«Il est venu et a annoncé la bonne nouvelle de la paix»  

Ephésiens 2: 11-17

ME 1906 page 469

 

Combien est bénie et parfaite la prédication de la paix par Jésus Christ! C'est lui qui, par sa croix, a fait la paix, abolissant l'inimitié qui existait entre Juifs et gentils, et créant les deux pour être un seul homme nouveau. C'est Lui qui par cette même croix a tué, pour les croyants, l'inimitié qui existait également chez les Juifs et chez les gentils contre Dieu, les réconciliant «tous les deux en un seul corps à Dieu.»

En outre, Celui qui a travaillé si merveilleusement par sa mort, est maintenant, en tant que ressuscité et glorifié, notre paix.

Or, Celui qui a fait notre paix, a lui-même annoncé la paix; et, si nous lisons au 20e chapitre de Jean, nous trouvons dans ses propres paroles bénies une triple représentation de la paix pour le repos actuel et éternel de nos âmes.

Cependant, avant de considérer ceci, notons, car c'est pour nous d'une très haute importance, que Jésus est ressuscité d'entre les morts et a déclaré à ses frères: «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu» (verset 17). Ce n'est que sur le terrain de la résurrection qu'un tel message de paix peut être adressé et une telle révélation du Père être faite; car «si Christ n'a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés» (1 Corinthiens 15: 17).

Mais, béni soit Dieu, il l'a ressuscité d'entre les morts, et le premier jour de la semaine — le jour de la résurrection — quand ses disciples étaient réunis, les portes étant fermées par crainte des Juifs, Jésus lui-même vint au milieu d'eux et dit: «Paix vous soit» (verset 19), puis il leur montra ses mains et son côté. Il y avait là, dans les marques des clous en ses mains et dans le trou de la lance dans son côté, les preuves de son sacrifice expiatoire pour eux.

Oui, le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris». Il a été dans la mort même, afin de faire la paix avec Dieu pour eux; et le fait de sa présence au milieu d'eux, comme étant vivant d'entre les morts, était la preuve que Dieu leur donnait qu'il était parfaitement satisfait du sacrifice expiatoire offert par Christ, et qu'il l'acceptait. Conséquemment, le Saint Esprit nous déclare que «Jésus, notre Seigneur… a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification». Nos yeux sont ainsi reportés vers la croix du Calvaire, où Esaïe 53: 6, nous dit que «l'Eternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous». Si vous ou moi, qui, par grâce, croyons en Jésus, avions à déposer nos péchés sur Lui comme notre substitut, combien nous en aurions oubliés. Mais Dieu, contre qui nous avions péché, et qui connaissait chacun de nos péchés, les a mis sur Lui dans cette heure de terrible jugement, où, comme conséquence, ce cri d'angoisse s'échappait de ses lèvres saintes: «Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné?» (Psaumes 22: 1).

Maintenant nos regards sont dirigés en haut, et là, par la foi, nous voyons Jésus qui, «ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu» (Hébreux 10: 12). Le fait même qu'il est là, est pour nous la preuve, de la part de Dieu, que pas un seul péché placé sur Lui ne reste non expié, et ainsi Dieu fait aux croyants cette déclaration: «Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités» (Hébreux 10: 17). Croyant donc au témoignage que Dieu rend de l'efficace du sacrifice de Christ, nous pouvons dire avec une sainte assurance: «Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ» (Romains 4: 24; 5: 1). Cette première présentation de la paix par notre adorable Sauveur était celle de la paix avec Dieu sur le terrain d'une expiation faite et acceptée.

Mais, au verset 21, le Seigneur continue encore à parler de paix aux siens, en les envoyant comme témoins dans un monde plein d'inquiétude et d'angoisse, sur une scène où se déploient la puissance de Satan et son opposition à tout ce qui est de Dieu. «Paix vous soit! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie». Lui, l'Envoyé du Père, a traversé ce monde, rencontrant d'une manière complète toutes les forces de l'homme et du diable réunies contre Lui, touché du pénible manque de repos et de la douleur que le péché y a apportés, en changeant en une création gémissante le bel ouvrage de Dieu. Cependant, à travers tout, et bien qu'en apparence il eût consumé sa force «pour le néant et en vain», quelle parfaite paix d'âme il éprouvait, toujours en communion avec son Père et capable de lui rendre grâce (voyez Matthieu 11: 20-26).

