Notes d'une méditation - Apocalypse 22: 16-21

Vodoz C.

ME 1906 page 373

 

Jusqu'ici, nous avions dans ce livre les choses révélées: «La révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt, et envoyée par son esclave Jean, qui a rendu témoignage de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus Christ, de toutes les choses qu'il a vues».

Tout ce livre, comme on l'a dit et répété maintes fois, est un livre de jugements; la prophétie qui annonce ce qui va fondre sur ce monde, et qui révèle aussi son vrai caractère.

La lampe de la prophétie brille au milieu d'un monde qui va au jugement. Cette lampe nous éclaire, pour que nous nous tenions séparés du monde, qui gît dans les ténèbres, et de ses principes.

Or, dans ce monde de ténèbres, le Fils de Dieu est apparu; c'était la grâce, la grâce pure, infinie; par elle, il s'est anéanti pour accomplir l'œuvre glorieuse, immense, que Lui seul pouvait entreprendre. Dieu avait le dessein d'amener beaucoup de fils à la gloire. Et qui étaient-ils?

Des enfants de colère, ennemis de Dieu, esclaves de Satan, perdus, sans ressources, éloignés de tout bonheur.

C'est en faveur de tels êtres que sa grâce se déploie; il veut les avoir devant Lui, tout resplendissants de la gloire de son Fils, dans son propre bonheur et dans sa propre joie.

Mais comment cela peut-il se faire? Dieu est Celui dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, Celui dont les péchés de l'homme ont fait un juge! Comment nous présenter devant Lui? Qui entreprendrait de s'occuper de nous, de nous prendre, de nous amener à Dieu, de nous rendre propres pour la gloire céleste?

Moi! dit Jésus, Moi, j'entreprendrai cela, pour la satisfaction de mon propre coeur et pour le salut des pécheurs.

Eh bien! dit Dieu, pour accomplir un tel travail, il te faut t'anéantir, revêtir la forme d'esclave, être fait à la ressemblance des hommes; et, étant en figure comme un homme, t'abaisser encore, t'abaisser jusque dans l'abîme!

«Me voici, dit Jésus; — me voici pour faire ta volonté».

Penser à une telle grâce, qui vient ainsi prendre un pécheur, pour l'amener jusque devant Dieu, nous confond!

Dieu savait bien tout ce que rencontrerait son Fils dans ce monde qui est inimitié contre Lui; il savait tout ce qu'il y trouverait de haine, de mépris: cependant, il l'a envoyé, Lui, le Fils de son amour, afin que nous vivions par Lui, et que nous héritions de la vie éternelle.

Or, en dépit de tout (haine, mépris, injures), Jésus est allé jusqu'à la croix, à la rencontre du péché et du jugement contre le péché. Il est allé recevoir, de la main du Dieu trois fois saint, la coupe que nous, nous avions méritée.

C'était la lumière révélant à la fois la sainteté de Dieu et la grâce qui apporte le salut: elle est apparue dans le Fils de Dieu.

Qu'en a fait le monde? Quel accueil Lui a-t-il réservé, quand il apparaissait en grâce, apportant le salut? Il l'a couvert d'ignominie! Tous se sont écriés: Ote! Ote! Crucifie! Et ils l'ont crucifié. Voilà ce que l'homme en a fait.

Jusque-là, le monde n'était pas traité comme rejeté; il était coupable, perdu, c'est vrai; mais, mis à l'épreuve par l'apparition du Fils de Dieu venu en grâce, non pour le juger, mais pour le sauver, le monde n'a pas voulu de Lui.

Maintenant, le jugement du monde est la conséquence de la croix de Christ, mais là, sur la croix, Jésus a rencontré Dieu en jugement et a accompli, la propitiation pour nos péchés. La justice est accomplie, le salut est acquis!

Alors, Dieu a ressuscité Jésus, et Lui a dit: «Assieds-toi à ma droite»; et, maintenant, il est là, couronné de gloire et d'honneur.

