoi, ajoute l'apôtre, «espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ» (verset 13). En comparant la fin du verset 7: «la révélation de Jésus Christ», avec le verset 10: «La grâce qui vous était destinée», on comprend ce que signifie, au verset 13, «la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ».

On trouve donc ici trois choses:

L'Esprit de Christ qui parle d'avance des souffrances et de la gloire.

Le Saint Esprit envoyé du ciel annonçant ces choses comme bonne nouvelle.

Les saints qui en attendent l'accomplissement quand Jésus Christ sera révélé.

L'Esprit dans le Nouveau Testament

Paul parle du ministère de la nouvelle alliance, du ministère de l'Esprit. (2 Corinthiens 3: 6). «Le Seigneur est cet Esprit-là» (verset 17). Il est le but et la pensée de l'Esprit dans toutes les prophéties.

Les souffrances de Christ sont passées, et nous attendons la manifestation de Sa gloire dont le Saint Esprit nous parle.

Jean Baptiste dit: «Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre, et demeurer sur lui, c'est celui-là qui baptise de l'Esprit Saint» (Jean 1: 33). Le Saint Esprit pouvait, dans l'Ancien Testament, employer des instruments, mais il ne pouvait pas venir demeurer sur eux, parce que, Christ n'étant pas là, Dieu n'a aucun objet reconnu sur la terre. Christ, ainsi reconnu, reçoit le Saint Esprit comme sceau que Dieu l'accepte; il demeure sur Lui, et Dieu ne peut ôter son sceau. L'huile de l'onction sur la tête d'Aaron (Lévitique 8: 12) en est l'image.

Ensuite, Jésus glorifié reçoit du Père le Saint Esprit, afin de le répandre sur nous et de nous sceller nous-mêmes. Ce n'est pas seulement l'Esprit remplissant un vase pour en faire son instrument; mais nous sommes baptisés du Saint Esprit. C'est ce qui eut lieu à la Pentecôte; les dons s'y trouvaient, sans doute, mais le baptême de l'Esprit est bien plus que les dons. Il y a une différence du tout au tout entre ce que le Saint Esprit est maintenant et ce qu'il faisait sous l'économie ancienne.

La nouvelle nature n'est pas le Saint Esprit. Il agit en elle, mais il n'était pas descendu comme sceau dans les prophètes. Jean Baptiste entendait la voix de l'Epoux, mais il ne pouvait dire: Je suis uni à un homme qui est à la droite de Dieu. Cela n'existait pas encore. L'état actuel diffère donc absolument de l'état précédent. Chacun comprend que la nature pécheresse doive être changée; ce n'est pas ce dont nous nous occupons ici. L'ânesse de Balaam ainsi que son maître, Saül aussi, pouvaient être employés par le Saint Esprit, sans en être aucunement baptisés, quoiqu'en général, Dieu emploie des hommes saints comme instruments, mais le Saint Esprit n'est pas nécessairement pour cela dans leur coeur.

Une autre conséquence du baptême du Saint Esprit, c'est que l'Eglise est le corps dont Christ est le Chef, non pas dans le sens d'un chef qui domine, mais la Tête, une tête à laquelle le corps est nécessaire, et qui dit Tête dit l'unité du corps. Si cette unité n'existait pas, tout serait confusion. «Il est chef sur toutes choses à l'Eglise, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous» (Ephésiens 1: 23).

L'Esprit prophétique de Christ est tout différent de ce qui existe maintenant. La Tête qui a reçu la plénitude du Saint Esprit, distribue, dans un ensemble animé du Saint Esprit, ce qui fait agir tous les membres à l'unisson. Un cheveu seul jouit de toute la gloire qui appartient à la Tête. Chaque membre devient instrument de bénédiction pour l'autre. L'Esprit nous fait jouir des choses qui nous appartiennent autant qu'à Christ. Ces choses sont à nous; le Saint Esprit dit toujours: «Nous». L'Esprit peut faire prophétiser un membre du corps, comme Jean dans l'Apocalypse, mais les choses que l'Esprit communique maintenant au prophète sont pour lui, aussi bien que pour nous.