Or, il quittait ce monde et retournait au Père, laissant ici-bas ses disciples comme ses remplaçants mais leur faisant connaître son Père comme leur Père, de manière qu'étant en communion avec leur Père, ils pussent avoir aussi cette paix qui était la sienne. «Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14: 27). Non, en vérité, le monde ne connaît pas cette paix. Quand pour lui les choses vont facilement, c'est bien, mais si les circonstances sont pénibles et sombres, il n'a pas de paix. Cette paix, que Jésus donne, ne dépend pas de circonstances changeantes, mais souvent on la connaît et l'on en jouit le plus, quand tout à l'entour est sombre et extrêmement pénible — quand peut-être tel service que le Seigneur a donné à faire pour Lui semble avoir manqué dans ses résultats, ou que ce qui nous touche personnellement est douloureux et affligeant. Alors, comme Jésus, nous avons notre ressource et notre appui en Dieu. «En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus» (Philippiens 4: 6, 7). Cette seconde annonce de paix était donc celle de la paix de Dieu, connue et goûtée si parfaitement par Celui qui nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses pas, nous envoyant pour le service de Dieu, comme il avait été envoyé lui-même pour le service par son Père.

Ces deux premières annonces de la paix se firent le premier jour de la semaine, la troisième (verset 26) eut lieu le huitième jour, autre jour du Seigneur, éveillant également pour nous la pensée de la résurrection; mais ici, je crois, que c'est non seulement la résurrection du Seigneur (ce que fait le premier jour), mais que nous sommes amenés en figure au temps où les siens seront aussi ressuscités et enlevés pour être avec Lui pendant l'éternité. «Les prémices, Christ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue» (1 Corinthiens 15: 23).

Le Seigneur salue donc ses bien-aimés par un: «Paix vous soit!» — paix parfaite et ferme pour l'éternité. Or, «Thomas était avec eux». Le pauvre Thomas, qui doutait, qui ne voulait pas croire sans avoir vu, avait, par conséquent, pendant le temps écoulé entre le premier jour et le huitième, été privé de la joie d'une paix connue, quoique la valeur de l'oeuvre de Christ pour lui fût, aux yeux de Dieu, tout aussi grande que pour les autres disciples, et qu'il fût aussi vrai que Dieu fût son Père que le leur (*). Or, en présence de son Sauveur ressuscité, il ne pouvait plus y avoir de doutes ou de craintes, mais une paix parfaite.

(*) Thomas peut aussi être considéré comme représentant les Juifs à venir qui ne croiront que quand ils verront Jésus.

Il en est ainsi des croyants actuellement; combien d'entre eux sont torturés par des doutes et des craintes, ne connaissant pas la paix établie avec Dieu (pour ne rien dire de la paix de Dieu), quoiqu'on puisse la connaître comme une réalité présente, d'après l'autorité de la parole même de Dieu, déjà citée en Romains 5.

Grâces à Dieu, il n'y aura dans la gloire personne qui doute — tous seront amenés à la pleine réalisation d'une heureuse paix pour toujours.

Mais pourquoi y aurait-il, même maintenant, des coeurs assez malheureux pour ne pas connaître la paix, quand Jésus lui-même montre ses mains et son côté, en signe des souffrances et de la mort qu'il a endurées pour nous procurer cette paix, et que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, donnant ainsi la preuve qu'il est parfaitement satisfait de l'oeuvre accomplie pour le croyant? Considérez encore ces versets simples, mais admirables, de l'épître aux Romains. Le Christ Jésus «a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification». Or, quand la foi se repose simplement sur Christ comme Celui qui a été crucifié, une fois et qui est maintenant ressuscité, quel en est le résultat béni? «Justifiés», et étant justifiés, «la paix avec Dieu». En outre, l'apôtre nous montre encore notre position actuelle dans la grâce ou la faveur de Dieu, quand nous regardons en avant — sans doutes, sans crainte ni tremblement, mais avec joie — à la «gloire de Dieu».

Un dernier point seulement. Voyez combien Thomas a perdu pour n'avoir pas été «avec eux, quand Jésus vint» (verset 24). Quel exemple frappant de la nécessité de l'exhortation en Hébreux 10: 25: «N'abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l'habitude de faire». Hélas! faut-il que ce soit la manière de quelques-uns.

Que Dieu veuille, à mesure que le jour approche exciter nos coeurs de plus en plus à faire tous leurs efforts pour être trouvés là où deux ou trois sont assemblés au nom du Seigneur Jésus, ne permettant pas que rien soit une excuse suffisante pour nous en tenir éloignés. Est-ce que nous considérons réellement qu'aussi vrai que «Jésus vint» vers ces disciples assemblés, les portes étant fermées, et de sa voix bien-aimée, leur annonça la paix, il est toujours «au milieu» de ceux qui sont réunis en son nom? (Matthieu 18: 20). Oui, il en est ainsi; et il parlera tout aussi réellement à nos coeurs que jadis, par sa Parole écrite accomplie pour nous par le Saint Esprit qu'il nous a donné.

Tirons donc le plus grand parti des privilèges qui nous sont accordés dans le jour du Seigneur et dans les jours de la semaine, comptant sur notre adorable Seigneur lui-même pour pourvoir aux besoins de nos âmes, les remplissant de paix et de joie, les faisant déborder de louange et d'adoration et nous rendant capables de marcher d'une manière digne de Lui à sa louange et à sa gloire!