Notes sur le livre de l'Exode (Ladrierre A.)

Ce qui suit consiste en une série de Notes prises aux méditations de notre frère A.L., mais qui n'avaient pas été rédigées par lui, comme celles des deux premiers chapitres. Voyez pages 3 et suivantes.

ME 1906 page 228  - ME 1907 page 17

 

Notes sur le livre de l'Exode (Ladrierre A.) 1

Chapitre 3. 1

Chapitre 4. 8

Chapitre 5. 13

Chapitre 6. 16

Chapitre 7. 20

Chapitre 8. 22

Chapitre 9. 26

Chapitre 10. 30

Chapitre 11. 35

Chapitre 12. 37

Chapitre 13. 47

Chapitre 14. 51

Chapitre 15. 57

Chapitre 16. 66

Chapitre 17. 73

Chapitre 18. 79

 

Chapitre 3

Depuis quarante ans, Moïse suivait son chemin solitaire, dans l'humiliation; de prince, il était devenu serviteur. Que de pensées devaient s'agiter dans son coeur! A quoi lui servait toute la sagesse recueillie auprès des savants de l'Egypte? Tout avait disparu pour lui: gloire, honneur, richesse, science. Il fallait que Moïse fût dépouillé de Moïse. Sans doute, ces quarante années avaient agi, par la grâce de Dieu, sur lui, pour lui faire dépouiller ce qu'il était et l'amener à ce que Dieu voulait qu'il fût. Dieu brise l'instrument, l'abaisse dans la poussière, et c'est alors qu'il s'en sert. L'énergie naturelle de Moïse devait être subordonnée à Dieu.

Nous n'avons pas le droit de prendre quelque chose et de nous en servir pour nous. Tout appartient à Dieu, et il n'y a de service intelligent que lorsque nous Lui offrons tout.

Moïse est amené à cela, et maintenant il a besoin d'un ordre de Dieu pour agir. Le Seigneur Jésus, lorsqu'il vint sur la terre pour faire la volonté de son Père, était soumis à cette volonté. Lui aussi passa des jours nombreux dans l'obscurité, non qu'il en eût besoin, mais nous voyons que Dieu tient tous ses serviteurs, Moïse, Paul, dans la dépendance et l'obscurité, pendant un temps, avant de se servir d'eux. Lorsque leurs facultés sont mises en mouvement par Dieu, alors tout va bien.

Moïse doit apprendre une chose essentielle, c'est qu'il a besoin de connaître personnellement Dieu; c'est là ce qui fait que le service est dépouillé du moi. Nous ne devons pas nous contenter d'être sauvés; il nous faut entrer dans la connaissance intime de Dieu. Alors, nous sommes remplis d'intelligence spirituelle pour faire sa volonté; c'est ainsi que nous pouvons marcher dans son service.

(Verset 1). Moïse conduit son troupeau bien loin, derrière le désert, à Horeb, une des pointes de la chaîne du Sinaï. Sinaï représente la loi, et Horeb plutôt la grâce.

Elie doit aller à Horeb, quand il est irrité de ce que Dieu n'a pas châtié Israël comme il le voudrait, et là il apprend que Dieu n'est pas dans l'orage, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans le son doux et subtil de la grâce. Horeb est appelé ici «la montagne de Dieu»; la montagne où Dieu va se manifester en grâce à son serviteur pour le peuple d'Israël. C'est merveilleux de voir comment Dieu se fait connaître à ses serviteurs selon ce qu'ils sont. Remarquons comment il appelle l'attention de Moïse. Pour un homme versé dans les sciences, il fallait quelque chose de frappant. Moïse voit un buisson en feu qui ne se consume pas. Une chose semblable était étrange, et il désire voir de près ce phénomène extraordinaire.

«L'Ange de l'Eternel apparaît à Moïse dans une flamme de feu». L'Ange de l'Eternel!… c'est cette personne qui vint visiter Abraham sous sa tente, qui se présenta comme Chef de l'armée de l'Eternel devant Jéricho, qui apparut à Gédéon, qui, plus tard, apparut à la femme de Manoah pour lui annoncer la naissance de Samson. Celui qui est appelé l'Ange de l'Eternel, c'est l'Eternel lui-même dans son représentant, c'est Jéhovah, le Seigneur Jésus. Cela nous est confirmé en Jean 12: 41: «Esaïe dit ces choses, parce qu'il vit sa gloire», et nous trouvons, au chapitre 6 du prophète, qu'il vit le Seigneur, l'Eternel des armées.

L'Eternel venait visiter son peuple dans l'affliction sur la terre, avant de lui apporter le salut.

Que c'est beau de rencontrer tout du long cette même personne dans l'Ecriture!

Pourquoi ce buisson? C'est pauvre, misérable d'aspect, un buisson, sans utilité, fait pour être coupé et jeté au feu. N'est-ce pas l'image de ce pauvre peuple esclave? Il est là comme un buisson, en Egypte; et le feu, n'est-ce pas cette fournaise d'Egypte au milieu de laquelle se trouvait ce peuple, sans que rien pût le consumer? Il ne peut l'être, parce que l'Eternel est là, au milieu. Le peuple ne le savait pas, il gémissait, mais l'Eternel est là, et, quelles que soient les flammes, Israël ne peut être détruit.

(Verset 5). Qu'est ce qui rendait ce lieu une terre sainte? La présence de Dieu. — Dieu est saint; il est un feu consumant pour le péché; il est le feu du jugement pour ses ennemis, mais non pour son peuple. S'il se présente à nous en grâce, n'oublions pas qu'il est saint. Moïse reçoit l'ordre d'ôter ses sandales de ses pieds. Rien de la poussière du désert ne pouvait trouver place devant Dieu. Rien du monde ne peut venir en sa présence. Il faut que les sandales soient ôtées et que les coeurs soient débarrassés des choses de la terre.

Dieu dit: «Soyez saints, car je suis saint». Mais c'est Lui qui, dans sa grâce, nous purifie.

(Verset 6). Moïse obéit, mais maintenant il a peur, il n'ose lever les yeux. Le respect convient à celui qui s'approche de Dieu. Nous nous approchons comme d'un Père, avec confiance, mais n'oublions pas qu'en même temps nous nous approchons d'un Dieu saint, trop pur pour voir le mal, et, nous rappelant notre indignité, approchons-nous avec respect, avec révérence. Le chrétien ne peut manquer de ces sentiments en s'agenouillant devant Dieu.

Lorsque, le visage caché, Moïse est là, craignant de regarder, Dieu lui fait cette déclaration précieuse, qui devait porter le calme dans son coeur et bannir toute crainte: «Je suis le Dieu de ton père». Moïse, par la foi de ses parents, avait été conservé, exposé, délivré. Cette foi de son père avait appelé sur lui les bénédictions de Dieu, et il est beau d'entendre Dieu lui dire: «Je suis le Dieu de ton père»; Celui qu'il a servi, Celui en qui il a mis sa confiance, et maintenant je viens vers toi. L'Eternel dit aussi: «Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob». Il fait remonter Moïse à ces temps reculés où il voulait bien être appelé le Dieu des patriarches.

Aussitôt qu'il y a eu une alliance formée dans laquelle un homme est introduit, Dieu est devenu son Dieu, le Dieu d'Abraham. Avant ce moment, il n'est jamais appelé le Dieu d'un de ses serviteurs, le Dieu de Noé, par exemple.

Nous avons aussi notre Dieu, et Celui qui nous a introduits dans la communion de notre Dieu et nous l'a fait connaître comme Père, c'est Jésus.

Moïse fait la connaissance de Dieu, il a entendu sa déclaration, et maintenant il est préparé pour entendre ce que l'Eternel a à lui dire.

Nous avons vu que ce n'est qu'après avoir laissé Moïse longtemps au pays de Madian, après l'avoir fait passer, pour ainsi dire, par une école de quarante ans, que Dieu commence à se révéler à lui. Le temps était venu, la mesure était comble pour les souffrances du peuple que Dieu voulait délivrer; il choisit l'homme dont il veut se servir dans ce but, et, au moment de l'envoyer, il se révèle à lui, au milieu de ce buisson d'épines, symbole du peuple dans son état de misère et de réjection; mais Dieu y est, un feu consumant pour les ennemis, mais plein de grâce pour son peuple. Dieu se révèle à Moïse (verset 6) comme «le Dieu de son père» et comme «le Dieu d'Abraham»; c'est-à-dire comme le Dieu de la foi et le Dieu de la promesse. Le père de Moïse avait montré sa foi en ne voulant pas livrer son fils aux meurtriers égyptiens, et Abraham avait été le dépositaire des promesses.

Dieu se révèle donc à Moïse avant de l'envoyer; c'est toujours ainsi que fait Dieu. Il se présente premièrement, se révèle à celui dont il veut se servir pour une mission spéciale; nous le voyons dans le cas de Paul; c'est premièrement: «Je suis Jésus», puis: «Je t'enverrai…» Une autre chose encore digne de remarque, c'est que Dieu ne dit pas tout de suite à Moïse: «Je t'enverrai»; il s'occupe d'abord de l'état du peuple; il rappelle au coeur de Moïse, qui, lorsqu'il était chez le Pharaon, était allé voir le peuple affligé, ce que Lui ressent pour le peuple: «J'ai vu, j'ai vu l'affliction de mon peuple… j'ai entendu… je connais ses douleurs». C'est son peuple, quoi qu'il en soit de son état actuel, bien qu'il ait oublié son Dieu et se soit associé à l'idolâtrie, un résidu excepté, mais il n'en est pas moins son peuple. Abraham avait été choisi, il avait reçu les promesses, et Dieu s'en souvient; c'était son peuple. Que le peuple ne méritât pas une telle grâce, ce livre même nous le montre un peu plus loin; au temps de la Pâque, il fallut le sang sur le linteau et les poteaux des portes pour que l'ange destructeur n'entrât pas chez les Israélites aussi bien que chez les Egyptiens. Le peuple ne méritait donc absolument rien, mais il était le peuple de Dieu, et cela grâce aux promesses, à l'élection et à la fidélité de Dieu. Si nous faisons l'application de tout ceci à nous-mêmes, nous aussi nous Lui appartenons en propre; mais souvenons-nous que, si nous sommes au Seigneur, si nous en avons la conscience, c'est pour nous un motif de vivre dans la sainteté.

Donc, premièrement, Dieu a vu, du haut du ciel, son pauvre peuple; ce n'est pas qu'il eût jamais cessé de s'en occuper, mais maintenant le moment était venu d'intervenir d'une manière spéciale. Il a vu, son oreille a été attentive. Pour nous de même, Dieu nous voit, nous suit; dans l'épreuve nous nous demandons peut-être s'il nous oublie; mais non, dans l'épreuve même, et là surtout, quand l'Esprit en nous crie, il voit, il entend nos soupirs, il comprend nos douleurs. Ceci nous conduit à nous rappeler que c'est pour cela même que le Seigneur est venu dans ce monde; que de fois nous lisons dans les évangiles: «Il vit; son coeur fut ému de compassion», etc., etc. Nous, nous pouvons entendre et voir la douleur sans pouvoir y porter remède; Lui, ne peut rester impassible, et dans son amour il intervient. Son coeur! qui peut le sonder, qui peut décrire l'immensité de son amour?

Pour Israël, Dieu était descendu; sa présence était véritable et se manifestait d'une manière spéciale. Il est venu là où l'on avait besoin de Lui, où Lui seul pouvait intervenir, où le bras de la chair était impuissant, ainsi que Moïse en avait fait l'expérience. Il était venu pour délivrer son peuple, pour le soustraire au joug qui l'opprimait. Jésus est venu pour briser notre joug, pour nous délivrer et nous sauver. Tout pour Israël s'accomplissait en vue de la terre; c'était un peuple terrestre. Nous, nous avons été délivrés du joug de Satan, de la servitude du péché. Pour le peuple, Dieu avait en vue, non seulement la délivrance, mais encore la bénédiction. Il était venu, il voulait les délivrer, les bénir, les introduire dans un pays ruisselant de lait et de miel. Nous, nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle, et nous entrerons dans cette Canaan céleste dont celle d'ici-bas n'était qu'une bien faible image, et, en attendant, déjà maintenant, par la foi, nous jouissons de toutes ces bénédictions.

Dans le verset 9, Dieu résume: «Voici, le cri des fils d'Israël est venu jusqu'à moi; et j'ai aussi vu l'oppression dont les Egyptiens les oppriment». Là, comme toujours, il n'y a que deux classes de personnes: ceux qui sont les objets de son amour, ceux qu'il délivre, d'un côté; de l'autre, les méchants, qui oppriment et que le jugement attend. Nous, les objets de la grâce divine, nous ne méritions rien, pas plus que d'autres, mais il veut nous bénir et nous séparer de ce monde que le jugement va atteindre.

Remarquons aussi que Dieu, parlant à Moïse de l'état du peuple, le fait de manière à toucher son coeur, à émouvoir ses affections; Moïse avait une vraie affection pour Israël. Nous le voyons plus loin, lorsqu'il demande à Dieu d'être effacé de son livre, plutôt que de voir Dieu abandonner le peuple. Il en est de même pour tout serviteur de Dieu; il faut qu'il entre quelque peu dans les pensées de Dieu, qu'il porte dans son coeur les affections de Dieu envers ce monde et envers les siens.

Dieu appelle donc Moïse: «Viens, tu sais qui je suis, qui te parle. Tu as voulu, autrefois, agir par ta propre force, tu as passé ces quarante ans d'école au pays de Madian; maintenant, voici le moment, viens!»

Moïse connaissait bien la puissance du Pharaon, il connaissait sa volonté de détruire le peuple, il savait que derrière le Pharaon se tenaient encore les magiciens et les prêtres. C'est là, dit Dieu, que je t'enverrai. Mais le coeur de Moïse se trouve bien petit, son courage a faibli, sa confiance est perdue. Alors qu'il était à la cour du Pharaon, il aurait voulu agir; maintenant, il n'est qu'un pauvre berger. Mais Dieu l'appelle, Dieu l'envoie; pourquoi douter? Il semble que Moïse aurait dû répondre comme Samuel, comme Paul: «Me voici, Seigneur». Il aurait pu sentir sa faiblesse, sa promptitude passée, sans, pour cela, regarder en arrière et hésiter; mais son obéissance fait défaut. Nous aussi, quand nous sommes mis à l'épreuve, nous apprenons bien souvent à nous connaître, à voir ce que nous sommes, et nous pouvons en même temps admirer ce que Dieu est et sa puissance qui s'exerce en notre faveur. Lui, il est toujours prêt à répondre. Nous en trouvons un exemple dans le cas d'Abraham intercédant pour Sodome. Abraham n'ose pas parler de moins de dix justes, mais voyez la patience de Dieu, sa condescendance. Dans notre chapitre encore, Dieu parle à sa créature; si elle est sans force, Lui sera sa force et sa ressource. Moïse objecte qu'il n'est rien. Dieu lui fait sentir qu'avec Lui, il peut aller: «Je serai avec toi». De même Paul, à Corinthe, ou même dans la prison, ne devait rien craindre: «Ne crains point, car je suis avec toi». Il se peut, que nous aussi, dans notre petite vie, nous ayons une tâche difficile à remplir, des épreuves à traverser. Nous laisserons-nous abattre et dirons-nous: c'est impossible! jetant le manche après la cognée? Non, car il est avec nous. Comme à Josué, il nous dit: «Je serai avec toi», de sorte que, même dans la vallée de l'ombre de la mort, nous pouvons répéter: «Je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi».

Après cela, Moïse demande un signe, et Dieu lui en accorde un qui ne peut être réalisé que quand la délivrance est accomplie: «Vous servirez Dieu sur cette montagne», la montagne de Dieu, là où Dieu lui parlait. Moïse n'aurait pas dû hésiter, mais avoir la foi, cette foi par laquelle nous pouvons honorer Dieu, cette confiance simple et enfantine en ce que Dieu est et dans ce qu'il dit. Mais Moïse soulève de nouvelles objections, et, de fait, comme nous le voyons par cinq fois dans les chapitres 3 et 4, Moïse va d'objection en objection, pour ne pas obéir. Dieu se révèle d'une manière positive et Moïse recule toujours. Combien souvent nous sommes dans le même cas! Souvenons-nous que, quand nous connaissons sa volonté, il nous faut obéir, sans faire d'objection. Il semble que Moïse veuille montrer les difficultés à Dieu, et chaque fois ce n'est qu'une nouvelle occasion pour que Dieu fasse ressortir sa puissance. Dans sa grâce, il l'instruit. Pendant quarante ans déjà, il l'avait eu à son école, mais maintenant le moment de l'épreuve est là, et comment se montrera-t-il? Le peuple dira: «Quel est son nom? Comment le connaîtrons-nous?» Dieu n'est pas à court pour répondre, et c'est l'occasion de révéler, non pas seulement à Moïse, non pas seulement au peuple, mais à nous aussi, ce qu'il est dans son essence, Celui qui est, qui ne change pas, qui est immuable: «Je suis celui qui suis». Ce nom se retrouve encore dans la Parole; le Seigneur Jésus, venu sur cette terre, prend ce nom: «Avant qu'Abraham fût, je suis». Dans l'Apocalypse encore: «Celui qui est». C'est Lui seul qui possède l'existence immuable et de qui découle toute existence, le seul qui existe par Lui-même et qui, seul aussi, soutient toutes choses par sa puissance. Mais il dit, de plus: «Je suis le Dieu de vos pères». Il se fait connaître aux enfants d'Israël comme étant leur Dieu, leur Dieu pour toujours; et ce qu'il a promis aux pères, il le tiendra. Actuellement, Israël est perdu parmi les nations, dispersé aux quatre vents, mais il n'en est pas moins son peuple, et toutes les promesses à son égard s'accompliront. Dieu est leur Dieu, de génération en génération.

Voyez la magnifique prophétie d'Ezéchiel 37, où les os secs reprendront vie, où le peuple d'Israël ressuscitera pour fleurir à nouveau sous le règne de paix du Seigneur Jésus, fils de David. Pour nous aussi, combien il est précieux de savoir qu'il est notre Dieu, de toute éternité, et qu'il s'est révélé à nous sous un autre caractère encore; nous l'appelons Père, et c'est une relation qui n'aura pas de fin.

Quand les temps seront accomplis, l'Eglise prendra la place d'Israël, mais aussi longtemps que la terre existe, Israël sera son peuple, et Dieu sera leur Dieu de génération en génération. Il est un Dieu fidèle, sur lequel Israël pouvait compter, et nous, de même, nous pouvons compter sur sa puissance et son amour; sur la puissance de notre Dieu, sur l'amour de notre Père. Jésus a dit: «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu». Puissions-nous apprendre toujours plus à le connaître dans sa puissance et dans son amour.

(Versets 16, 17). Après avoir révélé ses noms à Moïse, Dieu continue de lui parler; il lui a d'abord dit: «Viens», et maintenant, après ce qu'il lui a fait connaître, il lui dit: «Va». Le serviteur est appelé par son maître, et le maître lui donne l'ordre d'aller. Dieu rappelle encore une fois, dans ces versets, qu'il est le Dieu des promesses; les promesses faites aux pères, s'étaient obscurcies aux yeux des Israélites durant leur captivité, mais elles étaient devant les yeux de l'Eternel. Combien il insiste sur ce fait qu'il a vu la souffrance de son peuple, entendu son cri et qu'il vient pour le délivrer. Quand nous sommes accablés, nous savons bien crier, mais nous adressons-nous d'une manière consciente à Celui qui sait délivrer? Nous devrions toujours nous rappeler qu'il place devant nous, non pas un héritage terrestre comme pour Israël, mais la maison de son Père.

(Verset 18). «Ils écouteront ta voix». Lorsque Dieu envoie ses serviteurs, il faut qu'ils aillent avec la confiance que leur voix sera entendue, et il y a alors bénédiction. Moïse ne sera pas seul, il aura, pour le soutenir dans sa mission auprès du roi, toute l'assemblée des anciens d'Israël, et c'est de la part du Dieu des Hébreux qu'il doit se présenter au Pharaon. Pour les Egyptiens, le peuple hébreu était le peuple esclave; il ignorait la relation intime d'Israël avec Dieu. Le monde ne nous comprend pas davantage, lorsque nous réclamons le nom d'enfants de Dieu.

Maintenant il faudra obtenir du roi la permission d'aller le chemin de trois jours au désert, afin de sacrifier à l'Eternel. Il faut être séparé du peuple d'Egypte et de son culte idolâtre pour sacrifier à Dieu. Le culte véritable rendu à Dieu, que ce soit par son peuple ou par ses enfants, ne peut l'être qu'en dehors du monde. Il faut la séparation d'avec le monde pour rendre culte en esprit et en vérité.

(Verset 19). L'Eternel ne cache pas à Moïse qu'il rencontrera des difficultés de la part du roi; il y aura combat à outrance entre les deux adversaires, l'un combattant pour Dieu, l'autre, instrument de Satan. Le combat, nous avons toujours à le rencontrer. Si nous sommes en relation avec Dieu, il est impossible que nous n'entrions pas en conflit avec Satan. Dieu nous le révèle lui-même en Ephésiens 6: 12. Nous avons à lutter «contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté». Mais Moïse avait Dieu de son côté — nous avons Dieu — et, recouverts de son armure pour combattre, la victoire est assurée à Moïse et à nous aussi. Ce n'est que lorsque nous lâchons la main qui nous tient, que nous défaillons. Pierre nous en offre l'exemple.

(Verset 20). Le peuple, qui ne possédait aucune arme, devait abandonner le combat à Dieu. Dieu frapperait l'Egypte par toutes les merveilles qu'il ferait au milieu d'elle.

(Versets 21, 22). Ces richesses des Egyptiens n'étaient pas des richesses bien acquises, elles appartenaient à Dieu, et il était libre de les donner à son peuple dépouillé. Il y avait, dans la pensée de Dieu, quelque chose qui nous est révélé plus loin. Israël devait élever un tabernacle dans le désert, et, ne possédant rien, Dieu lui donne, à cet effet, les trésors que les femmes d'Egypte lui apportent. Combien il était nécessaire que Dieu plaçât devant Moïse tout ce que nous venons de lire! Mais Moïse ne se rend pas encore, et, dans sa patience, Dieu veut que son serviteur prenne courage.

Chapitre 4

Moïse fait une, nouvelle objection. A la première: «Qui suis-je, moi, pour que j'aille vers le Pharaon?» Dieu avait répondu: «Je serai avec toi». A la seconde: «Quel est son nom?» (le nom du Dieu de vos pères), Dieu lève cette objection et lui révèle son nom essentiel: «Je suis celui qui suis», et son nom en rapport avec le peuple d'Israël: «l'Eternel, le Dieu de vos pères». Avec Moïse, nous apprenons à connaître l'homme naturel. Combien souvent, par fausse honte, nous agissons comme Moïse; on se retire de ce qu'on devrait accepter. Lorsque Dieu donne, nous devons accepter. Moïse n'a pas compris cela, et tout n'est pas à sa gloire dans ce combat. Nous arrivons à sa troisième objection.

(Verset 1). «Mais voici, ils ne me croiront pas, et n'écouteront pas ma voix, car ils diront: L'Eternel ne t'est point apparu». Cette objection paraît plausible, mais elle ne tient pas quand Dieu donne l'ordre positif d'aller. Puis Dieu avait dit: «Ils écouteront ta voix»; il y a donc incrédulité. Quelle opposition! Moïse apprend à connaître Dieu dans sa longue patience. Si les fautes de ce serviteur sont placées devant nous, c'est pour que nous en tirions enseignement; nous avons besoin d'apprendre à connaître ce qu'est notre coeur, coeur d'incrédulité, mais la patience de Dieu est grande, et il prend occasion de tout pour nous instruire.

(Versets 2-4). Moïse avait en sa main une verge, soit pour défendre ses troupeaux, soit pour appuyer ses pas, peu importe, mais en tout cas une verge est une chose fragile et sans apparence, dont Dieu se sert pour faire de grandes choses et pour donner de grandes, leçons. Sur l'ordre de Dieu, Moïse jette à terre la verge qu'il tenait, elle devient un serpent, et Moïse fuyait devant lui. Voilà le premier signe, et chacun des trois signes que Dieu donne à Moïse a une signification spéciale. Un serpent! Ne savons-nous pas que c'est la puissance satanique, contre laquelle la puissance de Dieu peut seule agir? Moïse s'enfuit, mais sera-t-il vaincu? Cette puissance de Satan l'obligera-t-elle à se dérober à l'ordre de Dieu? Dieu dit: «Etends ta main, et saisis-le par la queue…» et cette puissance s'annule, elle est vaincue; Dieu seul peut la vaincre. Il en est de même pour nous: la puissance de Satan nous entoure; livrés à nous-mêmes, il nous est impossible de résister, elle se glisse partout et en tout, mais Satan n'a pas de puissance contre Dieu; il a été vaincu à la croix par le Seigneur Jésus, et lorsque les enfants de Dieu restent à la croix, à l'abri du Seigneur, derrière lui, Satan n'a pas de prise sur eux. Le Seigneur l'a vaincu au désert, à Gethsémané, à la croix. «Résistez au diable, et il s'enfuira de vous», écrivait Jacques; sa puissance a été annulée. — La verge va rester dans la main de Moïse, et, sur l'ordre de Dieu, accomplira des prodiges en faveur des Israélites. Elle fendra les eaux de la mer Rouge, elle fera jaillir l'eau du rocher, elle sera une verge de bénédiction pour le peuple de Dieu, mais une verge de malédiction pour le monde, représenté par les Egyptiens.

(Verset 5). Dieu rappelle encore une fois tout ce qu'il est pour Israël, et cela doit s'imprimer dans le coeur de Moïse. Lorsque le Pharaon s'opposera directement à ces divers signes, Moïse reconnaîtra en lui l'instrument de Satan contre le peuple de Dieu, mais sa puissance sera brisée.

(Versets 6, 7). Moïse ne demande pas un autre signe, mais dans sa bonté, Dieu lui en donne deux encore. «Mets ta main dans ton sein; et il la retira, et voici sa main était lépreuse». De quoi la lèpre est-elle le symbole? Du péché. Nous voyons cela dans toute la Parole. Qu'est-ce que l'homme naturel peut tirer de son sein? Rien d'autre que le péché, rien d'autre que ce qu'il a en lui-même, or il est pécheur. Nous avons là l'image de ce que l'homme peut tirer de lui-même, et tant que nous ne l'avons pas appris, nous n'avons pas appris la leçon de Dieu, ni la nécessité et la grandeur de la rédemption. Qui peut ôter le péché, rendre la santé et la vie à ce qui était sous l'empire du péché et sous la puissance de la mort? C'est le second homme, le Seigneur Jésus; à la croix, il a ôté le péché. En nous, il n'y a que le péché, mais en l'homme, Christ Jésus, nous trouvons la guérison, la délivrance. La puissance du péché est abolie, sous la grâce elle a disparu et ne domine plus sur nous.

(Verset 8). Dieu affirme à Moïse qu'il sera écouté, et il lui donne le troisième signe au verset 9: l'eau qui désaltère devient puissance de mort en jugement. Ceci n'est point pour les Israélites, ni pour les enfants de Dieu, mais se rapporte au jugement terrible qui devait frapper les Egyptiens.

(Versets 10, 11). Il semble que Moïse dût voir qu'il pouvait aller en avant, il était muni d'armes suffisantes maintenant. Eh bien! non, il a une quatrième objection! objection qu'il tire de lui-même: «Ah, Seigneur! je ne suis pas un homme éloquent… j'ai la bouche pesante et la langue pesante». Avait-il besoin d'éloquence? Ne pouvait-il pas dire tout simplement ce qu'il avait à dire? Dieu n'était-il pas avec lui? Pourquoi n'a-t-il pas fait comme Paul, avec lequel il a bien des rapports? Paul avait l'éloquence du coeur, celle du Saint Esprit venant de Dieu; il n'était pas éloquent en paroles, dit-il lui-même, et cependant que n'a-t-il pas fait? Le Seigneur était avec lui; quand il se sent faible à Corinthe, le Seigneur se tient près de lui et lui dit: «Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j'ai un grand peuple dans cette ville» (Actes des Apôtres 18: 9, 10). Nous voyons combien les serviteurs de Dieu peuvent différer. Cependant Moïse, malgré ses fautes, fut un grand serviteur. L'éloquence sert souvent à entraîner les âmes dans l'erreur, tandis que de simples chrétiens peuvent amener les âmes au salut, sans éloquence, mais par la puissance de l'Esprit. Le Seigneur disait à ses apôtres, des pêcheurs, des publicains: «Ne vous mettez pas en peine de ce que vous direz… car ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit Saint»; et ils ont remporté de grandes victoires pour le Seigneur.

(Versets 13-17). A bout de ressources, Moïse fait une cinquième objection. Il semble positivement dire qu'il ne veut pas aller: «Ah, Seigneur! envoie, je te prie, par celui que tu enverras». Mais Dieu l'a désigné et veut se servir de l'instrument qu'il a choisi. Moïse a cependant perdu en n'obéissant pas. Dieu lui adjoint un compagnon, qui deviendra peut-être une épine dans sa vie, toutefois il lui laisse, à lui, Moïse, la première place, il ne perdra pas sa place de suprématie.

Que fait Moïse, maintenant? Il va. Il va, parce qu'il a quelqu'un sur qui s'appuyer, comme si Dieu n'était pas suffisant. Ah! que c'est bien nous, presque toujours. Nous regardons à des appuis humains, et ce n'est pas ce qui glorifie Dieu. Alors que tout nous manquerait, c'est glorifier Dieu que de dire: «Je ne suis pas seul, tu es avec moi; cela me suffit». Moïse n'a pas dit cela, il a cherché des appuis, et la Parole a conservé la chose pour notre enseignement. Si, parmi nos frères, nous en rencontrons qui nous soient en aide, nous avons à en être reconnaissants, à profiter de leurs lumières, mais nous ne devons pas chercher en eux des appuis. Lorsque Dieu donne, recevons avec joie et reconnaissance ce qu'il veut bien donner comme aide, comme encouragement, mais ne nous appuyons que sur Lui, il est pleinement suffisant.

(Verset 18). Il ne nous est rien dit des relations de Jéthro et de Moïse pendant les quarante années qui viennent de s'écouler. Il ne nous est raconté que peu de chose de Jéthro, sinon qu'il était sacrificateur de Madian. Nous le retrouverons au chapitre 18. Il semble qu'il eût connaissance de l'Eternel, déjà avant que Moïse vînt au pays de Madian, ou peut-être lui fut-elle communiquée par Moïse; en tout cas, il n'était pas étranger à l'Eternel, et les relations de ces deux hommes devaient être des relations de paix et d'affection. L'un avait été serviteur dans cette maison et devint fils; il y avait appris à s'abaisser, à s'humilier. Maintenant Moïse s'en va, et l'adieu que son beau-père lui adresse est: «Va en paix». Il pouvait s'en aller en paix, parce qu'il le faisait avec Dieu; après beaucoup de résistance, il avait cédé, et alors Dieu était avec lui. L'âme n'est tranquille et heureuse que lorsqu'elle est vraiment avec Dieu.

(Verset 19). Moïse s'en va donc, et ici, il nous est rappelé, une fois encore, que c'est Dieu qui lui en avait donné l'ordre. Il doit retourner en Egypte, mais c'est en étranger, les choses passées sont dans l'oubli. Il est touchant que Dieu prenne soin de lui dire: «Tous les hommes qui cherchaient ta vie sont morts». Moïse n'avait pas soulevé cette objection, mais Dieu vient au-devant d'elle pour le rassurer. C'est ainsi, quand nous suivons le chemin de Dieu, qu'il prend soin de bannir toute crainte, d'enlever les difficultés.

(Verset 20). Moïse emmène sa femme et ses fils, les faisant monter sur un âne. Il tenait dans sa main la verge de Dieu, se conformant à l'ordre reçu (verset 17). C'était la puissance de Dieu qui était attachée à cette verge, l'autorité de Dieu confiée à Moïse.

(Verset 21). Ensuite Dieu lui dit: «Vois tous les miracles que j'ai mis dans ta main, et tu les feras devant le Pharaon». Les miracles destinés à persuader le peuple d'Israël étaient au nombre de trois, mais Moïse n'en fit que deux devant le Pharaon: la verge changée en serpent et l'eau en sang. Celui de la lèpre ne concernait qu'Israël. Aussi, lorsque dans ce verset, Dieu lui dit: «Tous les miracles…» il parle des neuf plaies contenues dans le chapitre suivant, et plus spécialement de la dixième, dont il va être question ici, verset 23.

On s'arrête souvent à cette expression: «Moi, j'endurcirai son coeur». Cela semble étrange au premier abord: Dieu endurcir un coeur! Oui, Dieu endurcit judiciairement un coeur qui n'a pas voulu se soumettre à Lui. Lorsque Moïse présente au Pharaon les premiers miracles, celui-ci endurcit son coeur; malgré tous les signes, son coeur reste fermé, et ce n'est qu'à la fin que Dieu l'abandonne à cet endurcissement. Nous voyons une chose analogue en Esaïe 6: 9, 10: «Dis à ce peuple: En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous ne connaîtrez pas. Engraisse le coeur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur qu'il ne voie des yeux, et n'entende de ses oreilles, et ne comprenne de son coeur, et ne se convertisse, et qu'il ne soit guéri». Ces paroles rappelées en Matthieu 13: 14, 15 sont proférées, lorsque Jésus est rejeté et que les chefs du peuple ont prononcé son jugement. Alors, c'est l'abandon par Dieu, de coeurs durs. Dieu vient pour briser notre méchant coeur, mais si nous résistons, il l'abandonne, et c'est là ce que signifie cette parole: «J'endurcirai son cœur».

(Versets 22, 23). Moïse est averti d'avance de l'opposition acharnée qu'il rencontrerait et du jugement de mort que Dieu devrait faire passer sur l'Egypte, avant que le peuple fût rendu à la liberté. L'Eternel résume, en quelque sorte, dans ces trois versets, 21-23, tout ce qui s'accomplira.

 «Israël est mon fils, mon premier-né». C'était le peuple choisi au milieu de toutes les nations, le peuple privilégié, ayant la prééminence sur tous. Chez les Juifs, le premier-né héritait de tout. De Jésus, il est écrit: «Le premier-né des rois de la terre… le premier-né de toute création». Nous pouvons comprendre combien cet Israël que Dieu appelle son fils, son premier-né, était cher à son coeur. Israël a manqué, maintenant il a perdu ses privilèges, perdu ses bénédictions, mais les promesses de Dieu ne peuvent manquer, et Israël, dans un glorieux avenir, reprendra sa place.

Osée 11: 1, rappelle ce titre donné par Dieu à Israël: «Mon fils». «J'ai appelé mon fils hors d'Egypte», et cela nous reporte au Seigneur Jésus (Matthieu 2: 20). Le Seigneur dit à Joseph: «Lève-toi et prends le petit enfant et sa mère, et va dans la terre d'Israël; car ceux qui cherchaient la vie du petit enfant sont morts». Il est aussi appelé hors d'Egypte. Israël avait perdu sa place, mais le Seigneur Jésus vient et prend cette place. Ce que le prophète Osée dit, est appliqué par l'évangéliste à Jésus, qui est le vrai Israël en perfection.

«Laisse aller mon fils pour qu'il me serve». Il est beau de voir que ce peuple qui a oublié sa merveilleuse origine, est toujours précieux aux yeux de l'Eternel. Ce que Dieu a donné reste toujours le même à ses yeux. Nos manquements, nos fautes peuvent nous entraîner bien loin, mais ce que Dieu a fait de nous, reste et demeure; tout est immuable dans son coeur. Oh! restons-Lui fidèlement attachés!

Dans l'histoire de cette lutte du Pharaon contre l'Eternel, Moïse vient sept fois, de la part de Dieu, faire appel au coeur du roi, et, par sept fois, Pharaon endurcit son coeur.

