Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

Méditation de J.N.D. no 163 – ME 1908 page 135 : Matthieu 22: 1-14. 1

Méditation de J.N.D. no 164 – ME 1908 page 210 : Galates 6: 14. 4

Méditation de J.N.D. no 165 – ME 1908 page 313 : 2 Timothée 1. 6

Méditation de J.N.D. no 166 – ME 1908 page 396 : Apocalypse 22: 16, 17. 8

Méditation de J.N.D. no 167 – ME 1908 page 434 : Matthieu 3: 11 à 6: 11. 10

Méditation de J.N.D. no 168 – ME 1908 page 452 : Ephésiens 5. 12

Méditation de J.N.D. no 169 – ME 1908 page 472 : Proverbes 8. 15

 

Méditation de J.N.D. no 163 – ME 1908 page 135 : Matthieu 22: 1-14

On aurait de la peine à dire ce qui est le plus affligeant: de voir les hommes rejeter Christ, ou de les voir entrer en sa présence avec une certaine profession, sans être revêtus de lui, sans avoir une robe de noces. Combien l'on reconnaît peu la nécessité d'être revêtu de Christ pour pouvoir se tenir devant Dieu!

Dieu invite et dit: Tout est prêt. Il ne pose pas même ici la question du péché qui empêcherait l'homme d'entrer. Celui qui vient sans robe de noces s'est assis à table comme les autres et a eu connaissance de la joie qui remplit la salle du festin; mais combien ce fait a dû augmenter sa misère quand il a été jeté dans les ténèbres du dehors!

Jésus a d'abord invité les Juifs, puis, après sa mort, il a envoyé d'autres serviteurs pour les convier encore; ils n'ont pas voulu venir. Alors le roi envoie dans les carrefours des chemins et invite les nations. Mais un homme vient et s'assied au festin sans robe de noces; il a une profession, mais n'a pas Christ. Nous y reviendrons.

Dieu veut réunir un peuple pour son Fils; il veut faire un festin pour Lui; il veut que d'autres viennent se réjouir avec lui et goûter les privilèges de cette fête. Il les y envoie. Il ne fait aucune mention du péché; il veut avoir là des gens heureux. Le mal signalé ici, c'est qu'ils ne veulent pas venir, et non pas qu'ils en sont incapables. Le roi les déclare indignes après qu'ils ont refusé son invitation. C'est ainsi que le Seigneur a été présenté aux Juifs, son peuple qui avait les oracles de Dieu et possédait les promesses. Sans doute les Juifs ont violé la loi, comme les gentils ont violé la conscience; mais il s'agit seulement, ici, en dehors de toute autre question, d'une invitation à venir. Ils ne veulent pas. Tel est le caractère d'un coeur entièrement opposé à Dieu. «Vous ne voulez pas venir à moi», dit Jésus, «pour avoir la vie».

Les autres s'en allèrent l'un à son champ, l'autre à son trafic. C'était faire au roi un immense affront que de mépriser ainsi sa bonté et la gloire de sa maison royale. Dieu a apprêté le festin; le monde n'en tient pas compte et méprise complètement la bonté de Celui qui a tout fait.

Les Juifs avaient déjà déshonoré Dieu auparavant; il aurait pu le leur rappeler, mais il ne le fait pas. C'est à Celui qui invite à savoir qui il veut introduire dans sa maison. Il ne s'arrête pas à leur indignité et ne leur impute point le péché; il ne leur demande rien; il prépare tout ce qui est nécessaire pour que chacun soit heureux et joyeux dans la salle des noces. «Tout est prêt»; voilà ce que Dieu dit au monde. Il ne s'agit pas de quelque chose que l'homme soit tenu d'avoir avant d'entrer, mais il s'agit de jouir de quelque chose que Dieu a préparé. Les hommes préfèrent tous, les tristes objets qui vont périr avec le monde qui les contient, à l'honneur que Dieu veut nous faire d'assister au festin de noces de son Fils. La justice de Christ, la joie du ciel, rien ne manque à la maison du roi. Il ne demande ni force, ni dignité; on n'a qu'à s'y rendre si l'on a faim, et c'est outrager le roi que de ne pas y aller. Tout est prêt, la paix, le ciel, l'habit de noces, et tout se trouve en Christ. Hélas! l'homme n'en tient point compte; les choses les plus misérables ont plus d'importance pour son coeur que tout ce que Dieu peut lui présenter. Les uns méprisent les invitations de Dieu, les autres maltraitent ses serviteurs, montrant ainsi leur haine contre Dieu. Haine ou mépris, c'est tout ce que Dieu rencontre. Mais Dieu veut que la salle des noces soit remplie; il ne veut pas que son Fils soit privé de la gloire qui lui appartient. Il donne à sa grâce plus d'éclat en invitant les plus misérables. Il y a, dans Celui qui invite, assez de dignité et de gloire, pour que l'on soit heureux chez lui, sans apporter soi-même quoi que ce soit.

Il est vrai que ceux qui l'ont méprisé, sont jugés (verset 7), car il faut que son Fils soit aussi glorifié par le jugement, mais ce qu'il veut avant tout, c'est de satisfaire à sa gloire en manifestant son amour et en invitant tout le monde indistinctement. Or c'est ce que l'on trouve dans l'Evangile.

Ce n'est qu'ensuite que Dieu distingue entre les appelés et les élus. Tous ceux qui se disent chrétiens sont des appelés. Il est naturel que le roi s'enquière du caractère de ceux qui remplissent sa maison. Il y a un homme — non qu'il n'y en ait qu'un — mais c'est afin de montrer ce grand principe: Dieu voit ceux qui sont revêtus de Christ et ceux qui ne le sont pas. Dans la maison de Dieu, il faut que tout soit d'accord avec la gloire de Dieu et convienne aux yeux de Celui qui a tout fait, tout préparé, et si l'on n'a pas cette chose nécessaire, on ne peut être du festin. Cet homme avait mis son meilleur habit, peut-être, mais ce n'était pas celui que Dieu donne. Il voulait bien profiter du festin, mais il n'avait pas senti la vérité, ni connu le caractère de la présence de Dieu. Les chrétiens de nom veulent bien avoir le ciel; ils sont dans la profession du christianisme, sans avoir une seule fois pensé à ce que c'est que d'être un chrétien, et sans s'apercevoir qu'ils ne le sont pas, et qu'un chrétien est un tout autre homme qu'eux. Pour l'homme de la parabole, c'était la plus grande stupidité morale; il ne sentait pas sa condition; il était assis là fort à l'aise, sans robe de noces, mais ne paraissant pas le remarquer. Ceux qui n'ont pas Christ en eux ne possèdent pas la joie de Christ, mais ils ne s'en aperçoivent pas, et c'est ce dont je les plains. Christ n'est rien pour eux, n'a pas de place dans leur coeur; ils veulent être chrétiens sans Christ. Une telle conduite dénote chez eux une folie plus grande que chez ceux qui restent dehors. Ils se disent chrétiens sans avoir, dans leurs coeurs, la moindre apparence de Christ. Christ n'a pas été leur joie une seule fois dans leur vie. Ils n'avaient pas l'intention de l'offenser, mais lui n'était pas le motif de leurs actes. Leur motif est la réputation, l'argent ou toute autre chose.

