ME 1910 page 69
C'est, de nos jours, un triste phénomène que le témoignage
d'un si grand nombre d'enfants de Dieu soit affaibli par un manque de justice
pratique, et cela non pas tant par des injustices dont ils ont conscience, que
par l'insouciance et le laisser-aller. On ne réfléchit pas que, par
l'identification de notre nom avec celui de Christ, tout acte, même le plus
insignifiant, acquiert de l'importance.
Nous oublions facilement que nous marchons en présence d'un
monde qui, malgré son indulgence ou son aveuglement pour ses propres défauts, a
des yeux très perçants pour voir tout ce qui est répréhensible chez ceux qui
appartiennent à Christ. La conscience que les Cananéens habitent dans le pays (Genèse
12) devrait nous servir de sérieux avertissement. Notre Seigneur, lui qui est
digne de toute louange, croissait, ici-bas, en grâce auprès de Dieu et des
hommes; il devrait en être de même de nous, mais cela est impossible, si nos
voies sont caractérisées par un manque d'intégrité. Le monde s'en aperçoit tout
de suite et nous condamne avec raison.
Notre Dieu, qui connaît toutes les ruses de notre grand
adversaire, le diable, nous a pourvus d'une armure, par le moyen de laquelle
nous pouvons résister à toute attaque, et quitter le théâtre du combat comme
vainqueurs et à sa gloire. La «cuirasse de la justice» est une pièce très
importante de cette armure; vient-elle à manquer, le soldat de Christ n'est
plus à même de soutenir le combat, et l'ennemi aura bientôt l'avantage sur lui.
Je n'ai pas besoin de dire qu'il ne s'agit pas ici de la justice, qui est
devenue notre part en Christ, mais de la justice pratique. Satan
connaît, peut-être beaucoup mieux que nous, la valeur de cette cuirasse comme
arme défensive, et c'est pourquoi il cherche, avec toute sa ruse et son
habileté, à entraîner le chrétien à quelque chose qui lui fasse perdre son beau
nom de juste.
Considérons, pour illustrer ce que nous avons dit, quelques
exemples, parmi beaucoup d'autres, tirés de la vie ordinaire.
Un chrétien a une place de confiance; l'administration d'une
somme d'argent, qui appartient à un autre, lui est remise. Mais des difficultés
surviennent, il doit payer pour ses propres besoins une somme qui n'est pas,
pour le moment, à sa disposition. Le diable lui souffle que ce qu'il fait de
l'argent qui lui a été confié a peu d'importance, pourvu seulement qu'il ait la
somme prête, dès qu'on la lui réclamera. Il résiste peut-être a la tentation;
mais un temps de détresse survient inopinément. Les suggestions de Satan
deviennent plus pressantes. Enfin, poussé par le besoin, il s'approprie pour
son propre usage ce qui ne lui a jamais appartenu. Sa conscience proteste; il
la tranquillise en lui représentant qu'il emprunte ce qu'il pourra rendre dans
un bref délai. Evidemment, il n'a pas l'intention de garder cette somme.
C'est jouer très sérieusement avec le péché, si l'on ne veut
pas appeler, sans hésitation, un tel acte du nom de vol, car l'intention de
rendre plus tard ce que l'on a pris, ne change proprement rien au principe.
Bien des chrétiens ont été de cette manière désespérément enlacés dans les
filets de Satan, et se sont trouvés à la fin hors d'état de s'en délivrer.
Leurs espérances ne se sont pas réalisées, le moment de rendre compte est
arrivé, et ils ne pouvaient fournir la somme. C'est un bonheur pour un croyant,
quand Dieu l'a rendu, en grâce, attentif au danger, avant que le nom de Christ
ne soit couvert de honte par son manque de loyauté, et que lui-même ne reçoive
la flétrissure d'un monde qui n'a ni grâce, ni pardon, pour un pécheur
repentant.