(Versets 24-26). Nous arrivons à un épisode mystérieux, mais cependant compréhensible. Moïse, parti avec les membres de sa famille déjà indiqués, arrive à un caravansérail, et s'arrête pour prendre du repos. Pendant qu'il est là, l'Eternel vient contre lui et cherche à le faire mourir. Moïse a longtemps résisté à l'appel qui lui était fait de partir, et maintenant qu'il est en marche, Celui qui l'a appelé, cherche à le faire mourir! Il y avait donc quelque chose qui n'était pas en règle, il y avait un obstacle à cet appel, et il faut que Moïse descende en lui-même pour voir pourquoi Dieu lui envoie cette épreuve si mystérieuse. Nous avons aussi des épreuves de divers genres à traverser; Dieu veut nous amener par elles à considérer s'il existe en nous quelque chose qui ne soit pas en règle. Tel était bien le cas pour Moïse. Il avait sans doute cédé aux prières de Séphora, et négligé de faire ce qui était nécessaire pour que son fils fît partie d'Israël. Dieu avait établi le rite de la circoncision (Genèse 17), comme signe de l'alliance qu'il traitait avec son peuple et personne ne pouvait être Israélite sans passer par cette cérémonie. La circoncision était aussi le signe de la séparation d'avec les nations qui environnaient Israël. Spirituellement elle est aussi un signe pour nous. Nous ne pouvons jouir de la présence de Dieu, si la circoncision de Christ n'existe pas. Elle consiste dans la mort au péché, à la chair, et il faut qu'elle soit appliquée nécessairement. Dieu ne reconnaît pas la chair; il faut que le corps du péché soit annulé, et cela a été accompli à la croix. Nous avons à nous tenir pour morts au péché. Ce n'est pas une doctrine seulement, une position que nous avons, mais, sachant que c'est une chose effectuée à la croix, nous devons la réaliser dans nos corps mortels; nous avons à porter la mort de Jésus dans nos corps mortels, afin que sa vie soit manifestée en nous.

Moïse conservait au sein de sa famille quelque chose qui n'était pas en harmonie avec la volonté de Dieu. Séphora n'était point ignorante de cette volonté, mais elle n'avait pas voulu s'y soumettre, et Moïse n'avait pas su vaincre sa résistance. Mais quand elle voit d'où vient la mort qui menace son mari, alors elle accomplit ce qui devait s'accomplir, et par cet acte son enfant fait désormais partie du peuple d'Israël.

Quelle épithète elle applique à Moïse: «époux de sang!» Il fallait que le sang coulât. C'est par le sang de Jésus que nous entrons, que l'Eglise entre en relation avec Dieu. Notre séparation pour Dieu ne peut avoir lieu qu'en vertu de cette circoncision par Christ. Nous entrons avec Christ dans la mort et nous avons puissance de vie en Lui, pour marcher d'une manière qui plaise à Dieu. Est-ce que nous réalisons cette mort au péché? Ne laissons-nous pas agir la chair? Lorsque le péché s'approche, pouvons-nous dire avec Paul: «Je suis mort», qu'ai-je à faire avec le péché? Portant partout, toujours, dans le corps, la mort de Jésus, l'apôtre pouvait appliquer à tout ce: «Je suis mort». La doctrine se trouve en Romains 6 et dans l'épître aux Colossiens chapitre 3, mais il s'y trouve aussi l'application de ces vérités à notre marche pratique. Cette doctrine implantée dans nos âmes doit se manifester au dehors dans notre vie, et c'est pour cela que Paul écrivait aux Colossiens, après leur avoir exposé la doctrine: «Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre…»

(Versets 27-31). L'Eternel parle à Aaron — c'est Lui qui agit en tout; Moïse n'a pas besoin d'envoyer un message à son frère. Il est beau de voir Dieu tout arranger dans la vie de ses serviteurs. Devrions-nous faire quoi que ce soit sans être certains que c'est Dieu qui nous envoie? Confions-nous à Lui de tout notre coeur, et il nous dirigera; nous pouvons en avoir la pleine certitude. Notre propre volonté doit être mise de côté; qu'en tout ce soit Lui qui conduise.

Aaron va à la rencontre de Moïse, et où se rejoignent-ils? En la montagne de Dieu, en Horeb, où l'Eternel était apparu à Moïse dans le buisson ardent. Quel lieu plus propice, plus favorable! C'est là, en la montagne de Dieu, que nous devrions toujours nous rencontrer, lorsque nous nous voyons les uns les autres; combien de choses fâcheuses seraient ainsi évitées! Trop souvent nous nous rencontrons sur le terrain de nos propres pensées.

«Il le baisa». En la montagne de Dieu, il ne peut se trouver autre chose qu'affection et amour: on y est heureux. Sur un tel terrain de quoi peut-on s'entretenir? Moïse raconte à Aaron tout ce que l'Eternel, lui a dit, tout ce qu'il lui a montré. Le monde ne trouve pas sa place là, les choses de la terre ne peuvent y être traitées, et, désirant voir Dieu, c'est de Lui et de son amour que nous avons à parler.

Quand les deux frères se trouvent ainsi sous le regard de Dieu, alors ils s'en vont ensemble pour annoncer au peuple la bonne nouvelle de la délivrance. Ils réunissent tous les anciens des fils d'Israël, et Aaron, qui est le porte-parole, expose les desseins de Dieu. Quelle belle assemblée! quelle joie doit remplir tous ces coeurs!

«Le peuple crut». Moïse a un démenti à son incrédulité. Lorsque nous recevons dans nos coeurs la bonne nouvelle de la délivrance de nos péchés, lorsque nous avons cru, notre premier sentiment, c'est de bénir. Les Israélites s'inclinèrent et se prosternèrent, le coeur rempli de reconnaissance. Nos coeurs devraient toujours être pleins de reconnaissance pour la grande délivrance dont nous avons été les objets, et nous devrions marcher d'une manière digne du Seigneur pour Lui plaire à tous égards.

Chapitre 5

Après la rencontre des deux frères, tout était pur, tout était en harmonie. Pendant les 40 ans au désert, Aaron suscitera des difficultés à Moïse, il sera quelquefois une épine dans sa vie; comme Barnabas en devint une pour Paul, après avoir été son compagnon, son aide, mais maintenant ils sont heureux d'être ensemble. Moïse est heureux de posséder son frère, et lorsque Aaron devra se rendre sur la montagne de Hor pour mourir, Moïse sera près de lui et l'accompagnera à son dernier moment.

Une seconde chose était bien propre à affermir le courage de Moïse. C'est que, lorsqu'il était venu vers les anciens d'Israël de la part de l'Eternel, le peuple avait cru. Quel encouragement de voir ce peuple écouter et croire la parole de Dieu — la parole reçue était mêlée avec la foi. C'est ainsi que Moïse est soutenu pour accomplir sa mission difficile. Dieu prend toujours soin, lorsque ses serviteurs vont entreprendre une tâche, une mission, de leur donner quelque chose de palpable qui les encourage à aller en avant.

(Verset 1). «Après cela», est-il écrit, «ils allèrent…» Ils s'en vont comme voyant Celui qui est invisible, comme ayant Dieu avec eux, munis de sa Parole qui est une arme invincible; quoiqu'elle semble parfois n'avoir pas d'effet, elle doit remporter la victoire. Tous les chrétiens ont à marcher contre l'ennemi, comme Moïse et Aaron contre Pharaon, munis de la parole de Dieu. Ils se présentent devant le Pharaon et donnent à Dieu le nom par lequel il s'était fait connaître: «Ainsi dit l'Eternel, le Dieu d'Israël». C'est en ce nom-là qu'ils viennent, et c'est la parole de l'Eternel qu'ils apportent. Le serviteur de Dieu n'a jamais à apporter sa propre parole, rien ne serait plus triste, mais il a à se retrancher derrière la parole de Dieu, à être bien fondé en elle.

Ils sont admis auprès du roi, Dieu a ouvert le chemin: «Laisse aller mon peuple». Combien ces paroles devaient résonner étrangement aux oreilles du Pharaon. Comment, ce peuple de misérables a un Dieu! Un Dieu qui l'appelle «Son peuple», auquel il appartient! Pharaon, comme tous les Egyptiens, avait ses dieux, son idolâtrie, ses objets d'adoration dans les lieux élevés, comme dans les choses les plus basses, et il existait un Dieu qu'il ne connaissait pas, un Dieu qui voulait commander, lui commander à lui!

(Verset 2). Sa réponse n'a rien d'étonnant, elle est toute simple: «Qui est l'Eternel pour que j'écoute sa voix et que je laisse aller Israël? Je ne connais pas l'Eternel, et je ne laisserai pas non plus aller Israël». Qu'aurait-il dû faire, quelle attitude aurait-il dû prendre devant cette autorité de Moïse et d'Aaron? Il aurait dû s'informer, leur demander: Quel est ce Dieu qui domine sur Israël et qui veut dominer sur moi? Sa première culpabilité est de ne pas s'être enquis de ce qu'était ce Dieu, et maintenant il est responsable. Son devoir était de demander: «Qui est-il? Comment a-t-il une puissance supérieure à la mienne et à celle de mes dieux?» C'est parce qu'il n'a pas fait ce pas, qu'il va tomber dans une voie fatale et s'opposera à ce Dieu sous la conduite de Satan.

Que doit faire une âme lorsque la Parole lui est présentée? N'est-ce pas de s'enquérir de questionner, de s'informer; si elle refuse, si elle rejette la Parole présentée, quelle sera sa fin? Par exemple, Paul devant Festus; Festus, au lieu de demander à être instruit, à entendre davantage, interrompt l'apôtre par ces paroles: «Tu es hors de sens, Paul; ton grand savoir te met hors de sens». Qu'est-il arrivé, quelle a été la fin de Festus? nous ne le savons pas, mais rien ne nous dit qu'il ait appris à connaître Celui qui sauve.

Le point de départ de la lutte du Pharaon contre Dieu est là; il ne s'est pas informé, il n'a pas voulu apprendre à connaître le Dieu tout puissant qui s'était choisi un peuple, mais qui n'oubliait pas les nations de la terre, et il a dû apprendre, par un jugement terrible, qui était l'Eternel. Et cela arrive à tous ceux qui agissent comme le roi d'Egypte; à ceux qui refusent de connaître Dieu, Dieu se fait connaître à eux dans le jugement.

(Versets 3-5). La première tentative est repoussée; Moïse et Aaron ont présenté leur demande, elle est rejetée, sans que celui à qui elle s'adresse, s'informe de rien. Combien elle a dû être sensible à leur coeur, et Moïse savait cependant qu'il y aurait à lutter, à combattre.

Lorsque nous entrons dans la vie chrétienne, il y a un moment plein de douceur, plein de charme, c'est quand nous apprenons que nous sommes les enfants de Dieu, mais peu après nous découvrons que nous avons la lutte à rencontrer, si, du côté de Dieu, c'est une vie de paix, de joie, de bonheur, du côté du monde, nous engageons la lutte, mais pour cette lutte nous sommes armés des aimes de Dieu. Moïse et Aaron entrent en conflit avec la puissance de Satan, prince de ce monde; ils sont renvoyés par le Pharaon.

Si les Israélites n'avaient pas obéi, il serait résulté du mal pour eux, mais retenus par la volonté du roi, ils ne pouvaient s'y soustraire, ils devaient s'attendre à Dieu. Moïse essaie de persuader Pharaon que son intérêt est de laisser aller le peuple; Dieu a commandé, et ne pas Lui obéir c'est attirer le mal sur le pays. Il veut que son peuple mette l'espace de trois jours de marche entre lui et le monde, afin d'être séparé du monde pour Lui rendre culte. Pharaon ne tient aucun compte de cette seconde injonction et les renvoie ignominieusement à leurs corvées; ce sont des troubleurs, qui agitent le peuple, et maintenant il faut chasser de l'esprit du peuple ces pensées de liberté que l'on a cherché à leur suggérer et leur imposer à cet effet un joug d'autant plus pesant.

Nous, chrétiens, nous sommes affranchis de ces luttes qui troublent et agitent les hommes; nous sommes soumis aux autorités quelles qu'elles soient, quoique n'ayant rien à faire avec leur conduite. Mais notre privilège, c'est d'être dans une liberté parfaite qui nous place au-dessus de tout et nous permet d'agir en dehors de toutes les conventions des hommes. Heureuse liberté, que celle dans laquelle nous met la loi de l'Esprit. Les premiers chrétiens étaient soumis aux autorités les plus cruelles, jusqu'au moment où ils avaient à choisir entre elles et Christ; alors plutôt que de renier leur Sauveur, ils subissaient le martyre. Moïse et Aaron sont soumis, mais ils doivent éprouver un sentiment d'abattement en voyant quel était pour le peuple le résultat immédiat de leur première démarche.

(Versets 6-14). Les Israélites sont accablés de travail, on leur rend la vie beaucoup plus dure; ils doivent aller au loin dans la campagne récolter eux-mêmes la paille laissée sur pied lors des moissons. Les Egyptiens avaient coutume de couper l'épi à mi-hauteur de la tige. Quelle aggravation de leur servitude, et les coups pleuvaient sur les commissaires des fils d'Israël lorsque le nombre de briques était incomplet! Quelle douleur dut ressentir Moïse, combien la joie du peuple fut changée en tristesse! N'est-ce pas l'image de ce qui arrive dans la vie chrétienne? On saisit le salut avec joie, puis après on découvre que le péché est encore là, expérience douloureuse, mais nécessaire. On est saisi,… le péché domine: «Ce n'est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique… Je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien; car le vouloir est avec moi, mais, accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le pratique pas; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. Or si ce que je ne veux pas, moi, je le pratique, ce n'est plus moi qui l'accomplis, mais c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi». C'est la lutte de l'homme régénéré qui a reçu la vie, mais n'est pas affranchi et n'a pas saisi en Christ la pleine délivrance.

Il fallait que les Israélites apprissent à connaître les ressources infinies de Dieu; cette épreuve leur était salutaire pour leur montrer Sa puissance. Les épreuves sont bonnes, parce qu'elles nous rejettent sur Christ seul: «Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort? Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur». Mais les Israélites n'en sont pas là.

(Versets 15-23). Les commissaires vont auprès du roi et ne se réclament pas de Dieu; ils se disent «serviteurs du Pharaon». Courbés sous sa servitude, ils en appellent à lui, mais leur appel est repoussé, alors qu'arrive-t-il? Ils rencontrent Moïse et Aaron, et leur colère tombe sur eux. Au lieu de porter leurs difficultés à Dieu, de s'attendre à Lui, ils éclatent en reproches contre les deux frères, qui se tenaient là, nous est-il dit, pour les rencontrer, quand ils sortiraient de devant le Pharaon. Le ressentiment déborde de leurs coeurs; et que devait éprouver Moïse qui avait donné à Dieu tant d'arguments pour ne pas aller où Dieu voulait l'envoyer, et qui voit maintenant que l'Eternel n'intervient pas pour briser la raideur de fer du Pharaon?

Moïse fait ce qu'il avait à faire, quoique en y mêlant, comme toujours, quelque chose d'humain. Il retourne vers l'Eternel. Il était en relation avec l'Eternel, en relation intime. Dieu lui parlait comme un ami à son ami; Moïse avait appris à compter sur l'Eternel. Il était pour lui un Dieu vivant. Nous oublions souvent, lorsque nous prions, que nous avons affaire à un Dieu vivant, à une Personne divine qui est notre Père, et nous avons besoin pour adresser nos prières, d'avoir devant nous la personne à laquelle nous parlons.

Retourner vers l'Eternel était la seule ressource de Moïse, il n'en avait pas d'autre. C'est la bonne place; Dieu est, et il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent. Il a son oreille inclinée vers nous pour entendre nos prières, et cela amène le calme parfait qui réalise que Dieu est, et que nous sommes devant Lui. Moïse s'adresse à Dieu d'une manière qui étonne, la chair reparaît, le voilà qui fait des reproches: «Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi donc m'as-tu envoyé? Depuis que je suis entré vers le Pharaon pour parler en ton nom, il a fait du mal à ce peuple, et tu n'as pas du tout délivré ton peuple». Mais quel support de la part de Dieu. Il permet une intimité si grande que Moïse peut lui dire tout ce qu'il a sur le coeur.

Nous avons à aller à Dieu avec une entière confiance, dans cette intimité qui Lui plaît. Nous ne pouvons approuver Moïse, il a eu tort de parler ainsi, mais il va à Dieu et lui dit tout ce qu'il a à dire: «Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces», alors la paix règne dans le coeur. Disons-lui nos défaillances, notre faiblesse, notre misère; c'est cette confiance du coeur qui connaît son amour, sa miséricorde, qui Lui plaît.

Chapitre 6

Nous avons vu comment Moïse, repoussé par Pharaon, devant essuyer les reproches des Israélites, retourna vers l'Eternel lui exposer son mécontentement de ce que la délivrance ne s'était pas faite tout de suite. Maintenant, au chapitre 6, nous avons la réponse à ces questions de Moïse: «Pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi m'as-tu envoyé?…”

 (Verset 1). Pharaon avait déployé beaucoup d'incrédulité et d'insolence, et Dieu ne l'avait pas frappé immédiatement: Dieu a patience; il avertit à diverses reprises le méchant, il ne rejette pas d'emblée son pauvre, peuple qui murmure, et avec lui son serviteur mécontent, il est un Dieu de patience envers l'incrédule, envers le pécheur, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant laisser à chacun le temps de se repentir. Il parle à Moïse de manière à remplir son coeur d'une pleine certitude d'assurance, Il ne lui reproche rien, il ne frappe ni son peuple, ni le roi, il se contente de confirmer ce qu'il a déjà dit. Il expose ce qu'il fera au Pharaon; aucune plaie ne l'a encore frappé, mais l'Eternel sera le plus fort, il aura le dessus; Pharaon sera contraint par la main puissante de Dieu de laisser aller le peuple, sans que ses dieux lui soient d'aucun secours. Non seulement il laissera aller Israël, mais sous la force de la souffrance infligée par Dieu, il le chassera de son pays.

(Versets 2-8). Ensuite l'Eternel parle à Moïse de sa grâce envers son peuple. Il dit: «Je suis l'Eternel, Jéhovah». Quand il s'agit des patriarches, il est «le Dieu fort, Tout-puissant». Lorsque Abraham, Isaac et Jacob vivaient seuls, isolés, au milieu de peuples idolâtres qui pouvaient les accabler sous leur nombre, ils avaient besoin de la protection toute puissante du Dieu fort; mais pour ce peuple descendu d'Abraham il se présente sous ce nom: l'Eternel, Jéhovah. Tout le long du livre de la Genèse, cependant, nous rencontrons le nom de l'Eternel, même dans la bouche d'Abraham. Voici pourquoi: lorsque Dieu est en relation avec l'homme, et plus particulièrement avec son peuple, il est Jéhovah. Abraham ne le connaissait pas dans cette relation, et c'est pour cela que Dieu dit à Moïse: «Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu Tout-puissant; mais je n'ai pas été connu d'eux par mon nom d'Eternel (Jéhovah)». Maintenant, il veut entrer en relation avec son peuple et prend ce nom qui signifie non seulement, le Dieu qui est à jamais, qui n'aura pas de fin, mais aussi le Dieu qui ne change pas, le Dieu fidèle à ses promesses, le Dieu qui accomplit ce qu'il a dit. Il prend en grâce ce peuple méchant, rebelle, petit parmi les nations, mais ce que Dieu établit, dure à jamais, sa bonté demeure a toujours. Aussi longtemps que le soleil réchauffe et illumine la terre, que la lune l'éclaire de ses doux rayons, Dieu a les yeux sur son peuple, et il est «Son Dieu». Il y a éclipse, il est vrai, en ce moment, mais de même que la lune reprend sa clarté après un temps d'obscurité, de même Israël reprendra sa place. La fête des nouvelles lunes que le peuple aura à célébrer lorsqu'il sera délivré de la servitude, devra lui rappeler les phases de son histoire. Rien ne peut empêcher Dieu de poursuivre ses desseins à l'égard de son peuple.

Quant à nous, le Dieu fort, Tout-puissant, est notre Dieu, le Dieu Eternel, mais le Fils est venu qui nous a révélé le Père et nous a donné la relation d'enfants. Nous avons plus qu'Israël, Israël avait plus qu'Abraham. Nous sommes un peuple céleste, nous sommes enfants du Père. Nous devons nous souvenir de tout ce que Dieu a voulu être pour nous, nous rappeler qu'il s'est révélé à nous comme Dieu fort, Tout-puissant, Dieu éternel et Père.

Au 1er chapitre de la Genèse, nous voyons Dieu; au 2e, lorsqu'il établit sa relation avec l'homme, il est l'Eternel Dieu, Jéhovah Elohim, et dans le cours de l'Ancien Testament, nous trouvons habituellement qu'il prend le nom d'Eternel dans ses rapports avec l'homme, sans citer celui de Dieu. Dans le Nouveau Testament, il est appelé ou Dieu, ou Père, et ce mot de Père est toujours en rapport avec la grâce. Dans les versets qui nous occupent, l'Eternel établit une alliance que rien ne pourra détruire, et il attache ce nom à cette alliance.

Il y a plusieurs choses à remarquer dans ces paroles adressées à Moïse pour le peuple. D'abord la fidélité de Dieu. Le peuple est étranger, voyageur, il ne possède pas un pouce de terrain, il est sujet aux manquements, au découragement, mais il est sous la garde fidèle de Dieu; Dieu a entendu le gémissement des descendants d'Abraham, gémissement parti de coeurs qui souffrent, et il s'est souvenu de son alliance. «Se souvenir» signifie que le moment de la délivrance est venu pour le peuple opprimé. Le temps fixé à Abraham, les 430 ans sont écoulés; la délivrance arrive aujourd'hui, pas un jour plus tôt, mais pas un plus tard. Après cela, Dieu donne un message à Moïse pour les fils d'Israël; et il est à remarquer que ce message commence et se termine par cette déclaration faite déjà à Moïse au verset 2: «Je suis l'Eternel».

Le Dieu plein de grâce, de bonté, est en même temps le Dieu fidèle. Les Israélites sont toujours ramenés vers le Dieu de la Genèse qui est l'Eternel, et nous, la Parole nous ramène toujours vers le Dieu de grâce qui est notre Père. Ce Dieu m'aime, il est amour, et quand je m'approche de Lui, et que je réalise ce qu'il est, il est mon Père, je suis son enfant. L'Eternel insiste sur ce point, ce qu'il est pour le peuple d'Israël, il semble vouloir le lui mettre dans l'esprit. Puis il accentue tout ce qu'il va faire: «Je vous délivrerai… je vous rachèterai… je vous ferai entrer dans le pays… je vous le donnerai en possession…» Comme cela est précieux; l'homme est mis de côté, Dieu seul agit; il délivre Israël, il le prend pour son peuple, il l'arrache à la puissance de l'ennemi. Toutes ces vérités s'appliquent à nous; Dieu les plaçait devant les Israélites, afin qu'ils crussent sa Parole; pour nous, elles sont des réalités, nous sommes dans une relation connue et consciente avec lui. Avons-nous vraiment conscience que nous sommes enfants de Dieu? alors nous avons à marcher comme tels et, lorsque nous présentons nos prières à Dieu, à être pénétrés de la douceur de ce mot de Père. Lorsqu'Israël délivré s'approchera, trois fois par année, du lieu où Dieu aura mis son nom, ce nom lui rappellera ce que Dieu a fait pour lui, que c'est Lui qui l'a délivré, et il apportera son offrande, sa corbeille pleine, et rendra grâce. Nous pouvons tout dire, tout apporter au Dieu qui est notre Père, souvent nous n'avons que nos faiblesses à Lui présenter, mais que c'est doux de pouvoir les verser dans son sein. Comme elle devait être aussi douce et précieuse pour les Israélites cette déclaration: «Je vous serai Dieu». Vous m'aurez, moi, le Dieu puissant et fort, pour veiller sur vous, pour vous soutenir, vous porter à travers le feu et l'eau.

«Je vous ferai sortir de dessous les fardeaux des Egyptiens». Les Israélites voyaient cela en expectative, tandis que pour nous le fardeau est tombé, et s'il pèse encore sur nous, nous sommes invités à le rejeter, à le déposer sur Christ. Dieu nous fait sortir de tout ce qui peut entraver notre marche; rien ne peut nous empêcher de courir avec patience la course qui est devant nous. Nous possédons le salut parfait, toutefois nous ne sommes pas mis en possession de l'héritage, nous attendons pour cela d'être à ce foyer paternel dans lequel nous entrons déjà par la foi; mais nous savons avec certitude que là où est le Seigneur Jésus, nous, nous serons aussi. Dieu accomplira aussi sa promesse à Israël, il lui donnera en possession le pays de la promesse, il accomplira tout ce qui comprend ses promesses à Abraham, à Isaac et à Jacob; il prend le peuple à sa charge et d'une manière parfaite il fera ce qu'il a dit.

Dieu nous a pris à sa charge, et nous avons a nous reposer sur Lui, à marcher sous son regard, et ainsi nous pouvons être en pleine sécurité.

 (Verset 9). Moïse, tout réjoui, le coeur dilaté de bonheur, à l'ouïe de toutes ces paroles, va vers les Israélites, et, en fidèle serviteur, leur rapporte tout ce que Dieu lui a fait entendre. C'est ainsi que le serviteur de Dieu nous apporte, nous présente les promesses pour affermir nos coeurs. Comment les Israélites reçoivent-ils Moïse? Hélas! ils ne le reçoivent pas, ils ne l'écoutent pas. Leur angoisse d'esprit, à cause de leur dure servitude, est si grande qu'ils ne veulent rien entendre; ils ne voient qu'une chose, c'est que Dieu n'intervient pas, quand même leurs fardeaux sont si lourds, leurs épreuves si cuisantes. Avaient-ils raison de gémir encore, de ne pas écouter, de se laisser accabler, quand Dieu dit: «Je vais vous délivrer?» Avons-nous raison, quand nous fermons l'oreille aux consolations de la parole de Dieu? Dieu veut que nous comptions sur Lui et que nous recevions avec douceur, avec docilité, la Parole qui est implantée en nous, et que nous marchions dans la confiance, le calme et le repos. C'est ce qui l'honore.

(Versets 10-13 et 28-30). Moïse, encore rejeté, ne manque pas de foi: il reste devant l'Eternel; mais il a une défaillance qui se révèle dans cette question: «Comment le Pharaon m'écoutera-t-il, moi qui suis incirconcis de lèvres?» Mais, béni soit Dieu, l'envoyé est fortifié par la puissance de Dieu qui ne délaisse jamais ses instruments. Ainsi, lorsque Paul voulait quitter Corinthe pour aller vers les nations, le Seigneur lui dit dans une vision: «Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j'ai un grand peuple dans cette ville.»

(Verset 13). «L'Eternel donna des ordres à Moïse et à Aaron pour les fils d'Israël et pour le Pharaon, roi d'Egypte, pour faire sortir les fils d'Israël du pays d'Egypte». Moïse reçoit cette consolation et va maintenant hardiment en avant.

Si nous avons la foi, nous verrons toujours cette puissance de Dieu. Ayons Dieu devant nous, tenons-nous devant Lui, et alors, nous verrons sa délivrance.

(Versets 14-27). Les versets 14-27 nous donnent la généalogie des trois fils aînés de Jacob, Ruben, Siméon et Lévi. Elle ne va pas au delà, parce que le but est de nous amener à Moïse et Aaron qui étaient descendants de Lévi. Leur père Amram avait pris pour femme Jokébed, sa tante.

Chapitre 7

Moïse a donc fait quelques objections: «Je suis incirconcis de lèvres; comment le Pharaon m'écoutera-t-il?» mais Dieu ne s'arrête pas aux craintes de son serviteur au sujet de sa faiblesse, et, sans plus attendre, il l'envoie résolument engager la lutte contre le Pharaon.

Moïse et Aaron n'avaient encore fait aucun miracle. Pharaon, mis en demeure d'obéir à l'injonction de l'Eternel, n'a pas obéi, et, maintenant, la véritable lutte s'engage entre la puissance de l'Eternel et celle de Satan, caché derrière Pharaon, comme il s'était déjà caché derrière le prédécesseur du souverain actuel, pour l'inciter à faire jeter dans le Nil tous les enfants mâles des Israélites. Dans la lutte Pharaon sera vaincu, parce que les Israélites n'étaient pas pour l'Egypte, ni l'Egypte pour les Israélites, pas plus que nous, chrétiens, nous ne sommes pour le monde, ou le monde pour nous. Il faut que le peuple soit délivré.

(Versets 1-5). Moïse et Aaron font ce qui leur est commandé; ils ont, comme nous avons à le faire, cherché la force auprès de Dieu, où elle se trouve toujours, et elle ne leur a pas manqué; c'est la réponse que Dieu donne à Moïse qui, dans son angoisse, est venu déposer tout son fardeau dans le coeur de Dieu. Lorsque Paul aurait pu être découragé, le Seigneur lui dit: «Ma grâce te suffit», et il va en avant courageusement contre la puissance de Satan.

Nous voyons l'ordre dans lequel Dieu place ses deux serviteurs. Moïse est le représentant de Dieu; c'est à lui que l'Eternel donne ses commandements, et Aaron est son prophète; c'est-à-dire qu'il est la bouche de Dieu. C'est ce que signifie ce mot de prophète. C'est ce que les prophètes ont toujours été; dans l'Assemblée ils étaient la bouche de Dieu, et on ne peut l'être qu'en apportant les communications de Dieu. Nous n'avons pas maintenant de révélations qui nous soient données directement, parce que tout ce dont nous avons besoin nous est révélé dans la Parole.

Moïse est à la tête; il reçoit les communications, il les transmet à Aaron, et Aaron les porte devant le Pharaon; mais tout vient directement de l'Eternel. C'est ainsi que marchait le Seigneur, pendant son passage ici-bas; venu pour être serviteur, il ne parlait pas de lui-même, et Lui, la Parole incarnée, il en référait aux Ecritures.

Moïse est un instrument, un instrument intelligent, qui comprend et qui met de côté ses pensées propres. Moins nous apporterons les nôtres, en étudiant la Parole, plus nos âmes seront éclairées par elle. Quelle est la mission des deux frères? Quel est leur thème continuel? «Laisse aller mon peuple». Ce peuple n'est pas fait pour le Pharaon; Pharaon ne doit pas le retenir. Le prince de ce monde n'est pas fait pour dominer sur les chrétiens, puisque les chrétiens ont été tirés hors du monde. «Laisse aller mon peuple», est le résumé de tout ce que Moïse doit dire au roi. Si tu te rebelles contre l'Eternel, il multipliera les signes pour te forcer, et tu seras obligé de céder. Mais Dieu insiste sur ce point: c'est son peuple; ce sont ses fils. Quel beau titre il donne à ce pauvre peuple d'esclaves: «les armées de l'Eternel». Et, en faveur de ces misérables, il agira, il opérera, de même qu'il a déployé sa puissance pour nous délivrer du joug de l'ennemi.

(Versets 6, 7). Dieu avertit ses serviteurs que leur mission est pleine de difficultés, et ces deux vieillards, dont l'âge nous est à dessein conservé, 80 et 83 ans, ont besoin de beaucoup de courage pour aller devant ce grand monarque entouré de toute son armée, lui dire les décrets de l'Eternel. Ils allaient avec la force qui leur était donnée. Dieu se sert toujours d'instruments faibles pour abattre les grandes choses de ce monde.

(Versets 8-13). Avant qu'un jugement judiciaire tombe sur le Pharaon, à cause de son endurcissement volontaire, Dieu lui donne des avertissements. Comme nous sommes heureux de connaître Celui qui, pour nous, a subi le jugement, mais combien ce sera terrible d'apprendre à connaître Dieu en jugement pour ceux qui l'ont rejeté, ou pour ceux qui seront laissés, lorsque, les saints ayant été retirés, de terribles jugements, dont les plaies d'Egypte ne sont qu'une faible image, tomberont sur la terre! (Apocalypse 16).

Ainsi, il y a deux manières de connaître la puissance de Dieu:

1.       En rédemption; rédemption parfaite accomplie par Jésus, qui est descendu dans la mort, a vaincu la mort et Satan, est ressuscité. Cela est développé d'une manière merveilleuse dans les chapitres 1 et 6 de l'épître aux Ephésiens.

2.       En jugement, pour ceux qui n'ont pas voulu de la rédemption, et la Parole abonde en textes qui le montrent, entre autres 2 Thessaloniciens 2 Voici maintenant les préliminaires de la lutte qui va s'engager. Moïse et Aaron obéissants, se reposent sur Dieu; il n'y a plus de défaillances, ils ne parlent plus de plaintes, ils agissent et deviennent des instruments puissants dans la main de Dieu, et ils ont avec eux la verge de Dieu.

 

Ils entrent en la présence du Pharaon, et celui-ci leur demande un signe. Vous venez de la part de l'Eternel! comment me prouverez-vous sa puissance? Aaron jette la verge, qui devient un serpent. Ce fait prouve que la puissance de Satan se trouve dans la main de Dieu. Mais Pharaon a des ressources: il appelle ses devins, les magiciens, qui, par leurs enchantements, obtiennent le même miracle. Nous n'avons pas à donner d'explications sur ces enchantements, puisque la Parole se tait. Qui me dira, maintenant, que l'Eternel est plus puissant, puisque mes dieux agissent avec la même puissance? — Quelle ruse de l'ennemi! Mais il y a cependant un signe bien positif: la verge d'Aaron engloutit toutes celles des magiciens; la puissance de Dieu est plus forte. Le coeur du Pharaon s'endurcit. Le premier assaut est inutile, la conscience et le coeur du roi ne sont pas atteints, il a trouvé un appui dans ses devins, Satan l'a soutenu; mais Dieu a autre chose en réserve.

(Versets 14-25). Aaron, sur l'ordre de Dieu, étendit la verge sur les fleuves, sur les rivières et sur les étangs, et l'eau fut changée en sang.

La puissance de Satan est dans la main de Dieu, qui se sert de lui pour opérer certaines choses. Sans doute, il le laisse exercer son pouvoir, comme dans l'histoire de Job, par exemple; mais il tient tout dans Sa main. Cette fois, c'est la puissance de la mort qui est là, elle cerne le pays. Combien cela devait atteindre les Egyptiens! Ils vénéraient le Nil. Son eau leur était sacrée, ils ne la buvaient qu'avec respect; maintenant elle est devenue «la mort», et cette mort pèse sur eux de tout son poids, puisque dans leurs demeures toute l'eau renfermée dans leurs vases de bois et de pierre est changée aussi en sang. Combien ce devait être terrible, ce fleuve contenant des ondes de sang!

En voyant la puissance qu'avait l'Eternel d'infliger la mort, Pharaon devait être saisi de crainte; mais les devins sont là, et par leurs enchantements ils réussissent à transformer de l'eau en sang. Sur quelle échelle le font-ils? Sur une très petite, sans doute. Les Egyptiens avaient creusé autour du fleuve des trous, pour avoir un peu d'eau. Peut-être est-ce dans un de ces creux qu'ils ont opéré; mais cela suffit pour le coeur du Pharaon. Ils auraient autrement montré leur puissance, en faisant l'inverse du miracle d'Aaron, en rendant à l'Egypte la vie par l'eau; mais cela ils ne le pouvaient, l'Eternel ne l'aurait pas permis. Pendant sept jours, pendant un cycle complet de temps, les Egyptiens sont en présence de la mort.

Les influences mortelles ne sont-elles pas autour de nous? La puissance de la mort ne se manifeste-t-elle pas partout? Pour le chrétien, il n'y a pas d'aiguillon dans la mort, il déloge pour être avec le Seigneur. Mais, pour le monde, la mort physique, la mort de l'âme, l'enveloppent; tout est changé en sang, la mort règne. Elle régnera plus frappante encore dans ces temps dont parle le chapitre 16 de l'Apocalypse. Si cette puissance de mort qui frappait l'Egypte devait parler aux coeurs et aux consciences des habitants, combien plus nous devrions être attentifs aux influences mortelles qui se glissent dans tel discours, telle conférence, ou telle lecture. Partout, en tout, le venin mortel s'introduit subtilement.

Les Israélites ne burent pas ces eaux empoisonnées; toujours nous les voyons épargnés, mis à part. Pas plus qu'eux, nous n'avons à puiser à ces sources mortelles, mais bien aux eaux rafraîchissantes de la parole de Dieu.

Le Pharaon ne laisse pas aller le peuple.

