Court exposé des évènements à venir d'après l'Ecriture

ME 1909 page 172

 

Court exposé des évènements à venir d'après l'Ecriture. 1

La venue de Christ 2

La période entre la venue du Seigneur pour ses saints, et son apparition manifestée en puissance et en gloire. 7

La venue du Fils de l'homme en puissance et en gloire. 15

Le Millénium.. 16

Eternité. 17

Le Jugement des morts — Le grand Trône blanc. 17

Les nouveaux Cieux et la nouvelle Terre. 18

 

La révélation des événements à venir doit être, pour tout chrétien sincère et sérieux, un sujet de réel intérêt et de réelle importance. Dieu seul sait, dès le commencement, la fin des choses, et dans «l'Ecrit de vérité», il lui a plu de révéler l'avenir, et de nous donner ainsi la certitude, là où tout serait ténèbres et pure spéculation, si cet avenir était laissé au discernement de l'esprit de l'homme.

Les écrits prophétiques de l'Ancien Testament ont signalé, avec une certitude infaillible, les événements des siècles passés, longtemps avant qu'ils eussent eu lieu; et l'enseignement prophétique du Saint Esprit touchant l'avenir est tout aussi certain, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament.

Nous y voyons, par exemple, la naissance et la chute des quatre grands empires gentils — Chaldéen, Médo-Perse, Grec et Romain — prédites l'une et l'autre avec une parfaite exactitude. Les événements se sont déployés en temps voulu et sont devenus des faits d'histoire. Et d'autre part, quelle richesse d'expressions prophétiques, pour indiquer la venue dans ce monde du Seigneur Jésus Christ, le Messie; son rejet par son propre peuple, les Juifs; sa mort, sa résurrection, sa séance à la droite de Dieu: toutes choses achevées et accomplies «au temps convenable».

Mais, pour «exposer justement la parole de la vérité», pour comprendre et appliquer la Sainte Ecriture selon la pensée de Dieu, il nous faut l'enseignement et la direction du Saint Esprit; ainsi, lorsque le Seigneur fut sur le point de quitter ce monde, il dit à ses disciples que, quand l'Esprit de vérité serait venu, il les conduirait dans toute la vérité et leur annoncerait les choses qui allaient arriver. Il entrait donc dans le dessein formel du Saint Esprit, en venant ici-bas, de conduire dans la vérité, d'enseigner, et de montrer ces choses à venir. Il est le divin Instructeur et le divin Guide: puissions-nous vraiment avoir la conscience qu'il nous faut dépendre de Lui, pour être amenés à une juste intelligence de ce que Dieu a révélé dans sa Parole! Le Saint Esprit a pour mission de glorifier Christ — «celui-là me glorifiera» — et Christ est le centre autour duquel tout se meut. Car si, dans ce jour de grâce, Dieu appelle un peuple, c'est pour qu'ils soient les compagnons de Christ; ils doivent donc se tenir dans cette relation particulière de l'»Epouse, la femme de l'Agneau»: s'il est sur le point, comme il va le faire, de réprimer le mal et d'établir une règle de justice, c'est afin de «réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux, et les choses qui sont sur la terre, en lui». Christ est Celui que Dieu a toujours dans sa pensée, et il est extrêmement important de ne pas l'oublier, si nous voulons avoir une juste intelligence de la vérité prophétique.

Le premier grand événement, sur lequel nous désirons attirer l'attention du lecteur, c'est:

La venue de Christ

Cela ne signifie pas la fin du monde, comme quelques-uns le pensent; bien loin de là; car, ainsi que nous le verrons bientôt, la fin du monde n'aura lieu que mille ans après Sa venue. Christ vient premièrement pour son peuple racheté: il reviendra ensuite en jugement avec lui; et il s'écoulera un certain laps de temps entre ces deux événements. En parlant de la venue de Christ pour son peuple, nous ne cherchons pas à fixer des dates, par la simple raison que l'Ecriture ne donne jamais aucune indication quant à l'étendue de la période actuelle de grâce; et elle ne dit pas qu'aucun signe annoncera le moment où le Seigneur viendra. Fixer des dates, est donc en contradiction avec l'enseignement de l'Ecriture, et a été la cause du discrédit jeté sur cette précieuse vérité.

En étudiant la vérité prophétique, il est très nécessaire de comprendre la différence des dispensations, c'est-à-dire des voies de Dieu envers les hommes, autrement nous tomberons dans une désespérante confusion, en appliquant à l'Eglise de Dieu maintenant les déclarations de l'Ecriture qui se rapportent à Israël.

Dieu a transporté d'Egypte un cep, son peuple terrestre, Israël, les Juifs, et l'a planté en Canaan.

Dans le temps convenable, Christ est venu, le vrai Messie, mais il a été rejeté et crucifié. La lapidation du premier martyr chrétien, Etienne, équivalait à envoyer après Lui une ambassade, disant: «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous». Alors, Dieu a commencé une oeuvre tout à fait nouvelle et distincte, savoir le rassemblement d'êtres, tirés du milieu de toutes les nations, Juifs ou gentils; non pas un peuple terrestre, comme Israël, mais un peuple dont l'appel et la part sont célestes. Tel est l'appel, telle est la part de l'Eglise de Dieu.

Lors du rejet du Messie, Dieu a cessé ses relations avec Israël comme nation — «un endurcissement partiel est arrivé à Israël» — et il continuera jusqu'à ce que «la plénitude des nations soit entrée». Ensuite Dieu replacera Israël sous la bénédiction; et alors «tout Israël» (c'est-à-dire non, comme maintenant, des individus pris çà et là, mais le peuple envisagé comme nation, le résidu élu d'Israël) sera sauvé» (Romains 11), La période actuelle qui a déjà duré 1900 ans est une parenthèse dans les voies de Dieu, pendant laquelle il rassemble, hors du monde, un peuple qui est uni en un seul corps, par un seul Esprit, à une Tête dans le ciel, et est destiné à partager, comme Epouse, la gloire qui appartient à Christ.

Comment la période actuelle de grâce prendra-t-elle fin? La réponse de l'Ecriture est parfaitement claire: ce sera par la venue de Christ pour ses saints. L'Eglise de Dieu occupe une place tout à fait distincte dans les voies de Dieu — elle a commencé à la Pentecôte, quand le Saint Esprit fut envoyé par un Christ glorifié, et elle se termine à la venue de Christ.

Nous n'avons à attendre l'accomplissement d'aucun événement, ni à chercher aucun signe qui soit en rapport avec la venue de Christ: elle peut se produire à chaque instant. Il «descendra du ciel avec un cri de commandement, avec une voix d'archange, et avec la trompette de Dieu». C'est sa venue en personne, Lui-même, descendant dans les airs et, autant que l'Ecriture le montre, invisible au monde. La dernière fois que le monde a vu Christ, c'était au moment où on l'a porté de la croix au sépulcre; après sa résurrection, il s'est manifesté, «non à tout le peuple, mais à des témoins, qui avaient été auparavant choisis de Dieu», et le monde le reverra quand il viendra avec les nuées du ciel pour juger.

Si Christ venait cette nuit pour son peuple, qu'arriverait-il? Cette question trouve une réponse bien simple en 1 Thessaloniciens 4: «Les morts en Christ ressusciteront premièrement; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l'air».