On rencontre des personnes qui font une profession plus positive, qui s'habituent à vivre avec les chrétiens, à les accompagner dans leur marche extérieure, tandis que Christ n'est pas devant leurs yeux, comme motif de leur conduite, lui qui faisait la volonté de son Père, et la cherchait en toutes choses, ainsi que le bien de ceux qui l'entouraient. Si Dieu entre pour voir ceux qui sont à table, verra-t-il, dans ces professants, que Christ a été l'objet de leur vie dès le matin? S'il ne trouve pas cela, il y aura plus d'angoisse pour eux que s'ils ne l'avaient jamais connu, plus d'angoisse pour celui qui a été dans la salle des noces que pour celui qui a entièrement rejeté l'invitation divine.

Vous est-il difficile de juger cela? Souvenez-vous qu'il n'est besoin de rien, car Dieu a tout préparé. Il ne parle pas à ceux qu'il invite, de ce qu'il leur faut. Il sait qu'en vous, c'est-à-dire en votre chair, il n'y a aucun bien; mais il présente ceci à votre conscience: Christ est-il votre objet? Dès lors il n'est besoin de rien; Dieu a tout préparé. Vous n'avez rien à préparer avant d'aller au festin; l'orgueil seul voudrait préparer quelque chose. Mais, je le répète, Dieu, s'il entrait ici, trouverait-il Christ en vous et non pas une vaine profession? Il est très triste de se laisser tromper en apportant quelque chose qui ne convienne pas à la salle des noces. Le meilleur des vêtements ne vaut rien, s'il n'est pas la robe de Christ.

Encore une remarque qui s'adresse au chrétien, S'il y a en lui une seule chose qui ne soit pas de Dieu, il se déshonore lui-même et montre la folie de son coeur. Vouloir garder quelques haillons avec sa robe de noces, n'est-ce pas une folie? Dieu nous invite à avoir part au cortège glorieux de son Fils, et si nous apportons quelque chose qui ne soit pas digne de cette solennité, cela le déshonore et nous déshonore. C'est ce que font les chrétiens qui se mondanisent; ils apportent au festin des haillons ou quelque autre chose et veulent les garder, parce qu'ils ne se croient pas heureux sans cela.

Mais Dieu a tout préparé et ne s'arrête pas à votre indignité. Il ne cherche pas des personnes dignes; c'est lui-même qui donne la dignité. C'est ce que font aussi les rois de la terre.

S'il y a ici des personnes qui désirent être à Christ, qu'elles se souviennent que Dieu donne tout et que c'est lui faire un affront que de préparer ou d'apporter quelque chose, comme si Dieu n'avait pas tout fait.

Méditation de J.N.D. no 164 – ME 1908 page 210 : Galates 6: 14

 «Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde».

La différence entre le nouvel homme et le vieil homme, c'est que le premier se glorifie en la croix de Jésus Christ. Cette croix a deux faces: le côté de l'homme, celui de la chair, et là, tout est noir et fait honte au vieil homme; le côté de Dieu, et c'est la chose la plus glorieuse qui existe. Le nouvel homme peut se glorifier dans les afflictions, et s'il ne le peut pas, c'est que sa nouvelle nature n'est pas en activité. La nouvelle créature a un grand domaine d'action; il y a tout un monde qui appartient au nouvel homme, monde dont Jésus est le centre, dont le nouvel homme s'occupe avec joie, mais auquel l'ancien monde et le vieil homme ne comprennent rien. Ce dernier ne peut comprendre que le chrétien renonce à tout, aux affections les plus chères, à toutes les choses agréables d'ici-bas; mais c'est parce que son coeur est plein d'autres objets, car le Saint Esprit prend les choses de Christ et les lui révèle. Sa nouvelle vie possède une activité et une énergie nourries par le Saint Esprit. Tout ce qui est de l'ancienne création n'a de valeur que comme obstacle à la vie nouvelle.

S'il en est ainsi, il est évident que, pour la chair, toute l'activité de la vie de Christ en nous doit aboutir à la croix. Cette vie, dans son activité, froisse la chair, le vieil homme et tout ce qui tient à ce monde si mon coeur donne son temps aux choses de ce monde, il ne le donne pas à Dieu. Le nouvel homme dit: C'est du temps perdu. Même quand, de cette manière, il gagnerait tout, ce gain serait une perte, comme nous dit l'apôtre.

La première chose qui caractérise la vie chrétienne, c'est que la croix de Christ devient un sujet de se glorifier. Qu'est-ce que la croix représente pour nous? Un ami qui nous abandonne, un Judas qui nous trahit, les autorités civiles qui nous persécutent, la famille qui se tourne contre nous, etc. Il n'y avait pour Jésus que peine et affliction dans un monde de péché, aussi y était-il à l'étroit; tout ce qui est du monde devait être rompu pour lui, même le lien entre le Messie et son peuple, entre Abraham et sa semence, Christ, à qui appartenait la promesse. En principe, c'est la croix, et le Seigneur a dû s'en charger et la porter. Au milieu de ses parents et de ses amis, Jésus n'a vécu que pour Dieu. A mesure qu'il avançait dans sa carrière, la croix devenait plus sombre, mais il manifestait ainsi la perfection de son obéissance d'une manière toujours plus admirable, jusqu'à ce qu'enfin, la croix étant chose accomplie, sa parfaite obéissance fut pleinement consommée.

Souvenons-nous toujours qu'il y a quelque chose de plus que la question du péché, pour faire de la croix un gain; il s'agit de liens à rompre pour pouvoir achever notre course vers le ciel; et cette rupture fait de la croix une chose douloureuse et pénible. Mais quand je considère Jésus sur la croix, c'est autre chose. Elle est un instrument dans la main de Dieu, qui agit comme un orage dans l'atmosphère; elle a tout détruit, tout dissipé, et éclairci le ciel entre Dieu et moi. Sa grâce, son amour, sa sainteté, sa justice, l'amour du Fils, tout brille sur la croix. Christ y est fait péché pour moi, afin que je devienne justice de Dieu en Lui. Quand je considère ainsi la croix, j'adore, j'admire, j'y vois la perfection de tout ce que Dieu est, de tout ce qu'est le Fils de l'homme. Là, le Seigneur est glorifié, et Dieu est glorifié en lui; là, je vois achevée l'oeuvre que Dieu lui avait donnée à faire. Avant même qu'elle s'applique à moi, elle a déjà toute sa perfection; elle brille de toute la gloire de l'amour de Dieu et de Christ, fait homme. Pour la rédemption, oeuvre bien plus glorieuse que la création, il a fallu la croix qui manifeste le Dieu d'amour dans toute sa plénitude.

