Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

Méditation de J.N.D. no 170  - ME 1909 page 369 : Jean 1: 29-34. 1

Méditation de J.N.D. no 171  - ME 1909 page 469 : Hébreux 11: 24-27. 3

Méditation de J.N.D. no 172  - ME 1909 page 472 : Lévitique 23: 1-4. 5

 

Méditation de J.N.D. no 170  - ME 1909 page 369 : Jean 1: 29-34

1843

Nous avons besoin de deux choses. La première est la certitude de l'amour de Dieu. Au lit de mort, on ne peut se passer de cette certitude, car, pour avoir la paix dans l'âme, il faut pouvoir compter sur Lui. La seconde chose est une puissance qui agisse en nous pour notre vie et notre témoignage ici-bas. Il nous faut cette puissance pour dompter nos convoitises et nous faire remporter la victoire sur nous-mêmes et sur l'ennemi. L'une de ces choses ne peut aller sans l'autre.

Je ne décrirai pas ici la misère dans laquelle le monde est plongé. Jésus est venu pour répondre aux besoins des âmes; c'est ce que fait l'amour. Il cherche ceux qui sont travaillés et chargés, qui ont besoin de soulagement, sans qu'eux-mêmes sachent peut-être s'expliquer leur besoin, car nos âmes ne se rendent pas toujours compte de ce qui se passe en elles. Mais Lui est capable d'expliquer ce qui les travaille et les charge. Il ne dit pas: «Vous qui êtes travaillés et chargés par vos péchés»; il se présente, quand l'impossibilité pour l'homme de se soulager en quelque manière que ce soit est démontrée, au moment où il ne lui reste plus de ressource. Alors il dit: «Venez à moi».

Dieu est capable d'agir dans une âme sans besoins, et d'y faire son oeuvre, mais, dans ce cas, Christ ne se présente pas pour soulager celui qui n'a pas de besoins. Une telle âme est aveugle, sans la lumière de Christ, et les soulagements qu'il pourrait lui donner ne pénétreraient pas en elle. Jésus a traversé le monde; il sait que le péché est la racine de tous les maux. L'Esprit de Dieu n'a pu reposer nulle part que sur Lui, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il laisse de côté même la question des besoins et prend plaisir à se faire connaître et à produire dans les coeurs des affections qui s'attachent à Lui. C'est là l'amour de Dieu, pleinement manifesté pour s'appliquer à l'état des hommes. Rien ne peut nous séparer de cet amour, ni être remis en question; l'Agneau de Dieu est le don de l'amour de Dieu, là où il n'y avait que du péché.

Nos convoitises sont plus fortes que nous; nous prenons de bonnes résolutions, mais nous ne les accomplissons pas, parce que les convoitises ont plus de puissance en nous que la volonté du bien. Alors, quand le péché est manifesté dans sa puissance, quand tout a failli, quand l'homme est dans le péché et sans force, Christ se présente pour lui, comme l'Agneau de Dieu, et prend notre place pour vider la question entre Lui et Dieu. Cela a eu lieu sur la croix, et l'homme n'a pas autre chose à faire, qu'à dire: Christ a pris ma place.

C'est l'amour de Dieu qui a pensé à ce moyen. Christ dit: «Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté», et prend notre place, afin que la question du péché soit vidée pour toujours. Toute cette question fut placée entre ses mains, du moment qu'il apparut comme l'Agneau de Dieu.

Christ est mort «au temps convenable», non pas au temps où l'homme avait quelque force, mais où il était déclaré impie, sans ressource en lui-même. Ce fut alors son temps à Lui: il s'est fait homme pour souffrir et mourir, pour vider la question du péché. De ce fait dépend le sort de tout homme, le sort de nos âmes. L'amour de Jésus pour nous, en même temps que sa volonté de glorifier son Père, lui ont fait accomplir ces choses.

L'âme qui a vu le Fils et croit en Lui, trouve là une source de paix et de joie; elle reconnaît son péché, sa ruine, mais il n'en est plus question, parce que le péché est ôté. Dieu se manifeste comme Dieu d'amour, selon l'amour qu'il a pour son Fils, parce qu'il a donné sa vie pour ses brebis et qu'il a accompli la volonté de son Père. Par l'obéissance d'un seul, plusieurs sont constitués justes. Jésus connaît les besoins des âmes travaillées et chargées et leur dit: Venez à moi.