Les vrais chrétiens «ne s'endormiront pas tous», c'est-à-dire ne mourront pas tous, car quelques-uns seront vivants quand Christ viendra, et ils seront «changés en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette».

Dans l'espace de temps le plus court que nous puissions concevoir, les morts en Christ seront «ressuscités», les vivants «changés».

Quant à ceux qui sont morts, et dont le corps est allé à la corruption — ce corps revêtira l'incorruptibilité; et pour ceux qui vivront à la venue du Seigneur — le corps, étant mortel, revêtira l'immortalité. La «dernière trompette», en 1 Corinthiens 15, est une allusion militaire bien connue, elle sonnait l'appel pour le départ de l'armée, après que tous s'étaient mis en ligne de marche.

La perte de cette espérance a amené la mondanité, l'insouciance et le désastre, dans l'Eglise primitive. Le méchant serviteur a commencé à dire dans son coeur, bien que peut-être il ne l'ait pas dit ouvertement: «Mon maître tarde à venir»; alors il s'est mis à battre ceux qui étaient esclaves avec lui et à manger et boire avec les ivrognes — il est descendu au niveau du monde et en a adopté les manières. Nous avons, dans la parabole des dix vierges, proposée par le Seigneur lui-même, la description de ce qui doit arriver. Toutes les dix prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l'époux, tout comme les premiers chrétiens, les Thessaloniciens par exemple, qui attendaient des cieux le Fils. «Après un certain temps elles se lassèrent et s'endormirent»; elles perdirent l'espérance de la venue de Christ. Mais au milieu de la nuit, il se fit un cri: «Voici l'époux, sortez à sa rencontre!» et toutes, en même temps, se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. Quelle chose remarquable que cette vérité, inscrite si distinctement dans les pages de l'Ecriture, mais perdue depuis longtemps, négligée et mal comprise par le peuple de Dieu pendant des siècles, ait été clairement remise en lumière dans ces 70 ou 80 dernières années! Deux choses ont été mises en évidence d'une manière remarquable: premièrement, Christ lui-même, comme une Personne vivante — ce n'est pas simplement une doctrine abstraite ou de la théologie — et, secondement, sa venue comme espérance immédiate de l'Eglise.

Dans le livre de l'Apocalypse, Christ est présenté quatre fois comme venant «promptement». Il ne s'agit pas de sa venue pour nous à l'heure de notre mort (pensée tout à fait contraire à l'Ecriture), ni de sa venue au jour du jugement; ce n'est pas une manifestation spirituelle de lui-même à l'âme du croyant, ce qui est vrai à sa place; c'est sa venue actuelle pour nous, en personne. Le dernier chapitre du volume inspiré est plein de cette vérité, elle brille d'un vif éclat à la fin d'un livre qui, comme l'Apocalypse, révèle les jugements à venir. Christ se présente comme «l'étoile brillante du matin». Avec quelle impatience celui qui veille pendant la nuit n'attend-il pas le lever de cette étoile qui annonce l'approche du jour! Ainsi le chrétien, pendant la nuit du rejet de Christ par le monde, et pendant son absence, doit attendre son retour. Le «jour» de la gloire millénaire sera vraiment manifesté pour Israël, son peuple terrestre. Mais avant que vienne ce temps, il se présente à son Assemblée comme l'étoile brillante du matin; et à cause de cela, nous devons veiller pendant les ténèbres de la nuit. C'est la véritable attitude du chrétien.

Alors l'Esprit qui habite dans l'Eglise, et l'Eglise elle-même, l'épouse, disent: «Viens». Y a-t-il des coeurs qui entendent, mais qui n'aient jamais compris la vraie attitude de l'Eglise attendant Christ? L'appel leur est aussi adressé, disant: «Venez», et finalement, Christ lui-même dit: «Oui, je viens bientôt», et la prompte réponse, dictée par l'Esprit, et pour ainsi dire mise dans la bouche de l'Eglise, est: «Amen, viens, Seigneur Jésus!» Combien il est frappant de voir le livre de Dieu se fermer sur ces mots; ils ont retenti pour nous à travers les siècles qui se sont écoulés depuis qu'ils ont été écrits; ils n'en sont pas moins réels aujourd'hui, plus précieux, au contraire, à cause de la proximité de sa venue, et de l'actualité de cette attente pour le coeur de son peuple!

Presque toutes les parties du Nouveau Testament témoignent du fait que la venue de Christ pour son peuple, doit être une espérance actuelle, sans qu'il soit nécessaire d'attendre l'accomplissement d'un événement quelconque. Plus nous étudierons l'Ecriture, plus nous verrons que ce qui était placé devant les premiers chrétiens, aux jours apostoliques, était, non la mort, mais la venue de Christ.

Ainsi, le Seigneur dit à ses disciples qui s'affligeaient de son départ: «Si je m'en vais, et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi». C'est sa venue en personne, non pour vaincre ses ennemis, comme il le fera d'ailleurs, mais pour recevoir les siens, pour nous conduire à la maison du Père; et il ne fait intervenir ni événements ni signes entre son départ et son retour.

De plus, il y a une chose à dire touchant sa venue: elle est l'accomplissement de l'ardent désir du coeur de Christ d'avoir son peuple avec lui. Le véritable amour désire toujours posséder ses objets; aussi Christ dit-il: «afin que là où moi je suis, vous, vous voyez aussi». En exprimant au Père sa volonté positive à l'égard des siens, il dit: «Je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi». Nous sommes les objets de l'amour du Père et de l'amour du Fils. L'amour de Christ pour les siens se montre, non seulement en les ayant avec Lui, et en vérité semblables à Lui, revêtus de corps glorieux, mais aussi par la manière dont la chose s'accomplit. Il n'envoie pas les anges, ni même l'archange pour les chercher, mais il vient en personne. «Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi».

Il dit aussi: «Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître, à quelque moment qu'il revienne des noces, afin que quand il viendra et qu'il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt». Ce n'est pas une sèche théorie, ou un système de doctrines, même justes; mais, c'est comme s'il disait: «Je viens pour vous, et je veux que vous soyez comme quelqu'un qui a sa main sur le loquet de la porte; tellement occupés en votre coeur de ma venue, qu'au moment où je frapperai, vous m'ouvriez immédiatement».

L'apôtre Paul loue les croyants de Thessalonique — tout jeunes convertis qu'ils fussent — parce qu'ils attendaient le Fils de Dieu du ciel, «Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient». Il est fait allusion à la venue du Seigneur, d'une manière ou d'une autre, dans chaque chapitre de l'épître aux Thessaloniciens. D'ailleurs, nous ne pouvons participer dignement à la cène du Seigneur sans rappeler sa venue; car nous le faisons «jusqu'à ce qu'il vienne». Plus nous étudierons le Nouveau Testament, plus nous verrons que cette venue est en rapport avec toutes les parties de la vérité; et si elle cesse d'être une espérance actuelle, c'est un signe certain de chute, soit de l'individu, soit de l'Assemblée.

Comme on l'a déjà remarqué, l'Eglise de Dieu occupe une place distincte, elle n'est pas une continuation du système judaïque.

