Le coeur de l'homme et le coeur de Christ

Luc 23: 39-43

ME 1906 page 355

 

Dieu ne nous a pas laissés dans l'ignorance quant à notre état de péché et de ruine, ni quant à ses voies de grâce envers nous dans cet état. La précieuse vérité de sa venue en amour dans ce monde, avant qu'il vienne exercer le jugement, est un témoignage rendu à l'état où nous sommes, et en même temps à son amour pour nous, qui sommes dans cette misérable condition. Si nous ne recevons pas ce témoignage, nous paraîtrons devant Lui en jugement. «Tout genou ploiera devant Lui». Mais il y a une grande différence entre ployer le genou devant Lui comme Sauveur ou comme Juge. Si nous venons à Lui comme Sauveur, pour avoir part à sa grâce, il agira, à l'égard de nos péchés, tout autrement qu'en jugement. Si mon créancier vient réclamer le paiement de ma dette, et que je n'aie rien pour le payer, c'en est fait de moi; mais, s'il vient me dire qu'il me l'acquitte, je suis soulagé. Il nous faut avoir affaire à Dieu, de l'une ou de l'autre manière: si c'est à la croix que cette rencontre a lieu, nos péchés sont ôtés; si c'est en jugement, ils nous sont imputés.

L'Evangile est le témoignage de ce que Dieu a fait, avant le jour du jugement, afin que l'homme n'ait pas à répondre au sujet de ses péchés. Dieu ne peut pas approuver l'iniquité; c'est impossible! Mais c'est une chose toute différente d'exiger le paiement d'une dette, ou de venir la payer. L'Evangile est le témoignage de ce que Christ a fait comme Sauveur, avant de venir comme Juge, et nous devons croire ce témoignage.

Il y a trois choses à considérer: l'oeuvre de l'Esprit de Dieu, qui nous donne le sentiment de nos péchés; l'oeuvre accomplie en dehors de nous, et par laquelle ils sont ôtés; et le témoignage de l'Esprit Saint pour nous faire connaître cette oeuvre; car, si je ne la connais pas, je reste aussi malheureux qu'auparavant.

Nous voyons dans la scène placée sous nos yeux (par les versets cités), ce qu'est le coeur humain, lorsqu'il est pleinement manifesté, car il ne se montre pas toujours tel qu'il est. Nous y voyons, aussi une oeuvre faite dans un homme, et une oeuvre accomplie pour un homme; et ensuite de la conscience de ce qu'elle est donnée à son âme, Dieu nous fait connaître son pardon. Il n'a pas donné son Fils pour que nous l'ignorions. Je ne puis parler de marcher avec Dieu, aussi longtemps que j'ignore s'il va me condamner ou non. Vous n'avez jamais entendu dire qu'un criminel marchât avec son juge.

En considérant cette scène, vous voyez comme tous étaient contre le Seigneur Jésus. Et pourquoi? Il avait guéri leurs malades, chassé les démons, ressuscité les morts, de sorte que Pilate pouvait dire: «Mais quel mal celui-ci a-t-il fait?» Je ne puis m'appeler chrétien, sans dire que le monde a crucifié le Fils de Dieu. Et, ce qu'il y a de terrible, c'est que toutes ses oeuvres montraient qui était là. Dieu avait dit: «J'ai encore un fils; peut-être auront-ils du respect pour lui, quand ils le verront». Mais cette révélation de ce qu'était Dieu n'eut pour effet que de faire ressortir leur inimitié, et, maintenant, Dieu doit dire du monde: «Qu'avez-vous fait de mon Fils? Que vous a-t-il fait? Rien que du bien. Pourquoi, alors, lui cracher au visage et le crucifier?» Si quelqu'un avait fait cela, hier, à ma mère, pourrais-je, aujourd'hui, le traiter de pair à compagnon? L'homme a traité ainsi le Fils de Dieu, et, quand la lumière vient l'éclairer, il confesse ce qu'il a fait, et qu'il ne peut répondre «sur un point entre mille.»

Le monde est sous le jugement. Nous savons tous qu'il viendra à sa fin; nous le savons, et cependant, nous marchons avec lui!

