La sollicitude de l'amour divin

1 Jean 4: 7-19

Darby J.N.

ME 1909 page 54

 

Ce passage est d'une grande beauté et plein d'encouragement pour une âme humble et sérieuse, car il nous montre Dieu s'occupant de nous depuis notre état de péché jusqu'au jugement final, et déployant son amour du commencement à la fin.

En général, cette épître de Jean nous présente la vie divine, cette vie éternelle qui était avec le Père et qui fut manifestée ici-bas dans la personne du Seigneur Jésus, mais nous ayant été communiquée, car, comme il est dit, cela est vrai en Lui et en nous. L'évangile de Jean, outre la doctrine du Consolateur, nous présente Dieu manifesté dans le Fils et la vie en Lui; mais l'épître nous présente la vie qui nous est communiquée, et cette vie connue par ses fruits d'amour fraternel, d'obéissance, et de justice pratique.

Le sujet de notre passage est l'amour. Il parle d'abord de l'amour comme d'une participation à la nature du Dieu qui est amour. «Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu» (verset 7); il participe de sa nature et connaît par conséquent Celui qui est amour. C'est par la possession d'une nature que nous pouvons connaître ce qu'elle est et ce qu'est l'Etre qui la possède. Un animal ne connaît pas ce qu'est l'homme, ni sa manière de penser ou de sentir; un homme sait ce qu'est l'homme, mais ne sait pas ce qu'est un ange, sinon par une partie des rapports d'un ange avec Dieu, par où nous pouvons connaître quelques éléments de sa nature.

Celui qui aime connaît Dieu, car il est né de Lui, étant rendu participant de la nature divine; c'est une vérité précieuse, la source d'une joie éternelle et de délices infinies. Mais, quand nous en venons à la réalisation pratique ici-bas, nous nous heurtons à des difficultés. J'aime les frères: mais au fond, avec quelle froideur le moi s'est souvent montré, et combien je manque d'amour! Je ne puis pas me fier un seul instant à mon propre coeur. Puis-je réellement dire que je suis né de Dieu et que je connais Dieu, quand je découvre dans mon coeur perfide tant de choses, qui entravent continuellement mes désirs? J'espère, je crains; je n'ai en moi aucune liberté d'esprit. Il est bon qu'il en soit ainsi; mais l'Esprit Saint me fait connaître l'amour vu d'un autre côté, non pas en moi, mais là où il est parfait, c'est-à-dire en Dieu lui-même, dans ses voies et sa manière d'agir. «En ceci a été manifesté l'amour de Dieu pour nous» (verset 9), à notre égard, ou pour ce qui nous concerne. Mais analysons brièvement ce passage, afin d'en saisir la portée et la perfection.

Nous trouvons d'abord, aux versets 9 et 10, l'amour de Dieu envers le pécheur, puis, au verset 12, la jouissance de cet amour goûtée par le croyant; enfin, au verset 17, l'amour consommé avec nous, par l'assurance qu'il nous donne pour le jour du jugement.

Voyons d'abord la première de ces trois choses son amour pour nous, pécheurs. L'objet éternel des délices de Dieu, son Fils unique, nous a été envoyé avec un double but en vue de nous bénir. C'est, en premier lieu, une bénédiction positive, il a été envoyé, afin que nous vivions par Lui (verset 9). Nous étions morts dans nos péchés, et Dieu nous a donné une vie nouvelle, une vie divine. Nous ne vivons désormais plus en Adam, mais dans le Fils de Dieu. Celui qui a le Fils a là vie. Notre existence quant à Dieu est la vie divine en Christ. C'est en amour que Dieu s'est souvenu de notre ruine et qu'il nous a donné la vie éternelle dans son Fils. Mais nous trouvons, en second lieu, que nous étions coupables en tant qu'êtres responsables devant lui. Alors son amour est venu nous rencontrer. Il a donné son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. Il ne s'agissait plus de loi, ni de devoir, choses qui avaient déjà été mises en question, mais, comme êtres responsables, nous étions définitivement sous la ruine et sous la condamnation. Or, l'amour ne consiste pas en ce que nous, nous ayons aimé Dieu: ceci la loi l'exigeait avec raison, et nous obligeait à chercher cet amour dans nos coeurs, quand nous étions placés sous elle, afin de fournir, si cela était possible, la preuve de la vie en nous. Nous ne pouvons l'y trouver; c'est alors que nous apprenons que l'amour consiste en ce que Dieu nous a aimés et a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. Il n'exige pas de nous, comme sous la loi, ce que nous devrions être, quelque juste que soit cette exigence, mais il ôte nos péchés par une sainte propitiation.