Mais cela ne change en rien, ni le monde, ni les principes de la chair. Si l'apôtre a commencé par la croix, comme lien entre son âme et Dieu, il ajoute: «Qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde». La croix me fait estimer les choses de Dieu comme seules précieuses; dès lors, je suis un fou pour le monde. Entre le monde et Dieu, il n'y a pas un principe commun, et s'il y en a un seul en nous, chrétiens, la croix ne nous est pas précieuse en cela. Si vous aimez l'argent, la gaieté du monde, ces choses ne peuvent s'allier avec la croix. Le monde sait cela mieux que les chrétiens, et seule la folie de ces derniers voudrait concilier les deux choses. On n'aime pas à soulever les animosités, à encourir des reproches, à négliger ses affaires, à mépriser une bonne place, etc. Voir faire cela à un autre nous est indifférent, mais un père s'irrite quand c'est son fils qui le fait, et c'est là que nous rencontrons la croix sous son côté pénible, car elle entre en conflit avec nos affections. Si cela était pénible, même pour Christ, combien plus pour nous qui n'avons pas fait comme lui, sacrifice de tout.

Bien souvent, la croix arrive et revient toujours de nouveau. Il n'est pas mauvais que nous le sentions, mais il y a en nous mille choses charnelles qui la rendent nécessaire pour nos âmes, comme instrument de délivrance. Si j'ai senti que la gloire de Christ, au delà de la croix, est ma portion, je bénirai Dieu quand la croix arrivera; elle s'appliquera à ce qu'il y a de charnel en moi et viendra me froisser, là où mon coeur commençait à germer du côté du monde pour m'empêcher de jouir de Dieu. Dieu m'applique la croix à l'endroit même où j'étais en danger; elle devient un instrument de délivrance entre ses mains.

Chez plusieurs d'entre vous, le nouvel homme n'a pas toute sa liberté; vous n'êtes pas, en toutes choses, hors de l'influence du monde, de vos amis.Vous y perdez beaucoup; vous ne jouissez pas des choses dont le nouvel homme jouit. Dans la pratique, la croix est pénible pour la chair, mais elle met le nouvel homme en liberté, pour qu'il puisse prendre son essor. Alors nous pouvons comprendre les choses comme Dieu les comprend, en voir toute la beauté morale et toute la perfection et en jouir. Comme un homme est fier de sa patrie, je suis fier de la croix, en présence du monde entier. Plusieurs d'entre vous doivent avouer que des motifs étrangers au nouvel homme agissent sur leur âme, qu'en bien des occasions, ils ne jouissent pas des choses célestes. C'est qu'en pratique le vieil homme n'est pas crucifié. Nous avons le droit de prendre la croix comme envoyée par la main de Dieu, et de dire: Je ne veux rien que Christ, rien que la croix! Le nouveau-né en Christ le dit, et combien il est triste de penser qu'il cesse ensuite de le dire. C'est alors que la fidélité de Dieu nous applique la croix.

On se juge alors soi-même; l'intelligence spirituelle augmente, et l'on évite les choses qui nécessitent cette application. Un coup terrible peut survenir; mais voyez plus tard la personne qui a été frappée; vous trouvez un coeur attendri, des affections en rapport avec Dieu, le fruit paisible de la justice produit, et une marche devant Dieu selon la «loi de la liberté». Des jugements très pénibles peuvent nous atteindre, mais toujours en bénédiction, et l'homme spirituel en comprend la portée.

Nous pouvons adopter la croix, mais si nous ne le faisons pas, Dieu nous l'adapte, afin de nous mettre en liberté, hors du joug et de l'influence de la chair. Si vos âmes ont à se dire: «Je ne suis pas affranchi de ceci ou de cela», c'est qu'il y a quelque chose en vous qui tient la nouvelle nature enchaînée et sous le joug. Si nous prenons Christ et sa croix comme notre part et notre gloire, nous serons heureux, tout en traversant les afflictions.

Méditation de J.N.D. no 165 – ME 1908 page 313 : 2 Timothée 1

Quand l'apôtre écrivait cette seconde épître, le temps de son départ était proche; il allait être offert en oblation. Il pouvait donc regarder en arrière et se rendre compte de tout le chemin que sa foi avait parcouru. Il était en présence de la mort, après avoir vécu et achevé sa course ici-bas, et il pouvait ainsi parler avec une grande certitude de tout ce qui arrive au chrétien jusqu'à la fin de sa carrière. Tous ceux qui étaient en Asie l'avaient abandonné, et il savait ce qui allait arriver à l'Eglise après sa mort. Il exhorte donc Timothée à garder le bon dépôt, parce que le temps allait venir, où l'on ne pourrait souffrir la saine doctrine.

L'apôtre dit en premier lieu que Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte (verset 7), car l'Esprit de Christ est l'Esprit de Celui qui a déjà vaincu Satan et le monde. «Ayez bon courage, j'ai vaincu le monde», dit le Seigneur. Quand on réalise par la foi la puissance de Christ, on ne craint rien; on peut penser tranquillement à ce qu'il faut faire. «Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte». Il n'est pas question ici d'être sauvé, mais du fait que Paul était du parti de Dieu dans le monde sans aucune équivoque. Les chrétiens sont des chrétiens, parce que le monde ne l'est pas. Peut-être un soldat ne saura-t-il pas s'il est un bon soldat, mais il ne peut lui venir à l'esprit de savoir s'il est soldat. De même un chrétien ne peut se demander s'il appartient à Dieu. Dieu peut supporter et pardonner la timidité ou la crainte chez les siens, mais il ne veut point de crainte devant l'ennemi. Gédéon renvoyait chez eux tous ceux qui «étaient peureux et tremblaient».

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais un esprit de puissance, et d'amour, et de conseil». Ayant le sentiment que Dieu est avec lui, le chrétien peut aimer les autres et agir avec prudence et réflexion (conseil), parce qu'il a lui-même confiance. Plusieurs s'étaient détournés, non de Christ, mais de Paul, parce qu'ils avaient peur. Si l'on craint le monde, on ne peut agir avec amour et conseil, parce que l'on agit pour soi-même. La crainte pense à elle-même et ne pourrait prétendre, sans hypocrisie, être de l'amour. Dieu nous a donné son Esprit, qui n'est pas un esprit de crainte.

«N'aie pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l'évangile, selon la puissance de Dieu» (verset 8). Telle est la position du chrétien, et il ajoute: «qui nous a sauvés, et nous a appelés d'un saint appel». Il n'est pas question d'incertitude quant au salut, Pour que nous marchions dans la sainteté, il faut premièrement que Dieu nous sauve; si le salut ne précédait pas le chemin de la sainteté, l'homme pourrait se sauver lui-même. Dieu veut que l'âme connaisse qu'elle est privée de toute force, qu'elle n'a que trop fait jusque-là, et que ce qu'elle a fait est mauvais, parce que l'homme est mauvais. Il s'agit donc, en premier lieu, pour l'homme d'être sauvé. S'il se dit d'abord que Dieu nous a appelés d'un saint appel, cela aura pour résultat, s'il a compris ce qu'il est et ce que Dieu exige, qu'il sera parfaitement sûr de n'être pas sauvé. Dieu amène l'âme à ce point de deux manières: s'il s'agit de justice, il la place devant lui-même; s'il s'agit de force, il la place devant Satan. L'âme effrayée voit alors qu'il lui est impossible de se tenir devant Dieu, tout en apercevant un peu de la grâce.