Chapitre 8

 (Versets 1-15). — Avec le chapitre 8, nous avons la troisième plaie, et quelque chose de bien extraordinaire à relever. L'Eternel aurait pu dire: «Puisque vous refusez de laisser aller mon peuple, je vais faire venir sur votre pays les animaux féroces du désert, pour tout dévaster». Au lieu de cela, il se sert de ce qu'il y a de plus faible, de plus impur: des grenouilles. Les grenouilles peuvent être appelées impures, parce que nous lisons en Apocalypse 16: 13, que de la bouche du dragon, de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète, sortirent trois esprits immondes, comme des grenouilles. Cette plaie, exercée par des êtres vils, devenait donc une plaie impure. Par milliers, millions et myriades, les grenouilles remplissent tout, pénètrent dans les demeures, dans les lits, jusque sur le Pharaon et sur ses serviteurs. Quelle chose horrible, épouvantable! Et il est impossible de s'en débarrasser. Dieu montre sa puissance par des choses tout à fait faibles, et rien de ce qui fait partie de l'Egypte, ni ses grands et beaux monuments, ni ses habitants, n'est épargné. Les magiciens sont appelés, Satan leur prête son pouvoir, ils font le même miracle; mais sur quelle échelle, cela ne nous est pas dit. Ce que nous voyons, c'est que Pharaon commence à comprendre qu'il y a quelque chose de supérieur; il se tourne vers Moïse, supplie pour être délivré, et promet de laisser aller le peuple. Il reconnaît une puissance supérieure à celle de ses magiciens. Que n'ont-ils purgé l'Egypte du fléau! Comme alors, leur pouvoir eût été démontré! Moïse n'étend pas la verge, parce qu'elle est une verge de jugement, destinée à amener le jugement, mais non pas à exercer la grâce. Elle reste telle lorsque, au désert, elle frappe le rocher qui représente Christ frappé à la croix. Que fait Moïse? Il supplie. Quand il s'agit que la grâce intervienne, il faut aller à l'Eternel par la prière. Lorsque Elie, au temps du roi Achab, demanda la pluie, c'est par la prière qu'il leva le jugement. Pour que la grâce écarte le jugement, il faut une intercession, et pour nous, c'est l'intercession du Seigneur qui nous délivre.

Quand Pharaon a reçu l'effet des prières adressées par Moïse à Dieu, son coeur s'endurcit encore. Le troisième assaut est livré et repoussé Satan veut retenir le peuple dans l'esclavage. Pourquoi? Parce qu'il sait que de ce peuple doit naître Celui qui lui brisera la tête.

Dans la 2e épître à Timothée, ceux qui résistent à la vérité sont comparés aux magiciens de l'Egypte.

(Versets 16-32). Nous avons vu précédemment trois occasions dans lesquelles les devins purent faire par leurs enchantements, la même chose que le serviteur de Dieu. Remarquez que dans la 2e épître à Timothée, où il est parlé des mauvais jours, l'apôtre fait mention de ces magiciens, et même qu'il les nomme (2 Timothée 3: 1-9). Ainsi, dans ce passage, nous voyons caractérisée l'action de ces magiciens; leur action était de résister à Moïse en contrefaisant l'oeuvre de Dieu. Dans quel but l'ennemi donnait-il cette puissance aux magiciens? C'était afin d'empêcher que ce que le Pharaon voyait, n'atteignît son coeur et sa conscience. Il voulait détruire l'effet de la vérité dans le coeur du Pharaon et de ses serviteurs. Nous voyons, dans l'épître à Timothée, dans quel temps des hommes tels que Jannès et Jambrès agissent: c'est dans les derniers jours. Ce passage ne nous fait pas le tableau des païens (cela, nous le trouvons dans le chapitre 1er de l'épître aux Romains); mais en comparant ces deux tableaux, nous y trouvons nombre de traits qui sont à peu près les mêmes. Ici, c'est au milieu de ceux qui connaissent la parole de Dieu, qui portent le nom de chrétiens, et ce qui rend leur état plus affreux et plus coupable, c'est qu'ils revêtent le manteau de la piété, et que, sous ce manteau s'abritent toutes ces choses horribles. On lit la Parole, on l'entend lire, on assiste à des services religieux, on s'occupe de certaines oeuvres, et sous cette apparence, sous cette forme de piété, la conscience ne parle plus, et l'on se contente de cette forme, comme si elle pouvait satisfaire Dieu. Alors vient l'ennemi, avec ses contrefaçons, pour empêcher les âmes de se ranger du côté des choses divines. La forme de la piété a pour effet d'amortir l'action de Dieu dans les consciences.

Revenons à l'Exode. La troisième plaie (versets 16-19) est comme un avertissement donné au Pharaon. On peut se demander pourquoi l'Eternel ne manifeste pas sa puissance en étendant immédiatement sa main pour anéantir le Pharaon, ses serviteurs et toute son armée? Il aurait pu le faire, et cela d'une parole! Mais l'Eternel veut exercer son peuple; puis il veut avertir le Pharaon, et non le frapper immédiatement. Dieu veut nous exercer à la patience; et l'avertissement qu'il donne au Pharaon est une image de ce qu'il fera à la fin: quand Dieu agira envers les empires, il ne les détruira pas immédiatement, mais il leur enverra d'abord des jugements terribles afin de les avertir. Enfin, comme nous le verrons au chapitre suivant, Dieu veut encore manifester sa gloire, aussi bien que sa puissance et son support.

De ce qui est purement matière, de la poussière, Dieu fait sortir la vie par sa puissance. Toute cette poussière de la terre d'Egypte s'anime, prend vie, devient des insectes, une plaie intolérable. La puissance divine produit la vie, et devant cette puissance créatrice les devins essayent de faire de même, mais ils échouent complètement.

D'aucune manière, l'homme ne peut produire la vie, il peut seulement l'ôter. Cela nous ramène à l'épître à Timothée, car, dans le domaine spirituel, rien non plus, ni pratiques religieuses, ni efforts de l'esprit, rien ne peut produire la vie, ni la conquérir. Maintenant, les devins avertissent le Pharaon que c'est la puissance de Dieu qui s'est manifestée, et il aurait dû écouter; mais il n'en est rien; cette marque de la puissance n'atteint pas son coeur, et Dieu doit frapper de nouveau. Mais encore il avertit: «Laisse aller mon peuple». C'est si beau, toujours mon peuple, les miens, ceux qui m'appartiennent, et j'emploierai toute ma puissance pour les délivrer. Cette parole est pour nous, nous sommes à Lui, et il n'oublie jamais aucun des siens. Si le Pharaon ne veut pas écouter, l'Eternel remplira son pays de mouches venimeuses; mais en frappant, il distinguera le pays de Goshen: d'un côté, le Pharaon, son peuple et Satan; de l'autre, le peuple de Dieu; et, entre les deux, une barrière qu'aucune mouche venimeuse ne saurait traverser (et qui peut arrêter une mouche?). Les uns sont le peuple de l'Eternel, et rien ne peut leur nuire, tandis que les Egyptiens sont frappés. N'oublions pas qu'il y a une séparation entre le monde et le peuple de Dieu. Dans le monde, Satan habite; mais il y a une séparation. Les enfants de Dieu, trop souvent, pactisent avec le monde; mais nous devrions toujours observer la séparation avec soin. Il y avait la présence bénie de l'Eternel au milieu du pays qu'habitait Israël; de même, nous avons ce privilège d'avoir le Seigneur au milieu de nous: serrons-nous autour de Celui qui est avec nous; ce que nous avons à faire, c'est de maintenir la séparation. Le pays sera ruiné par la mouche venimeuse; aucune maison ne sera épargnée… Mais il y a encore un répit; Dieu dit: «Demain». Il en est ainsi de nos jours. Quelle parole solennelle: «Ce signe sera pour demain». Solennelle pour les âmes individuellement. Dieu dit: «Aujourd'hui, n'endurcissez pas vos coeurs»; «demain», c'est le jour du châtiment et du jugement. «Demain» arriva pour le Pharaon, avant qu'il eût fait un seul pas vers la repentance. Ces mouches ne sont que de petits animaux, mais Dieu les emploie pour rendre insupportable l'existence à ceux qui sont sous son châtiment. Le Pharaon, atteint dans sa personne, dit: «Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays». Il est important de se rappeler que l'Egypte est un pays rempli d'un bout à l'autre d'idoles de tous genres, et le Pharaon pense que l'on peut sacrifier là, et servir là l'Eternel. Impossible! Moïse donne au Pharaon une raison, mais il en connaît une autre: sacrifier en Egypte, c'eût été ravaler le vrai Dieu au rang des idoles; allier le culte de l'Eternel au culte des idoles, s'associer au monde. C'est une leçon extrêmement sérieuse pour nous. Nous ne pouvons pas rendre culte, si nous nous associons au monde. Ecoutons Moïse et comment il repousse la première tentation qui lui est présentée, de servir l'Eternel au milieu du monde: cela est impossible! Pour que le peuple puisse rendre culte, il faut qu'il soit séparé complètement de l'Egypte, qu'il soit dans le désert, qu'il ait mis la mer Rouge entre deux; il s'agit qu'en réalité il y ait une vaste séparation entre le monde et ceux qui rendent culte. Il faut sortir hors du camp, vers Jésus, en portant son opprobre, et alors nous sommes rendus capables d'offrir un sacrifice de louanges. Il faut que la mort et la résurrection de Christ soient réalisées dans nos âmes, pour que nos coeurs s'élèvent vers Dieu.

Dans l'Apocalypse, la troisième église, celle de Pergame (qui représente l'état de l'Eglise en général), au lieu d'écouter l'exhortation adressée à Ephèse, descend où Satan a son trône, et s'allie au monde; voilà ce qui existe de nos jours. Que faire alors? et comment peut-on vaincre? Voyez dans 2 Timothée 2: 20-22: il faut se séparer des vases à déshonneur; il faut poursuivre la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur. Individuellement, il faut se séparer de l'iniquité, sous quelque forme qu'elle se trouve; et l'iniquité est ce qui est opposé à la vérité de Dieu, à sa Parole; c'est le devoir individuel du chrétien, et alors il en trouve d'autres qui poursuivent le même chemin.

Moïse a bien compris cela. Comment, dit-il, nous ferions descendre notre Dieu au rang des idoles de l'Egypte! Impossible! Il faut sortir de l'atmosphère impure de l'Egypte, et aller sacrifier dans l'air pur du désert. A la seconde concession du Pharaon, Moïse ne réplique même pas; sa première réponse suffit. Il ne faut pas se séparer à moitié. Il faut toute la distance que Dieu mesure dans sa Parole. Toute convoitise — celle de la chair, celle des yeux, l'orgueil de la vie — n'est pas du Père, mais du monde. On ne peut pas être assez séparé pour le Seigneur. Les Corinthiens étaient exposés à toute sorte de mal, et entourés d'idoles… Nous aussi, nous ne pouvons pas nous en aller, nous sommes dans le monde; mais soyons séparés, car nous ne sommes pas du monde. Le Seigneur nous l'a dit: ne le faisons pas mentir, en nous mettant du monde. «Sortez du milieu d'eux et soyez séparés», dit le Seigneur, «et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi je vous recevrai, et je vous serai pour Père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant». Mais qu'aurai-je? Je l'aurai Lui, je serai son fils, je serai sa fille, je serai avec Lui dans cette atmosphère pure, dans cette atmosphère d'amour, qui n'est pas de ce monde. C'est seulement dans le désert qu'Israël pouvait trouver l'Eternel; et il est bien, remarquable que ce n'est qu'après avoir traversé la mer Rouge, qu'il peut entonner le cantique de la délivrance.

De même Abraham, autrefois, n'a pas adoré dans le pays d'Egypte, mais après qu'il en est revenu. Tout cela doit nous parler. Nous ne sommes pas du monde, mais nous en sommes séparés pour Dieu; il nous faut rompre en visière avec ce monde qui nous entoure, qui ne nous comprend pas, qui est même scandalisé par notre séparation.

Mais ton Seigneur, ô racheté, te donnera le caillou blanc, le nouveau nom; tu seras consolé, soutenu; le monde ne te donnera rien, mais le Seigneur te donnera tout.

Il est important de se souvenir de ce compromis que propose le Pharaon, demandant qu'Israël sacrifie à l'Eternel en Egypte. Moïse ne saurait y accéder, car ce n'était pas un lieu où il fût possible d'offrir des sacrifices à Dieu. L'application de cela à nous-mêmes, est que nous ne pouvons rendre culte à Dieu dans le monde; il faut sortir du monde et rester séparés. Moïse dit: «Nous irons le chemin de trois jours dans le désert», et ne répond pas même à la proposition du Pharaon. Il faut une séparation entière et complète. Rien de plus triste que quelqu'un qui a cru se séparer un peu, et puis qui retourne en arrière, entraîné par la ruse de Satan. Quand le coeur n'est pas très décidé, Satan conserve toujours l'espoir de le ramener au monde. Nous ne devons pas en sortir à moitié, mais tout entiers, complètement. La mer Rouge est le type de la mort et de la résurrection; c'est ce qui nous met complètement à part. Tout chrétien jouit de ce privilège; mais beaucoup s'arrêtent à la joie du pardon des péchés, tandis que, dans les épîtres aux Romains, aux Colossiens, aux Ephésiens, on voit ce fait que nous sommes morts avec Christ au monde, au péché, que nous sommes ressuscités, placés sur un tout nouveau terrain, et nous devons réaliser cela. L'apôtre Paul voit que le monde lui est crucifié, et lui au monde. Ce sont des leçons très importantes. Si nous désirons glorifier le Seigneur, nous ne le pouvons qu'en nous séparant du monde. Comment pourrions-nous aimer le monde, avoir affaire avec lui, quand nous savons que c'est lui qui a crucifié notre Seigneur? Impossible! Il y a même un abîme profond entre nous et lui; quant à nous personnellement, nous sommes sortis d'Egypte, et nous respirons l'air pur et vivifiant du ciel.

Le Pharaon se moquait de l'Eternel, tandis que la Parole nous apprend que «on ne se moque pas de Dieu». «Le Pharaon endurcit son coeur aussi cette fois», et s'il le fait, ce n'est pas que Dieu ait manqué de patience. Aujourd'hui de même, les pécheurs sont sommés de se tourner vers Dieu; il est plein de miséricorde et de patience, et fait annoncer en tous lieux son Evangile.

Chapitre 9

 (Versets 1-7). Dans les trois plaies précédentes, c'étaient les personnes qui étaient frappées dans leurs circonstances; maintenant, elles le sont dans leurs biens, dans ce qui constitue une partie de leurs richesses. Les Egyptiens connaissaient bien les maladies contagieuses du bétail, comment elles commencent insensiblement et s'étendent de plus en plus; mais celle-ci était envoyée directement par l'Eternel, et, ce qui est frappant, c'est que, d'emblée, elle sévit en plein, et aussi que l'Eternel assigne un jour; tout le mal surgit en un jour, et non graduellement. Ce qui est très frappant aussi, c'est que les troupeaux des enfants d'Israël ne sont pas atteints. Ce n'est pas un cordon sanitaire établi par les hommes, mais c'est la main de l'Eternel. Le Pharaon fait constater le fait; il n'est ni accidentel, ni habituel, mais c'est que l'Eternel est «au milieu du pays», frappant de jugement l'Egypte et préservant Israël. Il est aussi avec nous pour nous garder et nous préserver. C'est l'Eternel qui agit, non pas Moïse et Aaron; c'est Lui dont la main «sera sur les troupeaux», et le Pharaon s'endurcit encore! Il s'assure de ce qui en est du bétail des Israélites, comptant, sans doute, mettre la main dessus… mais Dieu ne le permettra pas. Il ne faut pas se représenter les plaies tombant sur l'Egypte coup sur coup, sans trêve; quand on lit attentivement le récit, on est amené à penser qu'elles ont duré plusieurs mois. Dieu usait de patience et avertissait toujours, et c'est ce qu'il fait avec le monde, encore aujourd'hui.

(Versets 8-12). Il y a encore quelque chose de frappant dans ces plaies sur les Egyptiens: c'est qu'ils avaient une déesse spéciale pour les grenouilles; mais toutes les supplications qu'on lui adresse ne servent point à les écarter; dans d'autres parties de l'Egypte, on les adorait, et voilà, que l'objet de leur culte devient un fléau: tout cela devait leur parler. Puis, le bœuf qu'ils adorent est frappé de la peste. Ils doivent voir que leurs divinités sont sans puissance, tandis que Jéhovah tient tout entre ses mains. Maintenant, les devins mêmes sont frappés, malgré tous leurs enchantements.

 (Versets 13-15). Nous n'avons jamais vu jusqu'ici que le Pharaon lui-même soit frappé; mais, ici, il lui est dit: «J'envoie toutes mes plaies dans ton coeur». Quoiqu'il l'eût, sans doute, peu développé, il devait sentir tous ces maux, pour ses serviteurs, pour son peuple, pour tout ce qui lui appartenait. Nous voyons quelquefois que Dieu frappe dans leurs liens, dans ceux qui leur sont chers, des pécheurs pour les amener à Lui; et, s'il en est qui alors se soumettent, on en voit aussi qui se raidissent pour ne pas se convertir. A ces derniers, il est bon de présenter cet exemple du Pharaon, pour leur montrer à quels dangers ils s'exposent: «Afin que tu saches que nul n'est comme moi, sur toute la terre»; Dieu affirme sa gloire et sa majesté, et fait tout passer devant le Pharaon. Quant à nous, que nous sommes heureux! Devant la gloire, la majesté, la puissance de Dieu, je dis: «c'est mon Père», et je suis sans crainte devant Lui; et tout m'appartient par la foi. Non pas que nous nous réjouissions quand le monde est frappé, au contraire, nous prions pour lui; mais nous jouissons de ce que Dieu est; et déjà comme les anciens de l'Apocalypse (représentants des saints glorifiés), nous sommes à l'abri, sans frayeur des tonnerres du jugement. Il est bon que nous en jouissions! «Tu seras exterminé de dessus la terre», — en effet, il n'aurait fallu qu'une parole de Dieu pour tout détruire. — «Mais je t'ai fait subsister pour ceci… pour que mon nom soit publié dans toute la terre». Nous en avons un exemple: quand Israël eut passé le Jourdain, et qu'il eut envoyé des espions, Rabab leur dit: «Nous avons entendu comment l'Eternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous», et c'est ce qui l'avait amenée, elle seule, à se soumettre à Dieu. La rédemption, cette délivrance merveilleuse non plus, n'est pas restée cachée: la nouvelle en a été répandue au loin, partout, dans toute la création qui est sous le ciel. Mais, comme alors Rahab seule a cru, au milieu de tous ces peuples demeurés incrédules, de même aujourd'hui combien peu de Rabab voyons-nous dans ce monde, dans cette, Jéricho qui va être frappée! Il nous faut nous placer en face de la réalité: tout converge vers la fin, elle est proche, et tous les principes de la fin sont à l'oeuvre; mais le Seigneur va venir! Nous devrions être saisis par cette pensée, saisis de joie, et nous tenir prêts; puis penser à ceux qui ne le sont pas. Quand une fois la porte sera fermée, il y aura une énergie d'erreur pour se ranger sous le joug de l'Antichrist, de celui qui vient en son propre nom. Combien cela est solennel! Dieu, donc, assigne un jour: «demain», c'est toujours le jugement; «aujourd'hui», le salut. «Aujourd'hui», le Pharaon pouvait se repentir et laisser aller le peuple; «demain», il serait frappé.

(Versets 19-35). Pour bien saisir combien était effrayante cette plaie de la grêle, il faut se rappeler que la pluie et les orages sont très rares en Egypte. Une vie d'homme pouvait se passer sans en voir. Dans l'Apocalypse, la grêle annonce toujours de terribles jugements de Dieu; c'est l'expression à un haut degré de sa colère et de son indignation contre les méchants. «Et maintenant envoie, fais mettre en sûreté». Il semble qu'au milieu de ce peuple qui, dans la personne de son roi, se rebellait et s'endurcissait, il y en avait quelques-uns qui craignaient l'Eternel. Il nous est dit de nous soumettre aux autorités mais aussi quelle responsabilité pour l'autorité!

Il y avait donc quelques âmes qui n'étaient pas endurcies, qui craignirent et se mirent à l'abri. L'on est toujours à l'abri, quand on se réfugie, selon la parole de Dieu, auprès de Lui. D'autres sont insouciants et incrédules, et en porteront la peine. Il y a un lieu de refuge, et il faut s'y rendre, car «Dieu ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance».

(Verset 22). Combien ce devait être saisissant de voir la main de l'homme de Dieu étendue vers les cieux! Quelques instants auparavant, un soleil brillant et radieux resplendissait sur ce beau pays d'Egypte, dont l'aspect promettait d'abondantes récoltes (verset 31) et, en un moment, les nuages s'amoncellent et l'orage éclate.

Le monde, aujourd'hui, s'occupe de ses plaisirs, recherche le gain, etc., tandis que le chrétien voit à l'horizon l'orage qui monte, qui gagne et qui va éclater pour frapper ceux qui «habitent sur la terre», qui ont leurs pensées et leurs affections aux choses de la terre. Nous, nous voyons quelquefois des éclairs; mais là, «le feu se promenait sur la terre», et les plus affreux cyclones ne peuvent donner qu'une faible idée du fléau qui, alors, dévasta l'Egypte; les prêtres pouvaient consulter les annales et constater que jamais auparavant on n'avait vu pareille calamité. Mais il y avait une ligne de démarcation tracée par le doigt de Dieu, pour protéger ses enfants. Plus tard, le résidu d'Israël, comme Noé, traversera le jugement, et sera gardé tout au travers (tandis que nous serons en dehors des jugements, dans le ciel); il y aura des croyants qui seront gardés, qui ne seront pas atteints quand ils en verront tomber mille à leur côté, et dix mille à leur droite (Psaumes 91). Ainsi il y avait un soleil radieux, un ciel pur en Goshen, où aucun mal n'atteignait le peuple de Dieu. Comme ceux qui appartiennent à Dieu sont heureux et bien gardés! Ils jouissent d'un ciel d'azur que rien ne peut troubler, toujours pur, toujours serein, à moins que, par leur faute, il n'y ait quelque nuage. L'orage est à l'horizon pour le monde; mais nous, nous appartenons au ciel, où nous serons bientôt enlevés pour jamais.

Que Dieu nous donne de profiter des réflexions suggérées à nos coeurs par la lecture de ce beau chapitre, qui nous enseigne à l'égard des choses actuelles et des choses à venir. Et que nos coeurs soient en dehors du monde! Toutes les raisons possibles nous sont données dans la Parole, pour que nous nous tenions tout à fait à part du monde, afin que nous ne buvions d'aucune manière à sa coupe impure. Que Jésus, que le ciel où nous allons entrer, occupent nos pensées! Tout va passer comme un éclair, et il ne restera que les choses immuables, maintenant invisibles; que ces réalités invisibles nous occupent, que nos coeurs y soient tout entiers, qu'ils soient attachés à ce précieux Sauveur.

Dans ce qui précède, nous avons vu les jugements se succéder en Egypte, pendant que les Israélites étaient épargnés, que les élus de Dieu étaient à l'abri. Pour nous aussi, comme il est précieux de savoir que nous sommes gardés par Dieu, par la puissance de Dieu (1 Pierre 1: 5).

Dans le verset 27 de notre chapitre, le Pharaon reconnaît qu'il a péché, cette fois, comme s'il n'avait pas péché jusque-là; on voit que c'est l'intensité du mal pesant sur lui qui le fait parler, et que sa conscience n'est point atteinte du tout. On peut se courber sous le coup d'un jugement de Dieu, sans que ni le coeur, ni la conscience soient touchés.

Frappé comme il l'est, le Pharaon dit: «L'Eternel est juste, et moi et mon peuple, nous sommes méchants». C'est le même homme qui avait dit: «Qui est l'Eternel?» Cette fois, il est amené à le reconnaître dans sa puissance et dans ses jugements. De nos jours, combien méprisent Dieu, l'ignorent; mais le moment viendra où ils devront se courber devant Lui et le reconnaître.

Il semble, cette fois, que tout ira bien pour le peuple d'Israël; mais, comme nous l'avons dit, le coeur et la conscience du Pharaon n'avaient pas été atteints; il fait la promesse de laisser aller le peuple, et il semble qu'on pourrait compter sur sa parole. Moïse lui dit (verset 29): «J'étendrai mes mains vers l'Eternel; les tonnerres cesseront, et il n'y aura plus de grêle; afin que tu saches que la terre est à l'Eternel». Qu'il est beau de voir la puissance de l'intercession d'un seul homme. A sa parole, l'Eternel déverse, ses fléaux sur l'Egypte; à sa parole, il les arrête. De même, Elie pria, et il ne plut pas pendant trois ans et six mois; il pria, et la pluie vint arroser la terre desséchée. Jacques nous dit: «La fervente supplication du juste peut beaucoup». Nous oublions beaucoup trop cela. Nous prions certainement; nous ne serions pas chrétiens sans cela, la prière est comme la respiration du chrétien; mais le faisons-nous avec foi? La prière suppose la dépendance, la confiance, la connaissance de Dieu, de sa puissance, de son amour. Il nous faut croire, avoir la foi, voir la main de Dieu en toutes choses. Nous voyons des calamités partout, chaque jour, tout autour de nous. Savons-nous y discerner la main de Dieu, et non pas, comme le fait le monde, un effet naturel? Dans ce que nous voyons, rapportons-nous tout à Dieu, voyons-nous sa main partout, Dieu au-dessus de tout? C'est ce que Moïse faisait («afin que tu saches que la terre est à l'Eternel»), c'est ce que le Pharaon fit pour un moment, puis il l'oublia; il vit que la pluie, et la grêle, et les tonnerres avaient cessé, et il continua de pécher; c'était volontairement, maintenant; il endurcit son coeur, lui et ses serviteurs. Peut-être, ces derniers le poussèrent-ils même dans ce mépris de Dieu; peut-être, lui dit-on qu'au fond la pluie, la grêle, le tonnerre sont des phénomènes naturels, que l'intensité du fléau avait été plus grande que d'habitude, mais qu'après tout, c'étaient des phénomènes naturels. Quelle image de ce monde en tout temps, et comme, de nos jours encore, le coeur incrédule de l'homme veut toujours échapper à Dieu! Le Pharaon endurcit son coeur, lui et ses serviteurs; on peut bien penser que l'opposition des prêtres n'avait point diminué et que le Pharaon se trouvait appuyé quand il résistait à Moïse et au Dieu de Moïse. Le roi donc oublia sa promesse, et manqua à sa parole; il ne laissa point aller les fils d'Israël.

Chapitre 10

Là encore se montre la patience de Dieu qui avertit le Pharaon. Il est beau aussi de voir Moïse, autrefois si hésitant, si craintif, aller avec assurance où Dieu l'envoie. Cette fois, ce serviteur de Dieu ne craint rien. Quel tableau! d'un côté, un roi tout puissant, une armée nombreuse, qui s'opposent; de l'autre, un peuple opprimé, abattu, qui craint; entre deux, ces deux hommes placés devant cette puissance formidable de l'Egypte, et qui ne fléchissent pas, parce qu'ils connaissent Dieu et sa puissance. Nous aussi, nous sommes en présence d'un ennemi redoutable, d'un ennemi agissant par ses ruses et voulant nous conduire où nous ne devrions pas aller. Mais ne fléchissons pas; souvenons-nous que Dieu est pour nous, et si sa puissance est pour nous, que nous pourra l'ennemi? Toutes choses sont possibles pour celui qui croit. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Si Dieu est pour nous, qui pourra tenir contre cette puissance? Combien il nous est précieux de le savoir! Il est pour nous, Lui, le Dieu puissant. Il nous en a fourni la preuve en ce qu'il a donné pour nous son Fils bien-aimé. Le Dieu qui est contre le péché, n'est pas contre le pécheur, de sorte que le chrétien peut s'écrier: «Qui nous séparera de l'amour de Christ?» Le pauvre peuple d'Israël avait un héraut pour lui, Dieu; il voit sa protection, et n'a rien à faire qu'à se reposer en Lui. Il en est de même pour nous, nous n'avons rien à faire pour notre salut. Christ a tout fait, et cela au prix de ses souffrances et de sa mort.

(Verset 2). «Vous saurez que moi je suis l'Eternel». Il fallait que non seulement les ennemis le sussent, mais aussi ceux en faveur de qui Dieu opérait, et ils devaient s'en souvenir dans la suite, et en parler à leurs enfants. Nous, non plus, nous ne devons jamais oublier la grande délivrance dont nous avons été les objets, nous pour qui la puissance du péché et de la mort a été annulée. Paul nous y exhorte, comme Timothée, auquel il écrit dans des jours mauvais: «Souviens-toi de Jésus Christ». Puissions-nous vraiment nous souvenir de Lui, en tout temps.

(Verset 6). Au verset 6, il est frappant de voir la hardiesse et le courage de Moïse en présence du Pharaon. Sa hardiesse augmente à mesure que l'opposition du roi s'accentue; ayant délivré son message, il se tourna et sortit. Sans doute, les Egyptiens connaissaient les sauterelles, et les dégâts qu'elles occasionnent; mais l'Egypte venait d'être frappée coup sur coup dans ses bestiaux et dans une partie de ses récoltes, elle devait l'être d'une manière plus sensible encore par la dévastation des sauterelles, et il n'est pas étonnant d'entendre les serviteurs du Pharaon le prier de laisser partir les Israélites, non pas qu'ils craignissent l'Eternel, non pas par vrai sentiment d'humilité ou par conscience, mais ils voyaient le fléau s'approcher et craignaient leur propre ruine. Le Pharaon essaye de céder au désir de ses serviteurs, et il fait revenir Moïse: «Qui sont ceux qui iront?»

(Versets 8-10). Ici, il y a quelque chose de bien sérieux à méditer: le fait que Moïse ne veut pas que rien reste dans la terre d'Egypte, de tout ce qui appartient aux Israélites. L'Egypte n'était pas le lieu pour servir l'Eternel; on ne pouvait le faire non plus sur les confins du pays; il fallait une séparation complète. Le Pharaon aurait voulu leur faire laisser ce qu'ils avaient de plus précieux, que les hommes aillent, mais qu'ils laissent leurs femmes et leurs enfants à la merci des Egyptiens. Cela ne nous dit-il rien? Nous, chrétiens, qui avons été retirés du monde, laisserions-nous nos enfants exposés dans le monde aux attaques de l'ennemi? N'avons-nous pas à prendre avec nous, dans notre séparation, ce que nous avons de plus cher? Si nous sommes séparés du monde, nos enfants doivent l'être aussi. C'est ce que nous voyons dans l'enseignement de la Parole. L'apôtre Paul les traite comme étant placés sur le même terrain que les parents; il ne les considère pas comme étant en dehors de la maison de Dieu; ne le faisons pas non plus. Nous devons considérer nos enfants comme étant sur le terrain où nous sommes nous-mêmes, et non pas comme étant du monde. C'est bien sérieux, peut-être s'en trouve-t-il parmi nous qui voient la séparation pour eux-mêmes et qui ne la voient pas pour leurs enfants. Sans doute, nous ne sommes pas maîtres de convertir nos enfants, mais au moins nous ne devons pas mettre d'obstacle à leur conversion, en les exposant à toutes sortes de dangers ou de pièges, et l'Ecriture est positive sur ce point: «Toi et ta maison». Quand l'enfant sera arrivé à l'âge de conduire ses pas, peut-être s'égarera-t-il, mais il n'oubliera pas les exemples de ses parents, et un jour viendra où Dieu agira en lui. Il aura égard à la fidélité des parents et il lui parlera. Ce que nous avons à faire, c'est d'être fidèles et de laisser les conséquences, l'avenir, entre les mains de Dieu.

Moïse, parlait au point de vue des droits de Dieu, sans doute, mais aussi au point de vue de ce qu'il y a de plus précieux, de plus sacré ici-bas: les affections. Si les objets des affections des Israélites étaient restés en Egypte, leur coeur y serait resté et les y aurait fait retourner, et il n'est pas rare le cas où les enfants élevés en vue du monde et dans le monde, y ont entraîné des parents qui semblaient avoir compris la séparation pour eux-mêmes. Nous voyons donc quelle haute portée avait ce que Moïse dit au Pharaon, et qu'il nous soit donné de prêter attention à ces leçons de la Parole. On ne peut pas servir l'Eternel en Egypte, on ne peut pas pactiser avec le Pharaon et rester sur les confins, et on ne peut pas non plus laisser en Egypte tout ce qui est le plus cher au coeur.

Le Pharaon ne voulut rien écouter et il endurcit son coeur. Dieu lui avait laissé du répit, il l'avait averti: Demain je ferai venir des sauterelles… Le roi aurait eu le temps de se repentir, de donner l'ordre de laisser partir les Israélites, mais non; et le fléau survint, terrible: des sauterelles comme il n'y en avait point eu de semblables et comme il n'y en aura point de pareilles. Quand nous lisons dans Apocalypse 9, nous voyons aussi un fléau de sauterelles, mais là les sauterelles sont symboliques, elles s'étendent sur la terre pour le jugement. Aujourd'hui le mal est encore retenu, l'Eglise est encore sur la terre; mais, une fois qu'elle sera auprès du Seigneur, les jugements se précipiteront sur la terre; il y aura des jugements pour avertir les hommes, mais les hommes n'écouteront pas. Une fois l'Eglise enlevée, les saints retirés du monde, plus rien ne sera là pour retenir le mal. Ce qui est un germe de nos jours, aura son plein développement, et, malgré les jugements, les hommes se montreront insensibles. Les sauterelles d'Apocalypse 9 sont donc symboliques, nous le voyons en ce que leur description diffère de celle des sauterelles d'Egypte.

Maintenant qu'il était trop tard, le Pharaon croyait ce qu'il aurait dû croire auparavant, et il se hâta d'appeler Moïse et Aaron (versets 16, 17). C'est qu'en effet, cette plaie était la mort de toute la prospérité du Pharaon et de l'Egypte. De nouveau Dieu répondit à son serviteur, et le vent emporta les sauterelles qu'il avait apportées. Le Pharaon avait bien reconnu son péché (verset 16), mais, sitôt qu'il eut du répit, son incrédulité reparut, et il endurcit son coeur. Sans doute que lui et les prêtres cherchèrent a expliquer la plaie; le fléau avait été très intense, mais enfin il était naturel: un vent avait amené des sauterelles, et les avait emportées de nouveau jusque dans la mer, et ils ignoraient volontairement que c'était à la parole de l'Eternel. Le Pharaon endurci et l'Egypte allaient être plongés dans ces ténèbres épaisses qui figuraient si bien les ténèbres morales qui les recouvraient. Mais la lumière était dans toutes les demeures des Israélites. Nous aussi, au milieu des ténèbres de ce monde, nous possédons la lumière de la Parole, de la présence de Dieu. Autour de nous les ténèbres s'épaississent, mais nous sommes de la lumière et du jour, reluisant comme des luminaires dans le monde. Veillons donc à ce que notre lumière brille pure!

Représentons-nous un peu ce qu'étaient ces ténèbres pour l'Egypte, ce pays si ensoleillé, où le soleil était même une des divinités dont le Pharaon portait le nom. Voilà le Pharaon arrêté, ne pouvant pas même sortir pour prier son dieu! Et la lumière était chez tous les Israélites.

Dans l'Apocalypse aussi, nous voyons que lorsque l'ange verse sa coupe sur le trône de la Bête, son royaume devient ténébreux, et les ténèbres iront s'épaississant de plus en plus, mais pour le résidu d'Israël se lèvera le Soleil de justice. Nous sommes donc, nous chrétiens, lumière dans ce monde; «nous ne sommes pas de la nuit, ni des ténèbres», s'écrie Paul comme en triomphe; ne soyons donc pas comme ceux qui dorment, mais veillons. Jouissons de nos privilèges, et pensons à ceux qui nous entourent et qui ne connaissent pas le Seigneur. Nous devons être des flambeaux, reluire comme des luminaires dans le monde, au milieu d'une génération tortue et perverse, présentant la Parole de vie. La parole de Dieu est notre lumière; est-ce elle qui règle toute notre conduite, comme cela doit être? Puissions-nous tirer profit de toutes ces leçons que la parole de Dieu nous présente.