Donc, nous étions morts dans nos péchés et il nous donne la vie; nous étions coupables et il a donné son Fils pour faire propitiation pour nos péchés. Il a satisfait ainsi à tout ce que réclamait notre état au double point de vue de notre condition comme pécheurs. Maintenant, l'amour de Dieu étant connu, le coeur libre, la conscience purifiée, il peut nous exhorter à nous aimer les uns les autres (verset 11).

Désormais, il n'a plus à faire à un pécheur, mais à un saint. Mais ce dernier possède d'autres privilèges que celui d'être pardonné et d'avoir la vie. Personne ne vit jamais Dieu (verset 12); comment le connaître, même avec une vie et une nature qui nous en rendent capables? Pouvons-nous le connaître comme un objet pleinement révélé à nos âmes? Devant le monde, Dieu se révélait en Christ quand il était personnellement présent au milieu des hommes (Jean 1: 18), et il fut rejeté. Mais comment se révèle-t-il maintenant à nous?

 «Si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous» (verset 12). C'est là notre privilège; nous jouissons de l'amour de Dieu répandu dans nos coeurs. Dieu demeure en nous par son Esprit et manifeste sa présence par la jouissance de son amour infini. Ce n'est pas seulement que nous l'aimons, mais son amour est répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous est donné; il est bien dans nos coeurs, mais ce qui s'y trouve, c'est l'amour de Dieu connu et goûté par sa propre présence. Si Dieu demeure ainsi en nous — ce que nous savons, car il nous a donné de son Esprit et répand cet amour dans nos coeurs par sa présence même — nous pouvons bien dire que nous sommes consommés dans l'amour, car qu'y a-t-il de plus parfait que le Dieu d'amour, et où trouver une communication plus parfaite de cet amour que dans le fait qu'il habite en nous? Lui-même est l'amour parfait et le répand dans nos coeurs par sa présence; mais, s'agit-il d'en fournir la preuve, nous ne la cherchons pas en nous, mais hors de nous.

«Nous avons vu, et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde» (verset 14). Vous ne pouvez séparer la jouissance de l'amour de Dieu en nous par sa présence, d'avec l'oeuvre dans laquelle il a été parfaitement révélé pour sa propre gloire. Cette part du croyant n'est pas une preuve de progrès spécial ou extraordinaire; c'est l'état chrétien: «Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu» (verset 15). Dieu, s'il demeure en nous, est infini, et nous, nous demeurons en Lui, nous sentant entourés par sa bonté, son amour et sa puissance, en sorte que notre demeure et notre repos sont en Lui et dans la plénitude de son amour. Tout cela, nous pouvons le réaliser à des degrés divers, mais c'est la part de quiconque confesse Jésus, cet Homme débonnaire, comme étant le Fils de Dieu. Il n'est naturellement pas question ici des hypocrites.

Mais l'apôtre a soin de nous ramener à considérer l'amour en Dieu, tel qu'il a été déployé envers nous. «Nous avons cru et connu l'amour que Dieu a pour nous» (verset 16). Quel que soit notre degré de jouissance et notre réalisation de cet amour, c'est toujours l'amour qui se trouve en Lui, amour souverain qu'il a eu pour nous. Nous connaissons Dieu. «Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui» (verset 16). Ici, bien que l'amour soit toujours le même, c'est-à-dire, ce que Dieu est et ce qu'il nous manifeste, l'ordre des pensées est un peu différent. Je demeure dans l'amour: j'ai la jouissance et la conscience de cet amour et de sa puissance s'exerçant envers d'autres. En demeurant dans l'amour, je demeure en Dieu, car c'est ce que Dieu est. Mon âme se repose et se confie en lui, entourée de sa bonté, et en tant que l'amour est actif et en exercice dans mon coeur dans lequel il est répandu, Dieu est en moi, et daigne demeurer en moi. En premier lieu, nous avions un fait: Dieu demeure dans le croyant et, Dieu étant infini, le croyant demeure en Lui. Ensuite, quant à sa jouissance et à ses privilèges, le croyant demeure en Dieu; et enfin, quant à l'activité de l'amour, Dieu demeure en lui. Le premier fait a rapport à notre état, puis on trouve la double bénédiction: Dieu lui-même et l'activité de son amour. Tout ceci est simple. Le croyant jouit dès à présent d'une vie abondante, éternelle et pure, qui trouve son bonheur en Dieu lui-même, et cette vie s'exerce, comme elle s'exerçait en Jésus, dans l'amour pour les siens et pour les pécheurs qui nous entourent.