Quand l'ange exterminateur frappait l'Egypte, Israël n'avait pas plus de justice pour Dieu que les Egyptiens, mais Dieu avait une justice pour Israël; le sang avait été placé sur la porte. Alors le peuple prend un peu courage pour commencer à marcher avec Dieu, mais dès l'abord, il se trouve en face de l'ennemi. Pharaon, d'abord effrayé, poursuit Israël. C'est ainsi que Satan poursuit une âme, et il faut à celle-ci de la force pour lui tenir tête; il faut qu'elle apprenne ce que Christ vaut pour elle quant à la force, comme elle l'a appris quant à la justice. Dans ce cas, il arrive souvent que l'âme, perdant le sentiment de ce que Dieu est pour elle, voit Dieu contre elle et se replace sous la loi comme au commencement. Il faut donc que l'âme connaisse Christ, non seulement comme ayant satisfait à la justice de Dieu, mais aussi comme étant notre force pour nous délivrer de la puissance de Satan. Jésus lui-même a été conduit par le Saint Esprit au désert pour être tenté; il a passé par là, parce qu'il fallait qu'après avoir délivré (non pas avant), son peuple y passât aussi. Nous pouvons remporter la victoire sur Satan par Christ, quand d'une manière ou d'une autre, nous nous trouvons en face de la puissance de l'ennemi; et Jésus nous encourage en disant: «J'ai vaincu». Si l'homme pense qu'il doit vaincre lui-même, Dieu lui fera sentir son incapacité. La seule force que nous ayons pour remporter la victoire, c'est de reconnaître notre faiblesse et de savoir qui nous avons cru, comme dit l'apôtre: «Je sais qui j'ai cru» (verset 12). Si nous nous appuyons sur Dieu, toute sa force est pour nous; chaque fois que nous avons confiance en nous-mêmes, nous bronchons.

Il faut que l'on fasse l'expérience de sa faiblesse dans le combat avec Satan, comme de son injustice en présence de la justice de Dieu. Il a sauvé ceux qui sont sans force, aussi bien que ceux qui sont impies (Romains 5: 6). C'est lorsque nous sommes faibles, que nous sommes forts, et que nous pouvons dire avec une simplicité parfaite: Il nous a sauvés. Et si lui ne l'a pas fait, je ne sais ni qui le fera, ni comment Dieu le fera. Il n'a pas un second fils à donner pour nous sauver. Comprenons bien que Jésus est notre force, aussi bien que notre salut et notre justice.

Paul n'avait point de honte, car il savait qui il avait cru. Les choses qui tendaient à jeter de la honte sur le christianisme ne produisaient aucun effet sur lui, parce qu'il connaissait Celui en qui il avait cru; il n'avait aucune incertitude sur les choses qui étaient son espérance; il savait que plus le vase était méprisé, honni, plus le trésor qu'il contenait, serait glorifié. Quand la chair qui contient le trésor est foulée aux pieds, à cause même de ce trésor que le monde méprise, l'âme apprécie bien davantage la différence entre Christ et le monde; le monde méprise son Christ, mais elle sait que Christ rétribuera «en ce jour-là».

Paul n'avait reçu que la visite d'Onésiphore (verset 16), et tous les autres l'avaient abandonné. Dieu veut que le chrétien soit privé de tout, afin que ses joies découlent de Christ, sans cela elles ne seraient pas les vraies joies. L'apôtre avait confié son dépôt à Christ, il lui avait remis son bonheur, sa vie éternelle, et ne pouvait se fier à lui-même pour garder ce dépôt. Il y a un dépôt que l'Eglise doit garder par le Saint Esprit, c'est la vérité et la gloire de Christ qui lui sont confiés, mais le chrétien confie à Christ son bonheur et sa vie, et il ne craindra ni les difficultés, ni la mort, parce que Christ a son trésor, son dépôt, et qu'il le garde. Ce que le monde peut faire, c'est de fouler la chair, et c'est pour le chrétien une bonne chose, une expérience bénie; il comprend mieux ainsi que Christ est son trésor, et il sait que Christ gardera son dépôt jusqu'à ce jour-là.

Pouvons-nous dire avec l'apôtre: «Il nous a sauvés?» Mais parce qu'il nous a sauvés, nous serons aux prises avec l'ennemi. Un soldat doutera peut-être, comme nous l'avons dit plus haut, qu'il soit un bon soldat, mais si vous hésitez pour savoir si vous êtes chrétien ou mondain, il est bien à craindre que Christ ne vous reconnaisse pas.

Si nous ne voulons pas dire: Dieu est mon tout, il faudra, tout sauvés que nous soyons, que Dieu nous contraigne à apprendre que nous n'avons point de force. Quand on se trouve abattu en chemin, faute de s'être appuyé sur la vraie force, on peut en arriver à croire que Dieu n'est pas pour nous; mais quand nous avons compris que Christ est notre trésor et que nous n'avons ni force, ni sagesse, nous pouvons dire en vérité

«Je sais qui j'ai cru».

Pouvez-vous dire d'un côté «Il nous a sauvés», de l'autre: «Je suis sans force»? Mon bonheur est hors de question, j'en ai mis le dépôt entre les mains de Christ, et Satan ne peut le lui arracher. C'est la joie de celui qui sait qui il a cru.

Méditation de J.N.D. no 166 – ME 1908 page 396 : Apocalypse 22: 16, 17

La pensée de Dieu est évidemment de nous faire réaliser maintenant, dans notre intelligence et nos affections, ce qu'il nous a donné en Jésus. Dieu aime sa famille, son peuple, et agit en grâce en nous, ses enfants, pour nous rendre conformes à sa pensée d'amour, et nous en faire jouir. Il nous place dans une relation avec Lui, où nous pouvons avoir l'intelligence de ses voies d'amour. Un jeune enfant comprend encore peu les pensées et la volonté de son père à son égard, mais il est dans une relation où il arrivera à les comprendre pleinement.

Il n'y a pas de bornes à notre bénédiction en tant que notre coeur répond avec intelligence à tout ce que Dieu a en vue pour nous. Le coeur peut perdre cette intelligence; il faut alors qu'il soit brisé par la main de Dieu pour la retrouver. Dans un terrain labouré, la bonne semence lève et croît. Ce que Dieu fait pour la gloire de Christ est la mesure de ce qu'il veut faire pour nous. Adam, dans l'innocence, aurait été incapable de saisir ces choses; il n'avait pas ce besoin de bonheur en dehors de lui-même, que l'on trouve chez celui qui possède Christ et dont le bonheur est en Lui. Adam était heureux, très heureux, mais notre position est autre. Nous avons des besoins, et la connaissance du bien et du mal, comme conséquence de la chute et de notre malheur, mais nos besoins trouvent une réponse, la seule possible, par le Saint Esprit.

Quand Dieu a converti une âme, il lui révèle ce qu'il a pensé faire par Christ et pour Christ, car il veut que ses enfants jouissent de ses pensées à l'égard de son Fils. Hélas! souvent, loin d'y répondre, ils s'estiment satisfaits de ne pas même y penser, mais Dieu veut le faire, et, au lieu de soustraire les siens à l'influence du Saint Esprit par les choses de ce monde, il les soustrait aux choses du monde pour leur faire connaître ce que le Saint Esprit leur révèle. De plus, il n'existe pas d'obstacle plus fort à l'intelligence spirituelle que l'orgueil et la sagesse de l'homme, aussi Dieu révèle-t-il ces choses, non pas aux sages, mais aux petits enfants.