La loi vient dire à l'homme ce qu'il devrait être: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur»; «tu ne convoiteras pas». Mais je sais que je n'ai pas aimé Dieu, et que j'ai convoité. J'ai violé la loi dans tous ses détails, car, si j'ai transgressé en un point, je suis coupable sur tous. C'est facile à comprendre: si je dis à mon enfant de ne pas faire trois choses, il ne se soucie peut-être pas le moins du monde de faire deux de ces choses, mais il fera la troisième, parce qu'il en a envie. Un homme qui aurait commis tous les péchés du monde, serait un monstre d'iniquité.

Si vous appliquez la loi, «il n'y a point de juste, non pas même un seul». Dieu ne dit pas cela au jour du jugement, mais il nous en avertit dans ce jour de grâce. Il nous dit d'avance, dans sa miséricorde, ce qu'est son jugement quant à nous-mêmes. S'il était sur le grand trône blanc, cette vérité serait-elle plus claire que ce que nous lisons en Romains 3? Un homme peut-il, après cela, se lever et dire: «Je suis juste?» Est-ce ainsi que nous devons aller à la rencontre de Dieu? Est-il un menteur?

On parle beaucoup de la miséricorde, et voici ce qu'on entend par là: on espère que Dieu ne pensera pas à nos péchés plus que nous n'y pensons nous-mêmes. Un homme a commis, disons, dix péchés; il espère aller au ciel; s'il en a commis onze, il ne pense pas que ce soit trop; si leur nombre s'élève à cent, il espère encore. Il ignore absolument ce que c'est que la sainteté. Un seul péché nous sépare de Dieu, mais la porte n'est fermée pour aucun pécheur qui reconnaît ses péchés. Si je me mets à laver cette table, la question n'est pas de savoir combien il y a de taches, cinq ou cinquante, mais bien si je puis la nettoyer complètement.

L'homme ne fait que se moquer du saint Fils de Dieu; chaque détail de la scène que nous avons lue nous montre ce qu'est le coeur de l'homme. L'homme n'a jamais honte d'une fausse religion. Un mahométan fera ses prières sur la place publique et si vous traitez d'affaires avec lui, vous devrez attendre qu'il ait fini. Un Hindou n'a pas honte d'adorer ses dieux, mais un chrétien a honte de Christ; et le Seigneur dit: «Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père et les saints anges».

Les principaux sacrificateurs, dont le devoir était de protéger les faibles, demandent son sang à grands cris. Pilate, qui devait juger les coupables et faire droit aux innocents, se lave les mains au sujet de l'innocent. Ses propres disciples l'abandonnent. Lorsque deux hommes sont pendus ensemble, avez-vous jamais entendu dire que l'un insultât l'autre, à moins que celui-ci ne l'ait entraîné au mal? Mais ici, Christ reçoit l'insulte de l'un de ses compagnons! Ah! c'est que le coeur humain est inimitié contre Dieu. Chaque fois que les hommes en ont l'occasion, ils foulent Dieu aux pieds. Béni soit Dieu, le Sauveur était là en grâce, mais cela montre ce que sont nos coeurs. Nous savons tous que, parmi les hommes, il en est de criminels et de vicieux, et que d'autres ne le sont pas. Mais le fils prodigue était aussi bien un pécheur quand il franchissait le seuil de la maison de son père, que lorsqu'il mangeait les gousses des pourceaux; et c'est là que nous en sommes tous.

N'aimons-nous pas à faire notre propre volonté? Ne la voyons-nous pas dans nos enfants? C'est là le péché. La loi le condamne, mais elle me condamne aussi. Ne croyez pas qu'elle condamne les péchés seulement; elle dit: «Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire». La loi nous montre seulement ce que nous devrions être, mais ne nous dit pas ce que nous sommes. Si j'applique une règle juste à une personne qui m'a trompé, qu'en résulte-t-il? La condamnation du coupable. La loi ne donne pas la vie, elle n'apporte aucune aide, mais elle donne seulement la mesure de ce qu'un enfant d'Adam devrait être. Dieu nous dit ce que nous sommes, et il nous le dit avant que le jour du jugement arrive, pour que nous y pensions et que nous trouvions le remède. Lorsque Christ vint ici-bas, il mit sa sanction sur la loi, parce que c'était sa propre loi, mais il vint d'une toute autre manière. La loi réclamait le paiement de la dette; Christ l'a payée, et c'est la grâce! «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes». Dieu est venu dans le monde, parce que nous étions pécheurs. Il n'est pas resté au ciel, disant: «Conduisez-vous bien, et tout ira bien»; non, il vint, parce que tout allait mal.