Il devient ainsi précieux à l'âme; mais celle-ci ne peut être satisfaite d'un état où elle ne répond pas à l'amour de Jésus. Alors il devient pour elle une source de puissance et de force: il baptise du Saint Esprit. C'est par la puissance du Saint Esprit qu'il a traversé la vie d'ici-bas. Il était oint du Saint Esprit et de puissance et allait de lieu en lieu faisant du bien. Puis il s'est offert par l'Esprit éternel, sans péché, comme victime. Ressuscité, il a reçu, comme homme, le droit de donner le Saint Esprit. Celui qui est descendu si bas, qu'il a bu la coupe de la colère de Dieu et a été jusque dans le hadès, est monté comme homme à l'a droite de Dieu, après avoir remporté la victoire. Cet homme que nous connaissons, remplit ainsi toutes choses, mystère d'amour et de puissance qui fait valoir l'amour et la puissance de Dieu dans l'homme sans force et ruiné!

Jésus nous communique, par le baptême du Saint Esprit, la puissance et la vie qu'il avait lui-même, et qui nous rendent capables de vaincre le péché, puisque c'est par elles qu'il a lui-même remporté la victoire. Il nous a laissé l'exemple d'une marche sans péché au milieu du mal. Il a manifesté quelque chose de plus puissant que la mort et Satan. Il a consenti à être l'un de nous, à être chargé de ce qui pesait sur nous, puis il nous communique son don ineffable en nous baptisant du Saint Esprit. Il n'est pas un Dieu éloigné; c'est comme homme qu'il remplit toutes choses, et dans nos luttes avec Satan, il est là, toujours là. Que peut-on se représenter de plus complet et de plus infini? L'amour de Dieu nous tire du mal, et sa puissance est avec nous pour nous en garder, et tout cela, nous le possédons en Jésus.

Avez-vous appris à compter sur son amour? Aucune circonstance ne peut l'empêcher de vous atteindre. La foi traverse le voile des circonstances pour réaliser l'amour qui est en Dieu par Christ. Jésus lui-même redouble parfois ce voile en atteignant la conscience, mais la foi perce à travers tout. Elle peut être mise à l'épreuve, mais il est impossible à Dieu de se démentir, impossible à moi, de dire: Christ n'était pas assez puissant pour me faire remporter la victoire. L'amour de Dieu, qui est en Jésus Christ, s'est placé dans nos circonstances et aucune, pas même la mort, ne peut nous séparer de cet amour. Christ a déjà remporté la victoire sur tout; l'homme pécheur demeure ainsi sans excuse. S'il a le désir d'être à Christ et de remporter la victoire, il trouve en Lui la puissance nécessaire. Lorsque Dieu ne pouvait avoir de relations avec nous, parce que te péché était à son comble, toute cette question a été résolue, et il nous communique en Christ son amour et sa puissance.

Méditation de J.N.D. no 171  - ME 1909 page 469 : Hébreux 11: 24-27

13 juin 1843

Je désire vous présenter quelques pensées sur le caractère de la foi de Moïse.

La suite des exemples que ce chapitre nous donne nous montre la puissance de Dieu agissant dans le coeur pour réaliser les choses invisibles. Dans la marche chrétienne, plus nous voyons le mal et réalisons le bien, plus nous comprenons la valeur de ce seul mot: la foi. Le croyant, dont la foi est en activité, est plus puissant que Satan, sinon, il est plus faible que l'homme du monde. Les choses les plus irrésistibles n'ont aucun effet sur l'âme à laquelle les choses invisibles sont révélées, parce que ces dernières la placent dans un autre monde.