Quoiqu'elle soit sur la terre, elle comprend un peuple appelé hors du monde pour le ciel. Quand il est question du gouvernement de Dieu sur la terre et d'un héritage terrestre, les Juifs en sont le centre. C'est donc en gardant entièrement sa place et son appel que l'Eglise doit entrer au ciel, sans être aperçue du monde, auquel elle n'appartient pas; elle ne passera point par la grande tribulation prophétique, et n'a pas à attendre que des événements s'accomplissent. Toutes ces choses sont à leur place, quand il s'agit de l'apparition de Christ pour la délivrance et la bénédiction de son peuple, Israël, et de leur établissement en paix et en sûreté sous le Roi Messie en Sion, établissement si longtemps attendu.

Un autre point qu'il faut remarquer avant de terminer ce sujet, c'est que la venue du Seigneur est présentée sous deux aspects dans l'Ecriture, sa «venue» et son «apparition», ou «manifestation».

On a remarqué avec justesse que lorsque nous pensons aux privilèges qui appartiennent au chrétien, en vertu de son acceptation en Christ, c'est sa venue qui est considérée; quand, d'autre part, nous sommes occupés de la responsabilité du chrétien, comme quelqu'un qui doit manifester Christ, le servir et lui rendre témoignage dans ce monde, c'est son apparition qui nous est présentée. La différence consiste en ce que, entre sa «venue» et son «apparition» en gloire, tout vrai chrétien sera «manifesté devant le tribunal de Christ» dans le ciel (2 Corinthiens 5: 10); alors sa vie et son service seront passés en revue et, selon le cas, il recevra sa récompense ou subira une perte, suivant la manière dont il aura, dans ce monde, employé son temps et profité des occasions. Toute chose alors sera placée dans la lumière et vue sous son véritable jour. Chacun recevra sa récompense, et chacun aura sa place assignée dans le règne millénaire. Les récompenses seront données à l'apparition de Christ; c'est pour cette raison que cet aspect de sa venue se trouve être en rapport avec la responsabilité pendant l'absence du Seigneur.

Il est aussi utile de noter ici que le fait qu'aucun signe précurseur ne prédit le temps de la venue de Christ pour son peuple, ne doit pas nous empêcher de juger spirituellement de la proximité de cet événement. Comme le pilote d'un navire en mer, nous pouvons regarder autour de nous et faire des observations sans chercher à fixer de date. D'après l'aspect des choses, soit dans l'église professante, soit dans le monde, nous pouvons évaluer la proximité où nous sommes de la fin de cette dispensation. On a dit avec justesse que les événements (*) à venir projettent leur ombre devant eux.

(*) Nous ne parlons pas ici de la venue du Seigneur, mais des événements qui arriveront après sa venue pour ses saints.

Il y a dans la chrétienté deux courants larges et profonds qui coulent et augmentent de force chaque jour — le ritualisme et le mouvement vers Rome d'une part; et, de l'autre, le rationalisme avec ses formes variées de «haute critique», d'»agnosticisme», etc. Un autre trait caractéristique extrêmement solennel, c'est l'abandon de la lumière et de la vérité, dans les lieux où elles étaient maintenues jadis, et là où nous l'aurions le moins attendu. Dans le monde politique les grandes puissances de l'Europe ont immensément accru leurs armements. Il y a eu une augmentation de forces militaires et navales dans l'Extrême-Orient, et il règne un sentiment général d'inquiétude.

Nous n'avons pas à attendre de signes, il est vrai, mais nous ne devons pas être indifférents à ces traits moraux caractéristiques du temps; parce que nous savons que les forces et les principes du mal qui se développeront pleinement après la venue de Christ sont dès maintenant en évidence.

La période entre la venue du Seigneur pour ses saints, et son apparition manifestée en puissance et en gloire

Qu'est-ce qui se produira immédiatement après la venue du Seigneur, et combien de temps s'écoulera-t-il entre sa venue pour ses saints et sa venue avec eux? Pour donner au lecteur la réponse de l'Ecriture à ces questions, nous nous reporterons au prophète Daniel, chapitre 9: 24-27. Ce livre fait passer devant nous une longue période, commençant avec «la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem» (ce qui a eu lieu dans la vingtième année du règne du roi Artaxerxés, comme Néhémie nous l'apprend au chapitre 2), jusqu'au jugement final de ceux à qui il sera permis de détruire la ville et le saint lieu dans les derniers jours, avant le règne millénaire de Christ. Ces soixante-dix semaines d'années sont divisées en trois périodes — d'abord sept semaines qui furent employées à la construction de la ville; et soixante-deux semaines, faisant en tout soixante-neuf semaines, ou 483 années — après cela (il ne nous est pas dit combien de temps après), comme la prophétie l'établit, le Messie est retranché!

Quant à la dernière semaine des soixante-dix, quelques bons commentateurs pensent que, pour la foi, la moitié de la semaine (soit trois ans et demi), a été accomplie dans le ministère de notre Seigneur, lequel a justement duré ce temps-là. C'est pour cette raison que, dans le livre de l'Apocalypse, nous trouvons qu'il n'est question que de la seconde moitié de la semaine. Selon la prophétie, il a été laissé du temps pour l'acceptation du Messie par la nation; et la chose a été annoncée au commencement de son ministère: «Le temps est accompli» (Marc 1: 15) — les soixante-neuf semaines s'étaient écoulées. Mais la masse de la nation juive était incrédule; ils ont rejeté le Messie, et ils recevront l'Antichrist, qui fera une alliance d'une semaine avec eux.

A ce propos, quelqu'un a fait remarquer que «dans la demi-semaine du ministère du Seigneur, le résidu l'a reçu, tandis que la nation ne l'a pas fait». La réciproque aura lieu quand, sous l'Antichrist, la nation aussi traversera la première demi-semaine; elle le recevra (l'Antichrist), mais le résidu ne le recevra pas.

La période actuelle, pendant laquelle l'Eglise se forme — savoir, tout le temps qui s'écoule depuis la Pentecôte jusqu'à la venue de Christ — étant une parenthèse dans les relations directes de Dieu avec les Juifs comme nation, est entièrement omise, ainsi que nous pouvions nous y attendre.

L'intervalle qui nous intéresse maintenant, comprend donc, non seulement les trois ans et demi dont il a été déjà question, mais avant cela, commence un certain espace de temps dont nous ne pouvons déterminer l'étendue. Nous pouvons dire, cependant, qu'il sera suffisamment long pour détruire complètement le système politique actuel, ainsi que nous l'apprenons, entre autres, par les chapitres 6 à 9 de l'Apocalypse, et pour développer l'état social et moral des choses qui se verront à la fin, au milieu des Juifs apostats et des gentils; aussi bien que pour l'oeuvre du Saint Esprit dans le coeur du résidu pieux d'Israël.

Nous avons ensuite à rechercher ce qui se produira sur la terre, pendant l'intervalle que nous considérons, en nous souvenant que l'Eglise de Dieu, composée de tous les croyants de cette dispensation-ci, aura été déjà transportée de la terre au ciel, «ravis à la rencontre du Seigneur en l'air», et ainsi gardée de l'heure de l'épreuve, qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre.

Les Juifs seront ramenés dans leur pays; la masse de la nation restant dans le même état d'incrédulité où ils étaient quand le Seigneur se trouvait sur la terre; mais un résidu sera préparé pour recevoir son vrai Messie. Le prophète Zacharie décrit ainsi ce résidu pieux: «Mais un tiers y (dans le pays) demeurera de reste. Et le tiers, je l'amènerai dans le feu, et je les affinerai comme on affine l'argent, et je les éprouverai comme on éprouve l'or. Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai; je dirai: C'est ici mon peuple; et lui, dira: L'Eternel est mon Dieu». La partie apostate de la nation sera «retranchée et expirera»; mais, ceux qui seront pieux traverseront une épreuve et une tribulation profondes, en même temps qu'ils sentiront dans leur coeur l'affliction d'avoir crucifié leur Messie.

