Méditation de J.N.D. no 173 - Lévitique 23: 4-22

Darby J.N.

ME 1910 page 248

 

Les fêtes solennelles, dont le nom est le même que celui d'assignation, sont celles dans lesquelles Dieu veut s'entourer de son peuple. Comme nous l'avons vu précédemment (*), la première pensée et le dernier résultat que Dieu nous présente, c'est son repos et celui de la création. Le repos de la création ayant manqué, Dieu veut arriver à un repos de rédemption. Jusqu'à la venue de Christ, il éprouve l'homme de toutes manières. Jésus étant rejeté, le sabbat, signe de l'alliance, tombe avec Lui et Dieu renouvelle, par la résurrection, les gratuités assurées à David. C'est le repos de Dieu dans le second Adam, dans l'Eglise et dans la création. Nous sommes en Christ, et avec Christ en Dieu, qui trouve son repos en Lui et en nous.

 (*) Voir l’article n°17 du Messager Evangélique de 1909

Dans ce chapitre, après la mention du repos sabbatique, l'Esprit de Dieu indique en figure, par les fêtes solennelles, tout ce que Dieu a fait pour s'entourer finalement de son peuple dans la bénédiction qui accompagne le repos. Ces fêtes se terminent par celle des tabernacles, bénédiction millénaire d'Israël sur la terre.

On ne trouve pas de division nouvelle jusqu'à la fin du verset 8, parce que la Pâque et les pains sans levain sont le grand fondement du repos. Dans les deux fêtes qui suivent celles-là, nous avons la résurrection de Christ et la puissance du Saint Esprit comme vie de résurrection de l'Eglise. Ces deux choses préfigurent l'économie actuelle. La Pâque figure sa mort qui est le fondement de tout le reste, la base inébranlable du repos, parce que Dieu a trouvé son repos absolu dans l'oeuvre accomplie de Christ, sur laquelle toute l'oeuvre subséquente est établie. En vertu de cette oeuvre, Dieu travaille et cherche des âmes, mais il ne fait rien pour lui-même. Le repos dans le désert se rattache à la manne; le combat, à l'eau de Réphidim, mais le repos de Dieu se rattache à la Pâque, à la mort de Christ et à son œuvre.

Le grand principe présenté dans la Pâque est le sang de Christ, offert à Dieu. Ce sang, placé sur la porte, était vu de Lui, non d'Israël. En exerçant le jugement, Dieu aurait frappé le peuple, parce que sa justice ne fait point de différence, mais cette justice exigeait que l'ange exterminateur n'entrât pas là où l'aspersion du sang avait été faite, ce qui aurait été une injustice. Dieu voit le sang; c'est ce qui donne le repos. Il veut trouver le sang comme réponse à sa justice, et celle-ci trouve dans le sang tout ce qui peut la satisfaire. C'est une question entre Dieu et Christ; et la preuve qu'il est satisfait, c'est que sa justice a élevé Christ à sa droite. Dès ce moment, Dieu est entièrement pour son peuple; il a trouvé le sang, et tout compte avec la justice est définitivement réglé. Dieu peut avoir encore à reprendre, à châtier, mais il est pour son peuple. La pensée dominante est ici le repos, mais il faut que le peuple quitte l'Egypte pour en jouir. Il mange l'agneau pascal et acquiert ainsi des forces pour le chemin.

L'absence de tout levain préfigure Christ en qui il n'y a pas de péché. Israël devait ôter tout levain de ses maisons, car il était censé être en rapport avec Dieu sans péché. En 1 Corinthiens 5, l'Eglise a le même caractère: «Vous êtes une nouvelle pâte sans levain», «ôtez le vieux levain». Celui qui est mort est quitte du péché, et la mort de Christ est la démonstration de ce fait. Jusqu'à sa mort et dans la mort, il a été éprouvé par Satan, mais il a préféré tout souffrir, quelque amère que fût la coupe, plutôt que de ne pas obéir à Dieu un seul instant, aussi peut-il remettre son esprit entre les mains du Père, en étant absolument sans levain. L'Eglise est placée, dès lors, sur ce pied-là devant Dieu; il n'est plus question pour elle d'un sacrifice pour le péché. Les offrandes faites par feu sont un culte sans question de péché.

Christ, mort pour le péché, met l'Eglise en position de pouvoir offrir à Dieu ses louanges et ses adorations sans conscience de péché. Tout cela est l'œuvre de Dieu, dont la base est, d'une part, ce que Christ a accompli sur la croix, d'autre part, le fait qu'il est entré dans le repos comme parfaitement agréable à Dieu.

Si nous n'avons pas ce repos devant Dieu, nous ne pouvons nous représenter ce que c'est que d'être sans levain, ni ce qu'est le levain. On ne peut jamais avoir l'idée de l'absence du péché en regardant à soi. Le repos, pour le cœur qui aime la sainteté, c'est de savoir qu'en Christ nous sommes sans levain. S'il en est autrement, la sainteté devient une loi pour l'âme, et l'on se décourage ou bien on rabaisse l'idée de la sainteté.

Le peuple mangeait la Pâque; sa sainteté commençait là; il s'agissait dès lors de manger les pains sans levain, d'entrer dans le même chemin que Christ qui a glorifié Dieu dans une marche pure de tout péché, étant mis à l'épreuve jusqu'à la mort.

(Versets 9-14) — Christ est ressuscité le lendemain du sabbat de la Pâque. C'est une nouvelle création, et nous y appartenons si nous sommes en Christ. La mort est intervenue; Christ est maintenant le Chef d'un tout nouvel ordre de choses, sans aucune liaison avec l'ancien. Quand Israël en jouira, il faudra qu'il y entre sur le pied de la grâce.

La gerbe d'épis non broyée, c'est Christ qui n'a pas senti la corruption. Rien ne peut être agréable à Dieu, tant que Christ ne lui a pas été présenté comme homme ressuscité. Il est les prémices de ceux qui dorment. Jusqu'à ce moment, rien ne pouvait être présenté à Dieu.

On voit aussitôt le développement du culte et des relations avec Dieu. Il n'y a point de sacrifice pour le péché avec la gerbe tournoyée; la chose est accomplie et maintenant tout est un sacrifice par feu, de bonne odeur et de joie. Christ lui-même est l'holocauste à l'Eternel; le gâteau, c'est Christ; l'aspersion du vin est la joie des relations avec Dieu, d'une communion parfaite en Christ avec lui. Nous avons Christ, le nouvel homme, présenté à Dieu, et l'on ne trouve plus que la joie, sans question de mort, ni de péché.

(Versets 15-22) — Le gâteau nouveau n'est pas Christ, mais l'Eglise. Ce ne sont plus des épis non broyés; le grain est pétri avec du levain, et il ne peut être offert en bonne odeur. Dans l'Eglise, on trouve toujours le principe du péché, quelle que soit la puissance du Saint Esprit au milieu d'elle. Aussi trouvons-nous ici le sacrifice d'un bouc pour le péché. Les deux pains, avec du levain, n'auraient pu, sans cela, être présentés à Dieu. Il n'y avait rien de semblable dans la figure de la résurrection de Christ.

Au verset 23, les glanures de la moisson représentent cette économie où Dieu déploie sa puissance, dans la résurrection de Christ, au milieu des ruines de la première création. Christ devient la source de vie d'une race nouvelle, fruit de la puissance de Dieu au milieu de la mort. Pour faire valoir cela dans les hommes sur la terre, il faut la puissance du Saint Esprit qui les identifie avec Christ ressuscité.