Je voudrais insister ici sur la pratique plutôt que sur des principes. La providence avait placé Moïse à la cour de Pharaon, et il aurait pu l'invoquer comme un excellent motif pour ne pas la quitter. Mais tous les raisonnements, basés sur la providence, deviennent inefficaces quand la foi entre en activité. La Parole juge ces raisonnements en mettant nos motifs à nu. Le motif de Moïse pour rester à la cour du roi aurait été que son coeur charnel tenait à cette position et à ses avantages. Il y avait été élevé et y jouissait d'une haute situation. Tout ce que le monde peut offrir, la convoitise de la chair, celle des yeux et l'orgueil de la vie, y était cultivé. Mais Moïse, nourri au milieu des jouissances et des délices de l'existence et connaissant toutes ces choses, car il était déjà adulte, agit par la foi, basée sur les choses invisibles, qui étaient beaucoup plus présentes à son coeur que les choses visibles de l'Egypte. Il refuse de s'appeler fils de la fille du Pharaon, de rester où la providence l'avait placé. La foi comprend parfaitement qu'il lui faut abandonner les choses présentes, et les échanger contre des difficultés; mais elle a un seul objet, les choses qui ne se voient point, et son oeil étant simple, tout le corps du croyant est rempli de lumière. C'est comme voyant les choses invisibles, sans s'arrêter à ce qui l'entoure, que Moïse quitte une position qu'il aurait pu conserver sans encourir de blâme et qu'il pouvait justifier. L'homme spirituel discerne toutes choses et n'est discerné par personne. La foi décide, là où les raisonnements se mettent à la traverse.

Moïse reconnaît par la foi qu'il lui faut choisir l'affliction. Une seule chose le décide, l'objet de sa foi. Le peuple de Dieu lui était précieux, aussi choisit-il plutôt d'être affligé avec ce peuple, que de jouir des délices du péché que le monde lui offre. C'est là son choix; il prend son parti d'être affligé plutôt que de jouir. On pourrait être affligé sans la foi, par sa propre faute; mais si c'est par la foi, c'est que l'objet qu'elle nous présente nous a décidés. La vue des promesses de Dieu fait oublier les souffrances.

Quand elle se trouve au milieu de l'épreuve, la foi ne voit pas toujours aussi clairement l'objet qui la décide, mais elle reçoit la force de vouloir, en saisissant la pensée de Dieu. C'est ce qui arriva plus tard à Moïse dans le désert, quand il se trouva aux prises avec l'hostilité du peuple; mais il demeura ferme, estimant que l'opprobre du Christ était un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte. C'est là ce qui le soutint. Il préférait l'opprobre, parce que sa foi en faisait celle du Christ. Sortons, nous aussi, hors du camp, en portant son opprobre. La foi attache le nom du Christ à tout ce qui est pénible, la gloire à la croix, et n'est-ce pas un trésor?

Au versets 27, Moïse ne trouve pas seulement l'opprobre, mais l'opposition du roi. Il est important pour nos âmes de reconnaître les droits de Christ sur nous-mêmes et sur le monde; en agissant d'après ce principe, nous demeurerons fermes. Nous pouvons déployer beaucoup d'énergie au début, mais il faut plus de foi pour demeurer ferme au milieu de toutes les circonstances que pour avoir de l'énergie à un moment donné. Moïse «tint ferme»; il quitta l'Egypte, alors que le roi était exaspéré de rencontrer un homme qui ne tenait aucun compte, ni de son autorité, ni de sa grandeur.

Ayant saisi Christ, il a patience au milieu des difficultés et tient ferme. Ce n'était pas chez lui force de caractère; il était débonnaire et fidèle, mais timide; il montre bien cette timidité quand Dieu veut l'envoyer auprès du peuple en Egypte, et cependant, on le voit porter plus tard tout le fardeau du peuple au désert. Pourquoi? C'est qu'il avait choisi l'opprobre et voyait Celui qui est invisible.

Quel bonheur de réaliser, comme Moïse, les choses qui ne se voient pas! Quelle joie de penser que nous pouvons jouir du bien, comme Dieu en jouit, sans que le mal puisse nous troubler! C'est là le vrai repos de Dieu, dans lequel la puissance du Saint Esprit nous fait entrer. Alors le monde perd toute puissance sur nos coeurs. Peut-être que nos âmes ne jouiront pas toujours de ce genre de paix où l'on estime l'opprobre comme un trésor, mais je suis certain que, si nous étions plus fidèles, nous en jouirions infiniment davantage, et que la vie de Christ se manifesterait chez nous sans effort. Elle jaillirait du coeur et coulerait de source. Que Dieu nous fasse la grâce d'être beaucoup plus dans cet état; pour cela, il faut y vivre, être avec le Seigneur, avant de s'engager dans les affaires et les difficultés de la vie, afin de le trouver avec nous dans nos circonstances; il faut, dès le matin, préférer l'opprobre du Christ et l'estimer comme un trésor.