Partout où l'on trouve une puissante affection, on trouve aussi un besoin qui remplit le coeur. L'Eglise n'est pas entrée en possession des choses célestes, elle n'en a encore aucune, mais elle est en position d'en jouir, et c'est un besoin que Dieu cultive et nourrit en nous. L'enfant de Dieu n'a encore que les désirs, sans avoir ce que, comme enfant, il doit posséder. L'Eglise est l'épouse de Christ et n'a rien de ce qui appartient à l'épouse; mais l'Esprit de Christ produit en elle ce qui appartient à l'épouse en l'absence de l'Epoux, des besoins spirituels qui ne trouveront leur réponse que lorsque les conseils de Dieu seront accomplis. L'épouse soupire après l'Epoux; son désir est, en un sens, en dehors de toutes les voies de Dieu dans son gouvernement sur la terre, voies développées dans les prophéties de l'Apocalypse. Mais l'Esprit de Dieu qui y a montré l'iniquité de l'homme et les jugements divins, sépare, par la lecture de la prophétie, l'âme du chrétien de cette terre jugée, pour la lier davantage à Christ. Dieu a communiqué à Abraham ce qu'il allait faire à Sodome, afin que son coeur ne fût nullement lié à la ville maudite. De même, Dieu fait connaître à l'Eglise le jugement du monde, afin que le coeur de celle-ci ne soit point lié au monde. En Hébreux 11, Jacob adore appuyé sur le bout de son bâton, parce que son coeur a saisi, comme objet de son espérance, les bénédictions attachées à Christ.

Dans notre passage, Jésus se présente lui-même comme l'étoile du matin. Il annonce que le jour est près de paraître et c'est lui qui va l'introduire, mais il est l'étoile brillante du matin pour nos coeurs. Il est impossible que Jésus se révèle ainsi à nous, sans que nos affections soient réveillées, et, ces affections, Dieu les reconnaît. «L'Esprit et l'épouse disent: Viens». L'Esprit est considéré comme étant ici-bas, le centre de vie et de puissance qui forme l'Eglise. Il est l'intelligence divine, quand même nous ne savons pas y répondre. Si nos coeurs ont saisi cette révélation, que le jour va paraître, que l'étoile brillante du matin luit déjà, le Saint Esprit produira en nous le sentiment que nous sommes l'épouse de Christ et le désir que tout soit en accord avec ce que l'épouse de Christ doit être ici-bas. Comment être satisfaits si le jardin de Christ ne produit que de mauvaises herbes et ne répond pas à ce que le Seigneur devrait y trouver? S'il descendait ici-bas, serions-nous contents? Nous devons chercher à être le jardin qui fleurit sous les rayons de sa grâce et produit des parfums qui lui sont agréables.

«Que celui qui entend dise: Viens!» S'il y a des chrétiens qui ont réalisé la position du Saint Esprit et qui parlent comme l'épouse, il y en a d'autres qui ont seulement entendu la voix du bon Berger. Il faut que ceux-là aussi puissent dire: Viens! «Que celui qui a soif vienne». Le désir de la venue de Jésus ne produit pas l'indifférence quant à ceux qui nous entourent. L'Eglise n'a pas encore l'Epoux, mais elle possède les fleuves d'eau vive. Cela montre mieux que tout le reste à quel point elle a remplacé Christ dans le monde, car en Jean VII, c'est Christ qui a les eaux vives. L'Eglise dit aussi: Que celui qui a soif vienne; je puis vous rendre heureux en vous réjouissant de cette eau, si vous en buvez avec moi. Elle exprime l'étendue de la bonté de Dieu qui produit le besoin dans le coeur. L'épouse n'est pas satisfaite si les chrétiens ne disent pas: Viens, et ne se trouvent pas dans la même position qu'elle. De plus, elle manifeste toute la libéralité de Dieu, dont elle est le témoin dans ce monde. Elle dit: «Que celui qui veut, prenne gratuitement de l'eau de la vie». Elle représente devant le monde cette bonté de Dieu qui cherche les âmes, en sorte que ceux qui sont travaillés et chargés, sachent où trouver le repos.

Christ parle maintenant par son Esprit dans son Eglise, et nous devons chercher à rendre un témoignage fidèle à son amour.

Méditation de J.N.D. no 167 – ME 1908 page 434 : Matthieu 3: 11 à 6: 11

J'ai lu ces versets avec le désir de faire ressortir la relation qui existe entre la joie de la foi et la vie de la foi. On y voit comment ces deux choses se lient. Jésus y est déclaré Fils bien-aimé du Père, et, du moment qu'il en a reçu le témoignage, il est engagé dans le combat avec l'ennemi. Il est précieux d'avoir ici Jésus, non seulement pour Sauveur, mais pour exemple. C'est un de nos privilèges d'être ainsi rapprochés de ce qu'il était lui-même. Il désire, non seulement que nous ayons sa joie accomplie en nous, mais que nous le suivions.

Nous trouvons ici le commencement de sa vie publique avec ce qui faisait sa joie, le témoignage de l'amour du Père envers lui. Lorsqu'il dut prendre une place ouverte et publique dans ce monde, il reçut un témoignage connu de lui-même. Du même coup, il rencontra les tentations et le diable voulut le faire sortir du chemin d'obéissance où Dieu l'avait introduit. S'il n'avait pas eu, comme homme, la pleine assurance de sa position comme Fils de Dieu dans ce monde, il n'aurait pu nous servir de modèle, ni se montrer fidèle dans cette position, et il en est de même de nous.

Jésus commence par être manifesté comme Fils de Dieu, Il l'était à la fois dans sa nature et comme né du Saint Esprit. Comme tel, il veut accomplir toute justice; il s'identifie, pour cela, avec l'état de misère et de ruine où se trouve son peuple. Il prend la place inverse de celle qu'il veut nous donner. Il se soumet aux circonstances d'Israël en faisant ce qui était commandé à ce peuple; il s'humilie. Celui au sujet duquel Jean-Baptiste avait dit qu'il n'était pas digne de délier la courroie de ses sandales, accomplit la justice en se plaçant dans les rangs du peuple vis-à-vis du prophète. C'est alors qu'il voit le ciel ouvert et le Saint Esprit descendant sur lui. Il n'y a rien entre lui et le ciel: il voit. Il a une pleine certitude, lui que le Père a scellé, il entend sa voix, lui qui se soumet au baptême de Jean, comme s'il avait besoin de repentance. Nous avons ce même privilège: le Père nous aime comme il aime Jésus (Jean 17), mais nous avons cette position d'une manière tout autre que Lui; nous avons part à sa justice en nous soumettant à la justice de Dieu, tandis que lui, identifié avec son peuple, l'avait de son plein droit. Mais il nous identifie avec Lui, et le Saint Esprit rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Le Fils nous a déclaré le nom du Père, afin que l'amour dont le Père l'a aimé, soit en nous.