Un second cas fréquent de manque de justice pratique est
l'habitude de contracter des dettes. On n'attache souvent pas à ce texte simple
et clair: «Ne devez rien à personne» (Romains 13: 8), la valeur que toute
parole de notre Dieu doit avoir pour nous. Examinons cette parole d'un peu plus
près.
Le monde se fait peu de scrupules de faire des dettes.
Souvent même on entend dire que sans dettes le commerce ne pourrait aller et
subirait un préjudice; que les marchands devraient se baser sur le fait qu'un
certain nombre de leurs pratiques leur doivent de petites ou de grosses sommes
pendant un temps plus ou moins long. Il peut certes en être ainsi, et l'on ne
peut guère penser à un commerce qui ne donne, ni ne reçoit à crédit. Mais, je
le demande, devrions-nous, nous qui appartenons à Christ, prendre conseil
auprès du monde, pour savoir la manière de nous conduire? Est-il juste pour
nous d'acheter plus que nous ne pouvons payer; de faire des emplettes, quand
nous savons d'avance, que nous serons débiteurs de leur montant pendant des
semaines et des mois? N'avons-nous pas la parole de Dieu comme lumière à nos
pieds; cette Parole, guide qui ne se trompe jamais, qui nous aide à rendre pur
notre sentier, et à marcher de manière à plaire en toutes choses au
Seigneur? Or cette Parole dit: «Ne devez rien à personne».
Que tous ceux qui se nomment chrétiens considèrent donc que tout
ce qu'ils font, a rapport à Christ, soit pour son honneur, soit pour son
déshonneur. Le point de départ de leur activité devrait être cette parole:
«Vous avez été achetés à prix, vous n'êtes pas à vous-mêmes». Et quel
prix Jésus a-t-il payé? Il a payé jusqu'à la dernière pite la terrible dette
dont l'éternité n'aurait pu nous débarrasser. Après s'être chargé de satisfaire
aux réclamations du Dieu saint envers des pécheurs endurcis, il n'a pas eu de
repos, que le dernier quadrant n'ait été payé. Toute notre dette est payée.
Nous en connaissons le prix. Ce paiement n'était pas semblable à celui d'un
homme riche qui paie la dette d'un pauvre, sans que sa fortune en soit diminuée
d'une manière appréciable. Non. Il a vendu «tout ce qu'il avait» pour acheter
le champ, qui recelait son trésor. Il devint pauvre pour nous, lorsqu'il était
riche, afin que nous fussions enrichis par sa pauvreté. Il n'a pas acquis (nous
parlons en toute révérence) l'objet de son désir, avant d'en avoir payé le prix
complet. Christ ressuscité à la droite de Dieu est la quittance de la dette payée.
Et nous qui avons cru le témoignage de Dieu au sujet de son Fils, nous sommes
sa propriété. Nous pouvons dire avec une profonde joie, en répondant à sa
parole: «Nous ne sommes pas à nous-mêmes».
Cela a coûté cher à notre Seigneur et Sauveur, de nous acquérir,
et il a en même temps laissé un exemple, nous montrant comment nous devons
suivre ses traces. Pour en revenir au sujet pratique qui nous occupe,
pourrions-nous donc entrer en possession d'une chose, avant d'être en état de
la payer? Notre Père sait ce dont nous avons besoin, et nous procurera sûrement
tout ce qui est nécessaire, selon son estimation à Lui. «A moi est l'or
et à moi est l'argent, dit l'Eternel des armées». Sans doute, il ne nous promet
pas le superflu, ni des trésors, ni des richesses terrestres, mais il n'oublie
pas non plus qu'il a dit: «Ne devez rien à personne», et il nous donnera par
conséquent ce dont nous avons besoin, quoique notre foi soit mise parfois
sérieusement à l'épreuve. D'autre part, il ne peut plaire à Dieu que nous
fassions des acquisitions qui dépassent ce qu'il a mis entre nos mains, et qui
excèdent nos moyens.