Le Saint Esprit ne se borne pas à parler; il nous fait exploiter, comme nous appartenant, ce qu'il dit. Ce sont «les arrhes de l'Esprit dans nos coeurs».

En comparant Jean 1 et Actes 1, on verra comment le baptême ou la possession du Saint Esprit, est ce qui distingue l'Eglise rachetée. Si nous perdions ce baptême, nous aurions perdu en même temps tout lien entre Christ et l'Eglise.

Avant l'incarnation, l'Esprit agissait, mais n'était pas envoyé. Lorsque Jésus vient, le Saint Esprit trouve sur la terre un lieu où il peut demeurer. Ensuite, Christ ayant accompli l'oeuvre de la rédemption pour son Eglise, le Saint Esprit a sur la terre le corps de Christ pour y demeurer.

Le terme «né de Dieu» n'est jamais appliqué à une personne avant la résurrection de Christ. Dans l'Ancien Testament, l'unité était l'unité de la nation juive; maintenant, c'est une unité spirituelle par le Saint Esprit.

Réception de l'Esprit en Jean 20

Mr P.  En Jean 20: 22, les disciples avaient reçu le Saint Esprit avant sa descente à la Pentecôte.

J.N.D.  C'est une chose à part. Dieu n'a jamais soufflé dans les prophètes; Christ, le second Adam, est Esprit vivifiant. Comme Dieu et second Adam, il souffle dans les disciples pour qu'ils aient la vie; leur vie est celle d'un Christ ressuscité. Mais Christ était venu, non seulement afin que ses brebis eussent la vie, mais qu'elles l'eussent «en abondance» (Jean 10: 10). Après la résurrection du Seigneur, les apôtres reçoivent l'intelligence des Ecritures, quoique ce ne soit pas au même degré qu'après la Pentecôte, mais avec cette intelligence ils savaient appliquer le Psaume 69 à Judas. C'était un état transitoire. Comprendre la Parole est une chose, posséder la puissance qui agit dans l'Eglise en est une autre.

Mr V.  Dans l'ancienne économie, Dieu exposait les choses; dans celle-ci, il les révèle; dans l'économie à venir, elles seront possédées; en attendant, le Saint Esprit nous en donne les arrhes.

Le Seigneur

Mr C.  Jésus n'a pas avec nous les relations de Roi, mais celles d'Epoux. En outre, il est notre Seigneur.

J.N.D.  L'Eglise le reconnaît comme Seigneur, mais il n'est pas appelé le Seigneur de l'Eglise. Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu et un seul Seigneur, mais il est Seigneur de tous (Actes des Apôtres 10: 36). Il est aussi le Seigneur pour l'Eglise, et elle en jouit, mais sa primauté ne se borne pas à l'Eglise. «Dieu a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié» (Actes des Apôtres 2: 36).

Le terme Seigneur s'applique plus à l'individu qu'au corps. Dans son activité individuelle, Paul se dit l'esclave de Christ. La responsabilité est ici individuelle, et l'unité d'action du corps ne la détruit jamais. C'est vis-à-vis du Seigneur que cette responsabilité se montre.

Eteindre l'Esprit

Mr C.  Que signifie cette parole: «N'éteignez pas l'Esprit»? (1 Thessaloniciens 5: 19). Peut-on dire que maintenant l'Esprit est éteint?

J.N.D.  A propos de cette parole, je pense toujours à la différence entre Ephésiens 4 et 1 Corinthiens 12. L'épître aux Ephésiens montre les dons pour réunir et édifier. Cette action peut être entravée. Il est difficile de dire jusqu'à quel point le Saint Esprit peut être «éteint» en jugement, c'est-à-dire quant à la manifestation de sa présence, car comment séparer son action en jugement de son action comme lumière, dans les dons. Il importe de rappeler que le Saint Esprit est un Esprit de jugement au milieu de l'Eglise, à cause de la présence de Dieu. Les ruses de Satan rendent toujours nécessaire le jugement de l'Esprit.

