Méditation sur Romains 8
Darby J.N.
ME 1910 page 21
En considérant, la semaine passée,
l'épître aux Ephésiens, nous avons vu que nous sommes ressuscités avec
Christ. Le chapitre 7 aux Romains nous montre la contre-partie
de cette vérité: un homme mort avec Christ. Il peut paraître que c'est aller à
rebours que de commencer par les Ephésiens, mais tel n'est pas le cas. Avant de
pouvoir juger ce qui est ancien, il nous faut connaître ce qui est nouveau. Par
exemple, on trouve ici la connaissance chrétienne dans la manière dont il est
parlé de la loi. «Nous savons», c'est-à-dire nous, chrétiens, nous savons
«que la loi est spirituelle». Le verset 5, «lorsque nous étions dans la chair»,
nous parle aussi d'un état qui existait autrefois, mais qui n'existe plus, tout
comme on dirait: «lorsque j'étais à Genève», ce qui implique qu'on n'y est
plus. Ainsi, Romains 7 est l'expérience d'une âme qui passe par un état qu'elle
décrit après en avoir été délivrée. Cette seconde partie de l'épître aux
Romains nous présente la doctrine que nous sommes morts. Nous avons part à un
Christ mort: «Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ
Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort? «Par la mort, nous sommes sortis
de notre ancien état, pour entrer dans un état nouveau. Jean 5: 24, nous
présente la même vérité: «Celui qui entend ma parole et croit à celui qui m'a
envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de
la mort à la vie». Il a ces deux choses: «il ne vient pas en jugement», et
«il est passé de la mort à la vie»; non seulement il est débarrassé des péchés
dont il était responsable, mais il a passé dans son nouvel état. Nous ne savons
jamais que nous sommes sortis de notre ancien état, avant de l'avoir mesuré
dans notre conscience; c'est-à-dire, comme dans Romains 7: 18: «Je sais
qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien». Il n'est pas
dit: «Nous savons», mais «je sais». Quand l'apôtre dit: «Nous savons
que la loi est spirituelle», c'est une affaire de connaissance chrétienne; mais
ici, au verset 18, l'expression «Je sais», est mon expérience personnelle.
Il n'y a point de délivrance réelle de l'esclavage, avant que j'aie pu dire,
d'après ma propre expérience devant Dieu: «Je sais».
Aussitôt que je
possède cette chose nouvelle, avec les délices du ciel et Christ dans mon âme,
je trouve que la chose ancienne est une entrave positive. Auparavant, je ne
pouvais désirer d'être mort, mais après avoir pris dans ma conscience la mesure
de la vieille nature, je dis avec Paul: «Je suis toujours livré à la mort pour
l'amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans ma chair
mortelle» (2 Corinthiens 4: 11). «Qu'il ne m'arrive pas de me glorifier, sinon
en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est
crucifié et moi au monde» (Galates 6: 14). Qu'est-ce qui nous associe avec le
monde? Le vieil homme, cela va sans dire (or la loi qui est la règle de Dieu
pour l'homme dans la chair, s'applique à sa vie naturelle. «La loi a autorité
sur l'homme aussi longtemps qu'il vit»); mais, par la mort, l'homme sort de
l'état dans lequel la loi avait autorité sur lui. Un homme mort n'a rien à
faire avec le monde. Ce n'est pas la loi mais l'homme, que je
mets de côté. Un homme qui meurt pendant qu'il est en route pour se rendre à la
prison, est délié de la loi; mais sa mort ne met pas la loi de côté. L'homme
mort n'est plus sous son autorité. La loi s'adresse à l'homme comme créature de
Dieu; elle représente l'autorité de Dieu qui s'applique à l'homme en tant que
responsable devant Lui; elle est la règle de la responsabilité de l'homme; mais
l'homme est perdu et condamné par la loi. «La pensée de la chair est inimitié
contre Dieu; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le
peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu». Dieu
n'attend aucune amélioration de la vieille nature, mais il donne une nature
nouvelle et un second homme — Christ, ma vie et le modèle de ma vie. La loi
n'était pas mauvaise, mais l'homme était mauvais. Au lieu d'introduire la loi
qui a produit la mort, Dieu me retire de mon ancien état et, à la place de la
loi, me donne Christ pour être ma vie, mon modèle et mon objet. Sans la
rédemption qui est en Christ, la mort aurait été pour moi la condamnation; mais
Christ ayant porté la condamnation, la mort devient un gain positif, car elle
m'affranchit du vieil homme: «Sachant ceci, que notre vieil homme a été
crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne
servions plus le péché». La loi donne, sans doute, une règle excellente qui
possède l'autorité de Dieu, mais elle s'adresse à une nature qui est
entièrement mauvaise. Il faut que la rédemption intervienne; par elle, je suis
rendu capable de voir que je suis en Christ; la vie nouvelle, sans la
rédemption, ne fait que me donner une conscience plus profonde de ma nature
pécheresse et me rendre plus misérable. Lorsque j'ai Christ comme rédemption et
vie, je puis dire: «Grâce à Dieu, le vieil homme est mort, et j'en ai fini avec
lui!»