Il est un fait digne d'attention, c'est qu'il y a actuellement, malgré l'opposition du gouvernement turc, plus de Juifs en Palestine, qu'il n'y en a jamais eu, probablement depuis la destruction de Jérusalem par Titus. Nous n'avons pas à attendre le retour des Juifs en rapport avec la venue de Christ pour son Assemblée; au contraire, le gros de la nation retournera ensuite, sans nul doute; et les événements se dérouleront si rapidement qu'ils ne prendront pas un long espace de temps.

Trois personnages jouent un rôle très important dans les événements de cette époque, et ils sont clairement indiqués dans plusieurs endroits de l'Ecriture: 1° Le Chef de l'empire romain; 2° l'Antichrist; 3° l'Assyrien, ou Roi du Nord. Nous trouvons les deux premiers dans le chapitre 13 de l'Apocalypse. Le Chef de l'empire romain est représenté sous la figure d'une bête montant de la mer — d'un état instable et tumultueux des peuples — ayant sept têtes et dix cornes. Dans le chapitre 17, nous apprenons que les sept têtes sont sept montagnes, et les dix cornes, dix rois qui reçoivent pouvoir une heure, avec la bête, c'est-à-dire avec le Chef de l'empire romain restauré. Quoique Charlemagne et Napoléon 1er aient exercé l'autorité sur une grande partie de l'empire, celui-ci n'a jamais été réuni sous un seul chef, depuis qu'il a été dissous, il y a plusieurs siècles, par les hordes barbares. Comparé avec la plupart des grandes puissances de l'Europe, il n'a pas maintenant beaucoup de force. Cependant, cela ne peut offrir aucune difficulté, car l'Ecriture montre clairement qu'il sera rétabli, d'une manière très remarquable, faisant que «la terre tout entière sera dans l'admiration de la bête»; car il tirera son pouvoir et son autorité du dragon, Satan. De plus, au chapitre 17, il est dit que cette bête «était» — c'est-à-dire aux jours où Jean écrivait — «et n'est pas», car l'empire dans son unité a disparu; «et sera», ainsi, il reparaîtra sous sa dernière forme impériale, avec ses dix rois subordonnés.

Le prophète Daniel décrit ce même personnage. Au chapitre 7, la quatrième puissance, ou empire romain, est représenté sous la figure d'une Bête, ou empire ayant dix cornes. Du milieu de celles-ci s'élève une autre «petite corne», qui se distingue par une grande pénétration d'esprit; cette petite corne proférera des paroles contre le Très-haut, et pensera changer les saisons et les lois juives qui seront remises entre ses mains pendant trois ans et demi. Bien que le siège de son autorité soit dans l'Occident, à Rome, cependant, cet homme s'occupera des affaires des Juifs, qui seront alors établis en Palestine.

La seconde bête d'Apocalypse 13 monte de la terre, ou état fixe des choses; elle a deux cornes comme un agneau, mais parle comme un dragon. Elle est la parodie complète du Seigneur Jésus Christ. Le siège de son pouvoir est à Jérusalem, et elle agit en association avec la première bête, ou chef de l'empire romain. C'est un personnage plus religieux que politique ou royal, quoiqu'il ait aussi ce dernier caractère; il accomplit des miracles remarquables, faisant descendre le feu du ciel, ainsi que le fit Elie, ce témoin du vrai Dieu contre Baal. Il fait une image de la première bête, à laquelle il a la puissance de donner la vie, et il fait que tous rendent hommage à cette image sous peine de mort. A ce moment, Satan aura été précipité du ciel (Apocalypse 12: 9), où pendant si longtemps, il a eu accès pour accuser les frères devant Dieu; il aura alors son représentant sur la terre, dans la personne de cette Bête.

Il est frappant de voir combien de passages de l'Ecriture, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, ont trait à ce personnage. Notre Seigneur lui-même disait aux Juifs: «Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez». Solennelle vérité! S'ils ne recevaient pas l'envoyé du Père, ils seraient pris dans les artifices de Satan et recevraient son représentant, comme ils le feront dans l'avenir. Jean dit: «Petits enfants, c'est la dernière heure; et comme vous avez, entendu que l'antichrist vient, maintenant aussi, il y a plusieurs antichrists»; or la seconde bête du 13e chapitre de l'Apocalypse est indubitablement l'antichrist. L'antichrist est caractérisé ici par deux choses: il nie que, dans sa relation avec Israël, Jésus soit le Christ, le vrai Messie; et il nie le Père et le Fils, cette relation spéciale étant celle selon laquelle les personnes divines sont révélées dans le christianisme.

Il y a une allusion très claire à l'antichrist, en 2 Thessaloniciens 2, où il est appelé «l'homme de péché», «le fils de perdition», «l'inique». Il est dit que sa venue est «selon l'opération de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge»; il est en parfait contraste avec le Seigneur qui fit son oeuvre dans la puissance du Saint Esprit. Jésus était, comme Pierre le dit aux Juifs, un «homme approuvé de Dieu auprès de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui». L'homme de péché est une véritable contrefaçon, inventée par Satan. Il est la personnification et le plein épanouissement de l'orgueil et de la présomption dont l'homme est capable. Satan avait dit à Eve: «Vous serez comme Dieu», et cet homme «s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération». Sa placé sera dans le temple rétabli à Jérusalem, où «il s'assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu». Le témoignage du prophète Daniel est exactement le même. Au chapitre 11: 36, nous lisons: «Et le roi agira selon son bon plaisir, et s'exaltera, et s'élèvera contre tout dieu, et proférera des choses impies contre le Dieu des dieux». Nous pouvons juger, par ce qui suit, en Daniel, qu'il sera Juif: «Et il n'aura point égard au Dieu de ses pères» — Jéhovah, le vrai Dieu d'Israël — ni «à l'objet du désir des femmes» — Christ — «ni à aucun dieu». Mais, comme l'homme, ne peut se passer d'un objet, il honorera le dieu des forteresses ou forces: ses ressources, après tout, ne peuvent aller au delà de la force des armes humaines, et il se repose sur elles.

Cet homme doit s'élever à un degré d'orgueil et de méchanceté que nous avons peine à concevoir; mais Dieu permet cette grande manifestation d'énergie satanique comme jugement sur la partie apostate de la nation d'Israël, aussi bien que sur la chrétienté apostate. «Car voici, dit le prophète Zacharie, je suscite un berger dans le pays, qui ne visitera pas ce qui va périr, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne pansera pas ce qui blessé, et ne nourrira pas ce qui est en bon état; mais il mangera la chair de ce qui est gras, et rompra la corne de leurs pieds». Vient ensuite le jugement de Dieu sur lui: «Malheur au pasteur de néant qui abandonne le troupeau! L'épée tombera sur son bras et sur son oeil droit», etc. La coupe d'iniquité est pleine, et le jugement vient. Il sera détruit, non par la puissance des anges, mais par le Seigneur en personne quand il apparaîtra: Lequel, «le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche et qu'il anéantira par l'apparition de sa venue» (2 Thessaloniciens 2: 8).