Discerner les esprits

Quand l'apôtre parle de discerner les esprits, il n'est pas question de la discipline. Les discerner signifie simplement juger si c'est l'esprit d'un démon ou le Saint Esprit qui parle. La discipline s'occupe des actes et non des esprits. A Corinthe, on était loin de suivre l'action de l'Esprit en discipline. Il faut que l'Eglise soit soumise à cette action. Christ est Seigneur et emploie le Saint Esprit pour faire valoir sa seigneurie.

La discipline

A propos de la discipline, on a confondu trois choses distinctes.

Il y a une discipline fraternelle, une action affectueuse de frère à frère, lorsqu'un frère agit contrairement à ce qui convient à la famille de Dieu. Il y a une discipline paternelle ou pastorale. Elle peut être exercée même par un chrétien très jeune. «Reprends, exhorte, avec toute longanimité et doctrine». «Ordonne ces choses, et enseigne-les. Que personne ne méprise ta jeunesse» (2 Timothée 4: 2; 1 Timothée 4: 11, 12). Il y a enfin une discipline judiciaire. Là le corps tout entier agit. Ce n'est pas un droit, car parler du droit des enfants de chasser leur frère serait une chose horrible. Le corps veut garder sa pureté, et la sainteté du Seigneur et la nôtre l'exigent. C'est ainsi que Paul ordonne aux Corinthiens d'ôter le méchant du milieu d'eux.

On a fait bien du mal en ne considérant que la discipline judiciaire. Il peut encore y avoir une répréhension devant tous, afin que tous aient de la crainte. Elle n'est ni judiciaire, ni fraternelle. Dans ce cas, excommunier avant de reprendre serait très mal. L'excommunication sépare de l'assemblée. Quelquefois on l'exerce pour sauvegarder l'honneur de l'assemblée; cela est parfaitement mauvais. Du moment qu'une assemblée agit pour sauver son honneur devant le monde elle agit par égoïsme et oublie sa relation avec Christ.

Chaque chrétien est membre du corps de Christ et non pas membre d'un corps local, idée étrangère à la Parole. Quand la question de l'excommunication se présente, il s'agit de savoir ce que j'ai à faire envers quelqu'un à qui le Seigneur tient de tout son coeur, envers quelqu'un que j'ai à soigner comme s'il était ma propre chair. Retrancher peut être nécessaire, mais c'est le dernier moyen à employer. L'amour pense à tout ce qui peut excuser la faute d'un membre du corps, et la discipline prend ainsi un tout autre aspect. On ne dit pas facilement de son propre doigt: il dépare ma main, il faut le couper!

Vous trouvez sur ce sujet un passage frappant en 1 Corinthiens 5. Quand l'Esprit donnait la lumière nécessaire il fallait ôter le méchant (verset 13), mais quand cette lumière n'était pas encore venue, il fallait prier, s'humilier, mener deuil, afin que celui qui avait commis cette action fût ôté. Il y a des cas où le mal est évident, mais où l'assemblée est incapable d'agir, parce qu'elle manque de puissance spirituelle pour mettre la plaie à découvert. A Corinthe, un mal très grave pouvait avoir lieu sans qu'on sût comment l'ôter; mais lorsque le Saint Esprit agissait dans l'assemblée pour y apporter la pleine conviction du mal, son action était plus puissante que la chair.

Mr G.  Il y a un grand danger dans une répréhension fautive. Elle fixe la pensée du coupable sur la manière dont on a agi envers lui, et non sur sa faute.

J.N.D.  Les sept fils de Scéva (Actes des Apôtres 19: 14) voulaient obtenir par la chair les résultats de l'Esprit. La puissance ne se trouve jamais là.