Nous en sommes restés au moment solennel où l'Egypte, ce pays du soleil et de la lumière, avait été plongée dans des ténèbres si profondes que personne ne pouvait bouger de trois jours du lieu où il était. Les divinités égyptiennes avaient été impuissantes à dissiper ces ténèbres; le soleil même, que les Egyptiens adoraient, s'était voilé. Et dans les ténèbres morales où le monde est plongé, que peuvent la science et tous les efforts de l'homme? Mais Dieu distingue entre son peuple et ceux qui n'en sont pas. Le peuple de Dieu était dans la lumière; pour les fils d'Israël il y eut de la lumière dans leurs habitations. Une maison égyptienne pouvait se trouver à côté de celle d'un Israélite; l'une était dans les ténèbres, tandis que la lumière resplendissait dans l'autre. De nos jours, ne voyons-nous pas, côte à côte, les ténèbres et la lumière? Souvenons-nous que nous sommes dans la lumière, et veillons à ce que rien ne vienne l'obscurcir.

Les ténèbres devinrent si insupportables au Pharaon et à son peuple, qu'il appela Moïse (chapitre 10: 24): «Allez», leur dit-il, «servez l'Eternel; seulement…» toujours une restriction. L'ennemi, agissant dans le coeur du Pharaon, obscurcissant l'horizon de ses pensées, lui suggère un nouveau moyen de retenir le peuple. Nous avons déjà vu ses objections précédentes: «Servez l'Eternel dans le pays; votre divinité est comme l'une des nôtres; vous pouvez lui sacrifier au milieu de nous.»

Pas moyen; peut-on servir Dieu, sans qu'il y ait séparation d'avec le monde? Puis le Pharaon veut les contraindre à rester sur les confins du pays; mais non, il faut une séparation complète. Il ne peut y avoir d'accord entre Christ et Bélial, point de communion entre la lumière et les ténèbres. Lisons, à cet égard, 2 Corinthiens 6, qui nous instruira et nous montrera combien cette séparation doit être complète. N'ayant pas réussi dans ses plans, le Pharaon voulait forcer le peuple à laisser en otage ce qu'ils avaient de plus cher, de plus précieux. Tirons encore un enseignement pour nous-mêmes de la réponse de Moïse, et souvenons-nous que nous avons à séparer du monde, autant que possible, les nôtres, ceux qui nous sont chers. Mais le Pharaon ne s'en tient pas là, il cherche un nouveau moyen de s'opposer à Dieu. Qu'il est triste de voir cet homme, conduit par l'adversaire, voulant s'opposer à Dieu, ôter aux Israélites le moyen de Le servir, et retenir ce qui leur appartenait! Le verset 25 nous donne la réponse magnifique de Moïse. Dans sa fidélité inflexible, il ne permettra pas que quoi que ce soit de ce qu'ils ont reçu de Dieu reste en Egypte. Il veut offrir un sacrifice entier à Dieu, et empêcher que le coeur des Israélites ne retourne en Egypte, à ce qu'ils pourraient laisser. Et nous, qui sommes à Dieu, en entier, nous ne devons rien laisser au service du monde, de ce qui nous appartient. On dira: Mais nous sommes dans le monde. — Sans doute; mais nous devons nous souvenir que rien de ce que nous avons ne nous appartient, que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, mais à Celui qui nous a achetés à prix, et que tout en nous doit être au service de Dieu. Présentons donc nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Que tout soit au Seigneur, aussi bien l'instrument par lequel l'âme se manifeste, que notre être tout entier; que rien en nous ne soit au service du monde! Les Israélites devaient s'éloigner de l'Egypte, et ne pouvaient y laisser quoi que ce soit qui appartînt à Dieu. — Puissions-nous avoir la fidélité de Moïse! Le monde nous sollicite de toute part, mais nous pouvons y échapper et nous soustraire à son influence, en étant fidèles.

(Verset 27). «Et l'Eternel endurcit le coeur du Pharaon, et il ne voulut pas les laisser aller, comme Moïse avait dit», c'est-à-dire avec tout ce qui leur appartenait, personnes, familles et biens. Rien de ce que Dieu leur avait dispensé ne devait rester en arrière; ils étaient de Canaan et non pas d'Egypte, et rien ne devait rester en Egypte. Le chrétien aussi n'est pas de ce monde, mais du ciel. Vivons donc comme étant du ciel: «Quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus». Dieu endurcit le coeur du Pharaon; il y eut un endurcissement judiciaire qui s'appesantit sur celui qui avait refusé de croire. Le Pharaon avait vu la puissance de Dieu se déployer; il avait reconnu que rien en Egypte, ni enchantements, ni magiciens, ni faux dieux n'avaient pu s'y opposer; il aurait eu toute raison pour croire, mais il n'avait pas voulu. Combien d'exemples n'avons-nous pas d'hommes ne voulant pas croire, et, pour qui l'endurcissement devient un jugement! En Romains 1, les hommes auxquels la création aurait dû manifester Dieu, ou qui auraient dû le connaître par ce qui leur avait été transmis à travers les siècles, n'ont pas eu le sens moral pour garder la connaissance de Dieu; et c'est pourquoi Dieu les a livrés à un esprit réprouvé; ils n'ont pas voulu se soumettre à Dieu, et Dieu les a livrés au mal. Et si nous pensons aux derniers temps, combien c'est solennel encore! A ceux qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés, Dieu, envoie une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge. Ce n'est pas qu'ils n'ont pas entendu, mais qu'ils n'ont pas reçu, qu'ils n'ont fait aucun cas de l'Evangile; et alors Dieu les abandonne, et ces âmes qui n'ont rien voulu de Christ, auront Satan. Voilà ce qui attend le monde, et comment nous y associerions-nous? Le monde va à sa fin; bientôt sera révélé l'inique; ceux qui refusent de croire à la vérité croiront au mensonge, et la fin est la perdition. Quel avenir terrible pour ce monde! Nous avons ainsi bien des exemples d'hommes livrés à eux-mêmes, à l'endurcissement, pour avoir refusé de se soumettre; le Pharaon, les hommes dont parle Romains 1, les hommes dans l'avenir. Pour le Pharaon, la conséquence en fut qu'il chassa Moïse d'auprès de lui; c'était une dernière marque de son opposition, l'expression d'un coeur qui ne veut pas se soumettre à Dieu: «Va-t'en!» Cela nous rappelle ces paroles: «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous». Combien il est sérieux de penser que ceux qui n'ont pas voulu Christ, qui n'ont pas répondu à sa voix, aujourd'hui pleine d'amour, entendront ces paroles terribles: «Allez-vous-en loin de moi, maudits!»

Les versets 28-29 nous montrent la rupture finale des relations de Moïse et du Pharaon, qui n'a rien voulu entendre des sollicitations de Dieu; et pourtant quelle patience Dieu avait eue envers lui, lui envoyant avertissement sur avertissement, retirant, à sa demande, à mainte reprise, sa main étendue en jugement. Mais la patience avait son terme avec le Pharaon, comme elle l'aura avec le monde qui s'avance au-devant du jugement. Et quelle belle figure, que celle de Moïse, se tenant là, devant le Pharaon et, selon qu'Hébreux 11 nous l'apprend, ne craignant pas la colère du roi, mais tenant ferme, comme voyant Celui qui est invisible. Ce n'est plus Moïse hésitant et agissant par l'énergie de la chair, mais Moïse, vrai serviteur de Dieu, qui dit au Pharaon: «Tu ne verras plus ma face». Là encore, le Pharaon aurait pu écouter, aurait pu croire, mais il ne l'a pas voulu.

Chapitre 11

 «Et l'Eternel dit à Moïse… Lorsqu'il vous laissera aller complètement, il vous chassera tout à fait d'ici» (verset 1). Ce mot «complètement» marque que tout ce que Moïse a dit au Pharaon aura son accomplissement, qu'il faudra que le Pharaon laisse aller le peuple avec tout ce qui lui appartient, les biens, les richesses, aussi bien que les personnes. C'est en vain que l'adversaire s'opposerait; encore une plaie allait fondre sur le Pharaon et sur l'Egypte. Jusque-là, Dieu avait frappé un peu partout: les Egyptiens avaient été touchés dans leurs biens, dans leurs possessions, des fléaux extrêmement désagréables et pénibles étaient venus sur eux, mais leurs personnes avaient été épargnées. Cette fois, Celui qui tient en sa main la vie de tout homme, allait les frapper dans leurs personnes et faisait intervenir la mort, la mort flétrissant la vigueur de l'Egypte et emportant tous les premiers-nés.

(Verset 2). Nous pouvons remarquer qu'Israël n'a pas volé les Egyptiens; ils agissaient selon l'ordre de Dieu, et Dieu leur fit trouver faveur aux yeux des Egyptiens. Au fond, c'était bien une chose juste. Pendant les centaines d'années que la dure servitude d'Egypte avait pesé sur le peuple, les Israélites n'avaient rien pu amasser pour eux-mêmes, et Dieu voulait qu'ils fussent comblés de biens, qu'ils sortissent riches, que le salaire qui leur était dû leur fût donné. Nous voyons plus loin à quoi servirent toutes ces choses, et que l'argent, l'or et les choses précieuses étaient nécessaires dans le désert pour le service de l'Eternel. Nous voyons aussi, plus loin, qu'à leur sortie, les Egyptiens les comblèrent de présents, à cause de la crainte qui était tombée sur eux, et que Dieu disposa de ces richesses injustes acquises en partie au prix du dur travail des Israélites.

Les versets 4-8 rapportent les paroles de Moïse au Pharaon. La dernière plaie devait être encore dénoncée au Pharaon, Dieu donnant un dernier avertissement à cet homme inique. Et combien il est solennel que Dieu annonce l'heure à laquelle le jugement fondrait sur l'Egypte! Il ne dit pas le jour, mais c'est l'heure pendant laquelle tout est plongé dans les ténèbres et le sommeil. Les Egyptiens devaient vivre dans une crainte perpétuelle après ces paroles de Moïse, tandis que pour les Israélites, il y avait confiance et assurance. Pour le monde, c'est quand ils diront paix et sûreté, qu'une subite destruction viendra sur eux; le Seigneur viendra contre ce monde comme un larron au milieu des ténèbres de la nuit, mais personne ne sait le jour. Nous, chrétiens, nous ignorons aussi quand le Seigneur viendra pour nous; mais quelle différence entre le monde et nous. Nous ne sommes pas de la nuit, ni des ténèbres, mais du jour; l'Etoile du matin s'est déjà levée pour nous et bientôt nous serons introduits dans la pleine lumière. L'Eglise attend le Seigneur Jésus qui va la ravir, et quel bonheur ce sera pour nous. Mais quel sort terrible attend ce monde incrédule, rempli de moqueurs, qui disent: «Où, est la promesse de sa venue? le monde ne subit aucun changement, tout est dans le même état qu'au commencement», et ils ignorent volontairement le jugement du déluge, ils oublient le jugement tombé sur Sodome et d'autres jugements encore. Il est vrai que, grâce à Dieu, quelques uns écoutent; mais pensons à notre responsabilité à l'égard de ceux qui nous entourent; faisons briller notre lumière; que notre lampe soit pleine d'huile, de l'Esprit Saint, et ne nous lassons pas.

(Verset 4). «Je sortirai au milieu de l'Egypte»; c'est la puissance de destruction s'attaquant à la vie de tous les premiers-nés, frappant l'Egypte dans toute sa vigueur, et dans ce qu'elle avait de plus précieux. Les Pharaons, au coeur insensible, avaient fait jeter les petits Israélites dans le fleuve, et maintenant le premier-né du Pharaon, ce qui lui tenait le plus à coeur, allait être frappé, et la plaie devait s'étendre sur toute l'Egypte. Quelle juste rétribution! Dieu, qui avait montré sa patience merveilleuse, allait exercer son jugement et faire son oeuvre inaccoutumée; il allait frapper et il frappa ce qui était le plus cher au coeur des Egyptiens, les premiers-nés.

Dans cette plaie, comme dans les autres, Dieu faisait la différence entre son peuple et l'Egypte; et de même, il y a une barrière entre nous et le monde. Ici, la différence entre Israël et les Egyptiens était plus marquée encore qu'auparavant. S'il y avait eu des morts parmi les Israélites, on aurait pu dire que c'était une plaie, mais ainsi on devait voir la main de Dieu; il y avait la mort du côté des Egyptiens, mais la vie du côté d'Israël. Quel contraste aussi entre le croyant et ce monde, quelle barrière entre les deux. D'un côté, la mort, non pas du corps, mais de l'âme, de l'autre, la vie, la vie éternelle. Combien on devrait y faire attention, car il n'y a que deux classes: on est sous la colère de Dieu, ou bien délivrés par Lui.

Il est dit que Moïse sortit dans une ardente colère, de voir que le Pharaon foulait aux pieds la parole de l'Eternel; c'était une sainte colère. Rien n'émeut plus le croyant que de voir l'incrédulité des hommes, les droits de Dieu méprisés, foulés aux pieds. Sans doute, il s'y mêle de la compassion envers ce monde, mais il est impossible de ne pas nous sentir indignés quand nous voyons l'incrédulité qui nous entoure; nous devons avoir à coeur les droits de Dieu, et les voir méprisés ne peut nous laisser insensibles.

Israël devait attendre la délivrance de l'Eternel. Il n'y avait pas de différence entre les Egyptiens et les Israélites, si l'on regarde à leur état, tous étaient pécheurs. Mais Dieu faisait la différence. Il n'aurait pas pu les épargner s'il n'avait trouvé une rançon.

Pour nous, il n'y a pas de différence quant à notre état entre nous et le monde, mais le sang de Christ est sur nous, nous avons été délivrés de la puissance de l'ennemi et sortis de l'état de mort dans lequel nous gisions. Demandons qu'il y ait encore un grand nombre d'âmes amenées à la connaissance du Sauveur; que Dieu agisse par le moyen de ses messagers, avant qu'arrive le grand jour de sa venue, où il sera trop tard pour le recevoir. Mais nous, nous attendons la délivrance, la rédemption de notre corps, le retour du Seigneur Jésus Christ.

Chapitre 12

On peut dire que ce chapitre ouvre une nouvelle section dans le livre qui nous occupe; il parle d'une nouvelle action, d'une nouvelle intervention de la part de l'Eternel. Les versets 1-29 et 43-51 nous présentent tout ce qui se rapporté à la Pâque, à ses statuts, à la manière dont elle devait se célébrer en Egypte et dans la suite. Mais avant d'entamer ce beau chapitre, revenons un peu au 11e.

C'est l'Eternel qui dit aux Israélites de demander des objets d'or et d'argent à leurs voisins, et c'est Dieu qui leur fit trouver faveur aux yeux des Egyptiens, de sorte qu'ils recevaient ces objets comme dons volontaires; ce n'était pas qu'ils les extorquaient. Il nous est dit aussi que l'homme Moïse était très grand aux yeux des serviteurs du Pharaon et aux yeux du peuple. Toutes ces merveilles, qu'il avait accomplies à la parole de Dieu aux yeux de tous, avaient élevé très haut l'homme Moïse. Mais il est frappant que, quoiqu'ils reconnussent la puissance de Dieu, les Egyptiens ne s'y soumettaient pas. Unis à leur roi, d'accord avec lui, ils retinrent le peuple. Ils admiraient Moïse et la puissance qu'il déployait, mais ils ne se soumettaient pas au Dieu de Moïse. De nos jours, nous voyons souvent la même chose. Si quelque éminent serviteur de Dieu est envoyé par Lui, combien le reconnaîtront comme tel, sans prêter aucune attention aux appels que Dieu leur adresse par son moyen. Comme nous l'avons déjà vu, les versets 4-8 du chapitre 11 nous rapportent ce que Moïse dit au Pharaon avant de sortir d'auprès de lui; ils se rattachent donc au verset 28 du chapitre 10. Quand Moïse dénonce ainsi au Pharaon ce dernier et terrible jugement qui va frapper les Egyptiens et qui leur sera bien plus sensible que la perte de tous leurs biens, il a soin d'ajouter qu'Israël serait entièrement épargné, pas un chien ne remuera sa langue, «afin que vous sachiez que l'Eternel distingue entre les Egyptiens et Israël». Il y a une distinction profonde entre les deux peuples. Ce n'est pas que les Israélites fussent meilleurs que les Egyptiens; s'il s'agit de la justice et de l'exercice de la justice de Dieu, tous sont au même rang, et si Dieu n'eût pourvu, dans sa sagesse et sa puissance infinies, à ce qui était nécessaire, il n'y aurait point eu de différence. Tous sont pécheurs. Romains 3 pose le même principe: «Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu». Quant aux mérites, il n'y a pas de différence entre le monde et le peuple de Dieu. C'est la grâce qui met de la différence entre les deux, et la grâce est offerte à tous. Les Egyptiens auraient pu être épargnés s'ils avaient écouté, mais Dieu connaît son peuple et a des desseins d'amour à son égard. Nous le répétons, quant à l'état naturel, il n'y a pas de différence, mais sa grâce met de la différence et non pas les oeuvres.

Le chapitre 12 renferme des enseignements très divers, importants et précieux. Les deux premiers versets déjà sont très frappants: «Ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois». Pour Dieu, tout ce qui s'était passé avant ce moment, était comme nul et non avenu; cette longue série d'années qui s'étaient écoulées était maintenant mise de côté; l'esclavage avait pris fin, le peuple d'Israël était délivré pour entrer dans une vie toute nouvelle. N'est-ce pas le cas aussi pour tous ceux qui ont été rachetés par Christ? Et n'y a-t-il pas deux manières de compter notre naissance? D'abord celle qui nous fait entrer dans cette vie de péché, cette vie périssable, puis cette nouvelle naissance qui nous introduit dans cette vie qui n'a pas de fin, commencée ici-bas et continuée dans la gloire. Comme pour Israël, ce qui précède est aux yeux de Dieu comme nul et non avenu. Il faut un commencement nouveau, et combien il est précieux d'entrer dans cette vie où Dieu lui-même illumine notre sentier. Puissions-nous tous avoir eu ce commencement nouveau, avoir enregistré cette nouvelle date; car ceux qui sont en Christ sont une nouvelle création. Nous avons vécu plus ou moins longtemps de la vie de ce monde, alors que nous étions asservis à Satan, mais tout ce laps de temps n'a pas de valeur devant Dieu, et nous ne commençons à vivre vraiment, à vivre de cette vie nouvelle, que quand nous reconnaissons Christ comme notre Sauveur. Combien il est humiliant de penser que jusque-là tout est en blanc dans notre carrière, un temps perdu; mais quelle grâce que, pour beaucoup d'entre nous, il y ait eu un commencement de vie nouvelle, une date à enregistrer, comme entrée dans cette vie éternelle.

Les Israélites, donc, étaient coupables comme les Egyptiens, et s'ils avaient été livrés à eux-mêmes, à leurs forces, à leurs ressources, ils n'auraient jamais trouvé un moyen d'échapper à l'épée du destructeur. Mais il faut que le caractère moral de Dieu soit manifesté. Sa justice et sa sainteté doivent être mises en évidence. Dieu ne peut supporter le péché, ses yeux sont trop purs pour voir le mal, et sa justice doit frapper. Mais il y a autre chose en Dieu: Dieu est amour. Sa pauvre créature était coupable devant Lui, mais son amour est intervenu, et ce problème de savoir comment concilier sa justice, sa sainteté, avec le salut du pécheur, Dieu l'a résolu. Nous trouvons exposé dans ce chapitre 12, le moyen dont Dieu se sert pour sauver le coupable; ce qui nous y est rapporté, tout en présentant les faits tels qu'ils se sont passés, est le type de quelque chose de bien plus grand, d'une délivrance bien plus merveilleuse encore. Le chrétien est heureux de savoir qu'il a affaire à un Dieu juste et saint, parce qu'il connaît en même temps qu'il est un Dieu d'amour.

(versets 3-6). Nous savons tous que cet agneau, dont le sang devait être répandu, préfigure Celui qui est appelé l'Agneau de Dieu, sans défaut et sans tache. L'agneau devait être gardé du dixième au quatorzième jour. De même, Christ, notre Pâque, avait été pré-ordonné, préconnu dès avant la fondation du monde. Ce n'est pas au moment de la chute de l'homme, que Dieu a trouvé le moyen de le sauver. Non, ce n'était que plus tard qu'il devait être manifesté, mais comme Pierre nous le dit, dès avant la fondation du monde, Christ était l'Agneau préconnu. Tout était connu de Dieu à l'avance; tout était dans les conseils de Dieu dès avant la fondation du monde, et voilà pourquoi le type devait attendre au quatorzième jour avant d'être égorgé. Ces quatre jours nous préfigurent tout ce temps si long qui s'est écoulé depuis la fondation du monde jusqu'au moment où Christ a donné sa vie pour notre salut. «Nous avons été rachetés par le sang précieux de Christ, comme d'un Agneau sans défaut et sans tache». Dieu avait pourvu d'avance à tout, et quand le temps est venu, Jésus s'est présenté, Lui, l'Agneau sans défaut et sans tache. Comme cela nous parle de la vie de Jésus dans ce monde: quelle perfection dans sa vie, dans tous les mouvements de son coeur et de son âme! Il était l'homme obéissant: «Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté». Il n'avait pas d'autre volonté que celle de son Père. Pas un mouvement de son coeur, pas une pensée de son âme qui ne fût l'expression de la volonté de son Père. Et cette volonté se montrait dans cet amour merveilleux qui éclatait à chacun de ses pas et qui cherchait le pauvre pécheur. Il manifestait cet amour parfait dont la source se trouvait dans l'accomplissement de la volonté de son Père. Quelle perfection dans cet Agneau sans défaut et sans tache! Il était venu pour accomplir cette grande oeuvre, d'ôter le péché du monde. Ce péché, qui souillait le monde, un seul pouvait l'ôter, et il a tout accompli. Il fallait pour cela être plus qu'un homme, il fallait être plus qu'un ange, il fallait être Dieu pour pouvoir devenir l'Agneau de Dieu.

Considérons un moment Jean 1: «Au commencement était la Parole, et la Parole était auprès de Dieu, et la Parole était Dieu»; nous voyons là l'éternité de la Parole, son existence personnelle et sa divinité; et cette Parole devint chair. Plus loin, Jean, le précurseur du Seigneur Jésus, le voyant, s'écrie: «Voilà l'Agneau de Dieu!» C'était la Parole incarnée, le Fils de Dieu, venu pour être l'Agneau de Dieu et accomplir d'un bout à l'autre la volonté du Père. D'une part, il était pré-ordonné, préconnu de Dieu; de l'autre, au temps voulu, nous le voyons paraître sur la scène de ce monde comme l'Agneau sans défaut et sans tache. Pour pouvoir être offert à Dieu, il fallait bien qu'il fût sans tache, et par l'Esprit éternel, il s'est offert lui-même à Dieu sans tache, comme nous le dit Hébreux 9: 14. En sa personne se trouvait tout ce qu'il fallait pour plaire a Dieu. Arrêtons nos regards sur cette personne bénie, sur cette perfection. Il a été l'holocauste, la victime offerte tout entière à Dieu et parfaite en tout et partout.

Nous trouvons plus loin la manière dont la Pâque devait être sacrifiée. Toute la congrégation de l'assemblée d'Israël l'égorgera entre les deux soirs. Il était bien question que chaque maison eût son agneau, et il y avait donc plusieurs agneaux. Mais quand Israël est considéré comme congrégation, tous les agneaux sont considérés comme un. Cela ne nous parle-t-il pas de l'unité de tous ceux qui appartiennent à Dieu?

Il y a un seul corps et un seul Esprit, une seule espérance, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême (Ephésiens 4: 4, 5). Il y a un seul Agneau pour tous, le Seigneur Jésus Christ. «Toute la congrégation» est donc une expression qui renferme tous les Israélites en un tout, et tous les agneaux sont considérés comme n'en étant qu'un. Il devait être égorgé entre les deux soirs, c'est-à-dire entre trois et six heures du soir. Si nous nous reportons au Nouveau Testament, le Seigneur Jésus Christ expira entre les deux soirs. De midi à trois heures, il portait sur la croix le fardeau de tous nos péchés, et c'est au bout de ces trois heures de ténèbres que, remettant son esprit entre les mains de son Père, il expira. C'était donc bien entre les deux soirs.

Une fois la victime immolée dans chaque maison, que fallait-il faire? Le sang, symbole de la vie donnée, devait être mis sur les poteaux et sur le linteau de la porte; il devait être bien en vue, et alors il ne s'agissait pas de rester en dehors. L'Israélite qui serait resté en dehors de la porte serait tombé sous le coup de l'ange destructeur. Tous étaient pécheurs, mais Dieu avait fourni un substitut, le sang était sur les poteaux et le linteau, le substitut était bien mort, et Israël était à l'abri s'il restait à l'intérieur. Le type est bien frappant pour nous, et nous y reviendrons plus tard, Dieu voulant, car il est de toute importance d'être bien au clair sur ce sujet. Il importe de savoir que le sang a été répandu et que notre sécurité ne repose pas sur des sentiments ou sur notre appréciation, mais bien sur ce que Dieu a été satisfait, sur ce que Dieu voit le sang. Il est bon, certainement, d'avoir des sentiments fervents, mais ce ne sont pas nos sentiments qui nous sauvent et qui affermissent notre foi.

Il ne suffit pas non plus, pour jouir de la paix, de savoir que le sang de Christ a été versé, mais il faut nous souvenir que Dieu le voit, que Dieu le sait, qu'il a été pleinement satisfait, et voilà ce qui donne de l'assurance à nos coeurs. Si nos yeux se portent sur l'acceptation que Dieu a faite de ce sang, alors nous jouirons de la paix, nous aurons une assurance entière.

Rappelons que l'agneau sans défaut et sans tache représente l'Agneau de Dieu prédestiné, par le sang précieux duquel nous avons été rachetés. Le sang versé est le signe d'une vie donnée; là, c'était la vie d'un agneau livré comme substitut des Israélites. Il y avait plusieurs agneaux, comme il y avait plusieurs maisons; cependant, les Israélites étaient représentés comme une congrégation; il est parlé des agneaux comme d'un seul agneau; il fallait que dans le type aussi, on pût retrouver l'idée d'unité, de l'union des enfants de Dieu, et du seul sacrifice de l'Agneau de Dieu. Le sang devait être placé sur les poteaux et sur le linteau de la porte. C'était le signe qu'une vie avait été donnée à la place de celle des Israélites. Leur vie aurait dû être livrée, puisque le jugement s'exerçait et qu'eux étaient pécheurs tout aussi bien que les Egyptiens. Il n'y avait quant à leur condition de pécheurs, point de différence entre les deux peuples; de même qu'actuellement, quant à notre état, il n'y a pas de différence entre le monde et nous. Mais le sang versé est pour ceux qui croient, ce sont ceux-là qui sont mis au bénéfice de l'oeuvre de Christ. Dans la maison, les Israélites étaient abrités par le sang; le destructeur ne pouvait pas entrer là où se trouvait le sang de la part de l'Eternel. La justice de Dieu devait bien avoir son cours, son jugement devait bien s'exercer, mais ils n'avaient plus rien à faire là où se trouvait le sang versé. Et pour nous, plus de jugement non plus! Jésus a donné sa vie, son sang a été versé, et pour tous ceux qui sont à l'abri de son sang versé, il n'est plus de jugement; le jugement est passé, puisque Lui l'a subi à notre place.

Le sang était en dehors des maisons; les Israélites ne le voyaient pas, mais Dieu le voyait, et Dieu avait dit: «Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous». Pour les Israélites, il suffisait de savoir que le sang était là, mais il n'était pas besoin qu'ils le vissent ou le sentissent. Ceci nous fait entrevoir une grande vérité. Il n'est pas besoin pour nous que nous sentions ou que nous voyions, mais il suffit que nous croyions à la parole de Dieu. Sa parole est là et il est fidèle. Le repos pour nous, c'est de savoir que Dieu sait, qu'il voit, qu'il a dit. Souvent nous voudrions voir ou sentir, et voilà pourquoi nous jouissons si peu d'une paix stable. Mais nos sentiments, pas plus que nos oeuvres, ne peuvent satisfaire Dieu, et ce n'est pas en ces choses que nous pouvons trouver notre assurance. Mais nos coeurs peuvent se reposer sur ce qu'il a dit que Lui est satisfait, et puissent-ils le faire toujours plus. Les Israélites n'avaient donc rien à craindre, puisque la parole de Dieu était là. Ils n'avaient rien à faire pour leur salut, mais oui bien pour en jouir. Ils devaient manger l'agneau, s'approprier ce sacrifice, s'en nourrir. La première chose pour nous est de savoir que Dieu a été pleinement satisfait, que notre paix a été faite. «Ayant été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu» (Romains 5). Ensuite, nous devons nous nourrir de Christ, de Celui qui s'est livré pour nous, nous manifestant tout l'amour de Dieu; nous devons nous nourrir de Lui, de tout ce qu'il est.

Les versets 8 et suivants nous montrent la manière dont l'agneau devait être mangé. Pourquoi rôti au feu? C'est qu'il était la figure de Christ, et que le feu est le signe du jugement. En pensant à Christ, l'Agneau de Dieu immolé, en nous nourrissant de Lui, en goûtant sa paix et son amour, nous devons nous souvenir qu'il a passé tout entier par le feu du jugement. Tout ce qui était en Christ a été passé au feu. Rien dans son esprit, dans sa marche, ou dans les sentiments ou les pensées de son coeur, qui n'ait été éprouvé. Le feu de l'épreuve et du jugement a passé sur tout, quand il fut offert en holocauste pour le péché. Ensuite nous devons nous nourrir de Lui dans la perfection de son être, de sa vie. Qu'il est nécessaire que sa pensée soit plus présente à nos coeurs, et combien nous avons besoin de découvrir sa perfection dans sa vie et dans son sacrifice qui nous prouvent son amour!

Des choses accessoires étaient jointes à la manière dont il fallait manger la pâque et elles ont leur importance aussi, tout en laissant la première place à l'agneau. Il fallait des pains sans levain. Nous savons que le levain représente toujours un principe mauvais de corruption. Il est souvent parlé du levain dans les Ecritures et toujours dans le même sens. «Soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens», contre la propre justice et la mondanité. «Un peu de levain fait lever toute la pâte», etc. Pour célébrer la pâque, il ne fallait aucun levain. Pas une miette de levain ne devait être tolérée dans la maison des Israélites; il ne devait s'en rencontrer ni sous leurs yeux, ni sous ceux de Dieu. N'est-ce pas ainsi que Dieu doit voir nos maisons, notre intérieur? «Notre pâque, Christ, a été sacrifiée, et nous avons à célébrer la fête avec des pains sans levain de sincérité et de vérité». Pendant sept jours, les Israélites devaient manger des pains sans levain. Nous savons que ce nombre de sept jours représente un cycle complet. En sept jours, Dieu créa les cieux et la terre, et dès lors sept jours désignent une période complète. Pour nous, le cycle complet de notre vie sur la terre doit être pour Celui à qui nous appartenons; et pour toute âme qui se nourrit de Christ, tout levain doit être écarté; nous devons marcher pendant le cycle complet de notre vie dans la sincérité et la vérité. N'abaissons pas ce niveau. Nous devons avoir horreur de tout ce qui est mauvais aux yeux de Dieu. Débarrassés de tout levain, nous devons nous nourrir de Christ. Il ne peut en être autrement; pourrions-nous jouir de Lui avec du levain? Nous avons à demeurer dans la communion bénie avec Dieu, nous ne pouvons donc avoir du levain. Nous avons été mis à part pour Christ, et nous devons vivre pour Lui.

Il fallait aussi des herbes amères. Qu'est-ce que cette amertume avec laquelle nous devons manger ce qui pourtant est précieux au-dessus de tout? C'est une chose à laquelle peut-être nous ne prêtons pas suffisamment attention, c'est la repentance. Nous jouissons de l'Agneau immolé, mais nous souvenons-nous toujours pourquoi sa mort fut nécessaire, pourquoi il a tant souffert? C'est à cause de nos péchés; nos péchés ont cloué Christ sur la croix et lui ont fait pousser ce cri: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» et nous ne le sentirions pas profondément! Nous devons, en communion avec Christ, sentir ce qu'est le péché et juger le mal, haïr nos péchés qui sont cause que Jésus a été cloué sur la croix. Cette pensée est bien humiliante pour nous, et nous devons en sentir l'amertume, manger ces herbes amères de la repentance.

Ce qui restait de l'agneau devait être brûlé au feu. Les Israélites devaient manger l'agneau en communion entre eux et avec l'Eternel, mais la fête une fois terminée, rien ne devait rester.

Considérons encore l'attitude qui convenait à ceux qui mangeaient la pâque en Egypte. Ils étaient à l'abri du sang et dans une paix parfaite, ils pouvaient se nourrir de l'agneau, le mangeant avec des herbes amères qui leur rappelaient aussi leur dur esclavage; ils le faisaient en communion les uns avec les autres et avec l'Eternel, mais ils étaient encore en Egypte, n'ayant pas encore traversé la mer Rouge, ni atteint le pays de Canaan.

(Verset 11). «Vous le mangerez ainsi: vos reins ceints, vos sandales à vos pieds, et votre bâton en votre main, et vous le mangerez à la hâte». Comme des voyageurs qui ne veulent se laisser embarrasser par rien, ils devaient ceindre leurs reins, avoir les sandales pour faciliter leur marche au milieu de la poussière du désert, le bâton du pèlerin devait être leur appui, et ils devaient se hâter de manger, car ils ne savaient pas le moment du départ. Quelle image de notre attitude! Il nous est recommandé d'avoir nos reins ceints, car les robes flottantes ne conviennent pas à des voyageurs: «Ayant vos reins ceints de la vérité» (Ephésiens 6: 14). «Ayant ceint les reins de votre entendement» (1 Pierre 1: 13). Nos pensées doivent être rassemblées comme en un faisceau autour de nous, nous ne devons pas les laisser vagabonder et errer çà et là; si nos reins ne sont pas ceints, si nous laissons flotter nos pensées, elles seront attirées par mille et mille choses que le monde nous présente, et comment alors serions-nous prêts pour le moment où Jésus reviendra? Lui-même a dit à ses disciples et à nous: «Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître, à quelque moment qu'il revienne…» Nous devons l'attendre et être prêts pour son service. Il nous faut aussi être chaussés. «Ayant chaussé vos pieds de la préparation de l'Evangile de paix». Rien ne doit entraver notre marche au désert; nous devons apporter la paix avec nous, et ne pas nous enfoncer dans les sables et la poussière du désert. Et quant au bâton, où est notre secours, notre sentier, notre appui en tout temps et toujours, si ce n'est la grâce excellente de Dieu. Mais si notre confiance chancelle, nos pieds chancelleront aussi et notre marche ne sera pas assurée. Lui-même a dit: «Je ne te laisserai pas»; ayons confiance en Lui, et nous marcherons d'un pas ferme. Ne laissons pas alanguir nos âmes par les choses qui nous entourent. Nous avons à nous hâter au-devant de Celui qui vient, à ne pas nous attarder, car nous n'avons pas de temps à perdre dans ce monde.