Méditation de J.N.D. no 172  - ME 1909 page 472 : Lévitique 23: 1-4

20 juin 1843

La grande pensée de toutes les fêtes, mentionnées dans ce chapitre, est que Dieu veut s'entourer de son peuple, d'êtres heureux et joyeux, et il leur donne, dans ce but, rendez-vous au tabernacle d'assignation.

Dieu ne laissera pas son peuple, Israël, tel qu'il est aujourd'hui, dispersé parmi les nations; il le rassemblera sur la terre, pour jouir de Son repos au milieu d'eux. Il n'aura pas non plus un seul des membres de son Eglise qui ne jouisse de Son repos en gloire. Ce sera alors le Sabbat de Dieu. Il nous est parlé du repos de l'Eglise dans le ciel, du repos d'Israël sur la terre, du repos de la création dans la bénédiction future.

Pour faciliter la division de ce chapitre, je ferai remarquer que le sabbat, le repos, y occupe une place à part; il est le grand résultat de tout, et chaque semaine Dieu le rappelle à Israël. Depuis le verset 4, nous trouvons le détail des fêtes, ou des moyens employés de Dieu pour rassembler son peuple et l'amener au repos (*). La première est la Pâque et les pains sans levain (versets 5-8); la seconde, la gerbe d'épis tournoyée et la Pentecôte (versets 9-22); la troisième, la fête du Jubilé (versets 23-25); la quatrième, le grand jour des expiations (versets 26-32); la cinquième enfin, la fête des tabernacles (versets 33-44). La Pâque et les pains sans levain vont ensemble, de même la gerbe d'épis et la Pentecôte; les trois dernières fêtes sont chacune à part. Ces sept fêtes représentent la perfection des voies de Dieu pour amener le peuple dans son repos. La première chose dans la pensée de Dieu, le repos de Dieu avec son peuple, est la dernière qui s'accomplira.

(*) La formule: «L'Eternel parla à Moise», annonce toujours, dans les quatre derniers livres de Moise, un nouveau sujet.

La sabbat était le repos de Dieu lui-même. En ce jour-là, Dieu se reposa de toute son oeuvre, en création. Mais l'homme n'eut aucune part à ce repos; il était déjà tombé dans le péché quand Dieu le visita pour la première fois. Seulement Dieu n'était pas satisfait de se reposer en lui-même. Il voulait avoir un peuple dans son repos, mais cela n'était pas possible avec le péché. Pour jouir vraiment du repos, il ne faut pas qu'une seule chose reste incertaine, ou qu'il reste une seule pensée qui ne puisse être partagée en commun; il faut que le coeur de l'homme et le coeur de Dieu soient parfaitement d'accord. L'homme régénéré peut jouir de ce repos avant qu'il soit définitivement accompli, mais il n'en jouira pleinement qu'en résurrection. Par la foi, nos coeurs et nos consciences sont déjà en repos avec Dieu.

La Bible met complètement à nu le coeur de l'homme, et certes, le résultat de cet examen n'est pas fait pour nous réjouir. Le chapitre 15 de Matthieu nous détaille ce qui sort du coeur de l'homme. Lorsqu'il est vidé par le jugement du «moi» et par la mort, la vie nouvelle que nous possédons en Christ jouit pleinement de la révélation que Dieu a faite de lui-même. Aussi l'apôtre ne craint-il pas de dire: «Que Christ habite dans vos coeurs par la foi, afin que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour… et connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu» (Ephésiens 3: 18, 19). Et encore: «L'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5: 5). De fait, ce sera le repos, lorsqu'en la présence du Père, semblables au Fils, nous jouirons pleinement de son amour et de la relation entre le Père et le fils.

J'ajoute encore le repos de la création inférieure, comme on le voit en Osée 2: 21, 22. Dieu veut qu'elle soit bénie, afin que tout jouisse de la plénitude de la bénédiction. Les créatures soupirent après ce moment où toutes choses seront réunies en Christ devant Dieu. Il ne manquera ainsi aucun chaînon, depuis la bénédiction la plus élevée, jusqu'à celle de la création. Rien n'empêchera la pleine manifestation de cette bénédiction jusqu'aux parties les plus inférieures de la création rachetée de la puissance de Satan, car tout participait à la chute de l'homme.