Je le vois là, Lui qui a mis pour moi sa vie, Lui qui a aboli mes péchés et qui a pleinement glorifié Dieu; je le vois assis à la droite de Dieu, «jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour le marchepied de ses pieds».

«Ses ennemis sous ses pieds»: c'est de cela qu'il s'agit ici, dans l'Apocalypse.

En attendant, Dieu fait annoncer le grand salut: «Quiconque croit est justifié; il a la vie éternelle; il est amené à Dieu, lavé, blanchi, dans la liberté, celle du Saint Esprit, en vue de cette gloire». Le Saint Esprit rend maintenant témoignage de toutes les richesses qui sont en Christ, et il nous en fait jouir. Et, maintenant aussi, nous sommes pleinement justifiés, et la clarté de la face de Dieu resplendit sur nous; nous sommes agréables devant ses yeux en son Fils, bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, en Christ. L'amour de Dieu, par le Saint Esprit en nous, nous fait attendre le retour de Jésus. Quel bonheur de l'attendre!

Le détail de la colère de Dieu nous est donné dans ce livre de l'Apocalypse: quel bonheur d'être à l'abri, par le sang de Christ, de ce terrible orage qui va éclater! Oui, quel bonheur de l'attendre, pour être toujours dans la gloire céleste, avec le Seigneur!

Au verset 16 de notre chapitre, nous voyons que le Seigneur a envoyé son ange; mais, ensuite, c'est Lui, c'est Lui-même, l'époux: «Moi, Jésus!» Le coeur de l'épouse tressaille à ce précieux nom. C'est Lui qui est devant nous, qui nous parle; son Nom rappelle son amour, son oeuvre accomplie pour tout pauvre pécheur qui croit en Lui. Ce nom est la réponse à tous les besoins.

  1.  Pour le pauvre pécheur:trouvera-t-il la délivrance? — En Jésus!

Moi, Jésus, j'ai accompli pour toi l'oeuvre qui sauve le pécheur; mon sang a coulé: c'est le salut parfait, éternel, qui découle maintenant de la croix de Christ. — «Il est l'auteur d'un salut éternel». Son nom nous rappelle cet amour qui a triomphé de tout et a répondu à toutes les exigences de Dieu.

  1.  Et pour le croyant? Il est entouré de difficultés de toutes sortes, ayant tout contre lui. Son nom répond à tout! Jésus! Jésus! Il n'a pas sauvé son peuple pour l'abandonner à lui-même: «Si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu, par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie»; sauvés à travers tout: c'est un glorieux salut qui embrasse toute la carrière du chrétien, depuis la croix jusqu'à la gloire.
  2.  Mais il y a, dans ce monde, les peines, les afflictions du chemin que nul ne peut partager avec nous, car il n'y a point de sympathies dans l'homme. Moi, Jésus, dît-il, Moi. Celui qui a fait l'expérience, qui a connu les peines et les afflictions du chemin, qui a rencontré les difficultés, qui a été tenté, celui-là peut sympathiser et sauver jusqu'au bout.

A qui devons-nous d'être réunis, ce soir, ici? C'est à Lui, à sa souveraine sacrificature; et, si nous arrivons a ce moment désiré de sa présence, c'est encore à sa sacrificature que nous le devons.

Dans ce temps de misères, de peines, de difficultés, d'afflictions, il nous porte sur son coeur; il prie, intercède pour nous. — Moi, je fais cela.

Oh! le voir, le voir, Lui!

En marchant, tout faiblement que ce soit, nous avons pu Lui dire tout ce qui préoccupe nos coeurs. Il a répondu par des paroles divines, par des paroles d'encouragement et de force pour nos âmes. Nous avons goûté ce qu'il est, et il nous amène à vivre avec Lui, dans des rapports journaliers; mais nous ne l'avons pas vu, et nous voulons le voir, et c'est aussi son désir que nous soyons avec Lui.