Au chapitre 5, nous
trouvons la justification, et au 6e, l'apôtre expose la doctrine
que, Christ étant mort au péché, nous sommes morts avec Lui. Nous sommes
compris dans la mort de Christ, nous avons part à sa mort, nous en avons fini
avec la nature pécheresse. C'est le sujet du chapitre 6; le 7e nous
montre ce qui en résulte quant à la loi. Non seulement je possède une nouvelle
nature, mais j'en ai fini avec l'ancienne, non pas quant à la lutte, cela va
sans dire, car nous l'aurons jusqu'au bout; mais j'en ai fini avec ma vieille
nature devant Dieu. Je ne suis pas mort à la loi, parce que la loi me condamne,
mais j'y suis mort par la mort de Christ, et l'application de cette mort
produit en moi la force. Si l'esclavage de la loi avait été aboli simplement
parce qu'elle me tuait, il n'y aurait rien eu pour moi que la condamnation; mais
Christ a pris une fois pour toutes la condamnation sur lui-même. En lui, Dieu a
condamné le péché dans la chair. Sous la loi, nous n'avons produit que de
mauvais fruits, sans aucun fruit pour Dieu. Maintenant, en ayant fini avec la
loi, «je suis à un autre», à Christ ressuscité (non pas à Christ selon la
chair), afin que je porte du fruit pour Dieu. Si, comme étant dans la chair,
j'ai à faire avec la loi, je suis maudit; mais maintenant je suis délié de la
loi et lié à Christ ressuscité d'entre les morts selon la puissance de la
rédemption, et retiré du mal par la résurrection. Nous sommes liés à Christ
après sa mort, et nous appartenons à Christ qui est ressuscité d'entre les
morts. «Nous ne sommes pas dans la chair, mais dans l'Esprit» (quoique la chair
soit en moi, ce qui est toujours vrai), «si du moins l'Esprit de Dieu habite en
nous». J'étais dans la chair; quel en était donc le résultat, à supposer
que la loi me fût appliquée? Les passions de la chair travaillaient en moi et
produisaient du fruit pour la mort — la chair ne se soumet pas à la loi de
Dieu, le seul effet de cette dernière est de condamner. Saul était juste quant
à la loi: «Quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.) Il
adorait Dieu en sincérité, mais était entièrement dans les ténèbres — dans les
ténèbres comme pharisien. Il n'avait point de péchés grossiers, que la
conscience naturelle perçoit, et Saul pouvait dire avec le jeune homme riche:
«J'ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse». Il n'était pas un criminel,
mais, lorsque la loi venait lui dire: «Tu n'auras point de convoitises», le
péché produisait en lui toutes les convoitises.
Deux choses
caractérisent le péché: la propre volonté et la convoitise. Supposez que vous
ayez un enfant excessivement volontaire: la propre volonté de l'enfant se
montre d'autant plus que vous lui imposez une entrave par quelque commandement.