La seconde mention du sabbat (Exode 16: 23) suppose l'appel d'un peuple et une alliance entre Dieu et lui. Ce n'est pas la loi, mais la promesse, qui est la première pensée des relations de Dieu avec des pécheurs. Dieu donne à Israël le sabbat avant la loi. Il appelle un peuple racheté, dont il veut s'entourer, entre le sang de l'agneau pascal placé sur les portes, et l'arrivée d'Israël en Sinaï. Jusque-là tout est pure grâce de Dieu envers son peuple.

Après le sabbat nous trouvons, dans notre chapitre, toute l'histoire des voies de grâce de Dieu, jusqu'au repos millénaire. Dans le court exposé des voies de la grâce, compris entre le 12e et le 18e chapitre de l'Exode, le sabbat est donné avant Sinaï, au chapitre 16, comme le repos attaché à la manne, Christ. Au chapitre 17, nous trouvons le combat qui suit l'eau du rocher, c'est-à-dire la présence du Saint Esprit.

En Sinaï, où toutes les relations de Dieu avec Israël dépendent de la loi, le sabbat prend le même caractère; l'homme qui le viole doit être lapidé, car la loi conclut toujours à la malédiction.

Quand, plus tard, les prophètes entrent en scène, la grâce commence à reluire de nouveau. Le seul fait de leur témoignage était une grâce envers le peuple qui avait violé la loi. L'Eternel venait chercher du fruit dans sa vigne et ne trouvait que du verjus, mais annonçait en même temps aux élus, par les prophètes, les promesses de la grâce de Dieu, comme réparation des choses que l'homme avait gâtées.

L'Evangile parle d'une nouvelle création, d'une vie nouvelle, non d'une réparation, tandis que le prophète disait: «Si tu appelles le sabbat tes délices… alors tu trouveras tes délices en l'Eternel» (Esaïe 58: 13, 14). Le sabbat prend donc, dans l'Evangile, un caractère différent du sabbat de la loi. Dieu prend tout le soin possible pour mettre en relief le fait qu'il ne peut trouver son repos au milieu d'un peuple infidèle et du péché. Quand le Messie paraît, sa présence prouve que tout est en désordre. Comme David rejeté mange les pains de proposition, — quand le vrai David est rejeté, tout, parmi le peuple, est profané, violé, rompu, et la relation de l'Eternel avec les Juifs rendue impossible. Pour eux le sabbat tombait avec le Messie, et tout était perdu par leur faute; mais les gentils, de leur côté, avaient été livrés, à un esprit dépourvu d'intelligence. Dieu ne pouvait donc avoir aucune relation avec l'homme; il fallait quelque chose de nouveau.

Alors Dieu établit le repos du ciel et de la terre sur la résurrection de Christ, car, à part la personne de Christ, il ne pouvait rien goûter sur la terre avant cette résurrection. Comme toute bénédiction descend du ciel, il faut que Jésus y monte. Il ne peut avoir de rapport avec les hommes avant cela (Jean 20). Dès lors, la chaîne ininterrompue des bénédictions pourra s'étendre jusqu'ici-bas, de la part du Père lui-même.

En vous présentant la pensée du repos de Dieu, j'ai un peu touché aux moyens employés de Dieu pour y parvenir. La résurrection de Christ place l'homme nouveau devant Dieu, selon Sa puissance; de là découle la bénédiction. Le premier chaînon, Christ glorifié, est déjà monté au-dessus de toute principauté et puissance, tandis que l'homme sur la terre est privé de toute puissance. Nous le voyons dans le cas de Pierre, à qui une servante fait renier le Sauveur qu'il aime. Ce qui caractérise le nouvel homme, c'est que, saisissant par la foi la puissance de Celui qui est en haut, il remporte la victoire sur Satan et se trouve placé, par la foi, entre la puissance de la foi dans le coeur, et la puissance de Christ dans le ciel.

Que Dieu, par sa grâce, nous fasse saisir la joie du repos, avant d'y entrer. Celui qui en est le centre et dont il sera la gloire, est déjà dans ce repos auprès du Père.