(Verset 12). C'était la pâque de l'Eternel, le passage de l'Eternel au travers de l'Egypte pour frapper ceux qui ne Lui appartenaient pas et pour épargner ceux qui étaient à Lui. Nous avons été tournés du monde à Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai. Il y a la repentance et le salut. Nous avons été convertis, sauvés, délivrés, mis en paix, mais c'est pour servir Dieu, et non pas pour rester, pour ainsi dire, les bras croisés; nous devons être ses témoins, le servir. Dans le culte, que nous Lui rendons, sans doute, nous reconnaissons ses droits, mais cela ne suffit pas, il faut le servir chaque jour, présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Quand vous étiez dans vos péchés, vous ne pouviez le servir, mais maintenant que vous êtes à Lui, vous n'avez pas le droit de prendre un instant de votre vie pour vous-mêmes, pour votre jouissance, pour vos intérêts propres. Il nous a rachetés et a purifié pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes oeuvres; il nous a délivrés pour que nous le servions et que nous attendions des cieux son Fils, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient. Quant au monde, l'épée du jugement est suspendue sur lui; tout se prépare pour l'heure du jugement; il suffit, pour le voir, d'examiner les événements qui se passent autour de nous. Parmi ces choses terribles qui se préparent, bientôt se montreront l'homme de péché et le débordement de l'iniquité. Nous ne verrons pas toutes ces choses, nous serons à l'abri, tranquilles. Le Seigneur lui-même a dit à ceux qui n'ont pas renié son nom: «Je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir». De même, les Israélites étaient en paix, ils allaient partir pour Canaan, et en cela nous pouvons voir encore que, quand nous serons loin, un résidu sera gardé, comme Noé le fut en son temps, au milieu du jugement qui s'exerçait. Les Israélites étaient gardés pendant que le destructeur, passant en Egypte, frappait tous les premiers-nés, l'élite pour ainsi dire de la nation. Les Egyptiens étaient frappés parce qu'ils n'avaient pas cru, parce qu'ils n'avaient pas voulu reconnaître la main de Dieu. De même, c'est à ceux qui n'ont pas cru que Dieu envoie une énergie d'erreur pour croire au mensonge. Mais pour nous, quelle grâce de pouvoir nous souvenir de l'Agneau immolé; notre Pâque a été sacrifiée, et de dimanche en dimanche nous pouvons nous rappeler notre délivrance et comment nous sommes mis à l'abri du jugement. Mais combien refusent la grâce! «Vous ne voulez pas venir à moi pour être sauvés», a dit Jésus. Tous sont appelés, conviés au salut et à la vie, et si une distinction existe, c'est parce que tous ne veulent pas venir.

(Verset 13). «Je suis l'Eternel». Il fallait reconnaître l'Eternel, la main de Dieu. Pour l'Egypte, toute cette idolâtrie, tous ces dieux, n'étaient d'aucun secours, tous étaient jetés à bas. Le jugement avait été annoncé, les Egyptiens en savaient même l'heure, mais non pas le jour. Ils pouvaient se dire: «Voilà bien des jours que ce Moïse nous prédit le mal, et tout reste dans le même état». Les Israélites savaient bien le jour, mais non pas les Egyptiens. Et pour le monde incrédule, c'est quand ils diront paix et sûreté qu'une subite destruction tombera sur eux.

(Versets 24-51). Nous avons vu précédemment que l'Eternel avait donné aux Israélites l'assurance que le destructeur n'entrerait pas dans leurs maisons — une figure pour nous, qui sommes aussi mis à l'abri du jugement — et Israël pouvait compter sur la parole de l'Eternel.

La première chose qui apparaît dans cette portion de l'Ecriture, c'est l'établissement de la pâque comme un statut qui devait être gardé à toujours. Il devait y avoir un mémorial de cette nuit où l'Eternel avait épargné Israël en frappant les Egyptiens; le mémorial qui rappelait que le sang, placé sur les poteaux et le linteau des portes, avait arrêté le destructeur, devait être conservé dans toute famille des Israélites, jusqu'à la fin. Nous en comprenons l'application pour nous. Christ, notre Pâque, a été immolé, l'Agneau de Dieu a été sacrifié; nous, chrétiens, nous sommes à l'abri de ce sang versé pour nous; nous n'avons plus de jugement à craindre, car nous avons été rachetés par le sang de l'Agneau sans défaut et sans tache. Notre délivrance est d'autant plus grande que celle des Israélites, que le ciel est plus élevé que la terre. Pour eux, c'était une délivrance temporelle et terrestre, nos bénédictions sont éternelles et spirituelles. Eux devaient garder le mémorial de cette nuit où ils avaient été délivrés, et pour nous aussi, Christ a institué un mémorial de ses souffrances et de sa mort. Quelle chose précieuse c'est, pour des enfants de Dieu, de pouvoir se joindre à d'autres enfants de Dieu, pour célébrer ce mémorial et se souvenir de sa mort qui nous a délivrés. Rappelons-nous que ce n'est pas la table de l'homme, mais celle du Seigneur; tout chrétien y a sa place, et c'est une perte pour tout enfant de Dieu qui néglige ce privilège. Pour les Israélites, ne pas célébrer la pâque était une perte, et celui d'entre eux qui négligeait de le faire, devait être retranché. C'est dans la nuit même où le Seigneur a été livré qu'il a institué ce mémorial que nous célébrons le jour de sa résurrection; tout comme les Israélites célébraient la nuit où ils avaient été délivrés de l'Egypte et de sa dure servitude, nous nous souvenons des souffrances du Seigneur et de sa mort, et nous célébrons cette nuit jusqu'à ce qu'il vienne, nous célébrons ce qu'il a fait pour notre entière délivrance, et, comme c'était le cas pour les Israélites, si nos enfants nous le demandent, il faut que nous soyons prêts à leur expliquer ce que signifie cette fête, et comment nous avons été délivrés par le sang précieux de l'Agneau de Dieu. Nous devons participer à cette fête avec une intelligence spirituelle de ce qu'elle est, et nous souvenir que c'est une chose précieuse aux yeux du Seigneur, si précieuse qu'il ne Lui a pas suffi d'en parler aux apôtres qui l'entouraient alors qu'il était dans ce monde, mais qu'il l'a encore répété du ciel à l'apôtre Paul. Prenons donc part à ce repas avec reconnaissance envers Celui qui nous a sauvés et qui apprécie cet acte, car son coeur désire que nous nous souvenions de Lui, de Lui qui nous a délivrés.

En suivant l'ordre des choses, nous voyons que quand Dieu a institué, le mémorial de la pâque, il prévoyait qu'une fois délivrés, les Israélites le célébreraient dans le pays; mais arrêtons-nous un peu au verset 29: «Il arriva, au milieu de la nuit»; la nuit n'était pas écoulée, l'Egypte entière reposait en sécurité quand l'Eternel frappa. Il y a deux sécurités, la sécurité divine, donnée par Dieu, par sa Parole, et la sécurité terrible de ceux qui dorment dans leurs péchés. Moïse avait averti les Egyptiens, mais ne leur avait pas dit le jour, et l'Egypte incrédule reposait en assurance. Peut-être faisaient-ils de beaux raisonnements: Comment! les premiers-nés seraient frappés et personne autre! Bien du temps s'est écoulé depuis la menace de Moïse, rien n'est arrivé, nous pouvons donc être tranquilles! Quelle image de ce monde qui nie le jugement, et vit dans une paix et une sécurité imaginaires, quand il n'y a pas d'autre paix que celle qui se trouve en Jésus. Le monde est sous la colère, le Seigneur va venir, et alors plus rien ne retiendra le cours de cette colère, et c'est quand ils diront paix et sûreté qu'une subite destruction tombera sur eux. L'Egypte en est un exemple bien frappant. Mais Dieu ne laisse pas sans avertissement ceux qu'il va frapper. Au temps du déluge, c'est pendant cent vingt ans que Noé, construisant l'arche, parlait du jugement qui allait fondre sur le monde. Sans doute, on se moquait de lui; quoi qu'il en soit, on ne prêta pas attention à ses avertissements, et le déluge les surprit subitement. Dans Sodome et Gomorrhe, Lot averti, fit en vain entendre sa voix: ils se couchèrent en sécurité, et, au matin, la destruction fondit sur eux. De même l'Egypte dormait en sécurité, quand l'ange destructeur, allant de maison en maison, frappa tous les premiers-nés, l'élite de la nation, ce qui tenait le plus au coeur des pères et des mères. On peut se demander pourquoi les bêtes aussi furent frappées; qu'on se souvienne que les Egyptiens avaient plusieurs bêtes parmi leurs dieux; Dieu voulait montrer tout le néant de ces dieux égyptiens. — Pas moyen de dire ici qu'il s'agissait d'une épidémie, car dans ce cas, la mort n'aurait pas fait de distinction, mais aurait atteint les uns comme les autres. Ici, ce ne sont que les premiers-nés. Dieu montre qu'il agit lui-même, qu'il frappe lui-même, qu'il choisit. Quel deuil, quels cris, quelles larmes, dans cette Egypte où l'on avait dit paix et sûreté! Peut-être avait-on vu des Israélites mettre le sang sur leurs portes, et s'était-on moqué d'eux; le soir, la moquerie, au matin, les cris, le deuil. Aujourd'hui, les enfants de Dieu sont ignorés, méprisés; s'ils confessent leur foi, on se moque d'eux. Mais le Seigneur va les prendre auprès de Lui, puis le jugement fondra sur ce monde. Quelle perspective terrible! Mais le coeur du chrétien est dans une sécurité parfaite, au moins cela devrait être, car c'est bien une question qu'il faut se poser: Mon coeur est-il tranquille? est-ce que je sais qu'il y a sécurité pour moi? Si je suis sauvé, ma sécurité vient, non pas de ce qui est dans ce monde, mais de ce que Dieu a dit. La mort donc était entrée dans toute maison égyptienne, et les dieux mêmes avaient été frappés. La mort avait pénétré partout, dans les prisons, dans les chaumières, dans le palais du Pharaon, tellement que le Pharaon fut obligé de laisser aller le peuple. Il est remarquable de voir comme il entre dans tout ce que Moïse avait dit: «Allez-vous-en, servez l'Eternel, comme vous l'avez dit; prenez votre menu et votre gros bétail, comme vous l'avez dit, et allez-vous-en, et bénissez-moi aussi». Il est vrai qu'il y était contraint. Chacun disait: la mort va nous frapper, il n'y a de repos pour nous qu'en laissant partir le peuple. — Les incrédules de même, vont être frappés. Que ceux qui ne sont pas en sûreté courent se mettre à l'abri du sang de Christ, et que ceux qui ont à coeur le salut des pécheurs, tâchent, par la prière, par la parole, d'en amener à Christ.

Le départ des Israélites se fit à la hâte. Ils étaient prêts, puisque Dieu leur avait dit de l'être, ils avaient le bâton en main, les sandales aux pieds, ils étaient ceints. Peut-être leur repas resta-t-il inachevé. Quoiqu'il en soit, les Egyptiens les chassèrent selon la parole de l'Eternel. Ses promesses devaient s'accomplir envers eux, et elles s'accompliront envers nous. Et ses menaces s'accompliront aussi! Dieu inclina le coeur des Egyptiens, qui, de leur plein gré, donnèrent de leurs richesses aux Israélites, les objets que ceux-ci leur demandaient. Sous le joug écrasant de l'Egypte, les Israélites avaient été réduits à la pauvreté, le fruit de leur travail avait été pour leurs oppresseurs; maintenant, ils en recueillaient quelque chose. Aujourd'hui, les Juifs sont dans l'opprobre, et, dans la suite, ils souffriront plus encore; le résidu, rentré dans son pays, souffrira; mais le temps viendra où ce pauvre résidu sera délivré et où les richesses des nations abonderont à Jérusalem. Nous avons ainsi de ces aperçus qui nous montrent l'avenir, et nous ne devons pas négliger d'y prêter attention. Dieu avait pourvu à ce qu'il fallait pour le tabernacle que son peuple devait Lui dresser dans le désert, mais ils y allaient sans provisions. Ils n'avaient besoin de rien; Dieu les conduisait et pourvoyait à leurs besoins; il leur envoyait des provisions du ciel; ils étaient partis sous la garde de l'Eternel. Cela n'a-t-il pas une voix pour nous? Nous sommes en voyage, nous avons saisi le bâton du pèlerin, quand nous avons été convertis, nous avons nos sandales à nos pieds, et pourrions-nous croire que Dieu nous laissera pendant la traversée? Non, il pourvoira à tout. Nous sommes enclins à dire: que mangerons-nous et que boirons-nous? Mais il pourvoit à tout. Sans doute, il faut travailler, mais le Seigneur bénit le travail; puis il y a d'autres provisions que celles pour la vie terrestre, des provisions que nous ne pouvons faire nous-mêmes, des provisions célestes (Psaumes 63). A celui qui a besoin, il donne abondance de provisions. Il veille à ce que nous puissions être nourris, fortifiés, réjouis, encouragés jusqu'au bout.

(Verset 37). Les Israélites partirent de Ramsès, dans le pays de Goshen, sur les limites N.-E. de l'Egypte; il ne fallait donc pas un long voyage pour sortir du pays. La ville de Ramsès aussi, devait leur rappeler leur dure servitude, car ils l'avaient élevée sous les coups de fouet de leurs exacteurs. Maintenant, la délivrance était venue pour eux. Nous sommes aussi en route pour nous rendre à la cité céleste. Nous avons quitté le monde par l'Esprit, par la foi; notre coeur n'est pas là.

Quand le peuple partit, un grand amas de gens partirent avec eux, et ce fut un lourd fardeau pour eux, comme le livre des Nombres nous le montre. Nous ne nous arrêterons pas à cela, mais nous remarquerons que l'habitation des enfants d'Israël en Egypte fut de 430 ans. Dieu avait mis un terme, avait compté les années. Il est précieux de penser que Dieu compte les jours des épreuves. L'église de Smyrne devait avoir une persécution de dix jours, ni plus ni moins, le temps nécessaire pour que l'épreuve produisît son fruit. Pour nous aussi, Dieu a compté les heures, les minutes de l'épreuve, et nous devons avoir cette confiance, quand nous passons par l'épreuve, que Dieu y a assigné un terme. Remarquons comme, dans Apocalypse 12, Dieu parle pour le résidu d'Israël d'une tribulation de 1260 jours; ailleurs, où il est question de la même époque, mais au point de vue du monde, le temps est compté en années et en mois, 3 1/2 ans, 42 mois; mais pour le résidu, Dieu compte les jours. Les Israélites séjournèrent 430 ans en Egypte; nous voyons, dans le chapitre 15 de la Genèse, que Dieu dit à Abraham que sa postérité serait opprimée en Egypte pendant 400 ans. Mais Dieu avait fait des promesses, et il ne les oublie pas. Pour nous, ses promesses sont oui et amen, positives, soit quant à notre pèlerinage, soit quant à notre entrée au ciel, ses promesses s'accompliront.

Le peuple est appelé «les armées de l'Eternel»; quelles armées étaient-ce? une troupe avec femmes et enfants, sans armes. Mais l'Eternel est leur chef, et qui sera contre eux? Ils appartiennent à l'Eternel, ils sont son peuple, et qu'on ne s'avise pas de faire quoi que ce soit contre eux. Qu'il est précieux pour nous de savoir que nous appartenons au Seigneur. C'est dans le temps de la persécution, au commencement, alors que tous les chrétiens étaient dispersés, que Saul ravageait l'Assemblée, faisant mettre en prison ceux qu'il pouvait, que le peuple de Dieu semblait le plus vil de la terre, c'est alors que le Seigneur, arrêtant Saul, lui dit: «Pourquoi me persécutes-tu?» Ce pauvre peuple persécuté, c'était lui-même; les chrétiens sont tellement unis à Christ dans la gloire, que si un est renié, méprisé, Christ l'est. Nous sommes aussi bien sous les yeux du Seigneur, qu'Israël l'était sous ceux de l'Eternel. Pour eux, le jour de la pâque devait être le plus grand jour de la fête, comme pour nous aussi, le jour le plus précieux est celui où nous nous souvenons du Seigneur dans ses souffrances et dans sa mort.

(Verset 43). Il est ajouté un mot quant aux étrangers. Il n'était pas possible qu'un étranger célébrât la pâque, s'il n'avait passé par la circoncision. La circoncision était le signe de la séparation pour l'Eternel, elle rappelait la mort. De même, si Christ est mort pour nous, nous sommes morts avec Christ; pour célébrer notre pâque, il nous faut être morts. Pour célébrer la fête et jouir de la communion du sang du Christ versé pour les péchés, pour notre salut, il faut avoir passé par cette circoncision. Comment participerions-nous à ce festin, si nous n'avons pas été dépouillés des péchés de la chair par la mort de Christ, si nous n'avons pas été rachetés par Lui, si nous ne sommes pas en communion avec Lui? Ceci montre qu'à la table du Seigneur, il ne peut y avoir des inconvertis, ce serait une profanation. Puissions-nous profiter des enseignements que le Seigneur nous donne dans sa Parole!

(Verset 50). «Et tous les fils d'Israël firent comme l'Eternel avait commandé». Que cela puisse être vrai de nous aussi, que tous nous fassions en toutes choses selon les commandements du Seigneur.

Chapitre 13

Quand nous lisons cette portion de l'Ancien Testament, ce que l'apôtre Paul écrivait aux Corinthiens (1re épître 10: 11), se présente à notre esprit: «Toutes ces choses ont été écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints». Aussi devons-nous les lire en pensant «qu'elles leur arrivèrent comme types».

Ce chapitre 13 fait suite au verset 51 du précédent: «Et il arriva, en ce même jour, que l'Eternel fit sortir les fils d'Israël du pays d'Egypte, selon leurs armées». Par conséquent, la délivrance était en train de s'opérer; elle ne le fut complètement qu'après le passage de la mer Rouge, mais il y avait délivrance cependant, en ce qu'ils étaient délivrés du jugement, mis à l'abri par le sang.

Dans le chapitre précédent, nous avons déjà vu l'institution de la fête des pains sans levain mise en rapport avec la délivrance; nous voyons en plus, ici, le rachat des premiers-nés. Les Israélites ne devaient pas avoir chez eux quelque chose qui symbolisât le péché, il ne devait donc pas y avoir trace de levain. La signification pour nous, c'est la sainteté personnelle — non la sainteté extérieure, mais celle de l'âme, des pensées, des paroles, des actions — c'est l'absence des péchés. Les sept jours signifient, comme nous l'avons dit, le cycle complet de notre vie; quand cette vie sera passée, quand elle se sera écoulée dans cette marche pure aux yeux de Dieu, alors paraîtra le grand jour, alors viendra la fête qui se célébrera dans le ciel. Nous avons à faire attention à la chose avec laquelle la sainteté est mise en rapport; Dieu est un Dieu saint, et nous devons répondre à la nature de ce Dieu, en sorte que la première chose qu'il nous faut, c'est d'être débarrassés du péché. Nous sommes des pécheurs, l'épître aux Romains nous parle des péchés et du péché dont nous devons être débarrassés. Nous ne pouvons pas plus nous en dépouiller, que nous ne pouvons nous justifier. Même avec des efforts soutenus, la racine du péché serait toujours en l'homme, et, quant aux péchés intérieurs, la chair est là. Il faut donc qu'il intervienne quelque chose qui ne soit pas de nous: la délivrance vient de Dieu, de Dieu uniquement.

Comment a-t-il opéré cette délivrance?

Pour Israël, rien de plus simple que cette délivrance. Aucun homme n'aurait pensé que le sang pût écarter l'ange destructeur. Et personne non plus n'aurait trouvé le moyen de sauver des pécheurs comme nous. Mais, dans son amour, Dieu a pu nous justifier des péchés et en même temps nous délivrer du péché. Cette double délivrance est par Jésus Christ et dans son sacrifice sur la croix; il a été notre substitut, il a tout pris sur Lui, et Dieu, en vertu de ce sang, nous a justifiés gratuitement dans sa grâce. «Le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché». A la croix, il y a aussi la délivrance du péché, il a été condamné dans la personne de Christ. Christ a été offert en sacrifice pour le péché, et ainsi, à la croix, le vieil homme a trouvé sa condamnation et sa fin, et maintenant, le péché est là, mais moi, je suis mort au péché, j'ai échappé à ce maître cruel.

Une autre chose se rattache aussi à ces vérités précieuses, la voici: Un pauvre pécheur, incapable de résister à sa mauvaise nature — et c'est notre histoire à tous — trouve, et nous trouvons, dans la mort du Seigneur, la vie; elle nous est communiquée par l'Esprit Saint, elle est en dehors du jugement, de la puissance du péché, de l'ennemi. Or, c'est dans la possession de cette vie en Christ que nous avons à marcher d'une manière digne du Seigneur, pour Lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre et croissant par la connaissance de Dieu. C'est là la marche représentée par les pains sans levain. Est-ce que nous ne tombons plus?… Mais, en tous cas, nous avons tout ce qu'il faut pour marcher sur les traces du Seigneur Jésus; si nous laissons entrer du levain dans nos pensées, c'est pour nous la perte de la communion.

Quand une âme a saisi cet amour du Seigneur, quand elle en est pénétrée, quand elle contemple son amour à la croix, ses souffrances, son abandon, quand elle voit tout ce qui s'est opéré à cette croix, comment pourrait-elle ne pas désirer marcher d'une manière digne de ce précieux Sauveur?

Lorsque les Israélites célébraient la fête, ils devaient se dire: Dieu a agi et nous a délivrés de la fournaise de l'Egypte.

(Versets 12, 13). Tous les premiers-nés des Israélites appartenaient à l'Eternel et, par conséquent, ils devaient être rachetés, mais ce qui est étonnant, c'est que, dans les versets qui nous occupent, le rachat du premier-né de l'homme est mis là, à côté du rachat d'un âne. Les enseignements de la Parole sont simples. Les ânes étaient des animaux considérés comme impurs, et ils devaient être rachetés, sinon, mis à mort, parce que ce qui est impur doit passer par la mort. Pour les fils d'Israël, c'est la même chose. Dieu ne voulait pas la mort du pécheur, il fallait donc qu'ils fussent rachetés. Nous sommes placés au même rang, sur la même ligne qu'un animal impur.

Qu'est-ce qui fait qu'Israël est là, comme une chose souillée? C'est le péché; le péché le rend impur et le salaire du péché, c'est la mort. Il a été épargné, mais il aurait dû mourir, et il fallait qu'un agneau fût offert pour lui. Dieu a aussi pourvu à notre rachat: «Vous avez été rachetés… par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache» (1 Pierre 1: 18, 19). Nous répétons donc qu'en rapport avec la délivrance, se trouve la sainteté personnelle et le rachat.

(Versets 14-16). L'Israélite devait enseigner ces choses à ses enfants. Sachons-le faire aussi; enseignons-leur ce qu'ils sont par nature — des pécheurs — ce qu'ils ont mérité. C'est la conscience que l'on a du péché qui conduit à l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Le premier pas vers le salut, c'est la connaissance du péché, la connaissance de ce que l'on est par nature. La pauvre pécheresse connaissait ses nombreux péchés, et c'est pour cela qu'elle va au Seigneur. Il n'y a pas de paix, pas de joie, pas de bonheur, pour celui qui ne sait pas qu'il est en règle avec le Seigneur Jésus. Les premiers-nés des Israélites étaient consacrés à l'Eternel: le Seigneur petit enfant l'a été également. Les premiers-nés représentaient la nation entière; le peuple céleste, les chrétiens, est consacré à Dieu «Vous n'êtes point à vous-mêmes; car vous avez été achetés à prix» (1 Corinthiens 6: 20). Voici maintenant une troisième chose: Si nous possédons une nouvelle vie en Christ, sommes-nous à nous-mêmes; nos personnes ici-bas nous appartiennent-elles? Si nous disons être à nous-mêmes, c'est un vol que nous faisons à Dieu; pas une action, pas une parole ne nous appartient, et nous avons à réaliser cela dans la pratique.

Soit dans le tabernacle, soit dans le temple, tout était consacré solennellement pour ne servir qu'à l'usage de Dieu et devant Lui. Nous sommes comparés à ces vases, vases remplis de l'Esprit; que tout en nous se rapporte à Dieu: «Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus» (Colossiens 3: 17). Nous avons à vivre d'une vie de consécration au service de Dieu et du Seigneur. Paul l'avait compris. «Je ne vis plus moi»; le Paul, enfant d'Adam, avait disparu, pour laisser place à un autre: «C'est Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi» (Galates 2: 20). Si Christ vit en moi, tout en moi sera saint et pur.

(Versets 17-22). La fin du chapitre nous montre les soins merveilleux de Dieu pour son peuple. Il le conduit; Il nous conduit aussi. Il nous donne ce qu'il nous faut pour que nous soyons en état de supporter les difficultés, les épreuves; il porte dans ses bras les faibles et les impuissants. Non seulement il conduit sur le chemin, mais il est la lumière qui éclaire le chemin. Le chemin que Dieu choisit pour nous est toujours le bon chemin. Bienheureux celui qui regarde en haut et voit la lumière divine.

Au verset 17, le mot «conduisit» est à remarquer; c'est Dieu qui s'est mis à la tête des Israélites, il est leur conducteur; leur marche est son affaire, il a pris charge d'eux. Nous voyons là quelle est sa tendre sollicitude, nous n'avons pas à chercher notre chemin, mais à suivre les directions de sa Parole pour marcher dans son chemin; Jésus est le Berger de ses brebis, et elles suivent sa voix. Dieu conduit les Israélites par un chemin qui ne doit pas les décourager dès le début. Il en est ainsi dans la vie du chrétien, parce que Dieu connaît notre faiblesse, c'est peu à peu qu'il nous fait entrer dans le combat: «Par son bras, il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein; il conduira doucement celles qui allaitent» (Esaïe 40: 11). C'est Dieu qui mesure le chemin et nous pouvons marcher tranquillement sur celui qu'il trace pour nous.

(Verset 19). C'est une chose intéressante que renferme ce verset: «Et Moïse prit les os de Joseph avec lui». Joseph, au comble des honneurs, le premier après le souverain, tout puissant en Egypte, n'avait pas son coeur à ces choses; son coeur était au pays de la promesse, et c'est pour cela qu'il fait jurer aux fils d'Israël de monter ses os hors d'Egypte. C'est un bel exemple de foi; il avait la pleine assurance de l'accomplissement des promesses: «Certainement Dieu vous visitera», et pour lui, être enseveli au pays promis à ses pères, était le premier de tous les honneurs. Puisque Dieu a pris en main son peuple, il faut qu'il dirige tout; ils n'ont qu'à suivre, et il se tient là, devant eux. Ce n'est pas un ange, ce n'est pas un prophète: «L'Eternel allait devant eux, de jour dans une colonne de nuée pour les conduire par le chemin, et de nuit dans une colonne de feu pour les éclairer»; ils avaient ainsi le signe visible de sa présence. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous sommes, lumineuses ou sombres, si nous regardons à Dieu, nous sommes conduits au travers de tout.

(Verset 21). «Afin qu'ils marchassent jour et nuit». Ils ne pouvaient se reposer durant la nuit, il fallait mettre la plus grande distance possible entre eux et le pays de l'esclavage, ils ne seront affranchis que hors de l'Egypte, et c'est pour cela qu'ils avaient à marcher jour et nuit. L'Egypte, c'est le monde, et nous avons à nous débarrasser de tout ce qui est du monde et qui entraverait notre marche vers le pays de la promesse.

Chapitre 14

 (Versets 1-4). Maintenant, l'Eternel parle à Moïse, il a des ordres à lui donner. Il faut qu'il conduise Israël dans un lieu d'épreuves; sa foi doit être éprouvée. Lorsque nous traversons l'épreuve, c'est Dieu qui le permet, et son but est d'éprouver notre foi et de manifester sa puissance pour nous délivrer. C'est à tort que l'on attribuerait les épreuves à Satan, quoique, dans l'histoire de Job, Dieu lui ait permis d'éprouver son serviteur, mais c'est toujours vers Dieu qu'il faut regarder quant à l'origine de l'épreuve. L'épreuve nous fait connaître ce qui nous sauve; elle est destinée à nous jeter dans les bras de Dieu, et nous apprend à dire au Seigneur Jésus: «Je veux me confier en toi».

L'Eternel fait connaître ses voies à Moïse; Moïse est son confident; il pénètre dans le secret de l'Eternel, comme son intime ami. Nous pouvons être dans cette même position; en vivant dans la communion du Seigneur, il faut que nous apprenions les secrets de Dieu, ce qu'il veut de nous. Le Psaume 73 nous montre qu'à celui qui regarde des yeux de la chair tout paraît obscur; «il est stupide, et n'a pas de connaissance» (verset 22); mais, quand «il entre dans le sanctuaire de Dieu», alors tout est clair; «il comprend» (verset 17). Nous devons voir avec un oeil spirituel éclairé par l'Esprit Saint et la parole de Dieu.

Moïse conduit donc le peuple, sachant où il le conduit et pourquoi. Que se passe-t-il en Egypte? Le coeur du Pharaon, qui a cédé à la force, revient maintenant à sa dureté première. Ah! comme cette histoire nous montre bien le coeur naturel de tant de personnes! La mort d'un être chéri parait un moment les avoir touchées, avoir secoué leur torpeur, leur indifférence, leur endurcissement; puis la vie reprend, la douleur s'atténue et s'efface, et le coeur s'endurcit plus fortement.

(Versets 5-9). Le Pharaon, la première douleur de la mort de son fils passée, va faire tout son possible pour retrouver ses esclaves. Lui et ses serviteurs ne peuvent comprendre comment ils ont pu les laisser aller, quelle perte ils ont faite là; il faut les retrouver et les ramener bien vite. C'est Dieu qui permet cela, pour manifester sa gloire d'une manière plus éclatante. On est étonné de voir le Pharaon agir ainsi; mais n'oublions pas qu'il était sous la puissance de Satan, et qu'il y était volontairement, après avoir repoussé tous les appels que Dieu lui avait adressés par la voix de Moïse. En considérant les temps où nous sommes, le rapprochement s'impose. Lorsque les chrétiens auront quitté la terre, ceux qui resteront finiront par marcher audacieusement contre Dieu; les plaies augmenteront d'intensité, mais rien ne pourra fléchir ces coeurs durs qui combattront contre l'Agneau le Fils de Dieu lui-même. Déjà maintenant, combien ne se soumettent pas à Dieu; mais, alors, ce sera universel: tous marcheront contre Dieu. Nous nous approchons de ce temps, et non pas, comme beaucoup le prétendent, d'un temps d'amélioration. Il viendra un règne de justice, mais non d'amélioration. L'Evangile est prêché aujourd'hui; mais le règne de Dieu, le royaume du Seigneur Jésus Christ, s'établira, non par l'Evangile, mais par les jugements. Le monde ira de mal en pis, et, par un dernier acte de jugement, le Seigneur Jésus établira son règne de paix. Les chrétiens ne seront plus sur la terre. Notre coeur doit être rempli, du désir que les âmes entendent l'Evangile.

Ainsi le Pharaon s'endurcit et met tout en oeuvre pour ressaisir ses esclaves. Si nous avons été délivrés de l'esclavage de Satan, si le sang précieux de l'Agneau nous a lavés, si la puissance de Dieu nous a tirés des ténèbres, Satan ne peut plus river ses chaînes sur nous; celui qui retenait captif — la captivité — a été vaincu. Un chrétien peut manquer, trébucher, aller loin dans le déshonneur qu'il fait au Seigneur, se laisser enlacer dans les pièges, dans les ruses, de manière à déshonorer le Seigneur: c'est très sérieux. Si pour nous il est le premier entre tous, le premier dans nos affections, comment porterions-nous le moindre déshonneur à son nom? C'est une chose terrible. Nous avons péché, le sang est versé pour nous sauver; nous avons cru, nous sommes sauvés. Comprenons-nous ses souffrances? Voilà ce qu'il a enduré pour moi.

Pécher, après avoir connu l'amour de Christ, est affreux. Le Seigneur a dit de ses brebis que personne ne peut les Lui ravir, mais cela ne signifie pas que nous puissions nous laisser aller à l'indifférence; c'est un motif, au contraire, de prier, de veiller, de demander que nos coeurs soient gardés; une raison de nous attacher à Celui qui est venu pour nous sauver, pour nous racheter. Nous ne devons pas pécher afin que la grâce abonde; nous devons nous garder d'abuser de la grâce.

(Versets 10-14). Il est impossible que le Pharaon réussisse dans sa poursuite, et nous allons le voir tomber dans le piège qu'il se dresse à lui-même. Les Israélites sont atteints; l'armée du Pharaon va les entourer: armée habituée au maniement des armes, tandis qu'eux, pauvre troupeau, ne possèdent aucune arme, et du reste ne sauraient s'en servir. Il n'y a aucun espoir pour ce peuple: s'il résiste, c'est un carnage épouvantable; sinon, le voici de nouveau esclave. Les Israélites savent cela, ils connaissent la puissance de l'Egypte, et alors, levant les yeux vers l'ennemi qui s'approche, ils ont un moment de désespoir indescriptible. Qu'auraient-il dû faire? Ils auraient dû connaître Dieu; ils avaient vu ses merveilles opérées en Egypte, ils s'étaient vus mis à l'abri des plaies par Lui, ils avaient la preuve visible de sa présence — ils voyaient. Nous marchons par la foi, et non par la vue, et nous raisonnons facilement, disant: Ils auraient dû avoir confiance. Voir sans croire ne suffit pas; or les Israélites voyaient, mais ne croyaient pas; ils s'épouvantent, ils oublient Dieu. Ne faisons jamais comme eux, nous avons la parole de Dieu, ses directions, et cependant nous sommes des gens de petite foi. C'est lorsque les difficultés s'accumulent que nous avons à nous tenir tranquilles, à attendre, à voir la délivrance de l'Eternel. Ne l'avons-nous pas vue? Nous étions perdus, et le Seigneur s'est placé entre nous et nos péchés, afin de nous délivrer du jugement. Dieu est entre nous et la difficulté. Il y a telle position où Dieu veut que nous soyons tranquilles, et c'est justement ce que nous n'aimons pas. Les Israélites n'avaient rien à faire qu'à rester tranquilles. «L'Eternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles». Nous sommes appelés à marcher avec foi et confiance dans l'amour et la miséricorde de Dieu. Ce qui glorifie Dieu le plus, c'est la ferme et tranquille confiance en Lui; et ainsi, nous avons à marcher dans les bonnes oeuvres qu'il a placées devant nous.

Les pauvres Israélites qui s'étaient montrés incrédules en Egypte, quand Moïse s'était présenté à eux comme envoyé de Dieu, préfèrent maintenant les souffrances de la captivité à l'anxiété du moment; mais l'Eternel était près de les délivrer. Il avait amené le Pharaon jusque-là pour se glorifier et pour que sa puissance éclatât aux yeux de toutes les nations.

Un jour la gloire de l'Eternel couvrira toutes les nations; nous verrons cette gloire magnifique; nous y serons associés.

Dieu est notre lumière. Il permet, pour notre bien, que nous soyons au milieu des difficultés; mais nous devons, dans ces difficultés, rester tranquilles: «Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus» (Philippiens 4: 6, 7). Bannissons toute crainte, tout souci, tout trouble; cela ne convient pas aux enfants de Dieu. Nous avons une ressource: plaçons tout devant Dieu, et faisons comme Moïse, qui crut à l'Eternel. Présentons nos requêtes et toutes nos circonstances, laissant Dieu agir, et la paix de Dieu remplira nos coeurs. Aucun orage ne saurait l'atteindre, et, nous reposant sur son sein, nous jouirons de cette paix et de la personne adorable du Seigneur Jésus.

Tandis qu'au ciel ma place est prête,

Ici-bas j'ai la paix du coeur.

Loin des flots et de la tempête,

J'ai, pour y reposer ma tête,

Le sein béni de mon Sauveur.

Il y avait bien de quoi s'effrayer, de quoi trembler pour ces pauvres Israélites, en voyant cette armée du Pharaon rassemblée et prête à les poursuivre; c'était la puissance de Satan qui agissait pour réduire le peuple de Dieu en esclavage. Nous sommes faibles contre les ruses et les efforts de Satan; qui peut résister à sa puissance? Un seul: le Fils bien-aimé de Dieu a pu rencontrer Satan, et l'a vaincu. Béni soit-il, parce que, Lui appartenant, «nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés» (Romains 8: 37).

Pour le moment, les Israélites sont saisis de crainte. Ils avaient été délivrés de l'ange destructeur qui les aurait frappés, si Dieu n'était intervenu; ils avaient été les objets des soins de Dieu qui leur avait enseigné à mettre le sang sur les poteaux et le linteau des portes, de sorte que le destructeur les épargnât. Ils n'auraient pas dû oublier cette délivrance merveilleuse et, en retour, avoir confiance en l'Eternel, qui s'était mis lui-même à leur tête pour les faire sortir d'Egypte. Le jugement était passé pour eux, et ainsi ils étaient délivrés de l'ennemi. Pour nous non plus il n'y a plus de jugement; nous sommes délivrés de la puissance de l'ennemi; Satan, le monde, le péché, ont trouvé leur fin à la croix du Seigneur Jésus Christ.