On trouve avec raison du danger dans un pareil privilège; mais il n'y a pas une position du chrétien où il ne soit en danger. Affranchissement de la loi, liberté, sanctification, troisième ciel, il y a des dangers partout, de tous côtés, dans toutes les positions. Jésus a-t-il dû renoncer à sa position, à cette pleine certitude d'être Fils de Dieu, parce qu'il a été tenté? S'il y avait renoncé, il aurait été sans force, mais il a tenu bon dans ce monde de péché, parce qu'il était Fils de Dieu. Si nous ne sommes pas enfants de Dieu, où serait notre force? Mais nous devons être enfants de Dieu dans ce monde de péché, plein de tentations, et même de tentations que Satan prépare, précisément parce que nous sommes enfants de Dieu.

Jésus est conduit dans le désert pour être tenté. Et à propos de quoi? A propos du témoignage qu'il est Fils de Dieu. «Si tu es fils de Dieu». Il n'aurait pu accomplir ce qu'il avait à faire ici-bas, sans la parfaite certitude d'être Fils de Dieu. Si l'on perd la pleine conscience de l'amour de Dieu, comment tenir en face de l'ennemi, comment marcher en avant et maintenir sa position d'enfant en présence de la tentation? Jésus descendait du trône de Dieu, et c'était pour lui une chose nouvelle que l'obéissance; nous sortons d'un état de péché pour être obéissants.

Jésus jeûne; il se soustrait à la nature de l'homme, pour se trouver aux prises avec Satan. Moïse, lui, se soustrait, par le jeûne, à cette nature, pour se présenter devant Dieu.

Satan engage le Sauveur à faire ce qui satisfait aux besoins de la nature, puis il lui présente les promesses de Dieu, puis les royaumes du monde, pour le faire sortir de son état d'humiliation, d'identification avec la condition du peuple. Il lui présente, avant le temps, la gloire qui lui appartient; il met en avant les promesses faites au Messie, pour le faire sortir de sa position d'obéissance. Jésus lui répond par les passages du Deutéronome, où le peuple était déjà considéré comme ruiné.

Quand Satan se manifeste pleinement, le Seigneur a le droit de le renvoyer, mais, en commençant, l'ennemi ne se montre pas encore ouvertement; il présente d'abord des choses subtiles, la faim, les promesses, puis il se dévoile. Alors Jésus le renvoie. Lorsque l'enfant de Dieu se tient près de Lui, il peut aussi renvoyer Satan, car il a l'avantage sur lui. Les tentations se présentent aussi à nous d'une manière subtile, mais l'enfant de Dieu sait discerner que telle n'est pas la position que Dieu lui a donnée, une position d'anéantissement total. Etre rempli du Saint Esprit, c'est être mort à soi-même, à sa volonté, c'est avoir annulé l'homme qui existait avant que le Saint Esprit fût donné. Ne pas avoir une volonté, c'est l'anéantissement au sens moral. La seule chose que Jésus prenne dans ce cas, c'est ta misère et l'affliction du peuple avec lequel il s'identifie.

Notre sagesse est de faire comme Lui, de nous anéantir. Mais nous n'avons pas à douter de notre qualité d'enfants de Dieu; ce serait nous priver de toute force pour le service. Ce n'est que comme enfants de Dieu que nous pouvons nous anéantir, que nous en trouvons la capacité, et si nous n'en usons pas, notre marche sera la faiblesse même. Moïse tua l'Egyptien et fut obligé de fuir. Chez lui, l'énergie de la chair ne pouvait faire la volonté, ni accomplir l'oeuvre de Dieu.

Après avoir reçu témoignage, Jésus est exposé à la tentation; sa sécurité est de garder sa position d'anéantissement. Le témoignage que nous avons d'être enfants de Dieu, nous délivre du moi et de la chair, mais nous sommes tenus à de la vigilance, afin de ne pas leur donner l'occasion d'agir; à suivre notre modèle qui ne voulait rien faire sans la volonté de Dieu et voulait demeurer dans son anéantissement. Ayons le même sentiment que Lui! Que nos coeurs s'arrêtent et considèrent Jésus tel qu'il était ici-bas. En faisant ainsi, nous trouverons la paix et la tranquillité de nos âmes, et la force où Lui la trouvait. Que Dieu nous enseigne à regarder à Lui. Nous ne trouverons pas la force en nous vantant d'être fils, mais en gardant notre position d'anéantissement.

Méditation de J.N.D. no 168 – ME 1908 page 452 : Ephésiens 5

Cette épître nous entretient des relations les plus élevées entre Dieu et les siens, puis elle déduit leurs conséquences pratiques: «Soyez donc imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants».

Dieu a mis l'homme, tel quel, à l'épreuve, pour voir s'il pouvait se mettre en relation avec Lui. Cela aurait pu être si l'homme avait été sans péché, mais, l'homme étant pécheur, Dieu a dû recommencer son travail d'une autre manière. Il place premièrement l'homme en relation de grâce avec Lui pour en déduire les conséquences de sa conduite; il nous fait ses enfants et notre conduite en découle. En nous traitant ainsi, il nous communique une vie qui est de lui, et c'est le seul moyen de nous donner part à sa sainteté.

Le devoir de l'homme était d'être juste devant Dieu; c'est parce que l'homme y a manqué complètement, que Dieu a dû commencer d'une autre manière.

Comment s'y prend-il? Nous le voyons aux versets 25 à 27 de notre chapitre. Le but de Dieu, son conseil, est d'avoir auprès de lui une Eglise glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride. De toute manière, l'homme est pécheur, envers Dieu, envers son prochain. Dieu ne demande plus à l'homme une justice de l'homme; il a ses pensées et les poursuit; il ne veut pas avoir une Eglise, autrement que sans tache, irrépréhensible et glorieuse. But précieux, quand nous pensons à cette bonté de Christ qui veut nous présenter à lui, entièrement selon son coeur!

Il faut d'abord que Jésus acquière cette Eglise pour avoir le droit de la laver, de la sanctifier. Il veut la composer de pauvres pêcheurs, mais elle doit être à lui, pour qu'il ait le droit de s'en occuper. D'abord, il se rend responsable de tout ce qu'elle a fait: «Il l'a aimée et s'est livré lui-même pour elle». Il ne lui donne pas quelque chose; il le fera plus tard; mais il a dû la prendre telle quelle, avec toute sa dette, avec tout son avoir, quand elle n'avait que le péché. Avant de s'occuper de la purifier, il se charge de tout ce qu'elle a fait, se livre lui-même pour elle. S'il l'a rachetée de son état de péché, personne ne peut plus revendiquer sur elle aucun droit. Elle lui appartient entièrement; il se l'est appropriée en se chargeant lui-même de tous ses péchés. Cela est parfaitement accompli.

Alors il commence une tout autre oeuvre, celle de la rendre conforme à ses pensées, après l'avoir rachetée. «Il s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier», et de la rendre telle qu'il la veut. La Parole est l'instrument qu'il emploie à cet effet. La Parole est l'expression de la pensée de Dieu, dans la révélation de lui-même et de tout ce qu'il a voulu nous faire connaître de notre propre état. En cela, il peut y avoir toujours du progrès. L'âme a à connaître Christ, comme étant sa justice devant Dieu et sa puissance contre Satan. Il importe de voir comment Dieu s'y prend pour le lui faire comprendre.

