La révélation

Darby J.N.

ME 1911 page 18

 

… Je m'intéresse à l'étude de la géologie, mais vous savez combien, au nom de cette science, on a attaqué la cosmogonie de l'Ecriture, la genèse du monde telle qu'elle la rapporte.

Je ne suis pas très versé dans la géologie, mais les objections même des incrédules auxquelles vous avez fait allusion, m'ont conduit à examiner, sinon les détails de la science, au moins les résultats auxquels on professe être arrivé. Etudier cette science à fond demanderait la vie entière, surtout en y joignant les connaissances nécessaires qui s'y rapportent, comme l'anatomie comparée, l'histoire naturelle, la botanique scientifique. Mais notre principal objet sera l'Ecriture que souvent ceux qui objectent connaissent très peu, et je poserai cette question: L'Ecriture, envisagée comme une révélation divine, est-elle en désaccord avec les découvertes relatives à la structure de la terre? Je ne dis pas avec les conclusions des géologues, car elles ne sont pas toujours très solides. Les découvertes sont pleines d'intérêt; les résultats sont extrêmement incertains. Il faut toujours vous rappeler que, dans la plupart des cas, les rationalistes ont l'habitude de poser comme vérités admises, ce que leurs docteurs n'ont présenté que comme des hypothèses auxquelles ils font allusion comme en passant, et qu'ils seraient très embarrassés de prouver, s'ils devaient le faire. Ou bien encore, ils entendent par une vérité admise ce que d'autres ont énoncé. Ce sera, par exemple, par rapport à la Genèse, l'ignorante et stupide théorie des documents Elohistiques et Jéhovistiques. Mais qu'importe qu'il y ait eu deux, vingt, ou douze cents documents, pourvu que j'aie, de Dieu même, une relation de faits tirés de ces documents. Je puis admettre l'instrumentalité de l'homme, mais il me faut le dessein de Dieu et la certitude divine. Cela est nécessaire pour que je puisse accepter quelque chose comme étant une révélation, parce qu'une révélation doit découler du dessein de Dieu de donner une connaissance, et ce qu'il fait connaître doit l'être avec certitude, et comme il entend que ce soit présenté à mon esprit.

Ce n'est pas que tout ce que contient une révélation consiste en bonnes choses: elle peut renfermer des paroles du diable, des paroles d'hommes méchants, des paroles imparfaites de l'homme, mais tout doit m'être présenté exactement comme Dieu l'a voulu et, de plus, je dois avoir ses propres paroles. Le récit qui m'est donné doit être revêtu de son autorité.

Si nous examinons de quelle manière les rationalistes envisagent la Bible, nous verrons qu'elle cesse, pour eux, d'être une révélation. En effet, ils supposent que pour l'écrire, Dieu s'est servi d'hommes imparfaitement renseignés, afin de poser les fondements de cette connaissance plus élevée à laquelle la race humaine est destinée. Car, selon eux, le plan de la Providence pour l'éducation de l'homme est progressif. Il n'est donc pas étonnant, continuent-ils, qu'ils aient avancé des assertions qui ne s'accordaient pas avec les faits, et qu'étant employés, eux, hommes imparfaits, à enseigner l'humanité, on devait s'attendre à ce que leurs enseignements seraient incomplets et erronés jusqu'à un certain point. Or, si la Bible est cela, puisque les hommes ne peuvent donner plus qu'ils ne connaissent eux-mêmes, il est évident que nous n'avons plus en elle une révélation. Mais si c'est Dieu qui l'a donnée, qui l'a révélée, elle vient de lui, et il a mis sur elle, comme étant la vérité, le sceau de son autorité.