«Ils crièrent à l'Eternel», est-il écrit; et aussitôt après ils murmurent. Il semble qu'il y ait contradiction: s'ils crient à l'Eternel, ne doivent-ils pas attendre sa réponse? Ils sont dans la détresse, et c'est inconsciemment que leurs regards se tournent vers l'Eternel. L'Eternel entend les cris, même les cris non exprimés; il entend les soupirs. Lorsque la mère désolée d'Ismaël jeta son fils sous un buisson, pour ne plus voir sa souffrance, Dieu entendit la voix de l'enfant. Il vit son besoin, et il y eut réponse dans son coeur. Dieu voit nos circonstances, nos besoins. Il entend nos soupirs. Il voit et il entend.

Les Israélites maintenant désirent retourner en Egypte; ils regrettent la servitude dont ils ont tant souffert. N'est-il pas vrai que, quelquefois, dans la vie du chrétien, lorsqu'il se trouve serré de près dans les difficultés, il lui arrive de dire: Oh! si j'étais resté dans le monde, toutes ces épreuves ne m'arriveraient pas? Nous avons été appelés dans le chemin de la séparation, et là nous rencontrons souvent, au lieu des bénédictions attendues, des épreuves; et le monde juge que, si nous avions continué de marcher avec lui, cela ne serait pas ainsi. Ce sont là les moyens de Satan pour ébranler le coeur. Les Israélites qui éprouvent ces sentiments, ne peuvent heureusement pas retourner en Egypte.

Quel contraste entre l'ensemble du peuple et Moïse! Sa foi n'est pas ébranlée; il tient ferme, comme voyant Celui qui est invisible; il sait que Dieu agira. «Ne craignez point». Quelle bonne et précieuse parole! Et cette parole, Moïse la dit de la part de l'Eternel, il la goûte et l'expérimente. Combien de fois ne l'entendons-nous pas, nous aussi? D'abord, quand nous avons eu la conscience de nos péchés et nous sommes sentis sous la condamnation, la grâce est venue et a dit: Ne crains point. Puis, c'est la voix de l'amour: «Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait chasse la crainte» (1 Jean 4: 18). Le Seigneur dit à ses disciples: «Que votre coeur ne soit pas troublé». Ils étaient dans une position difficile, et ils pouvaient craindre avec raison; l'un allait trahir son Maître, un autre le renier! «Que votre coeur ne soit pas troublé». C'est cette confiance implicite dans l'amour qui chasse la crainte du coeur de Moïse et lui donne de pouvoir encourager le peuple, malgré la position difficile où il se trouve, pris entre la mer devant lui et l'armée du Pharaon derrière: «Ne craignez point; tenez-vous là, et voyez la délivrance de l'Eternel, qu'il opérera pour vous aujourd'hui; car les Egyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez plus, à jamais. L'Eternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles».

La Parole nous dit qu'«il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus» (Romains 8: 1), et pour tout le cours de notre vie, la délivrance est là. Si la délivrance tarde, nous avons à la voir en Dieu — c'est ce qui honore Dieu. Je ne vois pas l'issue, mais je vois la délivrance en mon Dieu. Il opère pour nous aujourd'hui. Il s'est chargé de nous, et mène toutes choses à bonne fin. Nous Lui appartenons, nous sommes ses enfants bien-aimés, et il agira selon tout ce qu'il y aura de plus excellent pour nous. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? (Romains 8: 31).

Dieu était pour les enfants d'Israël, et le Pharaon, comme un fétu, va être enlevé en un instant par le souffle de l'Eternel. Le Dieu fort se range de leur côté, ils sont sous la protection de Celui qui a fait toutes choses, et les ennemis vont être engloutis: «Vous ne les verrez plus à jamais». Quel bonheur de connaître un tel Dieu, qui se met entre nous et nos ennemis! Que peut Satan, que peut le monde contre celui qui est ainsi gardé? Là est la sécurité, là seulement est la jouissance de cette paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, et c'est notre part bénie.

L'excès de l'angoisse du peuple monte à Dieu, inconsciemment, nous l'avons dit, mais pour Moïse c'est quelque chose de conscient; il sait que la délivrance va leur venir de Dieu, mais il ignore de quelle manière, et dans l'intelligence de la puissance de Dieu il s'approche de Lui. Dans les circonstances difficiles, nous devons crier à Dieu, mais avec l'intelligence de ce qu'il est — c'est-à-dire avec l'intelligence de son amour, parce que nous savons que son coeur est incliné vers nous; avec l'intelligence de sa sagesse, parce que nous savons qu'il agira; et avec l'intelligence de sa puissance, parce que nous savons que rien ne peut Lui résister. Ainsi nous trouvons la paix, le fardeau est ôté. Nous devons encore avoir l'intelligence de nos besoins; il ne faut pas que ce soit quelque chose de vague; nous devons savoir saisir et présenter à Dieu nos besoins réels pour marcher d'une manière qui soit à sa gloire, et plus encore lorsque nous nous trouvons dans les difficultés. C'est ainsi que Moïse crie à l'Eternel, aussi la réponse ne se fait pas attendre.

(Verset 15). «Parle aux fils d'Israël, et qu'ils marchent». Marcher! Où veux-tu que nous marchions? aurait-il pu dire; la mer est devant nous et l'armée du Pharaon nous enserre! Marche! Il y a eu un temps pour demeurer tranquille, maintenant il faut marcher. Dieu veut l'obéissance en tout, et c'est Lui qui écartera les difficultés. Il faut marcher.

(Versets 16-25). «Lève ta verge, et étends ta main sur la mer, et fends-la». C'est la verge du jugement qui maintenant ouvre le chemin de la délivrance — chemin merveilleux, chemin à travers la mort! Les enfants d'Israël eussent-ils essayé d'y entrer d'eux-mêmes, ils auraient été engloutis, mais c'est Dieu qui ouvre ce chemin à travers la mort. C'est ainsi qu'il opère, et ils peuvent entrer sans crainte. A peine un pied s'est-il avancé que les eaux se retirent, formant comme deux murs, et Israël passe, l'Eternel agissant en sa faveur.

Dieu nous trace aussi le chemin, et il est bon de Lui appartenir. Non seulement notre âme est sauvée, mais il est avec nous dans toutes nos détresses. «Il est à ma droite, je ne serai pas ébranlé» (Psaumes 16: 8). «Tu es avec moi: ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent» (Psaumes 23: 4). «Qui nous séparera de l'amour du Christ?» (Romains 8: 35). «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Romains 8: 31).

Ce qui était délivrance pour Israël devient mort pour le Pharaon et son armée. La puissance qui opprimait Israël va être détruite. L'Ange de Dieu, l'Eternel lui-même était là, dans la colonne de nuée, accompagnant le peuple, habitant toujours avec lui, ne devant le laisser ni maintenant, ni plus tard; mais les enfants d'Israël le chasseront un jour de Canaan par leur incrédulité, et alors ils seront emmenés en captivité à Babylone. Cependant, Dieu ne les abandonnera pas.

Comme c'est précieux de savoir qu'il est avec nous dans tout le cours de notre voyage!

 (Verset 19). «L'Ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit, et s'en alla derrière eux; et la colonne de nuée partît de devant eux, et se tint derrière eux».

Le chemin est tracé devant eux, ils n'ont pas à le chercher, mais à y marcher. Il y a, à travers le monde, un chemin de Dieu, et nous avons à le suivre. Derrière eux est le péril, et Dieu s'y rend. Il passe en arrière, pour les protéger. Il se tourne du côté du péril pour les délivrer, et place les Egyptiens dans les ténèbres. La puissance de l'Eternel est entre l'Egypte et Israël; il aurait fallu que les Egyptiens traversassent cette puissance de Dieu, et ils ne le pouvaient sans être frappés de mort.

La croix de Christ est pour le monde quelque chose d'obscur; pour nous, elle est délivrance et lumière, et remplit le coeur de joie et de paix.

Qui faisait souffler ce vent d'orient? «Celui qui fait ses anges des esprits, et ses serviteurs des flammes de feu» (Psaumes 104: 4). Celui qui tient toutes les puissances de la nature entre ses mains, Celui auquel elles obéissent, et qui, plus tard, viendra avec les anges de sa puissance en flammes de feu, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne croient pas. Le vent d'orient fend la mer devant Israël qui passe à pied sec. Dieu qui a créé la mer, la fait mouvoir à son gré. Quelle sécurité pour le chrétien de connaître cette puissance! Que craindrait-il, quand il peut dire en toutes circonstances: «C'est mon Dieu qui agit. Quand les mers viendraient à bruire, quand les montagnes seraient jetées au coeur des mers… nous ne craindrons point… car il est notre haute retraite» (Psaumes 46).

(Versets 26-31). Les Egyptiens ne savaient pas que ce chemin de délivrance pour Israël était un chemin de destruction pour eux. Il y a, devant les pécheurs, un chemin de destruction au bout duquel se trouve le jugement inexorable de Dieu; mais celui qui croit suit un chemin qui aboutit, comme celui des Israélites, au rivage béni du bonheur.

(Verset 24). «L'Eternel regarda». C'est terrible lorsque Dieu regarde et voit l'iniquité devant Lui. Il exerce alors le jugement sur ce qu'il voit. Il regarde avec faveur le peuple qui Lui appartient, et pour Israël c'est la délivrance; il regarde les Egyptiens, et met en désordre leur armée. Son regard, arrêté sur le pécheur, jette le trouble dans ses pensées. Pour les Egyptiens, le trouble est sans remède. Quand les saints seront avec le Seigneur, Dieu regardera ce monde, et alors quel trouble, quelle angoisse, quel bouleversement pour lui! Actuellement déjà, on a comme un pressentiment de ces choses terribles qui vont arriver. Mais, Dieu soit béni, nous serons de l'autre côté, avec le Seigneur pour l'éternité. Les Egyptiens troublés ne peuvent accomplir leur mauvais dessein. Les hommes, un jour, dans leur audace, oseront marcher contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Nous avons dans la Parole bien des exemples de ce qui arrivera: le déluge est venu balayer un monde d'iniquités, après des avertissements donnés par Noé; Sodome et Gomorrhe ont été détruites, après avoir été averties; le Pharaon et son armée sont engloutis, parce qu'ils n'ont pas pris garde aux avertissements. Le Seigneur lui-même rappelle ces faits pour que les hommes se détournent du mal, et il les presse de venir à Lui. Sa grâce règne encore; si le pécheur vient à Lui, il est sauvé. Les Egyptiens veulent fuir, mais est-ce possible? Le temps du salut est passé, il n'y a plus pour eux que la destruction. Quelle image de ce qui aura lieu, quand les hommes seront livrés à l'énergie du mensonge! La porte sera fermée; une destruction subite tombera sur eux, quand ils diront: paix et sûreté. Les Egyptiens ont beau vouloir fuir; ils ne peuvent échapper, et les Israélites sont ainsi délivrés par la puissance merveilleuse de Dieu. La puissance de Dieu nous délivre parfaitement de la puissance de Satan, du monde et du péché. Que le nom du Seigneur soit béni!

Chapitre 15

Il faut nous souvenir de tout ce qui est arrivé précédemment, car c'est ce qui motive ce magnifique chant de louanges à l'Eternel. Il y avait eu deux jugements: 1° L'ange destructeur avait frappé les premiers-nés des Egyptiens; 2° l'Eternel avait détruit les ennemis de son peuple, et dans les deux jugements Israël avait été épargné. Lorsque, dans sa justice, Dieu a frappé les Egyptiens, quoique son peuple fût aussi pécheur, il a trouvé le moyen de le sauver, en lui faisant mettre du sang sur les poteaux et le linteau des portes; ce sang détournait le jugement de dessus leurs têtes, et satisfaisait parfaitement à la justice et à la sainteté de Dieu.

Nous sommes mis à l'abri du jugement par le sang de Christ: la croix nous parle de notre état de culpabilité devant Dieu; pourquoi le Prince de la vie a-t-il passé par la mort? A cette question il est une seule réponse: Nos péchés ont cloué Christ à la croix. Il fallait ce sang précieux, et cela ne nous montre-t-il pas l'horreur du péché aux yeux de Dieu? Il nous a aimés jusqu'à donner son Fils bien-aimé. Il ne l'a pas épargné. Mais quand nous sommes mis à l'abri du jugement, tout n'est pas fini. Israël ne pouvait rester tranquille; l'armée du Pharaon le poursuivant justifiait ses craintes; le fait qu'avoir été mis à l'abri de la mort ne le rassurait pas; il tremblait, et cela parce qu'il n'était pas hors d'Egypte.

Ainsi, quand on a connu son état de péché, on cherche le moyen d'échapper à la condamnation, et on ne le trouve qu'à la croix; mais un autre élément est encore nécessaire: il faut avoir la certitude, il faut ne pas douter, car Satan nous harcèle et cherche à mettre en nos âmes le doute et le trouble. Lorsque les Israélites, arrivés sur l'autre rive, regardèrent en arrière, ils virent les corps morts de leurs ennemis, et ils purent dire, dans la joie de la délivrance: «Nous sommes sur le rivage de la vie». Nous, nous avons cette délivrance en Christ.

Il y a le sang de l'expiation, puis, par la mort et par la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, nous sommes complètement délivrés de tous nos ennemis; la mort de Christ met fin à notre esclavage, à l'esclavage de Satan, et, dans sa résurrection, nous nous trouvons transportés dans la vie et affranchis de la puissance de Satan et du péché. Cela est nécessaire pour que nous soyons devant Dieu dans une position parfaite. Dieu achève ce qu'il a commencé, et nous donne cette position bénie. Loué soit ce précieux Sauveur qui est descendu dans la mort, et béni soit Dieu qui l'a ressuscité, en sorte que nous soyons saints et irréprochables devant Lui.

Nous comprenons maintenant le cantique de louanges des Israélites. Délivrés, sur le rivage de la vie, après avoir traversé la mort, l'Eternel étant avec eux. Ils avaient été baptisés, comme le dit Paul: «Nos pères ont tous été sous la nuée, et tous ils ont passé à travers la mer, et tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer» (1 Corinthiens 10: 1). Le cantique s'élève sans crainte ni tremblement. Lorsqu'ils étaient en Egypte, entourés d'ennemis, ils ne pouvaient chanter, mais avec la délivrance éclatent les cantiques à l'Eternel.

Pour que nous puissions louer véritablement et rendre par conséquent un culte vrai, il est nécessaire que notre âme soit bien établie devant Dieu, que nous soyons agréables dans le Bien-Aimé. Après ses salutations aux Ephésiens, Paul écrivait: «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (Ephésiens 1: 3). Ce qui fait monter la louange du coeur de l'apôtre, c'est qu'il connaît Dieu; il n'y a pas de trouble, pas d'agitation, mais une paix parfaite. Nous avons cette même position en vertu de la délivrance qui a été opérée; nos bénédictions sont fondées sur la rédemption; la justice de Dieu est satisfaite, et il nous délivre parfaitement. S'il y a un doute, si la paix n'est pas bien établie, s'il n'y a pas d'affranchissement réel, le coeur ne peut louer complètement.

Remarquons ensuite que Dieu seul est l'objet de ce cantique. Il remplit tout; c'est toujours l'Eternel. Il a tout fait, tout accompli, et à Lui revient tout l'honneur, toute la gloire. Les Israélites n'exposent pas leurs besoins, leurs sentiments, non, mais il y a dans leurs coeurs un sentiment qui fait qu'ils louent Dieu purement et simplement. Nous devons avoir devant les yeux Celui qui a donné son Fils, et si notre coeur est plein de Lui et de notre Libérateur, la louange aura son vrai caractère.

(Versets 1, 2). «Je chanterai à l'Eternel… Jah est ma force et mon cantique». Jah, c'est-à-dire Jéhovah, Dieu, est chanté; toute la gloire Lui est rendue. Comme il est précieux de pouvoir louer avec un coeur libre, dégagé, qui sait que ses péchés sont ôtés, et qui, placé devant Dieu, peut chanter: «Il a été mon salut». Moïse avait dit aux Israélites: «Voyez la délivrance de l'Eternel», et ils ont vu, et Dieu a étendu son bras, et maintenant ils peuvent regarder en arrière et voir la délivrance.

Comme c'est précieux pour nous de réunir ces deux choses: la mort et la résurrection du Seigneur! «Il a été notre salut». Lorsque nous regardons en arrière vers cette croix bénie, vers ce sépulcre ouvert, nous disons: Voilà notre salut!

Quel cri sort du coeur des Israélites: «Il est notre Dieu». Ah! ils pouvaient bien le dire, et remarquons que c'est la première fois qu'ils le disent. En Egypte ils ne le pouvaient pas, mais maintenant c'est un peuple racheté, délivré, qui aimait son Dieu. Jésus a dit: «Je vais vers mon Dieu et votre Dieu». Il est notre Dieu, le Dieu de notre salut; autrefois, nous étions sans Dieu, lorsque nous ne connaissions pas Jésus; mais, délivrés en appartenant au Seigneur, nous disons avec délices: «Il est mon Dieu, qui m'a délivré de la puissance de Satan et du péché», et le coeur se repose avec bonheur sur Lui.

 «Je lui préparerai une habitation». C'est la première fois qu'il est fait mention d'une habitation de Dieu, quoique cela ait toujours été dans la pensée de Dieu. Il n'a point habité avec Adam dans le paradis terrestre, ni avec Abraham; Abraham était cependant son ami et Il le visitait sous sa tente; des autels avaient été dressés, mais aucune habitation; maintenant, le peuple qu'il a racheté et acquis, va Lui élever une habitation. C'était un peuple terrestre, aujourd'hui rejeté; mais le moment viendra où il jouira de son Dieu ici-bas, quand son Dieu aura une habitation sur la terre.

«Nous sommes une nation sainte, un peuple acquis» (1 Pierre 2: 9). Que cela est précieux!

Dieu a voulu avoir une habitation, et au désert Israël a dressé le tabernacle, et la gloire de l'Eternel y est descendue. Au pays de Canaan, Salomon a élevé le temple, et la gloire de l'Eternel y est descendue. Maintenant, Dieu a une habitation spirituelle: «Vous êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l'Esprit» (Ephésiens 2: 22). Voilà ce qu'est l'ensemble de ceux qui croient au Seigneur Jésus: ce n'est pas individuel, mais nous sommes édifiés «ensemble, pour être une habitation de Dieu par l'Esprit». Et dans le temps à venir descendra du ciel la sainte Jérusalem, dont les pierres sont les rachetés du Seigneur et les hommes sauvés seront autour de cette habitation divine.

«Le Dieu de mon père». Les Israélites, sortis de l'esclavage, pensent aux promesses faites à leurs pères;ils voient l'accomplissement des promesses du Dieu fidèle.

(Versets 3-12). Nous voyons, par ces versets, qu'ils avaient contemplé et vu de leurs yeux que l'homme n'était rien devant Dieu, qu'un souffle de l'Eternel remue les mers et engloutit au fond des eaux toute une armée puissante. Il est beau d'apprendre à reconnaître cette puissance de notre Dieu, qui dispose de toutes les forces de la nature. Le Dieu puissant, c'est «mon Dieu», et qui plus est, c'est «mon Père». Pour nous, il a déployé sa puissance dans la résurrection du Seigneur et en nous appelant à la vie, nous qui étions morts dans nos fautes et dans nos péchés. Nous savons la puissance qu'il déploiera plus tard, quand le Seigneur viendra avec les anges de sa puissance pour détruire l'ennemi — moment dont nous approchons — mais, pour nous, nous pouvons le bénir de ce que nous serons mis à couvert.

(Versets 13-19). Après cette explosion du coeur, nous voyons, au verset 13, une seconde chose: «Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté; tu l'as guidé par ta force jusqu'à la demeure de ta sainteté». Le peuple vient d'entrer; il a encore bien du chemin à faire, mais il anticipe; il se voit déjà là, comme Paul, en Romains 8, anticipe et voit les desseins de Dieu. Le but de Dieu était de les conduire dans ce pays promis à leurs pères; ils saisissent ce dessein, le comprennent, et réalisent ce qui aura lieu. L'apôtre considère déjà ceux qui sont les objets des soins de Dieu comme étant dans la gloire. Nous savons que nous sommes conduits par la bonté de Dieu; il nous prend par la main, sa force nous guide, sa grâce nous délivre parfaitement. Nous sommes sous l'égide de notre Dieu pour arriver à cet héritage qui nous est réservé dans les cieux. Sans une espérance certaine fondée sur Dieu, je ne puis anticiper. Etant dès ici-bas bourgeois du ciel, je me vois déjà dans la demeure de la sainteté.

Pendant que nous avons à traverser le désert pour nous rendre à cette demeure de la sainteté, nous devons manifester la sainteté dans notre vie en nous séparant du mal. «Soyez saints, car je suis saint». «Poursuivez la sainteté». Le peuple de Dieu était un peuple saint et avait à marcher dans la sainteté, parce que son Dieu était saint. Puisqu'il avait été racheté par Lui, il lui appartenait. Rachetés par Christ, nous Lui appartenons. Combien nous sommes chers au coeur de Dieu, puisqu'il nous a rachetés par le sang de son Bien-aimé! Et maintenant, comment pourrions-nous choisir nous-mêmes notre chemin, ou nous égarer dans les sentiers du monde? La nuée n'a cessé de conduire Israël; la grâce, la force, la bonté de l'Eternel le guident; la grâce, la force, la bonté de Dieu nous conduisent, nous, son peuple racheté.

Les versets 14-17 expriment la confiance des enfants d'Israël; ils ignoraient les pensées des peuples de Canaan, aucun messager n'était venu leur dire la crainte qui s'était emparée d'eux; mais, comme nous l'avons déjà dit, ils anticipent. Ils vont traverser le désert et rencontreront des ennemis: à la fin de leur course, Edom se dressera devant eux, pour les empêcher de passer. Nous voyons, d'après la Genèse, qu'Edom fut toujours l'ennemi acharné d'Israël, quoique son frère, se réjouissant des afflictions du peuple. Nous savons encore que Moab appellera sur Israël la malédiction de Dieu; son roi Balak soudoiera le faux prophète Balaam pour maudire les Israélites (Nombres 22). Quant à la Philistie, elle fut, en tout temps, une nation ennemie, Les enfants d'Israël voient tout cela d'avance, mais ils sont remplis du sentiment de la puissance de l'Eternel, qui vient de jeter les Egyptiens dans la mer, et ils n'éprouvent point de crainte en voyant par anticipation leurs ennemis saisis de frayeur. Ces versets sont confirmés par les paroles que prononce Rahab, quarante ans plus tard: «La terreur de votre nom est tombée sur nous, et tous les habitants du pays se fondent devant vous» (Josué 2: 9).

Après cette énumération des ennemis d'Israël, nous lisons au verset 17: «Tu les introduiras». Rien n'empêchera la réalisation des desseins de Dieu, tous les obstacles sont néant, et rien ne pourra s'opposer à la volonté de l'Eternel. Cela est consolant pour nous. Paul écrivait: «Que dirons-nous donc à ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» Et, après avoir énuméré les difficultés, les obstacles que nous pouvons rencontrer, il s'écrie: «Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Romains 8: 31-37). Nous serons introduits dans cette Canaan; par la foi, nous y sommes. Ce n'est pas une habitation passagère, mais bien une habitation permanente: «Tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Eternel! le sanctuaire, ô Seigneur! que tes mains ont établi». L'Esprit de Dieu fait voir aux Israélites le moment où le temple sera élevé par les soins de David et de Salomon. L'heure vient où, introduits par Jésus dans la Canaan céleste, nous serons «plantés» dans cette habitation de Dieu.

Faisons attention à l'histoire d'Israël: nous voyons que Dieu a conduit les Israélites, leur a donné la victoire, les a établis dans le pays; que l'habitation de l'Eternel a été dressée. Nous savons aussi quelle a été leur reconnaissance. Depuis le livre de Josué jusqu'à la fin des Rois ce n'est que l'histoire des chutes, des abominations du peuple; de sorte que Dieu quitte sa demeure, comme le dit Ezéchiel; et alors le temple est brûlé, la ville détruite, le peuple emmené en captivité. Est-ce que cela annule les desseins de Dieu? Non, les dons de Dieu sont sans repentir, et ce qu'il a dit, il l'accomplira. Ce que David a accompli n'est que le type de ce que le Fils de David accomplira. Nous avons, au Psaume 60, le chant de triomphe de David, après qu'il a remporté la victoire.

Au retour de la captivité, une nouvelle demeure a été élevée à l'Eternel, mais l'arche n'y était pas, et l'Eternel n'y est pas entré.

Nous arrivons à l'histoire prophétique d'Israël. Quand les temps seront venus, ce peuple, foulé aux pieds, mais qui cherche, par l'accumulation des richesses, à avoir maintenant la prééminence, aura un résidu établi dans cette terre de Canaan. De la racine d'Isaï, qui est la souche de David, sortira aux derniers jours un rejeton, devant lequel se présenteront les mêmes ennemis, qui, alors, seront vaincus définitivement (Lire Esaïe 11: 1-10).

Dans ce rejeton ne reconnaissons-nous pas tous les traits de notre précieux Seigneur? Il établira la paix dans toute la création qui soupire maintenant et attend la délivrance. Le peuple d'Israël sera ramené de tous les bouts de la terre (Esaïe 11: 11-14). La réunion de ceux qui ont été séparés si longtemps se fera; il n'y aura qu'un peuple, et ce sera l'accomplissement de toutes les prophéties relatives à Israël.

Nous voyons, dans ce chapitre, tout ce que Dieu fera; rien ne manque. Ses desseins irrévocables s'accompliront en dépit des fautes des hommes. Ne sommes-nous pas heureux de savoir que ce temps de paix viendra pour Israël, que cette délivrance merveilleuse est devant eux, qu'ils seront rétablis et soupireront d'allégresse? Alors, ils chanteront de nouveau un cantique de délivrance, comme après le passage de la mer Rouge. Lire Esaïe 12: 1-6: «Ta colère s'est détournée». Pour nous, elle est détournée, cette colère de Dieu, en vertu du sang de Christ; nous étions des enfants de colère; mais le sacrifice, de Jésus a détourné de nous l'épée du jugement.

Quel rapport nous constatons entre le premier et le dernier cantique des Israélites! En Exode 15: 2, ils chantent: «Jah a été mon salut»; en Esaïe 12: 2, ils chantent: «Dieu est mon salut». C'est ainsi que toute la parole de Dieu présente une harmonie parfaite. Nous qui sommes les objets d'un salut grand et précieux, nous pouvons puiser avec joie, avec bonheur, à la source même du salut, parce que cette source nous est ouverte.

Dieu nous fait une grande grâce en nous révélant ses desseins.

(Verset 18). Les enfants d'Israël ne sont pas encore entrés au pays de la promesse, mais ils savent que leur Dieu règne et régnera à perpétuité. Zacharie dit: «L'Eternel sera roi sur toute la terre» (14: 9). Nous verrons ces choses merveilleuses s'accomplir, le peuple rentré dans la terre de Canaan, à la gloire de son Dieu, les nations bénies;… mais tout cela, nous le verrons du haut du ciel; et quels transports, quelle joie, quelle allégresse, quand, dans le ciel, nous contemplerons la gloire du Seigneur et tous les siens bénis en Lui! Notre bourgeoisie à nous est dans les cieux, et nous avons à marcher ici-bas comme un peuple céleste.

Qu'est-ce que le désert pour nous? Le monde. L'Egypte est aussi le monde, mais le monde avec tous ses attraits, ses richesses, tout ce qui peut attirer la convoitise de la chair. Nous y sommes, dans ce monde, mais Dieu nous délivre du mal qui y règne. «Grâce et paix à vous, de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ, qui s'est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu'il nous retirât du présent siècle mauvais» (Galates 1: , -4). C'est la délivrance pour nous, et elle nous vient de ce que Jésus s'est livré pour nos péchés, qu'il est mort pour nos fautes, et nous passons avec Lui à travers la mort, et nous avons la vie par sa résurrection. Trop souvent, les chrétiens ont le coeur attaché aux attraits de l'Egypte, oubliant que Jésus a dit: «Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde» (Jean 17: 14). Par Lui, nous sommes délivrés du monde. Voudrions-nous y retourner? Non, mais alors nous devons, pendant que nous traversons le désert, réaliser ce que David disait: «O Dieu! tu es mon Dieu; je te cherche au point du jour; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau, pour voir ta force et ta gloire, comme je t'ai contemplé dans le lieu saint» (Psaumes 63). Voilà ce qu'est le monde pour une âme chrétienne et fidèle: «Tu es mon Dieu», alors qu'ai-je à faire avec ce qui est conduit par le prince de ce monde?

Le chrétien qui réalise sa position et qui a lu cette déclaration du Seigneur: «Vous n'êtes pas du monde», voit le monde comme un désert, ne présentant rien qui puisse satisfaire son âme, ni répondre aux désirs profonds de cette âme. Il ne veut que Dieu, parce que Lui seul répond à ses besoins spirituels. Rien du monde ne peut ni le nourrir, ni le désaltérer, il lui faut le pain du ciel et la source qui coule du trône de Dieu.

«N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde: si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui» (1 Jean 2: 15). «Quiconque voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu» (Jacques 4: 4).

Il était bon de considérer ces points avant de suivre Israël au désert. C'est dans le désert que nous tournons les yeux vers la Canaan céleste, où nous sommes appelés à habiter. Dans l'Apocalypse, il est question de ceux qui habitent sur la terre, qui s'y plaisent, et de ceux qui habitent dans le ciel. C'est là que Dieu nous a fait notre place. Vivons-y, tout en le servant ici-bas.

(Versets 20-27). Il n'est pas dit grand-chose sur Marie, mais le peu que nous en savons par la Parole est intéressant. C'est cette jeune fille qui, sur les bords du Nil, surveillait le coffret caché dans les roseaux, et dans lequel reposait Moïse; c'est elle qui s'approcha de la fille du Pharaon et lui offrit, avec un à-propos remarquable, une nourrice pour l'enfant, puis, sur l'acceptation reçue, alla chercher sa mère. Dieu la dirigeait et lui montrait comment elle devait agir. Ces souvenirs rappelés nous prouvent qu'à l'époque où nous sommes arrivés, cette jeune fille n'en était plus une, car elle devait avoir au moins 90 ans, puisque Moïse en avait 80. Elle est appelée, dans ce verset 20: «Marie la prophétesse». Prophète, ne signifie pas toujours celui qui annonce les choses à venir, le prophète était aussi celui qui parlait de la part de Dieu — la bouche de Dieu. Il n'est pas fait mention des paroles que Marie a pu dire au peuple, mais elle devait avoir sur lui une certaine autorité, car, en Michée 6: 4, son nom est associé à celui de ses frères: «J'ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie». Elle est aussi mentionnée au chapitre 12 des Nombres, mais non pas à son honneur; dans cette position élevée, soeur du législateur, soeur du sacrificateur, l'orgueil s'est peut-être glissé dans son coeur, et nous la voyons s'élever contre Moïse, contre celui dont l'Eternel dit: «Mon serviteur Moïse est fidèle dans toute ma maison; je parle avec lui bouche à bouche» (versets 7, 8). Le châtiment ne tarde pas; pendant sept ans, elle est lépreuse. Enfin, au terme de la traversée du désert, elle meurt, âgée peut-être de 130 ans.

On a cru pouvoir s'appuyer sur ce qu'elle était prophétesse pour justifier le ministère public de la femme, mais ce n'est pas selon la Parole. Que fait-elle, dans ces versets qui nous occupent? Elle chante les louanges de Dieu, elle se joint au cantique d'Israël. C'est ce que les soeurs font dans l'assemblée, s'associer aux chants de louanges mais cela ne veut pas dire qu'elles aient à agir.

Marie prit un tambourin en sa main, et toutes les femmes firent de même. Il faut bien remarquer que Marie vivait dans une dispensation différente de la nôtre; elle appartenait à un peuple terrestre, tandis que notre position est celle d'un peuple céleste; l'apôtre Paul dit que «nous avons a nous exhorter l'un l'autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de nos coeurs à Dieu, dans un esprit de grâce» (Colossiens 3: 16). Quand le Seigneur aura établi son règne sur la terre, on entendra des chants semblables à celui qui s'élève ici, sur les bords de la mer Rouge. Le peuple terrestre restauré servira son Dieu comme au temps de David, avec des instruments de musique qui s'entre-répondront. Mais pour le temps de la grâce, le Nouveau Testament ne dit rien qui puisse justifier un service analogue: nous servons Dieu en Esprit et en vérité.

(Verset 22 et suivants). Nous avons vu ce qu'est le désert, ce qu'est l'Egypte; le monde est le désert pour le chrétien, quant à sa position de séparation pour Dieu. Moïse conduit le peuple au désert: ils marchent pendant trois jours, et ne trouvent point d'eau. Moïse avait demandé au Pharaon que le peuple pût aller le chemin de trois jours au désert; il fallait cette distance pour qu'il fût entièrement séparé de l'Egypte. Il l'était, maintenant; séparé par la mer, séparé par l'espace franchi. C'est ainsi que, pour nous aussi, il y a séparation complète d'avec le monde et délivrance parfaite de nos ennemis détruits par la mort.

L'Eternel marchait toujours à la tête des Israélites. Il était toujours là, il ne voulait pas les laisser. Il en est de même pour nous que Dieu a sauvés: le chemin à travers le désert, c'est son chemin, et nous avons à le suivre, les yeux fixés sur Lui, trouvant toutes les directions dans sa Parole. Il nous a pris à sa charge, et, par la foi, nous pouvons contempler Celui qui nous dirige, nous garde et nous protège. Si nous nous écartions, il faut que Dieu nous ramène, et cela est douloureux. «Ils ne trouvent pas d'eau», ce sont les épreuves qui commencent. Altérés par la marche, c'était bien, en effet, une épreuve que de ne pouvoir se désaltérer; mais Dieu qui les avait déjà conduits et tirés d'une position inextricable, les conduit de même dans cette difficulté. Pour nous, le chemin a deux faces: il est uni et facile, parce que nous sommes conduits par le bon Berger: «Jésus est mon Berger; il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles, … il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom… et, passant par la vallée de la mort»,… je ne suis pas seul, il est là; mon Berger me garde. L'autre face, c'est qu'il y a des difficultés. Si nous y échappons, nous ne serons plus sous la discipline de notre Père, et ce ne serait pas bon pour nous. Le chapitre 12 des Hébreux traite des peines du désert et montre que la discipline et les épreuves sont la preuve que Dieu nous conduit; il nous éprouve pour que nous participions à sa sainteté.

L'épreuve dut être très grande pour les Israélites: après trois jours de marche, représentons-nous ce qu'ils éprouvent en découvrant des eaux abondantes; ils s'approchent, ils goûtent… mais ces eaux sont imbuvables, elles donneraient la mort! Quelle déception! Que c'est pénible, cette eau qui a, en quelque sorte, excité davantage leur soif; c'est la mort. Cette première épreuve du désert est terrible. «Le peuple murmura». Ont-ils raison de murmurer? Ils viennent d'être l'objet d'une délivrance magnifique, n'auraient-ils pas mieux fait de regarder à Celui qui les avait délivrés, plutôt que de se tourner vers Moïse? Non, ils n'ont pas raison, ils ont bien tort; c'est un peuple ingrat, disons-nous, dans notre paisible position. Faisons-nous autrement qu'eux? Dans les épreuves, si nous n'avons pas murmuré des lèvres, n'y avait-il pas de murmures dans nos coeurs? Que de choses tristes dans la vie, pires même que la mort. Si un enfant est enlevé… quelle amertume! Si la maladie vient clouer sur un lit de douleurs, rendre infirme… quelle amertume! Si, placé dans une position élevée, tout nous est enlevé… quelle amertume! Et alors, dans nos coeurs s'élève cette pensée: Pourquoi Dieu fait-il cela? C'est le désert, il est nécessaire que l'épreuve nous soit appliquée, mais nous ne devons pas murmurer; tout murmure, si faible soit-il, dénote un coeur qui n'est pas satisfait, qui ne trouve pas la volonté de Dieu bonne, agréable et parfaite; et c'est de l'incrédulité, parce que si nous nous souvenons que Dieu a dit qu'«il est pour nous», nous avons tort de douter dès que nous sommes dans les difficultés qu'il envoie pour notre profit. Il sait mieux que moi ce qui m'est nécessaire, pourquoi j'ai à passer par cette mort: c'est pour apprendre à le connaître et à me connaître. Pourquoi il me faut l'épreuve: c'est pour apprendre à m'appuyer, sur Lui.

