ME 1910 page 340 - Koechlin M.
«Il a été opprimé et affligé, et il
n'a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et il
a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, et il n'a pas ouvert
sa bouche» (Esaïe 53: 7). Pas une plainte! pas un reproche!
Judas le trahit: «Ami, pourquoi
es-tu venu?»
Pierre le renie: «Et le Seigneur, se
tournant, regarda Pierre».
La multitude des Juifs exige de Pilate
qu'il soit crucifié: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font»,
telle est sa prière. Et c'est tout!
Jésus était-il moins sensible aux
souffrances que les autres hommes, parce qu'il était Fils de Dieu? Bien au
contraire! il a été «homme de douleur, sachant ce que c'est que la langueur».
Le coeur de celui qui était ému de
compassion là où tous les autres étaient insensibles, toujours ouvert à tous
les pauvres, à tous les affligés, ce coeur auquel rien n'échappait, a senti
plus que tout autre ses souffrances personnelles: la haine, le mépris,
l'opprobre, l'abandon. Mais venu pour servir les siens, pour glorifier Dieu et
pour accomplir sa volonté, il s'oublie lui-même pour se donner à Dieu et aux
hommes.
Si l'homme avait à écrire la généalogie
du Seigneur, ne passerait-il pas sous silence Thamar, Rachab, Ruth et la femme
d'Urie, comme indignes d'y figurer? Ce sont précisément les seules femmes que
Dieu nomme ici dans sa Parole. Il se glorifie dans sa grâce, et sa grâce
surabonde là où le péché a abondé.
Pour l'apôtre, vivre c'était Christ
et mourir un gain. Pour combien de chrétiens, au contraire, vivre est un gain
et Christ, au lieu d'être une réalité, n'est qu'une espérance pour après la
mort.
Quel bonheur de revenir avec Celui
qui vient en jugement, mais en jugement de délivrance pour Israël!