Dans la discipline, il ne faut pas oublier les droits de Christ. Nous pouvons ne pas oser faire une chose, parce qu'elle est trop pénible. Si Christ la demande, il s'agit de son droit.

Bonnes oeuvres

Mr G.  Ne peut-on pas faire une distinction entre les bonnes oeuvres de la chair et les fruits de l'Esprit? Les Juifs sous la loi pouvaient faire de bonnes oeuvres selon la chair; mais nous produisons les fruits de l'Esprit.

J.N.D.  Je crois que cette pensée contient plus de vérité qu'il ne paraît à première vue. Je suppose que, comme chrétien, je sente l'obligation de faire des bonnes oeuvres. Si je les prends comme devoir chrétien, je puis les faire sincèrement, mais je les fais sous la loi. Il n'en est pas ainsi dans l'Eglise. Même pour servir aux tables, les frères devaient choisir des hommes pleins de l'Esprit Saint (Actes des Apôtres 6: 3).

Je prends un cas de bonnes oeuvres, non pas le plus important, mais le plus évident. Je vois que c'est mon devoir de donner aux pauvres, d'encourager les missions. Si je m'unis au monde pour le faire, je ne le fais pas par le Saint Esprit. Cela glorifiera l'humanité, la ville de Vevey ou telle autre, mais non pas le Seigneur. Si le monde donne pour un but, et que je donne avec lui pour le même but, il est évident qu'il n'est pas nécessaire de posséder la vie pour le faire. Soigner les malades? — Un mondain le fera peut-être beaucoup mieux, suivant son caractère naturel, s'il est plus doux, plus adroit qu'un chrétien. Mais ce n'est pas ainsi que la lumière luit devant les hommes, car l'homme seul est glorifié dans cette oeuvre. Faire des visites? — Mais si l'Esprit ne me conduit pas, la chair entrera dans mon activité, et je passerai ma journée à perdre mon temps, malgré mon désir de faire cela pour Christ.

Mr G.  Il est important que chacun fasse l'oeuvre qui a été spécialement préparée pour lui. Dieu a préparé à chacun des oeuvres différentes, et il est précieux de s'y laisser conduire. L'apôtre Paul est resté trois ans en Arabie sans rien faire. Evidemment il était aussi conduit là par l'Esprit.

J.N.D.  Oui, il est important de savoir ne rien faire. De plus, Jonathan a été tout seul pour opérer avec Dieu, et il est bien inutile d'opérer sans Dieu.

Justification et gouvernement

Il faut distinguer entre le gouvernement de Dieu et la justification. La justification, c'est la justice de Dieu appliquée à l'homme, l'homme déplacé pour mettre Dieu à sa place. La justice de Dieu nous accepte en Christ, mais c'est son amour qui fait cela. Le gouvernement de Dieu ne s'y trouve pas.

Selon son gouvernement, Dieu agit toujours en justice dans le ciel et sur la terre. Il place l'un à sa droite, l'autre à sa gauche, mais le plus éloigné est tout aussi accepté que les autres. L'acceptation est la même, non pas la gloire. Nous n'aurons pas la gloire de Paul. Jamais le croyant n'est tiré personnellement en cause, car il est justifié en Christ. Tous les saints seront enlevés ensemble, ressuscités ou transmués. Puis chacun comparaîtra devant le tribunal de Christ, car chaque acte porte ses conséquences. On peut subir une perte. Jean dit de lui-même: «Prenez garde… afin que nous ne perdions pas ce que nous avons opéré» (2 Jean 8).

Si nous avons su occuper ici-bas la dernière place, nous aurons la première là-haut. Dieu n'abandonne jamais les principes de son Etre, ni de son gouvernement, quoiqu'il agisse en grâce au milieu de tout.