Sans doute, le fait d'agir selon ces principes nous oblige à
bien des renoncements. On peut, par exemple, s'imaginer avoir un besoin urgent
d'un nouveau vêtement, d'un paletot, ou autre chose semblable; mais si nous
n'avons pas en notre possession l'argent nécessaire, et que nous désirions
marcher dans l'obéissance à la parole citée plus haut, il ne nous reste rien
autre à faire que d'attendre que Dieu nous donne l'argent pour cet achat. Nous
avons dit que notre Père céleste nous donnera toujours le nécessaire, quoiqu'il
ne nous donne pas toujours ce que nous jugeons nécessaire. Quand Paul
écrit dans sa première épître à Timothée: «Mais ayant la nourriture et de quoi
nous couvrir, nous serons satisfaits», il ne pense pas à une table couverte de
mets recherchés, ni à de beaux vêtements, que nos coeurs naturels pourraient
désirer, mais il nous dit que nous devons être contents de la nourriture et du
vêtement que notre Père nous donne pour notre voyage vers la patrie céleste.
Loin de nous, en parlant ainsi, de juger sévèrement ceux qui
se trouvent dans une réelle pauvreté. Dieu permet quelquefois que les
difficultés s'accumulent, mais forcera-t-il jamais ses enfants à faire
des dettes? Si toutefois un enfant de Dieu avait eu le malheur de s'endetter,
quels sentiments devrait-on s'attendre à trouver chez lui? Ceux qui sont dans
ce cas, ne montrent-ils pas souvent une grande indifférence à l'égard du
remboursement des sommes prêtées, même si leurs circonstances se sont depuis
longtemps améliorées? Il en est malheureusement ainsi. Au lieu de sentir que
chaque franc qu'ils gagnent au-delà de leur entretien journalier appartient à
leurs créanciers, et devrait leur être remis, ils se servent de l'excédent pour
se procurer des choses qui ne sont pas du tout nécessaires et auxquelles ils
n'auraient jamais pensé auparavant. On n'a pas de conscience pour le paiement
des dettes. On n'y pense que devant les réclamations du créancier. Mais cela
s'appelle-t-il avoir une conduite honorable envers ceux qui sont du dehors? Les
chrétiens qui agissent ainsi, lèvent-ils des mains saintes dans les assemblées
des saints? J'entendais une fois quelqu'un se plaindre de ce que sa bouche était
fermée, parce que sa conscience lui reprochait des dettes non payées et
longtemps négligées. Je ne fus point étonné de la chose; le Saint Esprit étant
contristé le rendait attentif à cette faute sérieuse. Comment exhorter les
autres librement, ou être la bouche d'une assemblée, quand on vit soi-même dans
la désobéissance? Nous savons que «la fervente supplication du juste peut
beaucoup» (Jacques 5: 16). Mais peut-on appeler juste un homme qui a beaucoup
de dettes, sans en ressentir une profonde douleur, ou s'efforcer
sérieusement d'en sortir? Les prières d'un tel homme peuvent-elles avoir de la
valeur auprès de Dieu? «C'est pourquoi, prenez l'armure complète de
Dieu», dit l'apôtre (Ephésiens 6: 11). Un soldat ne se tiendrait pas pour prêt
au combat, s'il n'avait qu'une pièce de son armure. Les soldats de Christ
sont-ils équipés pour le combat, s'ils se contentent de la dernière pièce de
l'armure complète de Dieu, et laissent de côté les deux premières, la ceinture
de la vérité et la cuirasse de la justice?
Celui qui s'y prend de cette façon ressemble à ce pauvre
sauvage africain, dont j'ai lu l'histoire quelque part. On avait fait cadeau à
cet homme d'une paire d'éperons. Après les avoir jetés en l'air avec de grands
cris de joie, puis fixés à ses talons nus, il s'en glorifiait et en tirait
vanité. A ses yeux, il était un guerrier prêt pour le combat. Pauvre fou!
direz-vous. Mais ne prononcez-vous pas peut-être votre propre sentence?
Puissions-nous ne nous contenter jamais que de l'armure complète de
Dieu.