La destruction finale et du chef de l'empire romain et de l'Antichrist qui s'était ligué avec lui est clairement révélée en Apocalypse 19. «Et la Bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles… Ils furent tous deux jetés vifs dans l'étang de feu embrasé par le soufre». «Le feu éternel», nous est-il dit en Matthieu 25, est préparé, non pour l'homme, mais «pour le diable et ses anges»; mais quel fait frappant que deux hommes y seront jetés mille ans avant le diable! Pendant le règne millénaire de Christ, Satan sera gardé lié dans le puits de l'abîme (Apocalypse 20); après quoi, il sera délié pour un peu de temps; et finalement «jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la Bête et le faux prophète». Remarquez ici les derniers mots, car ils prouvent que ces deux chefs du mal y avaient été pendant toute la durée des mille ans.

On demande souvent: «Si Christ venait cette nuit, y aurait-il quelque espoir pour ceux qui ont entendu l'Evangile et l'ont rejeté?» Nous croyons qu'il n'y en aura pas. Mais y aura-t-il des sauvés pendant l'intervalle compris entre la venue de Christ pour les siens et sa venue avec eux en Jugement? Le chapitre 7 de l'Apocalypse montre qu'il y aura deux classes de sauvés pendant cette période, l'une parmi les Juifs et l'autre parmi les gentils. Ces deux classes sont les 144.000 des tribus d'Israël, et la grande foule de toute nation, et tribus, et peuples, et langues.

Or ici, il est bon de dire un mot de l'importance d'une juste intelligence du livre de l'Apocalypse. L'étude de ce livre est fort négligée par quelques chrétiens, parce qu'ils le considèrent comme trop obscur et trop profond, excepté pour les gens instruits. Leur erreur est grave, et c'est une grande perte pour eux; car le même Saint Esprit, qui seul peut révéler le reste de l'Ecriture, peut bien nous guider aussi dans cette portion-ci.

Il est utile de se rappeler les trois divisions du livre qui nous sont données dans le chapitre 1: 19, savoir: 1° chapitre 1: «Les choses que tu as vues», la vision du Fils de l'homme jugeant au milieu des lampes ou assemblées; 2° chapitre 2 et 3: «Les choses qui sont», les sept épîtres adressées aux assemblées en Asie, donnant une esquisse prophétique de l'histoire de l'église professante, depuis le commencement où elle perdit son premier amour, jusqu'à la fin, où elle est vomie de la bouche de Christ comme le dégoûtant tout à fait; 3° chapitre 4, à la fin: «Les choses qui doivent arriver après celles-ci». Dans cette dernière section, l'Eglise n'est plus vue sur la terre, mais elle est comprise dans l'ordre des vingt-quatre anciens au ciel; et nous avons l'enseignement prophétique touchant les jugements qui sont sur le point d'être versés sur la terre après le départ de l'Eglise, jusqu'à l'apparition de Christ en gloire et en jugement.

Or, quant à ceux qui ont entendu l'Evangile et l'ont rejeté, et qui vivront à la venue de Christ en l'air, il est bon de se rappeler que c'est un principe invariable dans les voies de Dieu, d'agir avec les hommes selon leur responsabilité, mesurée par la lumière et les privilèges qu'ils ont possédés. Plus la lumière est grande, plus grande est la responsabilité.

La chrétienté a eu une grande lumière, des milliers de Bibles et de traités y ont été répandus, l'Evangile y a été largement prêché. Israël, dans le passé, possédait de nombreux privilèges, mais ce peuple a été pire que les nations, parce que le nom de Dieu était blasphémé à cause d'eux parmi les païens. Quoique Dieu eût longtemps tardé, par grâce, la sentence de l'endurcissement judiciaire que le Saint Esprit avait annoncé par le prophète Esaïe, fut finalement prononcée après qu'ils eurent crucifié leur Messie et refusé le témoignage du Saint Esprit «En entendant, vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant, vous verrez et vous n'apercevrez point; car le coeur de ce peuple s'est épaissi, et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, etc.». Et si Israël a été coupable pour avoir rejeté le témoignage donné alors, combien plus coupables sont ceux qui ont abandonné la révélation la plus complète de Dieu, et le plein et parfait salut qui a été donné à connaître en vertu de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. Parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés, Dieu leur enverra une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge. Rien ne saurait être plus solennel que ce fait: Dieu envoyant une énergie d'erreur, et sans doute, elle tombera très profonde, très sombre et très lourde sur ces lieux mêmes où la plus grande lumière a brillé. «Seigneur, Seigneur, ouvre-nous», disent les vierges folles dans la parabole — ces professants d'une religion sans vie — quand elles voient que l'Epoux est venu et que la porte est fermée; mais le Seigneur répond: «Je ne vous connais pas». La porte fut fermée — elles ont préféré à Christ leurs aises, leur plaisir et le monde, et maintenant, il est trop tard.

C'est après que l'Eglise a été transportée au ciel que les jugements variés, prédits dans le livre de l'Apocalypse sous l'emblème des sept «sceaux», des sept «trompettes» et des sept «coupes», seront exécutés particulièrement contre la chrétienté d'occident.

Il ne faut pas supposer qu'on renoncera à toute profession de christianisme après que l'Eglise aura été enlevée. Au contraire, le symbole de la femme assise sur la Bête écarlate (Apocalypse 17), nous montre que le système corrompu que nous voyons autour de nous dans le papisme, se développera pendant un temps avec une pompe et une grande prétention extérieures. Ce faux système, préfiguré ici, a dominé sur le pouvoir civil, autant qu'il était permis, et s'en est servi pour ses propres fins. Et ce n'est pas seulement le catholicisme, mais le ritualisme et toutes les autres formes de la chrétienté apostate, qui iront grossir cette grande parodie de la vraie Eglise, appelée ici: «Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre».

Dieu avait attendu des siècles, mais à la fin le jugement est venu: «Et les dix cornes que tu as vues et la Bête, celles-ci haïront la prostituée, et la rendront déserte et nue, et mangeront sa chair et la brûleront au feu» (Apocalypse 17: 16). Ces paroles sont sérieuses, car Dieu mettra «dans leurs coeurs d'exécuter sa pensée, et d'exécuter une seule et même pensée». Ce sont les dix rois sous l'empire romain rétabli, sous le chef impérial du pouvoir, la Bête dans la chrétienté occidentale, qui «donnent leur royaume à la Bête» (ils reconnaissent son autorité sur eux, comme les liant tous ensemble), et ils rejetteront cet odieux système corrompu, soi-disant chrétien, qui les avait égarés par ses séductions, et les avait tenus si longtemps liés. Il y a eu déjà un exemple de cela, en petit, au temps de la Révolution française. Alors, l'histoire nous l'apprend, le christianisme fut formellement répudié, et la sainteté de la république et le culte de la raison furent célébrés avec pompe. Dans les jours à venir, la profession du christianisme sera abandonnée en général. C'est ce qui, en 2 Thessaloniciens 2: 3, est appelé l'«apostasie». Tel sera le sort de ces contrées chrétiennes si hautement favorisées maintenant.