Ce qui se rapporte à la responsabilité de l'individu, est en relation avec le jour de Christ. Ce qui a trait à la joie de l'Eglise est en rapport avec la venue de Christ, pour l'enlèvement des siens auprès de Lui. Dieu, le Père, détermine la place de chacun dans son conseil souverain. Il ne s'agit pas là de salut. La mort de Christ a la même valeur pour toute âme sauvée, mais le Saint Esprit fait ce qu'il veut, de qui il veut, et Dieu place chacun dans Sa gloire selon sa souveraineté.

Matthieu 13

Mr E.  lit Matthieu 13, et surtout: «Cueillez premièrement l'ivraie».

J.N.D.  J'ai remarqué que les explications des prophéties paraboliques et symboliques, ne sont pas de simples explications, mais ajoutent quelque chose aux paraboles. Elles expliquent les choses cachées maintenant, les mystères du royaume des cieux.

L'explication de la parabole de l'ivraie ne parle pas de lier l'ivraie en bottes, ni de rassembler le froment dans le grenier (comparez versets 40-43 avec verset 30), mais elle dit: «L'ivraie est cueillie et jetée au feu», et: «Les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père». Nous avons ici le sort des méchants qui ont été rassemblés dans ce monde et le caractère des justes qui ont été rassemblés dans le grenier. L'activité actuelle tend à rassembler les méchants, l'Eglise reste en dehors de cela.

Je ne crois pas qu'il y ait des signes donnés à l'Eglise. Les signes sont donnés aux Juifs et au monde, mais l'Eglise a l'intelligence des signes. Elle n'a pas besoin de s'enquérir de ce qui se passe en Egypte, ou en Russie, pour comprendre le Seigneur. Dieu s'entretient avec Abraham et envoie les anges vers Lot. Abraham comprend, dans la communion de Dieu, ce qui va arriver à Sodome. Ce n'est pas un signe pour lui, il n'en a pas besoin, n'étant pas à Sodome. Maintenant les méchants sont liés en bottes, rassemblés sur le champ du monde, et ils y seront encore quand déjà le fruit de la grâce sera dans le grenier. La suite des événements est donc ceci: 1° Les anges rassemblent l'ivraie sur la terre. 2° Le bon grain est dans le grenier. 3° L'ivraie est brûlée.

Le filet jeté dans la mer (versets 47-50) nous présente autre chose. Ce ne sont pas les anges, mais les pécheurs qui mettent les bons poissons dans les vaisseaux sur le rivage de la mer, tandis que ce sont les anges qui séparent à la fin les méchants du milieu des justes et les jettent dans la fournaise de feu.

On trouve en Matthieu 13, sept paraboles divisées en trois catégories.

1.       La parabole du semeur qui n'est pas une similitude du royaume des cieux.

2.       Trois paraboles sur l'aspect extérieur du royaume, présentées à la multitude: un champ, un arbre, du levain, c'est-à-dire une partie détériorée, trois mesures christianisées.

3.       Les trois dernières paraboles sont remarquables: un trésor caché; la perle de grand prix — un marchand qui a de l'intelligence et qui sait discerner; enfin les pêcheurs qui ont aussi l'intelligence pour séparer les bons poissons des mauvais, puis la consommation du siècle comme on la voit aussi dans la parabole de l'ivraie. Les anges s'occupent des méchants, les pêcheurs s'occupent des bons, les anges lient en bottes sur le champ, les pêcheurs mettent dans des vaisseaux. Les anges font une oeuvre extérieure, les pêcheurs une oeuvre de séparation entre les bons et les mauvais. Les bons poissons sont dans les vaisseaux, sauf à les porter plus tard là, où ils doivent se trouver.

Nous sommes à l'époque où le jugement se prépare. L'arche se construit en témoignage il faut que la séparation se fasse moralement, avant qu'elle ait lieu par le jugement. Satan cherche à empêcher l'Evangile de pénétrer en rassemblant les opposants. De fait, ils sont rassemblés pour le jugement par des agents divins. L'Evangile semble assujetti à la volonté du prince de ce monde, mais Dieu saura tirer de là ses élus.