Qui a mis dans le coeur de Dieu de nous donner son Fils? Est-ce vous? Est-ce le monde? Non; la chose était dans le coeur même de Dieu. «Il a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils». Je puis mieux me fier au coeur de Dieu qu'au mien. Il n'y a point de contradiction dans son coeur, point de variation, et je connais ses pensées à mon égard.

Mais il y a plus. Christ est mort pour nous. Pourquoi irais-je retirer un homme d'un fossé, s'il n'y est pas tombé? Pourquoi a-t-il goûté la mort? Pourquoi a-t-il bu la coupe de la colère? Parce que nous étions sous le jugement. D'où lui venait toute cette angoisse? De mon péché. Oh! voyez quel amour inexprimable, et quel pécheur je suis! Cet amour produit en nous la droiture de coeur; nous ne faisons plus comme Adam, nous ne cherchons plus à cacher nos péchés ou à les excuser.

Si quelqu'un m'offre de payer mes dettes, j'ai bien soin de présenter mes comptes sans en rien omettre. C'est ainsi que l'amour de Dieu rend le coeur intègre. Je crois à son amour, je suis heureux de tout lui dire, ou plutôt de savoir qu'il sait tout, sans même que je le lui dise. Il est venu pour me décharger complètement, et cela produit la droiture au lieu de la duplicité. Dieu est amour et lumière, et partout où il paraît, il porte ces deux caractères. Il vient comme lumière et me montre où je suis. Il vient en amour et m'offre son pardon.

Voyez la pauvre pécheresse. Elle ne pouvait se confier qu'à un seul coeur, et c'était le coeur de Dieu. A-t-elle caché ses péchés? Non; elle vient, pleurant et pleine de confusion; mais elle avait confiance en Lui; elle croyait à cet amour qui lui avait apporté la lumière.

Voyez Pierre dans la barque. Il se jette aux pieds du Seigneur et Lui dit: «Retire-toi de moi». Pourquoi donc s'approchait-il? Il était attiré à Lui, sentant ce que Christ était; mais, une fois en face de Lui, il sent qu'il est indigne de cette présence. Le pharisien Simon avait dit: «Cet homme n'est pas un prophète». Dieu était entré dans sa maison, mais lui était dans de telles ténèbres qu'il ne le discernait pas. Cette pauvre femme, elle, le voyait.

Considérons maintenant le malfaiteur. Nous voyons l'oeuvre en lui, et l'oeuvre pour lui. S'adressant à son compagnon, il lui dit: «Ne crains-tu pas Dieu?» La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Puis il confesse ses péchés et reconnaît qu'il souffre justement. La lumière s'est faite dans son âme.

Nous avons tous dit que le monde est mauvais, et c'est vrai; mais, quand la lumière vient, je dis: «Je suis mauvais». Une conscience honnête reconnaît ses fautes. «En vérité, nous souffrons justement, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises». Puis: «Celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire». Comment le savait-il? Il n'avait jamais été avec Christ. Non, mais il était enseigné de Dieu; il pouvait affirmer que Christ n'avait jamais fait une chose mauvaise. Nos coeurs ratifient-ils cette parole qu'il n'aurait jamais pu faire le mal? Christ a-t-il été suffisamment révélé à vos âmes pour que vous puissiez dire cela? Et, chose étrange, il lui dit: «Seigneur!» Les principaux sacrificateurs, les chefs du peuple, se moquaient de Lui; ses disciples s'étaient enfuis. Quelle marque de royauté cet homme avait-il donc discerné dans ce crucifié? Il s'adresse à un malfaiteur comme lui, selon toute apparence, puis il dit à Jésus: «Seigneur». La seule consolation que Christ reçut à la croix lui vint de ce pauvre brigand. «Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume». Il mourait de la mort des criminels, pendu au gibet. La venue de Dieu dans ce monde avait été signalée par un petit enfant couché dans la crèche d'une étable, et sa vie se termine sur la croix, et pendant sa carrière ici-bas, il n'avait pas eu un lieu où reposer sa tête. Quelle foi dans ce pauvre malfaiteur! Peu lui importait que tout le monde fût contre Christ; il était pour lui roi, malgré tout; aussi lui dit-il: «Quand tu viendras dans ton royaume». A quoi pensait-il? Il souffrait cruellement, et pourtant il ne Lui dit pas: «Sauve-toi toi-même et nous aussi». Il le reconnaît comme le Seigneur; il ne Lui demandait pas de lui épargner la souffrance en quoi que ce fût, mais seulement: «Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume.»