Revenons à Daniel 9: 26, 27. Nous trouvons que «le prince qui viendra», et dont le «peuple» (les Romains) détruira la ville (Jérusalem) et le lieu saint, confirmera une alliance avec la multitude, ou masse incrédule des Juifs, pendant une semaine de sept années. Au milieu de la semaine, il «fera cesser le sacrifice et l'offrande»; il mettra fin au système de culte juif; ou, comme le montre Daniel 7, quand il parle du même personnage, sous le titre de la «petite corne»: «Il proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumera les saints des lieux très hauts, et il pensera changer les saisons et les lois». Ceci durera pendant la période de trois ans et demi; car «elles», c'est-à-dire les saisons et les lois juives, «seront livrées en sa main jusqu'à un temps et des temps et une moitié de temps», ou trois ans et demi. Cette période sera donc un temps d'énergie sans pareille de la part de Satan agissant en tromperie et en violence à la fois par ce chef de l'empire romain et par l'Antichrist; et ce sera un temps de terrible épreuve pour tous ceux qui seront des témoins de Dieu sur la terre. C'est à ce temps que le Seigneur fait allusion quand il dit: «Alors il y aura une grande tribulation, telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais. Et si ces jours n'eussent été abrégés, nulle chair n'eût été sauvée» (Matthieu 24: 21).

Voyons maintenant ceux qui seront sauvés pendant cette période. Le Seigneur dit à ses disciples qu'il envoyait prêcher: «Vous n'aurez point achevé de parcourir les villes d'Israël, que le Fils de l'homme ne soit venu». La même oeuvre dans laquelle ses disciples d'alors étaient engagés sera reprise par les serviteurs de Dieu au milieu du résidu fidèle d'Israël, dans l'avenir, pour préparer un peuple à recevoir le Messie. L'«Evangile éternel» (Apocalypse 14: 6) sera prêché aux nations, tribus, et langues: «Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et rendez hommage à celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les fontaines d'eaux». Cet Evangile est complètement différent de celui de la grâce de Dieu, qui est annoncé maintenant en publiant la rémission des péchés par la foi dans le Seigneur Jésus et l'efficace de sa mort et de sa résurrection. C'est une invention à craindre Dieu, parce qu'il va juger, et à le reconnaître comme créateur. Un tel message sera parfaitement approprié à ceux qui n'ont jamais entendu l'Evangile actuel, et dans un temps où le principal but de Satan sera de supplanter l'autorité de Dieu par celle de la Bête et du faux prophète. Le livre de l'Apocalypse nous fait voir divers groupes de sauvés au milieu des Juifs et des gentils; quelques-uns auront souffert le martyre pendant cette période, et d'autres seront épargnés pour participer à la bénédiction millénaire (chapitre 7: 4-17; 14: 1-5; 15: 2-4, etc.). Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et jugera les nations au commencement de son règne millénaire, il tiendra compte de la manière dont on aura traité ses messagers et ses témoins, qui seront envoyés avant son apparition en gloire et qu'il appelle, en Matthieu 25: «Ceux-ci qui sont mes frères». «En tant que vous l'avez fait à l'un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi». Ceux qui avaient reçu ses serviteurs, l'avaient reçu, et ils hériteront du royaume; ceux qui les avaient rejetés, l'avaient rejeté, et ils auront leur place dans les tourments éternels. Dieu ne se laisse jamais sans témoignage, quelque sombre que soit le moment, ou quelque grande que soit la puissance de Satan.

Nous arrivons maintenant à parler de l'Assyrien ou Roi du Nord, ce qui nous amène aux derniers événements qui termineront cette période.

L'Antichrist, ligué avec la Bête, et ayant le siège de son pouvoir à Jérusalem, sera au dedans le corrupteur des Juifs apostats: l'Assyrien sera leur ennemi acharné venant du dehors.

L'Assyrien occupera le territoire situé au nord de la Palestine, et dont une partie porte le nom d'Asie Mineure et se trouve maintenant sous la puissance du sultan de Turquie. Il paraît hors de doute que c'est l'Assyrien que Daniel décrit à la fin du chapitre 8, sous la figure de la «petite corne», s'élevant hors de ce qui avait été une partie de l'empire d'Alexandre le Grand, roi de Grèce (verset 21). Qui gouvernera alors ce territoire? Nous ne pouvons le dire, mais la prophétie montre clairement que celui-là possédera une grande intelligence et une immense puissance. Sa puissance, il ne la tirera pas de lui-même, comme nous lisons ici: «non par sa propre puissance»; ce sera probablement de la Russie. Il lui sera permis d'abattre les conducteurs des Juifs, et il s'immiscera dans le système de leur culte, prospérant pendant un temps par sa fraude.

Nous trouvons, dans les prophètes, plusieurs allusions à l'Assyrien. En Esaïe 10, nous lisons: «Ha! l'Assyrie, verge de ma colère! Et le bâton qui est dans leur main, c'est mon indignation!» Dieu l'emploie comme une verge pour le châtiment de son peuple coupable.

L'Assyrien d'autrefois était un type ou figure anticipée du futur grand ennemi d'Israël; et la destruction de Sankhérib et de son armée, préfigurait le jugement final de l'Assyrien dans les derniers jours, par la main du Seigneur lui-même. Car, dit le prophète: «Quand le Seigneur aura achevé toute son oeuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem, je visiterai le fruit de l'arrogance du coeur du roi d'Assyrie et la gloire de la fierté de ses yeux». Or, il est clair que le Seigneur n'a pas encore achevé toute son oeuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem; ce châtiment de l'Assyrien est donc futur.

De plus, nous lisons au chapitre 14: «Je briserai l'Assyrien dans mon pays; et je le foulerai aux pieds sur mes montagnes». Et au chapitre 30: «Par la voix de l'Eternel, Assur sera renversé; il le frappera de sa verge; et partout où passera le bâton ordonné que l'Eternel appesantira sur lui, ce sera avec des tambourins et des harpes», etc. Il est évident que ce qui est indiqué ici est encore à venir, et a trait à la joie qui suivra le jugement du Seigneur contre cet arrogant ennemi d'Israël à qui il permettra de châtier son peuple pour son bien.

Le prophète Michée dit: «Et lui (le gouverneur d'Israël, le Messie) sera la paix. Quand l'Assyrien entrera dans notre pays, et quand il mettra le pied dans nos palais». Il est clair que cela aussi est futur, et se rapporte au temps où Celui qui fut jadis frappé et rejeté par Israël apparaîtra pour leur délivrance — de fait la prophétie comprend dans son cadre le jugement du dernier des ennemis d'Israël, lequel vient du nord, le Gog d'Ezéchiel.

Nous avons déjà appris, par le prophète Esaïe, que l'Eternel fit venir l'Assyrien contre Israël comme une verge de correction en sa main; et il paraît clair que l'allusion, en Ezéchiel 38 et 39, se rapporte à la même personne ou à la même puissance. «Ainsi dit le Seigneur, l'Eternel: N'es-tu pas celui dont j'ai parlé dans les jours d'autrefois, par mes serviteurs, les prophètes d'Israël, qui, en ces jours-là, ont prophétisé?» Gog, signalé à l'avance par le témoignage prophétique, arrive «à la fin des jours»: «Je te ferai venir sur mon pays»; car il a caché sa face à son peuple, à cause de leurs transgressions et de leurs péchés, qui l'ont obligé à prendre la verge pour les châtier.