Si je lui dis: «Il ne faut pas que tu regardes ceci ou cela», la convoitise, le
désir de regarder est aussitôt excité. Il y avait chez moi cette chair mauvaise
avec sa volonté et avec ses convoitises: la loi de Dieu survient; elle provoque
aussitôt la chair à convoiter et la condamne. «Mais maintenant nous sommes
déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus»: ce n'est pas
tuer le gendarme; mais, le prisonnier étant mort, la loi n'a plus de pouvoir
sur lui. Par la mort, je suis entièrement soustrait à la loi, «en sorte que je
serve en nouveauté d'esprit, et non pas en vieillesse de lettre». «Que dirons-nous
donc? La loi est-elle péché? Non, mais je n'eusse pas connu le péché, si ce
n'eût été par la loi». L'apôtre ne dit pas les péchés, mais le péché
— il avait auparavant parlé des péchés, mais maintenant, il parle du péché,
de ma nature. Quand un homme est un meurtrier, sa conscience naturelle
lui fait connaître qu'il est pécheur, mais Paul n'avait point de crimes; sa
conscience le condamnait sans qu'il y eût chez lui des actes extérieurs de
transgression. La loi vient lui dire: «Tu ne convoiteras point». Jusqu'ici il
n'avait aucune idée de cette nature qui le poussait à convoiter. «Sans la loi,
le péché est mort». Elle vient me dire que je ne dois pas convoiter, et voici
que je convoite! Je suis donc évidemment sous la condamnation. C'est ce que
fait ce premier mari. Vous ne pouvez avoir à la fois deux maris ayant autorité
sur vous; ce n'est pas seulement que vous ne pouvez pas être justifié par la
loi: la chose est parfaitement vraie, et c'est ce dont il est parlé au chapitre
3; mais ici, le point en question, c'est que vous ne pouvez avoir à la fois
deux autorités, la loi et Christ. Ce qui empêche le péché de dominer sur moi,
c'est simplement que l'enfant de Dieu n'est pas sous la loi. Il ne peut être
sujet à l'une de ces autorités sans être mort à l'autre. Aussitôt qu'il s'est
mis sérieusement à s'occuper du péché sur le terrain de la loi, il a trouvé que
la loi est la mort. «Le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement,
me séduisit, et par lui me tua. La loi donc est sainte, et le commandement est
saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi la mort?
Qu'ainsi n'advienne! Mais le péché (non pas les péchés), afin
qu'il parût péché, m'a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché
devînt, par le commandement, excessivement pécheur».
Maintenant que j'ai
une nature nouvelle, le péché apparaît comme tel; et non seulement cela, mais
le péché, en apparaissant, a paru excessivement pécheur. Le péché prend
désormais un nouveau caractère: il devient une transgression positive, et tout
ce que je croyais encore passable n'est que la propre volonté; ce peut être une
aimable propre volonté, mais c'est le péché. Nous, nous savons que la
loi est spirituelle, c'est un point de connaissance chrétienne; la loi ne
traite pas seulement des actions extérieures, telles que le meurtre ou autres
choses semblables, mais, moi je sais, par ma propre expérience, que la loi
vient interdire les convoitises de l'homme naturel; me voilà donc charnel,
vendu au péché. L'apôtre parle en premier lieu de la conscience: «Ce que je
fais, je ne le reconnais pas». C'est la conscience. L'homme juge le mal qu'il
fait — il est en parfait accord avec la loi; la volonté ayant été renouvelée,
la conscience approuve la loi. C'est une grande chose d'apprendre qu'en moi il
n'habite aucun bien: «Je sais qu'en moi». Il ne dit pas: Nous savons
que nous avons fait beaucoup de choses mauvaises. Il sait, non seulement ce
qu'il a fait; mais, chose bien plus profonde, il sait ce qu'il est.
Il est un bon jardinier qui non seulement récolte de mauvaises pommes sans les
aimer, mais qui juge l'arbre qui les produit. Chaque fois que la volonté agit,
c'est le péché; elle ne reconnaît pas la présence et l'autorité de Dieu. Vous
acceptez cela comme doctrine, bien-aimés, mais le savez-vous; savez-vous
que, quant à la volonté du vieil homme, vous n'êtes que péché?
