Vie de résurrection (Darby J.N.)

ME 1905 page 456

 

En Romains 8, le chrétien est envisagé comme étant mort avec Christ, et ayant l'Esprit de Christ qui est sa vie. Il est en Christ (verset 1) et Christ est en lui (verset 10). Mais bien que, dans sa seconde partie commençant au verset 12 du chapitre 5, l'épître aille jusqu'à la pleine position chrétienne — nous en Christ, et Christ en nous — elle ne considère jamais le chrétien que comme un homme vivant sur la terre, non pas comme ressuscité avec le Christ, ce qui introduit un aspect entièrement différent de sa condition. Par conséquent, elle ne parle pas non plus d'union avec Christ. Il y est question seulement de notre position en Lui et Lui en nous, Lui notre vie, en nous justifiés; c'est pourquoi des paroles comme: «afin qu'ils soient un en nous», ou bien «membres de son corps», ne sont pas mises en vue, sauf que dans les exhortations cette dernière expression est employée comme une vérité admise.

Lorsque nous parlons de «ressuscités avec christ», Christ est envisagé comme l'homme ressuscité et exalté, non pas comme le Fils de Dieu qui vivifie, ni tout à fait comme notre vie, mais Dieu nous a ressuscités avec Lui. C'est ce que nous avons dans l'épître aux Ephésiens, où les hommes sont envisagés comme morts dans leurs péchés, et alors il y a une nouvelle création. Dans les Romains, ils sont vus comme vivant dans leurs péchés et responsables, c'est pourquoi la mort est introduite ainsi que la culpabilité ôtée, mais être ressuscité ne veut pas dire seulement que le chrétien est vivant à Dieu dans le Christ Jésus, mais qu'il a le Saint Esprit, et qu'ainsi selon Jean XIV, il est en Christ et Christ en lui quant à sa position devant Dieu et son état dans le monde. Mais l'union avec l'homme glorifié (ce que comporte la résurrection avec Christ) n'est pas le sujet de l'épître aux Romains. Naturellement, si nous avons l'Esprit Saint, nous sommes unis à Christ, mais l'épître n'en parle pas. L'épître aux Colossiens présente la doctrine de l'épître aux Romains, en y ajoutant la résurrection avec Christ, mais elle ne va pas jusqu'à nous voir assis en Lui dans les lieux célestes. Nous sommes ressuscités, mais sur la terre, et l'espérance nous est réservée dans les cieux, afin que nous ayons là nos affections.

Il ne faut pas oublier que le terme «vie de résurrection», assez convenable comme abréviation, et employé pour exprimer l'état dans lequel nous sommes, ne se trouve pas dans l'Ecriture. En son essence, la vie divine est toujours la même; mais, maintenant que Christ, qui devient notre vie, n'est pas seulement un Esprit vivifiant, mais qu'il est aussi lui-même ressuscité d'entre les morts, nous avons cette vie comme nôtre, selon la condition dans laquelle il est entré comme homme. Sous un aspect il vivifie qui il veut (Jean 5); sous un autre, il est ressuscité d'entre les morts, et nous sommes vivifiés ensemble avec Lui. Et bien que tout soit la vie en puissance divine — Christ notre vie — cependant la différence est importante et a une grande portée. Ce n'est pas seulement être né de nouveau, mais né comme étant mort à tout ce qui est passé, comme Christ l'a été — la mort, le péché, la puissance de Satan et le jugement étant passés, le pardon et la justification étant possédés (Colossiens 2: 13, et aussi Ephésiens). Cela conduit — bien que ne l'étant pas en soi-même — à l'unité de tous les saints comme étant le corps de Christ. C'est pourquoi, la connexion entre la vie et la résurrection avec Christ est de toute importance, parce qu'elle est la conséquence de la mort de Christ et le sceau mis de la part de Dieu a l'efficacité de cette oeuvre, et nous conduit (la question du péché, du jugement, et du pouvoir de la chair et de Satan étant réglée) dans la nouvelle place ou sphère à laquelle la vie appartient. La vie est toujours essentiellement la même, sans quoi elle ne pourrait jouir de Dieu. Mais l'état de cette vie est modifié par la conscience que l'on a de la place dans laquelle elle est, et cela dans toutes ses relations, amenée là où est Christ, ce qui l'atteint dans toutes ses pensées et ses affections selon la puissance de l'Esprit Saint qui est en elle et avec elle. «C'est la loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus». Cela affecte tout son état et sa condition, en communion avec Dieu et avec Christ, car moralement la vie vit dans ce en quoi elle est. «Celui qui a le Fils a la vie», et ce Fils est l'Homme ressuscité.

Maintenant, quant à avoir la vie, c'est toujours l'état de celui qui est un chrétien, c'est-à-dire qui a l'Esprit (voir Romains 8: 5 (*)). Mais il peut n'avoir pas réalisé ce que cela signifie réellement, bien que tout soit à lui. En Romains 7, nous avons un homme qui a été vivifié, de sorte qu'il prend son plaisir dans la loi de Dieu, mais qui, n'ayant pas l'Esprit, n'est pas délivré, de manière à avoir la place qui appartient à quelqu'un qui connaît la puissance de la résurrection de Christ ce dernier état est développé dans le chapitre 8. Personne n'est dans l'état chrétien s'il n'a pas cette vie, et tout cela appartient à quiconque maintenant est vivifié; mais jusqu'à ce qu'il soit scellé par l'Esprit Saint, son état et sa position, comme vivant en Christ, lui sont inconnus; il n'est pas entré dans cet état en relation avec Dieu. La chose est à lui, sans nul doute, mais il ne l'a pas saisie. La vie de résurrection est la vie dans une autre condition, la seule maintenant que Dieu reconnaisse, mais, en elle-même, ce n'est pas une autre sorte de vie. Chimiquement, le charbon et le diamant sont absolument la même substance, mais ils sont effectivement très différents. Mais le seul état reconnu de Dieu maintenant est la vie en rapport avec Christ ressuscité.

(*) Ainsi, de même que Dieu souffla dans les narines d'Adam la respiration de vie, Christ, après sa résurrection, souffla en eux, et dit: «Recevez l'Esprit Saint»; mais ce n'était pas l'Esprit Saint envoyé du ciel.