Je prie maintenant le lecteur d'ouvrir sa Bible, au chapitre
3, verset 14, de Tite. Il y trouvera un mot qui est en étroite liaison avec
notre sujet: «Que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans les
bonnes oeuvres pour les choses nécessaires, afin qu'ils ne soient pas
sans fruit».
L'expression «bonnes oeuvres» doit être prise ici dans un
sens tout à fait général; nous ne devons pas entendre par là seulement les œuvres
d'amour pour le prochain et de bienfaisance, mais aussi et principalement, la
fidélité et la conscience dans nos affaires et dans le travail de nos mains.
Plaçons-nous dans la lumière de la présence de Dieu.
Je voudrais poser à chacun de nous la question: Faisons-nous
véritablement de bonnes oeuvres dans notre profession, et
demandons-nous: Se trouve-t-il dans l'exercice de notre vocation, dans nos
actions nécessaires et journalières, quelque chose qui choque l'oeil
examinateur du Dieu saint? Le monde dit qu'un commerce ne peut réussir sans
fraudes commerciales, sans tromper les acheteurs ou ceux qui nous font des commandes.
Il se peut que de cette manière, on réalise bien des bénéfices. Mais n'est-il
pas beaucoup meilleur pour un chrétien, de gagner moins et de progresser plus
lentement, que de se placer sur le même terrain que le monde? L'argent
qui n'est pas gagné d'une manière parfaitement honnête, ne peut jamais apporter
de la satisfaction. Un chrétien, qui devient riche de cette manière, est plus
pauvre qu'il ne l'a jamais été, car «la bénédiction de l'Eternel est ce qui
enrichit, et il n'y ajoute aucune peine» (Proverbes 10: 22).
Un autre fait, qui attriste
profondément le coeur, est que l'on trouve souvent parmi les commerçants
chrétiens des gens qui pratiquent leur commerce moins fidèlement encore que les
mondains, en livrant ou vendant de plus mauvaises marchandises, tout en
exigeant, s'ils le peuvent, un prix plus élevé. Ce mal est grave.
Voici, et malheureusement ce n'est pas le seul exemple, ce
qui est arrivé à l'écrivain de cet article. Je devais commander des gâteaux aux
fruits pour une fête d'école; je partageai la commande entre deux boulangers de
la ville. L'un était un mondain, l'autre un chrétien. Tous deux entreprirent la
livraison des gâteaux au même prix. Les gâteaux de l'homme du monde furent en
tout point excellents, ceux du chrétien étaient si mauvais, il y avait
tellement épargné les fruits, que l'on osait à peine les servir. D'où venait
cela? Etait-ce le christianisme qui avait fait livrer par le boulanger
chrétien, pour un bon prix, des gâteaux d'une valeur si inférieure? Que le
lecteur réponde lui-même.
Dieu veut avoir des serviteurs fidèles dans les plus petites
choses. Or, une manière d'agir comme celle que nous venons de raconter n'est ni
juste, ni honorable à ses yeux. Il ne manque pas dans la parole de Dieu de
préceptes clairs pour les commerçants, sans compter ce que la conscience
naturelle leur a déjà dit. Si donc un chrétien ne sait pas comment il doit agir
dans sa profession, c'est une triste preuve de son ignorance de la Bible. Elle
nous dit que «la fausse balance est en abomination à l'Eternel, mais que le
poids juste lui est agréable» (Proverbes 11: 1). Nous pouvons sûrement nous
servir de ce proverbe dans toutes les branches du commerce, comme aussi du
principe, posé en Luc 6: 38, où le Seigneur montre qu'à celui qui donne il sera
donné une «bonne mesure, pressée, secouée, et qui déborde».
Quel mauvais témoignage pour ceux du dehors, quand des
chrétiens sont infidèles dans leur profession, et s'en acquittent avec
négligence ou d'une manière peu consciencieuse. L'Ecriture nous exhorte à
«n'être pas paresseux quant à l'activité» (Romains 12: 11). Christ dans le
coeur et le ciel devant nous, ces deux choses peuvent faire d'un homme un bon
et vaillant travailleur, mais elles doivent être des réalités. Nous ne devons
jamais faire quelque chose pour nous-mêmes, mais nous devons toujours agir en
vue du Seigneur, comme il est écrit: «Quoi que vous fassiez, faites-le de
coeur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes» (Colossiens 3: 23).