«Moi, Jésus, je suis la racine et la postérité de David». Toute gloire, toute obéissance Lui appartiennent; tout genou se ploiera devant Lui.

Mais qui chantera le cantique nouveau: «Tu les as faits rois et sacrificateurs?» Nous prendrons nos couronnes, nous les jetterons à ses pieds, en disant: Elles sont à toi; toi seul es digne; toute couronne t'appartient! Ah! nous serons bien plus heureux de jeter nos couronnes à ses pieds, que de les porter sur nos têtes et d'être assis sur des trônes. Il est Celui à qui tout hommage appartient. Il recevra le trône: il est la semence de David. Le royaume Lui a été refusé; mais toute langue devra confesser que Celui-là est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Il aura toutes les gloires, toute la puissance, tous les hommages! C'est une pensée bien douce de savoir qu'il sera au-dessus de tout.

«Moi, je suis l'étoile brillante du matin». C'est la nuit! Le monde est plongé dans les ténèbres. Oui, il fait nuit. Et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs oeuvres sont mauvaises; mais nous, nous sommes les fils de la lumière et du jour.

La nuit est fort avancée. Le cri de minuit s'est fait entendre: «Voici l'Epoux!» Quand le monde sera encore endormi, dans les ténèbres de la nuit, le Seigneur viendra. Il va venir!

La grande question, en présence du retour du Seigneur, question qui doit résonner dans les coeurs et les consciences, c'est: Es-tu prêt? Es-tu à l'abri? Si tu ne l'es pas, viens à Jésus; n'attends pas à demain.

L'Esprit et l'épouse disent: «Viens!» L'épouse n'a pas vu l'Epoux, mais elle connaît son amour; elle en a conscience et en jouit. Je sais que je Lui appartiens.

Viens! dit l'épouse. Elle ne dit pas: Viens bientôt; elle dit: Viens! Viens maintenant, viens tout de suite; il n'y a pas de délai; il n'y a rien à attendre avant lui. Il n'y a point d'espoir à réaliser avant qu'il vienne!

Bien des âmes n'ont pas saisi la glorieuse part qui leur appartient: ce sont des personnes converties, mais qui ne sont pas affranchies. La pensée du retour du Seigneur n'est pas, pour elles, un sujet de joie. Mais, si tu connais la voix de Jésus, tu peux te joindre à l'épouse, et dire avec elle: «Viens!» Tu Lui appartiens.

Il y a, dans l'épouse, les mêmes pensées, les mêmes désirs qui se trouvent dans l'Epoux. L'épouse, comme son Seigneur, se tourne vers ceux qui ont soif, vers ceux qui sont dans le besoin et, comme Lui, désire les voir heureux. Elle ne peut pas, elle, donner la paix, la joie, le salut; mais elle engage à aller à Lui, à Lui, la source intarissable: «Que celui qui a soif vienne». Viens, prends, bois gratuitement de l'eau de la vie! En Lui, se trouvent la paix, la joie et le bonheur: Viens!

«Viens!» Ce mot va au coeur de Jésus. Il répond: Oui, je viens, je viens bientôt. De l'abondance de son coeur, sa bouche parle. Il attend le moment où le Père lui dira: Va les chercher, ceux que tu aimes; lève-toi de mon trône, va!

Quelle joie pour Lui de se lever et de venir prendre ceux qu'il a aimés; de les prendre pour les présenter à son Père, et Lui dire: Les voici, tous ceux que tu m'as donnés; les voici! Il n'en manque aucun.

Oh! qu'aucun de ceux qui sont ici ne manque à ce glorieux rendez-vous!

Aujourd'hui encore, il fait proclamer ce glorieux salut.

Viens! Viens! Le diable dit: Demain! Le Seigneur dit: Aujourd'hui! Aujourd'hui est le jour du salut!

Déjà pour nous a lui l'aurore

D'une félicité sans fin.

Seigneur, quelques instants encore,

Et nous serons tous dans ton sein.