Moïse est pris à partie par le peuple: «Que boirons-nous?» Dieu avait mis, en un certain sens, la charge du peuple sur Moïse et celui-ci, aux prises avec les difficultés, devait se rappeler qu'il avait refusé à Dieu d'aller vers les Israélites retenus dans la captivité, et il devait être tenté de se dire: Pourquoi ai-je pris cette charge sur moi? Deux apôtres, Paul et Silas, partis pour évangéliser, arrivèrent à Philippes et là furent persécutés et jetés en prison. Ne devaient-ils pas se dire: Pourquoi avons-nous persévéré? Peut-être aurions-nous parlé ainsi, mais Paul et son compagnon savaient ce que c'est que la mort appliquée à eux, et la vie de Dieu, et dans la prison, ils chantaient et priaient. C'est quelque chose de semblable que nous voyons en Moïse. Il voit Celui qui est invisible, il croit à l'Eternel, il sait où trouver la ressource, il a confiance dans Celui qui a délivré, et plein de ce sentiment, il verse dans le sein de l'Eternel sa difficulté. L'Eternel sait aplanir toutes les difficultés quand il est visible pour les yeux de l'âme et qu'on s'approche de Lui en croyant qu'il est tout, en puissance, en amour, en compassion, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent.

La difficulté est donc là, dans ces eaux d'amertume, et l'Eternel leur enseigne un bois… En cette occasion, comme en tant d'autres, nous voyons Dieu manifester sa puissance merveilleuse par les choses les plus simples. Que pensèrent les Israélites? Peut-être se trouva-t-il quelque incrédule comme ceux d'aujourd'hui, qui raisonna, mais Moïse fait ce que Dieu lui a dit, en simplicité de coeur, avec foi, et la réponse est là. Ce qui était mort devient vie et rafraîchissement, rafraîchissement pour tous ces pauvres êtres épuisés.

La Parole nous enseigne quel est ce bois merveilleux, ce moyen bien simple mis devant nous: Jésus, sa croix, ses souffrances. C'est là ce qui peut adoucir toutes les amertumes, toutes les douleurs. Il dit: «Viens sur mon sein, viens, ne pleure pas». Il est le Consolateur suprême, divin; par sa mort, par sa croix, il nous a acquis pour lui-même, et il peut seul verser dans nos coeurs la consolation. C'est Jésus, dans sa mort et dans sa vie, qui rend douces toutes les eaux amères, et il veut attirer nos âmes, nos affections pour les porter sur Lui. Tout ce que Christ a été, tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a accompli, tout ce qu'il est maintenant, voilà ce qui rend douces toutes les épreuves qu'il envoie. Cela ne veut pas dire que nous ne devions pas pleurer, que nos coeurs soient durs, insensibles à l'épreuve, mais si nous pleurons sur la mort ou la maladie d'un de nos bien-aimés, Jésus nous fait entendre cette consolation suprême: «Ne pleure pas. Je suis à toi, tu es à moi. Oui, je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi».

A un moment ou l'autre de notre vie, nous arrivons à des Mara, à une amertume très grande, mais Jésus est là pour tout adoucir. Arrêtons nos regards sur Lui, écoutons cette parole qu'il nous dit: Je suis près de toi, je ne te quitte pas. Puissions-nous réaliser ces choses.

Le chrétien, parfois, ne veut pas adoucir ses eaux de Mara, il retourne sans cesse sa douleur. Cela n'est pas selon Dieu. Il est des chrétiens qui persévèrent à vouloir rendre les eaux amères, ils sont incrédules et désobéissants. Nous voyons que Moïse dit aux enfants d'Israël de prêter l'oreille à la voix de l'Eternel; l'Eternel leur propose l'obéissance. Paul écrivait aux Thessaloniciens (1re épitre 4: 13): «Je ne veux pas que vous soyez affligés comme les autres qui n'ont pas d'espérance», et il dirige leurs regards sur Christ.

Ici, ce qui est proposé, c'est l'obéissance, la soumission à la volonté de Dieu. Ceux du monde sont sans espérance, ils pleurent; c'est un Mara continuel; pour le chrétien, il ne peut pas en être ainsi, s'il pleure — et il peut pleurer, puisque Jésus a pleuré, a été ému de compassion — il sait que Jésus est là pour adoucir, et alors, quand il se soumet à cette voix de grâce et d'amour, il est obéissant, il garde la parole du Seigneur, il est en communion avec Lui. «Celui qui m'aime gardera ma parole, et mon Père l'aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14: 23). Il est préservé des plaies de l'Egypte comme Israël, restauré, dans l'obéissance, gardé et en communion avec le Père et avec le Fils. L'épreuve, adoucie par l'amour de Christ, lui est salutaire en lui faisant goûter les douceurs de la grâce et de la paix de Dieu. Les épreuves sont des bénédictions, et Paul a dit: «Nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l'expérience, et l'expérience l'espérance; et l'espérance ne rend point honteux, parce que l'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5: 3-5). Quelle place bénie que celle du chrétien.

Il y a, dans le désert, quelques instants de repos pour les Israélites. Ils voient, dans le lointain, une oasis délicieuse, un bosquet verdoyant, des eaux, 70 palmiers, à l'ombre desquels ils peuvent se reposer. On a fait remarquer que les chiffres d'Elim sont les mêmes que ceux des apôtres: douze fontaines d'eau — douze apôtres — 70 palmiers — 70 envoyés du Seigneur pour prêcher dans les villes où il devait aller lui-même (Luc 10: 1).

Dans sa grâce et dans sa bonté, Dieu nous conduit aussi dans des lieux tranquilles, où nous pouvons nous reposer à l'ombre des bénédictions dont il nous comble. Qu'il ne s'échappe de notre coeur que des actions de grâces, rendons grâces en toutes choses et jamais de murmures.

(A suivre)

 Chapitre 16

 (Versets 1-8). Maintenant la course dans le désert se poursuit; voici un mois que les Israélites marchent, partis d'Elim pour arriver au Sinaï. On a fait remarquer combien cette position est frappante: ils sont là, entre le lieu où la grâce s'est manifestée et Sinaï qui représente ce qu'il y a de terrible, de terrifiant, lorsque Dieu parait pour donner la loi à un peuple qui a rejeté la grâce. Etant encore sous la grâce, comment pouvaient-ils se mettre sous la loi? Comment une âme qui a connu la grâce de Jésus peut-elle se remettre sous le joug de la loi? Les Galates, après avoir reçu la bonne nouvelle du salut, se laissèrent enseigner par de faux docteurs et retournèrent sous ce joug. La loi parle de malédiction: «Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire» (Galates 3: 10). Dieu nous a placés sous le régime de la grâce qui règne par la justice, et nous ne sommes pas obligés de nous mettre sous le joug. D'un autre côté, gardons-nous de croire que, parce que nous sommes sous la grâce, nous avons la liberté de faire ce qui n'est pas selon Dieu. Celui qui a été tiré des ténèbres, qui connaît la grâce, est libre, affranchi, mais affranchi pour être à Celui qui est mort et ressuscité, il a l'heureuse liberté de se placer sous le joug de Christ.

«Le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d'Egypte». La sortie du pays d'Egypte, c'était la délivrance parfaite donnée par Dieu, la première et grande délivrance, et les autres en dépendaient. Il en est ainsi pour nous; la délivrance que nous avons en Christ nous est le sûr garant de toutes les délivrances que Dieu nous accorde sur la terre. Remarquons comme les dates sont indiquées avec précision dans la parole de Dieu. Un mois s'est écoulé et une grâce nouvelle va être accordée à Israël — c'est bien une grâce, car il n'a rien fait pour la mériter. Et cependant il a vu la puissance de l'Eternel se déployer pour le faire sortir d'Egypte, pour lui faire traverser la mer Rouge, pour le délivrer de l'ennemi qui le poursuivait; il s'est reposé à l'ombre des palmiers d'Elim, et s'est désaltéré à ses douze fontaines rafraîchissantes, et maintenant des murmures s'élèvent dans le coeur de ces Israélites.

Cela nous apprend ce qu'est notre coeur: nous avons vu les délivrances que Dieu nous accorde, et combien de fois ne s'élève-t-il pas des murmures, alors qu'il ne devrait y avoir que des actions de grâces! «En toutes choses rendez grâces», disait Paul (1 Thessaloniciens 5: 18). «En toutes choses», c'est-à-dire aussi dans l'épreuve; l'épreuve est pour notre bien, notre bénédiction, elle nous ramène à Dieu qui donne l'issue, et pas un murmure ne doit naître en nos coeurs, parce que Dieu qui nous a pris à sa charge ne nous laissera pas — la vie de Dieu en nous ne peut murmurer, le murmure est de la vieille nature.

Les enfants d'Israël regrettent l'Egypte, ils oublient la fournaise de laquelle leurs cris s'élevaient; il leur faut du pain, il leur faut la satisfaction de la chair, et au lieu de s'attendre à Dieu, ils murmurent contre Moïse et Aaron, non pas contre l'Eternel, mais contre Moïse et Aaron. Dans notre vie chrétienne, nous ne murmurons pas ouvertement contre Dieu, mais contre les instruments de l'épreuve, contre les circonstances, et nous faisons comme les Israélites — Les deux serviteurs répondent: «Que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous?… Vos murmures ne sont pas contre nous, mais contre l'Eternel». Nous avons à bien comprendre cela; si dans nos affaires, dans nos familles, les choses ne vont pas selon nos désirs et que nous murmurions contre choses ou personnes, ces murmures montent jusqu'à Dieu, c'est Lui que nous offensons. Ce qui l'honore, au contraire, c'est une confiance entière, implicite.

Que les Israélites étaient heureux de se trouver encore sous le régime de la grâce! Quelle différence quand ils seront sous la loi! Ici, l'Eternel vient pourvoir à leurs besoins, il ne leur fait pas entendre un mot de reproche, mais dans sa tendre compassion, il répond en leur donnant la nourriture. Plus tard, lorsqu'ils seront placés sous le gouvernement de Dieu, sous la loi, nous verrons la colère de Dieu s'enflammer et une plaie fondre sur eux, parce qu'ils auront murmuré (Nombres 11). Placés sous la loi, ils seront régis par la loi. Dieu est miséricordieux, mais son gouvernement a son effet. «La loi a été donnée par Moïse», l'homme est impuissant pour observer ce que Dieu commande, «la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ» (Jean 1: 17).

Dieu répond aux murmures d'Israël par la grâce et la bénédiction, mais pour nous qui connaissons mieux la grâce que ce peuple, nous avons à nous humilier, si le murmure naît en nos coeurs. «Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand le temps sera venu, rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous» (1 Pierre 5: 6, 7).

Israël ne se rappelle plus sous quel régime barbare il a vécu en Egypte, quand il oublie les soins de Dieu. Quelle ingratitude de croire que Dieu va le laisser mourir de faim! S'il prend soin de nous quant aux besoins corporels, combien plus quant aux besoins de nos âmes; si nous désirons le connaître, nous approcher de Lui, Dieu répond; il répond à ces soupirs d'une âme qui le cherche. David cherchait Dieu, son âme avait soif de Lui, et dans le désert, «dans une terre aride et altérée et sans eau «son âme a été rassasiée» (Psaumes 63: 1, 5).

En Egypte, Dieu est descendu aux cris de son peuple, mais ici, au désert, il est au milieu d'eux. Comme il est précieux de l'avoir avec soi dans le désert! Quand nous avons connu la délivrance de Jésus, quand nous sommes sauvés, notre privilège est de pouvoir dire: «Le Sauveur est avec moi», et d'avoir la certitude qu'en traversant ce monde, dont nous ne sommes pas et ne devons pas être, Dieu est avec nous et nous tient par la main. Le chrétien soupire quelquefois après les choses du monde, il voudrait en jouir, en tâter, s'y livrer; pauvre chrétien! il est impossible de goûter à ces choses et de jouir des choses de Dieu. «N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu» (Ephésiens 4: 30). Les Israélites avaient avec eux le Dieu de toutes grâces — nous l'avons de même. — Ne l'attristons pas en quittant le désert pour les choses du monde; dans le désert, n'avons-nous pas Christ, ce qui est de beaucoup meilleur?

Dieu passe par-dessus les murmures d'Israël et n'exerce pas le jugement; il dit: «Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain». Vous regrettez les choses de l'Egypte! Vous allez recevoir une nourriture préparée par moi-même et qui descendra du ciel. Le chrétien doit attendre tout du ciel; dans la détresse, il prie: Dieu répond. Il donne jour après jour et pourvoit à ses besoins. Il a à recevoir tout comme venant du ciel, et alors quelle saveur il trouve à ces aliments qu'il reçoit de la main de Dieu et qui, assaisonnés par la prière, sont bons à prendre. Qu'ils sont malheureux ceux qui ne savent pas que nous avons tout à recevoir de la main de Dieu!

Il nous faut aussi considérer le côté spirituel: des centaines d'années plus tard, le même peuple dira au Seigneur: «Moïse nous a donné à manger du pain venant du ciel» (Jean 6: 31). La foule avait suivi Jésus dans la solitude pour l'écouter, et, connaissant leurs besoins, il les nourrit; devaient-ils conclure de cela qu'ils n'avaient plus rien à faire qu'à attendre les aliments? Le Seigneur les détourne de cette pensée grossière et charnelle et les ramène à la vraie question: le vrai pain de vie, c'est celui qui est descendu du ciel. «Moi, je suis le pain de vie» (Jean 6: 35). «Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle» (Jean 6: 27). «Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle» (Jean 6: 54).

Nous avons à manger journellement cette nourriture que Jésus place devant nous, mais nous devons aussi considérer un Christ céleste et nous nourrir de ce qui nous est présenté de lui dans l'Evangile, douceur, obéissance, dévouement, ce vrai pain du ciel est une nourriture fortifiante pour notre âme.

Le peuple devait sortir et recueillir la portion d'un jour — non pas de deux — il n'avait pas à faire de provision, mais à compter, jour après jour, sur la munificence de l'Eternel, il ne devait pas se défier de Dieu. Quelle grande leçon pour nous; chaque jour il nous faut nous attendre à Dieu pour le nécessaire. Il nous nourrit chaque jour de notre vie et bien plus encore qu'à l'Israélite, il nous convient d'avoir cette attitude de l'attente, parce que nous attendons le Seigneur qui vient nous prendre et nous introduire dans la maison du Père. Si nous devons mettre notre confiance en Dieu, cela ne signifie pas que nous ayons à agir sans prévoyance, mais nos coeurs ne doivent pas s'attacher aux choses qui périssent. Le travail est une chose nécessaire: «Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus» (2 Thessaloniciens 3: 10). Nourrissons-nous de Christ jour après jour, et pensons à cette parole du Seigneur: «A chaque jour suffit sa peine» (Matthieu 6: 34).

L'Eternel dit, en parlant du peuple: «Afin que je l'éprouve, pour voir s'il marchera dans ma loi ou non».

Dieu veut que nous joignions à la connaissance, l'obéissance, et que nous marchions dans l'obéissance. Apprenons à nous reposer sur ce Dieu fidèle. Les Israélites doivent manifester leur obéissance en recueillant chaque matin la provision d'un jour, et le sixième jour celle de deux jours, parce que Dieu veut, au septième jour, donner du repos à son peuple. Dans toute la Parole, nous trouvons cette pensée du repos, figure du repos excellent que Dieu veut donner à l'âme. «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos» (Matthieu 11: 28).

Dieu connaissait notre coeur, nos besoins l'homme inquiet, agité, soucieux, se travaillant, se fatiguant, Dieu a donné ce repos qui lui est tellement nécessaire. Dès le commencement, le septième jour est un jour de repos; le péché a détruit ce repos, mais le Seigneur est venu nous apporter le repos de la conscience, du coeur. Le repos est uni à la connaissance et à la jouissance du Seigneur. Lorsque nous nous tenons à ses pieds, comme Marie, écoutant sa parole, goûtant son amour, nous avons ce repos que le monde ne peut ravir, ce divin repos qui est le prélude du repos éternel, réservé par Dieu à son peuple et qui nous attend.

(Versets 9-12). «La gloire de l'Eternel parut dans la nuée» mais non pour exercer le jugement sur ce peuple qui était sous le régime de la grâce; plus tard, nous verrons Dieu ordonner à Moïse et à Aaron de se séparer d'Israël qu'il va consumer en un instant, à cause de son péché — il n'était plus sous la grâce — mais ici, en dépit de sa faiblesse, de ses murmures, l'Eternel exerce sa grâce envers Israël.

(Versets 12-31). Il lui envoie des cailles à manger. Une autre fois, pour répondre de nouveau aux murmures du peuple, Dieu envoie des cailles, mais «la chair était encore entre leurs dents, avant qu'elle fût mâchée, que la colère de l'Eternel s'embrasa contre le peuple, et que l'Eternel frappa le peuple d'un fort grand coup» (Nombres 11: 33). Il était alors sous la loi.

Lorsque la gloire de l'Eternel apparaît, elle n'apparaît pas en arrière, du côté de l'Egypte, dont les Israélites regrettaient les «pots de chair» et le pain, mais du côté du désert; ils voient cette gloire, ils voient que l'Eternel voulait toujours les conduire. Nous avons beau faire, Dieu ne nous laisse pas retourner vers le monde; Jésus nous conduit, et, si nous avons les yeux fixés sur Lui, nous ne pourrons retourner en arrière; le grand secret, c'est d'avoir les yeux sur lui; entre lui et le monde il n'y a pas de compromis. C'est par la foi que nous contemplons la gloire du Seigneur Jésus, et, arrêtant nos regards sur lui, «nous sommes transformés en la même image» (2 Corinthiens 3: 18).

Lorsque la manne parut, au grand étonnement des Israélites, ils avaient déjà des directions de Dieu quant à la quantité que chaque individu devait recueillir; elle devait être recueillie chaque jour, et il fallait se lever de bon matin, parce que, à la chaleur du soleil, elle fondait. Il ne fallait pas être paresseux pour recueillir le pain de chaque jour! Remarquons bien que c'est «le pain de chaque jour»; il y en avait assez pour le jour présent et il n'y avait pas à s'inquiéter pour le jour suivant. Qu'est-ce que le Seigneur recommandait à ses disciples? «Ne soyez pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même: à chaque jour suffit sa peine» (Matthieu 6: 34). Dieu peut donner le nécessaire chaque jour sans que nous ayons à nous tourmenter. Pour apprendre cette leçon, il est indispensable d'avoir confiance en Dieu, de croire Dieu, de savoir ce qu'il veut et peut faire pour nous; c'est le fondement de la paix pour marcher dans le désert. Dieu s'était fait connaître à son peuple dans sa puissance, en le délivrant, dans sa miséricorde, en l'épargnant; combien il a fait plus pour nous sauver d'un salut éternel! Pour l'épreuve présente, la difficulté actuelle, nous avons à nous confier en Lui, et à repousser tout ce qui agite et éloigne de lui. Ce qu'il nous donne sera suffisant; la manne est mesurée à chacun, à chaque famille, et il y a égalité pour tous. Paul se sert de ce passage pour montrer que celui qui est dans l'abondance, comme celui qui a moins ou qui est dans la pauvreté, a à donner selon ce qu'il possède, sur un principe d'égalité (2 Corinthiens 8: 11-15). L'apôtre dit cela à propos de l'exercice de la charité dont il faut user les uns envers les autres. C'est une grâce que de pouvoir subvenir aux besoins de nos frères.

Ainsi, ce que l'Eternel prescrit était ce qu'il jugeait nécessaire pour un jour, les Israélites n'avaient pas besoin d'avoir davantage; ils devaient apprendre à être satisfaits de ce que Dieu donnait, dans les circonstances où il les plaçait. Dieu éprouvait son peuple; il voulait voir son obéissance en lui prescrivant de ne pas amasser pour le lendemain, et il éprouvait sa foi en lui donnant l'ordre de recueillir au sixième jour, la portion du septième.

Cette manne se conservant deux jours est un miracle, que l'on a cherché à atténuer, mais qui reste un miracle. Au matin du septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir, mais rien n'était descendu du ciel sur la terre.

Le travail des enfants d'Israël, au désert, était de se lever de bonne heure, et de récolter leur nourriture. Nous avons à travailler, à agir d'une manière ou d'une autre, mais Dieu ne veut pas l'oisiveté, et nous avons la confiance qu'il bénit notre travail. Comme c'est précieux pour ceux qui travaillent et dont le gain est modeste, d'avoir la certitude que Dieu pourvoira.

Dans sa bonté, l'Eternel veut que son peuple se repose. Dieu avait travaillé six jours afin de créer toutes choses: la terre pour servir de séjour à l'homme; les animaux pour être les serviteurs de l'homme; l'homme lui-même qu'il établit roi sur la création. Et quand il eut achevé de créer, il déclara que tout était très bon. Comme elle devait être belle, en effet, cette terre dans toute sa fraîcheur! Et Dieu se reposa après avoir fini son oeuvre. Ce repos, la méchanceté de l'homme l'a troublé; le mal est entré, et Dieu a dû recommencer le travail, non de création, mais afin de tirer l'homme de l'abîme dans lequel, il s'était plongé. C'est pourquoi Jésus dit: «Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille» (Jean 5: 17). Dieu travaille et Jésus est son collaborateur dans ce travail béni; il a accompli l'oeuvre parfaite de la rédemption, mais le travail continue; Dieu travaille dans son amour pour amener les âmes au salut par Christ; l'homme lui est cher. Quelle grâce de le savoir, de savoir que «ses délices étaient dans les fils des hommes» (Proverbes 8: 31). Que notre Dieu soit béni! Quand nous écoutons sa voix, que nous sommes amenés à Lui par Jésus, il n'y a de repos pour nous que près de Lui; nous aurons à traverser des troubles, des difficultés, mais rien, dans cette position, ne peut altérer le repos de la conscience et du coeur, et bientôt nous jouirons du repos parfait quand le Seigneur Jésus sera venu et nous aura pris avec Lui.

Voici maintenant les voies de Dieu: Israël, peuple terrestre, représente l'homme; Dieu veut un repos pour l'homme, et Dieu voulait que son peuple goûtât ce repos après les six jours de travail, c'est pourquoi il lui ordonna de ne rien faire au septième jour, jour du sabbat. Sans doute, nous avons besoin du repos matériel, l'homme qui viole cette loi en souffre — mais nous n'avons pas à considérer la chose seulement à ce point de vue — Dieu a voulu que nos occupations fussent suspendues pour goûter le repos près de lui. Le septième jour est remplacé pour nous par le premier; le sabbat, par le dimanche, jour de la résurrection, jour où Christ a triomphé de la puissance de Satan. C'est l'image du repos éternel. La fête des tabernacles, qui durait pendant sept jours, représentait un cycle complet, figure du millénium, pendant la durée duquel la justice et la paix régneront. Mais au septième jour, succédait le huitième — le premier de la semaine pour les chrétiens — et ce jour-là est la figure du repos éternel. Pour nous, la première création a trouvé sa fin à la mort de Jésus; nous appartenons à la nouvelle création, et le jour de la résurrection devient naturellement notre jour de repos. Le Seigneur est ressuscité le premier jour de la semaine (Matthieu 28: 1-10); le premier jour de la semaine, il apparaît deux fois à ses disciples (Jean 20: 19, 26). L'apôtre Paul recommande «que chaque premier jour de la semaine, chacun mette à part chez lui… pour la collecte pour les saints» (1 Corinthiens 16: 1, 2). Jean fut ravi en Esprit, «dans la journée dominicale» (Apocalypse 1: 10). Le sabbat a fini son temps; il reprendra son cours pour les Juifs du millénium, mais pour nous, qui vivons dans l'intervalle, c'est en ce précieux jour de la résurrection, que nous nous rassemblons au nom du Seigneur Jésus, nous souvenant de tout l'amour qu'il nous a manifesté. Dieu voulait que son peuple se reposât auprès de lui et jouît de sa bonté. Ne jouissons-nous pas d'une manière spéciale de la présence du Seigneur au milieu de nous? Quelle grâce d'appartenir à cette nouvelle création, où il n'y a que vie, lumière, amour; où Jésus apparaît dans toute sa beauté. Réalisons-nous assez qu'il est là, présent, prenant son plaisir avec nous?

Dieu prenait soin des Israélites, il y avait abondance dans leurs maisons pour le jour du sabbat. Peut-être, quelques chrétiens pensent-ils pouvoir gagner de l'argent le dimanche?… Ils doivent compter sur la puissance de Dieu, et mettre ce jour-là à part, pour être entièrement au Seigneur.

Tous ne furent pas obéissants, mais il n'y eut aucun profit pour eux à se lever de bon matin; peut-être cherchèrent-ils longuement, ils ne trouvèrent rien. Ah! il faut rester dans le chemin de Dieu, dans l'obéissance et la soumission du coeur.

Il y a autre chose encore à examiner. En Jean 6, Jésus dirige nos pensées vers un point plus élevé. La foule suit le Seigneur qui l'a nourrie, et elle lui demande un miracle (verset 30), en rappelant celui opéré au désert pour leurs pères (verset 31). Mais le Seigneur détourne leurs regards des choses matérielles. L'important, c'est de nous occuper de ce qui subsiste en vie éternelle: «Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle» (verset 27). Il ne faut pas oublier cette nourriture céleste, car ce qui peut nous faire traverser le désert avec un coeur affermi, c'est d'y être occupés des choses d'en haut. Jésus se présente comme le pain de vie (verset 35), et celui qui mange de ce pain-là, ne mourra point à jamais, «il vivra éternellement» (verset 51). «Je le ressusciterai» (verset 44), dit le Seigneur. Celui qui se nourrit du pain de vie reçoit une puissance de vie telle que son corps y participe et ressuscitera. Le Fils de Dieu est descendu du ciel. Il est devenu un homme parfait, parfait en obéissance, et dans sa vie il a manifesté ce qu'est la vie céleste.

Venir à Christ, c'est croire en lui. Se nourrir du pain de vie, c'est croire en lui; en contemplant ce qu'il a été sur la terre, nos coeurs sont nourris et nous n'avons pas besoin d'une autre nourriture que celle que nous trouvons en lui. Il faut croire de coeur au Fils pour avoir la vie éternelle. Nous avons, chaque matin, à recueillir la manne céleste, dans la prière, dans la lecture de la Parole. Une âme qui négligerait cela se dessécherait et ne pourrait jouir des choses d'en haut. Pour jouir des choses spirituelles, l'âme a besoin d'être nourrie de Christ, objet divin qui occupe nos coeurs. Après avoir dit: «Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement», Jésus ajoute: «Ce pain… c'est ma chair» (verset 51). Nous avons à nous nourrir d'un Christ mis à mort, qui a expié nos péchés, et à vivre dans la communion de Celui qui est maintenant dans la gloire; l'Esprit Saint dirige nos pensées vers les choses qui sont au-dessus de la terre, vers les choses qui ne passent point.

 (Versets 32-36). D'après l'ordre de l'Eternel, il faut recueillir un omer de manne et le garder devant Dieu en témoignage que le peuple a passé à travers le désert et a été, tout le temps, nourri par Dieu. Le Seigneur Jésus dit à ceux de l'assemblée à Pergame, qui, au milieu des désordres sont demeurés fidèles, se sont séparés du mal: «A celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée» (Apocalypse 2: 17).

Dans cet omer, dans cette manne cachée devant Dieu, nous avons l'image «d'une vie cachée avec Christ en Dieu». Pendant que nous traversons le désert, notre Seigneur est dans le ciel, caché à ceux qui ne le connaissent pas, mais demeurant toujours ce pain de vie dont nous avons à nous nourrir. Nous ne saisirons le dessein de Dieu que lorsque nous verrons Christ partout, et en traversant le désert, nous serons heureux de le contempler dans son amour divin, dans son obéissance parfaite. Nourrissons-nous de Lui, tout en pensant qu'il est dans le ciel; marchons dans le chemin, les yeux arrêtés sur le Bien-Aimé du Père, et que nous puissions répondre de tout notre coeur à son amour.

Chapitre 17

Dans ce chapitre, il y a deux sujets bien distincts: les eaux jaillissant du rocher et le combat des fils d'Israël contre Amalek. Nous y trouvons pour nous-mêmes des leçons diverses: leçons morales à tirer de la conduite d'Israël, leçons spirituelles, ce qui leur arrive étant pour nous des types, des figures.

 (Versets 1-7). Remarquons que l'assemblée d'Israël, dirigée par la nuée, part, sur le commandement de l'Eternel, de l'endroit où Dieu lui a donné la manne. L'Eternel est le guide et le protecteur de son peuple; heureux peuple! Par l'histoire d'Israël, dans les choses où il passe, nous apprenons et nous comprenons ce qu'est l'homme naturel.

Le peuple arrive à Rephidim et ne trouve pas d'eau; s'il avait été un peuple comme les autres, rien n'aurait pu lui en procurer; mais le peuple de Dieu qui a été délivré du joug de l'Egypte, qui a traversé à pieds secs la mer Rouge, qui a vu l'armée du Pharaon engloutie dans les eaux, qui a été conduit, nourri, désaltéré, tout cela par Dieu dans sa bonté, ce peuple murmure! Pour l'homme, il y avait là une difficulté insurmontable; mais pour Dieu, la difficulté n'était pas plus grande que de donner la manne en quantité énorme pour nourrir tant de personnes, et Celui qui l'avait donnée pouvait aussi procurer l'eau dont Israël avait besoin. Quel aurait dû être le sentiment du peuple en ce besoin pressant auquel nul homme ne pouvait subvenir? Il avait avec lui quelqu'un de puissant qui ne l'avait pas délivré pour le laisser mourir de soif, et c'est ce quelqu'un qu'il oublie… il murmure et conteste avec Moïse. N'est-ce pas l'image de notre coeur? Ne sommes-nous pas l'objet des délivrances de Dieu, et cependant combien nous sommes prompts à douter, à dire: Que mangerons-nous, que boirons-nous, de quoi serons-nous vêtus? prompts à nous soucier. Qu'est-ce qui produit cela? L'incrédulité. Dès qu'il y a quelque difficulté, l'incrédulité s'étale. Les Israélites s'élèvent contre le conducteur assigné de Dieu pour être avec eux, et ils témoignent d'une grande irritation. Comme eux, nous nous agitons, nous nous tourmentons, nous nous irritons, aussitôt que tout ne va pas selon nos désirs; à quoi cela sert-il?… tous nos murmures, nos raisonnements, notre irritation ne changeront pas d'un point notre chemin. Si Israël murmure, quelle grâce se déploie de la part de l'Eternel!

Moïse a confiance, et fait ce qu'auraient dû faire les enfants d'Israël; il croit l'Eternel, il s'adresse à Celui qui est capable de faire couler les eaux en abondance. Il a bien le sentiment de son impuissance: «Ils me lapideront», mais il croit. Oh! que n'avons-nous cette confiance? Celui qui a donné son Fils, avec ce Fils que ne nous donnera-t-il pas? Portons tout devant lui avec une confiance absolue. Il a pris notre cause en mains et ne veut pas nous laisser; connaissons-le tel qu'il s'est révélé à nous. Malgré son incrédulité, Israël a, comme nous l'avons dit, le bonheur d'être sous le régime de la grâce qui agit, et non sous la loi qui condamne. En grâce, Dieu vient vers lui pour subvenir à ce qu'il lui faut; en grâce, Jésus vint à Pierre, et étendant sa main, le tira des eaux où il allait être englouti, parce que sa foi défaillait.

L'Eternel parle à Moïse, à celui qui est en communion avec lui. Il vient lui-même rassurer nos coeurs dès que nous sommes près de lui, il nous parle pour fortifier nos âmes et nous montrer des ressources que l'homme du monde ne connaît pas des ressources en Lui, qui seul est notre aide. Moïse peut passer hardiment devant ce peuple qui veut le lapider. Dieu est avec lui. Il doit prendre avec lui des anciens d'Israël, parce que Dieu veut des témoins, et en sa main la verge qu'il portait dans sa première entrevue avec l'Eternel, auprès du buisson en feu, cette verge qui se transformait en serpent, et qui étendue, faisait tomber des plaies sur l'Egypte; cette verge, signe d'autorité, de gouvernement et de jugement. Moïse peut passer devant le peuple avec toute la majesté dont l'Eternel le revêtait, ayant en sa main le signe de la puissance de Dieu. Jésus revêtait de puissance, de grâce, ses apôtres, afin qu'ils pussent agir en puissance et en grâce à l'égard des âmes, et lorsqu'une âme a des besoins, c'est toujours cette puissante volonté de Dieu qui opère.

Pourquoi Dieu choisit-il ce miracle? Lorsque la verge avait frappé les eaux, elle avait produit la mort, et maintenant la verge fait couler l'eau, et c'est la vie pour le peuple; combien cela est frappant.

Sinaï, où la loi est donnée, est par conséquent un lieu de jugement, tandis que Horeb est presque partout le lieu de la grâce. Dans ce lieu, Dieu va agir en grâce. Nous avons dans le ciel le trône de la grâce, devant lequel nous pouvons tout apporter et nous trouverons le soulagement dont nous avons besoin. Dieu dit à Moïse: «Va». Le peuple attend, la verge frappe le rocher, la grâce divine descend en puissance; les eaux coulent en abondance, les eaux pures, vives et jaillissantes; c'est la vie!

Tous ceux qui appartiennent à Jésus peuvent compter sur l'intervention de Dieu en grâce pour tout ce qu'il leur faut.

N'oublions pas que ce que l'Eternel accomplit ici est un miracle. Les Israélites s'abreuvèrent, et désormais les eaux ne manqueront plus jusqu'à ce qu'ils atteignent les confins de Canaan (Nombres 20: 1-13). Pendant quarante ans, Dieu les nourrira de la manne, et leur fournira l'eau rafraîchissante qui leur est nécessaire.

Moïse veut qu'il y ait un souvenir de ce qui a amené ce miracle de la grâce, et il nomme ce lieu «Massa et Mériba» (tentation, contestation), parce qu'Israël a contesté et a mis en doute la puissance de l'Eternel. Quel péché! Il n'y avait pas plus de deux mois que le peuple était sorti d'Egypte et avait vu se dérouler toute la puissance merveilleuse de son Dieu! Gardons-nous de l'imiter et ne doutons jamais qu'Il est avec nous; Jésus a dit: «Je suis avec vous jusqu'à la consommation du siècle» (Matthieu 28: 20).

L'homme a péché, il s'est séparé de Dieu, il est incrédule et méchant, comment Dieu a-t-il répondu? Il a chassé l'homme du paradis… mais l'a-t-il abandonné? Il lui a ouvert son coeur: tu as péché, eh bien, vois comme je t'aime: «Je donne mon Fils unique, pour toi, pour le monde, afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas, mais ait la vie éternelle».

Nous avons besoin de toutes ces leçons que nous donnent les Israélites, non pour les imiter, mais pour les éviter. Si je rencontre sur mon chemin une ornière profonde, je n'ai pas besoin d'y aller, il me suffit de voir quelqu'un en sortir souillé. Les fautes d'Israël sont là, pour nous avertir; tout ceci s'applique à ceux qui appartiennent au Seigneur, et qui passent par le chemin tracé par Dieu. Les autres peuples, les Amalékites, ceux qui franchissaient le désert, n'étaient pas «le peuple de Dieu» et ne pouvaient compter sur des ressources semblables. Nous sommes sous les soins, sous la garde de Jésus, nous sommes son troupeau, et l'on ne peut entrer dans ce troupeau que par la foi en Christ.

Voyons maintenant les choses au point de vue spirituel:

Le sang de l'agneau pascal est le type de l'expiation que Jésus a offerte à Dieu sur la croix. Les Israélites étaient aussi coupables que les Egyptiens, mais le sang les a sauvés, le sang mis sur les portes, Le sang précieux du Seigneur, le sang mis sur nos coeurs, nous sauve de la condamnation; il n'y a point de condamnation pour nous. Les Israélites furent délivrés de Pharaon en passant la mer Rouge. Dans la mort et la résurrection du Seigneur, le chrétien se trouve délivré de Satan et du péché.