La manière dont Gog est introduit dans la prophétie est frappante. La parole de l'Eternel fut adressée au prophète, en disant: «Fils d'homme, tourne ta face vers Gog, le pays de Magog, le prince de Rosh, de Méshec et de Tubal» (38: 2).

Dans le mot «Rosh», nous avons les premières traces de ce qui est maintenant la nation russe: le passage fait clairement allusion aux tribus qui se répandirent alors dans les territoires occupés maintenant par l'empire russe.

Dans les derniers jours, Gog s'avancera contre Israël, avec une immense armée et beaucoup de peuples, comme une nuée couvrant le pays; mais son audace attire sur lui l'indignation de Jéhovah, qui parait en faveur de son peuple; et Gog périt avec toutes ses armées sur les montagnes d'Israël sous le jugement de Jéhovah.

Nous apprenons par Esaïe 10: 25, que l'indignation de Jéhovah — c'est-à-dire sa colère contre Israël à cause de son idolâtrie et de ses péchés — cesse avec le jugement de l'Assyrien, «car encore très peu de temps, et l'indignation sera accomplie, et ma colère, dans leur destruction».

Si nous prenons les diverses prophéties qui se rapportent au grand ennemi d'Israël venant du nord à cette époque, les traits géographiques et les traits moraux nous donnent un puissant motif de croire que la «petite corne» de Daniel 8, l'Assyrien et le roi du Nord représentent la même personne ou puissance, étroitement liée à Gog ou la Russie. Il est donc clair que chacun est montré dans la prophétie comme venant du nord contre Israël — la «petite corne» de Daniel 8 venant de là, pousse ses conquêtes au midi et à l'est, et vers «le pays désirable» (Palestine); il s'élève contre le Prince des princes, mais il est «brisé sans main». Le roi du nord, également, entre dans «le pays désirable» et plante les tentes de son palais entre la Méditerranée et Jérusalem; mais «il viendra à sa fin, et il n'y aura personne pour le secourir».

Il s'écoulera un court laps de temps entre la fin de la dernière demi-semaine de Daniel 9 qui s'achève par la destruction de la Bête et du faux prophète ou Antichrist, et le plein établissement de la bénédiction millénaire.

A la fin du chapitre 12 de Daniel, nous avons trois périodes de temps distinctes: trois ans et demi ou 1260 jours, 1290 jours, et 1335 jours. La première commence au milieu de la semaine, lorsque l'alliance est rompue avec le peuple juif et le système de leur culte supprimé, et elle finit avec la défaite de la Bête et de l'Antichrist; mais le complet établissement d'Israël en paix dans son pays n'arrive pas avant la fin, 75 jours plus tard. Alors l'indignation de Jéhovah cesse avec la destruction de l'Assyrien ou roi du nord, et la bénédiction parfaite d'Israël commence.

La venue du Fils de l'homme en puissance et en gloire

 «Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront assemblés devant lui» (Matthieu 25: 31).

La période que nous venons de considérer se terminera par l'apparition du Fils de l'homme, autrefois rejeté, mais maintenant glorifié. Ceux qui comparaîtront alors devant son trône de jugement ne sont pas des morts, mais des nations vivantes qui se trouveront sur la terre à ce moment. Il agira avec ces nations selon la manière dont elles ont traité les messagers et les serviteurs qu'il a envoyés pendant le temps précédent d'épreuve et de persécution, et qu'il appelle ici: «ceux-ci qui sont mes frères». Ceux qui les ont reçus, l'ont reçu et entreront dans la bénédiction millénaire; ceux qui les ont rejetés, l'ont rejeté et seront envoyés au feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Telle est la sentence du Roi.

Le jugement est vraiment son «oeuvre étrange», car il se complaît dans la miséricorde: mais il faut que le jugement s'exécute, afin que la justice puisse régner; or, en ce temps, il y aura divers actes de jugement. Selon Zacharie 14: 4: «Ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers». Il détruira toutes les nations qui monteront contre Jérusalem. Le prophète Joël dit: «Je rassemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat, et là j'entrerai en jugement avec elles au sujet de mon peuple et de mon héritage, Israël, etc.».

Le «jour du Seigneur» sera une chose très différente de sa venue pour son Assemblée; jour de ténèbres et d'obscurité, parce que ce sera un jour de vengeance et de jugement.

Le contraste est très marqué entre la venue de Christ pour son Assemblée, et son apparition en gloire. Dans le premier cas, il ne sera pas vu du monde, dans le second, tout oeil le verra. Sa venue ne sera annoncée par aucun signe, son apparition sera précédée des signes les plus remarquables: «Le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors paraîtra le signe du Fils de l'homme dans le ciel: et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire».

Sa venue en jugement guerrier est décrite en Apocalypse 19. Il vient dans toute la majesté et dans toute la gloire qui lui appartiennent comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ses yeux sont comme une flamme de feu, car nul ne peut échapper à son regard: la royauté et la victoire lui appartiennent, il a sur sa tête plusieurs diadèmes; son nom est impénétrable à tous, excepté à lui-même: car quoique vraiment homme aussi bien que Dieu, nul ne peut comprendre son Etre. Révélé en jugement, son nom s'appelle la Parole de Dieu. Une épée aiguë sort de sa bouche, et il foule la cuve du vin de la fureur de la colère de Dieu le Tout-puissant. Le premier coup de son jugement tombe sur le chef de l'empire romain rétabli — la Bête; et sur le faux prophète qui était allié avec lui — l'Antichrist: ces deux conducteurs, à la puissance et à l'astuce sataniques, sont jetés vivants dans l'étang de feu, et le reste de ceux qui s'opposent à Christ sont tués.

Mais si l'apparition de Christ doit être un temps de jugement absolu du mal, elle sera aussi un temps de bénédiction et de délivrance pour le résidu fidèle de son peuple juif, et pour ceux qui, au milieu des gentils, s'identifieront avec eux. Il rétablira «en ces jours-là et en ce temps-là les captifs de Juda et de Jérusalem» (Joël 3: 1). Il répandra «sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication», et ils se lamenteront sur leur Messie autrefois rejeté et crucifié; et ils auront de l'amertume pour lui, comme on en a pour un premier-né. Alors il apparaîtra pour leur délivrance et leur bénédiction.

Le Millénium

Les événements que nous venons de considérer introduiront ce qu'on appelle généralement le Millénium. Le titre signifie simplement les mille ans, et est tout à fait correct dans toute son étendue; parce que le règne de Christ sur la terre, comme nous l'apprend le chapitre 11 de l'Apocalypse, comprend cet espace de temps.