Comment lui, malfaiteur, pouvait-il avoir une telle confiance au Seigneur? C'est que la lumière produit toujours la confiance. Pensez à un brigand qui venait de reconnaître qu'il souffrait justement! Vous fieriez-vous à Lui de cette manière, confessant vos péchés sincèrement, et vous confiant au coeur de Dieu, après les avoir confessés? Vous fiez-vous au coeur de Dieu? S'il n'en est pas ainsi, vous ne le connaissez pas, car il est digne de toute confiance. Dieu nous a donné dans sa Parole des exemples frappants, afin qu'ils nous frappent. Tous les hommes ne sont pas des criminels, mais, en réalité, le coeur de l'homme est toujours le même. Christ a-t-il été révélé à vos coeurs de telle manière qu'étant sincères dans votre conscience devant Dieu, vous ayez confiance en Lui, quand vous savez ce que vous êtes?

La femme pécheresse voit tous ses péchés et se confie en Christ. Ce n'est pas toujours facile, car, quand nos péchés sont devant nous, nous raisonnons, nous demandant comment Dieu nous recevra. Vous demandez-vous, chers amis, comment Dieu vous accueillera? Si oui, c'est que vous ne l'avez pas encore rencontré, car vous sauriez alors de quelle manière il vous recevra. Lorsque le fils prodigue revint vers son père, il ne lui dit pas: «Traite-moi comme l'un de tes mercenaires». Et pourquoi? Parce que son père l'embrassait, le baisait, le traitait comme un fils.

Le brigand confesse ses péchés, et se confie dans le Seigneur. Et voici la réponse: «Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis». Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, car aujourd'hui tu seras avec moi.

Ce brigand subissait le châtiment de ses crimes de la part de la justice humaine, mais qui donc le subissait de la part de Dieu? Celui qui était cloué sur une croix, à son côté. «Il a porté nos péchés en son corps sur le bois». Lorsque j'ai mis ma confiance en Christ, je vais à Dieu, et je trouve Christ en chemin. Et pourquoi est-il là? Pour me juger? Non, mais pour porter tous mes péchés. Cette personne bénie que j'ai méprisée toute ma vie, a pris sur elle tous mes péchés et s'est chargée de leur fardeau. Oui, Christ les a tous pris et je n'ai plus à les porter. Confiez-vous en Lui, quelque mauvais que vous soyez. Si vous ne pouvez vous fier à aucune créature, fiez-vous à Lui.

S'il a agi dans mon coeur pour y produire cette confiance, je trouve que Celui qui va venir comme Juge est mort pour mes péchés; comment, après cela, pourrait-il me les imputer? En admettant naturellement que je reconnaisse et confesse mes péchés et que je vienne à Lui à leur sujet, je découvre cette merveilleuse vérité que Christ les a portés, que Dieu s'en est occupé, et qu'il les a placés sur Christ. J'anticipe le jour du jugement, et je vois dans le Juge l'Homme qui a porté tous mes péchés. Comment pourrais-je encore le craindre, puisque Dieu a donné son Fils pour qu'il emportât tous mes péchés dans «un pays désert et inhabité?» (Lévitique 16: 22). L'oeuvre pour moi est entièrement achevée, mais elle n'est pas finie en moi. Je devrais, chaque jour, Lui ressembler davantage, mais l'oeuvre, pour ce qui concerne ma culpabilité, est faite, et s'il n'en était pas ainsi, quand serait-elle terminée? Jésus ne peut pas mourir une seconde fois, ni souffrir encore, ni boire de nouveau la coupe amère. Il suffit qu'il ait souffert une fois. La seule pensée d'être fait malédiction pour nous, l'horreur de cette coupe, fit couler de son front en terre une sueur comme des grumeaux de sang, et il ne peut traverser cela une seconde fois. Il s'est assis à la droite de Dieu, parce que son oeuvre est accomplie. Ceux qui avaient crucifié le brigand ne se doutaient pas qu'en lui rompant les jambes, ils l'envoyaient tout droit au paradis.

