La prière

ME 1908 page 409

 

La prière, soit de coeur, soit de bouche, exprime la dépendance de Dieu. Il faut que le chrétien soit guidé dans ses demandes, c'est-à-dire qu'il prie par le Saint Esprit et avec un coeur soumis, mais non sans une sainte confiance. La première allusion à la prière, dans les Ecritures, parait se trouver dans Genèse 20: 7, lorsque Dieu parla à Abimélec et lui dit qu'Abraham prierait pour lui et sa maison; et nous voyons, au verset 17, que ce fut, en effet, ce que fit Abraham.

Genèse 24: 63, mentionne le fait qu'Isaac était sorti dans les champs pour méditer, ce qui est l'équivalent de prier.

La première prière qui nous soit rapportée est celle du serviteur d'Abraham, Eliézer (Genèse 24: 12, etc.); elle est remarquablement simple et directe; elle reçut, en outre, une réponse immédiate. Les prières de Moïse sont pour la plupart des intercessions (voyez Nombres 11: 2; 21: 7; et Deutéronome 9: 20, pour Aaron); la seule exception se trouve en Deutéronome 3: 25, 26; ici, la prière était personnelle. Elle ne fut pas exaucée.

La prière d'Anne (1 Samuel 1: 10) est remarquablement précise. Anne fit ce que nous sommes exhortés à faire, en Philippiens 4; elle s'en alla son chemin dans la jouissance de la paix de Dieu. Son action correspond plus particulièrement avec 1 Jean 5: 14, 15, aussi ne fut-elle pas désappointée.

Dieu désigna Job, afin qu'il priât pour ses amis (chapitre 42: 8), et il eut sa demande pour agréable. La prière de Samuel (1 Samuel 12: 16, etc.) fut aussi exaucée. Il en fut de même pour la prière si courte et si directe de Jahbets, en 1 Chroniques 4: 10.

Les prières de Jacob, en Genèse 32: 9-12, 24-29, sont remarquables par le fait qu'elles vont droit au but; il obtint la réponse à toutes deux. Nous pourrions citer bien d'autres exemples notoires dans l'histoire de David, de Salomon, d'Ezéchias, de Josaphat, d'Esdras et de Néhémie, d'Elie, d'Elisée, d'Esaïe (2 Chroniques 32: 20-22), de Jérémie, de Jonas et de Daniel.

Dans le Nouveau Testament, il est beaucoup parlé de la prière, et on en trouve des exemples nombreux et frappants qu'il y aurait grand profit à étudier en détail: les prières du Seigneur, par exemple, depuis son baptême (Luc 3: 21) jusqu'au jardin de Gethsémané (Matthieu 26: 39, et Luc 22: 44). Dans le seul évangile de Luc, le Seigneur est mentionné quinze fois comme priant, et sept fois il recommande la prière à ses disciples. Nous trouvons encore les prières de Pierre, en Actes 9: 40; de Corneille, en Actes 10: 2, 4, 31; de Saul de Tarse, en Actes 9: 11, et 28: 8. La prière et la louange (ou adoration) sont des actes distincts, bien que parfois la louange puisse revêtir en partie le caractère de la prière.

Il est sans doute bon d'éviter le formalisme, mais on ne doit pas passer à la légère sur la question de notre attitude en priant. Cette attitude dépend nécessairement des circonstances du moment; on peut, par exemple, élever son âme vers Dieu et prier, en marchant dans la rue, en étant assis à son bureau, en travaillant aux champs, en étant couché dans son lit; mais dans le secret du cabinet, et sans doute, partout où on le peut, il convient de prier à genoux (2 Chroniques 6: 13; Daniel 6: 10; Luc 22: 41; Actes des Apôtres 7: 60; 9: 40; 20: 36; 21: 5). Dans une assemblée, il peut être convenable pour les hommes de se tenir debout; l'Ecriture appuie cette attitude, comme, par exemple, en 1 Chroniques 23: 30; Marc 11: 25. Eliézer se tint près du puits et pria (Genèse 24: 13). La prière étant assis, n'est mentionnée qu'une fois dans l'Ecriture (2 Samuel 7: 18, 1 Chroniques 17: 16), et plutôt comme un acte de communion individuelle. Mais ne semble-t-il pas que telle ne peut être l'attitude habituelle de l'individu ou de l'assemblée? Un homme qui présente une pétition à un souverain ne s'assied pas pour le faire, mais reste debout ou plie le genou.

Il ne faut pas oublier les cas où, en raison d'infirmités corporelles, on ne peut se mettre à genoux ou même parfois se tenir debout, surtout quand les prières sont longues, ce qui est malheureusement trop souvent le cas. Toutes les prières que nous avons mentionnées étaient courtes et allaient droit au fait.

Il est de toute importance que ceux qui sont la bouche de l'assemblée dans une réunion de prières, parlent de manière à être entendus distinctement. Il faut donc qu'ils se tiennent debout ou à genoux, en se tournant autant que possible vers les assistants, en sorte que rien n'empêche de saisir leurs paroles et que tous puissent dire Amen, ce qui, sans cela, serait impossible. Il faut se rappeler en outre que plusieurs sont plus ou moins durs d'oreille, et que nous sommes exhortés à prendre garde l'un à l'autre pour nous exhorter à l'amour. Lisez encore Ecclésiaste 5: 2; Matthieu 6: 7, 8; Philippiens 4: 6, 7; Jacques 5: 17, 18.