La Parole peut pénétrer dans une âme, ignorant encore que Jésus s'est donné pour elle. Cela produit dans l'âme du malaise, une conviction de péché, à la suite de ce peu de lumière qui y pénètre. On ne se rend pas encore bien compte de son état; quand on a compris que Christ s'est livré lui-même pour nous, c'est l'oeuvre proprement dite de la grâce. Pour être chrétien, dans le vrai sens du mot, il faut avoir reçu cela; nous connaissons alors son amour, sa grâce; quant à la justice de Dieu, nous savons que Christ est notre justice, et nous trouvons la paix.

Mais il s'est livré afin qu'il sanctifiât l'Eglise; il veut se la présenter sans tache. De ce que j'ai la paix, s'ensuit-il que je sois sans tache? Aucunement. La lumière n'entre pas dans nos coeurs et nos consciences pour éclairer Dieu à notre sujet, mais pour nous éclairer nous-mêmes sur ce que nous sommes. On est réveillé, né de nouveau, mais à mesure que la lumière, la Parole, la révélation des pensées de Dieu, pénètre, elle nous fait connaître ce que nous sommes devant Dieu. Quelque vrai progrès que nous fassions, la parole de Dieu est toujours une lumière dans la conscience, lumière qui nous donne cette connaissance.

Ayant, plus ou moins, été travaillés, nous avons compris que Christ s'est donné pour nous; la Parole nous fait ensuite découvrir en nous chaque tache, chaque ride, car elle révèle Dieu. Quand l'âme vit près de Dieu, tout est joie et lumière, mais elle voit son état et en est humiliée. Si, par contre, le chrétien ne marche pas selon la lumière, sa conscience devient mauvaise; il voit non seulement qu'il n'est pas en communion avec Dieu, mais qu'il a commis quelque faute, à la suite de ce manque de communion. Dieu veut mettre tout cela en évidence au dedans de nous, afin que nous en ayons connaissance et que tout mal soit répudié. «En nous, c'est-à-dire en notre chair, il n'habite point de bien». Quand Dieu met en nous la vie, elle juge le vieil homme et nous montre que tout est mauvais en nous. Si notre vie se développe, la lumière nous révèle des choses que nous n'avions pas vues jusqu'alors, et qui sont mauvaises. Lorsque nous comprenons que, devant Dieu, Christ est notre justice, cette révélation a lieu dans la paix; mais, s'il en est autrement, l'âme perd le prix de cette vérité, qu'il a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle.

La croissance de la vie en nous est toujours accompagnée de la découverte de choses qui ne sont pas selon le coeur de Christ. Laissez passer ces choses sans y prendre garde, elles s'accumulent; on ne pense plus à Dieu, parce qu'on le néglige. Alors le coeur est accablé et se fait des reproches. C'est pourquoi l'on voit souvent des chrétiens tristes et extrêmement malheureux; leur conscience leur reproche d'avoir méprisé, l'amour qui s'est manifesté envers eux. Or il faut tôt ou tard que cette oeuvre se produise jusqu'au fond du coeur, que ce travail nous amène à en avoir fini avec tout ce que nous sommes dans notre volonté, notre orgueil et nos convoitises.

Nous l'avons dit: Jésus commence par la grâce et ne peut sanctifier une âme qui n'est pas à lui, une Eglise qui ne lui appartient pas. Il m'a racheté pour me sanctifier; il faut que je sois fondé sur cette grâce. Dieu, alors, sonde notre coeur, quant à toutes les choses qui sont répréhensibles à ses yeux; ce sont nos taches et nos rides. Il le fait en bonté, avec une grâce qui vient prendre soin de nos âmes. Lorsque nous négligeons cette voix du bon Berger qui s'adresse à nous, elle prend des accents de sévérité; notre âme s'effraie, devient misérable, parce qu'elle a négligé l'amour lui-même. On se dit: Il agissait en amour, ne m'a-t-il pas souvent averti? et l'on s'attriste profondément, en vertu même de cet amour de Dieu.

A cela il n'y a qu'un remède, mais fort simple, c'est d'être attentifs à la parole de Dieu, appliquée à nos âmes. Si vous voulez croître dans la lumière, discerner les pensées de Christ et en jouir, il vous faut être attentifs en détail, à la parole de Dieu, sinon, vous ne savez pas à quel point ces soins de l'amour de Dieu deviendront pour vous une occasion d'amertume. Quand pareille chose arrive, il faudra que nos coeurs soient vidés devant Dieu. Le secret de toute force sera alors pour nous de ne pas abandonner la certitude que nous sommes enfants de Dieu. Une âme ne se relèvera jamais que par la conscience que Dieu l'aime malgré tout. La médiation de Christ intervient pour nous relever. Dieu ne sort jamais de sa sainteté, ni de la perfection de sa grâce: «Si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père», et non pas une loi qui nous condamne.

Dans tous les cas où le chrétien fait une chute, il avait auparavant confiance en lui-même. S'il avait eu conscience de sa misère, il aurait été attentif aux avertissements divins. Dieu ne relève pas l'âme, avant de la ramener à la pensée qu'elle n'a rien que Christ. Il est très humiliant d'avoir négligé ou maltraité cet ami qui nous aime malgré tout. Il faut, en fin de compte, que Christ soit tout pour nos âmes; alors on le retrouve, ainsi que la puissance de la communion.

La sagesse du chrétien, ayant conscience de la pensée de Christ et la certitude de sa grâce, consiste à être attentif à sa voix, à la Parole par laquelle il lave et sanctifie ceux qu'il a rachetés. Du commencement à la fin, tout est grâce. Dieu a fait l'oeuvre pour nous, avant de faire l'oeuvre en nous. Il a commencé par le don de Christ pour racheter l'Eglise, afin de pouvoir procéder ensuite à l'oeuvre merveilleuse par laquelle il la prépare pour se la présenter.

Qui peut accomplir le salut? Voulez-vous être le Christ qui sauve? Si vous ne le pouvez, renoncez à toute prétention à cet égard. L'oeuvre tout entière est l'oeuvre de Christ et, s'il y met la main, il saura l'amener à bonne fin, mais il ne l'accomplira jamais en passant légèrement sur le péché. Christ l'a entreprise; il n'avait pas besoin de notre coopération sur la croix; le penser, c'est un terrible orgueil. Dans votre salut, il ne s'agit pas de vos oeuvres, mais de vos péchés, et c'est ce que l'homme n'aime pas. Mais il est impossible qu'un homme, ou même un ange, y entre pour quoi que ce soit.

Après cela, Dieu fait une oeuvre en nous, pour nous révéler ce qu'il est et ce qu'il veut être. Il a, pour notre sanctification, ses pensées à lui, et ne nous consulte pas plus sur ce point, que sur celui de notre justification.