Nous en venons maintenant au troisième pas dans cette chaîne bénie de l'amour. Le premier est l'amour pour nous, le second, l'amour en nous, le troisième, l'amour avec nous: «En ceci est consommé l'amour avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, c'est que, comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (verset 17). L'amour a pourvu à tout, depuis le temps où nous étions encore pécheurs: il s'est occupé de notre coeur et a demeuré en nous pendant notre pèlerinage, et maintenant il nous fait connaître sa perfection pour le jour où le jugement de Dieu mettra toutes choses en question, sauf le fruit de son amour. Mais comment cet amour se comportera-t-il au jour du jugement? Ici, l'amour est consommé avec nous; nous sommes semblables à Christ, qui est le Juge: qu'avons-nous donc à craindre?

Oh! comme l'amour a pensé à nous, depuis notre état de péché et de mort jusqu'au jugement, et nous a donné d'être maintenant «dans ce monde», tels que Christ lui-même devant Dieu. Qui trouvera à redire à cela? Sera-ce Christ, à qui nous sommes semblables? ou Dieu qui trouve en lui ses délices? Nous avons toute assurance au jour du jugement. Il n'y a pas de lieu où le croyant puisse avoir autant d'assurance que celui du jugement, lorsqu'il connaît sa position en Christ. Quand nous serons devant son tribunal, nous lui serons parfaitement semblables; et comme il est, lui, nous sommes nous aussi, dans ce monde (verset 17). Bien des chrétiens sincères ne voient pas leur position en Christ; ils peuvent dire: «Je suis un pauvre pécheur, et la croix est précisément ce qu'il me faut». Précieuse vérité! Mais changez la phrase et dites: Je suis un pauvre pécheur, et le tribunal de Christ est précisément ce qu'il me faut. Voilà qui ne leur va pas. Néanmoins nous devons tous être manifestés devant le tribunal du Christ (2 Corinthiens 5: 10). Là, il importe que nous soyons propres à la présence du juge. Il faut qu'un homme soit sale pour être lavé; il faut un débiteur à celui qui vient payer ses dettes; mais il faut une personne juste pour un tribunal, et ici, nous avons la mesure de cette justice dans le Christ qui est assis là comme juge. Mais il est ma justice. Quand je paraîtrai là, j'y paraîtrai en gloire, je lui serai semblable, je porterai son image, ayant été ressuscité en gloire, — et mon corps vil ayant été rendu conforme à son corps glorieux. Il n'y a donc ici aucune place pour la crainte. La grâce a placé le croyant en Christ et, par son oeuvre, il est rendu agréable dans le Bien-aimé: tel qu'il est, tel est le croyant dans ce monde. Comment puis-je craindre, si je suis semblable à Christ?

Remarquez que je ne suis pas tel que Christ était. Il était sans péché, et ne l'a pas connu, même lorsqu'il était ici-bas. Si moi, je dis que je n'ai pas de péché, je me séduis moi-même, et la vérité n'est pas en moi; mais ma place devant Dieu est en Christ, non pas dans la chair. Il n'y a point de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. Mais tel qu'il est, maintenant qu'il a accompli l'oeuvre et qu'il a lui-même ôté nos péchés, ayant, par la seule offrande de son corps, faite une fois pour toutes, rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés, tel qu'il est maintenant, disons-nous, tels nous sommes dans ce monde, rendus agréables dans le Bien-aimé. Je le répète, qu'avons-nous à craindre? N'est-ce pas là la sollicitude de l'amour parfait, qu'au lieu du jugement, nous trouvions la perfection? De plus, je sais que je suis semblable au juge, semblable au Seigneur glorifié, semblable à mon Sauveur. Oui, c'est un amour plein de grâce, puisqu'il a pensé à mes péchés et à mon état de mort spirituelle; un amour apportant la bénédiction, puisque Dieu habite en moi, un amour consommé, puisque je suis semblable à Christ, au Fils de Dieu lui-même, en sorte que là où il pourrait, à coup sûr, y avoir de la crainte, la crainte est bannie. L'amour m'a révélé et ce qu'il a fait et, tout en me faisant jouir maintenant de lui-même, car Dieu demeure en moi et moi en Lui, l'amour porte mes regards en arrière, et là je le vois à l'oeuvre à mon égard, alors que j'étais un pécheur dans la mort. C'est un amour découlant de lui jusqu'à moi, en sorte que je puis compter sur lui, et, plus encore, apprendre à connaître sa perfection, au lieu d'être dans la crainte. Alors je découvre que cet amour avait des desseins merveilleux à mon égard, jusqu'à me rendre semblable à Christ, le Fils de Dieu, un Homme dans la gloire. Lui, la justice de la perfection divine, Celui même devant le tribunal duquel, semblable à Lui, je devrai comparaître ayant sa justice. L'amour a pensé à tout ce qui peut me faire exalter Dieu, comme étant infini en grâce, me faire jouir de sa bonté dans une justice que Lui a fait être la mienne.

«Il n'y a pas de crainte dans l'amour». Où la crainte trouverait-elle place depuis mon état de mort dans mes péchés jusqu'au tribunal de Christ? Dieu ne peut pas m'aimer trop, mais il ne peut pas m'aimer davantage; quel repos pour mon coeur!