Mais comment en être certain? C'est, le point important. Le Seigneur lui avait dit qu'il y serait avec Lui ce jour même. Devait-il le croire?

Oui, ce que le Seigneur lui avait promis lui arriva; et cela a été écrit pour nous. Si je viens à Christ, je sais qu'il a achevé l'oeuvre et qu'il a ôté mes péchés. L'oeuvre a été accomplie une fois pour toutes, et la grâce de Dieu m'en fait don. Sachant qu'il n'y a aucun autre nom sous le ciel par lequel je puisse être sauvé, j'apprends qu'il a ôté mes péchés, et je le sais. Il est remonté dans la gloire, parée que son oeuvre était achevée. Le Saint- Esprit nous en donne l'assurance et nous pouvons dire que l'oeuvre est terminée. Comme en Romains 4: 25: «Il a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification». Sa résurrection est la preuve que Dieu a accepté son oeuvre. «Si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore dans vos péchés». Mais, s'il est ressuscité, il les a ôtés, et je ne suis plus dans mes péchés.

Quelle part avons-nous eue à la croix? Nous n'y avons apporté que nos péchés et la haine qui fit mettre à mort le Seigneur. Voilà tout. C'est ce qui nous humilie et nous amène à dire, en comptant sur la grâce de Dieu: «Mes péchés l'ont amené là». Mais Dieu, au lieu de me rejeter, moi, a rejeté mes péchés loin de Lui.

Pourquoi l'Evangile est-il prêché? Est-ce pour que nous le sachions ou que nous l'ignorions? Il a fait la paix; quel soin Dieu prend à nous le montrer, pour que nous soyons heureux!

De souillé que j'étais, je deviens pur; de coupable, je suis rendu juste. Mais vous dites: J'ai grandement offensé Dieu! Vous dites vrai, mais il y a pardon par devers Lui. Dieu n'a plus rien contre vous, pas la plus petite chose. Christ s'est chargé de tout. Il a reçu le fruit de mes péchés, et moi le fruit de son oeuvre. Si nous venons ainsi à Dieu, le Christ qui a porté nos péchés est le Juge devant qui nous devons comparaître. Comment les croyants paraissent-ils devant le tribunal? «Ressuscités en gloire». Il s'avance et me reçoit près de Lui; c'est ainsi que j'arrive au tribunal. Comment le croyant craindrait-il, lorsqu'il voit son Juge, s'il est semblable à Lui? Qu'est-ce qui ouvrit le coeur de la pauvre samaritaine? (Jean 4). Ce ne fut pas ce que le Seigneur lui dit de l'eau vive, mais ces paroles: «Va, et appelle ton mari, et viens ici». Son coeur s'ouvre lorsque sa conscience est atteinte. «Si tu connaissais le don de Dieu». Il donne, il n'accuse pas. Si vous connaissiez Celui qui s'est fait si humble, jusqu'à dépendre d'une pauvre créature comme vous pour obtenir un peu d'eau à boire, vous auriez confiance en Lui. Et de même aussi, si vous connaissiez le Fils de Dieu, qui est descendu jusqu'à la crèche et jusqu'à la croix, vous auriez confiance en Lui, vous croiriez en Lui. C'est ce que Dieu fait en Christ pour gagner la confiance du coeur de l'homme, quand ce dernier n'ose pas s'approcher à cause de ses péchés. L'amour de Dieu est venu dans le monde quand les hommes étaient dans leurs péchés; et il y avait assez d'amour en Lui pour le faire se donner lui-même.

Croyez-vous à cet amour? Si oui, la chose est toute simple. «En Lui, tous ceux qui croient sont justifiés de tous leurs péchés». Il n'en a pas porté seulement la moitié, pour nous laisser périr sous le poids de l'autre moitié. Lorsque je viens à Lui, je trouve que, au lieu de le rencontrer au jour du jugement, Lui me rencontre au jour de la grâce.