Pendant cet heureux temps, «un Roi régnera en justice»: le Seigneur Jésus Christ, avec ses saints, régnera (non pas absolument «sur», mais) «au-dessus» de la terre — étant en rapport avec elle; et ayant le siège de son gouvernement à Jérusalem. Il y aura dans les cieux un déploiement manifeste, visible, de la gloire de Dieu, tout comme la colonne de feu et la colonne de nuée marquaient sa présence en Israël autrefois. Nous lisons, en Esaïe 4: 5: «Et l'Eternel créera sur chaque demeure de la montagne de Sion, et sur ses assemblées, une nuée et une fumée, de jour; et la splendeur d'une flamme de feu, la nuit; car sur toute la gloire, il y aura une couverture». Et en Apocalypse 21, nous trouvons que «la sainte cité, Jérusalem», descendra du ciel d'auprès de Dieu; et les nations marcheront par sa lumière. Elle ne tirera pas sa lumière du soleil pour l'émettre ensuite: mais elle brillera d'une manière plus parfaite que la colonne de feu et la nuée; la présence de Dieu lui-même l'éclairera. «La gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est sa lampe»: sa lumière est semblable à une pierre très précieuse, comme à une pierre de jaspe cristallin. Pendant cette période, Satan, qui s'est longtemps exercé à entraîner les hommes au péché, sera lié et jeté dans l'abîme. Le désert et la terre aride se réjouiront; le lieu stérile sera dans l'allégresse, et fleurira comme la rose. Les effets de la malédiction seront considérablement écartés; la mort ne sera pas, excepté pour des actes positifs de péché contre Dieu: «Le jeune homme mourra âgé de cent ans, et le pécheur âgé de cent ans sera maudit» (Esaïe 65: 20).

A la fin de ce temps de bénédiction, Dieu permet une dernière épreuve de l'homme. Mille années de juste gouvernement et de bonté sans mélange de la part de Dieu ont-elles changé le coeur de l'homme? Hélas, il n'en est rien! Satan n'est pas plus tôt relâché de sa prison pour un peu de temps qu'il rassemble autour de Jérusalem les peuples de la terre comme le sable de la mer. Ce dernier acte de rébellion reçoit un jugement sommaire — le feu descend du ciel et les détruit.

Eternité

Le Jugement des morts — Le grand Trône blanc

Il reste encore la grande dernière session de jugement, en laquelle paraissent tous les non-sauvés de tout âge.

Nous avons déjà vu que les sauvés — ceux qui sont «morts dans la foi», ou «les morts en Christ» — ont été ressuscités à la venue du Seigneur pour ses saints (Hébreux 11: 13 et 40; 1 Corinthiens 15: 50-57; 1 Thessaloniciens 4: 16). Les sauvés qui ont été tués ou sont morts pendant la période qui précède immédiatement le millénium, ont été ressuscités aussi, afin de jouir de la bénédiction millénaire (Apocalypse 20: 4); les non-sauvés, ou le «reste des morts», demeurent dans leurs tombeaux «jusqu'à ce que les mille ans soient accomplis». Après quoi ils sont ressuscités par la toute-puissance de Dieu, soit du tombeau, soit de la mer. Le «grand trône blanc» est dressé: il ne nous est pas dit où, car le ciel et la terre ont fui de devant la face de Celui qui est assis sur ce trône. L'épître de Pierre nous dit que «les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement».

Chaque lever et chaque coucher du soleil sont une marque de temps: mais ici, toute limite a disparu, et nous sommes entrés dans une incommensurable éternité.

Celui qui est assis sur le trône est le Sauveur autrefois humilié et rejeté, car «le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils; afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père» (Jean 5: 22). Tout est fait dans une parfaite justice: le jugement est selon les oeuvres.

Nous devons nous trouver devant Dieu comme des êtres sauvés selon tous les mérites de Christ, ou il nous faut avoir affaire avec Lui comme non-sauvés, selon nos propres mérites, ce qui signifie condamnation, car nos oeuvres ne supporteront pas la pénétrante lumière de ce jour. Ils furent jugés d'après les livres; ceci est une figure qui nous donne l'idée de registres d'oeuvres, et ces oeuvres ne sont pas parfaites devant Dieu. Il est alors fait allusion au livre de vie; mais il n'est pas question d'y écrire le nom de qui que ce soit.

Se pourrait-il que quelques-uns de leurs noms y fussent écrits? Non! cela ne saurait être, puisque nul de ceux dont les noms sont écrits en ce livre, ne comparaît devant ce trône. Ce n'est aucunement un trône de grâce, car le jour de la grâce est à jamais passé: c'est un jugement absolu et rien que le jugement. Derrière ce trône, au loin dans une éternité sans bornes, il y a l'»étang de feu». La Mort et le Hadès, considérés comme des personnes, sont jetés dans l'étang de feu. La Mort est le dernier grand ennemi à détruire; nul n'a jamais pu lui résister. Elle s'est tenue debout comme la forteresse de la puissance de Satan, forteresse qui n'avait subi aucun assaut, jusqu'à ce que le Seigneur Jésus Christ mourût et par sa mort délivrât ceux qui, pendant toute leur vie, étaient assujettis à la servitude.

Il n'y a plus de place pour la mort parce que tous les hommes ont disparu de la scène; et le hadès, l'invisible, le lieu des esprits dépouillés de leurs corps, a rendu son dernier occupant, afin qu'ils puissent paraître à cette résurrection de jugement: il a par conséquent cessé d'exister, et — pensée solennelle! — il reste maintenant l'éternité, un état fixe, d'une durée à jamais éternelle, infinie.

Les nouveaux Cieux et la nouvelle Terre

Nous venons de jeter un regard sur les grands et solennels événements qui se terminent dans l'éternité, pour les non-sauvés, et maintenant nous arrivons au thème plus précieux de l'éternelle destinée des sauvés. «Selon sa promesse, nous attendons», dit l'apôtre Pierre, «de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite». Si la justice «règne» pendant le millénium, elle «habite» durant l'état éternel: car toute trace de péché et de mal aura disparu pour toujours de l'univers entier, en vertu, comme nous le savons, de l'efficace si étendue du sang de Christ, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Dieu est amour; et, dans cet éternel état de béatitude, tout sera en parfaite harmonie avec sa nature sainte:, il se reposera dans son amour, célébré dans sa plénitude parfaite; mais ce sera le même amour que nous connaissons maintenant.

Les huit premiers versets du chapitre 21 de l'Apocalypse décrivent cette éternité bénie; Dieu habite avec les hommes. Tel était son dessein dès le commencement. Il visita Adam en Eden, mais le péché vint, et gâta tout. Aussitôt que la rédemption eût été accomplie, en type du moins, dans l'agneau pascal et dans la délivrance à travers la mer Rouge, Dieu parla de son habitation. Mais Dieu ne pouvait se reposer sur une scène où se trouvaient le péché et la puissance de Satan, dans un monde qui s'était éloigné de Lui et l'avait abandonné. Ici, sur cette scène éternelle de perfection sans péché, ce n'est pas l'homme mis à l'épreuve, comme en Eden, et sujet à tomber; au contraire, toutes choses reposent sur la base immuable et ferme de la valeur et de l'efficace du précieux sang de Christ: Dieu habite avec les hommes. Tout l'ordre de choses est changé: au lieu des peines et des larmes si habituelles dans ce monde, Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne peut pénétrer; il n'y a plus ni deuil, ni cri, ni peine; tout l'état de choses qui existe maintenant, et qui est la conséquence du péché venu dans ce monde, aura cessé pour jamais.

Combien est vaste et étendue la portée de l'enseignement prophétique des Ecritures! Il est divinement complet. Il commence avec la chute en Eden, quand la Semence de la femme qui devait briser la tête du serpent fut promise, et il nous mène à travers les événements passés, devenus maintenant des faits historiques, tout droit à l'éternité elle-même. En parlant avec révérence, nous pouvons dire que Dieu nous a mis dans ses secrets; il nous a révélé toutes choses pour notre profit et notre bénédiction actuels. Qu'à son nom soient la louange et la gloire. Amen!