Genèse 24: 54-67

Par C.V.

ME 1907 page 396

 

Cette scène nous parle de l'appel céleste de l'Epouse par le Fils unique, objet de l'amour du Père. Cet appel effectué par le serviteur d'Abraham, Eliézer, cette scène merveilleuse est basée sur la mort et sur la résurrection. Ici, c'est le fils unique qui a été offert sur l'autel à Morija, qu'Abraham reçut par une sorte de résurrection; c'est l'objet de toute la dilection du Père, de tous ses conseils, sa joie, son bonheur, qui remplit la scène; tout tourne autour de lui.

Isaac est une figure du Fils unique du Père, que Dieu n'a point épargné pour nous, qu'il a livré, qui a été, selon la volonté de Dieu, offert sur la croix, qui s'est offert lui-même, qui a goûté la mort pour nous, pour la gloire de Dieu et notre éternel bonheur. Celui qui a aimé l'Eglise et s'est donné lui-même pour elle, selon la volonté de Dieu, afin de l'acquérir pour lui-même, a été ressuscité par la gloire du Père, qui l'a glorifié à sa droite; et puis le Saint Esprit, dont Eliézer est une figure, a été envoyé dans ce pays éloigné, dans ce monde, pour y chercher une épouse pour le Fils. C'est lui qui me glorifiera, dit Jésus, car il prendra de ce qui est à moi et il vous l'annoncera.

Eliézer arrive au but de son voyage, et entre en rapport avec celle qui était destinée à devenir l'épouse d'Isaac. Nous voyons l'effet de son témoignage, il est reçu avec une foi simple; Rebecca croit ce témoignage, elle croit tout simplement, sans voir. Eliézer fait valoir toutes les qualités, ainsi que toutes les richesses d'Isaac, il ne peut que le glorifier aux yeux de Rebecca; il rend témoignage de lui, de tout ce qu'il est, et ce témoignage, reçu par la foi, saisit le coeur de l'épouse. Eliézer lui donne les arrhes de l'héritage, de toutes les richesses dont elle doit hériter avec Isaac de la part du père, et lorsque sa foi est mise à l'épreuve par ses parents, quand Eliézer dit: «Laissez-moi l'emmener vers mon seigneur», le frère et la mère disent: «Que la jeune fille reste avec nous quelques jours». «Ne me retardez pas», répond Eliézer, «que je m'en aille vers mon seigneur». Alors, à la demande de ses parents: «Iras-tu avec cet homme?» Rebecca répond «J'irai». Son coeur est pris, il est détaché de tout, il a pris congé et de son paye et de sa parenté, et est saisi par son époux. «Iras-tu avec cet homme?» elle dit: «J'irai»; c'est le coeur du croyant, répondant à l'appel de la grâce.

Rebecca se met en marche, sous la conduite d'Eliézer, et s'en va après l'homme. Les voilà partis; il n'est rien dit du chemin; le verset suivant relate la rencontre de Rebecca avec Isaac (versets 62, 63).

Nous avons reçu dans l'Evangile, par le Saint Esprit un merveilleux témoignage touchant le Fils, celui qui a été offert, lui, le juste, pour nous les injustes, à la croix, et qui est l'objet de toutes les joies du Père. Ce témoignage est, en même temps, une invitation pressante; le besoin du Père est d'amener à son Fils ceux dont il a écrit les noms dans son livre, il veut qu'ils lui soient unis comme son Epouse, ses cohéritiers, et partagent avec le Fils de son amour, tout ce que lui, le Père, lui a donné.

Cet appel, ce témoignage de Dieu touchant son Fils, se fait entendre encore aujourd'hui; le céleste Eliézer est ici, il vous cherche, vous appelle, présente devant votre âme ce que Christ a fait pour vous; et ce témoignage touchant le Fils, c'est la bonne nouvelle du glorieux salut accompli à la croix pour nous. Celui qui est glorifié à la droite de Dieu, est celui qui a enduré la croix pour chacun de nous, et qui, dans son amour infini, fut anéanti, abaissé jusqu'à la mort, afin que Dieu fût glorifié en nous sauvant. Il est mort pour moi, m'a sauvé, a porté mes péchés, m'a racheté au prix de son sang; quelle joie de le connaître!

Au message adressé à Rebecca: «Veux-tu aller avec cet homme?» Rebecca répond immédiatement avec une décision entière: «J'irai…» L'amour de Jésus a-t-il saisi nos coeurs de telle manière qu'à cet appel nous répondions tous: «J'irai…»?

Nous qui avons entendu cet appel et reçu les arrhes de l'Esprit, le témoignage que Dieu a rendu de son Fils, nous sommes en route pour rencontrer celui auquel nous sommes unis par la présence du Saint Esprit. Quel bonheur de se savoir sur le chemin qui conduit à Christ dans la gloire; quelle grâce d'avoir été saisi pour Christ! Heureux chemin! nous avons la paix avec Dieu, nous sommes justifiés, scellés du Saint Esprit, et, sous sa conduite, nous allons à la rencontre de Jésus; le temps est court; il est court pour la foi qui nous fait réaliser le moment de le rencontrer; mais nous sommes à la veille de ce jour désiré, à la veille du retour de notre bien-aimé Sauveur. Quelle joie d'être unis à lui, dont la Parole nous a entretenus, dont le Saint Esprit nous a présenté toutes les gloires dans cette même Parole. Eh bien! celui dont nous avons goûté la présence invisible dans la puissance de l'Esprit… il vient.

Déjà ce cri s'est fait entendre depuis longtemps: «Voici l'Epoux!» Depuis qu'il est entré dans la gloire céleste, il est celui qui vient.

«Le soir, Isaac était sorti pour méditer…» Qu'est-ce qui occupe le coeur de Jésus à la droite de Dieu? Lui-même nous le déclare par le Saint Esprit: «Celui qui rend témoignage de ces choses dit: Oui, je viens bientôt». Notre part est d'avoir communion de désir avec lui; c'est une affaire de patience d'attendre le moment du Père, lorsque Jésus se lèvera pour venir nous chercher. C'est sa joie de répondre, si notre désir lui demande de venir. Nous sommes partis hier; demain nous allons arriver. Remplissant nos coeurs de ses pensées, de son amour, le Saint Esprit est avec nous et en nous, pour glorifier Celui que Dieu a glorifié à sa droite, et produire l'ardent désir d'être avec lui. «Viens, Seigneur Jésus», est la réponse de l'Eglise. La question est de savoir si nous sommes prêts, si nous réalisons dans nos coeurs ce moment de notre rencontre avec lui.

S'il y a ici une âme inconvertie, Jésus lui adresse cet appel: «Viens». L'Esprit et l'Epouse disent: «Viens». L'Epouse, en pleine communion de pensées avec l'Epoux, interrompt son cri, pour se tourner vers celui qui a soif, pour l'inviter à venir: «Veux-tu venir?» non pas à moi, mais à Christ; elle se tourne vers le misérable, loin de Dieu, fatigué et chargé, et lui dit: «Viens aussi goûter cet amour, cette grâce, cette paix; viens goûter de l'eau de la vie, gratuitement».

Amen.