Lorsque nous
arrivons à cette heureuse liberté, si nous portons dans nos corps la mort du
Seigneur Jésus, nous sommes occupés de Christ; mais lorsque nous venons en sa
présence, si nous ne tenons pas le vieil homme sous clef, il se montrera, et
alors nous devrons nous occuper de nous-mêmes et nous juger. J'ai à chaque
moment à me méfier de moi-même et, par la grâce de Dieu, je porte dans le corps
la mort du Seigneur Jésus. J'ai maintenant positivement une bonne volonté: «le
vouloir est avec moi; mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas». Je
n'ai aucune force pour l'accomplir. Maintenant je me trouve absolument sans
force, et cela bien que j'aie cette bonne volonté. «Je trouve donc cette loi
pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends
plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres
une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif
de la loi du péché qui existe dans mes membres. Misérable homme que je suis!»
J'ai appris à me connaître.
Il y a ici trois
choses à remarquer: 1° Il n'y a point de bien en moi (c'est-à-dire en ma
chair). Me voici donc avec la vie nouvelle en moi; mais la loi qui demande le
bien, tandis que je découvre le mal en moi, prononce ce jugement: «aucun bien
en moi». 2° Une autre chose des plus utiles à l'âme, c'est que ce n'est plus
moi qui l'accomplis, mais le péché qui habite en moi. Il n'y a rien que je ne
voulusse faire pour ne pas pécher. 3° Lorsque moi (le nouvel homme) je
voudrais accomplir le bien, je n'ai aucune force. Le moi hait le péché, mais le
péché est plus fort que le moi. Je ne puis rien contre lui. C'est une chose
terrible, mais j'apprends ainsi ce qu'est le moi. J'ai acquis par expérience la
conscience que je ne puis rien contre le mal.
Je regarde
maintenant en arrière, et je vois l'effet de la soumission au premier mari. Je
ne puis réussir et ne le pourrai jamais, car l'être mauvais ne se soumet pas;
alors, j'en abandonne la pensée, et je regarde à un autre.
Si mon enfant tombe
au fond d'une fosse, il peut se croire assez fort pour s'en tirer, s'il a
confiance en lui-même. Il essaie donc inutilement, il dit enfin: Je ne peux
pas. Il se connaît maintenant, mais moi je puis le tirer dehors; car, bien
qu'on ait la vie, c'est la rédemption qu'il faut et non un simple
secours. «Je suis à un autre» et en un autre, le Seigneur Jésus
Christ. J'apprends là à connaître le moi; et la loi est employée dans ce but,
non comme un moyen de salut, ce qui serait cruel, car le résultat est un
insuccès complet; mais il faut que nous apprenions à nous connaître nous-mêmes,
et c'est pour cela que nous devons être conduits par ce chemin.
Etes-vous dans la
chair? Non. J'en suis positivement délivré par la rédemption; c'est la solution
qu'apporte la découverte complète de ce qu'est le moi, faite par expérience.
Nous ne pouvons avoir la puissance, à moins que nous ne soyons en communion avec
Dieu pour combattre la vanité et la convoitise, et toutes les choses diverses
qui peuvent nous entraver. Personne n'est vraiment humble avant de passer par
le chapitre 7 des Romains. On peut connaître le pardon, mais jamais on ne
trouvera, sans l'expérience décrite, un homme humble, un homme qui n'ait
absolument aucune confiance en lui-même. Je puis oublier que j'ai un homme
dangereux dans ma maison, et ne pas le tenir enfermé; c'est, hélas! de la
négligence, et j'aurai à en souffrir; mais si nous portons toujours dans nos
corps la mort du Seigneur Jésus, nous n'aurons rien à craindre, et Dieu nous
sera en aide. Je puis dire à Dieu: «Maintenant je me tiens pour mort». Mais
Dieu me dit: «Je ne puis me fier à toi, je vais t'y tenir moi-même». Il vient
ainsi à notre secours en nous livrant à la mort (2 Corinthiens 4). Dès que je
possède Christ, je ne suis plus dans la chair. Cela m'est acquis par la
rédemption; car, sans la rédemption, la mort, pour la chair, ne serait pas
seulement la mort, mais aussi la condamnation, et pas autre chose que la mort
dans la chair.