Chrétiens, ne vous étonnez pas des voies du Seigneur, de la manière dont il cultive l'âme qu'il a rachetée, pour l'avoir sans tache et irrépréhensible en sa présence. Ne vous étonnez pas que Dieu mette au jour ici-bas, ce qui, sans cela, serait des rides et des taches à la journée de Christ. Et vous, qui ne connaissez pas encore le Seigneur, voudriez-vous entreprendre votre propre salut, être votre Christ à vous-mêmes? Tout genou se ploiera devant Lui, et tant que votre orgueil ne se sera pas courbé devant la grâce de Dieu en Christ, vous ne trouverez jamais le salut!

Méditation de J.N.D. no 169 – ME 1908 page 472 : Proverbes 8

1844

Il y a une sagesse selon l'homme qui consiste seulement à bien connaître le mal. Si quelqu'un juge les motifs charnels qui gouvernent le coeur de l'homme, il est réputé prudent et sage, mais, au fond, quelle triste sagesse que celle d'être savant dans le mal pour savoir l'éviter! Il y a une sagesse selon Dieu, un chemin qui fait éviter bien des malheurs, même dans ce monde. Lorsque l'Esprit de Dieu mentionne la moindre chose qui soit bonne, il la fait toujours remonter à Christ, comme à sa source; il en est de même de la sagesse, car Christ est la sagesse. Elle était auprès de l'Eternel avant que le monde fût; de même Christ, la Parole, expression de cette sagesse, était au commencement avec Dieu. Christ est, pour ceux qui croient, la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu. Dans la première, comme dans la nouvelle création, rien n'a été fait sans Lui. Il était «Son nourrisson, ses délices de tous les jours», délices mutuelles et réciproques.

Dieu a exprimé les pensées de son coeur à l'égard de Christ, lorsqu'il était sur la terre: «C'est ici mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir. Ecoutez-le». Pierre désirait mettre Moïse et Elie de niveau avec Christ. Dieu répond: Non, celui-ci est mon Fils; écoutez-le. C'est la sagesse. Le Père aime le Fils; toute sa joie est concentrée en lui; il est un avec Lui. Le Père est toute la joie de Christ; tout son désir est de le glorifier: «Afin», dit-il: «Que le monde sache que j'aime le Père».

Mais nous trouvons ici quelque chose d'infiniment précieux pour nous: «Je me réjouissais en la partie habitable de sa terre». Au milieu de tout ce qui a été créé, ses yeux se sont arrêtés sur la partie habitable de la terre. Son objet était l'homme: «Mes délices étaient dans les fils des hommes». Les pensées de Dieu découlent de lui-même, et Christ est le premier anneau d'une chaîne qui se déroule à l'infini. Sa Pensée va, non pas aux cieux, non pas aux anges, mais à la partie habitable de la terre. Quelle joie immense pour ceux qui l'ont compris, et combien l'homme le comprend peu! C'est parce que sa pensée est venue jusqu'à nous, que nous jouissons de son amour et de sa grâce.

L'Eglise, à la suite des événements qui sont survenus, est admise à une position plus spécialement bénie, car l'expression: «Ceux qui habitent sur la terre», signifie, dans l'Apocalypse, des hommes qui ne veulent pas de Dieu, qui s'attachent à la terre, pour y demeurer dans un état de rébellion contre Dieu.

Au Psaume 2, on voit le conseil de Dieu, pour mettre Christ en possession de la terre, malgré l'iniquité de l'homme. Les rois de la terre consultent ensemble contre l'Eternel et contre son Oint. En dépit de cette malice et de cette rébellion de l'homme, Christ sera roi. Il est oint, et il a été introduit dans le monde comme homme, oint de Dieu pour être roi. Malgré cette animosité de l'homme, Dieu ne change rien à ses conseils, et l'effet de leur révolte est qu'il établit le sceptre de son Fils comme un sceptre de fer, au lieu de trouver la terre habitable comme un lieu pour s'y réjouir. Au moment où Christ fera la demande du monde (Jean 17: 9), il le recevra de la main de Dieu et entrera en possession de son héritage. Dieu établira sur toute la terre la puissance de son Fils. Mais c'est autre chose que ce que Christ a fait pour nous.

Nous trouvons les pensées de Christ pour nous au chapitre 17 de Jean. Là il ne demande pas le monde, mais fait des demandes pour les siens. C'était un mystère caché dès les siècles. Il veut nous introduire dans la joie et la gloire qu'il possède lui-même. Il ne s'agit pas ici d'accomplir les conseils de Dieu quant au monde. En attendant que cela ait lieu, il y a un conseil de Dieu, tout autre, envers les siens et, dans les épîtres de Paul, envers l'Eglise. La joie de Christ doit être parfaite. Il demande «qu'ils soient un, comme nous sommes un». Il veut que l'Eglise demeure en lui, comme lui est uni au Père. Ce conseil de Dieu n'était pas encore révélé, mais était manifesté en Christ.

Lorsque Jésus est descendu vers les enfants des hommes qu'il aimait, qu'a-t-il trouvé? Le mépris, la haine, les outrages, la mort. A-t-il montré quelque froideur? A-t-il manqué dans l'énergie de son amour? Devant toute leur haine, il a glorifié le Père, achevé l'oeuvre qu'il lui avait donnée à faire, et il dit: «Glorifie-moi». Il rentre dans cette gloire, d'où nous l'avons vu sortir. «J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde»; «je prie pour eux». Ils sont son tout: «Tout ce qui est mien est tien». Oui, son but actuel, ce sont nos âmes; il veut qu'elles jouissent de ce dont il jouit. Il demande que les siens soient un; c'est l'essence de la nature divine; qu'ils soient «un en nous», dans le Père et dans le Fils; il donne cette proximité à ceux qu'il a acquis pour lui.

La jouissance des fidèles n'est pas seulement que Christ possède la gloire qu'il avait, avant que le monde fût. Etant un avec le Père, il nous introduit auprès du Père selon l'acceptation dont il jouit lui-même, depuis que le monde l'a rejeté. Comment cette bénédiction peut-elle couler jusqu'à nous? C'est que nous sommes aimés, comme il a été aimé; nous sommes ses délices. Comment pouvons-nous nous l'approprier? Il est descendu jusqu'à nous; il est devenu l'un de ces fils des hommes; il est venu prendre place avec nous, pour nous unir ensuite avec lui-même comme homme. Cette puissance de la vie de Christ agit en nous ici-bas. Il a pris la chair et le sang, à part le péché, parce que les fils qu'il voulait amener à la gloire avaient la chair et le sang.

Dieu nous a appelés fils de Dieu; c'est le nom de Christ. Le monde ne l'a pas connu et ne peut le connaître. Christ a été dans la faiblesse, a traversé la tentation, l'opprobre. Si je porte l'opprobre, c'est l'opprobre de Christ. Toutes les circonstances à travers lesquelles je passe, comme chrétien, ne font que m'identifier avec Christ. Quand nous le verrons tel qu'il est, nous lui serons semblables, et nous marchons en avant vers celui qui est Fils de Dieu. Christ est l'objet de nos affections, et nos affections sanctifiées sont la vraie sanctification, une vie sainte. Si elles ne sont pas sanctifiées, elles ne seraient qu'hypocrisie.

Dieu veuille que nos affections s'attachent à Lui, afin que nous soyons affranchis de tout ce qui pourrait nous entraver, et que Christ devienne notre but en toutes choses.