Et remarquons ici, que l'espérance, quant au jour du jugement, n'est nullement le vrai sentiment chrétien. Nous espérons, parce que nous voyons la bonté de Dieu et que nous connaissons la rédemption comme un fait; nous craignons, parce que nous voyons en nous ce qui ne peut pas subsister devant le jugement de Dieu. Nous sommes vacillants et mal à notre aise, et quand nous pensons au jugement, nous avons du tourment, parce que nous avons de la crainte. Dieu ne veut pas que nous soyons ainsi; il ne veut pas que nous ayons du tourment; il veut que nous marchions avec lui, heureux et pleins de confiance. La crainte n'est pas la confiance. Mais si nous devons être jugés, c'est-à-dire, si notre position doit être décidée en ce jour-là, d'après nos oeuvres (car nous devons tous comparaître devant le tribunal de Christ), alors nous serons certainement condamnés. N'entre pas — dit le coeur qui connaît ce qu'est le péché et ce qu'est la chair aux yeux de Dieu — n'entre pas en jugement avec ton serviteur, ô Eternel! car devant toi, nul homme vivant ne sera justifié. Mais le croyant a appris ceci pour lui-même avant le jugement et s'est abrité sous l'espérance placée devant lui, et il sait que la rédemption est aussi sûre qu'elle est complète et que la justice divine est aussi satisfaisante, si je puis employer ce faible terme, que sa condamnation était certaine. Le croyant ne confond pas, comme étant sa part, le jugement dû au péché et la rédemption de dessous le péché. Il reconnaît pleinement la condamnation et le fait qu'il la mérite; il croit pleinement en la rédemption, mais il ne détruit pas la force de ces deux choses en les confondant ensemble. Le jugement, prononcé sur son état, aurait eu comme résultat, il le sait, une condamnation certaine. La justice divine (et nous sommes la justice de Dieu en Christ) est une nécessaire et parfaite acceptation du pécheur. C'est la grâce qui m'a donné cette justice, et l'a faite mienne. Comme il est, Lui, tels nous sommes dans ce monde; nous possédons cela par la foi; nous avons assurance au jour du jugement, et il n'y a point de crainte dans l'amour: en cela, notre part est consommée. Ressuscité en gloire, le croyant est manifesté devant le tribunal de Christ, mais glorifié avant d'y paraître, son corps vil ayant été rendu conforme au corps glorieux du Sauveur, par ce pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses. Connaissant alors comme il a été connu, le croyant arrivé à l'état de perfection, portant «l'image du céleste», repasse les innombrables voies de l'amour qui l'a soutenu, lui, pauvre, faible créature, justifiée en Christ, tout le long du chemin, pour qu'il se connût lui-même et connût aussi l'amour qui a pensé à lui, qui l'a conduit, soutenu, supporté, relevé et enfin amené dans la gloire, semblable au Seigneur, pour pouvoir jouir de l'amour qui a fait toutes ces choses, pour le célébrer aussi, pour vivre à jamais dans une sainteté où aucun mal ne peut entrer, où tout est joie sans mélange, pour y trouver enfin Jésus, le Seigneur de gloire, le Premier-né entre plusieurs frères. Nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. Mais combien sont imparfaites toutes nos pensées à l'égard de ce jour futur!

Notre part actuelle est de demeurer en Christ, de penser à Lui et de le servir ici-bas avec des coeurs qui n'admettent aucun partage.

Seigneur! ta grâce illimitée,

Si pure et si douce pour moi,

Fait que mon âme est transportée,

Chaque fois que je pense à toi.

 

Pourtant en moi quelle inconstance

Ne vois-tu pas, ô Jésus Christ!

Les jeux variés de l'enfance

Sont moins changeants que mon esprit.

 

Oui, ton amour toujours le même,

Sollicite mon faible coeur

A jouir de l'éclat suprême

De ses doux rayons de bonheur,

 

Oh! si mes yeux pouvaient sans cesse

Suivre cet astre glorieux;

Si je pouvais de ta tendresse

Voir tous les reflets radieux;

 

Mon âme alors, pleine de zèle,

Saurait t'aimer plus ardemment,

Et, connaissant mieux son modèle,

Prendrait tout son accroissement.

 

Mais si quelquefois un nuage

Vient me dérober ta beauté,

Ami divin, après l'orage,

Comme avant, brille ta clarté!

 

De toi que rien ne me sépare,

O mon Sauveur! enseigne-moi,

Si de nouveau mon pied s'égare,

A revenir bientôt à toi.

 

De ta paix, de ta bienveillance,

Fais-moi savourer tout le prix;

Couronne alors mon espérance,

Et me transporte en tes parvis.