Il n'est pas ici
question de pardon, le pardon nous le trouvons ailleurs; mais d'être débarrassé
de l'ancienne nature, du vieil homme. Il n'est pas seulement vrai que
Christ est ma vie et que je suis pardonné, mais aussi, que je suis mort avec
Christ. C'est une expérience personnelle que de prendre dans sa conscience la
mesure du vieil homme; il ne suffit pas de dire: Nous savons; mais bien:
Moi, je sais que je suis charnel, que je suis mort.
Partout où la chair
est en activité chez un croyant, et elle peut l'être, elle sert la loi du
péché; mais nous ne sommes pas dans la chair. Le verset 5 dit: «Quand nous
étions dans la chair». Cela implique que nous n'y sommes plus. Une fois
sorti de là, je puis expliquer ce qui en est quand je m'y trouve. L'homme dont
il est question ici, est sous la loi. Nous savons que la loi est spirituelle:
nous approuvons la loi, nous y prenons plaisir, mais on ne trouve pas ici un
seul mot de Christ.
Bien-aimés, je me
suis étendu sur ces choses, car je ne crois pas que nous puissions sans danger
connaître nos privilèges et en jouir, avant d'avoir passé par là. Je puis
connaître le pardon, mais est-ce que je connais ma position devant Dieu et le
fait que je ne suis pas dans la chair, mais dans l'Esprit — que, par la
rédemption, j'ai été retiré d'un état dans lequel je me trouvais? Est-ce que je
me connais moi-même d'une manière pratique?
La loi ne nous
considère jamais comme morts dans nos péchés; la loi s'occupe de notre
responsabilité: «Fais ceci et tu vivras». Dans le paradis, il avait été dit: Ne
fais pas cela, sinon tu mourras; mais c'était encore la responsabilité. La loi nous
considère comme des faiseurs d'oeuvres mis à
l'épreuve.
Laissant de côté la
question des péchés grossiers, vous pouvez vous faire de Christ une loi. Vous
pouvez dire: Je devrais être saint, ce qui est parfaitement vrai: «Sans la
sainteté, nul ne verra le Seigneur». Mais il y a une autre question: Etes-vous
sur le vrai chemin pour y arriver? Vous avez un bon désir, mais quand vous avez
trouvé Christ, c'est la grâce, et vous trouvez alors la force. Ne dois-je pas
être saint? Oui, mais, en réalité, vous cherchez, en disant cela, la justice en
vous-même, car pour vous la question est: Suis-je accepté? Le désir de sainteté
est bon, mais sans la connaissance de la rédemption, vous vous trouvez aussitôt
sous des obligations que vous ne pouvez remplir. Quel soulagement de savoir que
je suis rendu participant de la sainteté de Dieu. On peut se faire une loi même
de l'amour de Christ — et cela, sous mille formes différentes. Dirai-je: Je
devrais l'aimer davantage? Cela est parfaitement vrai; mais ce qu'il me faut
connaître, c'est son amour à Lui pour moi.
Quelque motif que
Dieu puisse nous donner de l'aimer, cela ne ferait jamais naître de l'amour
dans notre chair. Si un enfant me disait qu'il aime bien assez sa mère, je
dirais qu'il ne l'a jamais aimée du tout. Mais s'il disait, au contraire: «Si
vous connaissiez ma mère et sa bonté inépuisable! Je suis loin de l'aimer comme
je le devrais», je dirais: «Toi, tu aimes ta mère». Nous ne pourrons jamais
être satisfaits de l'amour de notre coeur pour Dieu,
si nous avons le sentiment de la profondeur de son amour à lui.
Maintenant, bien-aimés, mon désir sincère est que, si ce n'est pas encore le cas, vous puissiez être exercés sur ce sujet; car c'est seulement alors que votre confiance en vous-mêmes pourra être brisée. Que le Seigneur nous donne d'apprendre a connaître de jour en jour ce qu'il est pour nous, et tous les moyens qu'il emploie pour nous amener à le connaître.