En terminant, faisons encore une courte remarque sur un
troisième point. Nous avons parlé jusqu'ici de la justice qui doit se
manifester dans notre manière d'agir, mais il est clair que notre langue et
toutes nos pensées doivent être d'accord avec nos actes de justice pratique
devant Dieu et les hommes. «Les pensées des justes sont juste jugement» (Proverbes
12: 5).
Je ne parle pas ici de mensonges manifestes et commis
sciemment; il serait bien triste que ce fût nécessaire de le dire à un
chrétien, car «les lèvres menteuses sont une abomination à l'Eternel», et nous
savons tous que la fausseté et le mensonge viennent du diable, père du
mensonge. On a souvent dit: La seule chose que Dieu, qui peut tout, ne puisse
pas faire, c'est de mentir; il «ne peut pas mentir». Cela est
directement opposé à sa nature. «Il est lumière, et il n'y a en lui aucunes
ténèbres» (1 Jean 1: 5), et nous sommes devenus participants de sa nature.
«C'est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son
prochain» (Ephésiens 4: 25).
Si donc, nous ne voulons pas penser qu'un chrétien puisse se
laisser aller à des mensonges manifestes, nous pouvons néanmoins nous demander
si nous sommes toujours parfaitement loyaux et sincères dans nos paroles. Il
peut facilement arriver, par exemple, que nous aidions à produire une fausse
impression, afin d'en tirer profit, ou pour détourner les pensées de notre
interlocuteur, quand elles nous sont défavorables, ou pour nous débarrasser
d'un reproche, ou enfin pour mettre une chose quelconque dans un meilleur jour.
Nous disons alors la vérité en tant qu'elle est à notre avantage, et nous
taisons ce qui ne correspond pas à notre but. Une demi-vérité ne devient-elle
pas de cette manière un réel mensonge? Il en est ainsi dans beaucoup de cas;
alors notre chemin est un «chemin détourné», comme dit l'Ecriture, un chemin
qui ne peut plaire à un esprit sincère.
Mais ce n'est pas le seul vêtement sous lequel le manque de
sincérité se cache; il y a encore beaucoup d'autres formes, au sujet desquelles
notre conscience, si nous sommes vigilants, nous rendra attentifs. J'en
nommerai quelques-unes: il y a les exagérations, les rapports enjolivés, les
apparences hypocrites, les faux-fuyants, les mensonges de politesse, etc. Le
temps manquerait pour s'occuper de toutes ces choses en détail. Que le Seigneur
nous accorde de peser nos paroles dans la lumière de la présence divine, de ne
pas nous tromper les uns les autres, mais d'examiner avec sérieux ce qui est
vrai, digne, juste, pur, aimable (Philippiens 4: 8).
Nous avons mentionné plus haut la ceinture de la vérité,
comme la première pièce de l'armure par laquelle nous pouvons «résister au
mauvais jour»; car Dieu sait que nous n'avons aucune force pour résister au
diable, si nous ne suivons pas Celui qui a dit: «Je suis la vérité», dans les
sentiers de la vérité pratique.
Nous ne dirons plus qu'une chose en terminant. Tandis que,
sur la terre, nous rembourserons peut-être toutes nos dettes à nos créanciers,
nous resterons toujours débiteurs envers le Seigneur. Mais si, pendant toute
l'éternité, nous ne pouvons acquitter cette dette, nous devrions cependant être
toujours occupés, avec dévouement de coeur, à répondre aux droits du Seigneur
sur nous, et à le servir, lui qui peut dire à chacun de ses rachetés, avec bien
plus de raison que l'apôtre Paul à Philémon: «Pour ne pas te dire que tu te
dois toi-même aussi à moi» (Philémon 19).