Christ dans son abaissement (Ladrierre S.)

ME 1909 page 19

 

Les rayons voilés de ta gloire,

O Jésus, précieux Sauveur,

Sont comme un phare en la nuit noire,

Ou comme la source où vient boire,

Dans le désert, le voyageur.

 

Pour que nous puissions te connaître,

Toi, le Dieu fort d'éternité

En qui sont et la Vie et l'Etre,

Dans la faiblesse tu vins naître

Au sein de notre humanité.

 

Abandonnant ton diadème

Pour ce monde où coulent les pleurs,

Pauvre, inconnu, méprisé même,

Tu goûtas la douleur suprême,

Toi qui fus l'homme de douleurs.

 

Rempli de tendresse ineffable,

De compatissante bonté,

Ton coeur, ô Sauveur adorable,

Ne trouva, chez l'homme coupable,

Qu'outrages, haine et lâcheté.

 

Mystère insondable de grâce,

Abaissement qui nous confond

Les anges qui peuplent l'espace,

Cherchent, en se voilant la face,

A le sonder jusques au fond.

 

Mais nous, que ton amour proclame,

Comme tes joyaux précieux,

Nous, fruit du travail de ton âme,

Notre coeur, Jésus, te réclame.

Quand te verrons-nous de nos yeux?