Les eaux de Mara donnent la mort, et pour écarter cette mort, Dieu enseigne un bois qui enlève l'amertume. Qui est-ce qui adoucit et écarte toutes nos amertumes? C'est Jésus lui-même.

Israël manque de pain; Dieu lui donne la manne. Il nous donne à nous, comme nourriture spirituelle, Jésus, le pain de vie. Celui qui mange ce pain-là, a la vie à jamais. Notre nourriture, pendant que nous traversons le désert, c'est Christ dans son humanité, et nos coeurs sont ainsi nourris et fortifiés. Voici maintenant une autre chose, dont nous avons besoin, sans laquelle nous ne pouvons jouir de celles que nous venons d'énumérer: c'est l'Esprit Saint, et c'est là, ce dont les eaux qui sortent du rocher sont la figure, eaux rafraîchissantes, bues avec avidité par les fils d'Israël, et qui leur communiquèrent la force et la vie.

Il y a, dans le Nouveau Testament, tout un enseignement de l'Esprit Saint. Nous y apprenons de quoi le rocher est la figure: «Nos pères buvaient d'un rocher spirituel qui les suivait, et le rocher était le Christ» (1 Corinthiens 10: 4). Ce rocher typifie donc Christ; mais pour pouvoir participer aux grâces qui découlent de lui, et en jouir, une chose est nécessaire: «A moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jean 12: 24). Pour porter du fruit, il fallait que Jésus passât par la mort et sous l'effet du jugement de Dieu contre le péché; il fallait que la verge du jugement de Dieu tombât sur lui. Il n'est pas mort seulement comme martyr, mais comme victime, comme notre substitut devant Dieu. Dieu n'a pas épargné son propre Fils; ce fils s'est présenté pour porter tous nos péchés, il les a accumulés sur sa tête, et Dieu l'a frappé, car dans son agonie il s'est écrié: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (Matthieu 27: 46). Il a été frappé de Dieu et affligé (Esaïe 53: 4), et c'est par cela que le rocher s'est ouvert et que les eaux de la grâce ont coulé pour nous. Dans la journée de la fête des tabernacles, Jésus s'est écrié: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive» (Jean 7: 37). Soif d'espérance, soif de paix: «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de lui. Or, il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui; car l'Esprit n'était pas encore» (versets 38, 39).

Nous avons devant nous Celui qui a été frappé, celui de qui découlent ces eaux rafraîchissantes qui apportent la paix, le bonheur, la joie: «Venez à moi et buvez». Quel étrange spectacle eussent présenté les Israélites, s'ils s'étaient tenus à distance du rocher d'où s'échappait l'eau désirée; leurs compagnons n'auraient manqué de les appeler. N'est-ce pas ce que nous voyons? L'Evangile est annoncé, tous les hommes sont appelés, et combien, hélas! restent à l'écart, qui ne veulent pas venir s'abreuver à la source de la vie. La fontaine est ouverte, et l'eau qui en jaillit, c'est la vie éternelle. Israël reçoit la vie pour le corps, et ce que Dieu donne, c'est la vie éternelle, vie de bonheur, de félicité, qui ne finira point. Dieu nous a donné Christ; combien cela est précieux, et Christ nous dit: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive».

(Versets 8-16). Il est intéressant de voir que Dieu, après s'être montré en faveur d'Israël d'une manière si remarquable, veut maintenant qu'Israël agisse. L'ennemi se présente et il faut le combattre. Ce n'est plus, le temps où il fallait faire sortir les Israélites d'Egypte, ou les soustraire à la poursuite du Pharaon; ils n'étaient point alors un peuple capable de lutter; maintenant ils sont délivrés, leur position est changée: ils sont sous les soins de Dieu, et il faut qu'ils marchent. Un ennemi se rencontre sur leur chemin; Dieu aurait pu les en délivrer, mais tel n'est pas son dessein; la victoire remportée par Israël sur Amalek n'anéantit pas ce dernier, et nous le verrons reparaître à différentes phases de l'histoire du peuple de Dieu. Il est déjà mentionné en Genèse 14: 7. Dans ses dernières visions, Balaam prévoit sa complète destruction (Nombres 24: 20). Voici donc Israël aux prises avec cet ennemi qui se jette sur lui avec violence et avec ruse, attaquant par derrière, alors qu'il est las et harassé (Deutéronome 25: 17-19). C'est bien la violence et la ruse qui caractérisent Amalek.

Que va-t-il se passer? Qui va donner des ordres? C'est Dieu qui dira ce qu'il y a à faire. Moïse apparaît, dirigé par l'Eternel; il parle à Josué. Josué, fils de Nun, est nommé ici pour la première fois, et Moïse lui ordonne de choisir des hommes pour combattre Amalek. Ce ne sera pas tout le peuple qui combattra, mais l'ordre est donné, selon les pensées de Dieu, de choisir des hommes, et Dieu lui-même préside à ce choix et à celui du capitaine. Israël pourra-t-il résister à cette attaque impétueuse? Laissé à ses propres forces, il lui eût été impossible de tenir, mais, conduit par l'Esprit de Dieu, il sait ce qu'il doit faire. Moïse prend en sa main la verge de Dieu, par laquelle tant de prodiges ont été accomplis; il monte sur la colline, vers Dieu, afin de remplir son rôle; rôle bien important, celui d'intercesseur. Mais il ne va pas seul: la sacrificature dans Aaron la lumière dans Hur (Hur signifie lumière), accompagnent le législateur jusqu'au sommet de la colline, et là, Moïse élève les mains, ce qui est le signe extérieur de l'intercession. L'apôtre Paul écrivait à Timothée: «Je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains pures» (1 Timothée 2: 8), c'est-à-dire prient Dieu, intercèdent auprès de Dieu. Cette intercession est puissante, elle monte vers Dieu, et l'Eternel écoute; mais si elle cesse, le peuple faiblit et cède devant l'ennemi; lorsqu'elle recommence, le peuple reprend vigueur. Un homme, même un Moïse, ne peut soutenir longtemps cette position; il faut que Aaron et Hur le fassent asseoir et soutiennent ses mains devenues pesantes; ainsi, l'intercession ne s'interrompt point, et Amalek est vaincu, il s'enfuit, la victoire pour Israël est complète. Nous voyons les soins de Dieu en faveur de son peuple, pour le rendre capable de résister à l'ennemi.

Amalek n'a pas attaqué Israël seulement, mais Dieu même, il a porté sa main sur le trône de l'Eternel. Le trône de l'Eternel était là; l'arche était dans la pensée de Dieu, mais Dieu était là, et c'était bien à Lui qu'Amalek faisait la guerre. Cela ne rappelle-t-il pas quelque chose de précieux pour le chrétien. Lorsque Saul fut arrêté sur le chemin de Damas par une vision, le Seigneur lui dit: «Pourquoi me persécutes-tu?» (Actes 9: 5). Saul touchait à ceux qui étaient les membres du corps, et notre union est telle que toucher à un membre, même au plus petit, c'est toucher au Seigneur.

Le crime d'Amalek était grand et devait avoir un mémorial. Son nom devait être effacé de dessous les cieux; de génération en génération, l'Eternel aurait la guerre contre lui. Quand nous suivons son histoire dans la Parole, nous voyons cette guerre se continuer, et Deutéronome 25: 17-19, enseigne qu'Israël doit se souvenir de ce que lui a fait Amalek, et que lorsqu'il sera en repos dans le pays que Dieu lui donne, il devra effacer sa mémoire de dessous les cieux. Israël ne s'est pas soumis à cet ordre, et Amalek est devenu un instrument pour châtier l'idolâtrie des enfants d'Israël. Dans 1 Samuel 15, nous voyons que lorsqu'Israël veut un roi, Dieu, pour éprouver ce qu'il y a dans le coeur de Saül, lui ordonne, par la bouche de Samuel, de détruire entièrement Amalek, et que l'obéissance n'a pas été complète, car le roi a été épargné.

Il faut qu'il y ait obéissance entière dans nos coeurs, même si Dieu veut qu'un oeil, qu'un bras soit arraché.

Au temps d'Ezéchias, il existait des «réchappés d'Amalek» (1 Chroniques 4: 43). Nous retrouvons encore ce peuple dans la personne de Haman, alors que les Juifs étaient dispersés parmi les nations. Ce favori d'Assuérus, toujours animé du même esprit, use de ruse, Satan agissant derrière lui, pour anéantir le peuple et, en lui, les promesses de Dieu. Mais Dieu renverse ses plans, et Amalek prend fin dans la personne d'Haman et de ses fils.

C'est l'histoire littérale, matérielle, d'Amalek, cet adversaire, cet ennemi de Dieu. Amalek ignorait cela, sans doute, mais Satan agissait par son moyen, et Israël est vainqueur parce que l'Eternel est son enseigne, parce qu'il a arboré comme drapeau la force de l'Eternel. La faiblesse d'Israël devient sa force par l'intercession de Moïse.

Il faut maintenant chercher la signification spirituelle, typique, de ce récit, et considérer en première ligne, combien la Parole est remplie d'enseignements.

Quand Jésus, après trente ans d'obscurité, commence son ministère, la première chose qu'il fait, c'est de venir à Jean pour être baptisé dans le Jourdain, prenant sa place avec les humbles, les petits; Dieu déclare alors qu'il est son Fils bien-aimé, et après ce baptême d'Esprit saint, il est conduit au désert. Là, Satan vient pour le combattre et l'anéantir, lui, et les desseins de grâce.

Ah! nous avons été sauvés par grâce, introduits dans une vie nouvelle, et nous avons pour nourriture la manne céleste, pour nous désaltérer, les eaux de la grâce, et nous entrons dans une vie active. Nous ne pouvons nous attendre à ce que, dans le désert, il n'y ait pas à combattre. Ecartons la pensée des peines et des épreuves — il n'en est pas question ici — le combat est contre un être personnel, contre celui qu'Amalek représente, contre l'ennemi de Jésus au désert, contre celui qui s'est précipité sur les enfants de Dieu, dès que l'Evangile a été annoncé et que l'Eglise ou l'Assemblée, a été formée. L'opposition de Satan s'est manifestée aussitôt par les sacrificateurs qui voulaient empêcher que la Parole fût prêchée; et Satan réussit à faire arrêter Pierre et Jean, lapider Etienne et jeter Paul en prison. C'est toujours lui qui s'oppose à la marche des enfants de Dieu, dans le désert. Est-ce seulement contre l'ensemble qu'il agit? Non, c'est aussi individuellement que nous sommes appelés à combattre; nous avons été parfaitement délivrés, et nous devons lutter, sachant que le péché ne domine plus sur nous (Lire Ephésiens 6: 10-12). Amalek c'était la chair et le sang pour Israël. La chair et le sang désignent ici l'homme, les hommes qui marchent sous les drapeaux de Satan.

Notre position et nos privilèges sont célestes, nos bénédictions sont dans le ciel, et le grand effort de Satan, c'est de nous empêcher de jouir de cela, et pour y arriver, il fait appel aux convoitises, et se sert de tout ce qui agit sur le coeur et sur l'imagination, pour détourner nos pensées. S'il réussit, c'est pour nous la perte de la communion, l'arrêt de notre marche spirituelle. Il se sert du monde, des convoitises, de la chair, et celle-ci devrait être tenue dans la mort. S'agit-il de marcher contre l'Eglise, il a les hommes à son service. S'agit-il de nous, il trouve en nous-mêmes les éléments voulus. C'est un ennemi réel, vivant, personnel, qui a une énergie, une puissance, une intelligence, du discernement. C'est redoutable, quand on pense à cette autorité, à cette domination des ténèbres, qui a osé marcher contre le Fils de Dieu, s'attaquer à lui.

Pour résister à l'ennemi, nous avons toute une armure de Dieu, armure complète pour nous couvrir et pour attaquer (Ephésiens 6: 13-18). Cette portion de l'armure, c'est l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. La Parole est mise en nos coeurs et l'Esprit est là pour la manier, pour diriger notre main; nous ne devons négliger aucune partie de l'armure. Jésus a donné l'exemple. Si tu es le Fils de Dieu, lui dit Satan, change ces pierres en pain; jette-toi en bas du temple; prosterne-toi devant moi; et le Seigneur se tient devant Satan, l'épée de l'Esprit dans sa main, et dit: «Il est écrit… il est écrit… il est écrit…» Il ne suffit pas d'avoir la Parole à la maison, de l'entendre aux réunions, de la lire en famille, quoique cela soit bien nécessaire, mais il la faut dans le coeur, il faut la lire avec attention, en demandant à Dieu de la faire pénétrer dans nos coeurs, de nous la faire comprendre, afin que nous n'ayons qu'à la tirer, quand vient la tentation. Nous sommes impuissants à combattre contre l'ennemi, si nous ne nous fortifions dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Cherchons la force auprès de lui, et cela par la prière, par elle seule nous trouvons la force, elle est jointe à l'épée de l'Esprit (Ephésiens 6: 18).

Il y a pour nous un intercesseur, qui connaît notre faiblesse, notre impuissance. Moïse n'était qu'un homme sujet à la fatigue; les bras de notre intercesseur ne fléchissent jamais, il élève ses mains pour bénir, et c'est dans cette attitude qu'il demeure toujours; et alors, tous les ennemis peuvent venir, Satan peut déployer tous ses efforts, «nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Romains 8: 37). Aussi longtemps que nous levons les yeux vers lui, que nos coeurs, nos pensées, sont attachés à lui, «nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés».

Les efforts de Satan ne cesseront pas quand l'Eglise sera enlevée; il y aura des saints sur la terre, et il s'attaquera à ce résidu fidèle, mais pour nous, nous avons cette promesse que Dieu brisera Satan sous nos pieds. Il y a plus: à la fin, il sera jeté dans l'étang de feu, il sera anéanti; pour nous, il l'est par l'épée de l'Esprit. Il n'y a pas de trêve entre Dieu et lui, mais Jésus triomphera.

Chapitre 18

 (Versets 1-12). Nous arrivons ici à une scène de famille qui est en même temps une scène de bénédiction, de repos, de calme, de paix, et cela vient après qu'Israël à été éprouvé d'une manière si forte dans les combats dont nous avons parlé. Combien cette entrevue de Moïse et de son beau-père est reposante; c'est une sorte d'oasis non seulement pour le peuple, mais surtout pour son chef. Il est des détails que nous aimerions sans doute connaître, mais la Parole nous donne ce qui nous est nécessaire, et non ce qui ne serait que pour satisfaire notre curiosité. Ainsi, jusqu'à ces versets, nous ignorions que Moïse eût renvoyé Séphora et ses enfants; depuis l'instant où elle a dit à Moïse: «Tu m'es un époux de sang» (chapitre 4: 26), il n'a plus été question d'elle. Une fois que Moïse eut accepté la tâche que Dieu lui donnait, qu'il fut entré pleinement, entièrement, dans son ministère, il se sépara de tout, de sa femme, de ses enfants, laissant ses liens de famille, liens si doux et qui devaient lui être précieux, car toute son histoire nous montre un homme doux et ardent dans ses affections. Mais il est tout entier au service de Dieu et ne veut aucune entrave; il n'y a plus que deux objets qui remplissent sa vie et son coeur: la gloire de Dieu et le bien de son peuple; il n'avait que cela dans ses pensées. Nous ne sommes pas des Moïse, nous ne sommes pas appelés à une tâche si belle et dans laquelle Moïse fait songer à Paul, mais pour nous, deux objets aussi devraient remplir nos coeurs: la gloire du Seigneur et le bien de son peuple, si, comme Moïse, nous entrions dans les pensées de Dieu. Moïse avait jugé qu'il devait renoncer à ses liens de famille, et nous avons à mettre au-dessus des affections les plus légitimes, le Seigneur, sa gloire, son nom. Moïse s'était séparé, mis à part. Ne trouvons-nous pas quelque chose de semblable dans le ministère du Seigneur? Au moment où il y entre, après trente ans d'obéissance, de soumission envers Joseph et Marie, il dit à sa mère: «Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi?» (Jean 2: 4), et ailleurs: «Qui est ma mère, et qui sont mes frères?» (Matthieu 12: 48). Il n'avait alors devant lui que l'oeuvre qu'il venait accomplir, et quand cette oeuvre s'accomplit sur la croix, il voit sa mère, pour laquelle son affection est toujours la même, et il la remet à son disciple bien-aimé. Voilà comment sa perfection se révèle en tout.

Il n'est pas dit que Moïse a fait venir les siens. Qui a dit à Jéthro d'aller? Pourquoi est-il venu? Dieu a dirigé sa conduite; le temps est venu où Moïse va retrouver sa famille et jouir de cette réunion. Dieu donne toujours au coeur des sujets de consolation; il demande de nous des coeurs soumis et occupés de lui.

S'il ne nous est pas dit quel messager apprit à Jéthro «tout ce que Dieu avait fait à Moïse et à Israël, son peuple, que l'Eternel avait fait sortir Israël d'Egypte», nous voyons que Jéthro amena les fils de Moïse; leurs noms: Guershom et Eliézer nous sont donnés, ainsi que leur signification: Séjournant là — Dieu une aide. Le premier rappelle que Moïse a été rejeté de son peuple, mais délivré du Pharaon, et qu'il a trouvé un refuge en Madian; le second témoigne de sa reconnaissance. Le sentiment qui devait remplir son coeur, alors que, chassé, il vint au pays de Madian, était qu'il vivait en étranger, seul, loin des siens, et il en souffrit douloureusement. Le Seigneur aussi souffrit douloureusement d'être seul, étranger, mais il peut dire: «Garde-moi, ô Dieu! car je me confie en toi» (Psaumes 16: 1). Etranger sur la terre, il était en communion avec son Père dans le ciel. Ces choses sont rappelées à Moïse, c'est-à-dire la signification du nom de ses fils, à présent qu'il n'est plus un étranger, mais qu'il est à la tête de son peuple, qu'il est délivré d'une délivrance bien plus grande, puisqu'au lieu de lui seul, elle comprend tout son peuple.

En quel lieu Jéthro vint-il rejoindre Moïse? Tout est significatif. A la montagne de Dieu, là cet Horeb, où Moïse, menant paître les troupeaux de Jéthro, avait reçu de l'Eternel sa mission. En Horeb, il se passe toujours des choses qui rappellent la grâce. Au chapitre 3: 12, l'Eternel avait dit à Moïse: «Lorsque tu auras fait sortir le peuple hors d'Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne». Israël est donc arrivé au but, non de son voyage, puisqu'il doit atteindre Canaan, mais à l'endroit où il peut servir son Dieu et lui offrir des sacrifices.

Jéthro arrive à la montagne de Dieu et fait communiquer la nouvelle à Moïse, qui, aussitôt, sort au-devant de lui. Quelle entrevue! Quelle reconnaissance dut s'élever dans le coeur de Moïse à la vue de son beau-père, avec lequel il avait vécu dans une certaine intimité, à la vue de sa compagne et de ses enfants! Ils s'enquirent touchant leur bien-être et entrèrent dans la tente, le lieu de l'intimité. Ah! quelle conversation, et que cela devrait nous rendre honteux! Là, rien d'oiseux et d'inutile, ils ne parlent pas de la pluie et du beau temps, ils s'informent de leur bien-être, sans doute, et c'est naturel. Jean écrivait à Gaïus. «Bien-aimé, je souhaite qu'à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère» (3 Jean 2). Mais le sujet qui les occupe, c'est ce que Dieu a opéré, les grands faits de l'Eternel à l'égard de son peuple, l'un racontant, l'autre écoutant, recevant ces choses merveilleuses. Jéthro avait appris qu'Israël était sorti d'Egypte, mais il ignorait encore les détails, et Moïse le met au courant de toutes les merveilles que la puissance de Dieu a opérées en Egypte, en fait de jugement; le bras de l'Eternel n'était pas raccourci; sa puissance divine avait anéanti l'ennemi, mais sa bonté divine s'était étendue sur Israël: Israël était maintenant son peuple. Aujourd'hui, c'est un peuple dispersé, mais les événements qui ont lieu et auront encore lieu dans l'avenir se rapportent à lui, sont et seront à cause de lui. Les pensées de Dieu convergent vers Israël, il est le centre de ses pensées. Il faut qu'Israël, peuple terrestre, soit à la tête des nations. Si nous ignorons l'issue des événements actuels, nous savons quelle sera l'issue finale: tout arrivera à point pour accomplir les desseins de Dieu à l'égard de son peuple. Le chrétien est dans la position d'Abraham, lorsque l'Eternel lui dit: «Cacherai-je à Abraham, ce que je vais faire» à Sodome et à Gomorrhe? (Genèse 18: 17). Nous pouvons discerner dans la parole de Dieu ce qu'il va faire; Dieu nous avertit de ce qu'est le monde, il nous montre où il va, et il nous éclaire sur les choses étranges qui se passent.

Moïse parle à sa famille des peines, des fatigues endurées par Israël, du passage de la mer Rouge, des eaux amères de Mara, du manque de pain, du manque d'eau, du combat contre Amalek, il parle de tout cela, non pour se plaindre ni murmurer, mais pour exalter d'autant plus l'Eternel. Son coeur devait brûler, quand il racontait la fidélité de l'Eternel pour soutenir, délivrer, diriger, conduire son peuple.

Nous qui sommes délivrés de tout, qui, pour tout, pouvons compter sur le Seigneur, faisons-nous de ces choses merveilleuses le sujet de nos conversations? Lorsque nous sommes ensemble, parlons-nous de la délivrance de la servitude, de la manière dont Dieu intervient en toutes choses pour notre bien; cela encourage de pouvoir nous dire les uns aux autres ce que le Seigneur a fait à notre égard, et de toujours placer devant nos coeurs la délivrance finale. «De l'abondance du coeur la bouche parle» (Matthieu 12: 34). Le coeur étant engagé avec le Seigneur, c'est lui qui occupe la pensée, et, pensant à lui, nous parlerons de lui; ainsi, les apôtres, devant le sanhédrin, portaient la bonne odeur de Christ.

Nous allons voir le résultat de cette conversation, dont nous avons sinon les détails, du moins les traits principaux. Nous pouvons nous représenter Moïse décrivant leur arrivée au bord de la mer Rouge, leur passage au travers des eaux, et l'engloutissement dans ces mêmes eaux de toute l'armée du Pharaon — combien cela devait frapper ceux qui écoutaient — puis l'entrée dans le désert, le miracle opéré à Mara, le délicieux repos d'Elim, le pain du ciel… Toutes les merveilles admirables de la puissance, de la bonté, de l'amour, de la fidélité de Dieu, sortent du coeur de Moïse et entrent dans celui de Jéthro. De tels récits réjouissent, soutiennent, encouragent, et le coeur de Jéthro se réjouit. Ce n'est pas pour lui que ces choses ont été faites, mais il est un homme de bien, qui a le coeur ouvert, qui connaît déjà l'Eternel quoique imparfaitement, et il se réjouit de ce que l'Eternel a fait pour Israël, et de ce qu'il l'a délivré des Egyptiens.

Lorsque nous rencontrons quelqu'un qui connaît le Seigneur, mais qui n'est pas affranchi, rapportons-lui ce que nous trouvons dans la Parole, parlons-lui de ce que le Seigneur est et fait sans cesse pour nous, parlons-en comme vivant de lui, et ce quelqu'un sera réjoui.

Maintenant Jéthro est entré plus avant dans la connaissance de l'Eternel, et il le bénit: «Béni soit l'Eternel, qui vous a délivrés de la main des Egyptiens et de la main du Pharaon…» Jusque-là il n'avait pas connu la puissance qui délivre. L'aveugle-né n'entra dans la connaissance de la puissance du Seigneur qu'après qu'il eut reçu de lui la vue. C'est la grandeur de la puissance divine qui saisit l'âme de Jéthro, et il confesse que l'Eternel est au-dessus de tous les dieux; il en a peut-être connu et servi plusieurs, mais maintenant ils sont à ses yeux, anéantis, jetés dans la poussière. Il trouve le vrai Dieu et l'adore, et il confesse cela en offrant des sacrifices.

Combien il est précieux d'être des instruments dans la main de Dieu pour le faire connaître, et qu'il est important que nos conversations soient empreintes de l'Esprit Saint, afin que les âmes le reconnaissent, qu'elles arrivent à jouir de la paix, du repos, à comprendre la mort et la résurrection de Christ. Le coeur adore quand il reconnaît Jésus pour Sauveur puissant, pour Rédempteur parfait.

Dieu voulait que Jéthro apprît à la connaître, de la bouche de Moïse; en venant, cet homme ne se doutait pas de tout de ce qui allait lui être révélé. Maintenant il entre en communion avec le peuple de Dieu en offrant des sacrifices et des holocaustes. Aaron et les anciens d'Israël viennent et mangent avec lui, c'est-à-dire entrent en communion avec lui, et le voici pleinement introduit dans la bénédiction.

C'est la figure de ce qui s'accomplira quand le Seigneur aura établi son règne dans les temps millénaires. Actuellement, il n'y a «ni Grec, ni Juif, ni barbare, ni Scythe» (Colossiens 3: 11), mais simplement «ceux qui croient»; il n'y a pas de nations, mais un peuple céleste dans le ciel. La Parole classe les hommes en trois catégories: l'Eglise, les Juifs et les gentils. Les Juifs, autrefois séparés des gentils, ont rejeté Jésus, et lui s'est tourné vers les gentils pour faire connaître que le mur de séparation est renversé, et que les croyants constituent l'Eglise, le Corps, qu'il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni nation. Mais le temps va venir où l'Eglise étant introduite dans le ciel, Dieu reprendra ses voies envers les Juifs. Le monde passera par un temps terrible, le résidu juif sera persécuté, mais il n'y aura pas Juifs et gentils réunis en un même corps. Les Juifs seront des missionnaires annonçant aux gentils le salut, et dans l'Apocalypse nous voyons ces derniers, mis à part des Juifs, racontant les grandes choses faites pour eux, et ils se réjouissent. «Louez l'Eternel, vous, toutes les nations; célébrez-le, vous, tous les peuples» (Psaumes 117: 1), parole que Paul cite à la fin de son épître aux Romains (15: 11).

Jéthro, Aaron, Moïse, les anciens du peuple, adorent, sont en communion en la présence de Dieu. C'est ce dont nous avons bien besoin; il faut que nous puissions dire: «L'Eternel devant lequel je me tiens»; il est là, près de nous, à chaque instant nous pouvons vivre dans sa présence. C'est ce qui adoucit, soutient, soulage, fortifie, garde du mal, et nous avons accès dans le sanctuaire, nous pouvons nous tenir dans la présence du Seigneur, nous pouvons venir à lui sans crainte, sans voile. Puissions-nous dire: «Je me suis toujours proposé l'Eternel devant moi» (Psaumes 16: 8). Nous avons à suivre toujours et en toutes choses, le Seigneur, notre parfait modèle.

Avant d'aller plus loin et de chercher les enseignements que contient la fin de notre chapitre, il est encore une chose sur laquelle nous ne nous sommes pas beaucoup arrêtés, c'est ce qui se rapporte à Séphora. Cette femme, que Moïse épouse en pays étranger, est une figure de l'Eglise, Epouse de Christ. Nous ne voyons pas dans l'Ancien Testament, l'Eglise présentée — c'est l'histoire d'Israël — quoique d'anciennes Bibles la mentionnent dans des entêtes de chapitres, mais, c'est une erreur. L'Eglise était un mystère caché en Dieu, et c'est à Paul qu'il a été donné de le faire connaître. Le caractère de l'Eglise est céleste, celui d'Israël est terrestre. L'Israélite entre dans ses privilèges d'une manière terrestre: il doit naître d'un fils d'Israël, être circoncis le huitième jour. L'Eglise se compose, non des membres d'une même nation, mais de tous ceux qui croient en Christ, ils forment le corps de Christ, ils seront son Epouse. Quand il est question de «gloire», de «gloire merveilleuse», dans l'Ancien Testament, cela ne s'applique pas, comme dans l'Apocalypse, à l'Eglise. Cela posé, bien établi, nous pouvons, à la lumière du Nouveau Testament, voir dans l'Ancien, des types de l'Eglise. D'abord, dans Eve donnée à Adam. Adam n'était pas complet sans elle. L'Eglise est le complément de Christ, comme nous le lisons dans l'épître aux Ephésiens. Puis, au 24e chapitre de la Genèse, dans cette merveilleuse histoire d'Abraham, envoyant son serviteur chercher une épouse pour Isaac. L'appel est adressé à Rebecca pour savoir si elle veut venir afin d'être unie au fils d'Abraham. Nous avons là l'appel de l'Eglise, de l'Epouse, pour être unie à son Chef. Nous trouvons encore un type dans Asnath, la femme de Joseph, prise d'entre les nations et donnée à Joseph, alors qu'il était gouverneur d'Egypte, le premier après le roi. Ici, nous avons l'Epouse de Christ dans la gloire. Ces différentes personnes représentent donc l'Eglise sous différents aspects. Et Séphora? C'est lorsque Moïse, rejeté par ses frères, est obligé de s'enfuir en pays étranger, qu'il trouve une épouse. Le Seigneur, rejeté par les siens, est monté au ciel, et rassemble de là une Epouse bien-aimée. Séphora reparaît sur la scène à un moment tout particulier, après qu'Israël a livré ses combats, qu'Amalek, son ennemi, a été voué à la destruction. Jéthro, qui représente les nations, l'amène à son Epoux glorieux. Nous avons trois classes: l'Eglise tirée hors du monde, les nations et les Juifs.

Comme il est beau de voir cette unité de pensées, ce plan dont l'expression se dévoile à nos regards en bien des endroits; la pensée de ce que Dieu devait accomplir était dans ses desseins éternels.

Par la prédication de l'Evangile est la puissance de l'Esprit Saint, par le Saint Esprit habitant dans nos âmes et nous unissant à Christ, en haut, nous avons cru et nous sommes scellés du Saint Esprit, nous avons cru et nous sommes des pécheurs lavés, purifiés, baptisés du Saint Esprit, unis à Christ en un seul corps, et l'ensemble béni, bienheureux de tout ce rassemblement, c'est l'Eglise de Christ. Elle se forme tant que nous sommes sur la terre et ne sera complète que lorsque «Jésus viendra avec un cri de commandement, avec une voix d'archange et avec la trompette de Dieu; il descendra du ciel; et les morts en Christ ressusciteront premièrement; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l'air» (1 Thessaloniciens 4: 16, 17). Mais l'Eglise n'est pas encore présentée publiquement comme Epouse de Christ.

Ceux qui ressuscitent à la venue du Seigneur, ne sont pas seulement ceux qui ont cru en lui, depuis sa résurrection, mais tous ceux qui se sont endormis en lui auparavant, les Abel, les Noé, les Abraham, les Isaac, les Jacob; tous ceux qui ont espéré en cette promesse du Libérateur, ressusciteront à son appel.

Quand donc l'Epouse de Christ sera-t-elle reconnue? Il faut lire, au 18e chapitre de l'Apocalypse, le jugement de Babylone la grande, représentant le système religieux et politique tout à la fois, le jugement de la fausse église qui n'est pas vêtue «de fin lin éclatant et pur qui sont les justices des saints»; elle tombe, et c'est alors que le Tout-puissant viendra dans son règne près de s'établir et c'est alors que retentiront tous les «Alléluia» (19: 1-10). Les noces de l'Agneau sont venues, l'Epouse préparée par Christ lui-même, est là, dans sa pureté parfaite, lavée par la Parole (Ephésiens 5: 25-27). Le moment est arrivé et la table du banquet éternel est dressée. L'Eglise était la fiancée de Christ, mais maintenant elle est déclarée comme étant son Epouse, et cela se passe dans le ciel.

Le Seigneur vient ensuite pour juger ceux qui marchent ouvertement, le front levé contre lui. Il sort du ciel, et les armées qui sont dans le ciel, c'est-à-dire son Epouse, le suivent. Elles l'accompagnent dans ce combat dernier, où la Bête et le faux prophète, qui sont les chefs des associations de la terre, sont «tous deux jetés vifs dans l'étang de feu embrasé par le soufre» (Apocalypse 19: 11-21).

Quel moment solennel quand Jésus prendra sa grande puissance en main pour anéantir Satan, qu'il le jettera dans l'abîme pour mille ans! Alors il y aura sur la terre un règne de paix et de justice. Le résidu fidèle d'Israël, qui a attendu la délivrance d'en haut, reconnaissant pour Messie, Jésus que ses pères ont fait mourir, et menant deuil avec larmes, sera rétabli par Jésus, dans son pays. Quelle allégresse quand Jérusalem se relèvera de ses ruines, que le temple sera rebâti, et que la gloire de l'Eternel y reviendra! Ce sera le millénium. Les Juifs rétablis deviennent des missionnaires, les nations sont rassemblées, le nom de l'Eternel est connu par toute la terre; les Juifs en tête, les gentils après, ne forment pas un tout comme l'Eglise, mais adorent ensemble l'Eternel, dans son temple; et toutes les bénédictions annoncées prophétiquement s'accomplissent. Ainsi Jéthro, l'homme des nations, mange du pain avec Israël, en la présence de Dieu, et entre en communion avec Dieu et avec son peuple.

Lorsque nous lisons la Parole, ne pensons pas seulement à nous, à ce que nous y trouvons pour nous, mais occupons-nous aussi de ce qui concerne la gloire de Jésus; cette gloire qui, une fois, sera manifestée sur la terre. Actuellement, c'est la grâce qui nous occupe surtout, la grâce envers ce monde qui l'a crucifié; mais le monde le verra, quand il viendra avec gloire, qu'il sera proclamé «Roi des rois, et Seigneur des seigneurs», et que tous l'adoreront. Quelle joie pour l'Eglise, de le voir honoré, glorifié! Eve devait partager avec Adam, la domination sur la terre; l'Epouse partagera avec Jésus son règne sur la terre. Quel temps merveilleux, quand, cette pauvre terre couverte d'iniquités, où le mal prévaut, sera purifiée, et verra la paix régner, la justice établie! Nous verrons cela du ciel, où nous serons avec Jésus, dans cette gloire qui est sienne, et qui lui sera rendue sur la terre, et nous nous réjouirons de ce que cette gloire s'étendra sur l'univers entier.

(Versets 13-27). Moïse est assis là comme juge et législateur, réglant les querelles, établissant des lois, veillant à ce que les statuts ne fussent pas violés. La tâche est grande, mais il ne se plaint pas. Jusqu'au chapitre 19, nous sommes dans l'atmosphère de la grâce, et nous ne voyons pas Moïse murmurer de la lourdeur du fardeau. Il n'en sera plus ainsi en Nombres 11: 11-15. Mais Dieu savait que Moïse avait confiance en lui, qu'il lui parlait comme à un ami, et c'est pour cela qu'il supporte ses plaintes. Ici, rien de semblable n'a lieu, c'est Jéthro qui intervient avec sagesse. La sagesse incréée, c'est Jésus, mais elle a son application dans nos voies sur la terre. Dieu a établi un sentier de sagesse pour nous, ici-bas. Nous devons le prendre dans l'obéissance, et le suivre, conduits par Dieu. Jéthro donne à Moïse un conseil de la sagesse, mais il ajoute: «Ecoute ma voix, je te conseillerai, et Dieu sera avec toi» (verset 19), et plus loin: «Si tu fais cela, et que Dieu te le commande, tu pourras subsister, et tout ce peuple aussi arrivera en paix en son lieu» (verset 23).

Il y a des caractères assignés pour les hommes à choisir: «Choisis d'entre tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes de vérité, haïssant le gain déshonnête, et établis-les sur eux» (verset 21), mais Jéthro s'en remet à Dieu: «Je te conseillerai, et Dieu sera avec toi» (verset 19). Dans le Nouveau Testament, les hommes qui sont appelés à veiller sur l'Eglise, ont les mêmes caractères. Mais il est nécessaire aussi que tous nous ayons ces caractères, que nous aimions le Seigneur Jésus en vérité; et cela se manifestera dans tous les détails de notre conduite.